X-Men - Nation X RPG
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

Changer ou Disparaitre.

Aller en bas

Changer ou Disparaitre. Empty Changer ou Disparaitre.

Message  Caitlyn Oldfield Sam 12 Déc - 9:33


CHAPITRE 1 : GHOST



Necropole du Mémorial du Big Day, un Mardi de Novembre, 6h50

Les brumes circulent toujours au ras du sol dans cette vaste pâture offrant une vue surréaliste sur l’océan pacifique, elles se dissiperont d’ici une petite heure, il est encore bien tôt et la ville émerge difficilement d’une nuit un peu fraiche. Les immeubles de Paradise si lions et si proches semblent crever le ciel en contre bas. J’aime ce lieux pour le calme qui y règne, on pourrait parfois le confondre avec l’oubli mais j’aime à penser qu’il s’agit plutôt de respect. Une vaste étendue de pierre à la blancheur surnaturelle et qui fait penser au fond à ces nécropoles de guerre, c’est ainsi que nous l’avons voulu. Riches ou pauvres, anonymes ou héros, tous égaux devant la mort et fauché par un ennemi unique.

Je déambule parmi les tombes, mon rendez-vous hebdomadaire m’attend et pour rien au monde je ne le manquerais même si pour des raisons de sécurité, le jour diffère de l’autre à chaque fois. De toute façon, à cette heure, je ne croise généralement personne et ceux qui dorment là se fichent éperdument de l’identité d’un visiteur, oui, ils se fichent bien de tout à présent que leurs cendres sont retournées à la terre.

Au détour d’une allée je me fige un instant mon regard fixé sur une stèle. Je m’étonnerais toujours de voir ce nom gravé ici, Calie Lorretto-Oldfield. Deux dates et rien d’autre, rien qui suggère ce qu’elle était, ce qu’elle a fait pour ce mode et surtout pour moi. La gloire encombre parfois autant les morts que les vivants. C’est comme ça que je l’ai voulu que nous l’avons voulu toutes les deux, que nous l’avions supposé sans trop croire que cela arriverait. Cette stèle est injuste, le nom d’une morte et le nom d’une vivante qui ne l’est pas moins mais qui n’aura jamais de sépulture.
Ma main se porte sur le petit médaillon que je porte et le serre.

Peu de personnes savent ce qu’il contient, ce n’est pas grand-chose, c’est une requête légitime de quelques cendres de la crémation, des poussières d’elle-même dont je ne me sépare rarement, elle reste près de moi toujours non loin de mon cœur….Comme elle l’a toujours fait, comme elle le fera toujours et encore. Je soupire en inclinant la tête, le temps des larmes est épuisé depuis longtemps, il ne reste que celui du vide, ce vide que rien ne peut combler parce qu’il m’habite comme un gouffre depuis ce jour, comme un précipice dans mon esprit, comme une blessure qui jamais ne se cicatrisera : on ne guérit pas de la perte, on s’en accommode, c’est ce que je fais depuis.

Je ferme doucement les yeux en expirant jusqu’à ce qu’elle arrive, tenant toujours fixement le médaillon dans la main et comme d’habitude, elle vient.
Une pression dans le dos. Deux bras autour de mon cou et qui m’enserre et se referme avec tendresse en un collier d’amour alors que je sens sa chaleur se poser sur mon épaule, le poids de son visage, son souffle dans ma chevelure. Sa main doucement posée sur la mienne et mon sourire qui va toujours en s’élargissant alors que les paupières closent, je la devine et la ressent.

- Bonjour mon amour….

Mes lèvres se font d’une douceur habituelle, ma voix n’étant qu’un murmure

- Bonjour ma chérie.

Sa voix me fait littéralement fondre, comme toujours me ramenant aux jours d’avant, aux jours de tendresse, à cette époque où nous pensions avoir le temps.

- Tu aurais dû plus te couvrir, il commence à faire frais, tu vas tomber malade…

Je ne peux m’empêcher un bref rire tout en lâchant mon médaillon pour saisir sa main la portant sur mon cœur.

- Et après ? Je phaserai pour chasser les microbes et c’est tout…et puis, ta chaleur me suffit largement.

- Peut-être mais je n’aime pas te savoir malade, ni voir ces regards qu’on te porte quand tu t’habilles trop…peu…

- Oh ? Serait-ce une pointe de…jalousie…tu sais bien que…que je n’appartiendrais jamais qu’à toi.

- Oui…je le sais.

Cette sensation d’un baiser sur mon cou et le frisson qui me gagne, elle sait oui. Elle sait que tout n’est qu’une comédie que tout n’est qu’un jeu….Elle sait et me laisse jouer pour ne pas m’effondrer dans la folie.

- Calie….Je t’aime.

- Je le sais aussi mon ange…je l’ai toujours su.

- Tu ..tu ne t’en iras pas hein ? Tu le promets ?

- Je resterai toujours à tes cotés mon amour…nous ne faisons qu’une…toujours et à jamais.

Je ferme les yeux, rassurée ma tête se posant contre la sienne et je murmure seule dans ce cimetière
-
- Toujours …et à jamais.

Caitlyn Oldfield
Caitlyn Oldfield
Personnage Historique - Semi PNJ

Messages : 409
Localisation : Paradise.
Emploi/loisirs : Procureur Général de la ville, Conseillère à la Justice.
Pouvoirs : Ex-X Woman, membre d'honneur de la X Force, corps alternatif d'énergie pure, electrokynesie et biologie altérée

Revenir en haut Aller en bas

Changer ou Disparaitre. Empty Re: Changer ou Disparaitre.

Message  Caitlyn Oldfield Lun 14 Déc - 10:26



CHAPITRE DEUX ; DISPARAITRE


Ombre posée sur mon âme, je rêve.
Un long dialogue où aucun mot ne sera prononcé pourtant, une longue discussion d’amantes avec ces mots simples de ces gens qui ont parfois trop de pudeur pour ne pas noyer leurs sentiments sous des lieux communs. C’est ainsi que je l’aimerai toujours, prévenante, réconfortante et attendrie. C’est ce léger sourire ineffaçable au coin des lèvres quand je m’exalte ou m’emporte. Cette main exerçant une douce pression sur la mienne pour m’assurer de l’océan d’amour qui la fait se mouvoir. Calie, ma Calie….mon phare dans les ténèbres. Rien ne me guérira de toi, ton poison est un délice, ton absence nécrosante est un délicieux supplice parce qu’au fond de cette douleur inexprimable, il y a toi. Toujours toi et seulement toi. Tant que je ne perdrais pas cette souffrance, je ne te perdrais pas, c’est ainsi. J’accepte le prix et toutes les peines du monde pourvu que tu restes à mes côtés, toujours et encore.

Mais l’on vient.

Peu de personne viendrait ici dans ce sanctuaire qui n’est qu’à moi. Peu de personne pour savoir. Son pas est décidé, si décidé que j’en connais la mesure sans avoir besoin d’en avoir une quelconque confirmation. Je le laisse venir à mes côtés sentant sa stature me dépasser et ne pouvant m’éviter cette réflexion surgit de l’enfance qu’il en sera toujours ainsi.

Nous procédons du même silence, noyé dans les mêmes souvenirs sans doute. L’image doit être touchante sans doute. Lui et moi devant cette tombe. Et tous mes passés se conjuguent en un même lieu dans un présent léthargique et inutile. Jugeant sans doute que le silence avait eu sa part. Il égrène ses mots avec toujours cette même voix dure et au phrasé lent.

- Hé bien….les années t’ont fait baisser ta garde ? Je trouve que tu es une « autorité » un peu trop facile à approcher…ça ne te ressemble pas.
- Tous ceux qui sont ici ne risquent plus rien.
- Tu n’en es pas encore là, tu ne crois pas ?  
- En effet, je respire toujours.
- Ton garde du corps n’est même pas intervenu pour m’empêcher d’approcher…
- Parce qu’il n’est pas un garde du corps mais mon majordome et chauffeur et il sait aussi bien que moi qui tu es…ce que tu as fait et…ce que tu es capable de faire. Je ne suis pas quelqu’un qui peut avoir besoin d’un garde du corps, tu le sais bien…

Changer ou Disparaitre. Code_o10

J’ose un mouvement de tête pour l’observer et son regard accroche le mien. Il a vieillit, assurément. Mais il est toujours debout, j’ai vanité à penser qu’il le sera toujours parce que personne n’est arrivé à l’arrêter jusque-là, mon très cher frère, même Ultimate qui l’a privé de son bras droit, à présent bio mécanique, n’a pas pu l’étouffer, c’est dans notre sang. Il semble me scruter un frêle instant avant d’afficher une sorte de rictus satisfait.

- La connaissance c’est la moitié de la victoire, hein ? Ceux qui ont essayé de te vaporiser dans cet immeuble en Avril ne savaient pas qui tu étais non plus….Kreele a fait des pieds et des mains pour maintenir secret cet attentat raté sur ta personne….mais je n’arrive toujours pas à comprendre si c’est par soucis de sécurité nationale ou par peur qu’on apprenne comment tu as « gérer » les répercussions du problème…


Je soutiens son regard avec une expression de marbre et un ton de voix laconique comme réponse. Il sait que cette affaire en révèle plus qu’un simple fait énoncé. Depuis Adrien en Irlande, j’avais muselé mon pouvoir. J’ai juste eu « un moment d’égarement » à l’occasion de cet évènement. Moment d’égarement qui s’est soldé par une traque rapide et un carnage dans les bas-fonds des quartiers Exelcior.

- L’affaire est enterrée avec les principaux protagonistes…
- On va dire ça. Mais si un péquenot comme moi a pu avoir accès à cette information…d’autres le peuvent. Tu te fais beaucoup d’ennemis ma sœur.

- Et depuis quand, les affaires de New Heaven te concernent, toi ? TU ne dois ta liberté qu’à ma faiblesse.

- Pas ton affection ?

Il marque un point, je ne peux empêcher un léger rictus de connivence de poindre au bout des lèvres.

- Ce n’est pas incompatible….crétin.
- …une boutade échappée du passé…
- Le passé …c’est pour ça que tu es de retour en ville depuis 15 jours ? Tu t’emmerdais en Australie, à Melbourne ?
- Tu as un bon réseau…
- Peu de chose m’échappe.
- …Disons que je suis né et j’ai grandis ici, j’ai des affaires à régler en plus.


Oui nous avons grandis ici et je sais aussi que derrière chaque plan de mon frère se cache une autre manœuvre toujours plus complexe. Il sait être machiavélique, j’ai toujours remercié Dieu que la fidélité à ses principes d’intégrité en ai fait un parfait exécutant d’une cause, un soldat franc et décidé mais pas un décideur ni un homme d’intrigues. Sans quoi il serait devenu redoutable et à coup sûr, un cadavre. Je dois cependant mettre le holà car tout non-dit avec lui a le gout d’un accord de principe.


- Je vais être clair, tu es toujours considéré comme un terroriste et tu n’étais pas au Big Day…


Un sourire amusé alors qu’il lève sa prothèse mécanique pour faire bouger ses doigts métalliques

- J’ai eu « un empêchement » à Chicago, tu te souviens ?



Oui je me souviens car j’ai aussi participé à ce combat, comme tous les autres. Je connais sa bravoure comme celle de ceux qui sont morts ce jour-là, la première fois que la coalition repoussait Ultimate mais paradoxalement la première fois où j’ai douté de l’issu du combat devant les blessures de Calie. Chicago comme un prélude à la fin.

- ..Je m’en fiche, tu n’es pas Heavien et tu n’as rien à foutre ici, tu règles tes histoires et tu te casses, tout ce que je veux c’est que tu ne fasses pas de vagues et que tu cesses de tenter de t’approcher d’Aislinn.

Je sais qu’il l’a vu, souvent. Plus que je ne l’aurais voulu. Ses combats sont d’un autre temps, d’une époque terminée et ma fille reste une véritable éponge dès qu’on lui parle d’héroïsme, de combat et de « Grande Cause ». C’est une putain d’idéaliste et l’idéalisme ne mène qu’au malheur.

- C’est ma nièce.

Ma voix explose comme un orage.

- ET C’EST MA FILLE !!! tu as mauvaise influence, et tes histoires d’anciens combattants tu les gardes pour tes ivrognes en taverne. Elle me pose déjà assez de soucis sans que tu lui mettes tes idées révolutionnaires dans le crane.

Il ricane. Il est bien le seul avec Aislinn à supporter ainsi mes colères. Ca me déstabilise, il m’a toujours déstabilisé.

- C’est du passé, Ptite Rousse…je suis juste ici pour du buisness. Je crois que j’ai payé mon tribus au « combat »…je crois que…(il regarde la tombe)..nous l’avons tous payé.

« ‘tite Rousse » un surnom d’enfance incongru dans ce monde mais qui me plonge immédiatement dans les affres du passé et du souvenir alors que mon regard se perd dans le vide jusqu’à ce que sa voix me rappelle.

- Je l’aimais bien tu sais….je lui ai dit une fois…j’étais vraiment heureux pour vous…j’aurais préféré mille fois y passer plutôt qu’elle. Mais…

IL ne termine pas sa phrase. Je soupire et murmure comme pour moi-même.

- Mais c’est comme ça. Je sais.

- L’important…c’était que tu ais été avec elle jusqu’au bout.
- Jusqu’à la dernière étincelle de sa conscience…oui….j’ai vécu sa mort…parce qu’elle était aussi la mienne…comme une bougie qui s’épuise et la flamme qui vacille, une bougie que tu tiens dans la main mais que tu..tu n’arrives pas..à préserver. Elle s’est éteinte et…l’obscurité nous a engloutis. Son corps mort…m’a expulsé, m’a arraché à elle pour me projeter ici.

C’est bien plus violent et horrible que cela mais les mots se refusent à exprimer cette expérience.

- Tu étais son paradis, Caitlyn…

- Oui, et depuis je suis en enfer….je devrais …être là…je le devrais…

Je serre les mâchoires sentant cette bonne vieille colère surgir et commencer à me carboniser les veines.

- Mais tu n’y es pas, tu n’as pas disparue….

Disparaitre ? Et pourtant mon pouvoir me le permettrait. Il suffirait de le pousser et de le lâcher, il suffirait de se dissiper dans le néant et ne jamais revenir. C’était facile, bien plus que de vivre sans elle. Mais ce n’était pas le choix qu’elle a fait pour moi. Ce n’est pas ainsi qu’elle l’a voulu.
Je clos mes paupières, inspirant et expirant l’air matinal.

