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Les mémoires d'Ororo

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Les mémoires d'Ororo Empty Les mémoires d'Ororo

Message  Ororo Munroe Dim 14 Fév - 13:51

Eté 2025 - Kenya

**Le soleil descendait doucement sur l'horizon, les étoiles s'allumant petit à petit. Profitant de l'absence des grands fauves, des petits groupes de girafes au long cou, de zèbres chahuteurs, de buffles imposants viennent s'abreuver le long du point d'eau. À quelques kilomètres de là, l'immense lac Victoria, le plus grand lac d’Afrique apporte un léger vent rafraichissant l'atmosphère. Pour une fois elle n'y est pour rien,la nature se débrouillait sans elle. "Elle" est une magnifique jeune femme d'une trentaine d'année à la peau chocolat, à demi allongée sur sa balancelle, les yeux fixés dans le lointain. Elle profite de ce moment qu'elle aime tant. Toute la beauté de l'Afrique sauvage se révélant à son regard attentif. Des pas légers viennent troubler sa méditation crépusculaire, une bonne odeur de poivre qu'elle reconnaitrait n'importe où. Vêtu d'un simple pantalon de toile beige un homme de haute stature, d'un noir d'ébène s'approche. Tel un fauve, il se déplace sans bruit, ses pieds nus frôlant à peine le bois de la terrasse. Posant ses larges mains sur les épaules de la femme, il plonge son visage dans ses longs cheveux blancs, respirant à plein poumons l'odeur vanillée de celle qui est dorénavant sa femme, son autre moitié.
D'un geste tendre, il ôte le papier qu'elle tient dans ses mains fines, et sans effort la soulève. Elle passe ses bras autour du cou de son mari et pose sa tête sur son torse nu. La nuit promet d’être torride. En effet, ils savent l'un et l'autre que c'est la dernière avant surement longtemps. Ils n'en ont pas parlé, ils n'en ont pas besoin. Se connaissant depuis qu'ils sont adolescents, ils furent l'un pour l'autre le premier. Malheureusement, leurs devoirs respectifs les tiennent souvent, bien trop souvent éloignés. Elle soupire. Les mains de son homme se font plus aventureuses, plus possessive aussi mais toujours avec une douceur qui lui est propre. Elle s'accroche à lui, retenant des pleurs qui se bloquent dans sa gorge. Au loin, un grondement, un nuage noir se forme lentement, annonciateur d'orage bien inhabituel en cette saison de sécheresse. Inquiets les herbivores lèvent la tête, cherchant d’où peut venir ce danger. Les fauves s'énervent, se battant parfois rudement entre eux.
Dans la maison, à l'abri de tout, les 2 humains profitent de leur dernier instant … l'orage finit par s'éloigner. Les larmes ont été remplacées par le bien être, l'amour inconditionnel qu'il lui donne, faisant vibrer chaque parcelle de son corps.**


La jeune femme ouvre brusquement les yeux. Des larmes coulent sur ses joues. Elle n'aurait pas du revenir ici. Malgré les 10 années passées c'est toujours aussi douloureux. Il lui manque tellement. Physiquement bien sur mais aussi mentalement. Il était si fort. Ils ne formaient pas seulement un couple mais une entité parfaite.

"Maman ? " une voix légère, à peine un chuchotement. Elle essuie rapidement ses larmes, les remplaçant par un sourire. Une jeune adolescente s'approche. Ses cheveux d'un blanc pur ont été coupés court au grand regret de sa mère. Ses yeux bleus brillent dans la nuit. Mère et fille se regardent avant que la plus âgée ne tende la main. La fillette n'hésite pas et vient se pelotonner contre la chaleur maternelle.

"il me manque" Ororo referme ses bras sur le corps frêle d'Ashake. En silence, mêlant leur larme elles écoutent la nuit. Elles regardent les étoiles. Là haut, tout là haut, il veille sur elles. Elles le savent. Elles le sentent. Dans un ensemble parfait elles se prennent la main, les tendent vers ce ciel sans fin. Leurs yeux se voilent et l'Afrique se met à pleurer. Doucement puis de plus en plus fort. Elle pleure son fils qui s'est sacrifié. Elle pleure la femme qui s'est battue pour préserver cette vie fugace. Elle pleure la petite orpheline, tous les orphelins, ses enfants victimes de l'horreur la plus absolue. Elle pleure un passé à jamais terminé mais toujours bien présent.

Puis la peine s’apaise, un peu et la pluie cesse. Les deux femmes restent main dans la main. Longtemps. Très longtemps. Jusqu'à ce qu'à nouveau le soleil réveille une nouvelle journée. Nouvelle mais si semblable.

La mère embrasse sa fille
"tu as faim mon coeur". Le grommellement d'Ashake lui arrache un sourire, sa fille n'est vraiment pas du matin. Avec douceur elle défait les petits bras et l'étend sur la balancelle.
Son regard se porte sur un carnet par terre. Elle le ramasse. Une feuille en tombe. Une lettre. Son coeur se serre à la vue de l'écriture. Lui aussi lui manque terriblement. Son mentor bien aimé.


**oh Professeur pourquoi m'avez vous laissé. Pourquoi m'avez vous abandonné **

elle écoute avec attention, avec un espoir douloureux mais seul le silence lui répond. Personne d'autre ne lui répondra plus. Il est trop loin, dans un monde ou même un esprit aussi puissant et brillant que le sien ne peut revenir.
Sur la terrasse le papier oublié s'envole sous le vent. Peut importe, elle la connait par cœur cette lettre.


Eté 2007 - Kenya

"New York, 1er juillet 2007

Ma chère Ororo,
si cette lettre te parvient je sais qu'elle te trouvera en bonne santé physique du moins et je le souhaite ardemment en bonne santé mentale.
Je sais que les derniers évènements t'ont rudement marqué mais cela fait maintenant six mois que tu nous as quitté pour ce pays que tu aimes tant.
Sache que je pense souvent à toi et que tu nous manques à l'Institut.

Sincère affection
Charles Xavier"


Dans les bras de son mari, elle avait finit par s'endormir, comblée physiquement et mentalement. Se relevant légèrement sur un coude, il la regarde, lui dégageant doucement le visage. Il soupire demain elle partait. Il avait beau s'y attendre cela le rendait toujours triste, triste et inquiet … Elle était arrivée dans un tel état de dépression qu'il avait eu peur qu'elle mette fin à ses jours. Mais elle était plus solide que ça. La mort, elle l'avait déjà frôlé mainte fois. Il avait respecté son désir de solitude, ombre présente à ses moindres souhaits. Depuis 3 mois, elle allait bien, vraiment bien. Son sourire illuminait de nouveau son merveilleux visage. Il l'avait meme surprise à fredonner en préparant le déjeuner. Jusqu'à ce qu'elle reçoive cette lettre. Elle ne lui avait pas montré mais il l'avait quand meme lu. Il respectait habituellement son intimité … sauf là. Cette écriture, il l'avait de suite reconnue. Charles Xavier … le célèbre professeur Xavier et son Institut de surdoué … Institut qui en fait abritait et protégeait des mutants … comme elle. Il n'avait pas été surpris la première fois qu'elle avait utilisé ses pouvoirs sur un braconnier qui les menaçait. Il savait qui elle était. Les yeux bleus, les cheveux blancs, l'utilisation de la magie, il avait de suite reconnue en elle, la descendant de la célèbre lignée des prêtresses africaines. Mais il s'était trompé … elle était une mutante … une simple mutante … peut importe, il l'avait aimé au premier regard et elle aurait pu être  Mumbo l’esprit du Lac, en personne qu'il l'aurait aimé.
Il aurait voulu profiter du reste de la nuit pour la contempler mais le sommeil traître eu raison de lui.

Elle s'étire langoureusement et se retourne, il dormait encore. Elle l'embrasse délicatement, il avait l'air si vulnérable lorsqu'il dormait, un petit garçon. Mais elle devait partir. Elle avait pris sa décision et le professeur avait raison, elle était restée bien trop longtemps ici. Oh bien sur, il ne lui avait pas dit de cette façon, il était bien trop poli pour ça mais le ton de sa lettre ne laissait aucune doute : elle devait rentrer à l'Institut.
Ses bagages sont prêts depuis plusieurs jours et le taxi arrive pile à l'heure. Elle avait refusé que son mari la conduise à la ville et encore moins à l'aéroport … elle aurait été incapable de partir sinon.

Vêtue à l'occidentale d'un jean et d'un chemisier blanc, elle s’arrête quelques secondes sur le pas de la porte jetant un dernier coup d'oeil à sa maison et à son amour, puis elle ferme doucement la porte.

Le chauffeur démarre, elle ne se retourne pas. Rien, rien sur son visage mais le ciel se couvrit sous l'oeil inquiet du taxi.

La voix du chauffeur la tire de ses pensées alors qu'ils arrivent devant le minuscule aéroport qui devait l'emmener à la capitale. Un vol d'une heure dans un coucou de liaison puis 19h sans escale jusqu'à New York, aéroport JF Kenedy. L'embarquement se fait rapidement, il n'y a quasiment personne. Le bruit dans la cabine est tel qu'elle n'arrive ni à réfléchir, ni à lire. Elle fixe donc d'un oeil morne le hublot. Un léger sourire vint effleurer son visage lorsqu'elle se demande comment l'avion réagirait au coeur de la tourmente.
Bien sur ce n'était qu'une question en l'air, elle ne voulait certainement pas risquer la vie des autres passagers. Elle avait tué une fois, il y avait bien longtemps et ce meurtre était resté gravé dans sa mémoire. Et meme l'excuse de la légitime défense n'arrivait pas à modifier cet état.

Nairobi, capitale du Kenya, pratiquement 3 000 000 d'habitants pour une superficie de 696 km² environ. Nairobi où se côtoient le swahili et l'anglais, langues officielles du pays, ainsi que des langues tribales tel que le kikuyu et le luo. Le sheng est également beaucoup pratiqué par les adolescents et les jeunes adultes. Le temps s'est couvert mais elle n'y est toujours pour rien. Elle se fait bousculer par un homme qui ne s'excuse meme pas. Blanc de peau, il a le type européen et surtout "homme d'affaire". Sa valise dans une main, son sac dans l'autre elle se dirige vers l'enregistrement. 3 heures d'attente avant de décoller, elle a le temps mais préfère en finir. Les douaniers sont vigilants, trop de trafiquants de tout poil profitent pour écouler leur marchandise de contrebande. Le plus souvent des objets à base de corne de rhinocéros ou d'éléphants mais aussi des singes, perroquets et autres reptiles vivants … Elle se plie de bonne grâce à l'examen et passe sans encombre. Dommage un incident l'aurait distraite.

Enfin les 3 heures se sont écoulées interminables et elle peut embarquer. L'avion est spacieux, de plus elle s'était payée le luxe d'une première classe. Parfaitement installée, elle sort un cahier tout simple, un stylo et se plonge dans ses souvenirs.
Lorsqu'elle était rentrée chez elle, brisée elle avait décidé de mettre par écrit tout cela pour ne pas oublier, pour ne jamais oublier. Oublier la haine envers les mutants. Oublier que malgré tous leurs efforts les X-men dont elle faisait parti n'arrivaient pas à attraper tous les responsables. Oublier qu'elle avait abandonné, baissé les bras. Oublier qu'elle s'était enfuie comme une lâche. Oh bien sur personne ne lui reprochait son attitude. Le professeur Xavier n'était pas comme ça, ni meme ses amis et encore moins son mari … elle seule se voyait ainsi. Alors qu'elle avait passé des nuits blanches à traquer ces monstres. Qu'elle avait montré tout son talent de meneuse en encourageant son équipe, en les protégeant grâce à ses formidables pouvoirs. Mais elle avait échoué … échoué et craqué et depuis elle s'en voulait.
D'une écriture saccadée, elle reprit le fil de sa vie … sa vie qui avait commencé il y avait une trentaine d'année.


(Journal d'Ororo)

Coïncidence ou simple hasard, je suis née le 12 décembre 1983 aux Etats-Unis à Manhattan. Mon père, David Munroe était un journaliste afro-américain. Lors d'un de ses reportages, il rencontra ma mère une princesse kényane, N'Daré et en tomba amoureux. Ils se marièrent et revinrent s'installer aux Etat-Unis. Je vins au monde mais six mois après ma naissance, mes parents partirent vivre au Caire en Egypte, je ne me souviens plus pourquoi … peut être un nouveau reportage .. peut être avaient ils simplement la bougeotte ...
J'y passa cinq année de ma jeune vie dans l'insouciance enfantine. Mais le pays était en guerre, en effet le conflit Israélo-palestinien faisait rage et mes parents furent contraints de fuir comme beaucoup.
Ce fut la fin de ma "belle" vie et le début de mon cauchemar. Même si la guerre ne représentait rien à mes jeunes yeux, la mort de mes parents fut une des pires tragédies que j'ai pu vivre … et pourtant.
Ce fut à la suite d'un accident stupide qu'ils perdirent la vie. Un avion français s’écrasa sur notre maison.
Je me souviens encore du bruit et des hurlements … surtout des miens. Ma mère m'avait protégé de son corps, recevant les décombres à ma place. Je restai enfouie plusieurs jours, mes parents morts et bien visibles devant mes yeux d'enfant.
Depuis ce jour je ne supporte plus les endroits confinés .. je pense que c'est largement compréhensible.
Je finis par réussir à me dégager et je m'enfuie, avec pour seul souvenir, la vision des corps de mes parents et un rubis de ma mère.
Les rues d'une capitale en guerre ne sont pas un endroit tranquille pour une fillette de 5 ans. Je m'accrochai à la vie comme je le pouvais, volant de quoi manger le plus souvent, mendiant parfois. Jusqu'au jour où je fus approchée par un gang de malfaiteurs régis par Achmed el-Gibar.
Je ne saurais dire si j'aimais ou pas cet homme … il m'avait tiré de la rue mais à quel prix …
Il m'apprit le "noble" art du vol et ma jeunesse fit le reste. Je devins rapidement une excellente pickpocket et le crochetage des serrures n'eut plus de secret. Le butin que je ramenais à mon bienfaiteur était de plus en plus conséquent au fur et à mesure que je grandissais.
Je peux le dire maintenant mais malgré tout cette époque fut une belle époque de ma vie. Pour moi le vol n'était pas une mauvaise chose, c'était juste un moyen de subsister.
Sur de mes capacités je m'en hardis et je profitais des nombreux touristes qui déambulaient dans les rues du Caire.
Une rencontre allait changer ma vie.
Je l'avais repéré depuis quelques jours. Un touriste bien sur et un américain .. ils étaient plus stupides que les autres à "piailler" dans leur langue de barbare, toujours à négocier les prix, à jouer les fiers et les "je sais tout" (j'avais oublié que j'étais aussi à l'origine l'un d'eux). Le nez au vent mais les yeux aux aguets je m'approchai de l'homme, je n'arrivais pas à lui donner d'age .. il semblait si vieux et en meme temps si jeune..  je me souviens qu'il n'avait déjà plus de cheveux, et des yeux qui semblaient pouvoir vous transpercer au plus profond … mais j'étais jeune et pleine d'assurance.
Je le bousculai "involontairement" et me répandis en excuse .. cela marchait à chaque fois. Une enfant d'à peine 10 ans qui se montre poli ne peut pas être une petite voleuse.
Après mes excuses, je poursuivis ma route en rigolant, son porte-feuille dans la main. J'allai m'engager dans la ruelle pour rejoindre les autres quand il me fut impossible de bouger. J'avoue avoir eu très peur. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait …
J'essayai de me débattre mais impossible d'effectuer le moindre mouvement. Des pas résonnèrent à l'autre bout de la ruelle. Le cauchemar recommençait, je crus devenir folle de terreur d’être ainsi emprisonnée. Il apparut lentement, non menaçant mais résolu, j'ouvris de grands yeux c'était le touriste que je venais de dévaliser. Il me sourit gentiment et tendit sa main sans un mot .. enfin … une voix douce résonna dans ma tête … Etrangement je ne fus pas inquiète … comme quoi le cerveau d'un enfant se comporte bizarrement.
{rend le moi s'il te plait et je te laisse partir}

Pas question que je lui rende son porte-feuille, c'était une assurance pour moi, l'assurance que je pourrais manger à ma faim pendant encore quelques jours. Je ne pouvais meme pas hocher la tête pour refuser.
Et puis tout se précipita, sur le moment je n'ai pas compris, je fus relâchée et m'enfuie à toutes jambes. . (En fait, ce ne fut que beaucoup plus tard que je compris vraiment ce qui c'était passé.. des années plus tard. Je ne me souviens plus comment la conversation en était arrivée là mais le professeur et moi discutions comme bien souvent et je lui ai simplement posé la question. Il m'expliqua qu'il avait été attaqué par un mutant aux pouvoirs psioniques. Je me souviens lui avoir demander aussi ce qu'il aurait fait si cette attaque n'avait pas eu lieu … il ne m'a jamais répondu)

L'avantage d'un enfant c'est qu'il ne reste pas sur une déconvenue. Il poursuit son chemin et cette mésaventure ne me laissa aucune cicatrice bien au contraire.  Je repris mes "mauvaises" habitudes.
Si on me demande la liste des objets volés je serais bien incapables de la faire …  il y en a tellement eu … Je me souviens de deux pierres , l'une parce que c'était un rubis … comme celui que ma mère m'avait laissé et l'autre une opale … (pourquoi je me souviens aussi de l'opale … aucune idée)

Les années passèrent et cette vie me plaisait de moins en moins. Peut être les gènes de mon voyageur de père, peut être un certain raz le bol toujours est il que j'avais envie de bouger … d'aller voir ailleurs, plus loin, plus bas … je ne sais pas pourquoi mais le sud m'attirait .. comme un irrésistible appel.
Je pris donc mes rares et néanmoins précieuses affaires et m'en alla.
Le voyage fut long, pénible et surtout dangereux.
Imaginez une fillette de 13, 14 ans, seule, sur les routes africaines …
Bien sur ce qui arriva ne fut guère étonnant mais comment pouvais je le savoir … Personne ne m'avait prévenu … ma mère était morte et j'étais ignorante de ce genre de danger.

Il n'était pas très vieux, plutôt beau garçon et surtout j'étais épuisée. Epuisée d'avoir marché pendant des jours, épuisée de ne pas dormir, de ne manger que ce que je pouvais attraper ou voler … bref la parfaite cible …
Il s'était arrêté à coté de moi et avait ouvert sa portière. Sa voiture, un vieux pick up rouge, faisait un bruit d'enfer mais vu ma fatigue … je grimpai dedans avec une joie non dissimulée. La route était monotone et je finis par m'endormir …
(Je n'écrirais pas les détails dans ce journal. Tout ce que je dirais c'est qu'il est mort et que je suis toujours en vie. Même si son fantôme me hante encore. Il est devenu une sorte de barrière, un frein à mon terrible pouvoir meme si je ne l'avais pas encore à cette époque. La mort d'un humain est pour moi une chose terrible et à chaque fois que je suis sur le point de tuer … je repense à cet homme mort de mes mains... )

Après cet épisode, je ne fis plus confiance à personne et continuai ma route à pied, toujours vers le sud.
Enfin j'y parvins … à ce pays qui m’appelait depuis des mois .. le pays de ma mère (comme je devais l'apprendre plus tard). De nouveau je me joignis à une bande de jeunes pickpockets et finis encore par m'attirer des problèmes .. problèmes de taille une fois de plus...

J'avais volé l'appareil photo d'un homme mais cette fois ce n'était pas un simple touriste mais un braconnier et l'appareil lui permettait de "vendre" sa marchandise. Il fut bien sur furieux de ce vol et me poursuivit pendant plusieurs jours. Impossible de m'en débarrasser, il était bien trop malin et de plus armé.
Il avait fini par me rattraper et acculer … je revois encore le canon de sa carabine. Sachant qu'elle pouvait tuer un éléphant je n'en menais pas large. Je voyais dans son regard la haine qu'il me portait et la peur aussi … que je le dénonce peut être … Toujours est il qu'il épaula son arme, son doigt pressait lentement la détente … je levai les mains dans un geste futile de défense quand j'entendis une sorte de grésillement et un cri … Ebahi je vis l'homme regarder ses mains qui fumaient, brulées par la foudre que je venais de provoquer. A ses pieds un amas de métal : l'arme qui avait servi de conducteur.
Mon agresseur était surpris et il avait surement mal mais il n'en resta pas là. Il n'avait plus d'arme … qu'importe je n'étais qu'une fille … De nouveau je levai les mains mais … rien …
Comment j'aurais pu reproduire quelque chose que je ne comprenais pas … Je restais là, à regarder mes mains tandis qu'il s'approchait et curieusement son corps devint … flou … indistinct. Un brouillard s'élevait.  Le brouillard en Afrique était quelque chose d'assez rare … surtout dans les régions chaudes que je venais de traverser … Enfin je n'avais pas le temps de m'attarder sur cet étrange phénomène qui tombait plutôt bien … je pus en profiter pour m'enfuir.
Mais il était tenace … et le fait que je lui échappe l'avait rendu complètement dingue. De nouveau il finit par me coincer mais encore une fois la chance fut avec moi. Cette fois elle se manifesta sous la forme d'un jeune garçon, sensiblement dans mes âges. Il se montra héroïque, un vrai prince (ce qu'il était) et me sauva.
Il s'appelait T'Challa, prince du Wakanda. Je n'avais jamais entendu parlé du Wakanda mais j'étais prête à l'écouter jusqu'à la fin de mes jours (ce qui arriva d'ailleurs … je vous raconterais ça plus tard …)
Il fut mon premier .. je fus sa première … "L'amour d'adolescent n'est pas sérieux" disent les adultes … pour moi je savais qu'il serait celui de ma vie … (et j'avais raison)


Lâchant son crayon, ses souvenirs l'avait ramener à l'amour de sa vie qu'elle venait de laisser. Ororo soupire, il lui manquait déjà son beau prince, sa panthère noire comme elle aimait l'appeler.
Une hôtesse s'approche un sourire plaqué sur son visage et lui demande si elle désire quelque chose. Elle lui demande une boisson rapidement apportée puis elle replonge dans son passé et dans son écriture.


Notre repos fut bref et nous fumes mon prince et moi, capturés par le braconnier et son frère venu à sa rescousse. Mais par chance (pour nous) les deux frères ne s'entendaient pas très bien et ils finirent par se disputer, violemment.
J'avais parlé à T'Challa de ce que j'avais fait au braconnier et il me voyait comme une déesse dotée de pouvoir magique … Sur son insistance, j'essayais de recommencer pour nous sauver. Mais comment le pourrais-je .. je ne savais meme pas par où commencer. Ce fut la vision de mon amour en danger qui déclencha de nouveau ma foudre.
Etendu sur le sol, gisant dans une mare de sang, le braconnier qui nous poursuivait venait d’être égorgé par son propre frère. La folie se lisait dans ses yeux et il allait aussi nous tuer. De son pas lourd il s'approchait de T'Challa qui tant bien que mal essayait de me protéger. Le monstre leva son couteau, la bave aux lèvres quand il fut proprement foudroyé.
Nous ne perdîmes pas de temps à savoir s'il était mort ou pas, courant comme des dératés nous nous sommes enfuis.
De nouveau j'avais tué …  j'avais provoqué la mort (ou du moins je le pensais). Je me sentais terriblement coupable et malgré le réconfort de T'Challa je n'arrivais pas à me pardonner.
Je finis par m'enfuir de nouveau. Mon prince n'avait pas mérité de supporter ma culpabilité et mes remords.

Plongée dans cet état de dépression que je prenais (bêtement) bien soin de cultiver, j'arrivais sur les bords du lac Victoria dans la plaine Serengati au Kenya.
(petite parenthèse: le lac Victoria est le plus grand lac d'Afrique. Il s'étend sur plusieurs pays et offre une réserve naturelle pour grands nombres d'animaux. C'est non loin que nous nous sommes établis T'Challa et moi. J'aime cet endroit .. ce "chez moi")

J'étais donc arrivée sur les bords du lac quand je fis la connaissance d'une femme qui me prit sous son aile. J'en vins rapidement à la considérer comme une mère.
Dans cette Afrique profonde, la religion est souvent une affaire locale. Chaque tribu possède le plus souvent son "dieu". Je ne sais pas pourquoi … mes cheveux blancs peut être, mais la tribu me considérait comme leur déesse.
J'avoue en avoir profité …. ben quoi …. j'avais 15 ans, j'étais déprimée et ces gens m'adulaient … comment vous auriez réagi …

Deux années passèrent tranquillement. Ma "mère" m'apprit beaucoup et notamment la maitrise de ce que je pensais être mes pouvoirs magiques.
J'appris à créer la foudre puis le brouillard. Par la suite lors d'un violent orage, je m’aperçus que non seulement je pouvais les créer mais aussi les défaire. Je pouvais aussi "commander" au vent.
Ce qui me valu de nouveaux ennuis. C'est très difficile d'apprendre seule. Je fis les frais de cet entrainement solitaire. Par chance ma "mère" était une très bonne guérisseuse et elle pensait mes plaies lorsque j'avais dépassé mes limites. Elle me mit plusieurs fois en garde aussi … avertissements dont je ne tenais pas, le plus souvent, compte … jusqu'à ce que je m'écroule vidée ….

De nouveau cette tranquillité prit fin un beau jour.
Un homme semait le trouble, perturbant le climat, provoquant des déluges et autres catastrophes. Ma mère me pressa d'intervenir. Je ne voyais pas comment ni surtout pourquoi … je m'en fichais de cet homme. Elle m'expliqua longuement que j'avais des responsabilités du à mon "don". Qu'ils n'étaient pas là juste pour me démarquer des autres. Je supportai un moment son sermon avant de fondre en larme. Elle ne me consola pas, pas cette fois. Elle m'avait mis devant un carrefour à moi de faire mon choix.
Choix que je n'avais pas finalement. Elle m'avait tellement donné pendant ces années que je ne pouvais la décevoir.  
Je finis par trouver le fauteur de trouble, lui aussi maitrisait les éléments. Le combat fut acharné et j'étais en mauvaise posture. Il était … non pas plus fort … mais sa maitrise était bien meilleur que la mienne. C'est durant ce combat que je les vis pour la première fois. Ils étaient vêtus à l'identique d'un drôle de vêtement noir et jaune, avec un ceinturon surmonté d'une boucle en forme de croix .. ou plutôt de X.
Ils avaient le visage masqué mais il était visible qu'il y avait 2 hommes et une femme.
Grâce à ce renfort, le combat tourna bien vite à mon avantage. Je pus cesser d'attaquer et me servir du brouillard pour les camoufler. Ma répulsion à tuer me mettait en position de faiblesse alors que là … Un des hommes se mit à créer de la glace mais pas de la petite glace non. De profondes congères et un vrai blizzard vinrent renforcer mon brouillard. La femme ne semblait faire aucun geste mais de nombreuses pierres de glace s'élevaient autour de nous tandis que le 3ème homme projetait un drôle de rayon de ses yeux masqués.