- La nuit d’avant…nous avons veillé sans trouver le sommeil…entre caresses et discussions…c’était…comme un prélude à la fin du monde. Elle m’a dit que quoi qu’il arrive nous n’avions que deux choix, nous tous, ce monde…que demain, nous n’avions que le choix entre disparaitre ou changer mais que plus rien, non plus rien, ne pourrait être comme avant. Sur le coup je n’ai pas réalisé que ce n’était pas un choix collectif…mais individuel. Que ce couperet tomberait pour chacun mais qu’au fond, même si on refusait de choisir, ce choix serait fait pour nous.
Elle a disparu et ce monde va changer.


J’ouvre les yeux.
Par-delà sa tombe à quelques mètres, drapée dans sa longue robe bleutée, les cheveux d’un noir corbeau flottant face au vent, elle se tient là. Bras croisés. Son visage lunaire se fend en un petit sourire de bienveillance qu’elle m’adresse avant de pivoter et de se tourner vers la ville qu’elle semble observer en silence.
Sa Ville. Son sacrifice.

- Mais moi….je reste entre les deux….a demi disparue et à demi changée….


[/color]
Changer ou Disparaitre. Alessa10
Caitlyn Oldfield
Caitlyn Oldfield
Personnage Historique - Semi PNJ

Messages : 409
Localisation : Paradise.
Emploi/loisirs : Procureur Général de la ville, Conseillère à la Justice.
Pouvoirs : Ex-X Woman, membre d'honneur de la X Force, corps alternatif d'énergie pure, electrokynesie et biologie altérée

Revenir en haut Aller en bas

Changer ou Disparaitre. Empty Re: Changer ou Disparaitre.

Message  Caitlyn Oldfield Dim 21 Fév - 10:20


CHAPITRE 3 : CE QUE NOUS SOMMES DEVENUS


Début 2013, Bureau de Charles Xavier, Institut.

C'est tout réfléchit. Je ne prendrais pas d'autres avis de toute façon.


Elle se détendit légèrement, affichant un soulagement évident, le visage toujours aussi mature, une expression inhabituelle pour qui la connaissait bien. Elle finit par poser les paumes de sa main contre l'accoudoir de la chaise du bureau, fixant à nouveau le vieil homme dans un silence fermé.

- Caitlyn, n'importe qui sortirait brisé de tout cela, de toutes ces épreuves, de tous ces sacrifices et pourtant tu trouveras une nouvelle fois la force de te relever, tu as ma confiance, tu l'as toujours eu et cela depuis ce jour là où l'on s'est rencontré pour la première fois. Mais tu n'as toujours eu qu'un seul ennemi.


Elle soupira en esquissant un frêle sourire, elle savait déjà ce qu’il allait dire comme d’habitude.

- Oui....vous me l'avez assez répété, je suis mon propre ennemi, personne ne sait mieux que moi me démolir....C'est un fait. Mais je vous concède professeur que les autres s'y essayent avec une réussite certaine ces derniers temps
.

- L'isolement ou la dévalorisation n'est pas l'option te permettant de trouver un chemin, nous en avons déjà parlé la dernière fois, considère ce que tu as plutôt que ce que tu crois perdre. Tu es une femme de valeur, tu as une situation, une épouse, une mère qui veille sur toi et des amis. Ta solitude est fictive.


Elle détournait le regard avec une expression désabusée.

- Les autres ? Que sont les autres sinon l'espoir qu'on place en eux, et qui place ses espoirs en moi ?


Ceux qui veulent construire l'avenir avec toi, mon enfant.

….Peut-être...

Elle se contenta de se relever manifestant une certaine nervosité, le quittant du regard pour le perdre sur les ouvrages de la large bibliothèque.

Ne jouez pas au psy avec moi...vous savez que je déteste cela. Je ne laisse déjà pas Calie le faire alors vous encore moins...Je ne crois pas à ses conneries, je n'y ai jamais cru.

Et nous savons toi et moi pourquoi, depuis quand avoir besoin d'aide et admettre que l'on souffre est une question de faiblesse ?


Elle porte un regard noir sur lui en guise d’avertissement.

Jean ne serait pas la seule à oser vous mettre un pain si vous continuez à triturer dans mon esprit, professeur... Je suis déjà la plus merdique des X, ca de plus sur mon casier...ça ne changerait plus la donne.

Caitlyn, nul besoin de télépathie pour voir ce qui est évident. Tu es malade de doutes, et ce mal ressemble à un gouffre ou te noie, il suffirait d'un rien pour que cette déprime se transforme en dépression

...Je le sais...Je le sais bien.

Tu as toute l'aide dont tu peux avoir besoin autour de toi, il te suffit de t'en ouvrir aux autres.

Pas cette fois...j'ai essayé, j'ai merdé. Personne n'est en capacité d'écouter. Je trouverais de l'aide ailleurs cette fois. J'y travaille. J’ai l’impression d’être à un « carrefour de mon existence » comme si…comme si quelque chose de radicalement différent allait arriver. Je me sens un peu dépassée..

Accepte mon aide, peux-tu juste me dire ce qui se cache derrière cette démission du poste que tu occupais avec une telle réussite ? Je pense que cela tient en une idée qui t’obsède et finit par te ronger. As-tu fini par mettre un mot dessus ?


C'est compliqué...je..

Inutilité.

….

Tout y ramène n'est ce pas ? Ce sentiment d’échec au sujet de l’équipe de récupération, ce grade de réserviste de la X team dont tu t'affubles sans cesse pour marquer ton infériorité, ce besoin d'être sur tous les fronts en t'en coupant des autres puis à t'oublier toi-même. Tu n'ES PAS inutile Caitlyn, nous te devons énormément ici. Tu changes ce monde effort après effort, tu es cet avenir, cette main tendue que tu veux que cette nouvelle génération puisse être, c'est des personnes comme toi qui donneront l'exemple...qui construiront un futur pour tous, où chacun aura sa place. C'est l'amour qui émane de toi par vagues, une onde douce et chaleureuse, tu es une bonne personne Caitlyn, tous les autres le voient. Jean, Malicia, Cyclope, Ororo …même le taiseux Wolverine.


Un éclair de colère alors qu'elle se retourne vivement en un éclat de voix, toute agressivité dehors.

Si ils le voient, alors pourquoi ils ne me le disent pas ?! Et pourquoi, moi, je ne vois pas ?!

Et qu'est-ce que tu vois, toi ?

Elle reste interdite un instant, réfléchissant et en proie à l’étonnement jusqu’à 'à ce que ses bras se baissent en un geste d'impuissance et qu'elle soupire.

Colère...noirceur...l'absence de ...de solutions...la fatalité dont on ne peut pas se dépêtrer et...et la mort de tout ce que j'essaye de construire. On a fait une séance de psy avec Jean, et elle a a raison...je vois cette gamine désespérée et vide qui a laissé la colère et la haine la dévorer. Je la vois émerger chaque jour un peu plus du miroir et chercher à m'étrangler pour prendre ma place. Je refuse. De toute mon âme, de toutes mes forces, je m'y refuse. Vous avez raison Prof', je me bats mais je bats sur tous les fronts, c'est pour cela que je ne veux plus de cette charge. Je ne suis plus en capacité de compatir, d'aider et guider moi qui ne sait plus où je vais.

Calie et Ororo, ne peuvent-elles t'aider ?

Dans une certaine mesure. Oui...je les laisse m'aider parce que j'ai promis de le faire mais...les choses sont si...fragiles parfois entre Calie et moi, je ne veux pas en parler, pas à vous. Nous traversons quelque chose de douloureux, à nouveau. Les répits deviennent court, trop courts pour me donner...le goût de...de vivre ainsi. Ça devient trop cher payé. J'en viens à envisager de...pfff...laisser tomber tout cela
.

C'est une fuite, ni plus ni moins. Nous savons tous deux que ça ne te ressemble pas. Tu es perdue, cela ne veut pas dire pour autant qu'un chemin n'existe pas. Cette porte verrouillée ne demande pas être défoncée, ni contourné. Elle possède une serrure et toi une clé, il te faut juste la trouver en toi. Rien n'est impossible, tu l'as prouvé chaque jour Caitlyn. Si tu veux t'en persuader, je te conseille de regarder là bas ces photos de mes élèves sur le mur et de chercher celle de ton mariage parmi elles. Te souviens-tu de ce jour-là ?

Cherchant du regard la photo, elle la trouva suivant le geste du Professeur et elle s'y absorba avec un sourire triste.

Chaque seconde. Je me souviens de chaque seconde. Je voudrais tant...être aussi heureuse qu'à cette époque.


Il ne tient qu'à toi, Caitlyn. C'est le témoignage d'un impossible que tu as transformé en possible, ce jour-là. Tu referas ce miracle, en tant d'autres.
D'ailleurs, je vais accepter cette démission du poste de chef de l’équipe de Récupération et y voir ce qu'elle se doit d'être, une étape de plus vers autre chose.


Elle soupira, soulagée et amer à la fois.

Bonne chance pour la suite, mon enfant. Trouve le chemin mais n'oublie pas que tu n'as pas à le parcourir en solitaire.


Elle salua, opinant du chef en se contentant d'un demi-sourire avant de se diriger vers la porte du bureau.

Ah...Encore une petite chose.
Je veux que tu prennes la charge d'intendant de l'Institut. Que tu t'occupes de gérer cet endroit et le garder en capacité de fonctionner. Que tu en gères les aspects administratifs, juridiques et financiers. Ce poste te placera sous mon contrôle et tu siégeras au conseil d'administration. Tu géreras aussi les équipes d'encadrement et représentera la discipline de cette établissement. Tu répondras de tes actes devant la direction et moi-même, uniquement. Je ne te cache pas, mon enfant, que c'est te confier les clés du fonctionnement de l'Institut.


Effarement et surprise, regard affolé et les gestes qui s'en suivent renforce le sentiment de panique.

Hé hooooo...Vous êtes stoned ou bien ? Je sais ce que c'est que l'Intendance, j'en n'ai pas les compétences ! Vous faites une de ces conneries monumentales ! Même la petite Pearl s'en tirerait mieux que moi !

Oui, comme j'ai fait une « connerie » en t'acceptant ici lorsque les autorités t’ont envoyé à moi et que Daniel Hopes a insisté pour te prendre sous notre protection, comme j'en ai fait une en acceptant que tu sois formés pour devenir une X Men, comme d'avoir accepté de te faire confiance pour tant d’autres jeunes et de t'avoir confié le poste de conseillère sociale, d'avoir accepté que tu formes une équipe de récupération et sauvé et ramené plus de 45 jeunes hors des rues d'une ville qui les pourchassaient, que tu « représente les X Men au dehors de ces murs auprès des média avec ce risible sobriquet du « merveilleux castor ».
Se complaire à rester dans les ténèbres est une chose, refuser de voir sa part de lumière en est une autre.


Mais Professeur, j'suis pas de taille pour...pour

Tu es déjà la juriste officielle de l'Institut, tu as les compétences administratives requises, tous tes dossiers sont tenus d'une manière ordonné et rigoureuse, tu as la fibre sociale et la X Men la plus tournée vers l'extérieur. Tu pourras te faire aider pour l'aspect comptable par Miss Frost dans un premier temps. Ce n'est pas un choix irraisonné, Caitlyn, c'est un pari en connaissance de cause, et je me fie à la confiance que je te porte, en toute simplicité.
A Présent , entre à nouveau et ferme cette porte que je t'explique dans les détails ce que nous attendons de toi.

Caitlyn Oldfield
Caitlyn Oldfield
Personnage Historique - Semi PNJ

Messages : 409
Localisation : Paradise.
Emploi/loisirs : Procureur Général de la ville, Conseillère à la Justice.
Pouvoirs : Ex-X Woman, membre d'honneur de la X Force, corps alternatif d'énergie pure, electrokynesie et biologie altérée

Revenir en haut Aller en bas

Changer ou Disparaitre. Empty Re: Changer ou Disparaitre.

Message  Caitlyn Oldfield Mar 23 Fév - 10:37

CHAPITRE 4 : LE JOUR OU LE MONDE A DÉCIDÉ DE CHANGER , PART 1





East River – New York, Café le « dangerous », le 04 Décembre 2013, 23h 15

Ce qui se remarque d'abord, c'est inévitablement cette longue crinière rousse lui cascadant jusqu'au milieu du dos et qu'importe les épis et salissures sous forme de bris de glace et de trace rougeâtre de sang qui la décorent, curieux décorum comme une évidence que ce qui s'est passé là échappe à la routine de l’échoppe et de sa tranquillité d’un soir d’un milieu de semaine hivernal. Son regard d'un bleu presque translucide attire inévitablement comme empreint d’un magnétisme évident car presque surnaturel, il  semble en effet vibrer d'un reste de micro décharges électriques. Son visage d'une peau trop blanche et quasi laiteuse typique de sa rousseur, s'est adultéré d'une large trace de sang lui descendant du front et lézardant jusque sous le menton et de quelques écorchures sur le visage dont certaines semblent déjà sèches. Il émane de son visage une sorte de résignation froide et sévère alors que accompagné d'un bref soupire, elle analyse les lieux comme un animal traqué en attente d'un mouvement, proie ou prédateur ? Bien trop tôt pour le dire.

Sa tenue étrange interpelle, une combinaison dont les couleurs mélangent le noir, l'or et le carmin et à la ceinture un holster d'où émerge la crosse en ébène d'un revolver déraisonnablement long, la boucle du ceinturon en forme d'un large X doré interpelle ainsi que les longues cuissardes d’un rouge sang qui constitue avec élégance ses bottes. La tenue manifeste traces de lutte et salissures et ainsi en va du large manteau de cuir rouge lui tombant aux cuisses qui pour le coup s'en trouve déchiré à quelques endroits.

Elle reste interdite mais franche, posée là à l'entrée du petit restaurant comme une apparition incongrue dont les lumières jetées par l’éclairage intérieur découpent avec rudesse la silhouette dans l'encadrement de la porte menant vers la nuit profonde. Elle traîne à son bras tendu légèrement en retrait et tenue par le col d'une main ferme, un corps inerte d'un homme apparemment inconscient. Son autre main tombant placidement le long du corps n'est qu'un tissus enroulé à la va vite et gorgé de sang d'où certaines gouttes perlent encore.

Le silence est abyssal lors de son entrée stoppant net quelques conversations intimes qu'on colore de badinages et qui s'épilogueront de murmurantes interjections consternées sous forme de grossièretés délivrées au vide ou d'appel au divin dans des mots époustouflée. La clientèle est heureusement rare vu l'heure tardive proche d'une fermeture.
Son regard se porte alors vers le comptoir pour identifier les responsables de l’échoppe puis se tournera vers l'assistance. Certains clients déjà cherchent dans leur poche le contact familier du téléphone portable pour immortaliser l'instant et une adolescente estomaquée accompagnatrice de ses parents médusés murmure incrédule, un sobriquet dont elle n'arrive plus à se débarrasser « le beaver ; le X Men beaver »

Combien de temps avant la panique ou l'hystérie ? Elle essait sans trop y croire de désamorcer la situation consciente de la bêtise d'une populace en manque d'extraordinaire en hélant bien haut l’attention des convives.

- Pas de panique s’il vous plait ! Ceci est une arrestation sous accréditation des autorités de police dans le cadre d’une enquête. Restez calme, tout est sous contrôle !

A celui qui semblait être le tenancier.

- S’il vous plait, monsieur, pourriez contacter les autorités et préciser qu’il s’agit  d’une affaire relevant de la sécurité anti-terroriste, ils ont « un colis » à enlever…Désolée de vous imposer cela, mon transmetteur est HS et mon portable a grillé…Je ne peux plus communiquer avec ma base arrière, puis-je aussi emprunter un téléphone pour rassurer les miens, vous êtes le seul lieu public de la rue encore ouvert.


Un regard embarrassé aux convives s’excitant pour prendre des photos, certains mots commençant à fuser comme « des mutos ! », «  connerie de terroristes » « tous les mêmes ». Elle affiche une attitude désemparée et attristée, reculant d'un pas.

- Je vous en prie…ce..ce n’est pas le moment, pas de photo, s’il vous plait…juste...appelez la police.


Le patron prend l’initiative de crier aux convives que l’heure de la fermeture a sonné alors que ses employés ne semblent pas avoir bougés, stupéfait de la présence d’un « mutos » dans leur établissement, et d’autant plus qu’il s’agit d’une figure populaire connue et controversée. Les temps ne sont pas bons à être un mutant, encore moins à être un X men surtout depuis les évènements de Kiev et l’escalade qui en a découlé.

La foule obtempère peu ou prou, partagée entre la peur et l’ignorance trop souvent imbriquée l'une à l'autre en un tango ou l'escalade flirte avec le déraisonnable, on s'y fait, on s'y blesse. C'en est ainsi, comment leur en vouloir lorsque l'image glamour d'une photo glacée du Rolling Stone Magazine vient heurter en pleine conscience l’âpreté du bitume. Le fantasme excite, la réalité effraie et voilà comment en quelques minutes on bascule dans un mouvement du pendulier de la couronne de Laurier adulée et admirée pour un temps à la couronne d'épines, chargée de la croix et souffrant jusqu'au Golgotha. C'est ainsi car choisir d'orner l’emblème à sa ceinture et qu’Etre X Men, c'est ainsi. Une leçon pour tous ces autres en devenir. Une chose qu'on ne leur dit pas, une chose qu'on ne corrige pas dans une copie.
On traque l'exaltation des bons sentiments, le souffle idéaliste, on rature les renoncements et le rejet...les petites lignes du contrat comme on dit.

Etre X Men c'est se préparer à partager des solitudes mais jamais à ne les combler.
Ça ne veut pas forcément dire qu'on l'accepte, pas vraiment. On s'y résigne et au fond, on finit par avoir aussi peur qu'eux.

Je suis pessimiste sur l'avenir : j'ai vu trop de malheurs, j'ai entendu trop choses pour ne pas me préparer à ce que ça se finisse mal. Car le pire arrive toujours et je dis cela en connaissance de cause. Alors je fais ce que ma conscience me dicte, je m'absente de la réalité un moment laissant le chaos glisser sur ma cuirasse alors que l'excitation gagne la foule. Je n'agirais que si les limites sont franchies, je crois en Christ, oui, mais je ne tendrais jamais l'autre joue. Une décharge électrique suffirait pour ramener le balancier de l'autre côté depuis la haine jusqu'à la terreur. C’est si facile et bien d’autres l’ont fait avant moi. Mais je suis une professionnelle et je connais mon job, nous le connaissons toutes.

Nous n'y viendrons pas, l'un des hommes a pris sur lui d'évacuer les convives manu militari. Je ne crois que peu en la bonté humaine depuis quelques mois. Fait-il cela pour les protéger de moi car c'est assurément ce que j'aurais fait, ou pour me protéger moi ? Je me pose la question quelques secondes avant de baisser les yeux vers le sol m'absentant à nouveau et laissant le public quitter les lieux. Ne réagissant pas aux flashs de ceux qui veulent emporter un souvenir, garder un instant de « freaks » du monstre estampillé X.  Ils m'auraient applaudit si je les avais sauvé, ils l'ont déjà fait. Ils sont plus enclins à me jeter des pierres à présent. J’entends des injures, d’injustes injures mais ça fait partie du sacrifice aussi.

Le silence enfin.
Cet étrange moment fragile où je dévisage ceux qui restent, les jaugeant du regard avec cette expression douloureuse. Puis rompant l’immobilité j’avance de quelques pas pour y déposer le corps de ma proie, le dos appuyé contre le comptoir.

- Merci.

Un simple mot, mal assuré alors que je jette un regard oblique à celui qui apparemment a pris les choses en main.

- Il n’est pas mort, je l’ai shooté…Il ne se relèvera pas avant une dizaine d’heures, le temps que la drogue quitte son corps. Afin de dissiper tout malentendu, les circonstances m’obligent à vous dire que je suis une mutante et que mon action est encadrée par la loi, je n’ai donc rien à voir avec le terrorisme génétique, je suis une X Man. Vous n’avez rien à craindre de moi et je suis désolée du désagrément causé. J’ajoute en des termes juristes que la demande de fermeture est de votre fait pas de la mienne afin de désamorcer toute tentative de recours en justice à mon égard pour des dommages et intérêts.


Je ne sais que trop bien comment les choses tournent et comment un cas de force majeur peut pour certains se transformer en une opportunité. J’incline la tête et désignant le téléphone, je demande.

- Puis-je ?

Une fois l’aval donné, je compose un numéro spécifique et patiente, rassemblant mes idées.

- Danger ? Authentification vocale. « Fuzzy, code mission 447 »…Récupération du balisage GPS, s’il te plait… Moyen de communication HS mais mission effectuée sans accrocs notables. Transmet les coordonnées aux autorités et et autres membres de l’équipe, je les ai « perdu de vue », j’attends la suite…hum. Demande à Sage une mise en alerte niveau 3 au cas où j’aurais du mal à m’expliquer avec les autorités, qu’elle reste aux aguets pour du renfort.

Je raccroche et par reflexe recompose quatre à cinq numéros au hasard afin de brouiller les pistes. Même si on trouvait le moyen de recomposer le numéro, Danger éconduirait toute personne non habilitée. Une fois terminé, je soupire en me dirigeant vers une table.

- Il faut attendre à présent…Je…hum…je n’aurais rien contre une tasse de café, si vous avez ?

L’homme incline la tête avec empressement alors que ses deux autres collègues restent toujours médusés à me regarder, je leur adresse un regard éteint avant de replonger dans mes pensées

Je remerciais avec un sourire fatigué lorsque la tasse de café fut déposée devant moi. Plissant les yeux, je laissais les effluves me monter aux narines pour m’imprégner de l'odeur douceâtre du liquide sombre et brûlant. Mon esprit repassait la scène de combat, je perdais, indéniablement, je perdais. Au plus haut de ma forme, je ne me serais pas fait surprendre de la sorte, j'avais d'autres réflexes alors  et des automatismes, j’ai laissé Kaya en arrière, elle n’était pas prête à un affrontement direct, quant à Calie et Johan, j’ignore où elles sont, la tourmente nous a séparée mais je sais qu’elle veille sur son élève comme personne, bien plus que moi sur Kaya qui me ressemble en impétuosité. Oui, j’avais d’autres réflexes mais toute s’accélère ces temps-ci. Des réflexes létaux bien entendu, mais des réflexes salvateurs. Une simple hésitation et l'on passe facilement de la couronne de laurier à la couronne mortuaire. Bon réflexe d'amortir la balle de revolver avec la paume de la main enserrant le  canon  du revolver ? Pourquoi ne pas l'avoir électrocuté alors ? Parce que ça l'aurait tué à une telle distance. Je ne suis plus un monstre, plus maintenant et j'ai trouvé ce fameux équilibre auquel j'aspirais avec une telle ardeur. Je préserve la vie comme le don le plus précieux de ce monde, le tigre est scellé en moi. Évidemment, inévitablement, cela ne va pas sans sacrifier une partie de sa puissance, celle qui nous permet de ne plus hésiter, celle qui traîne jusqu'en pleine lumière cette formidable machine de combat qu'est l'instinct de survie. Celle qui libère le tigre.

Sa voix me rappelle à moi, me faisant quitter ma position pensive et détourner un regard d'un bleu azur sur lui, ce regard qui ne virera plus jamais au vert à présent.
Il me demande si ça va aller, ma blessure à la main.
Blessure ?
Oh.

Je n'y avais pas fait attention à dire vrai et mon regard quitte le sien pour s'attarder sur ma main bandée, je suppose que ça à l'air assez effrayant mais c'est secondaire. Quand on connaît mes pouvoirs, tout est secondaire.

C’est rien. C'est ce qui se passe quand cherche à stopper une balle avec la paume de la main...un joli trou. Ne vous inquiétez pas, je ne ressens pas la douleur... « Cadeau » de Mère Nature. Et je peux réparer ça en un clin d’œil mais vos' collègues risquent de faire une syncope si il me voit faire...ils hésitent toujours entre se sauver et aller chercher une corde pour me la passer au cou.
La première chose que nous autres mutants apprenons en ce monde, c'est la peur. La peur de soi, la peur des autres, la peur des autres à cause de soi-même...de ce fait un simple regard permet de la déchiffrer.


J'esquissais un sourire sincère empli de gratitude à mon vis à vis en me levant.

Vous, vous n'avez pas peur. C'est pour des gens comme vous que je me bats et des gens comme vous que je saigne. Et j'ai foi qu'un jour vos amis apprennent aussi que nous sommes...fait des mêmes souffrances. Je vais emprunter vos toilettes, pour me...hum...réparer.


Je fis quelques pas avant de m’arrêter devant l'homme inconscient et de le fixer quelques instants.

Je me bats aussi pour faire en que des gens comme lui puisse être arrêté. Cet ordure est un terroriste anarchiste...spécialisé dans la « drogue mutante » qui a terme à un taux de mortalité de 100 % et une capacité addictive foudroyante. Elle cible exclusivement les mutants. Cette pourriture connaissait la dangerosité de cette merde, il allait même jusqu'à prospecter auprès des ados et des personnes les plus précarisés dans les centres d'accueil et d'hébergement d'urgence...J'ai suivi une « piste sanglante » jusqu'à lui. Il nous sera précieux pour remonter cette filière et tranquilliser les rues.


Je soupirais et secouais la tête d'un air navré avant de poursuivre ma route vers les toilettes afin d'effectuer un phasage de la main pour la régénérer et me nettoyer le visage. L’opération créera une surtension baissant sensiblement l’éclairage brusquement. Je réapparais moins de dix minutes plus tard, sans bandage et la main impeccable, le sang nettoyé sur le visage mais les écorchures toujours présente.
Mais je m’immobilise à quelques pas en affichant un sourire spectral.

- Et bien, tu as fini par me retrouver, tu vois j’avais dit, keep cool, Warmy..tout se passe toujours comme prévu.


Kaya Kangee, mon apprentie depuis 5 mois, j’aurai préféré avoir Johan à mes côtés mais la « protégée » d’Ororo a reçue officiellement Calie comme mentor et leur relation est très « fusionnelle », j’en serais jalouse si je ne savais pas Calie des plus fidèles et Johan des plus hétéros. Kaya est pire qu’une tête brulée, elle a bon fond mais agit toujours avec emportement et colère, elle court après une reconnaissance qu’elle n’obtiendra pas par la force et ne le comprend toujours pas et pourtant sa mutation à un potentiel des plus puissants. Je ne suis pas des plus patientes et elle n’est pas des plus attentives ce qui inévitablement rend nos relations « houleuses ». Ce qui est certain c’est que du haut de sa tenue en molécules instable reconstructives qui lui permet de passer de son mètre soixante-dix à la forme humanoide d'une armure vivante elle impressionne fortement les trois humains restant en arrière qui le regarde avec une sorte de peur mêlé dégout.

- C’est pas Wingy, Fuzzy, c’est STEEL WING ! W.I.N.G. !! Je déteste quand tu écorches mon pseudo, tu m’as planté comme une merde ! Tu te rends compte que tu es la première à agir et faire ce que tu m’interdis à moi !!!

Elle s’emporte, imposant d’emblée un esclandre devant les tenanciers embarrassés, me jugeant de ses iris marron lançant des éclairs de colère. Une sale petite tête blonde qui ne changera jamais et qui n’a pas compris que le monde autour d’elle est déjà en train de changer !  Le temps des héros est en train de vivre ses dernières heures.


Dernière édition par Caitlyn Oldfield le Mar 23 Aoû - 12:31, édité 1 fois
Caitlyn Oldfield
Caitlyn Oldfield
Personnage Historique - Semi PNJ

Messages : 409
Localisation : Paradise.
Emploi/loisirs : Procureur Général de la ville, Conseillère à la Justice.
Pouvoirs : Ex-X Woman, membre d'honneur de la X Force, corps alternatif d'énergie pure, electrokynesie et biologie altérée

Revenir en haut Aller en bas

Changer ou Disparaitre. Empty Re: Changer ou Disparaitre.

Message  Caitlyn Oldfield Mar 23 Fév - 19:34

CHAPITRE 4 : LE JOUR OU LE MONDE A DÉCIDÉ DE CHANGER , PART 2



Caitlyn leva les yeux au ciel en soupirant puis reposa le regard sur celui qui semblait plus enclin à leur parler.

- Excusez ma jeune collègue, elle est novice et sa fougue reste sa pire ennemie, Nous sommes les X- Men au service de la paix, à votre service à tous. Vous n’avez rien à craindre de nous, comme annoncé, nous attendons les autorités qui ont été prévenues.

Elle fustigea la jeune apprentie du regard pour qu’elle prenne conscience de sa place et de la situation dans laquelle elle se trouvait. On ne se donnait pas en spectacle devant un tiers, jamais. Cette dernière sembla considérer alors l’assistance avec une sorte d’embarras et renifla grossièrement avant de laisser tomber les bras le long du corps en manifestant un renoncement certain. Fuzzy lui désigna d’un hochement de tête la table où refroidissait son café et murmura au gérant.

- Elle prendra un café aussi, merci par avance.

Laissant Kaya tirer une chaise avec une rudesse trahissant ses manières frustres de texane mal dégrossie et s’y affaler en maugréant, elle soupira et fit quelques pas pour aller l’y rejoindre, prenant enfin sa tasse en main et la  portant aux lèvres pour constater sans surprise qu’il avait refroidit.