Je venais de rencontrer les fameux X-men. X-men qui allaient devenir ma famille par la suite. Nous n’eûmes pas l'occasion de faire plus ample connaissance, ils devaient rapidement repartir.

Après ce rude combat je poursuivis mon apprentissage d'une façon bien plus sérieuse et j'aidais mon "peuple" du mieux possible. Au Kenya la région est aride et la chaleur prédomine. Grâce à mon pouvoir, je pouvais faire pleuvoir sur les champs de culture. Bon je ne vais pas raconter tous mes … ratés, ils sont trop nombreux. Mais au bout de quelques mois j'étais devenue plutôt douée.

Je savais qu'un jour ou l'autre ma tranquillité allait de nouveau voler en éclat et j'avais raison.
Ça devait faire environ trois ans que j'étais arrivée au Kenya, je venais avoir 18 ans. Je me souviens encore de ce jour comme si c'était hier.
J'étais entrain de "jouer" à la déesse pour aider mon "peuple". La sécheresse menaçait les maigres récoltes et les villageois m'avaient supplié d'intervenir. Bien sur j'avais obtempéré et gratuitement. J'étais donc en pleine utilisation de mes pouvoirs quand il est arrivé au beau milieu de la tempête. C'était un blanc, il portait un beau costume en lin. Il semblait déplacé mais était parfaitement à l'aise. Il donnait l'impression de se trouver dans un confortable  salon anglais et non pas au fin fond de l'Afrique dans un village de hutte sous un déluge d'eau.
Mais ce qui impressionnait le plus c'était ses yeux. Des yeux pénétrant qui vous mettaient à nu. Je le reconnus aussi tôt. Mon passé de voleuse venait de me rattraper.
Il se dirigea droit vers moi avec un grand sourire et tira son porte-feuille de sa poche.
"tu te souviens" … et comment je me souvenais … Il ne semblait pas m'en garder rancune et je lui souris à mon tour. Cet homme avait un tel charme (il l'a toujours d'ailleurs. J'aime mon prince à la folie mais le professeur … s'il me demandait de sauter d'une falaise je le ferais sans meme discuter …)

Sans faire de manière, il s'assit par terre et me fit signe de prendre place en face de lui.
"j'ai besoin de toi Ororo" je fus surprise qu'il connaisse mon prénom mais il poursuivit m’empêchant toute interruption.

"je m'appelle Xavier, Charles Xavier et je suis le fondateur des X-men. Un groupe de mutants qui se battent pour la justice … tout comme toi …"
je suis restée un moment la bouche ouverte l'air idiote mais il avait l'air si sérieux
"oui Ororo tu es aussi une mutante. Tes "pouvoirs" ne sont pas du à une quelconque magie mais à une mutation. Tu contrôles les éléments climatiques n'est ce pas ? On m'a beaucoup parlé de toi. Jusqu'ici je ne voulais pas t'effrayer mais …  aujourd'hui j'y suis contraint. A toi de voir, tu es la seule à décider …."

Ces mots firent échos à ceux de ma mère. De nouveau j'étais devant un carrefour mais cette fois je savais quel chemin j'allais prendre.
L'émotion et la surprise m’empêchèrent de parler mais j’acquiesçai. Il me sourit chaleureusement et me tendit une grosse enveloppe. Dedans il y avait un passeport américain, une carte d'identité, une carte de crédit, des billets ainsi que divers autres papiers.

"à partir de ce jour, tu seras aussi une X man .. ou plutot une X woman … Storm sera ton pseudonyme. Si tu es d'accord je t'attends au jet et dans une heure nous rentrons aux Etats Unis."

Sur ces mots il se leva et sortit. Je fis rapidement mes bagages et mes au-revoir et je rejoignis le professeur Xavier et les Xmen.


De nouveau elle est interrompu. C'est l'heure du diner. Elle range son carnet avec précaution, elle a encore tellement à raconter. Contrairement à ce qu'elle avait pensé (redouté) le repas est bon. Elle préfère attendre que l'agitation soit calmé avant de reprendre son récit. Elle déteste être interrompu.
Elle regarde les gens qui profitent de ce moment de détente pour s'activer un peu avant la nuit, quand elle sent qu'on la fixe. Elle se retourne en fronçant les sourcils. A quelques sièges de l'autre coté du couloir, un homme d'une bonne cinquantaine d'année la dévore des yeux. Elle déteste ça. Elle est belle, elle le sait mais n'en profite pas. L'homme passe sa langue sur ses lèvres, geste très suggestif et lui fit un clin d'oeil.  Elle le fixe méchamment résistant à l'envie de lui mettre son poing dans la figure. Elle a cependant un sourire narquois, cet idiot avait posé son ordinateur sur la tablette devant lui. Il y eut un grésillement et de petites étincelles apparaissent faisant exploser le matériel. L'homme se lève brusquement en jurant, il avait renversé son verre. Ororo se met à rire. Ne voulant pas perturber ni les appareil de l'avion ni les ordinateurs des autres passagers elle avait juste créé un tout petit nuage qui avait versé son eau sur la machine. C'était puéril mais au moins il ne recommencerait plus. Après cet incident les hôtesses ramènent le calme. Elle se re-installe confortablement et reprend son récit.


où en étais je … ha oui … j'avais donc rejoint les X-men. Mais comme me l'avait dit le professeur c'était pour une raison précise : il avait besoin de moi. Pour je ne sais quelle raison il formait une nouvelle équipe de X-men et nous devions sauver de jeunes mutants prisonniers sur l'ile Krakoa. Ces jeunes étaient des futurs élèves de ce qui allait devenir la célèbre Institut de surdoués. (A l'époque je ne demandais pas beaucoup d'explications au professeur … et je ne lui en demande toujours pas.)
Ce fut la première de mes très nombreuses missions. Grâce à nos pouvoirs et à notre entente elle fut couronnée de succès.
Les missions s'enchainaient à un rythme soutenu. Nous voyagions beaucoup et j'appris à piloter le fameux Blackbird, le jet privé de l'Institut. Je pris conscience que si Xavier et les X-men souhaitaient vivre en bonne intelligence avec le monde des humains, ce n'était pas le cas de tous les mutants loin de là. La plupart ne voulait que la guerre et réduire l'humanité en esclavage. Je fus souvent amené avec mes amis à les affronter. Nous allâmes au Japon, puis au Canada où je faillis y rester.
Nous devions empêcher un groupe d'opposants de capturer l'un des nôtres. Mais ils étaient puissants avec leur propre pouvoir. Je crus mourir alors que je tentais d'apaiser un blizzard qu'ils avaient invoqué.
D'élèves je devins professeur, enseignant et aidant à mon tour la jeune génération. Je m'attachai particulièrement à une jeune mutante au pouvoir exceptionnel. En effet sa mutation lui permet de devenir intangible.
Et je revis mon cher et tendre prince … Une fois de plus dans une situation catastrophique.
C'était une belle nuit d'été, il faisait relativement chaud, chose étonnante à New York et j'avais du mal à m'endormir alors que j'avais pourtant abaissé ma température corporelle et ouvert la fenêtre mais quelque chose m'inquiétait … Sens exacerbés par mes récentes missions, instinct de survie … je ne sais pas, toujours est il que je ne dormais pas quand j'entendis un bruit. Avec tous les élèves les bruits la nuit à l'Institut sont monnaie courante mais je me levais pourtant avec cette inquiétude au ventre … bien m'en pris 3 poignards vinrent s'enfoncer dans mon lit exactement à l'endroit que je venais de quitter … mon instinct était  bon.
Je ne pris meme pas le temps de réfléchir et sauta par la fenêtre alors qu'une silhouette sombre s'enfuyait.
J’utilisai alors ma capacité à maitriser le vent et portée par sa force je "surgis" ou plutôt tombai du ciel devant lui. Imaginez un instant la scène : il fait nuit, vous venez de tenter de tuer une femme et elle tombe devant vous du ciel en tenue pour le moins légère. Je ne sais pas ce qu'il crut voir mais en tout cas sa panique me servit bien. Pas besoin de beaucoup de force quand votre adversaire est déjà à moitié immobilisé … Un petit éclair et il se retrouva ko.  Bien sur j'avais fait du bruit et plusieurs élèves me virent … je  ne crois pas avoir eu aussi honte de toute ma vie … et les renforts arrivaient, je me dépêchais de m’envelopper d'un léger brouillard histoire de cacher la partie de mon corps la plus visible. Un sourire mi admiratif mi narquois naquit cependant sur le visage de mes confrères masculins. Grâce au professeur Xavier j'appris que cet homme était en fait un tueur à la solde d'un vieil ennemi : le frère du braconnier qui nous avait déjà capturé mon prince et moi lorsque nous étions adolescents. La panique m'envahit, il était en danger. Le professeur me permit d'utiliser le jet de l'école et je fonçai sans perdre de temps.
Par chance mon amour n'avait rien, le tueur avait commencé par moi. Ne connaissant rien de mes pouvoirs il n'avait vu qu'une simple fille. Nous décidâmes d'y mettre fin une bonne fois pour toute. Je n'aimais pas tuer mais je ne voyais pas d'autres moyens, j'étais sur qu'il nous traquerait toute notre vie.
Grâce aux X-men, sa maison fut rapidement localisée mais lorsque nous y pénétrâmes nous fûmes confrontés à un robot. Pas de chance pour lui, les robots ne réagissent pas bien face à des éclairs et là il fut servi. Le tuer ne me posa aucun problème .. ce n'était qu'une machine de métal … du moins je le croyais.
Et lorsque nous le retrouvâmes notre "persécuteur" était mort. Sur le moment je n'ai pas compris comment il était mort (et puis je m'en fichais un peu, je ne l'avais pas tué) ce n'est qu'en côtoyant le professeur ainsi que de puissants télépathes que j'appris qu'il était possible de contrôler des robots. Mais si le contrôle est trop poussé, la mort de la machine pouvait provoquer la mort de son "maitre".  
Nous profitâmes de nos retrouvailles pendant quelques jours puis chacun reparti de son coté. J’eus le coeur brisé et mes compétences baissèrent. Cet état ne dura pas je n'avais pas le temps de m’apitoyer sur mon sort que déjà d'autres ennemis s'en prirent à moi.
Lors d'une simple mission de délivrance, je fus capturé par un puissant mutant qui me changea en chrome organique. Claustrophobe depuis toute petite, je crus devenir folle. Mon pouvoir devint incontrôlable, une gigantesque tornade naquis au dessus du château mais curieusement il me servit de vecteur et de barrière. Je pus y puiser assez d'énergie pour muter et me libérer. J'étais devenu la foudre, j'étais devenu le vent mais j'étais surtout ivre de colère et de peur et je n'avais qu'un souhait, me venger de mon geôlier. Sauf que ma colère était disproportionnée et que j'aurais aussi bien pu raser toute une ville voir le pays et mourir si mon coéquipier ne m'avait calmé. Je ne voulais lui faire aucun mal.
Après cette mission, je cessa quelque temps les missions mais le professeur avait encore besoin de moi, je ne pouvais le laisser tomber. Je repris donc du service.


Ororo pose de nouveau son stylo et s'étire. Dans la cabine la plupart des passagers dorment, certains lisent. Une hôtesse, l'air fatigué, passe. Ororo n'a pas le coeur à lui demander à boire alors elle se lève en silence. Marcher lui fait du bien, oxygénant aussi bien son cerveau que ses jambes. Elle regarde sa montre, il est pratiquement 2 heures de la nuit. Il fait trop noir pour voir si l'avion survole l'océan ou pas, vu l'heure elle suppose que oui. Après cette brève pause, elle se remet au travail. Elle veut finir pendant son voyage n'étant pas sur par la suite d'en avoir le temps.


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Message  Ororo Munroe Dim 14 Fév - 14:14

Peu après nous avons rencontré une drôle de communauté de mutant. En effet rejetés par l'humanité, ils se cachaient sous terre. Malheureusement pour eux non seulement ils s'en prenaient aux humains mais ils avaient kidnappé l'un des nôtres. Nous dûmes une fois de plus combattre et je fus encore obliger de tuer. Cette fois c'était leur meneur (meneur qui était en fait une meneuse) et je pris sa place. Je finis par les convaincre de cesser les hostilités et de retourner à la surface de la terre. Les missions s'enchainaient toujours à un rythme infernal.

(Heureusement la vie n'était pas si sombre. De merveilleuses choses m'arrivaient. De belles rencontres. De nouveaux amis. L'une de ces rencontres devait m'amener la plus belle des choses. J'en parlerais plus longuement plus tard. Elle mérite bien tout un cahier à elle toute seule.)

Fin 2005, je finis par quitter les X-men pour retourner en Afrique où j'espérais me reposer et oublier un peu tout ça peine perdue. Je non pas découvris mais pris vraiment conscience que la guerre humain/mutant et pire mutant/mutant était mondiale. Quelque soit la ville, le continent, l'époque, la majorité des humains nous détestaient et nous craignaient et les attaques des "terroristes mutants" n'arrangeaient rien bien au contraire. Nous avions beau faire pour présenter un visage amical, nos efforts étaient aussitôt ruinés par des attentats, des crimes sordides et autres horreurs à l'encontre de l'humanité. J'en fus une fois de plus le témoin et la victime.
Pour Noël, j'avais pris quelques vacances pour me ressourcer chez moi, profiter de ma famille et renouer d'anciens contacts notamment dans le milieu des petits voleurs du Caire. La plupart de mes anciens "amis" avaient grandi, était parti voir était mort comme mon ancien mentor. Une fois de plus des gens que j'aimais avait disparu pour toujours. Même s'il ne m'avait jamais vraiment témoigné d'affection, il m'avait sorti de la rue à sa façon et je lui en étais toujours reconnaissante. Je décidais de redescendre en voiture, la solitude du trajet me ferait le plus grand bien. Mais entre l'Egypte et le Kenya il y a le Soudan et le désert du Sahara. Je m'étais bien préparée, repérant les rares villages de nomades, prenant une bonne provision d'eau meme si je pouvais toujours créer un orage salvateur. C'est donc plutôt optimiste que je partis. La chaleur pouvait être infernale mais la jeep était bien climatisée (j'avais d'ailleurs dépensé une vrai fortune dans cette voiture) et je n'eus à baisser ma chaleur corporelle qu'au minimum. Les bédouins m'accueillaient avec respect et cette retenu propre au peuple des sables.  Le Soudan n'est pas un des pays le plus agréable d'Afrique, trop de guerres l'ont agité, la misère et la peur sont le lot quotidien de la population. Je faisais une "pause" dans une des villes et j'étais à la recherche d'un hôtel. Oh je ne cherchais pas un 5 étoiles mais j'avais vraiment besoin d'une douche. J'avais réussi à arracher une adresse à l'un des nombreux mendiants en échange d'un peu de nourriture. Lorsque j'arrivai devant la  porte des cris se firent entendre non loin. Sachant parfaitement que j'allais encore me retrouver dans les problèmes je ne pouvais cependant rester sans intervenir. Comme me l'avait dit ma "mère", j'avais des responsabilités liées à mon pouvoir. J'avais laissé mon sac dans ma voiture non loin histoire de me faire une idée de l’hôtel, j'étais donc libre de mes mouvements. Je ne pris pas la peine de me camoufler, ce n'était pas nécessaire et me dirigeai donc vers les cris. Trois jeunes étaient entrain de se battre .. ou plutôt deux blancs, un garçon et une fille frappaient une jeune noire avec une méchanceté non dissimulée. Mon sang ne fit qu'un tour, deux contre un quels lâches. Je mis rapidement un terme à l'affrontement. Les jeunes ne faisaient pas le poids. Je leur appris ce qu'était le respect d'autrui en leur administrant une sévère correction.  
Une fois de plus la haine et le racisme allaient frapper. Je ne sais pas s'ils m'en voulaient d’être noire, une femme ou un mutant ou simplement parce que je les avais humilié mais ils décidèrent de se venger.
Je ne m'étais pas assez méfiée. Ils me retrouvèrent quelques jours plus tard dans le désert et me tirèrent lâchement dessus. Me laissant pour morte, ils s'enfuirent avec ma voiture. Depuis l'accident qui avait provoqué la mort de mes parents j'ai toujours lutté, je me suis toujours battue pour ne serait que survivre mais là, j'avoue avoir eu l'envie de baisser les bras. J'en avais vraiment marre mais ma volonté fut une fois de plus la plus forte. Je n'allais pas laisser ces minables gagner. Je m'accrochais donc une fois de plus à la vie pour sortir de ce double piège. La blessure était grave, j'avais perdu beaucoup de sang mais la balle n'avait touché aucun organe vitale. Utilisant avec parcimonie mes pouvoirs pour m'abreuver j'avançais sans relâche pour tenter de sortir de ce terrible désert.
J'avais perdu toute notion de temps, il n'y avait plus que le jour et la terrible chaleur, et la nuit et sa froideur polaire. Mon corps faisait le yoyo entre ce chaud-froid continuel. J'étais épuisée. Si j'avais eu quelques années de moins je ne serais plus là à écrire ces lignes mais les entrainements et les missions avec les X-men m'avaient endurcit physiquement et mentalement. Je cessais de ne penser qu'à sortir de cet enfer me concentrant sur l'instant présent, un pas puis un autre ; ce fut dans cet état apathique que je tombai sur un horrible spectacle. Dans un creux formé par l'une des nombreuses dunes de sable, je découvris un car qui avait brulé. Heureusement que je n'avais rien à vomir. Des corps calcinés gisaient un peu partout aussi bien dans que hors du véhicule.  Certains étaient meme à moitié dévorés par les hyènes charognardes qui profitaient de cette aubaine. Encore aujourd'hui je me demande comment dans mon état j'ai pu l'entendre. (Parfois je me demande si le professeur Xavier ne m'influençait pas ou plutôt me guidait. Je sais qu'il possède des pouvoirs phénoménaux de télépathie et de contrôle des corps, j'en avais d'ailleurs fait les frais enfant) Enfin toujours est il que je finis par la trouver enfouie dans le sable pour essayer de se protéger du soleil. Elle était encore plus épuisée que moi. Son visage était brulé, ses lèvres parcheminées par le manque d'eau et surtout elle était enceinte. Elle semblait jeune. Je commençai par lui donner à boire vu son état ce n'était pas du luxe. A deux les choses paraissent plus simple et nous finîmes par sortir du désert.
Côtoyer la mort rapproche les gens et nous avions noué une profonde amitié.  Elle m'avait raconté sa vie et l'accident, je lui avais parlé de mes problèmes, avec réticence au départ puis confiance. Elle n'avait pas parut particulièrement inquiète lorsque je lui avais révélé que j'étais une mutante .. peut parce que grâce à ce don je nous fournissais l'eau bienfaitrice. Ayant passer la frontière du Kenya le voyage fut plus facile et nous débarquâmes enfin dans mon village. Il était temps, ma jeune amie accoucha peut après.
Une fois de plus après quelques temps de tranquillité je fus contacté par le professeur. Cette fois pour une mission avec de nouveaux élèves.
(Je ne sais pas si c'était la fatalité, mon travail au sein des X-men ou le fait d’être moi meme une mutante mais je trouve que le sort s'acharnait sur moi durant ces années. Bien sur il n'y avait pas que du mauvais et le plus souvent mes missions me permettaient de rencontrer des gens merveilleux mais Dieu ou le Destin m'en voulait vraiment beaucoup).
Cette fois je fus confrontée à une scientifique. Jusque là pour moi, les scientifiques étaient des hommes d'un certain age, respectable et d'un terre à terre à toute épreuve (je connais une boule de poil qui ne va pas apprécier, désolé mon ami) mais elle … Pour dire les choses simplement elle était dingue, complètement folle. Le problème fut que sa folie n'était pas visible. Elle s'était comportée avec un tel bon sens et rationalisme qu'elle me berna proprement. Le professeur avait remarqué que des enfants mutants disparaissaient mystérieusement et il me demanda d’enquêter. La mission me semblait simple aussi je l'effectuai seule. La piste m'amena en Ukraine. C'était la première fois que je mettais les pieds dans un pays d'Europe de l'Est. Heureusement que je parlais anglais . Ce fut elle qui m'aborda. Elle me sortit toute une histoire sur le fait qu'elle était la mère d'un jeune mutant qui avait disparut. Que bien sur la police ne semblait ni la croire ni vraiment pressée de lui fournir une quelconque aide. Je sais que j'aurais du me montrer plus méfiante mais je fus émue par ses larmes. Nous avions le meme âge et j'aurais pu être à sa place. Elle finit par me convaincre de la suivre. Mal m'en pris. Grâce à un puissant sédatif elle m'endormit réellement cette fois et lorsque je me réveillai j'étais sur une table de chirurgie, entourée de tout un tas d'appareil étrange. J'aurais pu facilement les perturber mais elle avait pris soin de me droguer. J'étais incapable de me concentrer assez pour utiliser mes pouvoirs. J'avais une aiguille plantée dans le bras, un tube me reliait à un flacon contenant un liquide ambré … (c'est marrant comme le cerveau remarque des détails le plus souvent insignifiants, je ne pensais pas avoir gardé ce genre de souvenir avec autant de netteté.) Pendant que le produit s'insinuait dans mes veines, la femme m'exposa dans tous les détails son projet. C'est là que je pris conscience qu'elle était complètement folle, d'une intelligence supérieure bien sur mais la folie avait obscurci sa raison. Elle pérorait comme quoi grâce à son "merveilleux" projet elle allait devenir le sauveur des enfants mutants en les libérant du joug de leurs parents. En effet elle allait "simplement" me ramener à l'état d'enfant pour profiter de mes pouvoirs et m'utiliser comme "arme" pour le bien de tous. C'était bien mal me connaître je n'étais pas du genre à me soumettre et il n'y avait qu'une seule personne qui pouvait "m'utiliser".
Comment avait elle fait, de quoi c'était elle servi, je n'en savais rien mais elle réussit à me ramener à l'état d'enfant. (En tant que scientifique elle était vraiment impressionnante, dommage que sa folie la rendait si dangereuse). J'étais redevenue une fillette de 11 ans. Mais ce qu'elle avait oublié toute scientifique qu'elle était, c'était que la mutation ne se manifestait qu'à la puberté, elle se retrouva donc avec une enfant "humaine" ou du moins sans pouvoir. Mes instincts de voleuse refirent surface et je m'enfuis de ce laboratoire. Je perdis environ une année de ma vie d'adulte dans les quartiers glauques de Kiev. Une enfant noire ne passe pas inaperçue loin de là et je fus la cible d'hommes sans scrupule. Je fus secouru par un jeune voleur. L'amitié et l'entre-aide entre enfants sont bien plus naturelles que chez les adultes. J'étais en danger, il m'avait secouru. J'avais "oublié" mon beau prince mais finalement l'histoire se répétait. Je finis par retrouver mes pouvoirs et les X-men me récupérèrent ainsi que mon compagnon du moment.
Malgré tous les efforts du professeur, il ne parvint pas à me ramener à mon age d'adulte. La situation était bien étrange surtout qu'il m'avait tout révélé. J'avais l'impression de vivre la vie d'une autre personne.
Finalement ce furent des agents d'une obscure faction qui me redonnèrent ce corps de rêve et ma vie d'adulte.
J'eus du mal à reprendre ma vie d'X-men. J'avais retrouvé tous mes souvenirs d'adulte mais aussi gardé ceux "d'enfant". Tout ceci se mélangeait dans ma tête. J'étais déroutée. Les attaques physiques ne m'ont jamais vraiment arrêté mais lorsqu'on s'en prend à mon mentale j'ai plus de mal à surmonter l'épreuve.
Cette fois j'étais bien décidée à tout arrêter pour de bon, à laisser tomber les X-men malgré les adjurations continuelles de mes ami(e)s.  Mais je savais que la guerre n'était pas fini et ne finirait jamais si humains et mutants continuaient à se combattre.
Je ne sais pas ce qui me passa par la tête à cette époque peut être comme je l'ai dit le contrecoup de cette perturbante mission toujours est il que "j'abandonnai"  les X-men pour créer mon propre groupe que je mis sous les ordres du gouvernement, une sorte de police mutante. (Avec le recul je me suis aperçu que j'avais fait la pire bêtise de ma vie. Tout le monde à beau me dire que j'ai l’âme et l'envergure d'une meneuse c'est le professeur qui est le coeur des X-men, sans lui nous ne sommes pas grand chose)
Comme toutes mes précédentes missions il y eut du bon et du mauvais.
Le bon est que je fis la connaissance d'une nouvelle mutante qui m'apprit le combat en arène. Le mauvais est qu'une fois de plus je me retrouvais à me battre pour survivre. Finalement je pris conscience que l'amitié des X-men me manquait et que cette amitié était une source de mes pouvoirs (je ne m'étendrais pas sur cette période) J'avais donc fini par retourner auprès du professeur Xavier et des X-men. Le plus terrible avait été qu'ils n'avaient pas tenu rigueur de ma défection.
Cela faisait maintenant huit ans que le professeur Xavier était venu me chercher au fin fond de l'Afrique. J'avais effectué un nombre impressionnant de missions, sauvée un nombre non moins impressionnant de mutants (jeunes et moins jeunes), formée pas loin de ce meme nombre d'élèves. Bref ma vie de X-men était bien remplie et je commençais à me soucier de ma vie de femme. J'avais presque 26 ans et toujours pas mariée. Je n'en avais simplement pas le temps. Le beau prince de mon adolescence était loin, très loin dans mon esprit derrière tous les problèmes à gérer. J'avais eu quelques flirts mais rien de bien intéressant.


"Mesdames, Messieurs nous allons bientôt atterrir. Veuillez boucler vos ceintures et éteindre vos cigarettes. Merci".
Ororo soupire enfin. Elle relève le volet du hublot, il faisait encore nuit. Un coup d'oeil à sa montre lui indique qu'il est 7 heures du matin. Elle calcule rapidement avec le décalage horaire il n'est seulement que minuit à New York. Elle range rapidement ses affaires, attache sagement sa ceinture et attend comme le reste des passagers. L'avion amorce sa descente, il pleut bien sur. L’atterrissage se fait en douceur, les passagers applaudissent, elle trouve cette habitude stupide. Le débarquement se fait rapidement et elle récupère ses affaires. Par sécurité, elle avait réservé une chambre à l'hôtel non loin de l'aéroport. Une douche ne sera pas du luxe. Elle frissonne, la température est pourtant correcte mais après la chaleur de l'Afrique. Son pouvoir s'active pour compenser la différence mais elle enfile quand meme un blouson. Elle ne veut pas être remarquée et une jeune femme en chemisier blanc sous la pluie ce n'est pas particulièrement discret. La jeune standardiste l'accueille avec professionnalisme et lui remet les clefs de la chambre. Ororo n'a pris ni le plus cher ni le plus miteux. La chambre est plutôt grande et fonctionnelle. Elle se précipite sous la douche.
Enveloppée d'un doux peignoir de bain d'un blanc immaculé, elle s'est assise sur le lit. Un plateau non loin, une tasse de thé brûlant à la main.


Dernière édition par Ororo Munroe le Dim 21 Fév - 11:51, édité 1 fois
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Message  Ororo Munroe Lun 15 Fév - 12:03

Mon cher journal je suis si heureuse si tu savais. Mais tu vas le savoir. Tu sais tout de moi. Aujourd'hui est le plus beau jour de ma vie - enfin le 14 plus exactement - je suis devenue Madame T'Challa. Enfin. Mon beau prince et moi sommes unis pour la vie et même plus encore.
Quel jour sommes nous mais le 18 mars 2009 bien sur.
Comment ça une jeune mariée à d'autres choses à faire lors de son voyage de noce ... je fais ce que je veux et de toute façon mon cher mari dort encore. Nous sommes pour l'instant à Hawaï depuis le 16. Première étape de notre voyage autour du monde.
J'ai un peu hésité pour le lieu de la cérémonie. D'un coté le Kenya avec la famille de T'Challa et ma grand-mère ou les USA avec ma famille et j'ai - nous avons- opté pour les USA. Grand-mère a du donc faire le trajet, un trajet bien rapide grâce à l'aide d'une de mes plus vieilles et plus chères amies.

Avant de te décrire la cérémonie, il faut que je te raconte le comment :

Donc me revoilà en octobre 2008 pour une nouvelle mission en Afrique. J'étais contente d'y retourner meme si c'était pour une étrange enquête sur des animaux mutants. Cette information me laissait perplexe. Etait ce l’œuvre d'un nouveau savant-fou ou bien de simples mutants hybrides ?
C'était la première solution encore un savant-fou - mais que leur passait il donc par la tête à ces gens-
En bref, un savant russe avait réussi à modifier des singes et avait non seulement capturé l'un des nôtres (notre professeur "boule de poils") mais aussi mon beau prince. Malgré ses singes-mutants il ne fit pas le poids face aux X-men. Je dois avouer que la présence de T'Challa renforça ma détermination et donc mes pouvoirs. La mission finit je voulus rester un moment en Afrique pour aider les gens dans le besoin mais surtout pour retrouver mon amour.
Nous passâmes tout notre temps ensemble, renouant notre intimité. Nous avions l'un et l'autre vieillit et murit mais la passion et l'amour qui nous habitaient étaient la même qu'adolescent. Je me découvris à ses cotés. Le temps passait vite, bien trop vite.
14 février 2009 : cette date restera inscrite en moi pour toujours. C'était la St Valentin bien sur et si en Afrique elle n'est pas tellement connue, aux Etats-Unis elle représente la fête non seulement des amoureux mais aussi des amis. Mon prince avait voulu marquer le coup. Tout y était : musique douce pour l'ambiance, chandelles parfumées, fleurs à profusion (il avait réussi à trouver des roses !!), champagne et repas de luxe. Nous étions chez lui depuis une semaine, il avait tenu à me présenter sa famille et surtout sa mère, j'avais accepté de bon cœur. J'avoue que je ne me doutais de rien. Malgré mes 26 ans j'étais encore bien naïve.
La soirée se déroulait comme un rêve quand arrivé au dessert, il se leva et mit un genou à terre (malgré ma naïveté ce geste était tellement connu que je finis par comprendre ses intentions). Flattée je me jetai à son cou et l'embrassai passionnément mais malgré mon envie d'accepter j'avais besoin d'un peu de temps pour dire oui. De nombreuses questions se posèrent et je devais en parler au professeur je lui devais bien ça. J'avoue que le "problème" de mon travail au sein des X-men fut en partie une bonne excuse. C'était bien sur un point important mais j'aimais ma liberté. Une fois mariée je me demandais si je pourrais encore continuer cette vie. J'aimais mon prince et parfois je rêvais de stabilité et d'une famille, famille qui comprendrait de nombreux enfants mais cela voulait dire abandonner ma chère liberté. Une nouvelle et surprenant mission me fournit le temps nécessaire à la réflexion. J'appris (toujours grâce au professeur Xavier) qu'un génocide mutant était commis en Afrique. Etrangement, cette fois il me prévint que les choses pourraient être compliquées pour moi. Je ne compris pas pourquoi bien sur, chaque mission contenait une part de difficultés, je commençais à en avoir l'habitude. Mais j'avais senti une certaine inquiétude dans sa "voix". J'avais commencé mon enquête seule dans l'attente de mes amis. Connaissant parfaitement le pays ce fut un jeu d'enfant de remonter la piste. Cette fois "l'inquiétude" du professeur Xavier m'avait rendu méfiante et j'étais sur mes gardes. La piste était fraiche et facile, trop facile, elle sentait le piège à plein nez. De plus les mutants morts avaient été tués, enfin tués … massacrés était plus juste par des balles. C'était l’œuvre d'humains. Je finis par arriver à un village, de la fumée s'élevait et les premières cases étaient brulées.  Quelques corps gisaient sans vie, des hommes uniquement, des guerriers. Ils portaient des traces de balles. J'étais donc sur la bonne piste. Je m'approchai un peu le plus silencieusement possible. Au centre du village, les femmes et les enfants étaient regroupés sous la menace de soldats, mitraillette au poing. Sur deux poteaux en forme de croix était cloué un mutant-hybride. Du sang coulait de nombreuses blessures, il avait la tête baissé. Je le connaissais de vue, il était le gardien du village. Un homme noir de haute stature sanglé dans un uniforme impeccable, bardé de divers décorations et d'un insigne de colonel, s'approcha. Il fit un tour d'horizon et je vis son regard, un regard de tueur, un regard de fou. Puis il attrapa le pauvre prisonnier par les cheveux et lui releva brusquement la tête avec méchanceté et sadisme. Le mutant ne put retenir un léger cri. Il était toujours en vie mais dans un tel état. Des cicatrices lui couraient sur le visage, ses lèvres étaient fendues et son nez probablement cassé. Un de ses yeux était fermé. Le Colonel sortit un pistolet, un Beretta il me semblait et l'approcha avec lenteur près du crane de sa victime. Le mutant n'eut aucune réaction, avait il seulement encore conscience de ce qui lui arrivait ? Par contre les autres "otages" réagirent. Des femmes se mirent à crier provoquant les rires des soldats qui les menaçaient. Des enfants sanglotaient terrifiés,  je ne pouvais rester sans rien faire, je devais intervenir.
Surgissant de nul part des éclairs se mirent à frapper le sol avec violence, une pluie drue s’abattit n'épargnant personne. Déployant la force du vent, je pris de la hauteur pour atterrir au milieu de la foule. Dire que j'étais en colère était un euphémisme mais je gardais quand meme mon contrôle. Trop d'innocents. Nullement gêné par la pluie, l'homme me fixait avec un rictus méprisant. Il ne semblait pas avoir peur au contraire et je crus même voir du soulagement et du contentement sur son visage. Visage par ailleurs familier, l'avais je déjà rencontré ? Je finis par remarquer que curieusement mes éclairs n'avaient atteint aucun des soldats. Comment cela se pouvait il ? Je me concentrais et tendis mes mains devant directement sur lui, quelle ne fut pas ma surprise quand je vis mes éclairs se déporter légèrement sur sa gauche, sur un piquet de métal. Cet homme avait anticipé mon attaque en plantant à intervalle régulier des para-foudres. Ma principale attaque étant maitrisée j'étais en mauvais posture, seule au milieu de soldats l'arme au poing.  Je ne perdis pas de temps et provoquai un nouveau déluge, la grêle n'étant pas une option toujours à cause des victimes innocentes. C'était plus fort que moi je ne pouvais leur faire le moindre mal, quitte à me mettre en danger.  Ma vision s'adapta aussitôt à cette muraille d'eau mais celles de mes agresseurs aussi. Ils avaient rapidement mis des lunettes à infra rouge et me ciblaient parfaitement. Je ne comprenais pas pourquoi ils n'avaient pas tiré ? qu'attendaient ils  ? Le chef me fixait toujours avec ce meme rictus. J'en profitai pour lever un brouillard dense mais je commençais à fatiguer. Nous étions quand meme en Afrique, terre de chaleur et la création de pluie et de brouillard me demandait beaucoup d’énergie. Etait ce ce qu'il attendait  que je m'épuise. J'avais réagi exactement comme il l'espérait  mais pourquoi ? J'avais affronté de nombreux ennemis durant mes missions mais j'eus l'impression que cette fois c'était personnelle. Le plus souvent  les attaques étaient dirigées contre les X-men dans leur ensemble ou contre le professeur Xavier sauf là. Toutes les parades étaient ciblées contre mes pouvoirs. Cet homme me haïssait pour une raison que j'ignorais et j'étais en très mauvaise posture. (Bien sur lorsque je raconte ça sur le papier, je donne l'impression que la situation s'éternisait mais en fait cela ne dura que quelques minutes. La plupart de mes remarques et interrogations ne me viennent qu'à l'instant ou presque. Sur le moment, il n'y a que le danger et l'adrénaline …)
Mon brouillard ne servait pas en grand chose j'en étais bien consciente. D'abord, ils connaissaient parfaitement ma position et puis ma chaleur corporelle était visible grâce à leur lunette. Je fus tentée de la baisser mais je savais que ça serait inutile. Je pouvais toujours m'envoler mais que serait devenu les habitants. Je cherchais désespérément un moyen d'échapper à ce piège quand j'entendis un bruit, une sorte de cliquetis. Les soldats me mettaient en joue, j'étais vraiment mal. Je m'étais toujours battue jusqu'au bout mais là j'allais mourir. Je pensai au professeur Xavier bien sur mais aussi à T'Challa Je n'aurai pas l'occasion de savoir si nous aurions pu avoir la vie qu'il souhaitait. Par réflexe je fermai les yeux. J'entendis le bruit des tirs j’attendais l'impact des balles … … …  rien … La mort avait été rapide et je n'avais rien senti. Une sorte de grondement ou feulement derrière moi de chaque coté me dérouta puis une voix claire et amusée "et bien tu commences la fête sans nous. C'est pas gentil"  Rouvrant les yeux, je soupirai de soulagement, ils étaient venus. Je vis les balles à mi hauteur immobiles tandis que deux éclairs rouges traversèrent mon brouillard. "c'est bon il est en sécurité". Un déchainement de grondement et de cris se fit alors entendre. Face à une bande d'X-men sur-entrainés, les soldats ne firent pas le poids.  Certains s'enfuirent notamment le colonel, beaucoup moururent. Je dissipai mon brouillard, les balles gisaient au sol. Un sourire complice à mon amie et tout fut dit. Nous réconfortâmes les habitants qui furent vraiment reconnaissants. Une vieille nous invitâmes à passer quelques jours pour nous remercier. Mes amis refusèrent avec gentillesse mais je restai. Je voulais en savoir plus sur cet homme. Le village reprit son train train rapidement, mais dès que j'abordai le sujet de cet homme les visages se fermaient et les langues se taisaient. Qui était donc cet homme et quel "pouvoir" avait il pour faire aussi peur ?
Je finis par avoir la réponse d'un coté j'aurais mieux fait de ne pas insister.
La vieille femme habitait une belle demeure, plutôt luxueuse pour ici. Elle m'apprit que le village était dirigé par les femmes et qu'elle en était le chef. Elle était belle malgré son age ; des yeux bleus pétillants et sages, des cheveux blancs. J'avais la désagréable impression que j'aurais du la (re)connaitre. Lorsque je lui posai la question elle éluda, elle me cachait quelque chose c'était certain.
Un soir elle finit par (tout) me raconter. J'avais bien vu que son comportement avait changé depuis deux trois jours. Elle se montrait encore plus amicale, bien qu'un peu sur la réserve comme si elle craignait une réaction négative de ma part. Nous étions assises à bavarder lorsqu'elle posa une boite sur mes genoux.
Je la regardai avec curiosité et elle me pressa de l'ouvrir. Il y avait un paquet de lettres attachés par un ruban rose, un certain nombre de photo, une mèche de cheveux et quelques bijoux. Des larmes étaient apparues au coin de ses yeux. Je pris les lettres avec précaution et dénouai le ruban. Une photo glissa. Je la rattrapai : elle représentait un jeune couple souriant. La femme aux yeux bleus et longs cheveux blancs avait un tout petit bébé dans les bras. Un sapin paré de décorations indiquait la période de noël. Ma main se mit à trembler, je retournai le cliché, une date  y était inscrite : 22 décembre 1983. A mon tour je sentis mes yeux se remplir de larme. Je n'osais regarder la vieille femme et refusais de me laisser aller à un espoir peut être vain. (La mort de mes parents m'avait bien sur causer un choc étant enfant mais depuis que j'avais rencontré le professeur Xavier et avait rejoint les X-men, ils étaient devenus ma famille. Je n'avais d'ailleurs jamais chercher à retrouver ma famille biologique.) Je pris la première lettre, elle portait la meme date que la photo. (Ca me fait penser qu'elle doit être quelque part toujours dans la boite dans ma chambre à l'Institut.) Je ne me souviens plus de la totalité du contenu et de toute façon c'est bien trop personnel. Mais les premières lignes … impossible que je les oublie. Je reconnus l'écriture un peu hachée. J'avais la meme.

"New York, 22 décembre 1983
Ma chère maman, je regrette que tu ne puisses pas venir voir notre petite princesse. Avec David nous avons décidé de l'appeler "Ororo", prénom qu'elle porte à merveille, c'est une vrai beauté. Bien sur tous les parents disent ça … Je te joins une série de photo, tu penses bien que David s'en donne à coeur joie. C'est un vrai papa poule mais il est tellement attendrissant."


alors que je continuais à lire la lettre, une main parcheminée se posa sur la mienne. Je relevai les yeux et nous tombâmes dans les bras l'une de l'autre en pleur. J'avais retrouvé ma grand-mère. Après ça nous passâmes le plus clair de notre temps ensemble. Elle me raconta toute mon histoire. Histoire que je retrouvais dans les nombreuses photo. Mon père adorait ça effectivement. Je me vis à chaque stade de ma vie ou presque. Dans les bras de mon père ou de ma mère mais aussi dans celle de ma grand-mère, de mes grand-mères devrais je plutôt dire, faisant mes premiers pas, au Caire … bref toute ma vie d'enfant.
Une photo fini par attire mon attention. Je devais avoir un an et demi, un jeune homme d'environ 17-18 ans me tenait par les mains essayant de guider mes premiers pas. Son visage était beau, il avait aussi les yeux bleus. Ses cheveux rasés ne me permettait pas de voir leur couleur. Il y avait quelque chose de dérangeant en lui. Même si ses lèvres étaient étirés sur un beau sourire, ses yeux étaient emplis de haine. Je pris une photo de ma mère et les comparai. Impossible de se tromper ils étaient de la meme famille. Je la retournai : mai 1984, Ororo et Shetani. C'était donc son nom. Je fixai toujours la photo. L'homme m'était vraiment très familier. Je l'avais déjà vu et dans ma vie d'adulte, récemment d'ailleurs. Sur la photo c'était un ado voir un tout jeune adulte. J'avais actuellement 26, donc il devait avoir la petite quarantaine. Il devait être un peu plus gros que sur la photo, je me figeai, le cliché se mit à glisser lentement de mes mains. Ce regard, ce regard plein de haine … non ce n'était pas possible. Abasourdie je levai les yeux sur ma grand-mère, elle semblait terrifiée, terrifiée et triste. Elle finit par tout me dire.
Cet homme était effectivement mon oncle, le frère de ma mère. Elle me raconta que dans sa tribu le pouvoir revient aux femmes et donc à ma mère, puis à moi. Ayant été écarté parce qu'il était un homme, il en avait conçu une grande rancœur qui s'était transformé en haine à ma naissance. Je soupirai comment pourrais je  en vouloir à ma grand-mère ce n'était pas de sa faute. Une question me brula cependant les lèvres, il fallait que je sache. Je la fixais tout en lui demandant "a t il quelque chose à voir avec la mort de mes parents?". J'y lus une telle souffrance que je regrettais de suite de lui avoir posé. Une gifle aurait fait le meme effet. Elle hocha la tête en signe de négation, je la crus. Mon séjour prit fin, j'avais une autre "mission" à finir.
Je retournais donc voir mon beau prince pour enfin lui donner ma réponse. J'appréhendais un peu. N'avait il pas changé d'avis ? Après tout je lui avais demandé un délais. Mais non, il m'attendait. Je crois qu'il m'aurait attendu tout la vie. Que peut demander de plus une femme ?

Après une brève discussion, nous avons donc décidé de nous marier à New York. Je sais bien que tous mes ami(e)s auraient fait le voyage mais il était quand même plus simple pour 3 personnes de se déplacer plutot que tout l'Institut. Car oui je considère aussi bien les autres X-men que les élèves comme ma famille et puis je voulais présenter mon prince au Professeur après tout il était mon mentor, mon père. J'appréhendais un peu la réaction de ma "fille". Ma volcanique rousse n'avait pas sa langue dans sa poche et même si elle avait fait de vrai progrès ses réactions étaient parfois un peu excessives. Je savais pouvoir compter sur Calie. J'aime beaucoup cette douce jeune fille et pas seulement parce qu'elle arrivait à contrôler ma Caity. Toutes les deux formaient une très belle équipe. J'en parlerais plus longuement mais Cait a été ma "vrai" première élève. Elle m'a apprit autant que j'ai pu lui apprendre. Jusqu'ici mon role au sein des X-men ou même de l'Institut  n'avait été qu'offensif. J'étais pour me battre, pour défendre. Le peu d'enseignement que je donnais était tourné vers les missions, les combats. C'est avec Cait que j'ai appris qu'il y pouvait y avoir autre chose, que je pouvais développer une vrai relation avec mes élèves, qu'ils n'étaient pas simplement de jeunes mutants à former. J'ai aussi appris à être mère avec elle et la patience. Et dieu sait que j'en ai eu besoin et surtout que j'en manquais - manque encore parfois.

Combien de fois ai je du m'isoler afin de ne pas disjoncter devant une xième provocation de sa part. Heureusement qu'il y avait la Salle des Dangers et que le Professeur lui, faisait preuve d'une tolérance et d'une patience sans borne à mon égard. Mais bon, les frasques passés de ma fille ne sont pas encore à l'ordre du jour.

Donc nous étions rentrés à l'Institut. Le Professeur était ravi de faire la connaissance de mon futur mari. Ils se sont entretenus longuement.
Le soir même je l'ai présenté à Cait. Elle le prit mieux que je ne le redoutais. Peut être parce que j'avais préparé son repas préféré ou plus certainement parce que nous n'étions que nous 4. J'avais bien sur invité Calie. Tant qu'à redouter le feu on prévoit l'extincteur. De plus il était dans l'ordre des choses pour moi que Cait serait mon témoin ainsi que mon amie Jean.

Je ne m'étendrais pas ici sur l’enterrement de ma vie de jeune fille. Si ce carnet tombe entre les mains de mes futurs enfants ils/elles seraient horrifé(e)s. N’empêche que nous nous sommes bien amusées.

Quand au mariage proprement dit ... Si ma demande fut un jour merveilleux mon mariage fut extraordinaire. Je ne me souviens pas de tout bien sur. Je sais que j'étais heureuse, tellement heureuse et surexcitée. Je suis surprise qu'il n'ait pas plu toute la  journée tellement j'avais du mal à me contrôler.
J'étais magnifique dans ma robe de mariée, ma grand-mère avait fait un travail formidable. Comme dans la plupart des mariages, la journée passe tellement vite que les souvenirs en sont flous. Je me rappelle de bribes par ci par là. Ma Caity belle comme un coeur pleurant comme une madeleine dans mes bras. Mon beau prince dans son smoking. La cérémonie a eu lieu à l'Institut qui avait été récuré de fond en comble pour l'occasion. Je me souviens des fleurs, des tonnes de fleurs partout naturelles et artificielles. Certaines de glace finement réalisées, d'autres vivantes comme de petites feux follets. Chacun de mes élèves et amis avaient tenu à participer avec ses moyens. Je n'oublierais jamais non plus cette merveilleuse chanson offerte par Nell, une jeune mutante à la voix envoutante. Le gâteau aussi avait été réalisé par eux. Un vrai chef d'oeuvre de crème. Exceptionnellement les enfants avaient eu droit à une coupe de champagne. Je sais que certain en avait profité mais c'était un jour de fête. Quand à moi j'étais sur un petit nuage. J'ai beaucoup dansé même avec Scott c'est pour te dire dans quel état d'euphorie j'étais.
Quoi ? J'aime bien Scott mais il est toujours un peu ... coincé.

Ah j'entends du bruit. Mon cher journal je vais te laisser. On se revoit bientôt.


Ororo pose son stylo et son journal puis se tourne vers les pas. Il est là. Nu. Si beau. Si tendre. Elle sent une vague de chaleur le long de sa colonne. Il lui tend les bras, elle s'y précipite. La nuit est finie mais ils s'en fichent. Ils sont mariés pour l'éternité. La porte se referme doucement sur eux.
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Message  Ororo Munroe Jeu 18 Fév - 11:55

Eté 2025 - Kenya

Début d'après midi il fait vraiment très chaud en Afrique même si le ciel est menaçant. Confortablement installée dans sa balancelle, Ororo profite de la légère brise qu'elle se crée. Son éternel thé brulant infuse doucement sur la petite table. Son odeur si puissante se mêle à celle des lions et de la savane. La pluie n'est pas loin, elle la sent. Les animaux aussi, ils sont nerveux. Ses yeux quittent son pays bien aimé pour se porter sur le carnet qu'elle a entre les mains. Cela fait des années qu'elle ne l'a pas ouvert. Par peur principalement. Et regret.
Regret d'un temps ancien dont elle a l'impression de ne pas avoir profité à sa juste valeur.
Regret d'amis aujourd'hui disparus.
Regret d'amour définitivement perdu.

Ils lui manquent, tous. T'Challa, le Professeur, Jean, et même cet idiot de Scott.
Bien sur il lui en reste. Ses filles Ashake et Caitlyn, Reiji, Johan ainsi que les jeunes mais ce n'est pas pareil. Cela ne sera jamais plus pareil.
Elle est une relique du passé.
Elle se souvient d'une chose qu'elle aimait dire et redire à ses élèves qui doutaient. Une chose qu'elle avait dit à Caity :


"il y a une chose que vous devez savoir. L'Institut, les X-men, qui se souviendra des individus dans 10 ans, dans 50 ans, dans 100 ans. Aujourd'hui qui se souvient encore des fondateurs. Ce ne sont que des noms, des gens qui passent. Des gens qui meurent. L'Institut, les X-men ce n'est pas ces noms, ce n'est pas Graymalkin Lane, ce n'est pas New york et ce n'est meme pas les USA. L'Institut, les X-men sont partout. Partout ou NOUS décidons d'etre. Partout ou NOUS décidons de protéger. Partout ou NOUS décidons d'enseigner. Partout ou NOUS décidons d'agir. Chacun d'entre nous, tous autant que nous sommes. Personne vous entendez personne ne détient ni ne détiendra les X-men et l'Institut meme pas le Professeur. "

Mais aujourd'hui elle en doutait. Bien sur l'Institut avait été reconstruit après sa destruction en 2014, ce n'était que des pierres et du bois. Bien sur l'Institut avait rouvert ses portes après le Big Day. Il avait un nouveau directeur, de nouveaux professeurs et de nouveaux élèves. Il en aurait toujours. Tous ne pouvaient pas ou ne voulaient pas venir à NH mais avec la mort du Professeur et de tant de X-men elle se demandait si l'esprit même, si l'essence des X-men perdureraient.
Aujourd'hui elle en doutait. Il suffisait de voir NH et ses magouilles politiques.
Le Professeur Xavier se serait retourné dans sa tombe s'il en avait eu une.
Lui qui prônait la tolérance et l'égalité mutant-humain. Lui qui s'était toujours battu pour cet idéale.
Aujourd'hui les mutants avaient leur ville, leur état mais à quoi leur servait il ? À flatter les égaux démesurés de  politiciens cupides. A montrer "la toute puissance" des mutants, à faire un étalage grotesque de leur pouvoir ... voilà ce qu'était entrain de devenir la belle et utopique NH.
Bien sur elle accueillait les humains mais si peu que s'en était risible.
New Heaven n'avait plus rien de paradisiaque. Elle s'était élevée sur les ruines fumantes de SF, elle s'était construite sur les corps brisés de millions d'humains mais elle n'était rien de plus qu'une nouvelle ville parmi tant d'autres.
"Les mutants étaient libres à NH. Ils n'avaient pas besoin de se cacher à NH" voilà ce qu'elle entendait lors de réunion. La belle affaire, de la poudre aux yeux. Non ils n'étaient pas libres, ils étaient juste parqués dans un zoo un peu plus vaste et bien clos. Et elle, elle participait jour après jour à cette mascarade. Elle faisait partie de "l'équipe" protectrice, allant même jusqu'à former des jeunes. Mais quelle vaste blague.

Ils avaient donné leur sang, ils avaient donné leur vie pour une utopie, un miroir aux alouettes. Un idéal auquel, elle refusait de renoncer. Certain la trouvait admirable et forte, elle, elle se trouvait stupide.


**Ororo arrête. Tu n'es pas stupide. Et ce n'est pas ton genre de s’apitoyer sur toi ainsi. Que t'arrive t il ?**

"Professeur ? Vous êtes là ?

Elle se lève d'un bon, le carnet tombe et s'ouvre. Les pages claquent dans le vent.

**bien sur que je suis là. Ou veux tu que je sois ? **

"mais ... vous ... vous êtes ...

**mort. Ororo n'as tu donc rien appris durant toutes ces années. Nos longues conversations n'ont elles été que de simples suites de mots ?**

L'africaine secoue la tête tandis que des larmes envahissent ses grands yeux bleus.

"Professeur je ..."

**Ororo mon corps est mort je te le concède mais je ne mourais définitivement que le jour ou plus personne ne se souviendra de moi. Ce qui n'est pas encore venu n'est ce pas ? **

Cette voix est si douce, si paternel.

"vous me manquez tant. Vous, Jean, Scott"

**Scott ?"

cette fois elle sent l'ironie gentiment moqueuse

"oui qui l'aurait cru hein ? "
**tu es bien plus atteinte que je ne l'aurais cru alors.**
"Professeur !!!! ça ce n'est pas très gentil"

mais elle ne peut s’empêcher de sourire. Que c'est bon de l'entendre de nouveau.

"Maman ? Tout ... va bien. A qui tu parles ?"

cette fois la voix est bien réelle et surtout inquiète, très inquiète. Lentement elle tourne la tête vers sa fille qui se tient devant elle.

"à personne ma chérie. À personne. Oui tout va bien. "sa voix se fait rêveuse. Pourquoi s'inquiète t elle ainsi ? Il a raison, le Professeur a toujours raison. Il n'est pas prêt de disparaitre.