- Et Berserk ? demanda l’irlandaise dans un souffle.
- Ch’sais pas….elle était avec sa sbire à « nettoyer » l’entrepôt…elles ne devraient pas tarder, elles ont eu le signal de rassemblement par Sage. C’est toi qui a rompu les rangs, j’te rappelle. M’est avis que ça va gueuler ce soir à la maison
- Ce n’est pas ton problème, la mission est bouclée.

Elle grimaçait parce qu’elle avait parfaitement raison. « Berserk » restait professionnelle sous son costume mais se montrerait impitoyable, en tant que Calie lorsque elles auraient regagnés leurs pénates. De plus ses origines italiennes n’arrangeraient pas les choses. Les disputes avec Calie étaient exubérantes et très sonores, elle s’agitait, éructait et s’emportait entre larmes et hurlements, donnant une vision radicalement différente de la jeune fille sage et posée qu’elle paraissait en public. C’est bien elle qui « menait » le couple Lorretto-Oldfield à la baguette et ses colères mêmes rares, Caitlyn n’aimait pas à les affronter. Cait n’en avait fait qu’à sa tête, chose qui ne lui ressemblait pas, habituellement Calie, la plus forte, la protégeait sans craindre les coups grâce à la régénération et la super force mais la donne avait changé.  La rousse se savait à présent bien plus puissante et potentiellement indestructible depuis les dernières évolutions de son gène, et ce brusque changement lui conférait l’ascendant sur sa compagne sur le terrain et lui faisait parfois perdre raison. La serveuse timorée posa la tasse à l’intention de Kaya et resta quelques instants figée devant la table jusqu’à ce que les deux jeunes femmes l’interrogent du regard.

- Excusez-moi…vous êtes vraiment…LA wonder Beaver… ?


Cait’ leva un regard bleuté fatigué vers son homologue avant de dessiner un sourire énigmatique sur son visage et de porter la tasse de café à ses lèvres à nouveau. Elle grimaça alors de dégoût devant le froid du breuvage et reposa la tasse sur le bois de la table avant de soupirer de dépit. Conservant toujours un silence de circonstance, elle promena son regard sur les lieux, les détaillant comme pour la première fois avant de prendre avec détachement une carte du menu, restée là par hasard.

-  Ma femme fait de très bonnes pizzas, elle adorerait manger ici, j'ai aussi un gros faible pour la cuisine italienne, en fait j'ai aussi un gros faible pour une italienne pour tout avouer. Mais, être une mutante et manger dans un endroit public, ça devient compliqué de nos jours...tout le monde n'a pas la chance d'avoir une mutation non visible. Pour vivre heureux, vivons cachés ? Je n'arrive pas à m'y résoudre. J'aimerai revenir manger ici et ne pas être forcé de me faire virer parce que je suis différente, vous croyez que c'est faisable, vous ?
La carte à l'air pas mal en plus...


Elle reposa la carte en adressant un regard lourd de sous-entendu à la serveuse puis doucement croisa les bras sur la poitrine.

-   Gamine, je rêvais de sauver l'univers et de changer la face du monde en devenant une de ces super-héroïnes qu'on voyait dans les bandes dessinées. Je pensais qu’être une « gentille » me permettrait de trouver ma place et d'être admirée par tous ceux que je passerais mon temps à protéger. Quand j'ai su que j'étais mutante, j'étais heureuse, un an de brimades, de rejets et de crachats plus tard...beaucoup moins. La vie m'a amené du bon côté de la barrière mais je ne suis pas passé loin de finir comme l'autre empaffé qui roupille là-bas. X Men, oui...un pont entre les peuples pour rappeler qu'au fond, nous sommes le même peuple.
Un jour lors d'une arrestation, j'ai essayé de faire de l'humour pour disperser la foule...J'ai...je me suis souvenu d'un surnom de gosse... Le Beaver...Un castor, c'est sympa un castor...c'est tout mignon...j'adore cet animal, mes parents m'avaient engueulé parce que j'avais capricé pour en adopter un après avoir visité le Grand Zoo de San Francisco, devant le refus j'avais chialé durant deux jours, jusqu'à ce qu'ils m'offrent une peluche de castor ...Alors je me suis dit, pourquoi pas le Merveilleux Castor. J'ai dit ça comme un troll, j'ignorais que...que tout allait si vite.
Mais si Wonder Beaver, Par le Sang du Christ que c'est con comme nom, peut faire sourire les enfants et les aider à comprendre que notre futur de tolérance passe par eux...Alors oui....Je veux bien...C'est moi « madame Castor ».


Kaya exprima un ricanement tout en sifflant.

- Et j’t’assure qu’elle n’a rien d’un castor mais plutôt une peau d’vache


Caitlyn laissa passer un silence puis d'un geste lent porta la main à son revolver, dégrafant son holster et dégainant lentement son colt pour le poser sur la table.

- Ils ne vont pas tarder, autant mettre ça ailleurs et loin de moi , ça les rend nerveux...et ils sont toujours à cran quand il s'agit de mutos...Ne vous inquiétez pas, il n'est programmé qu'à mon usage exclusif.


Son regard sembla l'alarmer en regardant derrière les serveurs où la lumière des gyrophares portait ses ombres sur la faible luminosité des lieux. Elle tiqua soudainement et grimaça quelque peu avant de se relever lentement avec une lassitude évidente en s’adressant à Kaya.

-  Oh...Les Flics avant les fédéraux, ca se présente mal...Quoiqu’il arrive restez en dehors de ça et toi tu la fermes et tu m’obéis, tu fais comme moi et tu me suis.

Se déplaçant rapidement pour mettre de la distance entre elle et le revolver, elle se contenta de lever les bras, paumes ouvertes pour signifier à ses interlocuteurs qu'elles se mettaient toutes deux à la disposition des autorités.

Les deux policiers entrèrent rapidement, il y eu un flottement et des échanges de regards inquiets avant que le plus vieux, cheveux grisonnant, mette la main sur la crosse de son arme en interpellant la mutante.

- Ne bougez pas ! Officiers de la ville de New York, vous êtes en état d'arrestation pour trouble de l'ordre public et voies de faits sur un tiers !


- Hum, laissez-moi au moins en placer une...Nous sommes des X Women et nous agissons pour le compte des autorités fédérales dans le cadre d'une investigation dans un réseau de narcotique et d’anti-terrorisme, nous faisons partie d'un programme de collaboration avec eux, demandez confirmation à vos supérieurs, je..

- TA GUEULE ! TU PARLERAS QUAND ON TE LE DIRA SALE MONSTRE ! A GENOUX ET LES BRAS SUR LA TETE !

_ Ohhh steeve, calmos ...c'est commença le second, un peu plus calme


- JE sais ce que c'est ! Une connerie de ces mutos qui se prend pour une super woman, c'est les débiles costumés ! Elles se croient malines, elles pensent que la Rue est une cour de récré.


- Oh putain...Non mais on a rien rien à voir avec des amateurs ou des terroristes,  papy, faut s’calmer, elle vient d’vous l’dire on est des  X Men, demandez conf.
.

- JE T'AI DIT A GENOUX !

Le policier braqua son arme sur Kaya qui commencer à changer de visage et serrer les dents avec colère. L’Irlandaise attira son attention d’une voix calme et posée

- Kaya, tu restes avec moi…du calme, on va s’expliquer, c’est juste un malentendu, aucune raison de s’énerver, tout le monde DOIT rester calme.

Le policier plus jeune s’exprima alors en reniflant.


- Han, c'est vrai, c'est le castor, je l'ai vu à la télé !

- Castor, hamster ou écureuil... m'en fiche, on les embarque.

Le policier les mettant en joue, la X Men fit signe à Kaya de ne pas bouger une fois de plus avec un sourire triste et lui adressa un geste de la tête avant de se mettre à genoux et d’obtempérer. Kaya la suivit tout en grognant de dépit. Cait ne quittait pas l’agent de la force du regard et protesta d’une voix posée et calme parfaitement maitrisée

- C'est une arrestation arbitraire, vous êtes la honte de la justice que vous représentez..

- Et toi, la honte de ce monde, toi et ta sale engeance de merde ! Jimmy menotte les et hésite pas a donner de la matraque si elles font les malines !


- ECOUTE MON GARS TU COMM…
- Silence KAYA !!!!

L’intervention est cinglante cette fois ci alors que le jeune policier termine d’appeler des renforts et remarque le revolver sur la table

- Wow merde ! t'as vu ce flingue ?

Caitlyn agenouillée sur le sol suivit du regard le jeune policier qui faisait mine d'avancer vers la table.

- Ne touchez pas à cette arme, elle est verrouillée sur les paramètres que j'ai configuré, elle risquerait de vous électrocuter et de vous blesser.


Le plus vieux des deux n'y tenant plus, il remit en joue la jeune X Men et commença à s'avancer avec une colère évidente.

- Une putain de terroriste, on va te la fermer ta sale gueule !!

Le regard de Cait s'assombrit un instant alors qu'elle scrutait les deux hommes avec une sorte d'étincelle qui dénotait une réflexion rapide, tout était sur le point de vaciller, Elle sentait Kaya tendue à l’extrême, prête à s’enflammer de colère. Elle avait ses limites comme toute mutante et elle n'avait pas vocation à tendre l'autre joue et finir crucifiée, elle non plus d’ailleurs.

C'est à ce moment précis qu’une voix féminine et d’une grande fermeté avec une intonation très grave se fit entendre venant de la direction de la porte d’entrée du restaurant.

- Essayez seulement de la toucher….

Elle était là, le toisant de toute sa modeste taille, à peine plus haute que L’Irlandaise. Drapée dans sa cape sombre lui donnant cet aspect d’oiseau nocturne, dans son uniforme de X Men noir et grisé arborant l’emblème X doré à sa ceinture, le regard sombre mais qui luisait déjà de ces iris doré manifestant l’utilisation de son don de Berserker. Son avertissement serait unique et le ton de sa voix même déjà modifiée par son don, tonnant comme un orage au loin suffisait à faire comprendre le sérieux de celui-ci.
Caitlyn Oldfield
Caitlyn Oldfield
Personnage Historique - Semi PNJ

Messages : 409
Localisation : Paradise.
Emploi/loisirs : Procureur Général de la ville, Conseillère à la Justice.
Pouvoirs : Ex-X Woman, membre d'honneur de la X Force, corps alternatif d'énergie pure, electrokynesie et biologie altérée

Revenir en haut Aller en bas

Changer ou Disparaitre. Empty Re: Changer ou Disparaitre.

Message  Caitlyn Oldfield Mer 24 Fév - 20:18


CHAPITRE 4 : LE JOUR OU LE MONDE A DÉCIDÉ DE CHANGER , PART 3


Calie Lorretto, alias Berserk est une combattante parfaite, une athlète entrainée et expérimentée. La plus « héroïne » des héroïnes dans la pure représentation du mythe. En mission c’est un monument dont la main ne tremble jamais et dont les gestes sont d’une précision redoutable et redoutés. Formée par la légendaire Malicia, elle n’a jamais failli à une mission, elle affiche toujours cette détermination totale et cette abnégation sans failles. C’est comme ça que beaucoup la voit, ceux-là ne connaissent pas ma Calie, ses doutes, ses fêlures, sa grande fragilité sous sa carapace de combattante. Ils ne savent pas non plus que certaines choses la poussent dans une colère irascible, qu’on s’en prenne à plus faible : femmes, vieillards ou pire des enfants ou qu’on s’en prenne à ceux qu’elle aime et de tous je sais depuis longtemps que je suis l’être qu’elle aime le plus au monde comme elle est l’être que je chérie le plus. Ororo nous a prévenu nous sommes la force et la faiblesse l’une de l’autre et c’est pourquoi nous nous devons de veiller sans relâche l’une sur l’autre. Elle peut le tuer, ça lui est simple, aussi simple que de souffler sur une feuille ou de casser en deux une brindille mais il ne le faut pas, surtout pas. Kiev a mis le feu dans les relations entre les peuples. Nous devons éviter les incidents ou les bavures et surtout nous efforcer de ne pas répondre aux provocations de part et d’autres.

L’homme se retourne vers elle et commence à brandir son révolver. Elle est déjà sur lui en utilisant sa vitesse décuplée par l’état de Berserker. Elle l’a déjà empoigné alors que je hurle son prénom me fichant de nos noms de code. D’un geste, elle le retourne et lui maintient le bras dans le dos, de l’autre, sa main agrippe le poignet tenant l’arme et le brise en un coup sec. Je finis de crier que l’action est déjà terminée mon regard se tourne vers l’autre policier prête à intervenir mais le spectacle qui m’y attend est loin d’être banal.

Il est resté prostré et complètement déstabilisé par l’arrivée puis l’intervention fulgurante de Berserk mais n’aura de toute façon pas le temps de réagir. Une forme humanoïde apparait en s’agrandissant depuis le sol derrière lui jusqu’à l’empoigner fermement en le prenant par surprise et lui serrer les bras derrière le dos pour l’immobiliser totalement. Toy et ses entrées en scène remarquable. La première fois que j’ai vu Johan du haut de ses 15 ans, je me suis dit que franchement son pouvoir était merdique et qu’il ne pourrait jamais être utilisé dans le cadre des X Men mais après 3 ans au centre, la benjamine des aspirantes X était devenue sous l’entrainement de Calie et épisodiquement celui de Storm une des plus brillantes tacticiennes et stratèges de nos équipes de la Young X, elle avait fait preuve de beaucoup de courage et détermination pour suivre la formation des X Men et son don surprenant était d’une efficacité remarquable dans bien des missions ou des situations comme par exemple une entrée en mode fourmi dans une salle pour prendre de surprise dans le dos un adversaire comme maintenant.
La voix suave et grave de ma berserk résonne dans l’espace stupéfait alors que le premier policier se plie en deux de douleur.

- Nous sommes les X Men, nous sommes contre la violence et pour la paix mais nous ne laisserons pas des inconscients s’en prendre à nous physiquement. Vous représentez l’autorité, vous ne devez pas représenter ni la haine, ni l’oppression en usant de votre situation. Nous sommes là pour aider, pas pour servir de cible à votre ressentiment. Mes actes sont guidés par la légitime défense et rien d’autre.

La voix fluette et douce de Johan à peine sortie de l'adolescence s’ajoute à la sienne.

- Mes excuses agent, j’exècre à utiliser de tels procédés mais je n’aimerais vraiment pas qu’un mauvais coup vous blesse. Soyez raisonnable et clarifions la situation tous ensemble, s’il vous plait.

Le vieux policier éructe sous la prise de Calie en grognant alors que je me suis enfin relevée en soupirant, jetant un coup d’œil aux serveurs franchement terrorisés.

- Ne Stressez pas, on ne vous fera pas de mal, vous avez ma parole.


Je m’approche du représentant des forces de l’ordre qui en vient à présent à bredouiller insultes et menaces toujours maintenu fermement par Calie.
Ma main se pose sur son avant-bras dénudé jusqu’à ce qu’il se calme et se taise puis tombe inerte entre les bras de Calie qui me jette un regard désapprobateur.

- Quoi ? Moi aussi j’ai mes limites, ils nous soulent…Il va piquer un roupillon tranquille et arrêtera de couiner…c’est tout benef pour tout le monde.

Son regard redevient bleuté alors qu’elle dépose le corps de l’agent et murmure.

- Tu en as encore fait qu’à ta tête…et ne dis pas le contraire….

Je soutiens son regard puis soupire en roulant des yeux me tournant vers Kaya qui détourne le regard aussi tôt avec un sourire entendu au coin des lèvres.

- Je peux vous lâcher Monsieur ? Vous ne me ferez pas de problèmes ? interroge Toy d’une voix douce.

J’en profite pour reporter mon attention sur Calie en murmurant d’un ton acide.

- Je n’ai fait que ce qu’il fallait faire, tu ne vas pas m’gonfler, j’suis pas une gamine, c’est Toy ton apprentie, pas moi.
- Il y aura toujours des domaines où j’aurai à t’apprendre, petite inconsciente…et ce n’est pas le lieu, ni le temps d’en parler, on y reviendra ce soir.
- J’en connais une qui va faire canapé c’soir, moiiiii…..railla Kaya en ricanant et s’installant à nouveau sur sa chaise.
- La ferme !!! lui répliquais-je

Elle s’amuse en levant les mains dans une posture de désarmement et d’innocence, je la déteste tellement par moment…

- Euhhh…mesdames ?

La voix empreinte de Johan nous fait nous retourner alors que cette dernière recule d’un pas en semblant comme apeurée. Mon attention se focalise vers le policier qui semble figé sur lui-même, bouche ouverte et yeux révulsés comme en trance.

- J’ai…j’ai rien fait moi !!! geint Toy
- Cait ? !

Cette fois ci c’est Calie qui m’interpelle en me montrant de l’index les trois humains affichant tous un état analogue à celui du policier. Kaya se redresse d’un bond, les sens aux aguets.

- Bonsoir les amazones….

On connait toutes cette voix calme et posée qui pourtant marque une réelle autorité par son timbre. Elle se tient là dans l’embrasure de la porte qu’elle vient de pousser d’un geste de télékynésie.

- Pas d’inquiétude, je les contrôles tous.

Son uniforme tout de noir ou perce du jaune et de l’orangé ne peut passer inaperçu sous sa longue veste de cuir, ni même son charisme lorsqu’elle se déplace d’un pas assuré et sonore du haut de ses longues bottes d’une matière analogue. L’emblème du phénix qu’elle porte sur son plastron attire le regard par ses flammes vives qui se coordonnent avec la rousseur de sa longue chevelure plus foncée que la mienne. Elle balaye l’espace de son regard émeraude avant d’adresser un sourire de connivence à Calie qu’elle semble considérer comme le chef de cette équipe, comme toujours. Elle en impose et elle sait se faire respecter comme sans doute la meilleure et la plus forte d’entre toutes, peut être tous. Jean Grey, le Phénix, une X woman de légende.

- X Men…on s’en va. On n’a plus rien à faire ici.
- Mais…on attend les Fed’ Phénix…c’est ce qu’on doit faire. Protestais-je

Elle inclina la tête avec une douceur assez maternelle même si les paroles qui suivirent me frappèrent comme une gifle.

- Ils ne viendront pas…par contre la garde nationale est en route, et la brigade anti terroristes. Sage les a « repérés », c’est la réponse à notre appel.
- C…comment !!! Mais ils ont pété un câble ?!

C’est Kaya qui s’emballait cette fois ci alors qu’abasourdie je cherchais Calie du regard.
Jean repris d’une voix où perçait la tristesse.

- Allez mes filles, on rentre à la maison…Tous nos accords sont révoqués, nous ne sommes plus tolérés dans les rues de New York. Si on reste ici, on risque l’emprisonnement pour Terrorisme génétique.

N’attendant pas de réponse, elle fait demi-tour et se dirige vers la porte d’entrée alors que le silence stupéfait est tombée sur nous.

- C’est…ce n’est pas possible…je connais le Droit….c’est mon job…ce…n’est pas légal, balbutiais-je alors qu’une main apaisante de Calie se pose sur mon bras pour me forcer à me mettre en mouvement.

Jean ne se retourne pas et soupire en faisant signe d’avancer.

- Venez ! Nous en parlerons dans le X Jet, je ne laisserais jamais aucune d’entre vous derrière. Nous sommes une famille, nous sommes tous solidaires, on va traverser ça les enfants…Les X Men ont toujours tout traversé.

Caitlyn Oldfield
Caitlyn Oldfield
Personnage Historique - Semi PNJ

Messages : 409
Localisation : Paradise.
Emploi/loisirs : Procureur Général de la ville, Conseillère à la Justice.
Pouvoirs : Ex-X Woman, membre d'honneur de la X Force, corps alternatif d'énergie pure, electrokynesie et biologie altérée

Revenir en haut Aller en bas

Changer ou Disparaitre. Empty Re: Changer ou Disparaitre.

Message  Caitlyn Oldfield Dim 28 Fév - 12:34


CHAPITRE 4 : LE JOUR OU LE MONDE A DÉCIDÉ DE CHANGER , LAST PART

Le calme et la quiétude qui suit les ébats.
Le silence parfois inquiétant qui précède les rêves.
Dieu sait qu’il y a de quoi penser, dieu sait qu’il y a de quoi s’inquiéter.
Les nuages s’amoncèlent et annoncent le mauvais temps en devenir.
Elle sait, ils savent tous, mais ce besoin de sentir, de ressentir prime toujours.
Puisque les corps savent se parler, parfois les âmes se délient et s’accordent une pause dans le tumulte des obligations que l’on s’impose.

Les pensées sont bien plus simples à domestiquer dans ce ralenti délicieux ou la torpeur livre un combat concédé d’avance par le corps.
Elle l’enserre toujours dans ses bras comme son unique trésor, encastrées encore l’une à l’autre, moites de l’effort physiques et  ensommeillées par le plaisir. La jambe rabattue sur sa hanche comme si elle voulait la couvrir et lui prodiguer une chaleur humaine bien inutile en cette froide soirée d’hivers protégée par la chaleur du foyer.
De toute façon comme elle l’avait suggéré d’une façon bien trop ingénue pour être sincère pour mettre fin aux réprimandes, « il faisait bien trop chaud pour dormir » et comme elles sont avides toutes deux l’une de l’autre, les intentions avaient suffi.

Elle l’aime.
De bien mille façons, elle l’aime et cela suffit à la rendre heureuse et lui donner du courage. Elle sera toujours là, à ses côtés, et toujours elle l’aidera à voir le bleu là où elle ne voit que le noir ou à peine le gris. Le temps qui cogne et frappe ne peut rien contre ça, contre cet amour qui la tient, elle le sent rugir en son cœur et courir en ses veines. Il palpite au-delà de son regard, au-delà de ses tourments, elle n’est pas seule puisqu’elle le tient. Non elle n’est pas seule.
La lune a plongé l’appartement dans une pénombre familière et son corps lui-même luit de cette phosphorescence surprenante et se découpe d’autant plus sur la nudité naturelle de sa compagne. Elle l’a accepté, c’est ainsi tout s’accepte sinon à quoi bon poursuivre son chemin ? Une luciole et une guerrière, drôle de couple si il en est !
Elle sourit doucement en bougeant son visage du cou de son aimée et remonte pour accrocher ses lèvres aux siennes dans un geste tendre, puis doucement suivant les courbes de son épaule elle descend sur son omoplate avant d’échouer sa joue sur son sein toujours fébrile de l’après plaisir. Et elle reste là un instant, comblée et heureuse le regard à demi clos fixant la fenêtre légèrement ouverte pour donner un peu de fraicheur à l’air devenu lourd sous leurs ébats.

- Je ne renoncerais à ça pour rien au monde…

Sa voix n’était qu’un murmure à peine assez fort pour troubler les bruits nocturnes provenant du parc et que la fenêtre ouverte laissait passer.

- C’est dans tes bras..que..que je ne suis qu’une simple femme. Ta femme. Qui je suis, ce que je suis, ce que je m’efforce d’être…tout cela….ici ça n’a plus d’importance. Toi tu sais. Toi tu comprends. C’est avec toi que je peux avoir peur, être faible, pleurer ou rire….Tu fais tant d’efforts, je ne sais pas si je les mérite, j’essaye…oui, j’essaye…ça je sais. On dit souvent que je n’en fait qu’à ma tête…que je suis même nuisible…tu sais…aux X Men…tout ça….on dit qu’on ne doit pas compter sur moi, que je suis faible psychologiquement. Je mentirais si je disais que…ça ne me touche pas…mais à toi on ne peut pas mentir…moi en tout cas, je ne peux pas. C’est ton amour qui m’a relevé, c’est ton amour qui me permet de continuer. Je ne peux pas y renoncer, jamais…alors nous faisons ce que nous devons faire. Je veux nous protéger de ce monde…c’est mon unique vœu..il est égoïste mais je m’en fiche.
Mais derrière chaque décision, chaque mot, c’est à toi que je pense mon ange, à nous…Je t’ai promis de prendre soin de moi, je le fais. Mais je ne suis pas aveugle : on va devoir agir et s’exposer à nouveau.
Oui je sais, ce que ça m’en a couté…je sais dans quel état tu m’as ramassé plus d’une fois…je n’oublie pas ce que je te dois mais cette fois ci je dois le faire pour nous. Pas pour les X Men, ca va bien au-delà de tout ça…c’est bien plus important. Ça ne sera pas de la « représentation », c’est moi qui vais donner la mesure sur un terrain que je maitrise parfaitement. Je vais le faire pour nous…pour toi, pour notre famille et notre avenir.
Je vais mettre en œuvre tout mon poids médiatique, monter au Congré s’il le faut, parler aux médias…
Mais j’ai compris ce que ça coute.

….

Un mot de toi…
Un seul
Et j’arrête immédiatement.
Nous pourrions fuir, Calie, laisser tout ça derrière et…et attendre que les temps changent puisqu’ils changent toujours…Nous pourrions le faire, c’est une époque troublée mais le temps s’achète, la vie est brève, tu sais combien pour moi l’idée de te perdre m’est insupportable et combien je dois me résigner à le faire un jour…je veux vivre une vie «pleine » avec toi-même si il faut accepter de vivre en lâche...

Pour toi, je l’accepterai.
Mais je ne veux pas si toi tu ne le veux pas.


Elle resserra un instant son étreinte tout en fermant les yeux pour écouter son cœur battre en une douce mélodie apaisante. Elle inspira profondément, elle devinait que les pensées s’entrechoquaient dans son esprit. La belle italienne n’avait pas manifesté ses opinions au retour dans le jet, Cait restait choquée et incrédule, Kaya éructait tous les diables et Johan semblait au bord de larmes. Calie était restée taiseuse et ne réagissait pas aux mots d’espoir et de réconfort de Jean. Mais Caitlyn savait que c’était mauvais signe puisque Calie qui était de nature expressive et impulsive affichait une position à l’opposée lorsque les choses la touchaient.

- Nous n’irons nulle part.

Le sort en était jeté.
Caitlyn soupira avec un certain soulagement alors que l’étreinte de sa compagne se faisait plus sensuelle et chaleureuse.

- C’est ici notre maison, c’est ici notre pays. Si il faut combattre pour garder tout ce que nous avons œuvré à construire pour nous comme pour les autres, alors nous combattrons. Mais je ne veux pas croire que ton frère puisse avoir eu raison…je n’arrive pas à penser comme eux, les confréristes. Un combat peut se porter sans avoir recourt à la force, ni à la violence. Cette violence ne mène qu’à l’escalade, j’ai foi en l’idéal du professeur ma puce, foi qu’il reste un choix de raison. Il faut du temps et de la patience. Il faut qu’on puisse être écouté…c’est…c’est la solution.


Cait expira en levant la tête pour chercher le regard de son aimée.

- Xavier a dit que Hopes était sur le coup…lui-même aussi cherche des appuis à l’étranger...mais même si les autorités nous lâchent, qu’allons-nous devenir ? comment répondre aux inquiétudes des élèves, à nos propres inquiétudes ? Comment croire en demain ?
- En restant soudés les uns aux autres. Rappelle-toi ce que dit Ororo , « les X men sont partout où l’on a besoin d’eux, ils ne sont pas l’Institut, ni New York ». Ils peuvent s’en prendre à l’Institut mais ils ne nous ferons pas disparaitre, nous sommes l’espoir, on n’écrase pas l’espoir. Et nous ne nous laisserons pas écrasés.

L’irlandaise souris avant de poser ses lèvres sur celle de la jeune femme en un baiser tendre et de rester visage contre visage.

- Tu parles comme une politicienne, on croirait cet activiste là…Kreele.
- Ha ! Oui, je sais que Xavier et lui se voient…je n’aime pas trop ce type…il parle bien mais…mais c’est un télépathe très puissant d’après Frost, je n’arrive pas à le cerner, je le crois plutôt opportuniste qu’idéaliste.
- …son discours est plutôt plaisant…et puis si les temps changent…les gens aussi, non ?
- Humm…Y’a une chose qui ne risque pas de changer. Tu veux voir ?

Caitlyn minauda en pointant l’index sur le bout du nez de l’italienne.

- Ca a rapport avec ton appétit insatiable ?

D’un geste d’une force insoupçonnable Calie passa son bras son le dos de la jeune femme et l’attira à elle en se redressant, le visage quittant son front pour se perdre dans sa poitrine et la mordiller avec expertise sus les gémissements de l’Irlandaise.

- Oui…je..je vois

……………………………………………..




Les ombres s’en vont finir alors que l’aube pointera bientôt ses lueurs sur un jour incertain.
Elles n’ont pas dormi.
Les répits succédèrent aux inquiétudes dans une farandole chargée de résignation, d’espoir et de déni.
Elles sont tombées d’accord sur une seule certitude : l’amour qui les lie l’une à l’autre. Quelque chose d’unique et d’indestructible qui leur servira de rempart contre la destinée.
L’avenir pouvait venir
Elles verraient.

Alors que l’irlandaise somnole doucement, bercée par l’italienne, cette dernière brisa pour une dernière fois le silence qui les couvait depuis des heures par quelques mots à son intention. .

- N’aies pas peur du changement mon amour…ce n’est qu’une option, une simple solution pour survivre au néant…une solution pour éviter de disparaitre. Seuls les morts ne changent plus, nous allons vivre. Nous serons heureuses…je te le promets.

Ça lui suffit, ça lui suffit alors elle sourit.