"viens là mon coeur. Tu sais que je t'aime n'est ce pas ? Tu sais que je t'aimerais toujours.
- maman, tu me fais peur là. "

Ororo lui tend les bras avec un sourire "non ma chérie, tu n'as pas à avoir peur. Je suis là mon coeur. Tout va bien. Tout va vraiment bien. "

l'adolescente s'approche de sa mère avec quand même un peu de suspicion. Au passage elle ramasse le carnet.
"tu écrivais ?
- non je le relisais et je ... viens là."

la mère et la fille s'assoient cote à cote. "tu te souviens du Professeur Xavier et des X-men, Jean, Scott, Logan ?
- oui. J'étais petite mais je les ai pas oublié tu sais. "

Ashake se pelotonne contre sa mère et fait sa voix de gamine "raconte moi encore s'il te plait maman chérie"

Ororo caresse le doux visage de sa fille. Elle ressemble tellement à son père en cet instant. Elle en a hérité sa sensibilité et son intuition. Elle savait exactement que dire à sa mère au bon moment. Ororo l'embrasse.
Tout allait finalement bien. Tout irait finalement mieux.
Ororo ouvre son carnet et se met à lire.


Mon cher journal je t'ai un peu délaissé ces derniers temps et je m'en excuse mais ma vie est si trépidante. T'Challa et moi nous nous sommes installés à l'Institut. La chambre n'est pas très grande mais nous faisons avec. Je crois qu'il projète de faire construire. Je ne dis rien, je sais qu'il aura grand plaisir à m'en parler lui même quand il l'aura décidé. De toute façon je ne suis pas prête à partir d'ici même pour quelques km.
Mon mariage m'a changé. Je me suis lancée à fond dans l'enseignement délaissant un peu le terrain. Je ne suis plus seule maintenant je dois penser "nous" et plus "je". Ce n'est pas toujours facile j'ai parfois des "rechutes" (ce qui fait rire le Professeur).

Zut encore une fois j'ai oublié de mettre la date, comment peux tu t'y retrouver ...
Donc aujourd'hui nous sommes le 25 octobre 2009. oui toujours en 2009 quand même. Et encore une fois j'ai une merveilleuse nouvelle à t'annoncer : je suis enceinte.
Comment ça c'est rapide ? Non je ne trouve pas. Nous sommes quand même mariés depuis mars ... Bon tu veux savoir ou juste m'embêter ?
... ...
C'est bien ce que je pensais.
Nous sommes fin aout, les vacances sont presque finies et nous autres professeurs nous nous préparions déjà à la rentrée. Nouveaux élèves pour certains, meme classe pour d'autres mais toujours le meme programme et le meme but : aider les jeunes mutants.

Le Bal de fin d'année a été grandiose. Le discours du Professeur parfait et les jeunes relativement tranquilles.
Puis juillet T'Challa m'a annoncé qu'il restait définitivement à l'Institut. Il avait même déniché un petit boulot, c'està  dire qu'il s'occupait d'une partie de la comptabilité, de la recherche d'investisseurs et autres ... Il donnait même des cours de soutien en math et comptabilité. J'aime cet homme.

Même si l'Institut est en partie une école, c'est surtout un foyer pour de nombreux mutants, ce qui fait que même l'été il y a toujours des jeunes (et moins jeunes). J'étais volontaire pour assurer en juillet mais nous avions prévu de partir une bonne quinzaine de jours auprès de nos familles respectives en Afrique en Aout.

Même si nous nous étions vus en mars, ces vacances m'ont fait un bien fou. Retrouver l'Afrique c'est pas seulement revoir ma grand-mère ou mes beaux parents, c'est me retrouver moi. Mes racines. Retrouver cette odeur, cette chaleur, cette beauté animale.  Sans compter que le temps semble s'écouler plus lentement. Mais voilà toute bonne chose a une fin. Et septembre est quand même arrivé.
L'Institut n'a pas dérogé à la règle et au chaos de la rentrée scolaire. Les anciens profitaient outrageusement de leur ancienneté justement quand aux nouveaux ils étaient totalement perdus comme tous les nouveaux. Sauf que cette année je les voyais différemment. Je prenais le temps de parler avec chacun d'entre eux, avec les parents venus, les rassurant, les conseillant, et j'adorais ça. J'étais aussi dans mon élément. Surtout que comme l'année dernière, le Professeur avait reconduit mon poste de directrice adjointe conjointement avec Emma Frost.
Et chacun finit par prendre ses marques.

C'est le 22 septembre à 9h00 précise ( oui je me souviens même de l'heure) qu'une nouvelle fois ma vie allait prendre un tournant que je n'avais pas prévu. Enfin du moins pas si tot.
J'étais dans la minuscule salle de bain attenant à la chambre je comptais et recomptais les jours avec une certaine inquiétude. Je pensais m'être tromper, c'était impossible que cela arrive.
Bien sur nous en avions parlé mais .... bien sur j'en serais heureuse mais ...  mais c'était trop tot .. et ...
et j'ai paniqué : de petits éclairs ont commencé à apparaître sur mes mains. J'ai inspiré un grand coup histoire de me calmer. Si en plus je provoquais un orage ...
Je devais m'en assurer et trouver une pharmacie, mais nous étions dimanche cela n'allait pas être simple. Mais je savais ne pas pouvoir garder mon calme jusqu'au lendemain.
Je me suis habillée rapidement, T'Challa était déjà descendu chercher le petit dej. Le temps était maussade, et je me demandais si j'aurais le temps de faire un saut à NY et de revenir avant qu'il ne remonte.
Et non, j'ai pas eu le temps. La porte s'était ouverte. Un plateau dans les mains, un grand sourire aux lèvres T'Challa m'avait regarder avec amour et un peu de surprise mélanger à un soupçon de déception. Il voulait me faire une surprise et c'était raté.

 "déjà levée ... " a t il dit avant de poser le plateau puis de me rejoindre à la fenêtre. Se méprenant sur mes pensées, il m'a enlacé et embrassé"pas grave pour le temps, on restera ici"

Je l'ai regardé, ses yeux pétillaient. Je me doutais ce à quoi il pensait. Il était si gentil et prévenant. J'aimais ça. Malheureusement je n'étais pas d'humeur pour le badinage et encore moins pour les jeux sexuels aux quels il pensait. Je l'ai envoyé un peu bouler le pauvre. Je sais je ne suis pas toujours facile ni diplomate.
"j'ai .. j'ai juste un truc à faire avant.
 - tout va bien? Il était inquiet mon pauvre amour.
- oui, oui ne t'inquiète pas. "

Je lui avais caressé la joue avant de l'embrasser, je n'aimais pas lui mentir mais j'avais besoin d'un peu de temps et surtout de réfléchir.
J'ai refermé doucement la porte sous son regard perplexe.
Je n'avais pas le temps. Je DEVAIS être à New York rapidement. Je pouvais être à New York en un instant. Un vent violent s'éleva autour de moi et je me suis envolée littéralement pour la ville. C'était stupide et risqué mais je n'avais pas le temps de réfléchir. Je connaissais parfaitement NY pour savoir ou me poser le plus discrètement possible. Maintenant je devais trouver une pharmacie. Je me suis dirigée vers le centre touristique qui malgré l'heure matinale était déjà en pleine effervescence. Dans une des nombreuses galeries qui préparaient déjà Noel je finis par dénicher mon bonheur. J'en pris meme deux pour être bien sur. Je savais que ce n'était pas fiable à 100% et je ne voulais aucune surprise bonne ou moins bonne.
L'aller-retour ne m'avait meme pas pris 30 minutes. Je m'étais dirigée directement vers la cuisine ou j'avais pris une grande bouteille d'eau. Puis j'étais allée dans les toilettes des parties communes des filles, bien plus près que ma chambre.
Je trépignais d'impatience, faisant les 100 pas le temps que mon corps assimile les 1,5 L d'eau que je venais de m'enfiler. Je savais qu'en suite j'en aurais encore pour au moins 5 minutes voir 10 afin de m'assurer de ce que je lirais. Je ne sais pas comment j'ai fait pour ne pas devenir dingue.

J'ai toujours été claustrophobe et ce matin là j'avais cette impression d'être enfermée dans mon propre corps. Un cauchemar. Mais pour quel résultat ...

9h30, les filles commençaient à se lever et me regardaient plutôt intriguées. La plupart me connaissait bien sur et se demandait ce que je faisais là.

10h les effets de l'eau se faisaient enfin sentir. J'allais être fixée. Suivant les indications de la notice je fis exactement ce qui était marqué. Mes mains tremblaient.
Encore 5 minutes. 5 longues, très longues minutes.
Des millions de question ... aucune réponse... quel sentiment .. la joie ...  la peur ... le sentiment d'irresponsabilité ou au contraire l'espoir ...
je n’arrêtais pas de regarder ma montre, égrenant même les secondes .. lentes, très lentes ...

10H15 j'étais remontée à mon bureau. Assise dans mon fauteuil je mordillais pensivement un croissant. Le thé fumait doucement dans ma tasse. Le résultat avait été sans appel, les deux tests donnaient la meme réponse, une chance  mais cette réponse me faisait peur. Je ne savais pas à qui en parler. À T'Challa c'était trop tot meme si j'allais devoir le mettre rapidement au courant. A Emma, hum ... même si nous partagions le poste de directrice adjointe nous n'étions pas vraiment amie.
Il y avait bien ma Caity mais je ne suis pas sur qu'elle allait bien le prendre. Calie était exclue d'office car je savais qu'elle en parlerait à Cait et je voulais le lui annoncer personnellement.
Il n'y avait que Jean ou le Professeur mais j'avoue qu'à ce moment c'est d'une présence féminine que je souhaitais. Et puis Jean était déjà maman. Ça m'ennuyait bien sur d'aller un dimanche matin la déranger mais Jean ne m'en tiendrait pas rigueur et j'avais eu raison. Non seulement elle m'accueillit à bras ouverts (bon Scott n'était pas là ce qui me facilitait la tache) mais elle sut immédiatement quoi me dire. Elle me rassura jusqu'à ce que son diable de fille se réveille et saute sur le lit où nous nous étions assises. C'était une adolescente pleine de vie et superbe. Une chance qu'elle ressemblait physiquement à sa mère et non à son père. Jean m'avait confié ses inquiétudes lorsque les pouvoirs de Rachel s'étaient manifestés. Ils étaient si puissants. Mais la fillette l'avait accepté sans trop de soucis. Ayant toujours vécue à l'Institut au milieu des mutants elle n'avait eu aucune difficulté d'adaptation.
J'espérais que mon fils ou ma fille aurait la même chance.
Nous avons déjeuné ensemble. Toutes les 3, entre filles. Je n'étais pas sur de pouvoir éviter mon mari toute la journée mais curieusement ce fut le cas. Peut être avait il senti mon besoin ou plutot je pense que le Professeur le lui a demandé. A lui je ne peux rien lui cacher.
Une semaine s'est écoulé et je n'avais toujours rien dit à mon mari. Il se montrait de plus en plus préoccupé voir soupçonneux. Quel homme ne l'était pas quand sa femme se levait violemment du lit pour aller vomir dans les toilettes. En plus il connaissait parfaitement mon corps et savait que je n'étais pas du genre à prendre du poids meme si je ne faisais pas plus attention que ça. Mais il patientait. Il attendrait que je sois prête à lui dire et redoublait d'attention. Il me connaissait si bien. Mon cher prince.

On était donc le 28 septembre. J'avais décidé que nous irions manger à l'extérieur dans une petite brasserie que nous avions découvert et que j'affectionnais. La nourriture était simple mais excellente. "De la cuisine de grand mère" comme aimait à le répéter la plantureuse patronne.
Nous attendions les apéritifs, sans alcool bien sur pour moi. Depuis mon réveil je me répétais mentalement le petit discours que j'allais lui sortir. Les boissons sont arrivées, servies par une jeune fille aux yeux de biche que je savais être une mutante. C'était aussi pour cela que j'aimais cet endroit.
J'ai avalé une gorgée de mon cocktail pour me donner contenance et quand j'ouvris la bouche j'ai remarqué le petit sourire narquois et les yeux brillants de mon mari.
"tu es au courant" je ne pus m'empêcher de lui dire. J'étais à la fois un peu mécontente qu'il m'ait laissé me dépatouiller et heureuse que finalement il soit au courant.
"mais comment ?"

Appréciant mon embarra (il aimait bien me surprendre fragile ... Les hommes !!!), il m'a répondu de sa belle voix grave : "chérie cela fait maintenant plus de 12 ans que nous sommes ensemble et même si nous ne sommes mariés que depuis quelques mois, je connais les mécanismes du corps féminin tu sais, surtout du tien ... (j'ai rougit comme une collégienne) et je sais compter"
Le traitre. Je lui ai sourit tendrement avant d’être de nouveau envahi par l'inquiétude. En voudrait il ?
Trouverait il que c'était une mauvaise idée ? Accepterait il un enfant mutant ?
Si c'était un garçon et qu'il voulait une fille ... ou l'inverse d'ailleurs.
Moi je m'en fichais mais lui.
La panique commençait à m'envahir, et je savais (lui aussi d'ailleurs) où cela pouvait m'emmener.
Alors il me prit la main, plongea ses grands yeux dans les miens et me dit :
"je veux cet enfant et peut importe que ce soit un garçon ou une fille. Peut importe qu'il soit mutant ou pas ... je l'aimerais car il/elle sera notre enfant. À tous les 2. Ce bébé sera le meilleurs de nous. Il sera la preuve de notre amour. Et tu seras une bonne mère mon amour. Je t'ai observé avec tes jeunes élèves et avec Cait. Tout n'était pas facile bien sur mais tu t'en es très bien sortie. Et si tu fais des erreurs je serais là. On est deux dans l'histoire je te rappelle."

je lui avais sourit. Il avait balayé mes inquiétudes.  Il était si confiant, si sur de lui et de moi. T'Challa avançait dans la vie tranquillement et calmement, un pas après l'autre, gérant et aplatissant les difficultés les unes après les autres. Il ne se prenait pas la tête, il vivait simplement. Parfois je le comparais à une montagne, ou à un éléphant si puissant qu'il ne craignait rien ou presque. C'était agréable, vraiment agréable. J'avais beaucoup de chance et j'en étais parfaitement consciente.
Il a reprit toujours aussi serein
 "Cait est au courant ?
- non pas encore mais Jean. C'est mon amie.
 - le Professeur ?
- je ne lui ai rien dit mais ..
 - tu penses qu'il le sait
- oui "

La serveuse était revenue avec les plats interrompant notre conversation. Le diner s'était déroulé dans un bonheur parfait, la conversation roulant principalement sur le futur petit être. J'étais heureuse et cela se voyait. En cet instant plus rien n'avait d'importance.


Ororo lève les yeux vers sa fille qui lui sourit. "papa te connaissait si bien." oui son cher prince la connaissait bien. Ashake laisse un bref moment de répits à sa mère avant de poursuivre avec l’impatience de ses 15 ans. "tu continues maman s'il te plait." et de nouveau ce sourire qui faisait fondre le coeur maternel de la redoutable X-men.

Mercredi 3 octobre 15h 30, cabinet médical de New York. -mais non je n'ai pas emmené mon carnet voyons -
je profitais de ne pas avoir cours car aujourd'hui était un jour spécial, vraiment très spécial. Malgré le froid New yorkais, T'Challa et moi marchions tranquillement dans les rue. Emmitouflé dans un long manteau noir, il avait un bras passé autour de mes épaules. Nos regards se sont croisés et un sourire de connivence est apparut sur nos visage. Je n'avais pas froid meme si je m'étais vêtue chaudement.
"Cabinet du Docteur Chen" indiquait la plaque apposée sur le mur. j'avais froncé les sourcils ce n'était pas le nom que j'avais inscrit. J'ai donc vérifié l'adresse, c'était pourtant la bonne. T'Challa lui n'était pas plus inquiet que ça. D'un caractère affable, il prenait la vie avec beaucoup de calme et de philosophie. Et comme il me disait souvent "il faut bien ça quand on est marié à la tornade".
Nous avons donc fini par pénétrer dans la bâtisse, le décors moderne, les murs d'un blanc cassé étaient une vrai surprise. La salle d'attente était agréable malgré sa petitesse. Il n'y avait personne. Nous nous sommes assis et je me suis mise à examiner les lieux.
Au bout d'à peine 5 minutes une voix se fit entendre, jeune, fraiche et rassurante. Une porte se ferma et une jeune femme aux pommettes hautes et aux cheveux noirs trahissant ses origines asiatiques apparut avec un grand sourire. Je l'ai fixé, légèrement mécontente. Il faut dire que je ne m'attendais pas à voir une si jeune docteur. J'avais pourtant pris soin de me renseigner, le docteur, ou plutôt la docteur (car il n'était pas question de voir un homme) devait être une femme d'age mûre, tellement mûre qu'elle avait pris sa retraite il y avait maintenant 4 mois.


"maman !!! t'exagère toi qui m'a toujours appris à ne pas juger sur les apparences." Ash est un peu choquée par l'attitude de sa mère.
"tu as raison ma chérie mais à cette époque je vivais une chose tellement merveilleuse et j'avais si peur. Tu verras quand cela sera ton tour"
Ash fait une légère grimace de dégoût. Les enfants ce n'était pas pour tout de suite. Déjà il lui fallait un petit copain et entre sa mère et sa soeur, être qui elle était n'était pas toujours très facile pour l'adolescente.

J'ai senti une légère pression sur sa main T'Challa était toujours aussi calme et sur de lui. Il s'en fichait que la docteur soit jeune. Après nous avoir poliment salué, la jeune docteur nous invita dans son cabinet aussi moderne mais dont les murs étaient peints de couleurs douces et agréables. Dans un coin, des jouets pour enfants, des livres ...

Professionnelle mais pas indifférente, la docteur Chen a prit son bloc et a commencé à poser des questions. J'ai tout de suite aimer son sérieux. Nous lui avons répondu puis elle m'a fait un examen attentif et une échographie qui confirma les résultats des tests : j'étais bien enceinte.

Avec gentillesse, elle m'a expliqué tout le mécanisme de la grossesse, ainsi que tout ce qu'il fallait et surtout ne pas faire. Je n'ai pas put m'empêcher de grimacer lorsque la docteur me parla des changements d'humeur cela n'allait pas être simple avec mes pouvoir. D'ailleurs celui-ci allait il se modifier ?  j'allais devoir redoubler de vigilance.
Par contre je ne pouvais pas lui en parler, c'était un sujet bien trop délicat qui provoqua un début de panique et faillit dégénérer lorsque la docteur m'informa de la nécessite d'une prise de sang. Il était impensable bien sur que je donne mon sang. J'ai fondu en larme sous le regard compatissant et compréhensif de la jeune femme et de mon mari. La docteur m'a simplement tendu une boite de mouchoirs et T'Challa lui expliqua tranquillement que l'examen sanguin serait fait par un labo privé de notre connaissance.

Je ne sais pas si la docteur se doutait de quelque chose ou bien si elle était habituée mais toujours est il qu'elle n'insista pas sauf pour avoir les résultats dont elle avait besoin. Elle nous demanda cependant si nous nous droguions ou nous étions drogués ou si l'un ou l'autre avait une maladie quelconque. Aucun de nous ne fut dupe sur la maladie recherchée mais nous préférions ça que de lui dire que j'étais une mutante.
Et là je me suis dit que par la suite j'irais voir plutot les médecins de l'Institut une fois qu'il sera évident que j'étais enceinte et sans transition je me suis mise à rire en imaginant la tête des médecins humains si un orage ou une tornade apparaissait dans la salle d'accouchement.  
"les hormones"  avait dit sobrement la docteur face au regard quand meme un peu intrigué de T'Challa.

Octobre avait été difficile et délicat pour moi malgré le soutien inconditionnel de mon mari. Je m'efforçais au maximum de contrôler mes humeurs, mais j'étais sujette à des crises de larmes qui ne s'expliquaient pas , sans parler des nausées. Je balançais déjà entre fringale et vomissement ce qui était gênant en cours.
J'avais aussi espacé mes visites chez le Professeur et je n'avais toujours rien dit à Caitlyn. Je ne savais comment gérer tout ça. Plusieurs fois, les nerfs à vif je m'étais réfugiée dans la salle des dangers pour pleurer et provoquer de violents orages. Emma me tournait autour mais sans rien me demander. Scott et Logan m'exaspéraient au plus haut point avec leurs regards de mec. Seule Jean trouvait grâce à mes yeux. Avec une infinie patience elle me supportait, me rassurait, et même me grondait quand j'allais trop loin.
Mais je me posais sans cesse la question de savoir si c'était bien raisonnable et à chaque fois la réponse était non. Cependant je le voulais tellement ce petit être. Je l'aimais déjà tellement.  
Ce balancement continuel était un supplice pour moi qui aimais que les choses soient bien claires et nettes.
Déjà avoir un enfant n'était pas simple, alors savoir que j'allais mettre au monde un probable futur mutant ...
Surtout que je n'avais aucun moyen de savoir à l'avance si l'enfant allait ou non avoir le gène X . Il y avait 50 % de chance ou de malchance. De toute façon je savais parfaitement que meme un couple de non-mutant pouvait mettre au monde un mutant sauf qu'ils n'en seraient pas conscient avant au moins les 10-12 ans de l'enfant pour la plupart.
Mais était ce mieux ? Moi au moins je saurais le/la préparer, il/elle grandirait à l'Institut, entouré(e) d'autres enfants mutants et de parent (d'une mère) mutante, d'une soeur mutante.

{Oui mais si il/elle ne l'est pas } me murmurait l'autre petite voix, celle "humaine" . Bien sur il/elle apprendrait la tolérance vis à vis des mutants mais l'acceptera t il/elle ? et aura t il/elle une scolarité "humaine" ou bien restera t il/elle à l'Institut ?
Toutes ses questions me rendaient folle. Et pourtant je voyais Rachel grandir à moins que justement je voyais Rachel grandir et son pouvoir avec. Jean et Scott géraient mais ils étaient deux, deux mutants. Alors que moi ...
Je n'osais pas en parler à T'Challa jusqu'à ce qu'il m'oblige à le faire. Invariablement, il me répondait la meme chose, de ne pas m’inquiéter, que tout irait bien et que de toute façon cet enfant serait élevé dans le plus grand amour.
Selon le soir ou plutot la journée que j'avais eu, je me retenais pour ne pas le mordre ou bien je me blottissais dans ses bras et l'embrassais fougueusement.

J'avais aussi fini par me rendre à l'infirmerie pour le test sanguin. L'infirmière en chef m'avait patiemment écouté et pris en compte mes .. "menaces". En fait ce n'était pas vraiment des menaces plutot une supplique surtout que j'avais du les interrompre suite à un besoin irrépressible d'aller aux toilettes.
Les tests avaient donc été faits dans la plus grande discrétion et les résultats demandés avait été fournis à ma docteur. Aucune mention du gène X n'apparaissait bien évidement et rien non plus dans les archives médicales de l'Institut. Il y avait quand meme un avantage à être un X-men ...

Et puis nous avons commencé à chercher des prénoms, hésitant et nous chamaillant entre un prénom d'origine africaine ou bien américaine pour finalement choisir Sian pour un garçon, dérivé de S'yan, un oncle de T'Challa et Ashake qui était une de mes ancêtres pour une fille.


"et bien pauvre papa. Il lui en a fallu de la patience. " Ashake se met à rire. C'est le plus beau son pour Ororo "oh oui. Ton père était un saint. Il avait une patience à toute épreuve mais tu vois curieusement je n'ai jamais rien pu lui refuser. Quand il voulait quelque chose il gagnait toujours. "

Ash soupire "j'aimerais vraiment un jour rencontrer un garçon comme lui.
- ça viendra mon coeur. Ca viendra. Ne soit pas si pressée.
- t'inquiètes pas maman. T'es tranquille encore pour un moment. "

Ororo regarde sa fille. Elle ne sait si elle doit en être soulagée ou pas. Ses pensées volent vers Caitlyn et sa petite Jade. Oui finalement elle est soulagée que sa fille ne fréquente personne pour l'instant. Elle a bien le temps.
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Message  Ororo Munroe Sam 20 Fév - 10:48

Eté 2025 - Kenya

Il s'est mis à pleuvoir avec force, la mère et la fille ont du rentrer dans la maison. Elles ont écouté un moment le bruit des goutes. Au loin les félins rugissent. Elles ont passé l'après midi à cuisiner et à bavarder. La pluie a cessé, Pachy est venu trempé, rigolant de toute sa jeune naïveté. Il propose une sortie à sa "soeur". Ororo les regarde avec une certaine nostalgie. Ils sont beaux tous les deux. Elle les regarde un bon moment avant de se retrouver sur le canapé, de nouveau le carnet entre les mains. Ses yeux sont attirés par des photo. Celle de leur mariage qui trône en grand sur le mur. Celle du mariage de Caitlyn et Calie. Une de T'Challa tenant un tout petit bébé dans les bras. Ainsi qu'un pêle-mêle qui porte vraiment bien son nom. Revient bien sur Ashake à tout age. Caitlyn et Calie. Caitlyn et Ash, Calie et Ash. Caitlyn (bien plus triste) avec Jade. Plusieurs de Jade et Ashake, parfois avec Sanzo, le fils de Reiji. Une photo de toute sa famille étendue qu'elle avait eu bien grand mal à prendre. Elle en a gardé une de la famille Grey-Sumers. Des X-men avec le Professeur. Une de Caitlyn et elle même qu'elle a fait dupliquer et qui trône aussi sur son bureau du X-Center. Elle soupire avec nostalgie. Cela fait maintenant 10 ans mais elle a l'impression de ne plus avoir vécu depuis.

Cette fois mon pauvre journal je t'ai négligé bien trop longtemps. Une chance que tu ne m'en veuilles pas.