C'est ma manière de dire "au revoir"
Parce que je ne pourrais jamais te le dire en face,
Alors autant le faire tant qu'on le peut encore.

Peu importe ce qui arrivera à présent,
Je n'aurais plus jamais peur
Parce que j'ai vécu avec toi,
Les plus parfaits jours qu'on puisse vivre.
Caitlyn Oldfield
Caitlyn Oldfield
Personnage Historique - Semi PNJ

Messages : 409
Localisation : Paradise.
Emploi/loisirs : Procureur Général de la ville, Conseillère à la Justice.
Pouvoirs : Ex-X Woman, membre d'honneur de la X Force, corps alternatif d'énergie pure, electrokynesie et biologie altérée

Revenir en haut Aller en bas

Changer ou Disparaitre. Empty Re: Changer ou Disparaitre.

Message  Caitlyn Oldfield Sam 9 Juil - 16:59

CHANGER POUR AVANCER Chapitre 1 : Les mots qu'on ne veut pas entendre.

Ce Rp a pour héroïne Calie Lorretto, voir fiche en Spoiler.

Calie:


Institut Charles Xavier, Douche des X Men, retour de Mission, le 27 Novembre 2010

Ca va faire bientôt cinq ans.
Elle est de loin la personne dont je suis le plus proche et pourtant elle me parait toujours bien trop loin. Nous avons posé la règle tacite d’essayer d’être toujours honnête l’une envers l’autre. On a grandi ensemble, ri et pleurer ensemble. Je l’ai vu murir, perdre un peu de sa folie et elle m’a vu devenir cette fille sage, attentive. Elle reste encore parfois  ce feu follet irrévérencieux et moi, l’intouchable bonne élève. Nous savons que ce n’est plus qu’un reflet de ce que nous avions été jadis. Calie l’oie blanche et Caitlyn la barjot…C’est comme ça depuis si longtemps qu’il semblerait que ca ne puisse jamais changer. Pourtant, tout change.
 On s’était promis un soir l’honnêteté la plus totale.
Mais je n’ai pas suivi nos règles et pourtant je n’arrive pas à m’en sentir coupable. Tu ne sais pas Caitlyn. Mon drame est là : tu ne sais tout simplement pas.
T’avoir à mes côtés, c’est devenu essentiel au point que je finis par me poser la question de savoir s’il existe autre chose qui a de l’importance à mes yeux. Loin d’être sotte, j’ai compris ce que cette dépendance implique, ce que cela représente mais voilà….cette chose là je ne peux pas t’en parler. Et pourtant, nous adorons ces longues discussions qui n’ont d’autre but que d’être là, l’une pour l’autre. Mais ce sujet, si important, si essentiel, on ne peut définitivement pas l’aborder.
C’est un risque que je suis incapable de prendre, moi « la parfaite petite soldat sans peur » comme tu aimes à me railler parfois. Mais te perdre toi, c’est bien plus risqué, bien plus dévastateur que de ravaler les paroles que je ne parviendrais pas à prononcer. Tu ne sais pas et je ne dis rien.
Alors tu papillonnes avec ta belle insouciance, tu virevoltes plein de cette énergie vibrante qui éclabousse notre cocon. Tu t’agaces comme à ton habitude, tu esclandres sur des broutilles, tu es heureuse, je crois.
Je pense que te voir rayonner me suffit, le reste….tous ces phantasmes, ces beaux rêves….au fond je m’en accommode pour moi seul.
On me dit sage, mon dieu si tu savais comme je ne lui suis pas.

Je suis ton ombre, derrière chaque danger, chaque mission que l’on nous confie depuis deux ans,  comme celle de ce soir, je guette, je TE surveilles et je fais en sorte qu’il ne t’arrive rien parce que je ne supporterai pas qu’il t’arrive quelque chose. On nous sait inséparable, parfois indissociable. Au point que c’en est devenu une normalité même si je ne suis pas assez sourde pour ne pas entendre certaines rumeurs ou voir certains regards que toi, tu te plais à ignorer.



Notre intimité, notre mascarade…
C’est terrible de la jouer seule mais je ne veux pas perdre cette proximité même si ça implique…que tu ne puisses jamais être à moi.
C’est une idée qu’il m’a fallut des mois à accepter, cette envie de toi, de tes lèvres, de ton corps. Ca fait mal, tu n’en as pas idée toi qui de toute façon ne ressent aucune douleur. Ca fait mal à en crever de te regarder de loin, ainsi.
C’est un sacrifice, le sacrifice le plus lourd de ma vie que de te mentir. Et tu ne vois rien, perdue dans tes certitudes, vivant d’habitudes et de « petites » contrariétés. Ton amie, ton âme sœur….mais si tu savais, si seulement tu pouvais comprendre…
Je t’aime tellement Caitlyn, tellement que parfois je te déteste de ne pas  le savoir.
Drapée dans ma serviette, assise sagement sur le banc de la salle de douche commune, je t’attends. Je te sais nue à quelque mettre sous la douche, je sais ce qu’on pourrait être et j’en crève. J’en crève douloureusement.
Tu ne peux pas t’empêcher de parler, c’est comme ça parce que tu es comme ça….tu refais la mission depuis ta douche, tu cherches mon assentiment sur quelques ragots et quelques futilités auxquelles je concède des ébauches monosyllabiques de réponse.


J’aime tes badinages d’habitude mais ce soir, je suis épuisée.  Ce soir c’était du lourd, ce soir c’était vraiment dangereux, ce soir tu as encore pris des risques inconsidérées. J’ai failli te perdre et mon cœur s’est figé.
Tu es une idiote et une tête brulée, tu ne penses pas à toi…pas à moi. Tu prends mon attitude muette pour de la bouderie, c’est de la peur mais ça aussi, tu t’en fiches avec ton sourire crétin habituel, tu te crois immortelle, tu ne l’est pas. A quoi sert l’héroïsme si tu dois disparaitre ? Qu’est-ce que je deviendrais sans toi. Y penses-tu parfois ? Tu es quelqu’un de si spécial, j’aurais tellement  aimé être spéciale moi aussi.


Je t’observe silencieusement sortir de ta cabine, tu n’es pas pudique, tu es tout l’inverse et ça a souvent été le sujet de bien des disputes lors des débuts de notre cohabitation. Et pourtant au pensionnat, j’étais habituée à la vie en communauté mais tu n’as jamais rien eu de commun. J’ai du concéder mon intimité et me laisser envahir par la tienne parce qu’avec toi, on ne peut que céder, je le sais.
C’est devenu presque naturellement horrible de ne montrer aucune expressivité devant les courbes que tu affiches. Tu es belle, putain que tu es belle et ca te passe largement au dessus de la tête. J’ai appris à tout cacher.  Aucune rougeur, aucun frisson, je les gardes pour moi mais ce que tu m’imposes sait trop bien me tourmenter. Seule lorsque tu dors à quelques mètres, j’étouffe ses désirs et j’étrangle mes gémissements, ça non plus tu ne sais pas. C’est plus compliqué de cacher ce que je suis et toutes ces pulsions  de ce que je ressens à des télépathes comme Frost ou Grey, tu n’es pas télépathe heureusement. J’ai longuement discuté avec Jean  (nda :  Jean Grey, une télépathe pouvant lire les esprits, personnage plus âgée, un mentor  de l’école) , son réconfort, sa compréhension, son absence de jugement était le bienvenu mais elle était sans appel, une telle situation ne peut durer, elle a raison…souvent.
Et ce combat là….je ne suis pas de taille. Pas contre toi, non.

Je finis par détourner le regard alors que tu désembues un miroir, je ravale cette chaleur et cette excitation jusqu’à les écraser en moi alors que tu te décides enfin à passer une serviette. La fin de ta diatribe me rappelle  à moi.


- …..de toute façon, j’lui dis, t’es trop moche…franchement. Qu’est-ce qu’il croit, ce crétin ? C’est vrai qu’il a un beau cul surtout en combi mais quoi…ça ne fait pas tout, non ? T’en penses quoi toi ?


Et nous revoilà à jouer ce jeu immuable ou je reste l’éternelle perdante. Je me contente de baisser le regard, toujours embourbée dans ma mélancolie.


- Moi….rien…j’en pense rien.


Je ne regarde pas les garçons, comment fais tu pour ne jamais l’avoir remarqué depuis toutes ces années.

- Il te branche pas , sérieux ? Y’en a beaucoup qui voudraient foutre Berserk dans leur lit, regarde Gambit…oui….bon lui il drague tout le monde mais bon.


Ca aussi c’est désespérant. « Berserk » mon nom de code sur le terrain, comme Fuzzy est le tien, ne vois tu pas que nous sommes bien plus que ces sobriquets ?

- Gambit est à Malicia.



Malicia, ma mentor, celle qui m’a appris à me battre, celle qui a su m’endurcir et paradoxalement, celle qui en connait le moins sur moi.


- Hum ? La Mère-la-baston n’a rien dit à ce sujet….Et après ? Il t’intéresse ?

- Non. Ce n’est pas ce que j’ai dit. Prends une serviette pour tes cheveux tu fous de la flotte partout
.
Je ne t’avouerai jamais, combien le fait que tu sembles te foutre de tout comme par exemple de laisser la place propre pour les suivants me charme particulièrement. Tu m’écoutes et enroules sa longue crinière rousse dans un linge. C’est au moins à cela que je vois que j’arrive parfois à avoir une mince influence sur toi.

- Grmpf…évidemment…sainte Calie ne parle jamais des garçons…je connais la chanson…Tu m’étonnes qu’on finisse par dire que…

Elle se tait alors que mon regard revient vers elle. Elle se contente de réajuster sa serviette et change brutalement de sujet de conversation comme toujours quand elle a peur de trop en dire alors qu’elle n’en a pas dit assez

- Bon, ce soir, y’a cette émission à la tévé…celle là…sur les aventuriers sur une ile déserte, faut pas la…


- On finit par dire quoi ?


Je suis restée immobile, le regard perdu dans le vide, pour la première fois je sens cette boule qui m’étrangle dans la gorge et toujours ce dégout de nos petits jeux.

- Hum ? Quoi ? Rien, ce sont des conneries, on y va ?

- Pas tant que tu ne m’as pas dit ce qu’il y a à dire.

Elle semble interdite un instant et me jauge du regard comme elle le fait lorsqu’elle veut voir jusqu’où elle peut aller. Je la connais bien, je la connais si bien. Elle a un geste d’exaspération avant de lâcher avec un certain énervement totalement factice et surjoué

- C’que tu peux être chiante quand tu t’y mets ! On en a déjà parlé….les rumeurs sur les lesbiennes et tout. Des conneries….aussi débiles que ceux qui les sortent…Bon, on bouge maintenant, je caille moi.

Elle fait mine de partir sans que je ne bouge.

Pour elle cette discussion vient d’être évacuée. Je ne veux pas, je ne le veux plus. Il faut que ca cesse.

- Ca suffit…. (à peine un murmure), c’est la vérité.

Elle ne s’est pas retournée pour autant et se dirige vers la porte avec la bonhommie de celle qui ne veut pas comprendre.

- Oui ok, ok….Ben j’ferai gaffe à moins te foutre mes fesses sous le nez alors…


Ta désinvolture.
Ta façon de prendre tout avec ton sens de l’humour stupide. Pas ça, pas maintenant. Pas en cet instant ou mon cœur se déchire en deux pour avouer ce qu’il retient depuis des années. 

- CAIT !


C’est un cri, un cri du cœur suffisant pour que tu immobilises et te retournes enfin. Ce regard porté sur moi….que dois-je lire ? Du refus ? Du rejet ? De la honte ou pire de la peur, est-ce cela ? Est-ce ça que tu vois en moi, une source de peur. Mes lèvres bougent malgré moi dans ce moment figé qui semble durer une éternité.

Nous revoilà cinq années en arrières.  Ce jour pluvieux où je t’avais accueilli dans le hall de l’établissement. C’était à mon tour de le faire en qualité d’ancienne puisque je t’ai précédé ici d’une année. Je te revois, intimidée avec un demi-sourire au coin des lèvres comme je me revois avec mon assurance docile. Il t’a fallu moins de trente minutes pour me déstabiliser complètement et me faire dire que jamais je n’avais rencontré une fille comme toi jusqu’ici. Tu avais conclu la visite en décrétant d’un air halluciné que tu devenais « ma meilleure amies » .Je t’ai regardé avec des yeux ronds, comment pouvait-on décréter une telle chose âpres avoir croisé une personne moins d’une heure ? A mon tour de décréter maintenant. Je suis Calie Loretto, tu seras mon amante. Il est temps, je ne peux plus m’arrêter.


- J’aime les femmes…c’est la vérité. Je ne veux plus me cacher, pas face à toi. Plus jamais….Je suis comme la nature m’a faite, je n’en ai pas honte. C’est…c’est comme ça.

Je plante chaque mot les yeux dans les yeux avec une telle profondeur que je sens ton regard  trembler sous leur signification.. Tu ne sais pas comment réagir,  je l’ai déjà vu ainsi plusieurs fois. Je n’aurai jamais cru t’y amener un jour. Mon cœur cogne si fort dans ma poitrine que j’ai l’impression que le Berserk va se déclencher. Tu ouvres un instant la bouche, un refus je pense, puis te  ravises et reste là, la foudre foudroyée, c’est un spectacle désarmant et touchant. Caitlyn Oldfield mise à terre en quelques mots.

Paradoxalement, le calme que tu m’imposes me rassure, je sens une vague de chaleur me parcourir. Je sais à quoi me pousse ce moment, je sais qu’il est unique dans toute une vie. Doucement je me lève et j’avance pour te faires faire face, mes yeux sont encrés à ton regard bleuté, il lui répond en écho. Je laisse choir ma serviette à mes chevilles me présentant sous mon entière nudité devant toi. Je murmure pour que tu ne prennes spas peur et me comprennes. Je ne veux pas  te faire de mal, ma belle, jamais je ne te ferais souffrir.
Si tu savais tout ce temps, si tu savais combien je te pardonne.

- Regarde-moi Caitlyn, regarde-moi….est-ce que je te parais monstrueuse ? Est-ce qu’enfin tu vas me voir….telle que je suis ? S’il te plait….juste une fois, regarde moi « vraiment »

Et ton regard vacille et fini par se rendre,  puis parcours mon corps et m’électrise de désir, je l’aime c’est plus qu’une évidence. Tu n’as plus besoin de parler, ce regard est une caresse. Si tu savais combien c’est agréable, combien de fois recommencée j’ai rêvé ce moment.  Ses émotions cependant semblent indéchiffrables, je n’ai jamais osé me mettre nue devant personne, tu le sais  parfaitement, tu sais presque tout sur moi et je t’offre ce que tu ignorais.



Maintenant tout est dit, je ne mentirai plus, je le jure devant n’importe quel dieu qu’il te plaira de croire ou ne pas croire.  
Alors avec une douceur infinie et la plus grande délicatesse dont je puisse faire preuve, j’avance le bras pour prendre ta main et l’attirer à moi pour la poser contre mon sein gauche, son contact me fait délicieusement frémir mais la non-résistance qu’elle m’oppose me rassure pleinement mais ton expression n’a pas changé, c’est ce qui m’intimide le plus.

- Cait…(je déglutis) Ce n’est pas mon sein…c’est mon cœur que tu touches. Ce ne sont pas mes mots, c’est mon âme qui te parle. Je…je ne veux pas d’un garçon ou d’une fille. Je ne suis pas une sainte…je sais qui je veux…et maintenant tu le sais aussi….Je t’

- Arrêtes…

Je ravale le mot avec une douleur incommensurable. Elle a cessé le contact dans un geste de peur et de panique. J’ai été trop loin, je le sais parfaitement. Cette réaction je la craignais mais je n’ai pas su contrôler mes émotions, je m’en veux, je m’en veux à m’arracher le visage. Elle recule d’un pas, puis de deux, tout mon univers s’effondre. Qu’est-ce que j’ai fait ? Seigneur….Son regard se détourne.

- Remet cette serviette….tu…tu vas attraper la mort.

Ce sont tes mots ma mort, ma belle, malgré cette texture de voix éraillée qui trahis ton trouble et même toi tu es assez maline pour le comprendre. Tu  secoues la tête et te retournes pour disparaitre, me laissant là dans toute ma défaite. J’ai toujours été une géante à travers ton regard, là j’ai l’impression qu’on vient de me voler le soleil, que le ciel a perdu ce bleu pour toujours, j’ai l’impression qu’à présent, tu ne verras toujours de moi que cette misérable jeune fille nue tendant maladroitement d’avouer ce qui l’obsède. Je t’ai perdu, mon amour, je t’ai perdu.


Je ne suis pas fille à m’écrouler même si tout mon être se décompose. D’un geste lent je ramasse ma serviette et je fais exactement ce que tu m’as dit.
J’avance comme figée dans un état second avant de m’immobiliser
devant la glace et j’y croise mon regard. J’incline doucement la tête avant de voir ce regard prendre cette lueur dorée si caractéristique de l’état de passage en mode Berserk. D’un coup de poing je pulvérise le miroir et je fracasse une partie du mur dans un bruit de tonnerre. Je serre les dents à en faire saigner la mâchoire et je baisse mes yeux noyés de larmes qui ne veulent pas naitre.  Mon regard se pose alors sur mes phalanges ensanglantées. Je ne ressens plus rien à par un vide bienvenu.


Ainsi soit-il.



Et ce vide s’étend comme un poison rassurant.


Je sais où est ma place puisque c’est ça.


Dernière édition par Caitlyn Oldfield le Jeu 28 Jan - 10:02, édité 3 fois
Caitlyn Oldfield
Caitlyn Oldfield
Personnage Historique - Semi PNJ

Messages : 409
Localisation : Paradise.
Emploi/loisirs : Procureur Général de la ville, Conseillère à la Justice.
Pouvoirs : Ex-X Woman, membre d'honneur de la X Force, corps alternatif d'énergie pure, electrokynesie et biologie altérée

Revenir en haut Aller en bas

Changer ou Disparaitre. Empty Re: Changer ou Disparaitre.

Message  Caitlyn Oldfield Dim 10 Juil - 18:06


CHANGER POUR AVANCER Chapitre 2 : Les mots qu'on ne veut pas dire.

Les ténèbres. Elles ne m’ont jamais vraiment fait peur. Mais cette nuit, je les sens physiquement peser comme une chape de plomb sur mon être. Il y a à peine quelques heures, j’ai bousculé un équilibre au point de le rompre. J’ai pensé naïvement qu’il existait un moment pour « nous » et j’ai vu une opportunité. Mais à voler trop près du soleil, on se consume inévitablement les ailes. J’ai rêvé de soulagement, je me suis couché silencieusement dans un lit de regrets.

Un chagrin d’amour fait souffrir, encore plus quand l’amour en a été absent.
A dire vrai, je ne pourrais pas dire à quoi je m’attendais au juste, la réaction de Caitlyn était d’une logique imparable, j’ai beau retourner la situation en tous sens, elle était inextricable. Cait fonctionne sur un accord de confiance, je l’ai fait voler en éclats. Elle a toujours manqué de stabilité et de repères, je viens de brouiller toutes ses cartes. Comment pouvait-il en être autrement, j’ai provoqué un séisme total.
De la soirée nous n’avons pas échangé un mot, elle regardait sa télévision avec une telle absence, sans doute mentalement commençant cent fois son entame et cent fois y revenant, retournant dans les chemins obscurs de sa pensée. Je me suis sentie sale, souillée peut être même misérable mais j’ai accepté son silence comme l’évidence qui s’imposait, une déchirure profonde et sanglante : un magnifique loupé.

Nous nous sommes couchées sur nos lits jumeaux, Cait cherchant très vite l’obscurité. Fuir le monde ? Oui. En sociologie j’ai étudié cela. La logique de la fuite ou du combat. Les deux alternatives laissées à l’Homme lorsqu’il rencontre une situation qui le déstabilise. Il y a quelques heures, j’ai enfin opté pour le combat et depuis elle s’est réfugiée dans la fuite. Nous sommes les victimes de nos choix. Le sommeil ne viendra pas, c’est inutile et cela d’un côté comme de l’autre.

- Calie ? …

Elle dit mon nom dans l’obscurité comme si j’étais déjà hors d’atteinte, dieu que c’est difficile cet enfer où je me suis plongée.

- Oui.



Je ferme les yeux pour retenir mes larmes.

- Euh…Ca va ta main ?


Fausse question bien entendu, elle connait mes capacités de régénératrice, ce ne sont pas les conséquences physiques qui lui importent mais comment je vis ce rejet, SON rejet. Culpabilité ? Oh surement mais j’aimerai y sentir du regret et surtout…de l’inquiétude. Je sais qu’il y en a. On ne gomme pas de quelques mots et d’un geste même stupide ce qu’on a construit toutes les deux entre nous. C’est la seule chose qui au fond me rassure.

- C’est quasi guéri.

- Cool.

Le silence retombe, je sens son hésitation, je sens ce cœur si chaleureux qui reprend son œuvre, cette merveilleuse personne que tu es et qui me fait t’aimer. Tu vas trouver tes mots, même si ils auront ta couleur, tu les trouves toujours.

- Tu sais…c’est….c’est pas important…enfin je veux dire….de mon côté.

Les mots du cœur sont justes mais si maladroit, si seulement tu me laissais t’aider à mieux les formuler, P’tite Rousse, tu deviendrais la meilleure de tous.

- Tu aimes les filles….ok….tu aurais dû me le dire, c’est tout. Ça ne change rien…pour moi.

Pour moi si, complètement ! Au départ je ne voulais pas lui dire par peur du jugement, Cait est un bulldozer si rentre dedans que rien n’y survit. Je ne voulais qu’elle me regarde avec pitié ou pire avec méfiance. Quand je suis tombée amoureuse d’elle c’était pire. J’avais peur, c’est moi qui avais peur. L’omission est un mensonge ? Non plutôt une lâcheté. Nous ne sommes que des victimes de nos émotions. Elle va vouloir faire table rase de ce qui s’est passé, reconstruire un « avant » qui est définitivement mort.

- Oui…Tu as raison, j’aurai dû t’en parler.



C’est un mensonge social, il n’est guidé que par la douleur, avance vers ta conclusion même si je sais déjà ce que tu as à dire.

- J’ai rien contre l’homosexualité, fin…j’veux dire….tu m’connais, tu connais mon passé.


Oui je le connais, je sais que tu as eu des expériences avec des filles contrairement à moi qui n’ai même pas dépassé le stade du baiser. Tu me l’as raconté, j’ai beaucoup rougit, surtout par excitation, ça tu ne l’as jamais su. J’ai découvert mon attirance pour les filles vers mes 12 ans mais dans le monde où j’évoluais, ce genre de chose, on n’en parlait pas. Tu es la première personne qui abordait ce sujet avec une telle décomplexion. Tu m’as fait réfléchir, beaucoup réfléchir, puis tu m’as fais espérer, trop espérer.

La porte n’était donc pas fermée, on ne peut pas empêcher l’imagination de s’enflammer, surtout à nos âges


- Alors comme c’est ton choix, il ne regarde que toi, c’est tout.


C’est faux, mon choix nous regarde toutes les deux, tu t’exclues de la situation. Tu t’enfuis Caitlyn.

- D’accord.

« Mais », car il y aura un mais, c’est sûr, c’est une première concession mais pas le gros de la discussion. Je sais déjà la teneur de son discours. Je sais qu’il tiendra en un autre rejet plus formel, celui-là.

- Mais….

Nous y voilà.

- Mais…ce qui s’est passé tout à l’heure, je…enfin…


- On n’en parlera plus.


Je veux en finir, mais je ne peux pas en finir de cette manière.

- Au moins tu sais que j’ai des sentiments, tu sais vers qui ils vont. Mais je t’assure que j’ai compris le message, je ne t’embêterai plus avec tout ça…..mais…mais sache que ce n’est pas un coup de cœur. Je ne te dirais pas le mot puisque tu ne veux pas l’entendre. Mais c’est sincère. Tu as la meilleure chose qu’il me soit arrivée Caitlyn Oldfield, je n’ai pas honte de ce sentiment et si c’est une chose que je dois garder égoïstement seule, je le ferais. Ce n’est pas grave, on fera comme tu le désires mais il y a une chose dont je suis certaine et même si tu me dis de la fermer…est-ce qu’au moins tu veux l’entendre ?

Elle hésite à nouveau mais cette fois ci je lui laisserai l’opportunité d’un refus, un de plus.

- …Dis le-moi

Je ferme les yeux enfin, soupirant tout en esquissant un sourire d’une tristesse infini, tournant le dos à son dos, moi qui l’ai regardé dormir plus d’une nuit dans un silence amoureux.

- Personne ne sera jamais capable de t’aimer autant ou plus que moi, Caitlyn. Personne. Rien que de partager ta vie, c’est exceptionnel à mes yeux.

Elle ne répond pas. Il n’y aura pas d’autres mots échangés ce soir-là. Mais enfin, si mon cœur saigne avec abondance, pour une fois depuis longtemps, il me parait moins lourd.

Maintenant tu sais. Maintenant tu vois.
Maintenant tu comprendras pourquoi je serai toujours dans ton ombre, à l’affut et en alerte. Ororo nous l’a dit, nous sommes la force et la faiblesse l’une de l’autre et même si ma place à présent est clairement délimitée, je ne laisserai jamais personne te faire du mal ou te menacer.


Le sacrifice, Cait, il se colore toujours d’amour. Sinon, il n’a pas de sens.

C’est ça que j’ai appris ici, entre nos murs.


Dernière édition par Caitlyn Oldfield le Jeu 28 Jan - 10:11, édité 1 fois
Caitlyn Oldfield
Caitlyn Oldfield
Personnage Historique - Semi PNJ

Messages : 409
Localisation : Paradise.
Emploi/loisirs : Procureur Général de la ville, Conseillère à la Justice.
Pouvoirs : Ex-X Woman, membre d'honneur de la X Force, corps alternatif d'énergie pure, electrokynesie et biologie altérée

Revenir en haut Aller en bas

Changer ou Disparaitre. Empty Re: Changer ou Disparaitre.

Message  Caitlyn Oldfield Ven 22 Juil - 0:59


<>

CHANGER POUR AVANCER Chapitre final : Les mots qui nous délivrent.


Quelques mois plus tard, Central nucléaire de Louisville.


C’est comme ça que ça va se finir.
Une mission a toujours une part de risque et le risque de ne pas rentrer est une part intégrante  du job. C’est toujours plus facile de jouer la petite courageuse que d’être confronté à la réalité. J’aimerai ne pas mourir, franchement. Mais ce n’est plus dans mes mains.
Je ne souffre plus trop ; la régénération fait son œuvre mais mes jambes sont brisées toutes les deux, il me faudrait quelques heures pour pouvoir me remettre debout et quelques mois pour être complètement guérie. Le timing est trop serré, je ne sais même pas si j’ai dix minutes devant moi.
,Alors je jette un coup d’œil autour du champ de bataille. Un carnage de plus, notre route en aura été parsemée. Les assaillants gisent plus loin, tous les trois, corps inertes et privés de leur existence, je plaide coupable mais ils ne m’ont pas laissé le choix. Il parait que dans notre métier, on ne meurt jamais d’une traite mais que chaque fois que l’on éteint une vie, celle-ci emporte dans le néant une petite partie de la votre en retour.  En ce cas, ca fait bien longtemps qu’il ne reste plus rien de moi et je n’ai même pas vingt cinq ans.  Ces gars qui gisent sur le sol, j’ignorais leur mutation, je l’ai apprise au combat, un combat perdu d’avance mais j’ai fait ce que je devais faire pour elle, j’ai gagné du temps.


On pourrait trouver une satisfaction dans le fait de déjouer un attentat de terrorisme génétique visant à faire sauter une centrale nucléaire. Oui, je pourrai trouver du réconfort en me disant que je viens de sauver des milliers de vies…A dire vrai, je m’en fous complètement…je me fous de ce qui se passe autour de moi depuis plusieurs mois…depuis que j’ai assassiné mon cœur. Mon regard se pose sur la lourde porte en béton armé qui scelle l’accès aux réacteurs, je n’aurais laissé personne l’atteindre.  


J’ai toujours l’image de ton regard lorsque je t’ai hurlé de t’y engouffrer.  Il y avait quelque chose d’indéfinissable dans ses yeux, je n’ai eu que quelques millièmes de secondes pour m’en rendre compte. J’aimerai savoir ce qui t’agite depuis ces semaines où tu sembles m’éviter.  Ca n’a plus d’importance au fond. Si ce n’est pas ici, ca sera ailleurs.


J’ai une pensée fugace pour les autres acteurs de la Team, quatre lieux d’attentats  à couvrir en simultané, c’est l’attaque la plus complexe que les Confrérismes ont su organiser pour nous déborder. Je ne pensais pas que ça serait si compliqué ici, Fastrack, notre téléporteur est mort, je l’ai vu tomber, la jeune Yoko a disparu, je ne sais pas ce qu’il est advenu d’elle.


Mais je sais où est Fuzzy, là derrière cette porte plombée, elle fait le job….elle absorbe l’énergie nucléaire d’un réacteur au bord de la fusion et moi, je garde ses arrières.