J'ai fini par annoncer la nouvelle à Caitlyn et finalement c'était idiot de ma part de m'inquiéter autant. J'avais quand même attendu peut être un peu trop longtemps mais je voulais être sur. Sa réaction m'a soulagé, elle était ravie. Vraiment contente pour moi. Elle m'a même taquiné en me disant qu'elle pourrait lui apprendre plein de choses (sous entendu : bêtises). Nous sommes tombées dans les bras de l'une et l'autre en pleurs.
J'ai de la chance, vraiment. Avoir toutes ces personnes autour de moi est tellement agréable, tellement réconfortant.
Novembre s'est écoulé tranquillement. Mes sautes d'humeur étaient maintenant connues et la raison aussi. C'était plus facile pour moi . Puis un soir T'Challa est rentré de très mauvaise humeur. Je crois que je ne l'avais jamais vu comme ça. J'ai eu beau lui demandé ce qui n'allait pas, il refusait de me répondre. Boudant dans son coin comme un gosse. J'étais inquiète, triste et même effrayée. Qu'avais je donc fait ?
Je n'ai eu la réponse qu'une bonne semaine plus tard. Lui et Scott avaient eu une dispute.
Scott et moi avons toujours eu des rapports conflictuels. J'aime bien Scott en tant que X-men. C'est un excellent guerrier, un très bon tacticien et leader mais c'est aussi un fonceur. Un peu trop. Comme Logan d'ailleurs mais lui a en plus un charisme naturelle et il sait (parfois) se remettre en question. Il sait aussi écouter ce que Scott ne fait pas forcément, se réfugiant le plus souvent dans une dignité outragée, ce qui bien sur m'exaspère au plus haut point. Scott est un petit garçon trop vite grandit. Il est du genre : moi Tarzan toi Jane. Je me demande d'ailleurs comment sa Jean peut le supporter. Il doit avoir des qualités cachées. En tout cas elle a plus de patience que moi c'est sur.
Enfin cette dispute je n'ai su le fin mot de l'histoire que par Jean. En gros, Scott avait demandé au Professeur de prendre ma place de leader des X durant ma grossesse (voir même après), ce qui lui fut refusé. Du coup, il s'est énervé, a voulu m'en parler mais s'est heurté à mon mari. Une chance pour lui - Scott je veux dire. Je crois que dans mon état je l'aurais démoli. T'Challa lui a fait remarquer que je n'étais ni malade ni mourante, juste enceinte, ce qui l'a énervé encore plus. Ils en sont même venus aux mains, de vrais gosses. C'est Jean qui les a séparé et menacé des pires représailles si l'un ou l'autre avait l'audace de m’embêter avec cette histoire. Jean ensuite est allée voir Cait  pour qu'elle "raisonne" mon mari tandis qu'elle s'occupait du sien.
Je ne sais pas ce que l'une et l'autre leur ont dit mais j'ai reçu deux magnifiques bouquets de fleurs avec un mot d'excuses. Excuses dont je ne savais pas encore le pourquoi.
J'ai fini par avoir une discussion avec Scott et le Professeur. Bien sur je tenais à mon rôle (plus que réellement mon poste) de leader X mais c'est justement parce que j'y tenais que j'étais bien consciente que je ne pourrais pas l'assurer pendant au moins 1 an. Scott fut donc nommé leader adjoint. C'était mieux que rien.

Et puis ce fut décembre. Nous avons passé un Noel tranquille au sein de l'Institut. La tempête ayant obligée les aéroports à fermer nous n'avons pas pu nous rendre en Afrique. D'ailleurs personne n'avait vraiment pu partir. C'est donc en famille, notre drôle de famille que nous avons dîné et échangé les cadeaux.


Une larme coule sur sa joue. Elle se fait du mal, elle le sait bien mais elle ne peut s'en empêcher. C'est comme un bouton que l'on arrête pas de gratter. Tous ces souvenirs, SES souvenirs ils sont là dans ce petit carnet noir. Des mots si vivants, si tangibles. Des mots d'amour, d'espoir mais aussi de tristesse. Elle renifle comme une petite fille. Caitlyn aurait rigolé de la voir si peu distinguée. Elle a un triste sourire, sa pauvre Caity. Elle aussi a souffert, tellement souffert et souffre encore. Elle le cache mais Ororo le sait, le sent mais ne peut rien y faire. Caity et Calie ... ces deux là s'aimaient tellement. Elles vivaient l'une pour l'autre. Tout comme T'Challa et elle. Tout comme Jean et Scott.
Parfois elle se disait que eux avaient eu de la chance de mourir ensemble avec leur fille. Aucun n'était resté, pleurant sur les autres. Comme elle. Comme Cait. Elle s'essuie les yeux, elle se mouche et reprend sa lecture. Seule avec ses souvenirs. Seule avec ses ami(e)s d'autrefois. Seule avec une joie disparue.


Mi janvier, je ne tenais plus en place. J'avais envie d'air, j'avais besoin d'air. J'ai donc proposé à Cait une sortie mère-fille, rien que elle et moi.

Il neigeait bien sur en ce début janvier mais cela ne nous empêchait pas de braver le froid bras dessus dessous, ni de rigoler comme deux collégiennes, emmitouflées dans de chaud manteau.
Caity râlait, elle détestait la neige. Elle n'arrêtait pas de me répéter que l'Institut devrait se déplacer à SF éventuellement à Miami. Je n'ai pas pu m'empêcher de rire quand elle a suggéré que si elle avait une envie pressante son pipi gèlerait. Elle était comme ça ma tendre Caity. Spontanée et vive. Un vrai feu follet.

Elle avait insisté pour conduire et m'avait assommé avec le résumé de Star Wars, la nécessité absolue de préserver les castors et de les placer comme espèce protégée, et demander sérieusement si se cotiser pour offrir une perruque à Charles pour son je-sais-pas-combientième anniversaire était une chouette idée. J'ai du pincer les lèvres à ce moment. Mon humour était parfois un peu ... limite je dirais, coincé disaient les autres. Mais bon elle arrivait à m'arracher quelques sourires discrets et puis, avec elle, ici et maintenant, il devenait bien inutile de se montrer autoritaire et coincée.

Enfin le centre commercial, il était plein à craquer de familles, de femmes houspillant leur progéniture, d'ado désœuvrés, de jeunes couples admirant les vitrines.
Il faisait bon, meilleurs que dehors. Je défit mon écharpe avant de secouer rapidement la tête tout en souriant à ma fille. J'avais de la neige plein les cheveux.

Caitlyn elle n’avait pas véritablement de tenue d’hivers à part deux gros pulls passés l’un au-dessus de l’autre, une bonnet vert qui la faisait ressembler à une connerie de lutin (fort possible que ça en soit un de noël en plus, elle ne savait plus où elle l’avait chipé), une écharpe rose qui lui servait de cache nez (qui était tout rouge au bout, le nez…pas l’écharpe), un long manteau beige (bien trop léger). Elle n'arrêtait pas de répéter qu'elle ressemblait à un animal exotique multicolore, ce qui d’ailleurs m'avait fait lever les yeux au ciel en la voyant arriver. Malgré tous mes conseils et ceux de Calie elle n'arrivait toujours pas à coordonner les couleurs mais je l'aimais quand même, et tel qu'elle était. (oui bon bien sur que ça m'aurait plu qu'elle soit un peu plus distinguée mais je ne désespérais pas).

Nous nous sommes dirigées vers le plan. je ne connaissais pas vraiment le Manhattan Mall situé en plein coeur de Manhattan.
S'étendant sur une immense surface, il s'élevait sur plusieurs étages reliés par des escalators et des ascenseurs. De grandes boutiques de luxe côtoyait des magasins de jeux vidéo. Des bijoutiers, des fast food. Malgré le luxe, il y régnait une ambiance plutôt bon-enfant. Je ne pouvais s’empêcher de suivre des yeux des jeunes mamans, leurs bambins au cou ou dans des poussettes ultra perfectionnées.
Toutes les couleurs se mélangeaient, toutes les ethnies, toutes les catégories socio-professionnelles. Le centre commercial était vraiment un petit monde à lui tout seul. Un va et vient de gens passait, repartait, s'informait, se bousculait parfois, s'excusait, riait, s'amusait. Des bribes de musique parvenaient aux oreilles entre deux pub ou annonces publicitaires.

Des jeunes étudiantes distribuaient prospectus ou produits histoire d'attirer et de gagner quelques dollars. Des vendeuses ou vendeurs s'affairaient. Des agents d'entretien vidaient telle ou telle poubelle, ramassait un papier. Des hommes sobrement vêtus, une oreillette bien fixée faisaient les 100 pas, s'assurant qu'il n'y avait aucun problème.
Toute une vie dans cette fourmilière humaine qu'était un centre commercial.

Faire les magasins avec ma fille adoptive était un moment de pur bonheur pour moi. J'avais déjà acheté beaucoup de choses pour la futur (et oui je savais qu'il s'agissait d'une petite fille) qui s'agitait dans mon ventre mais choisir avec Cait donnait une autre valeur aux objets. Il y avait tant de jolies choses aux couleurs si douces et puis nous méritions bien un moment rien qu'à nous loin de l'Institut. Nous parlions de tout et de rien. Caity me taquinait sur mon style vestimentaire qu'elle jugeait un peu stricte et me fit rougir (oui oui) en me parlant de "déguisement". Mais ou avait-elle appris tout ça ? Je savais qu'elle avait eu une vie disons agitée avant de se retrouver enceinte et que je la récupère à l'Institut mais quand même.
Je crois qu'il y a certaines choses qu'une mère ne doit pas savoir. Enfin ... au moins je serais préparée avec ma futur petite. J'espère simplement que Cait ne va pas en "profiter". Je pense qu'elles n'ont pas fini de me faire tourner en bourrique toutes les deux.
Tout en discutant passé et futur, je lui avais prit le bras avant de nous diriger vers les escalators, il était hors de question que je prenne l’ascenseur. Elle m'avait regardé à son tour avec sérieux et répondu avec le même sérieux.
Ses origines à elle je les connaissais nous en avions déjà parlé au début de notre rencontre quand je l'avais prise sous mon aile. Elle était si fragile et perdue. Son bébé était mort (c'est d'ailleurs pour cela que j'avais peur de lui dire que j'étais enceinte). Elle était si seule et si rebelle. Alors aujourd'hui je suis tellement fière d'elle, de la jeune et belle femme qu'elle est devenue. Ma main caresse ses cheveux de feu. J'ai toujours aimé sa couleur rousse.


Par contre j’adorais passé mon temps dans les parcs, couchée dans l’herbe à écouter de la zique ou à rêvasser en jouant avec les nuages. Vous saviez qu’à force de regarder le ciel dans toute sa profondeur, vous finissez par y voir les nuances de toutes les couleurs du monde ?…Sérieeeeux …je vous montrerais un jour c’est une question d’imaginaire, Jessie disait toujours « il n’y a pas de limites à ce qu’on peut faire, seulement celles que tu poses avec ton imagination ». J’y crois…Comme en Dieu, mais c’est plus compliqué.

Je me suis mise à rire. M'imaginant couchée dans l'herbe à regarder le ciel.
Oui finalement peut être qu'un jour nous le ferons.


"je parle comme une vieille mère. Bon une chance que je n'ai pas besoin de t'expliquer les dangers du sexe hum ... et sinon c'est quoi cette marque de vêtement, je ne connais pas. Et raconte moi pour les déguisements, tu crois que T'Challa aimerait ?"

Je lui avais demandé avec un regard un peu coquin, bien inhabituel pour moi. Mais après tout, pourquoi pas ?
(non je ne suis pas si rigide que cela). A son tour elle avait rit avant de poursuivre :


- Les dangers du sexe ? LOLEUH. J’aurais adoré vous voir vous embourber la dedans tiens ! Ces choses-là d’façon, on apprend sur le tas…

Sur le tas hein ? Je n'avais pas relevé je savais qu'elle me faisait marcher. Elle avait poursuivi coquine :

- Ah ah ! Je vous avais dit que votre grossesse boosterait votre libido ! Les déguisements ? Par le Sang du Christ ! gardez ça pour vous, hein ! arf !

Puis elle commença à m'expliquer le pourquoi du comment des déguisements. J'étais horrifiée ... Emma Frost je la savais "délurée" comme aurait dit ma grand-mère mais pas à ce point.
Devant mon trouble Cait partit dans un rire léger avant de se retourner au trois quart affichant un air ingénu et infiniment joueur. 


Sérieux ? Vous n’avez jamais essayé de faire l’amour en tenue de X ? C’est pas pratique mais c’est à faire ! Et dans le X Jet ? Et dans la salle de briefing ? Dans le bureau de la scolarité ? Et sur le bureau de Charles ? ..Hum…il…il n’a pas de pouvoir de psychométrie Charles ? Rassurez-moi ? ….J’vous jure ! Han ! Et avec une cape c’est encore plus…comme celle d’Exodus ! J’aurai bien aimé lui piquer, les capes c’est la mèga classe absolue !

Je me suis étranglée avant de bredouiller un "Caitlyn" bien pitoyable et de prendre mon attitude de "professeur", un peu hautain caractéristique de mon désaccord. Mais elle était déjà passé à autre chose, se précipitant dans un des magasins. J'ai soupiré longuement. Cette journée n'allait pas être de tout repos loin de là. Une fois à l’intérieur, je l'entendais s’émerveiller du choix, elle me montra un rayon du doigt avant de s’exclamer.

- Bon, je vais voir la bas, si y’a un truc sympa…On se retrouve dans dix minutes.

Elle revint bientôt quasi en courant et en criant si fort que certains clients se tournèrent sous ses petits cris. On aurait dit une fillette faisant un caprice, elle exhibait fièrement un article, toute excitée, en l’agitant à bout de bras comme un trophée acquis de haute lutte.

- MAMANNNNNNNN ! DITES, ON PEUT L’ACHETER ? C’est…c’est trop la classe !!!!

J'ai prit le petit vêtement et l'ai examiné attentivement. Il était très doux et vraiment amusant avec sa forme de castor, mais je fis la moue, juste pour la taquiner.
Puis ne pouvant résister à son air de petite fille je l'ai enlacé et lui ai caressé les cheveux. Ma grande petite fille.
 "c'est adorable ma chérie, bien sur qu'on le prend. Mes deux petites castors ... "

Oui je m'étonnais moi-même .. non à vrai dire je ne réfléchissais meme pas à la situation, je la vivais intensément, sans arrière pensée, sans la moindre honte.
Non loin une jeune maman qui semblait sur le point d'accoucher croisa mon regard et me sourit presque complice. Je le lui rendit avec naturel et sans me forcer.

Je connaissais l'amour de mon ainée pour ce petit animal et la voir choisir ce vêtement avait une signification bien particulière. Cait acceptait pleinement sa petite soeur malgré tout ce qu'elle pouvait ressentir de négatif à son encontre et surtout voulait lui faire partager son propre univers.

Je regardais de nouveau le costume puis Cait et les larmes me vinrent aux yeux tandis que je les imaginais toutes les deux ou plutot nous 3 entrain de nous amuser ensemble, la petite dans ce costume.


"as tu vu autre chose ... il me faudrait aussi de nouvelles tenues mais pas de cape s'il te plait ni de blouse blanche" je lui demandais avec un clin d'oeil.

Caitlyn ne perdait pas son temps ! elle n’était pas ce que l’on pouvait appeler une accroc du shopping mais elle se montrait vraiment émerveillée en courant d’une allée à l’autre avec un empressement exubérant. Outre des tenues plus classiques pour l’enfant à venir, elle tenta hasardeusement de me conseiller sur des teintes et couleurs de tuniques mais là ou heureusement elle faisait mouche sur les formes, elle se ramassait invariablement avec la gamme chromatique comme à son habitude. Elle passa aussi quelques dizaine de minutes dans une enseignes spécialisées en T Shirt pour y dénicher un impayable Sweet frappé à l’Emblème des X Men et montrant le dessin de la formidable « tornade » tout en insistant sur le fait qu’elle aurait aimé en avoir un en pyjama quand elle était ado. Elle se laissa aussi convaincre pour un t-shirt frappé à l’emblème d’un castor.
Et même si elle ne passait heureusement pas son temps à m'assommer par un flot de questions déplacées elle insista sur le fait qu’il me faudrait apprendre à me ménager et peut être pratiquer la relaxation, chose dont elle avouait elle-même être incapable plus de cinq minutes parce qu’elle trouvait cela « over chiant ».
Ce qui me fit bien rire. Imaginer Caity assise dans une posture de yoga et se tenir tranquille était hautement risible. Mais à tenter ...

Elle bâti le rappel vers le salon de thé le plus proche pour faire une pause avant une visite plus « experte » dans un magasin de lingerie. Elle s’étonna de ne pas trouver d’Irish Coffee au menu et insista auprès de la pauvre serveuse pour lui expliquer que « merde ! C’était quand même une boisson hyper bien pour le temps de chien New Yorkais et que si des générations complètes d’alcolo irlandais roux au pif rouge avait trouvé la force de torcher le cul des moutons par moins quinze dans les endroits les plus paumés de la planète, c’était en gros GRACE à l’Irish coffee, quoi ! ». Elle se décida pour un thé à la menthe mais commanda une grosse part de tarte au citron pour aller avec trouvant intéressant l’improbable mélange de menthe et d’agrume. En attendant, tout en jouant avec la carte de menu prouvant là qu’elle était rarement capable de rester en place lorsqu’elle était naturelle et éloignée de ses activités professionnelles ou du poids des responsabilités, elle inclina la tête avec indulgence, souriant discrètement en m'interrogeant. 


- Et bien Maman ? Pas trop fatiguée ? Je veux dire vous vous y faites à votre situation de « retraitée » temporaire des X et de préparation de future maman…Parait que les hormones vous jouent des tours ? Nan ? C’est ce que j’ai lu sur doctissimo…parce que bon…moi c’est lors de mes règles, mes émotions sont à vifs et je chouine pour un rien…Vous aussi vous chialez quand y’a plus de chocolat ? C’est con je sais….la faim dans le monde, les guerres, la maltraitance sur les animaux…ça passe un peu au-dessus…mais plus ce choco….l’enfer quoi. 

"pas trop fatiguée" si un peu je n'étais pas habituée à une telle débauche d'énergie et de l'énergie Cait en avait à revendre.
Elle paraissait au moins 10 ans de moins tandis que moi j'en prenais 10. Etait ce cela avoir des enfants ...

Mais sa fille s'amusait. Bon ses gouts en matière de vêtements laissaient à désirer mais qu'importe tout venait du coeur. Je m'étais longuement faite prier pour le Sweet avec la "tornade" trouvant cela limite mais la coquine avait su y faire et puis finalement ce n'était pas grand chose. Juste un sweet. J'avais même poussé la plaisanterie à lui demander si je devais en prendre plusieurs. Elle m'avait regardé un peu surprise.
"ben oui, je pourrais créer la Team Storm ou le Storm Fan club. J'en donnerais un au Professeur bien sur ainsi qu'à Scott et Logan qu'est ce que tu en penses ?" Cait avait à son tour éclaté de rire.

Et pendant qu'elle farfouillait dans les vêtements les plus improbables, j'avais trouvé des tenues plus "conventionnelles" pour jeune maman. Jusqu'à ce qu'à cause de la fatigue, j'avais gentiment mais fermement rembarré une vendeuse qui voulait pour la Xième fois toucher mon ventre. Je détestais cela surtout que la plupart des gens ne me demandaient meme pas.

C'était donc avec un soulagement non déguisé et un soupir de satisfaction que je m'étais assise (voir affalée) sur la chaise. La serveuse avait pris nos commande : thé à la menthe-tarte au citron pour Cait et thé noir-fondant au chocolat pour moi


"si un peu fatiguée .. et la "retraite" a du bon et si T'Challa ne veut plus dormir dans mon bureau il a intérêt à assurer la livraison de chocolat ..."

Nous nous étions souris complice. Mon mari faisait vraiment preuve de bonne volonté et d'une gentillesse à toute épreuve. Quand à ne plus avoir la responsabilité des X-men .je ne savais pas trop quoi en penser. D'un coté j'étais satisfaite et soulagée (je l'avais quand même demandé) mais d'un autre c'était des années de ma vie que j'avais mise de coté ..
Je m'étais pencher vers Cait
"il a un peu peur de toi mais c'est plutôt agréable et il a quand meme des compensations et je ne "chiale" pas (un nouveau sourire un peu moqueur) je pleure un peu parfois, surtout devant la télé à vrai dire. L'autre jour j'ai fondu en larme car un chien avait retrouvé son maitre après je ne sais plus combien d'années de séparation, même la météo, l'annonce de pluie à l'autre bout du pays et c'est les grandes eaux. Enfin d'après le médecin ça va s'atténuer. Le bébé bouge par contre, c'est assez impressionnant. "

J'avais porté la main à mon ventre et regardé Cait avec une certaine inquiétude. Je ne voulais pas la rendre triste. La serveuse revenait avec notre commande ce qui nous avait laissé un peu de temps. Nous avons mangé en silence perdues chacune dans nos pensées avant que Cait ne reprenne après un bref regard à mon ventre et un faible sourire, puis désignant du doigt mon  ventre rebondi :

- Au moins, vous pouvez être certaine que je serais là pour elle…toujours.

A mon tour je lui avais souri. Oui elle sera toujours là ma grande fille et je serais aussi toujours là pour elle. Je n'avais pas fini mon gâteau un peu écœurée finalement. J'avais donc poussé mon assiette vers elle.

L'Amour c'est complexe...Toute les formes d'Amour....Rien n'est simple dès qu'on parle d'émotions, non ? On n'en connaît que la valeur et la difficulté de le préserver que lorsqu'on croit le tenir fermement entre ses mains mais il est si fragile qu'il faut prendre garde à ne pas le blesser ou le maltraiter. C'est comme un enfant, on le nourri et on le voit grandir, on a peur pour lui, on le voudrait parfois différent mais il reste notre enfant, il faut toujours en prendre soin.

Oh que oui l'Amour était complexe. C'était meme le sentiment le plus complexe. La haine, la colère ... tout cela était bien plus simple alors que l'amour. Il était difficile de haïr une personne aimée mais aimer une personne à haïr ...
J'ai soupiré me demandant si elle, elle l'avait (enfin) trouvé cet amour dont elle parlait. Je n'en avais pas l'impression et c'était bien dommage. Elle le méritait. Elle l'aurait mérité. J'espérais que son "expérience" ne l'avait pas à jamais traumatisé. En tout cas elle était touchante à dévorer le gâteau comme un enfant.


"J'ai changé tu sais. Moi la "mère supérieure" ...(je fit un clin d'oeil à ma fille) oui je sais comment les élèves m'appellent dans mon dos. Moi l'intransigeante Tornade, je ne me reconnais plus. Bien sur je pourrais mettre ça sur le compte des hormones mais je crois non je sais que c'est pas vrai. Tout ceci est vraiment moi et le plus beau j'adore cette nouvelle Ororo. Vous m'avez soulagé d'un poids immense les filles, je ne pourrais jamais vous remercier assez."

j'étais heureuse vraiment heureuse et tellement bien. Je regardais les gens aller et venir autour de nous dans un incessant ballet mais cela ne m'effrayait plus. Bien au contraire. Tous étaient si vivants. Cait me fixait, elle avait repoussé son assiette en soupirant d'aise, puis posé d'une façon un peu désinvolte mais tellement naturelle, ses coudes sur la table afin de soutenir son visage et de plonger son regard dans le mien. Il lui arrivait souvent de surprendre son entourage par ce délicat et savant mélange de femme adulte et responsable qu'elle savait être et l'attitude dilettante d'une adolescente irrévérencieusement et souvent insouciante. C'était ce mélange qui bien souvent déstabilisait ses interlocuteurs lorsqu'elle passait de ses deux facettes de personnalité sans crier gare.

A quoi pensait elle ? À elle ? À moi ? À la petite ?

Nous étions restées un moment ainsi mais nous étions là pour nous amuser, pour faire des courses pas pour ruminer de sombres pensées. Alors nous avons reprit notre "chinage" de fringues. Cait a même réussi à en trouver des plus étranges encore. Mon Dieu. Et c'est bras dessus-dessous, enfin surtout chargés de paquets que nous sommes rentrées à l'Institut. Lorsque nous avons vu la tête de T'Challa devant toutes nos emplettes nous sommes parties dans un fou rire. Les hommes ne peuvent pas comprendre.


Ororo essuie une nouvelle larme. Oui Cait l'avait trouvé cet amour si cher à son coeur. Et tout comme elle, il lui fut ravi. Le connaitrait elle à nouveau ? Et elle-meme. Ororo secoua la tête, non impossible. Elle avait trop perdu, cela faisait trop mal. Elle se lève posément, sort de la maison et va s'allonger sur l'herbe les yeux levés vers le ciel. Elles ne l'avaient jamais fait ensemble. Jamais eu l'occasion. Mais elle ne voit rien que sa couleur gris acier. Elle entend des pas. Pas lourds. Pas légers. Ses yeux restent fixés au ciel. Elle sent leur présence. Elle sent qu'ils s'allongent l'un à droite, l'autre à gauche d'elle et lui prennent la main. La voix féminine est la première à se manifester "oh maman regarde là, regarde toutes ces couleurs. C'est beau hein ?"

Ororo sourit. Oui un jour elle les verra toutes ces magnifiques couleurs.

(NdA : certains paragraphes ont été écrits par Caitlyn et reproduits avec son autorisation Wink )
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Message  Ororo Munroe Sam 20 Fév - 11:43

(20 février 2010)

6 mois d'une grossesse tranquille. La petite se développait bien. Ororo était tranquillement allongée sur le canapé de son bureau. La docteur lui avait conseillé d'écouter de la musique douce du coup elle avait posé les écouteurs de son mp3 sur son ventre. T'Challa était un peu envieux mais il avait fini par sentir le bébé bouger ce qui l'avait enchanté. A priori la petite aimait bien aussi la voix grave et douce de son père.
Ororo aimait ces moments de détente seule avec sa fille tout comme elle appréciait ceux avec Cait.


"Aujourd'hui encore je n'écris que du bonheur. Ton père est un grand romantique et je sais que ta soeur lui donne quelques conseils, de très bons conseils.
Quelques jours auparavant, c'était la Saint Valentin fêtée comme il se doit même à l'Institut. Les ado ont adoré, meme si l'alcool était interdit je pense qu'ils s'en sont quand meme donnés à coeur joie, enfin il n'y a pas eu de dégât, des maux de crane surement mais ça .. Tu verras quand tu seras en age.
Ton père m'avait fait une drôle de surprise.

Les faits remontent un peu avant le 14 février, jour donc de la Saint Valentin.
J'avais remarqué qu'il avait un comportement étrange depuis quelques jours mais bon, Saint Valentin oblige, j'étais à peu près sur qu'il me mijotait une surprise. Du coup j'ai fait celle qui ne remarquait rien. A t il été dupe ... possible. Les hommes sont de vrais enfants parfois. Enfin voilà, le "grand" jour arrive (pour ma part c'est tous les jours la Saint Valentin avec ton père et il m'a offert le plus beau des cadeaux : toi) il me réveille avec mon petit déjeuner préféré (au lit bien sur) et une petite boite. Tout de suite je pense à un bijou. Je l'ouvre et dedans rien. J'avoue avoir été surprise, je ne m'attendais pas du tout à ça. J'ai du le regarder un peu perplexe avant de le remercier. Lui avait toujours cette étrange lueur dans les yeux, il mijotait bien quelque chose et surtout avait réussi à garder le secret.
Il finit par me tendre la main et me proposer une promenade, il était meme pas 9h du matin, tu penses comment j'étais emballée ... enfin comme il insistait j'ai capitulé. Après une rapide douche et surtout m'être chaudement habillée je l'ai suivi à la fois intriguée et mécontente. Il neigeait en plus et là il a osé me demander d'intervenir. Tête de pioche que je suis, j'ai refusé. Il m'avait tiré de la chaleur de mon lit douillet pour sortir sous la neige qu'il assume. Moi je m'en fichais j'étais bien couverte. J'ai meme failli au contraire intensifier la couverture nuageuse juste pour l’embêter. Je crois qu'il l'a senti et n'a plus rien dit.
Après au moins, je sais pas trop 10 minutes voir 1/4 d'heure à patauger dans la poudreuse sur un chemin en piteux état le long du grillage à l'extérieure de l'Institut il s'est brusquement arrêté et a posé ses larges mains sur mes yeux. J'ai longuement soupiré. Il a eu de la chance d'etre avec la nouvelle Ororo, l'ancienne n'aurait pas fait preuve d'autant de patience.
Encore quelques pas et enfin j'ai vu son "cadeau". Tu n'imagineras meme pas ce que c'était ... impossible. Je suis rester figée au moins 5 minutes avant de vraiment réaliser. Devant nous : un tas de planche. Comment appeler ce truc complètement délabré, certainement pas maison. Je crois que mon regard à du faire au moins 10 fois l'aller-retour entre T'Challa et cette ruine. Je lui ai meme demandé s'il ne me faisait pas un poisson d'avril en avance. Il a été blessé par ma remarque, mais comment voulait il que je réagisse. Je ne sais pas si c'est la fraicheur du temps ou de mon regard mais je ne l'ai jamais entendu parler si vite. Il m'explique rapidement que malgré son allure délabrée (non sans blague ...) les fondations et les murs étaient en parfait état (ben tien ...) que le Professeur le lui avait assuré (ha ... lui aussi était dans le coup ... ) ainsi que les ouvriers qu'il avait embauché ... (super, tout un tas d'humains adultes à proximité de jeunes élèves mutants de l'Institut. Il avait perdu la tête ou quoi ... ). Voyant le temps s'assombrir il m'assure que les "ouvriers" n'avaient rien contre les mutants. Je crois que c'est à ce moment que j'ai explosé. J'espère ne pas t'avoir fait de mal ma chérie mais je ne me contrôlais plus. Comme tu le sais maintenant mes colères sont aussi brèves que violentes et une fois que ton père, les ruines et la moitié du parc de l'Institut furent recouverts par 2 mètres de neige je me suis calmée. Je ne sais pas si j'avais réussi malgré tout à me contrôler ou si j'ai eu une "aide" extérieur mais la tempête était restée bien localisée (merci Professeur).
Après cet accès de colère et une fois ton père "séché" (ba oui, je ne voulais quand meme pas qu'il tombe malade) nous avons discuté un bon moment sur cette "maison". Il m'a expliqué avec patience (j'avais l'impression d'avoir 5 ans) qu'une fois le bébé (toi) arrivé nous serions un peu à l'étroit dans la chambre (pas faux), qu'un enfant avait besoin d'espace (vrai) et surtout surtout qu'il ne voulait pas déranger encore plus nos voisins (Traduire : Jean, Scott et surtout la jeune Rachel, ainsi que Cait et Calie). Sur le principe il avait raison mais mais voilà, je n'étais pas prête du tout à quitter l'Institut ne serait ce que pour m'installer à meme pas 10 minutes à pied. C'était trop tôt, c'était trop rapide. J'étais paniquée et puis vivre dans une maison, on en avait déjà une et ... Il finit par me prendre dans ses bras tout en me rassurant. C'est ça le pouvoir de ton père ma chérie. Il ne s'énerve jamais, il sait comment me rassurer. Je l'aime tellement. Sans lui ma vie ne serait rien. JE ne serais rien.
Après avoir réussi à me rassurer (un peu) il a ouvert la fameuse petite boite qu'il avait amené pour y déposer la clef. Comment lui résister, impossible et il le savait parfaitement le traitre. Il avait parfaitement tout manigancé car il savait que je finirais par capituler. Ton père a toujours été le plus fort de nous deux.
Quand tu liras ces lignes tu seras probablement dans ta chambre, ou bien lovée sur le canapé devant la cheminée. Car si l'idée vient de ton père, je tiens à être celle qui donnera une âme à ce tas de bois pourris. L'Afrique aux portes de New York ...
Une chose me rassure : cela fait maintenant 15 jours et les travaux n'ont pas beaucoup avancé. D'après l'architecte, au vu de mes plans, il était plus simple de tout raser et reconstruire. Je ne vais pas quitter ma chambre de sitôt. Dommage pour les voisins.


(29 mai 2014 - 0H15 - infirmerie)

Un petit cri suivit d'un pleur.
Un petit cri suivit d'un rire.
Un petit cri suivit d'un grand bonheur.
Un petit cri venant d'un si petit être.
Un petit cri dans un si grand monde.
Un petit cri pour si peu de personne.

Ce petit cri elle venait de le pousser après 8h. 8H de souffrance. 8H d'attente. 8H d'impatience. 8H ... non 9 mois. 9 mois à la protéger. 9 mois à la sentir grandir en soi. 9 mois à tout préparer ... 9 mois ...
Une simple seconde dans toute une vie.

Ils se regardent, ils la regardent. Fiers, heureux, amoureux.

Ce tout petit être, si minuscule, si fragile et en meme temps porteuse de tellement d'espoir. Leurs mains jointes se serrent, ils s'embrassent.
L'enfant n'en a cure pour l'instant. Elle a quitté un monde douillet, son monde, pour un autre plein d'inconnus.
Inconnu pas totalement.
Il y a sa mère, fatiguée mais si heureuse, dont elle sent la chaleur.
Son père qui ne peut retenir ses larmes. Des larmes de joie pour sa fille, sa toute petite fille.
Sa grande soeur Caitlyn qui renifle bruyamment.
Et ses "tantes" Jean et Calie. Deux femmes merveilleuses qui ont soutenu sa mère à leur façon.
Les hommes et la jeune Rachel se sont glissés dans la salle. L'adolescente passe un bras autour de sa mère émerveillée par la petite chose qui la fixe un instant. Les deux "guerriers" sont aussi tout attendris face à cette nouvelle vie.
Tellement d'amour autour d'elle qu'il forme un dôme que rien ne peut traverser.  

4 femmes fortes mais si vulnérables en cet instant.
Un homme tellement ému qu'il n'arrive pas à parler.
8 personnes, adultes ou presque, réunis autour d'elle, enfant.
6 mutantes, un humain pour le plus merveilleux des cadeaux que la vie peut faire.

Minuit et quart, Ashake N'Daré Émilie vient de pousser son premier cri.

-------------------

(J - 1 mois)

Encore ces murs blancs. Encore de la pluie. Encore une journée pleine d'ennui. Elle en a marre, elle est fatiguée, elle est énervée. D'ailleurs ça se voit et ça s'entend.
Son mari a déserté la chambre de l'infirmerie où elle est assignée jusqu'à l'accouchement. Il a besoin d'une pause. Il l'aime mais sa patience commence à montrer ses limites. Une femme enceinte c'est déjà pas toujours facile mais quand elle peut vous balancer des éclairs, il vaut mieux parfois s'éclipser.
Jusqu'ici tout c'était plutôt bien passé. La petite grandissait normalement. Elle n'avait commis aucune imprudence, alors pourquoi lui infliger une telle punition, car c'était une punition pour une femme comme elle de devoir rester allongée toute la journée. En plus elle aurait été bien mieux dans sa chambre plutôt qu'ici.
Seulement voilà, c'était une mutante et son mari un humain. La sage femme ne voulait prendre aucun risque.
Patience, patience, patience ... toujours ce mot ... les infirmières, la sage femme, son mari, sa fille, le professeur ...
Plus qu'un mois, 30 petits jours ... Ororo avait ponctué cette dernière déclaration par un éclair, sans gravité bien sur mais l'infirmière l'avait regardé avec réprobation avant de fuir la chambre en voyant son regard. Elle n'avait pas envie de se trouver au centre d'une tornade.

15 jours ...
10 jours ...
5 jours ...

Jour J ... plus que quelques heures. La petite voulait sortir, elle la sentait gigoter.

17h elle est transférée. La salle d'accouchement elle l'a visité mi-mars. Une pièce claire, aseptisée, métallique, informelle, froide. Une table d'accouchement qui peut être installée dans différentes positions plus barbares les unes que les autres. Un éclairage d'appoint chirurgical blafarde et triste. Une table pour examiner bébé, sur laquelle sera posée une serviette rose qu'elle avait acheté avec son ainée. Une couveuse, par prudence meme si la petite arrivera parfaitement à terme. Un lavabo, du matériel chirurgical et obstétrical et surtout un monitoring pour la surveillance de la mère et de l'enfant.
Une infirmière lui avait meme demandé si elle souhaitait accoucher dans l'eau. Ororo l'avait regardé avec stupeur. Faire naitre un bébé dans l'eau quand on peut créer des éclairs ... mais bien sur ... Elle l'avait traité de tous les noms avant de s'excuser un peu plus tard. Elle était vraiment à cran.
Au vu de la tête de sa femme, T'Challa avait "personnalisé" un peu la salle dans la limite du possible. Des lampes plus douces et colorées avaient remplacé les froids néons. Il avait meme pu mettre une radio qui diffusait de la musique africaine.
Ororo lève le regard sur son mari, un grand sourire aux lèvres. Elle lui serre la main très fort pour le remercier.

20h elle perd les eaux. Les contractions sont plus rapprochées. Le temps est rythmé par les commentaires de la sage femme sur la dilatation du col.
Elle a peur. Sa main se serre de plus en plus sur celle de son mari. Son regard cherche les personnes les plus importantes : sa fille Caitlyn bien sur, mais aussi Jean et Calie. La jeune Rachel ainsi que Logan et Scott (!) qui ont tenu à venir sont restés dans la salle à coté. Elles sont là. Elle se sent rassurée. Elle a une totale confiance en elles, rien ne pourra arriver à sa fille, ni à personne. Dans un recoin de sa tête, une autre présence, rassurante, paternel. Aujourd'hui elle apprécie qu'il soit dans sa tête. Elle a meme non seulement autorisé Jean à le faire mais le lui a demandé. Elle ne veut pas être un danger, ni pour sa fille, et certainement pas pour les jeunes élèves de l'Institut. Deux télépathes aussi puissants n'auront aucun mal à la "maitriser".

Quelle heure peut il être ... combien de temps doit elle encore pousser ... Elle n'en sait rien. Tout ce qu'elle ressent c'est ce mélange de douleur physique et de pur bonheur.
Quelques éclairs bien vite étouffés. Au loin l'orage gronde. Difficile de maitriser un pouvoir dans de telle condition. Dans la salle le monitoring s'affole, elle doit se ressaisir.

Des conseils entre deux poussées, le petit chien ... elle essaie et de nouveau broie la main de son mari.

Et enfin ce petit cri, ce poids si léger sur sa poitrine, cette chaleur. Leurs yeux se croisent. Le meme bleu électrique. Une compréhension mutuelle. L'enfant ouvre la bouche et se met à téter.

Des larmes, elle ne peut s’empêcher de pleurer de bonheur. Des mains lui enlèvent son enfant. Elle réagit. Pas question. Des voix douces lui expliquent que la petite doit être nettoyée et habillée. Tout est si confus, elle est fatiguée. D'autres voix la rassurent. Des mains sur son visage. Elle ferme les yeux.

C'était donc ça donner la vie. Elle rouvre les yeux, venait elle de rêver ... non tout était bien réel.

Elle regarde tour à tour son mari, Cait et Jean
"alors c'est ça ". un sourire complice.

7H.
combien de temps a t elle dormi ... très peu, trop peu. Le bébé a eu faim tellement de fois. Sans parler du temps qu'elle a passé à la regarder. Elle est si petite et si fragile.
Sa main caresse le doux duvet de cheveux blancs. Sa petite princesse. Un ronflement. Son mari dort sur le fauteuil. Elle le montre du doigt à sa fille en chuchotant
"c'est ton papa".
La petite lui rend son regard.
Sans faire de bruit, Ororo se lève, elle a besoin d'une douche. Habituée aux blessures, elle s'est vite remise mais son corps porte encore les traces de sa grossesse. La douche est bénéfique, elle la prolonge au maximum. Elle sait sa fille en sécurité avec son père, sans parler des infirmières, elle a eu raison d'accoucher à l'Institut. Tout y a été tellement plus facile. Enveloppée dans une douce serviette, elle retourne à sa chambre. Son mari est réveillé mais il n'est plus seul. Un autre homme tient la petite dans ses bras. Ororo les regarde un moment en sourire aux lèvres mais des larmes dans les yeux, des larmes de bonheur. Il est venu. Elle sait qu'il a senti sa présence. Rien ne lui échappe. Il lève la tête et lui rend son sourire.

"elle est magnifique. C'est elle notre avenir, elle est la preuve vivante qu'humain et mutant peuvent coexister en paix. "

T'Challa se lève et se dirige vers sa femme, un rapide baiser et il s'éclipse. C'est son cadeau. Il connait bien sa femme et il sait qu'elle a besoin de ces moments de complicité. Ororo va s'assoir sur son lit, à ses lèvres une question, question qu'elle retient ... elle ne veut pas savoir, elle a bien le temps encore ... 12 ans ou presque. 12 ans à profiter de sa fille, à l'élever dans le respect des autres. Mutante ou humaine peut lui importe, c'est sa fille.
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Message  Ororo Munroe Sam 20 Fév - 14:59

Juillet, la petite grandit bien et si vite. Je n'ai pas un seul instant de répit ce qui me convient parfaitement. Quand Ashake n'est pas dans mes bras ou ceux de son père, c'est Caity, Calie, Jean ou Rachel qui la prennent. Même les hommes s'y mettent. Ce qui est vraiment comique, surtout avec Logan. La petite les regarde avec un tel sérieux. Elle a les yeux bleus comme les miens et les cheveux blancs, sinon je trouve qu'elle ressemble à son père. (bien sur lui me dit le contraire ...). C'est un bébé facile. Elle ne pleure pas beaucoup. Je suis contente que ça soit les vacances. Je vais pouvoir en profiter. Je n'ai pas encore décidé si je reprends les cours en septembre.

Même si je vois une certainement tristesse dans les yeux de mon ainée, elle est vraiment merveilleuse avec sa petite soeur. Dire qu'elle m'a confié un jour que les bébés la terrorisaient ... Elle lui a quand même donné le biberon plusieurs fois. Car non je ne l'allaite pas. Refus catégorique de mon cher et tendre qui voulait jouer son rôle de papa jusqu'au bout.
J'ai rouspété bien sur, pour la forme, je n'aime pas les ordres, mais je suis bien contente qu'il se lève en pleine nuit pour le lui donner. Combien de fois s'est il endormi la petite dans les bras entrain de sucer son biberon. Il est si attendrissant. Ash le reconnaît bien. Dès les premiers jours d'ailleurs. Elle reconnaît aussi sa soeur et Jean. Elle a un peu plus de mal avec Rachel mais elle ne pleure pas. Elle porte déjà une profonde admiration pour Logan ce qui crée une certaine jalousie avec son père. Quand au Professeur ... si elle est comme moi, elle en est déjà amoureuse c'est certain.
Je me demande si elle développe déjà ses propres sentiments ou si se sont les miens qu'elle ressent. Un peu des deux surement.

Comme il fait beau j'ai décidé de la sortir un peu. Elle n'a que deux mois  mais d'après la sage femme, un bébé peut parfaitement prendre l'air aussi jeune. Bien sur quelques précautions sont à prendre, principalement qu'il n'ait pas froid. Je lui avait mis l'un des pyjamas achetés avec Cait, (elle était encore un peu petite pour l'adorable costume de castor) un petit bonnet dans les tons bleus claires qui faisait ressortir son regard et je l'avais enveloppée dans une couverture cousue par sa grand-mère.
Meme si une poussette-landeau était prévue, je la tenait dans mes bras. Ash était si légère.
De toute façon j'en avais aussi personnellement marre de la chambre. J'avais du rester alité avant mon accouchement et un peu après. Et j'en avais raz le bol d’être "condamné" à l'immobilisme. Je voulais ne serait ce que marcher dans le parc.

Notre chambre avait été totalement réaménagée. La maison, ou plutôt les ruines achetées par mon mari, n'avançait pas aussi vite qu'il l'aurait souhaité. Moi j'en étais plutôt contente, je n'avais pas envie de partir de l'Institut meme pour quelques centaines de mètres. Je savais bien que je n'aurais pas le choix mais bon ... je profitais donc du présent.

Il était 13h00, Ash avait mangé et bien. Elle possédait un solide appétit (comme son père). Il faisait beau, T'Challa avait réussi à se convaincre d'aller "à la maison", aussi j'avais décidé d'aller faire un tour dans le parc.
Je m'étais arrêtée non loin de la terrasse et montrais à ma fille les enfants qui s'amusaient. J'avais revêtu l'une de mes robes africaines, légère et multicolore que j'aimais tant. Les bras dénudés, sandalettes aux pieds je  profitais de ce début de chaleur. Je revivais. Finalement ce n'était pas l'accouchement le plus dur mais d’être ainsi enfermée.
Quelques élèves, principalement des filles s'approchaient avec curiosité. Etrange comment les choses arrivaient, je voulais simplement prendre un peu l'air, respirer et me voilà entourée d'adolescentes toutes plus curieuses les unes que les autres. Les questions fusaient mais d'une voix douce. Ces jeunes filles adaptaient instinctivement leur comportement au bébé. Je leur répondais avec gentillesse.
Quelques unes posèrent la question fatidique : avait elle des pouvoirs ? Je leur expliquais que c'était encore trop tot et que de toute façon cela n'avait pas d'importance. Certaines semblaient d'accord mais pas d'autres. Si l'espoir était là, il y avait encore beaucoup de travail dans la tolérance et dans la compréhension. Ces jeunes avaient pour la plus part été traumatisés par des non-mutants. Ils réagissaient à la violence par la violence. La petite allait leur montrer autre chose. Les ado finirent par partir, leur curiosité rassasiée. Je (nous) poursuivis mon chemin. Il faisait bon dans le sous bois. Ash avait les yeux grand ouverts comme si elle ne voulait rien perdre de ce que je lui montrais. On entendait les jeunes qui s'amusaient, qui riaient, qui criaient. Eux aussi étaient heureux.
Je musardais lui montrant les arbres aux jolies feuilles vertes qui se balançaient doucement. Je lui montrais l'herbe fraiche. Les fleurs timides. Les belles fougères. Je lui nommais les oiseaux que je reconnaissais. Tant et si bien que je ne faisais pas attention et faillis rentrer dans une jeune adolescente qui était figée sur le chemin, le regard perdu, elle semblait fixer les fleurs avec attention.

"oh pardon je ne t'avais pas vu"
La jeune fille fit un bond et se mit à rapetisser, rapetisser, rapetisser jusqu'à ne pas être plus grande que les fleurs ou l'herbe. Je n'ai pu retenir un juron ce qui fait très mauvais effet quand on tient un bébé dans les bras mais j'avoue que j'étais embêtée, vraiment embêtée et encombrée avec Ash je ne pouvais rien faire. J'avais aussi peur que la jeune fille soit blessée ou se fasse marcher dessus. Elle ne devait pas être plus grande qu'une fourmis maintenant et je ne la voyais plus. J'osais même plus bouger.
Bon il ne fallait pas que je panique, il n'aurait plus manquer aussi que je déclenche une averse et la noie. Je m'approchais tout doucement, faisant extrêmement attention ou je mettais mes pieds quand je la vis grandir, jusqu'à atteindre sa taille normale. J'étais soulagée. Elle m'a regardé avec tristesse et inquiétude, s'attendant certainement à se faire disputer
"désolé madame j'ai pas pu me contrôler"  
je lui ai souri gentiment. "ce n'est pas grave. J'ai juste eu peur que tu te fasses mal ou de te marcher dessus. Comment t'appelles tu ?
- Johan, mais les autres m'appellent Toys ou mini-moi
- enchanté Johan moi c'est Storm"

j'ai vu ses yeux s'agrandir et un "waoo" est sorti de sa bouche. Elle connaissait au moins mon nom.
"tu es nouvelle ? " c'était assez rare les nouveaux en cette période mais ça arrivait. Johan secoua la tête en signe d'affirmation. Elle était intimidée. Je lui ai sourit "ne craint rien. Ça arrive souvent. C'est normale à ton age de ne pas se contrôler. Tu es là pour cela, pour apprendre."  
j'allais poursuivre mais Ashake commença à s'agiter et à pleurnicher. Elle n'aimait pas mon immobilisme. Je souris à Johan "si tu veux on peut discuter mais en marchant" L'adolescente me fixa, regarda la petite qui commençait à serrer ses petits poings. Mini Storm allait rentrer en action et ce n'était rien, mais absolument rien comparé à moi. Je fis quelques pas tout en berçant ma fille.
"quel age elle a ? elle est petite"
Johan m'avait rejointe et était intéressée par Ashake. "elle a deux mois. Et toi ?
- 15 ans. Je suis arrivée y a quelques jours seulement et heu ...
- tu es perdue.
- oui madame.
- tu viens d’où ?
- Kansas. "

je ne sais pas si c'était la petite qui avait fini par s'endormir, le fait qu'on marchait tranquillement ou bien juste qu'elle avait besoin de parler mais Johan se mit à me parler d'elle, de sa vie, de sa famille, de son frère qui avait failli l'écraser, de son pouvoir qui lui faisait peur, de la solitude qu'elle avait ressenti, du soulagement en se rendant compte qu'elle n'était pas un monstre, ni même unique. À mon tour je lui ai parlé d'Ashake, de Caitlyn, de l'Institut, du Professeur. Puis nous avons été rejointes par Jean et Rachel. Les deux adolescentes sympathisèrent. Rachel était devenu une sorte de grande soeur pour les nouvelles. Elle aussi était née à l'Institut. Elle y connaissait tout le monde et tous les recoins.

Ororo sourit en lisant ces lignes. Elle avait bien grandi la petite Johan. Aujourd'hui elle était co-directrice de New  Institut, reconstruit après sa destruction et le Big Day, et c'était en partie grâce à elle. Elles correspondaient toujours et se voyaient même si c'était moins souvent qu'elles ne l'auraient souhaité aussi bien l'une que l'autre. Ororo était contente que l'Institut perdure toujours malgré NH. C'est avec Cait, les deux filles qui l'avaient le plus marqué et touché.
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Message  Ororo Munroe Dim 21 Fév - 11:44

Aujourd'hui je suis toute seule avec ma fille, tranquillement assise sur la balancelle, je suce pensivement mon stylo les yeux fixés sur la page blanche. À mes pieds Ash rit en lançant les boules de papier que j'ai jeté parterre. Il faut que je lui écrive, que je leur écrive mais les mots ne viennent pas. Que puis je leur écrire ? Que puis je leur dire à part ce désolé sincère. Car désolée je le suis. Désolée d'etre si nulle. Désolée d'etre une mauvaise épouse. Désolée d'etre une mauvais mère. Désolée d'etre une mauvaise X-men et une mauvaise prof. Désolée d'etre une si pitoyable amie. J'ai commencé par T'Challa mon amour, mon prince mais à part ce "désolé" rien ne vient de plus. Alors je l'écris encore et encore. Jusqu'à ce que mes larmes m'empêchent de bien voir. Le pire c'est qu'ils ne m'en voudront pas mais moi si.
Et maintenant mon stylo butte une nouvelle fois sur les mots pour mon ainée. Pour elle aussi je ne sais que dire de plus. M'excuser de quoi : d’être partie, d'avoir tout abandonné, d'avoir complètement disjoncté, de m’être totalement perdue, de n'avoir ni pu ni su gérer tous mes "moi". D'avoir laissé la mère supplanter la femme et la X-men. Car c'était uniquement de cela qu'il s'était agit. "baby blues" m'avait dit le médecin d'ici. J'étais entière, je l'ai toujours été. "faire la part des choses", "se diviser" ... oui je l'ai fait jusqu'à la naissance de la petite et cela ne me posait aucun problème. Mais un bébé c'est autre chose. Un bébé ne peut pas être laissé sans être changé. Un bébé ne peut pas se préparer lui même à manger ou descendre au réfectoire. Un bébé ne peut pas ranger ses affaires, repasser ses chemises. Non un bébé ne peut pas tout cela. Un bébé a BESOIN de sa mère. Et Ashake m'avait totalement prise, vampirisé même. Je n'avais le temps pour plus rien d'autre au fil des mois. J'ai quand même tenu 3 mois, 3 mois avant de m'effondrer. 3 mois à me couper petit à petit des autres. De T'Challa, de Caity, de Jean. Abandonnant la jeune Johan. Refusant même de discuter avec le Professeur. Il n'y avait qu'Ashake. Que ce tout petit bébé.
Et il y a eu cet incident. Une parole. Rien de très méchant au départ mais qui a tout embrasé. Je me souviens même plus de quoi il s'agissait. Tout ce dont je me rappelle c'est de la jeune Rachel en pleur, puis de son père. Le ton est monté entre nous et nous nous sommes battus. Mais vraiment battus, sous les yeux des élèves en plus. Il a fallu toute la force de Jean et du Professeur pour nous séparer. Alors j'ai fait mes bagages, pris ma fille et je suis partie de l'Institut. Je suis venue ici. Chez moi. En Afrique.
Et aujourd'hui je suis là. J'ai retrouvé une certaine sérénité même si je me sens toujours coupable. Je sais que le temps va arranger les choses mais pour l'instant c'est encore dur. J'ai reçu des lettres, du Professeur, de mon amour, de ma fille, de Jean qui s'excusait du comportement de son mari et même une carte de Logan mais pour l'instant je n'ai pas la force de les voir, pas le courage de leur parler.
Ah Bébé s'agite à mes pieds, elle ressent mon malaise. Je me penche et l'attrape, elle se met à rire. Elle me regarde de ses grands yeux bleus, si semblable aux miens. J'avais l'impression qu'elle comprenait tout. Comment aurais je pu l'abandonner ? Comment avais je pu lui faire subir tout ça ? Elle ne s'en souviendrait probablement pas mais moi si et T'Challa ...
Ash commence à gémir, elle a faim. Encore une fois, elle doit passer avant tout. Mais aujourd'hui ce n'est pas grave, il n'y a que moi, et elle.


" 20 octobre 2010, 3H00 je n'arrive pas à dormir, encore ce drôle de rêve. Pas vraiment un cauchemar. Pas vraiment un rêve. Je marche sur un sentier, il y a des fleurs multicolores, elles forment un tapis, je suis pieds nus. Un léger vent agite ma robe et mes cheveux. Puis une femme apparaît translucide, un fantôme peut être. Elle me parle mais je ne l'entends pas. Je m'avance, j'accélère, elle recule. Je cours et elle disparaît. C'est alors que je me réveille. Aujourd'hui je l'ai vu me tendre la main. Est ce un signe ... J'ai tendu un bras, le lit était vide bien sur, cette fois je me suis levée. Il n'était pas là, pas encore et pourtant. J'ai reçu au moins 10 lettres depuis le début du mois, depuis que je suis là. Il me raconte simplement ses journées et les derniers potins de l'Institut. Sur la dernière d'autres mots, d'autres signatures. Je leur manque tout comme ils me manquent. Mais j'ai besoin encore d'un peu de temps. Je me sens mieux, bien mieux. J'ai retrouvé une partie de mon équilibre. Je suis toujours une mère mais j'ai redécouvert la X-men. Il ne me reste qu'à retrouver la femme mais je ne doute plus d'y arriver.

3H25 je suis sortie. Il fait bon en ce moment et la lune est pleine, inondant de sa lumière blafarde le paysage. C'est grandiose et magnifique. J'aime ce pays, mon pays. Tu dois trouver étrange que je me balade avec toi sous mon bras. J'ai perdu pratiquement 3 mois de ma vie. 3 mois dont j'ai du mal à me souvenir. Baby blue diront certain, symptôme post traumatique (?), pour d'autres, stress, angoisse ... personnellement j'ai pas de mots juste des sensations. Des visages, des mains, des voix. Des discussions et des promenades dans les bois. Et toujours cette sensation de coton, ou de brume, comme si j'avais vécu dans le brouillard, un  brouillard que je n'arrivais pas à dégager. Il y avait aussi une porte, blindée, cadenassée, verrouillée. Impossible à ouvrir. J'avais beau taper dessus, rien. Elle résistait à tout.
Au loin les lions rugissent je souris. Un frôlement sur ma droite. Je ralentis. Elle est là. Je la sens. Je sais qu'elle ne me fera aucun mal, tout comme elle sait que je ne suis pas un danger pour elle. Nous marchons cote à cote. Elle finit par se montrer, uniquement parce qu'elle le souhaite. Si belle, si féline. La puissance et la beauté à l'état brut. Elle me fixe de ses grands yeux jaunes. Sous sa robe fauve, des muscles puissants, c'est une tueuse, elle le sait, je le sais. Ses larges pattes ne font aucun bruit. Elle baille dévoilant des crocs plus acérés qu'un couteau. Des dents capables de broyer un humain sans aucune peine. Je n'aime pas les lions, je ne sais meme pas pourquoi les humains le traitent de roi des animaux. Ils sont flemmards c'est peut être pour ça. Mais les lionnes ... ce sont elles qui dominent.  Le vent couche les herbes hautes. La saison des pluies a été profitable et j'en suis contente. Ce sont eux mes nouveaux amis, ma nouvelle famille. Eux qui luttent chaque jour pour se nourrir et nourrir les leurs. Eux qui ne connaissent ni la haine, ni la méchanceté. Eux qui se fichent que vous soyez humain ou mutant. Je sais bien que mon petit paradis ne sera pas éternellement  préservé mais en attendant j'en profite. Et que dieu protège celui qui le souillera. Je comprends qu'on tue un animal pour se nourrir. D'ailleurs plusieurs tribus ne vivent que de ça mais tuer pour le plaisir ou pour se faire de l'argent jamais. Je suis la déesse de cette terre et je la protègerais comme il se doit."


"(23 octobre 2010 - tu vois je n'ai pas oublié la date cette fois) Drôle de journée, contente qu'elle soit finie. Tout à commencer avant hier lorsque j'ai vu débouler chez moi un jeune homme. Je ne le connaissais pas. Il portait l'uniforme des gardes nationaux de la réserve du grand lac Victoria. Etrange, c'était la première fois que j'en  voyais un venir chez moi. Quand nous nous étions installés avec T'Challa nous avions fait toutes les démarches et donné toutes les assurances requises. D'ailleurs à part la construction de la maison rien n'avait été modifié bien au contraire. Le chemin n'était toujours pas goudronné (et ne le sera jamais). Aucune clôture ne fermait la propriété. Les animaux allaient et venaient comme bon leur semblait. J'avais juste délimité un petit carré qui servait de jardin, mais les bovins l'avaient bien vite trouvé à leur goût et il était retourné à l'état sauvage. Il s'est avancé une légère inquiétude au fond des yeux et un sourire crispé. Qu'est ce qu'il s'imaginait. Il s'est présenté après un bonjour poli (un bon point pour lui) "Kadhi Djomo, pur produit kényan" me révéla t il avec un grand sourire dévoilant une lune de dents blanches dans son visage ébène. Il avait quelque chose à me montrer, à moi, rien qu'à moi. Je déteste les mystères. Je l'ai regardé, ou plutôt "toisé" comme aurait dit T'Challa, mais le jeune homme ne s'est pas démonté malgré ses dandinements d'un pied sur l'autre. Il était mal à l'aise mais il ne voulait rien me dire.  Il avait l'air triste, perdu, inquiet et en meme temps heureux. J'ai finit par l'accompagner. Qu'est ce que je risquais au fond. Bon il était armé mais le temps qu'il sorte son arme je l'aurais largement maitrisé. Je sais pas trop combien de temps nous avons roulé en silence. La piste n'était pas très bonne, le 4x4 cahotait dans tous les sens. Mon jeune pilote s'efforçait au maximum d'éviter les trous mais c'était difficile.  S'il avait su à quel point cela m'était égale et surtout que j'aurais pu nous emmener plus vite et plus confortablement ... enfin tant pis pour lui et pour moi. Je le mettais mal à l'aise car il me lançait de fréquent petit coup d'oeil. J'ai failli lui tirer la langue. Puis nous sommes arrivés enfin, mais au milieu de nul part. Je ne connaissais pas ce coin. Mes mains me piquaient, j'étais tendue, je n'aurais jamais du le suivre. Il est descendu de la voiture lui aussi et d'un simple geste m'a demandé de le suivre. Bien sur je n'ai pas bougé. Il m'a regardé  "s'il vous plait" a t il simplement dit. Rien de plus. Pas d'explication, pas de supplique. Ce gamin avait du courage et surtout quelque chose dans le regard. Je l'ai suivi. Il marchait devant moi sans crainte, savait il qu'au moindre geste suspect je le foudroyais. Je ne l'aurais pas tué bien sur, juste neutralisé. On a marché meme pas 5 mn, je pense et là le cauchemar. Une puanteur à faire vomir. Des essaims de mouches bourdonnantes à vous donner la nausée. Si je n'avais pas vu autant de cadavres dans ma vie je crois que je vidais mon déjeuner. Il y avait trois  tas sanglants, à moitié dévorés par les animaux ; les traces de dents étaient évidentes. L'un des tas était plus gros. Nous nous sommes approchés. J'ai regardé mon jeune ami, des larmes brillaient dans ses yeux. Il s'agissait de 3 éléphants. Deux devaient être très jeunes, meme pas un an probablement. L'autre leur mère peut être. J'avoue ne pas avoir compris pourquoi il m'avait amené ici. J'étais triste pour ces pauvres bêtes. La mère avait du être tuée pour ses défenses et les petits par plaisir, méchanceté ou simplement la proie des carnivores.
"je ne comprends pas" et c'était vrai. Qu'est ce que je faisais ici. Ce n'était pas moi qui les avait tué, ce n'était pas sur ma propriété, bref tout un tas de question auxquelles Kadhi ne répondait pas.
"venez c'est pas tout" m' a t il répondu
nous avons marché encore un peu, pas longtemps et nous sommes tombés sur un camp ... enfin ce qu'il en restait. Il avait été piétiné, dévasté, plus que détruit. Les tentes gisaient, petits tas de chiffon. Les armes, pourtant de solides carabines étaient tordues comme de simples fils de fer mais le pire était les nouveaux cadavres. 5, 5 cadavres humains réduits eux aussi en petits tas informes. Broyés, brisés. Un éléphant s'était il vengé ?? possible mais peu probable.
J'étais de nouveau extrêmement perplexe. Nous avions le cadavre de 3 éléphants tués par des braconniers, braconniers dont les cadavres gisaient ici.
"là regardez bien. Sur le sol" j'ai suivi du regard son geste. Il y avait des traces, rondes, relativement nettes et qui s'éloignaient. Cela ressemblait à des pas d'éléphant sauf que ... sauf qu'il n'y avait qu'une paire comme si l'animal s'était tenu debout. Je sais bien que les éléphants sont faciles à dresser et peuvent faire tout un tas de choses spectaculaires mais marcher sur leurs pattes arrières si longtemps faut peut être pas exagérer. J'aillais demander des explications à Kadhi quand le bruit d'une voiture m'en empêcha. Un nouveau 4x4 avec le logo des gardes stoppa dans une gerbe de poussière. Deux hommes en descendirent. Un noir, d'une cinquantaine d'année et un blanc sensiblement du meme age. Le regard du jeune policier changea. Il avait peur mais aussi un profond mépris pour les nouveaux venus. Il s'approcha brièvement de moi et me murmura deux mots "mutant, X-men". Je crois que je n'aurais pas été plus surprise de voir la foudre s'abattre. Moins meme car je l'aurais provoqué. Comment ce gamin du fin fond de l'Afrique pouvait il connaître 1/ les mutants et 2/ les X-men ...
(bon je comprenais mieux les traces et surtout pourquoi il était venu me chercher mais je vais raconter la suite car je n'étais pas au bout de mes surprises loin de là ...)
Les deux hommes se sont donc approchés. Dès le premier coup d'oeil je ne les aimais pas.
"qu'est ce que cette civile fait là ? " lança le blanc. Ça commençait vraiment mal entre nous. Vraiment très très mal.
J'allais me présenter quand Kadhi le fit (ce gamin avait de sacrés réflexes)
"madame Munroe, elle travaille pour le gouvernement américain" (de bons réflexes mais aucun talent pour le mensonge. Moi travailler pour le gouvernement américain ... Je devais avoir l'air d'un poisson hors de l'eau car le blanc me regardait avec suspicion)
"quel organisme ? CIA (il y avait du mépris dans sa voix. Je me suis dit qu'il ne devait pas être américain, anglais peut être, il n'avait pas d'accent français, ni italien ou espagnol.)
- non un organisme indépendant qui lutte contre le braconnage et la vente d’ivoire"
(dans un sens ce n'était pas faux. Les X-men étaient bien un organisme indépendant, très indépendant. Quand à la lutte contre le braconnage ... j'avais tué un braconnier il y avait bien longtemps, vraiment très longtemps ) en tout cas l'explication de mon jeune ami sembla calmer son chef. Je poussa meme le vice à lui proposer d'appeler mon chef (j'espère que le Professeur me pardonnera. En tout cas je commençais à bien m'amuser). Le commandant Gareth renonça. C'était vraiment trop facile.
J'étais rentrée dans le jeu et je lui raconta une histoire de trafic qui avait été démantelé aux USA. Que j'avais remonté la piste jusqu'ici. Malgré tout le commandant n'osa pas me traiter de menteuse ... je me demande bien pourquoi. Je fis ce qu'on attendait de moi et ce que je savais si bien faire. Évaluer le danger, remonter une piste, un jeu d'enfant. Mais il y avait une difficulté supplémentaire, le "coupable". Si j'avais bien tout saisi le "meurtrier" pouvait être un mutant et d'après ce que j'en savais j'étais seule avec 3 hommes humains. Le gamin était de mon coté c'était clair mais les deux autres. Je classais le blanc dans la catégorie anti mutant. Pas forcément violent mais il ne devait pas aimer tout ce qui touchait au "bizarre" et surtout dérangeait son petit monde. C'était un flic pur et dur, un blanc dans un pays noir. (bon je l'avais jugé sur quelques minutes mais j'étais à peu près sur de moi. Je n'aime pas ranger les gens dans des petites cases mais il avait ce coté "conquérant" qui m'exaspère tant. C'était un homme, blanc, flic et je n'étais qu'une femme, noire meme si je "travaillait" pour le gouvernement américain. Je lui aurais volontiers montré qui j'étais vraiment mais ce n'était ni le lieu, ni le moment et surtout parfaitement stupide, ce que je ne suis pas ). Quand au noir je n'arrivais pas à m'en faire une idée. Il n'avait rien dit.
Au bout d'un moment les deux hommes sont repartis. Le noir sans un mot, le blanc en exigeant une copie de mon rapport ... (il pouvait toujours exigé ... )
Il ne restait plus que mon jeune Kadhi. Je l'ai fixé un long, très long moment, jusqu'à ce qu'il se tortille de honte pire qu'un vers de terre. Il s'est excusé et surtout expliqué. Explications confuses mais d'après ce que j'ai pu en tirer, sa grand-mère connaissait la mienne et surtout il avait suivi mes "exploits" sur internet (vive la technologie ...) Il me parla aussi d'autres X-men notamment du Wonder beaver. (Et oui ma Caity tu es aussi connu au fin fond de l'Afrique. Je lui ai dit que je te demanderais une photo dédicacée, il est resté comme deux ronds de flan. Chacun son tour.)
Puis nous avons suivi la piste. Maintenant j'étais sur de suivre un mutant mais de quel genre. Après avoir vu les cadavres qu'il avait laissé, je savais qu'il possédait une grande force. Un hybride pachyderme probablement.
(la vie est vraiment étrange. J'étais ici pour me reposer, pour oublier et voilà que tout me rattrapait et le pire c'était que j'aimais ça.) J'avais devancé mon guide qui n'avait pas eu le choix et surtout l'intelligence de n'émettre aucune remarque. (ce gamin ira loin).
Nous l'avons enfin trouvé, il/elle était seul(e). Ce que je craignais n'était pas. Maitriser un mutant n'était déjà pas simple, mais s'il/elle avait été accompagné(e) de ses amis je vous explique pas la galère. (regardez un documentaire sur les éléphants et vous comprendrez. Ces animaux ont un instinct de groupe très fort)
Il/elle était grand(e), plus que moi. Pas loin de 2 mètres. Difficile de lui donner un age. Son visage était gris, ses yeux petits et enfoncés. Il/elle n'avait pas de trompe mais son nez était plus long qu'un nez humain. Il/elle était chauve. Ses oreilles était plates et plus larges aussi que des oreilles humaines tout comme ses pieds. C'était bien un hybride pachyderme et notre "tueur". Pour l'instant il/elle ne nous avait pas repéré.
Je ne savais pas trop quoi faire. Il/elle vivait surement depuis si longtemps seul(e). Devions nous tenter un contact ? L'arracher à sa vie ? Etait il/elle malheureux(se) ... Tant de questions ... Puis j'ai pensé aux jeunes de l'Institut, à ceux/celles qui étaient venu(e)s de leur plein grès, à ceux/celles qui y avaient été envoyé(e)s de force, à tous ces gamin(e)s qui avaient finalement fini par trouver un foyer, un but, une éducation, un avenir. Lui/elle aussi y avait droit. Un jour ou l'autre il/elle serait traqué(e), et au mieux abattu(e) au pire envoyé(e) dans un laboratoire comme un vulgaire rat pour être étudié(e), disséqué(e) et ça c'était inadmissible.
Alors j'ai fait signe à Kadhi et je me suis approchée, tranquillement mais en faisant assez de bruit pour ne pas le/la surprendre. Un léger vent tournoyait autour de moi et de tous petits éclaires bleutés parcouraient mes mains. Je n'étais pas sans défense. J'ai décrit un large cercle pour  l'éloigner le plus possible du jeune policier, lui était sans défense.
"bonjour". Il/elle a réagi comme je m'y attendais en chargeant. Je ne sais pas s'il/elle était encore sous la colère qui l'avait poussé à tuer les braconniers, s'il/elle n'aimait pas les humains en général ou s'il/elle agissait uniquement par instinct, une chose est sur c'est que son regard n'était pas amical du tout. Mais j'étais prête. Je l'ai esquivé, une fois, deux fois ... c'était facile. Il n'y avait aucune réflexion dans ses gestes, aucune pensée cohérente. Je me suis demandée s'il/elle avait vécu au milieu des humains ou s'il/elle avait été abandonné(e) dès sa naissance penchant pour la deuxième option.
Au bout de quelques minutes de ce ballet, je me suis lassée (tu connais ma patience).
"ça suffit".
Il/elle m'entendait mais me comprenait il/elle. À priori non, ou alors il/elle s'en fichait. Il fallait que je lui montre mais sans lui faire mal. C'est ce que j'ai fait.
Bras légèrement écartés, mains bien en vu, j'ai levé mon regard vers le ciel. Le vent a forci. Les nuages se sont accumulés. Je me suis élevée et la pluie a commencé à lui tomber dessus. Il/elle avait peur, vraiment très peur. Ses charges ont cessé. Il/elle a bien essayé de reculer, de fuir la pluie mais il/elle n'avait aucune chance. J'étais bien plus rapide et plus entrainée. Je ne sais pas si son coté "humain" est remonté, ou si une fois de plus il/elle a agit d'instinct mais il/elle a fini par s’asseoir sur le sol détrempé. La pluie a immédiatement cessé bien sur et je me suis assise en face. (autant pour ma robe mais bon cela en valait le coup)
Je lui ai parlé tout d'abord en swahili puis dans ce dialecte si particulier des tribus du coin, les mots semblaient avoir un impact à moins que ça ne soit juste ma voix en tout cas il/elle réagissait. Par moment sa main se levait comme pour me toucher. Je lui ai expliqué qu'il/elle n'était pas un monstre, ni un démon juste un/une mutante. (je passe ici les détails de la conversation. Ce ne fut pas aussi facile que je l'écris. Parlez à un chien ou un chat sauvage et vous comprendrez. Je n'avais pas devant moi un être humain, du moins pas totalement.) Je lui ai expliqué qui j'étais, d'ou je venais. J'ai essayé de savoir si c'était un garçon ou une fille mais il/elle n'a pas compris. Je pense qu'il/elle est assez jeune, dans les 14 -15 ans. Ses capacités intellectuelles sont limitées ou du moins pas entièrement formées, ce qui est normale vu que le sujet n'a pas eu de sociabilisation humaine. J'avais devant moins un(e) ado de 3 ans d'age mentale avec une force herculéenne. Troublant mélange à vrai dire. Dangereux et inquiétant. Qui sait les ravages qu'il/elle pourrait faire ...
La raison aurait du me pousser à le/la neutraliser pour qu'il/elle soit enfermé(e) mais j'étais incapable de lui faire ça. Ça aurait été bien trop cruel. Il/elle ne le méritait pas. (je sais je me répète mais c'est mon journal et je n'oblige personne à le lire). Je lui ai donc expliquer que j'habitais plus loin (meme si la notion de maison devait totalement lui échapper) ; qu'il/elle pouvait venir quand il/elle le souhaitait. Puis je lui ai dit au revoir et je suis retournée près de mon guide. Il n'avait pas bougé. Il m'a regardé un peu surpris et surtout soulagé, qu'est ce qu'il croyait. Il m'a remercié et nous sommes rentrés. Le silence était encore plus pesant qu'à l'aller. J'étais totalement plongé dans mes pensées et elles étaient toutes tournées vers Pachy (pas très original comme nom mais vu qu'il/elle n'en avait pas). Allais je le/la revoir ? Partirait il/elle loin, dans un autre pays frontalier ? Toutes ces questions me tracassaient. Une nouvelle petite idée commençait à faire son chemin dans ma tête, une drôle de petite idée mais après tout ça avait bien marché à NY alors pourquoi pas ici. Ça serait moins grand et moins ... technologique bien sur, la vie était totalement différente ici mais ... un gamin perdu était toujours un gamin perdu. Qu'il soit de NY ou d'ici.
Une fois chez moi j'ai commencé à mettre mes idées sur papier. Mon jeune policier aurait bien voulu en savoir plus mais je lui ai claqué la porte au nez après l'avoir remercié et assuré que je le tiendrais au courant. Pauvre gamin mais j'avais beaucoup de chose à faire.
Hier j'y suis retournée mais en vain. La savane est si grande. Tellement de traces partant dans tous les sens. Pourtant j'ai essayé. Sa résistance doit être phénoménale et il/elle peut surement parcourir des km sans se  fatiguer. Quel dommage. J'espère juste qu'il/elle est en bonne santé.  


(25 octobre) Khadi est passé pour demander des nouvelles. Je n'en avais malheureusement aucune à lui donner mais je lui ai fait part de mon projet, qui l'a immédiatement enthousiasmé. Il est si charmant. Il m'a informé que le dossier avait été bouclé (vive les forces de l'ordre ... enfin je ne vais pas m'en plaindre vu que ça me convient parfaitement.) il m'a aussi rappelé que son chef attendait mon rapport ... il a du comprendre que je n'en avais rien à faire car il a éclaté de rire à mon bref et laconique "ok".
Oui je le ferais ne serait ce que pour lui éviter des ennuis, après tout il avait été si gentil. En attendant j'ai des choses plus importantes et plus urgentes à faire.
5h00. Est ce toutes ses idées qui me trottent dans la tête mais je n'arrive encore pas à dormir. Je vais finir par vivre la nuit si ça continue, comme mes amies lionnes.
Depuis que j'ai rencontré ce jeune mutant, je dépose de la nourriture pour lui/elle. Elle disparaît bien sur mais je ne suis pas sur que ça soit mon Pachy. Il est donc 5h et je suis sur ma terrasse, le regard dans le vide, vers cette immensité. Je les entends comme toutes les nuits. Elles chassent. Un mouvement attire mon regard. Etrange, jamais une lionne ne déplacerait autant d'air. Le frôlement se reproduit. Immédiatement je suis sur mes gardes. Si c'est un cambrioleur, il a mal choisi son jour et sa maison. Les frôlements se rapprochent et se font de moins en moins discrets. Une légère brume flotte autour de moi. Et je le vois du moins je le distingue. Grand, sombre et plutôt maladroit. Je le/la reconnais et me détends. Ainsi il/elle a trouvé ma maison. Finalement c'est peut être lui/elle qui a mangé la nourriture. Il/elle s'arrête et se met à inspirer, il/elle est sur ses gardes. Quel courage lui a t il/elle fallu pour venir jusqu'à chez moi ? Je sens sa peur et en meme temps sa curiosité. Son cerveau analyse, quelles pensées lui traversent la tête ? Quel raisonnement suit il/elle ?
Masquée à son regard je l'observe. Malgré sa masse il/elle se déplace avec grâce et une certaine agilité. L'expression "comme un éléphant dans un magasin de porcelaine" est fausse. Ces pachydermes peuvent faire preuve d'une grande douceur. Il suffit de les voir avec leurs petits. Je sais maintenant que mon jeune mutant est de sexe masculin. Il est torse nu et ne semble pas avoir froid. Malgré une certaine carrure, son torse n'est pas très développé, je confirme son age. Je le laisse observer tranquillement. Un rugissement le fait sursauter. Instinct animal. Ses yeux balaient la savane, il est sur ses gardes. Mais les fauves sont loin, et il se détend. Comment réagirait il s'il me savait ici ? Il a fini par partir mais j'étais rassurée. La prochaine fois je me manifesterais.


(10 novembre) j'ai de nouveau rêvé à cette porte. J'étais devant, je frappais pour entrer mais en vain. Le plus curieux c'est qu'elle était vivante. Je l'entendais ... palpiter, ou plutot pulser comme un coeur. Elle était aussi chaude sous ma main. Qu'est ce que cela signifiait ? Étais je folle ? C'est bien possible. Qu'y avait il derrière ? Ou qui, quoi ... j'étais de plus en plus curieuse et à la fois un peu effrayée. Si elle était si bien fermée c'était surement pour une bonne raison mais laquelle ... Je déteste les surprises, les mystères, j'aime que les choses soient claires et précises. Et plus cette porte restera fermée plus j'aurais envie de l'ouvrir. Mes tentatives pour l'ouvrir m'ont réveillé. Ma porte à disparue et je n'ai pas pu la retrouver.
J'aime assez novembre, la "petite saison des pluies" comme les habitants l'appellent, commence. Ils n'ont pas tord d'ailleurs. Mais c'est une pluie douce, elle n'a pas cette violence ni cette abondance d'avril. Les animaux s'en contentent et moi aussi. Ash se fait à sa nouvelle vie. Elle a grandit vite et bien. Elle ne sera pas de ces enfants introvertis et peureux bien au contraire. Elle a déjà un regard si particulier sur le monde. Un monde fait d'un mélange de technologie et de magie. D'hier et de demain. C'est elle l'avenir, elle et la vingtaine d'enfants dont je m'occupe.
Car j'ai mis mon idée en route. Une école, mon école, ici en Afrique. Une école pour les jeunes mutants et humains. Elle est plutôt sommaire. Une salle assez grande pour contenir les enfants, un petit coin cuisine ouvert sur un coté, une autre pièce divisée pour l'instant en 4 avec des paravents qui fait office de chambres. Ici pas de confort moderne, pas de super lit, ni d'édredons moelleux. Pas de TV hi-tech, ni de chaine stéréo. Meme pas de murs en pierre. Tout est en bois, construit uniquement par la bonne volonté des habitants voisins (d'ou la rapidité de construction) mais c'est mon école. Le toit est en paille, épais et solide. J'ai été vraiment surprise de voir autant de gentillesse de la part des tribus. Chacun a apporté son petit truc, sa petite contribution. Ces gens n'ont rien ou très peu mais ils l'offrent de bon coeur. Deux mamans se sont portées volontaires pour les repas. Elles font des kilomètres pour ramasser la nourriture pour la semaine. Elles sont jeunes, plus jeunes que moi et pleines d'enthousiasme. L'une d'elle a un petit garçon à peine plus vieux qu'Ash.
Pachy s'est installé non loin de la maison mais toujours dehors. Nous nous accoutumons les uns aux autres et dans l'ensemble cela se passe plutot bien. Je ne dis pas que tout est parfait loin de là. Il est si jeune et impulsif.
Il a toujours du mal avec les autres "humains". D'ailleurs il fuit systématiquement lorsque des touristes passent sur la propriété.
Hier j'ai raconté une histoire à mes jeunes élèves, une histoire "américaine". Ils ne connaissaient pas. C'est assez surprenant et gratifiant de les voir si fascinés puis les questions ont fusé.
Ah j'oubliais, il faut que je te précise. Ces élèves (mes élèves) sont des jeunes des tribus alentour. Au départ je pensais surtout aux orphelins et aux mutants mais je me suis aperçue qu'une grande majorité ne savait ni lire ni écrire et encore moins compter. Alors j'ai ouvert à tous, tous ceux qui le désiraient. Ils sont une vingtaine, garçons et filles (un peu plus de garçon en fait), entre 10 et 15 ans. Au delà, ils travaillent déjà avec leurs parents. Il y a au moins 3 mutants en plus du jeune Pachy. Du moins 3 mutants déclarés. L'un d'entre eux a le meme genre de pouvoir que moi, il maitrise à la perfection l'eau. Une ado semble être télékinésiste et un autre peut se dédoubler voir tripler. Il n'y a pas de blancs. Ils sont en ville pour la plupart. C'est un peu dommage mais bon ...
L'entente n'a pas été simple surtout au début. Il leur a fallu du temps pour s'adapter les uns aux autres, pour s'accepter et se comprendre.
Je leur enseigne non seulement les bases mais aussi tout ce qui compte pour moi : la tolérance, l'entente, le partage. Tout ce qui fera d'eux des adultes responsables et ouverts. Ils ne sont pas obligés de venir. D'ailleurs je ne vois certains qu'un jour ou deux dans la semaine mais peu importe. Rien n'est fermé ici. Ils sont libres.
Je crois que je comprends vraiment ce que cherchait le Professeur.
Il est 15 h, Ash est toujours endormie dans son hamac suspendu dans le coin de la classe. Les enfants sont partis, l'école fini tôt pour qu'ils puissent aider leurs parents.
Nous vivons au jour le jour, rien n'est jamais acquis, ni défini. C'est un peu déroutant parfois mais tellement plus agréable. J'ai l'impression d'etre sur une autre planète.
Je te laisse, une petite tête vient d'apparaitre. Je lui fais signe d'entrer ...


(5 janvier 2011)"mon cher journal, je suis rentrée à New York, reposée et pleine d'une nouvelle vitalité.
Ma retraite m'a fait un bien fou. Mi-novembre mon cher et tendre a fini par se lasser de mon "exode" et a rapatrié ses valises. J'ai retrouvé mon moi-femme. C'est tellement agréable. Il m'a tellement manqué et pas seulement son corps divin.
Les fêtes sont passées, (enfin meme s'il n'y a qu'à toi que j'ose le dire). Je pensais les passer ... en fait j'en sais rien. Noel ne représentait rien pour moi cette année. L'avait il senti ... je n'en sais rien non plus. Je croyais le connaître après toutes ces années de mariage mais non, il me surprend encore et encore. Qu'avait il trouvé cette fois te demandes tu ? Je vais te le dire. Je n'avais donc rien prévu de précis, à peine un repas entre nous. Ash est encore trop petite pour vraiment comprendre. Je lui avais fabriqué une petite poupée à l'ancienne avec des bouts de chiffon. Je sais que j'aurais pu lui en offrir une plus ... belle/chère peut importe, mais je n'avais ni le courage, ni la volonté d'aller en ville. Bien sur nous avons internet (vive la technologie meme dans cette partie reculée du pays) mais bon ... De toute façon quand je la vois s'amuser avec des bouts de ficelle ou de papier je me dis qu'elle est loin d'etre malheureuse. Enfin bref, nous (je) avions décidé de ne pas se faire de cadeau, nous (je) avions tout ce que nous (je) rêvions. Mais voilà ... Le matin du 24, T'challa est parti dans la matinée, je pensais qu'il allait simplement acheter de quoi manger. Je sais qu'il aime cuisiner  mais je ne m'attendais certainement pas à ça.
Lorsqu'il est rentré presque 2h plus tard, il était accompagné (mais non pas par une autre femme qu'est ce que tu crois ...) en fait si et meme par 2 et un homme. Je suis restée comme une idiote à les regarder. Puis la plus vieille des femmes m'a prise dans ses bras et je me suis effondrée en larme. Grand-mère était là ainsi que ses parents à lui. J'ai du pleurer pendant des heures dans leurs bras. Il avait réussi à trouver le seul cadeau qui me fasse vraiment plaisir. Je ne crois pas avoir passé de plus beau noel. Et dire que je n'avais rien pour lui  alors je l'ai simplement embrassé, s'il ne m'avait gentiment repoussé je serais encore collée à ses lèvres. Son père a esquissé un sourire. (s'ils n'avaient été là ...) Je l'ai remercié plus personnellement depuis mais ça meme toi tu n'en sauras pas plus.


(Juillet 2011) Enfin elle a compris. Enfin elle l'a admis. Ma tête de mule de fille ainée. Pauvre Calie elle en a eu de la patience et du courage. Ce qui bien sur était visible voir criant pour tout le monde ne l'était pas pour la principale intéressée. Je suis heureuse pour elles. Elles forment un joli couple si bien assorti. Bien sur ça  ne sera pas facile, non. Mutantes et lesbiennes, elles n'ont pas choisi le plus simple mais s'il y a une chose que je sais et dont je suis sur c'est que l'amour triomphe de tout. J'en ai la preuve sous les yeux chaque jour. Un an déjà, un an que mon petite bébé, ma fille adorée a vu le jour. C'est passé si vite.  Jean m'a même confié qu'elle et Scott envisageaient sérieusement un deuxième enfant.
Les mois sont passés, si vite. Ash est passé du biberon aux bouillies faites maison bien sur. Et bien sur elle en met partout. Un peu avant son 1er anniversaire elle commençait à se trainer à 4 pattes. Par contre elle n'a pas encore beaucoup de dents. Elle parle beaucoup, "comme sa mère" me taquine T'Challa.
Je pense aussi que son environnement est extrêmement favorable à son épanouissement. C'est bien rare qu'elle soit toute seule. Quand ce n'est pas l'un de nous, c'est Jean, Cait, Calie ou l'une des nombreuses élèves qui s'en occupent. Je ne parle même pas des tonnes d'habits et de jouets qui trainent dans la chambre - je n'ose dire "encombre". Car oui nous sommes toujours dans la chambre à l'Institut. Je ne sais pourquoi mais la maison n'émerge pas du tout de ses ruines - quel dommage n'est ce pas !!!
J'ai des nouvelles de Pachy et de mon école. Elle a pris de l'ampleur ce qui me réjouit fortement. Ici j'ai mis un peu de coté mon moi-mère pour préserver ce fragile équilibre que j'avais atteint. J'ai donné un peu plus de place au moi-femme bien sur et aussi au moi-X-men en reprenant les missions.
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Message  Ororo Munroe Dim 28 Fév - 14:32

Juillet 2012. je suis abonnée au mois de juillet peut être parce que ce sont les vacances et que je peux enfin me consacrer un peu de temps. Ce début d'année a connu énormément de joie dans ma famille. La plus belle et la plus formidable fut le mariage de ma Caity et de Calie. Et oui elles se sont officiellement dites "oui". Quoi de plus beau n'est ce pas ?
Ça n'a pas été simple mais Cait a un tempérament de fer, elle ne lâche rien, et Calie, la douce Calie, est tout aussi redoutable. C'était sur qu'à elles deux elles y arriveraient.
La cérémonie fut magnifique bien sur. J'ai pleuré comme une madeleine mais j'ai réussi à ne pas faire pleuvoir.
Fin mai nous avons fêté les 2 ans d'Ashake.

Mais c'est en avril que j'ai fait une rencontre improbable. Jean et moi étions sur une affaire délicate. Normalement c'est Scott qui aurait du être avec moi mais cette fois le Professeur avait déclaré que deux femmes seraient plus à même de traiter cette mission. Je n'ai compris pourquoi que plus tard. Scott bien sur s'est un peu renfrogné tout comme Logan. Se voir "doubler" par deux femmes sans rien dire n'était pas dans leur caractère. Jean et moi avons échangé un petit sourire et un même haussement des yeux style "les hommes".
Tout avait commencé, nous a donc expliqué le Professeur, par des morts. Des femmes, principalement des asiatiques. Sur NY d'abord puis sur Philadelphia, Baltimore, Washington, Boston et même jusqu'à Cleveland et Pittsburgh. Ça faisait une sacrée surface. Le Professeur avait poursuivit en expliquant que la majorité de ces femmes étaient des prostitués. Logan avait fait remarquer que ce n'était pas notre boulot mais celui de la police, ce en quoi j'étais d'accord. Notre mentor a levé une main nous intimant de nous taire comme à des gosses (ce qui m'a fait sourire je l'avoue). Il a ensuite précisé que certaines de ces femmes qui avaient été retrouvées mortes avait été battues et abusées sexuellement. Dans le lot, certaines étaient des mutantes avérées, d'autres des humaines mais surtout elles portaient toutes une étrange marque, un tatouage qui avait été à moitié brulé. Nous ne lui demandions même pas comment il savait cela, ni même pourquoi. De toute façon il ne nous aurait pas répondu.
(j'ai toujours aimé le coté "militaire" des X-men mais parfois le manque de renseignement nous faisait cruellement défaut)
Pour finir nous, Jean et moi donc, devions enquêter là dessus. Nous étions sceptiques, si la police n'avait rien trouvé ... Le Professeur s'est juste contenté de sourire, et de nous assurer de sa totale confiance ce qui a arraché un grognement de Logan et un soupir de Scott.
Bon nous avions un sacré défi, un défi que nous ne pouvions pas nous permettre de perdre.
On a donc commencé par la police. Deux femmes en tenue de X-men, nous avons fait sensation. Et surement apprit bien plus que si nous avions été des hommes.

Ce qui me fait écrire cet aparté sur ma tenue d'X-men.
La tenue que revêt tous les X-men et apprenti X est en molécules instables, c'est à dire qu'elle épouse parfaitement nos formes et s'adapte à toutes les mutations possibles et inimaginables. Elle résiste à tous les frottements. Elle a aussi la faculté de s'adapter aux disparitions des intangibles, des métamorphes ... Elle peut passer à travers toutes les matières solides, liquides et gazeuses. Elle peut résister à des températures extrêmes chaudes ou froides. Bref elle forme comme une seconde peau. La mienne me dégage les épaules, les laissant nues et forme une cape dans mon dos. Nous portons tous une ceinture avec le X de X-men. Les couleurs changent selon les gouts mais la plupart sont noirs avec des bandes de couleur. - fin de l’aparté -

Donc imaginez deux femmes - superbes n'ayons pas peur des mots - moulées dans des tenues mettant en valeur nos formes et nos attributs féminins ... Sans parler qu'aussi bien Jean que moi, nous avions les cheveux longs, vraiment longs. Les siens étaient de feu et les miens de neige ...
Nous avons débarqué dans les bureaux sûres de nous, avançant comme si le monde nous appartenait. (nous en avons bien ri après mais sur le moment nous n'étions pas si confiantes que cela). Je n'eus même pas à les menacer et Jean à lire leurs pensées. Tous ont proposé spontanément leur aide ... ha les hommes !!!
Malheureusement nous n'avons pas appris grand chose de plus que ce que le Professeur nous avait dit. L'un des policiers nous a proposé de voir les photo même "si ce n'était pas une chose à montrer à deux jolies femmes comme nous" a t il ajouté. Je lui ai assuré que nous en avions vu d'autres mais quand même ... voir ces pauvres femmes battues à mort était un spectacle affligeant. J'ai eu grand peine à me retenir et Jean aussi. De plus dans le rapport, il était fait état "d'abus sexuel". Comme nous n'avions plus rien à savoir sur NY nous sommes allées sur Philadelphie par la Storm Airline. Ba quoi nous étions assez pressées. Et puis c'est tellement agréable de voler, de sentir le vent dans les cheveux, de voir le monde d'en haut. Jean n'avait aucun mal à me suivre. A un moment même nous avons éclaté de rire. Un rire complice, un rire heureux d'etre ainsi libre.
Je sais bien qu'il ne faut pas abuser de ses pouvoirs mais bon ... je l'ai fait et j'avoue y avoir pris énormément de plaisir. Je crois que je m'étais astreinte trop et trop longtemps.

A Philadelphie nous n'avons pas eu plus de succès. Même topo. C'est à Baltimore que nous avons eu un coup de chance. Le tatouage à moitié effacé sur les filles disait quelque chose à l'un des flics. Il l'avait déjà vu mais pas ici sur la cote Est mais plutôt sur la cote Ouest. Il hésitait entre la cité des anges ou SF. Peut nous importait en fait, nous avions une piste c'était l'essentielle.
Nous avons un peu hésité : devions nous retourner sur l'Institut pour prendre le X-jet ou poursuivre en volant  ? il y avait quand même pas loin de 4500 km jusqu'à Los Angeles ... Par avion, enfin X-jet nous en aurions pour 5 à 6 h alors que là quand même nous risquions de perdre au moins 1/2 journée. Sans parler de la fatigue. Nous avons donc opté pour le raisonnable. Et nous avons bien fait. Le voyage en X-jet fut rapide moins de 5h. Oui j'ai un peu triché ... le vent nous était favorable.
Une fois sur LA, rien nous avons du nous rendre à SF.
Je n'ai jamais beaucoup aimé cette ville. Je sais que ma fille ainée l'adore mais pas moi. J'ai beaucoup plus d'attirance pour les villes de la Louisiane ou du Mississippi mes origines africaines surement. Je trouve que ces villes ont une âme, un passé. Enfin cela nous fait un sujet de chamaillerie avec Cait. Jean par contre est une new yorkaise pur souche. 100% grosse pomme.
À SF les choses n'ont pas été aussi faciles qu'à NY, ici les mutants n'étaient pas vraiment bien vus et les forces de police avaient du mal à nous considérer comme des gentils. Alors comme le charme ne marchait pas vraiment nous avons utilisé la "force" enfin disons que Jean a fait un usage parfait de ses pouvoirs.
Comme elle me l'a expliqué : moins les gens veulent en dire plus ils y pensent. Du coup je leur posais tout un tas de questions aux quelles ils refusaient de répondre ou alors juste ce que nous savions déjà et Jean leur "extirpait" en douceur les pensées.
Le tatouage donc était "une marque de fabrique" d'un clan de malfrats asiatiques. J'étais outrée, la police les connaissait et les laissait faire leur sale boulot.
Je savais pourquoi le Professeur n'avait pas envoyé Logan et Scott mais il avait oublié que la patience n'était pas mon point fort même si je m'améliorais en vieillissant. J'ai eu ... disons une réaction qui n'a pas franchement arrangé les choses. Je n'allais quand même pas rester là sans rien dire ... et bien j'aurais mieux fait.
Comme je l'ai écrit les mutants n'étaient pas vraiment bien vus ici et encore moins les X-men. Je fus mise à la porte. Une chance que Jean était bien plus diplomate que moi. J'ai du donc ronger mon frein en attendant qu'elle sorte avec les réponses.
Curieusement le système d'incendie s'est déclenché ... un court circuit probablement. C'est mesquin je sais bien mais ces hommes m'avaient hautement irrité. Je n'avais vraiment pas apprécié ni leur manière ni leur petit sourire ironique et supérieure. Et puis j'aurais pu faire pire ...
(j'espère que mon carnet ne tombera jamais dans les mains de mes élèves, moi qui me bat chaque jour pour leur inculquer des valeurs de respect ... )
Jean avait donc du m'expliquer le pourquoi de leur inaction : faire tomber un plus gros poisson. D'après ce qu'elle avait "entendu" et compris, ils avaient un chef de clan dans le collimateur. Interpol était même dessus, ainsi que plusieurs agences gouvernementales.
Personnellement je m'en fichais un peu, je n'ai jamais beaucoup aimé la CIA, NSA et autre FBI. Et eux non plus  n'aimaient pas les mutants, ni les X-men même si depuis 2005 nous étions officiellement "auxiliaire de la loi".
Nous ne savions plus trop quoi faire. L'affaire devenait un peu compliquée. Nous avons pris une chambre dans un hôtel confortable, "parlé" avec le Professeur de nos découvertes et demandé quoi faire. Sa réponse fut brève : "poursuivez".
J'avoue à ce moment là avoir été surprise. J'ai toujours eu une confiance absolue dans le Professeur Xavier et ce depuis qu'il m'avait "coincé" en Egypte mais là ... j'avais comme un doute. Nous nous sommes regardées avec Jean. Je lisais la même surprise dans ses yeux. Mais nous avons simplement haussé les épaules, nous étions des X-men, bien trop entrainés à obéir. Nous avions nos opinions, nos sentiments, nos doutes bien sur mais quand le Professeur ordonnait nous obéissions, tous. En râlant parfois comme Scott et moi ou en grognant comme Logan mais nous obéissions.
Nous avons passé une excellente nuit après un bon repas. Pour une fois qu'une mission nous permettait un certain confort ... Nous en avons profité pour parler. Cela faisait une éternité que nous ne nous étions pas retrouvées toutes les deux sans mari, sans enfant. C'était vraiment appréciable. Jean est mon ainée d'une 10 aines d'année, elle est la soeur que je n'ai jamais eu et je l'aime et la respecte énormément. Elle sait donner des conseils sans en faire trop. Certain(e) la traite de manipulatrice, peut être mais elle le fait avec tact.
C'est vrai cependant que je n'aime pas et je n'ai jamais aimé qu'on "farfouille" dans ma tête, j'estime que mes pensées sont à moi, rien qu'à moi, mais j'ai l’honnêteté de reconnaître que c'est un pouvoir bien pratique.
Le lendemain nous sommes descendues prendre le petit dej en civil. La plupart des hommes nous regardaient. C'est flatteur, toute femme vous le dira.
Un homme s'est approché de nous. Une fois encore j'ai pu admirer la diplomatie et le talent de mon amie.  
Même si j'apprécie être "reluquée" (avec modération j'entends), être dérangée durant un repas ne me plait guère et quand je dis "guère" ça veut dire pas du tout et même que ça m'énerve.

"Mesdames, bonjour"
Ses manières étaient polies. Nous l'avons regardé. Tout en lui indiquait un agent fédéral. Il était grand, bien charpenté, plutôt sexy. Des yeux marrons foncés, tout comme ses cheveux coupés courts. Il avait la tenu "fédéral", pantalon noir, chemise blanche et bien sur la veste noire qui était censée cacher son arme.
** C'est un agent fédéral ** m'a "dit" Jean et j'étais d'accord avec elle
** oui, je te laisse t'en occuper.**
elle m'a sourit.
"excusez moi pour le dérangement Mesdames, puis je ?"
Jean a acquiescé, j'ai demandé au serveur une autre tasse pour notre invité. Je sais quand même bien me tenir.
"je suis ...
- je sais qui vous êtes Agent Thomasson et vous savez qui nous sommes. Que pouvons nous faire pour vous ?" la voix de Jean était douce et son sourire charmeur. J'admirais son talent. L'agent a eu un petit sourire bien vite réprimé
"votre réputation est à la hauteur de votre talent madame"
Flatteur va. Bon au moins il nous connaissait aussi, cela allait nous facilité les choses. Il n'y a rien de plus agaçant que les humains qui "pensent" nous connaître mais qui sont surpris à chaque fois qu'ils croisent l'un de nous ou nous voient utiliser nos capacités. Nous ne sommes pourtant, ni des personnages de contes de fée, ni de bande-dessinées. Nous sommes des êtres humains bien réels avec des dons un peu particuliers. C'est tout.
"je viens pour vous aider dans votre affaire. Que diriez vous d'une collaboration entre nos ... "services" ? "
**est ce un piège Jean ? **
oui j'étais méfiante. J'en avais trop vu pour faire aveuglément confiance à un agent fédéral même s'il paraissait sincère (surtout je devrais dire).
Jean le fixa un bon moment. L'agent ne manifesta aucune impatience, je dirais même qu'il se laissait faire. Ma suspicion diminua d'un cran.

**non il est clean.**.
J'avais totalement confiance en Jean. Elle n'avait pas le niveau du Professeur mais c'était une télépathe de très haut niveau. L'agent n'aurait pas pu lui cacher quoique ce soit et s'il avait pu elle aurait immédiatement su que c'était un mutant aussi.
"bien Agent Thomasson nous vous écoutons."
L'agent s'installa décontracté sur la chaise et se mit à siroter son café. Jean et moi nous nous sommes regardées avec la même perplexité. Elle a doucement secoué la tête. J'ai donc fait preuve de patience. Puis l'agent a commencé. Il a retracé l'affaire d'une voix monocorde et ajouté tout ce qu'il savait ou du moins tout ce qu'il avait eu le droit de savoir.
"Pourquoi ?" j'avais posé la question un peu brusquement mais je ne comprenais pas bien ou était son intérêt (ou plutôt l’intérêt de son "agence").
Il m'a regardé agacé
"et bien ...
- aucune importance Agent Thomasson poursuivez" nous a tranquillement coupé Jean tout en posant sa main sur la mienne.
**après Ororo. Laisse le poursuivre s'il te plait** je sentais son esprit aux limites du mien. Elle était prête à me bloquer si je ne coopérais pas. C'est aussi pour cela que je n'aime pas les télépathes. Mais c'était Jean.

Si l'agent fut intrigué par notre échange, il n'en montra rien et poursuivit. En résumé ces filles appartenaient à un clan de "marchant de viande" installés en Chine à Shangaï. Ils les "importaient" aux USA pour leurs réseaux de prostitution. Les filles mortes avaient essayé de résister et de s'enfuir sauf que la seule fuite était la mort. J'étais de plus en plus outrée par ce que j'apprenais. Pourquoi personne n'avait rien fait ?
L'agent avait donc un marché à nous proposer : un nom. L'américain qui leur servait de passeur. C'était mieux que rien mais je me demandais toujours pourquoi le clan ne pouvait pas être détruit définitivement.
La gêne de l'agent face à ma question était visible. Il finit par y répondre : la politique et l'argent.
Je demandais aussi pourquoi il nous donnait le nom, pourquoi ses services ne l'avaient pas eux même arrête. De nouveau la même gêne.


** la politique Ororo toujours la politique. Si un ressortissant américain est arrêté en Chine pour trafique cela aura de graves répercutions sur l'économie alors que s'il se fait prendre par deux mutantes ... tu comprends. **

oui je comprenais, je comprenais que nous allions encore une fois être manipulées et que s'il y avait des problèmes ou des complications les X-men en seraient une nouvelle fois responsables.

"ce n'est pas tout Madame" poursuivit l'Agent "l'homme, le passeur, travaille pour un homme d'affaire américain important qui possède de solides appuis
- solide à quel point ?
- maire, gouverneurs. Il dirige de nombreuses multinationales, possède des hôtels ici et à l'étranger. Il rapporte énormément d'argents et emploie beaucoup de personnes. Sans parler de la cohorte d'avocats qu'il peut se payer.
- je vois. Il est mouillé ?
- nous n'en savons rien"
j'ai eu un petit rire. La grande agence n'en savait rien et demandait à deux petites mutantes de l'aider. Quelle ironie non ?
"et donc vous aimeriez aussi le coincer ?
- s'il est mouillé oui. Mais il nous faut nous en assurer par de solides preuves
- "nous" hein ???"
il a légèrement rougi. Il avait compris mon sous-entendu.
**qu'est ce que tu en penses Jean ? **
** nous allons le faire. Pas pour l'agent mais pour ces pauvres femmes qui sont mortes. Elles le méritent.**

J'étais d'accord avec mon amie.
"d'accord donnez nous le nom et ou nous pouvons le trouver. Nous vous le ramènerons. "
il eut un toussotement de gêne "nous ... enfin vous n’êtes pas obligé de nous le ramener ... "vivant"
- Agent Thomasson vous allez trop loin. Nous ne sommes pas des tueuses."

de petits éclairs commençaient à parcourir mes mains. L'agent avait été trop loin.
"ok, ok. J'ai rien dit. Vous nous le ramenez et on s'en occupera nous même"
**Storm s'il te plait** la voix de Jean était calme mais ferme et elle m'avait appelé par mon pseudo de X-men pas par mon prénom.
J'ai pris ma tasse de thé (que je rêvais d'envoyer à la figure de l'agent) afin de me calmer. Ça marche toujours. "Une bonne tasse de thé règle tous les problèmes'" me disait ma grand-mère.


"je vous en prie Agent les noms.
- le passeur s'appelle Wallace Hermond, c'est un comptable. Célibataire, il aime beaucoup les jeunes femmes, très très jeunes même. "
bien sur j'avais tiqué mais rien dit laissant l'agent Thomasson poursuivre "Son patron est Reiji Aoe ..."
je n'avais pu m’empêcher d’émettre un sifflement de surprise. "le milliardaire.
- oui. Enfin sa "réputation" est un peu surfaite mais passons. C'est bien lui.
- tu le connais Ororo ?
- non pas personnellement mais j'ai entendu Emma et T'Challa en parler. Je crois qu'ils ont tenté de l'approcher pour avoir des fonds mais sans succès. Cet homme a un coffre fort à la place du coeur.
- il paraît en effet mais il a surtout comme je vous le disais de solides appuis. D'après nos renseignements, Hermond gère la comptabilité des hôtels de luxe là bas pour le compte de Aoe. Mais nous ne savons pas ou le trouver.
- ha oui "

j'avais levé un sourcil comme je savais si bien le faire et mon ton ironique mettait l'Agent mal à l'aise. Jean me regarda un bref instant avant de lever les yeux au ciel (ou je m'amusais bien je l'avoue)

"en fait ...
- aucune importance Agent Thomasson, mon amie vous taquine"

"taquine" hein ??? sacrée Jean ...

"qu'est ce que je disais moi ... ha oui donc nos "contacts" de là bas n'ont pas pu être plus précis. Vous savez la Chine n'est pas particulièrement "ouverte".

Et comment nous le savions. Ce qui n'allait pas nous aider. Nous étions américaines, femmes et mutantes ... les chances pour que tout se passe bien diminuait de plus en plus. D'un autre coté je n'étais pas mécontente. Cela faisait un moment que je ... disons m'encroutais. Attention j'aimais ma vie, mes filles, mon mari, mes élèves mais les missions terrains me manquaient énormément.
L'agent nous a donné les noms et le lieu ainsi qu'un numéro de téléphone puis il est reparti.
J'étais songeuse et je voyais bien que Jean aussi. J'avais dit vrai nous n'étions pas des tueuses. Lorsque cela nous arrivait ce n'était jamais gratuit ni même vraiment volontaire. En tout cas, ni elle ni moi n'avions jamais tué de gaieté de coeur mais par protection. Protection envers des civils, envers des plus faibles, parfois envers nos coéquipiers. Pour ma part j'avais tué une fois pour moi même, pour me protéger mais je n'étais qu'une ado, depuis ce jour je me suis jurée de ne plus le faire sauf cas extrême et encore ... Alors que cet agent nous suggère un meurtre de sang froid ... non définitivement non. J'avais vraiment envie de lui apprendre qui nous étions vraiment.


**ne te fatigue pas Ororo, il ne pourra jamais comprendre. **
j'avais haussé les sourcils et maugréé un "mouai" pas franchement convaincue. Jean s'était mise à rire "tu n'as pas changé tu sais, toujours aussi impétueuse. Tu es mariée maintenant et mère
- et ?
- et rien. Je suis contente que tu sois enfin redevenue toi même ma chérie."

je l'avais regardé surprise. Je ne m'étais pas rendue compte à quel point elle avait souffert de mon baby blues. J'en avais discuté avec T'Challa, avec Caity mais pas avec Jean. Quelle erreur. Elle était ma plus vieille amie.
"je suis désolée.
- ba ce n'est rien. Mais la prochaine fois vient me voir d'accord. Tu m'as vraiment manqué. "

j'avais acquiescé, avant de tomber dans ses bras en pleurs. De vrai fontaine toutes les deux.
"et maintenant que fait on ?
- direction la Chine."
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Message  Caitlyn Oldfield Sam 23 Jan - 14:47

23 Janvier 2021

Relecture.

Quel talent tu as mon amie.
Storm, ton grand personnage, c'est incroyable comme tu as su la tenir ainsi tant de temps avec une imagination débordante de détails et une telle finesse de jeu.

C'est si classe d'avoir pu faire partie de ta storyline.

Je n'ai qu'un seul regret à cette lecture, ne pas en avoir lu plus sur Ash

J'aurai aimé savoir ce qu'elle devenait ensuite.
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