Je l’ai dit. Je n’aurai laissé personne l’atteindre, j’ai protégé l’accès comme j’ai pu avec toute ma hargne. Non je n’aurai laissé personne t’atteindre ma belle. Je t’ai donné ma souffrance et du temps.
La porte s’ouvre dans un bruit sourd avant de laisser passer une silhouette, je plisse les yeux pour m’habituer à la lumière alors que derrière elle, la porte se verrouille à nouveau. Elle m’observe longuement, elle aussi à bien morflé, son uniforme est lacéré de coups laissant un liquide carmin gouter sur le sol. Sa démarche est d’un calme inquiétant, elle semble à bout et elle se déplace jusqu’à moi avant de murmurer, le corps toujours secoué de micro décharges résultant d’un drainage électrique poussé à l’extrême.

- J’étais certaine que tu étais restée derrière cette foutue porte, je suppose qu’il ne reste que nous ?

Je ne lui réponds pas, grimaçant de douleur je me rehausse sur mes avant-bras avant de demander d'une voix soufflante, la douleur se ravivant au moindre de mes mouvements.

- Est-ce que c’est endigué, Fuzzy ?

- Est-ce que tu peux marcher ?

La réponse est une question cinglante, son visage est si fermé. Un long échange de regard avant que je ne reformule ma question, je sais déjà que cela se présente mal.

- Fuzzy, est-ce que c’est sous contrôle ?


Elle semble absente, puis détourne le regard semblant chercher quelque chose. Elle finit par lever les bras dans un geste d'abandon avant de soupirer.

- 4 Réacteurs sur 5….je ne peux pas tous les assécher. Il reste le dernier.


Je retiens un soupire. On ne peut pas demander l’impossible, nous avons tous nos limites, Elle est parvenue à éviter un effet boule de neige avec des explosions en cascades. Mais elle ne pourra pas éviter la dernière.

- Ok, c’est bad comment ?

- C’est assez bad pour volatiliser ce lieu d’ici quelques minutes. Les environs sont évacués il ne devrait pas y avoir trop de pertes….C’est mieux qu’une explosion nucléaire….

Cet endroit va être volatilisé dans une poigné de minutes. Voilà, j’ai l’échéance, j’ai le décor de fin. Etrangement, je me sens rassurée à cette idée. Il me reste une dernière chose à faire.
Je soupire enfin à mon tour et lui désigne l’entrée de la salle par laquelle nous sommes arrivées d'un geste lent de la main, je m'efforce de sourire, je déteste les adieux, je sais que c’est réciproque. Tu la boiras seule ta bière de fin de mission Caitlyn, je détestais ce breuvage, je n’y participais que parce que c’était ton…notre rituel.

- Bon, alors tires toi, ne restes pas là.

Elle émet une sorte de petit rire résigné, me sourit en retour avant de reprendre une expression résolument adulte que je lui connais si bien lorsque sa décision est irrévocable. Elle va n'en faire qu'à sa tête une fois de plus.

- Hors de question, Où tu es, je reste. Où tu vas je vais, c’est l’deal.

Putain !

La voilà en train de réciter son saleté de crédo. Même ma mort, tu veux me la foirer, ca ne te suffisait donc pas le reste ?  On n’a plus le temps pour tes bouffées d’héroïsme. Je grogne tout en haussant le ton, sentant à nouveau le fourmillement du Berserker parcourir mes veines.

- Cait , cesse de faire l’enfant, il n’y a plus de téléporteur, je ne peux pas me déplacer et tu es si chargée à bloc que tu tuerais toute personne que tu toucherais. Tu as le temps de sortir d’ici, ils te retrouveront et te « décontamineront », tu feras une purge et tout ira bien. ALORS VAS-T’EN !!!


Elle recule de quelques pas puis s’agenouille, se laissant glisser le dos au mur jusqu’au  sol. Sa résolution m'émeut autant qu'elle me terrifie, mais ce qu'elle décide devant mes yeux, je ne peux tout simplement pas l'accepter. Ca ne peut pas se terminer comme ça, pas pour elle. L’esprit d’équipe compte mais pas au point de foutre sa vie en l’air quand ça devient inutile. Je sens mes pulsations cardiaques s’accélérer, je dois trouver un moyen de la raisonner, rien d’autre ne pourrait plus compter que de faire en sorte qu’elle dégage de ce foutu couloir.

- Non….Je n’ai plus de contact avec les autres, la radio est off. C’est…ca s’arrête ici pour moi aussi.

Le temps presse et la colère m’étouffe, je la sens vibrer dans tout mon corps, mon regard bascule à nouveau dans le doré alors que je tente de retrouver des forces pour mouvoir mes jambes. Il faudra donc que je la chasse de force. Pourquoi faut-il toujours que tu rendes les choses si compliquées ? Comment supporter cet état d'âme ridicule après ses longues bouderies de ce derniers mois ! Tu ne m’auras rien épargné, foutue irlandaise, même à la fin.


- CAITLYN OLDFIELD ! TU N’AS PAS FAIS TOUT CE CHEMIN POUR FINIR ICI !! TU AS UNE OPTION, PRENDS LA TU ENTENDS !!! JE VEUX…..JE T’ORDONNE DE LA PRENDRE !!


Peine perdue, il s’agit juste d’occuper son attention pendant que je me traine vers elle. Elle ne m’a jamais obéis en rien et ses blâmes pour insubordinations colorent tout son dossier scolaire depuis des années.

- Les X men ne laissent personne derrière, je ne te laisserai pas ici…seule. 



Sa voix n'est qu'un murmure, ma colère, mes mots, rien ne semble l'atteindre. Une vague d’impuissance commence à me submerger totalement. Je ne suis pas assez forte pour l’atteindre. J’en maudis ma vie et mon pouvoir stupide.

- Espèce de conne ! TU vas mourir…Deux morts pour rien !!! C’est complètement débile, tu perds du temps alors que la décision à prendre est LIMPIDE ! C'EST MOI QUI TE LE DEMANDE ! ÉCOUTE TON ESPRIT ! BORDEL !
 
Pour la première fois, elle semble enfin me voir, inclinant doucement la tête et me regardant avec le même éclat dans son regard que j’avais su discerner quelques dizaine de minutes avant qu’elle n’entre dans la chambre des réacteurs.

- Justement….pour une fois, je ne veux plus écouter ma tête….

J'en reste scotchée quelques instants, ce sentiment d'impuissance est insupportable mais ces mots…Qu’est ce qu’ils peuvent signifier. Pourquoi maintenant. Ce n’est pas qu’un sens aigue de la fidélité, ca ne peut pas n’être que ça.

Mon dieu, seigneur, faites que ça ne soit que ça.

- Qu’est…qu’est ce que tu racontes, Cait, je t’en supplie, tu dois partir….Je ne veux pas que tu…que tu meures !

Je n’arriverai pas à la raisonner, mes yeux s’embrument de larmes, ma voix se fait suppliante. Je commence à sangloter comme une petite fille tout en monopolisant mes forces, encore quelques mètres….


- Ça ne servirait à rien….tout ça…sans toi….c’est ça que je sais, ça que je sens…J’ai beaucoup réfléchis, tu sais…beaucoup depuis...cette fameuse nuit. Puisque il n’y a pas de solution pour que j’trouve les mots autant qu’on termine ici….et ensemble, c’est parfait.


Je ne veux pas entendre ses mots, nous n'avons pas le temps. Ce n'est plus le moment, son attachement est réel mais je l'ai embrouillée avec mes sentiments, je regrette tellement ce que je lui ai avoué, j'ai tout détruit, je ne veux pas à nouveau revenir la dessus. Nous n’en avons plus le temps, c’est passé.

- J'ai pas pu te répondre parce que...c'était compliqué...J’y pensais encore dans cette salle tout à l’heure….je m’en fiche…X Men….sauver l’monde…toutes ces conneries…Je ne veux pas de tout ça…y’a qu’une chose qui a….vraiment….de l’importance

- Cait….qu’est-ce que tu….s’il te plait


Ma voix est tremblante, j’y suis presque, presque à portée de main, si je l’atteins et la touche, elle me tuera, elle sera forcé de sortir si je ne suis plus là. C’est tout ce qui compte, la faire sortir de cette fichue pièce, tes mots viennent trop tard, tu comprends ? Je ne peux PAS te laisser mourir.

- C’est toi qui compte….c’est toi, rien d’autre. J'y vois clair à présent. Sans toi, rien n'a de sens parce que c'est toi qui as donné un sens à ce que je suis.

J’y suis presque, il me suffit de tendre le bas pour agripper sa cheville. Je me fiche de finir carbonisée, si c'est ma stupide présence qui la retient, c'est à moi de régler définitivement le problème.  Et puis au pire, je ne te verrai pas mourir, je refuse de finir sur cette image de toi.  J'ai eu le choix de partir, quitter l'Institut, il y a de cela deux mois mais  je suis restée à ses cotés par lâcheté amoureuse, tout est ma faute.

- C’est ça la vérité…tout ce que je veux, c’est toi.

Seigneur, je ne me rends pas vraiment compte de ce qu’elle dit, tout ce qui compte c’est qu’elle sorte, qu’elle s’en aille.

- Je t’aime, Calie.

Ne dis pas ce mot. Mon dieu...pas celui là. C'est horrible de devoir se forcer à tout détruire, je maudis ma lâcheté, je maudis le sort et par dessus tout je me maudis.

- Pas moi ! TU ENTENDS ! JE NE T’AIME PAS !!! C’ÉTAIT DES CONNERIES !!! QUI POURRAIT T’AIMER ? ! TU TE PRENDS POUR QUI ? ! C'était juste pour...pour le cul... tu ne me connais pas...tu ne connais rien..

J’explose ma rage tout en pleurant, c’est juste la dernière déchirure dont j’avais besoin pour avoir l’élan pour me jeter le bas en avant. J'espère que ça sera rapide et pas trop douloureux, je crois qu'on espère tous ça ...à la fin.

- je suis si désolée mais il FAUT que tu partes !!


Mes doigts se referment sur le bas de sa jambe. J’attends la décharge électrique en pleurant de honte et de tristesse mais rien ne se passe, pas de décharges, pas de brulures, alors que je remonte le visage vers elle complètement stupéfaite, elle pose ses mains sur mes épaules. Un frisson me parcours comme une onde et son courant se diffuse et court tout le long de mon corps sans l'attaquer, comment peut-elle ? Comment fait-elle ça ? Elle n’a jamais eu aucun contrôle sur le courant lorsqu’elle est chargée à bloc. Je ne comprends plus rien.

- Non ça ne fonctionnera pas…je ne peux pas…
Je suis la « fille électrique », c’est ma nature, l’électricité. Elle fait partie de moi…comme toi, tu fais parti de moi. Je le savais, je ne peux pas te faire du mal, pas à toi….c’est pour ca que ma mère ne pas tué in utero alors qu’elle avait le même don. Je l’ai toujours su…Parce que mon cœur est tien et qu'il bat à TON rythme....


Ce sourire…ce merveilleux sourire…
Je reste là, complétement scotchée.


-      Je ne te laisserai pas te tuer comme tu me l'interdit, on va donc mourir ensemble et maintenant.
Alors…Arrêtes ton cinéma….tout ton cinéma, je sais que tu m’aimes et que tu en crèves.
On arrête de jouer, ca ne sert qu’à se faire du mal.
N'aie pas de regrets... même en te portant, ma belle, le timing était trop court, tu l'aurais su...si tu n'étais pas si...amoureuse.


Ses mains se posent contre mes joues pour me relever le visage avec une telle douceur que j’en éclate en sanglots. 
Caitlyn, ma Caitlyn.


-      Est-ce qu’on ne peut pas simplement recommencer depuis le début ?
On fera les choses biens cette fois ci…
C’est notre dernière chance de nous…de nous pardonner.


Son sourire s’estompe alors que son visage se rapproche du mien. Le flot de mes pensés s’était déjà figé depuis quelques minutes.


-      Alors laisse-moi juste…juste faire ça.
 
Je sens ses lèvres se poser sur les miennes. Jamais je n’aurais espéré un tel instant, je renonce, le monde peut bien s’effondrer. Elle m’aime, je l’aime ! Tout est accompli, tout se termine pour le mieux, elle a raison. Je ferme doucement les yeux appuyant mon baiser, nous resterons comme ça jusqu’au bout. Rien ne me fait plus peur, il n’y a plus de tristesse. Il n’y a qu’elle et elle est avec moi.
Tout est accompli.
 
C’est alors que derrière nous deux formes viennent de brusquement apparaitre. Je m’en fiche, je ne vivre que pour ce baiser en cet instant qui coule comme l’infini en mes veines.

- Mein Gott !!! S’exclame en allemand le farfadet en nous regardant, l’air plus surpris que nous. Sa comparse incline la tête en un signe amusé alors qu’une voix se fait entendre dans l’émetteur de sa radio.


- Phénix ? Tu les as trouvés ?

- Je crois qu’elles se sont trouvées elles-mêmes, Sage, il était temps.



- Pardon ?

- Non, rien, tu ne comprendrais pas. Fuzzy et Berserk, survivantes, on évacue le bâtiment. Tout est terminé.



Je crois au contraire que tout commence, moi…
Caitlyn Oldfield
Caitlyn Oldfield
Personnage Historique - Semi PNJ

Messages : 409
Localisation : Paradise.
Emploi/loisirs : Procureur Général de la ville, Conseillère à la Justice.
Pouvoirs : Ex-X Woman, membre d'honneur de la X Force, corps alternatif d'énergie pure, electrokynesie et biologie altérée

Revenir en haut Aller en bas

Changer ou Disparaitre. Empty Re: Changer ou Disparaitre.

Message  Caitlyn Oldfield Jeu 28 Jan - 11:45

26 janvier 2021

ce topic reste l'un des plus beau que j'ai écris

j'ai remanié les 3 derniers chapitres avec émotion.

Encrés dans ce forum, prenant source dans l'autre en réinterprétant et adaptant, je suis tellement fier du résultat en montrant cette période des amazones et le coming out de Calie.

Calie etait censée revenir dans ce forum, les trames étaient déja en place.
je vais lancer des chroniques sur mes trois personnage, Cait, Ais et Jade pour expliquer ce qu'elles deviennent, j'ai déja en tête la trame de Jade et Aislinn.

je m'y attellerai avant la résurrection de Hopes
Caitlyn Oldfield
Caitlyn Oldfield
Personnage Historique - Semi PNJ

Messages : 409
Localisation : Paradise.
Emploi/loisirs : Procureur Général de la ville, Conseillère à la Justice.
Pouvoirs : Ex-X Woman, membre d'honneur de la X Force, corps alternatif d'énergie pure, electrokynesie et biologie altérée

Revenir en haut Aller en bas

Changer ou Disparaitre. Empty Re: Changer ou Disparaitre.

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum