X-Men - Nation X RPG
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Quatre ans plus tard. Quoi de nouveau ?

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Maximilian Barrow
Jade Oldfield
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Quatre ans plus tard. Quoi de nouveau ? Empty Quatre ans plus tard. Quoi de nouveau ?

Message  Jade Oldfield Sam 30 Jan - 18:44

TOUT LE MONDE DANCE Part 1






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Long Valley.
Juin 2032 (presque 4 ans âpres son dernier Rp)


Jade écrasa un lourd bâillement pour tenter de se donner un coup de fouet, son regard vide et fatigué se posa sur les rues animées à travers la vitre du Taxi, encore une chose qu’elle ne trouverait jamais le temps de faire : apprendre à conduire. De toute façon, se retrouver au volant d’un véhicule lancé en aveugle dans une arène peuplée de demeurés ne prenant jamais le temps de faire une checking- list des fonctionnalités de l’engin avant de tourner la clé de contact : trop peu pour elle !  Maintenant qu’elle avait assez les moyens pour se payer elle-même des larbins pour l’amener d’un point à l’autre de la cité, la question ne se posait même plus.


Elle avisa son écran de ipad tout en plissant les yeux et  songea aussi tôt à la voix fantomatique du Docteur Payne lui disant «  Bon sang Jade, mets tes lunettes, on s’en fout de la coquetterie quand on travaille avec des exponentiels ! ». Ca la fit sourire du coin des lèvres, à dire vrai sorti de sa famille, le Docteur Payne était la personne qu’elle côtoyait le plus à présent. De supervisatrice à mentor, elle devenait peu à peu une amie et son jugement, même sur les petites choses personnelles de sa vie comptait véritablement. Oh, elle n’en deviendrait pas non plus obéissante et docile, la jeune femme gardait farouchement son caractère mais elle était parvenue à supporter son manque endémique d’ordre et sa façon brouillonne de travailler ! De son point de vue, la tolérance était indubitablement une marque de respect, mais son point de vue avait toujours été très particulier, elle en avait conscience.


L’ordre et l’organisation, que serait-elle sans ces deux fameux dogmes qu’elle suivait à la lettre ? Mais bon, le rush de ce dernier mois, l’avait forcé à puiser dans ses réserves d’énergie car après tout comme elle l’avait si bien éructé à Payne un soir : « Je ne suis pas un putain de cyborg, merde !! » ; mouvement d’humeur malheureux quand on considérait que son mentor l’était en partie avec ses prothèses…elle avait presque regretté ses paroles durant une heure, comme quoi elle progressait !


En tout cas, l’alerte « fatigue intense » avait bien clignoté en rouge dans un coin encombré de sa psyché, juste une petite place à coté  de « chier reste ça à faire et ça après »  et « merde j’ai oublié de commander des pizzas  » ce joyeux bordel qui valsait dans sa tête Comme dans la tête de chacun car c’est bien connu « tout le monde dance », mais chacun sur des partitions différentes. Fatiguée, oui. Voilà ce que c’est que c’était de ne dormir que 4 heures par nuit, elle savait qu’elle délirait  et qu’elle tirait un peu trop sur la corde mais c’était important.
Les premiers tests d’ingénierie sur le portail Jk 3 n’étaient pas concluant et ça retardait tout le process. En plus de ce connard de McTaggert qui prenait un malin plaisir à la retarder par pure jalousie, son équipe commettait conneries sur conneries.  Bien entendu l’axiome premier de Jade restait qu’une bévue provenait toujours des autres, jamais d’elle-même : les progrès étaient SES progrès, les retards, LEURS retards…Payne lui répétait sans cesse que son ego devenait encombrant et lassant à la longue mais Jade n’avait JAMAIS eu de problèmes avec son ego, personnellement ils s’entendaient fort bien.


Elle était LA star scientifique de la cité tout entière et c’était mérité vues ses hautes capacités (du moins elle en était persuadée) même qu’on cherchait sans cesse son assentiment sur tout un tas de connerie…perte de temps de brasser de l’air pour des idiots. Elle n’avait plus le temps d’apprendre l’humilité. Surtout dans la fosse aux serpents où elle surnageait.


 Les futilités du monde scientifique la blasaient, elle avait un objectif, elle. Mais ça Mc taggert s’en tapait, ce qu’il cherchait c’était la lumière, elle l’avait très bien cerné « Monsieur j’ai le plus gros QI du monde »  et pourtant jamais ils n’avaient tant progressé que lorsqu’ils bossaient ensemble. Mais c’était du passé, le poing de Sanzo dans la gueule du petit génie avait sonné le glas d’une belle collaboration scientifique sommes toute fulgurante…Mc Taggert avait le défaut d’être un homme et d’avoir un pénis relativement encombrant. Il avait été trop gourmand, pensant dominer de force par sa bite ce qu’il ne pouvait contraindre par son intellect. Un soir de fatigue, il avait essayé de la renverser sur une table de travail pour l’embrasser de force ce qui de facto avait en prime d’un coup de genoux bien placé  jeté un « froid sibérien » entre eux jusqu’à ce que son cher mari Monsieur Chat, lui offre « un chaud saharien » avec une explication franche et virile. Sur le coup, Jade en avait été mortifiée là où sa mère et Kaya s’étaient esclaffées. Puis avec le temps, ca aussi ca l’avait beaucoup amusée et fait réfléchir. Elle murissait, elle devenait attirante.  Curieux concept que celui de l’attraction physique, elle n’osait pas questionner Ariella sur le sujet cependant.


Elle n’avait plus le temps pour ce genre de chose, se laissant déborder sur tous les flans et provoquant l’inquiétude de son entourage. D’abord Payne, puis la famille.
Comme à chaque fois. Elle avait encore du subir une «  intervention » en bonnes et dues formes menée tambour battant par Cait et Taz lors de leur visite de la semaine dernière à la maison. Sanzo en mari docile ET intelligent  s’était bien gardé d’intervenir dans une rixe Oldfieldienne, heureusement pour lui, il n’en menait pas large avec ses missions à répétition dans la X Force, et elle  n’aurait pas supporté qu’il ramène sa fraise sur le sujet vu qu’elle faisait déjà de son coté tout son possible pour préserver ses engagements sociaux. A savoir, tenir un bel appartement construit sur les terres de Beau Papa, gérer un budget, passer ses soirées avec lui, faire du sexe et se désintoxiquer du téléphone (promesse réitérée de chaque résolution de début d’année et ça c’était le plus dur). Mais bon, une fois de plus, le monde était son ennemi.


Bon sang, Quoi elle avait 25 ans, elle était majeure et mariée et en plus détentrice d’un Doctorat en Physique et cheffe de projet à Centaurus : on n’allait pas les lui briser en prime, si ? Heureusement que Ari l’avait prévenue la veille, la solidarité entre sœurs, y’avait que ça de vrai ! En bonne stratège manipulatrice, elle leur avait fait le grand show en leur claquant d’emblée qu’elle restait la seule de leurs trois filles à avoir gardé une vie sentimentale stable entre Ariella qui enchainait les amant(e)s comme elle changeait de fringues et Aislinn qui foirait invariablement toutes ses relations


Certes, elle a eut le droit à Ari tirant la tronche durant quelques jours mais elles s’étaient réconciliées comme toujours sur la piste de dance. Heureusement qu’il lui restait ces activités là pour garder le contact avec le réel comme les virées shopping avec Océanne ou ce  rdv hebdomadaire de dance avec Ari qui était devenue une vraie tueuse dans le domaine, ce qui augmentait d’autant plus son sex appeal. Caitlyn d’ailleurs en était venu à se demander si le pouvoir d’Ari, toujours en latence n’était pas simplement la diffusion outrancière de phéromones…entre ses mecs, ses filles, ses lubies artistiques et sa volonté de vie de bohème, la pauvre Caitlyn s’arrachait les cheveux avec ce « tanguy » qui ne voulait toujours pas quitter le nid. Elle aurait au moins eu la chance d’avoir une fille  Oldfield qui s’assumait et qui lui aurait relativement posée peu de problèmes au fond avant de prendre son indépendance : les personnes qui vous sont chers sont parfois d’un égocentrisme et d’une ingratitude désarmante. 
Jade gardait toujours jalousement un œil sur les comptes de sa mère ce qui navrait Taz en retour. Qui pour surveiller sa mère si ce n’était elle ? Elle était bien incapable de gérer un budget et puis en plus avec Ariella sur le dos…Une statue, voilà ce qu’on aurait du lui ériger. N’en déplaise à sa sœur qui parfois se montrait moins potiche et complaisante que par le passé.


Ari restait le fil tendu entre elle et sa sœur ainée. Aislinn…Sa rancune avec elle ne s’estompait pas. Depuis les événements malheureux avec Dusk, elle ne lui avait pas adressé la parole mais ca ne l’empêchait pas de laisser Shadow lui parler d’elle dès que l’occasion s’y prêtait. Elle ne répondait rien mais écoutait toujours. Elle n’aurait jamais fait le premier pas, elle restait « Silent » sur les choses qui l’avaient blessé et Aislinn restait Aislinn : mortifiée et honteuse.  Bien fait pour sa gueule, qui sème la merde fait déborder la fosse septique ! Ses pensées négatives n’étaient pas sincères, elle le savait pertinemment. Aislinn lui manquait. Indiscutablement.


Le taxi commençait à ralentir. Un bref regard sur l’horloge de son Iphone. Elle serait dans les temps. Elle aimait la ponctualité par-dessus tout parce qu’elle était obsédée de la planification, toujours. Elle balaya d’un geste négligé ses mèches violettes qui encadraient son visage. Il lui arrivait encore d’avoir la sensation fantôme de cette franche  qui lui barrait le front mais elle était une femme à présent, elle n’avait plus besoin de ses artifices d’adolescente.
Long Valley, les quartiers qui ne dormaient jamais, ce n’était pas le meilleur des endroits où se rendre pour une jeune femme comme elle mais la foule était si bigarrée et nombreuse qu’on ne pouvait qu’être une  anonyme parmi des milliers.  Elle paya rapidement le taxi tout en rajustant sa longue jupe droite Puis elle traversa  la rue afin de se rendre dans cet établissement qui se voulait être un café.  Elle sentit poindre non pas une appréhension mais une sorte d’agacement : il aurait pu faire un effort pour le lieu de Rendez-vous, si ce n’avait pas été lui Sanzo ne l’aurait certainement pas laissé venir ici toute seule. Son mari faisait des pieds et des mains pour que sa squad puisse être envoyée en dehors de la cité, il rêvait toujours d’aventures mais la monté des extrémismes et les ratés à répétions des Muses rendait le Outter explosif et il finissait par trop connaitre les quartiers sensibles. Kreele avait beau clamer que c’était la priorité principal de son nouveau mandat de recoller les morceaux, les choses n’avaient fait qu’empirer depuis trois ans. Le nouvel attentat sur Paradise, le quatrième, avait fait monter la tension d’un cran au point de rappeler les réservistes au X center. Kaya avait repris du service mais Ororo s’opposait toujours à la réintégration de Cait en argumentant qu’elle et le mouvement nationaliste où elle figurait à présent soufflait sur les braises de l’incendie.  La famille des X se déchirait totalement et même si  elle se foutait éperdument de la politique, la période devenait vraiment obscure, ce qui n’allait pas sans l’inquiéter pour l’avenir même si son avenir à elle était tourné vers les étoiles.


Mais en ce qui concernait l’objet de son rendez-vous, c’était probablement une période de faste et d’opulence. Jamais le crime n’avait aussi profité aux familles qui tenaient le haut du pavé de Little Hell. Elle le savait occupé et exposé tout comme elle savait aussi sa grande prudence et les protections dont il jouissait dans l’ombre.  Une excitation malsaine grandissait au creux de ses reins, une fille comme elle, se frotter au banditisme ! Cela cassait définitivement son image de jeune femme sage. Une fois pénétrée ce qui ressemblait à une sorte de tripot sordide où des individus avec des tronches à coucher dehors s’agitait en tous sens, elle chercha du regard les « guetteurs ». Geste inutile car quelqu’un comme elle faisait définitivement tache dans le décor. Deux individus, dont l’un semblait porter un holster l’avaient déjà repéré et se frayaient rapidement un chemin entre les tables. Elle entendit quelques sifflets admiratifs d’ivrognes mais le mouvement des guetteurs vers elle les dissuada rapidement de tenter une approche. Le plus petit avait définitivement une tête de fouine  et portait « son personnage » comme un véritable cliché vivant de l’homme de main.


-T’es qui, beauté ?  Siffla t-il avec une sorte de lueur libidineuse dans le regard. Jade afficha une expression contrariée. Ce n’était pas le fait qu’apparemment le semi chimpanzé puisse la prendre pour une catin de luxe qui l’agaçait mais surtout le fait qu’ « il » savait qu’elle venait et qu’il aurait pu passer des ordres pour éviter ce genre de situation embarrassante.  Elle releva le visage avec un rictus mauvais au coin des lèvres : tout cela l’excitait totalement mais elle se garderait bien d’en parler à quiconque.


- Jade Oldfield-Aoe, encéphalogramme plat.  Il m’attend et si ce n’est pas le cas,  je vais me servir de mon iphone pour une longue et délicieuse coloscopie sur sa personne…


Mini gorille sembla réfléchir longuement à ce que venait de dire la charmante chinoise, sans doute pensa t-il que la proposition faite sonnait comme une pratique sexuelle un peu particulière pensa Jade. Mais les barrières étaient baissées, les feux  clignotaient mais le train n’arrivait toujours pas. Avant que la compréhension ne puisse lui éclairer les neurones, le second gorille, plus présentable celui-ci, posa une main démesurément grosse l’épaule de son comparse


-         Laisse, c’est bon. S’cuzez le, Miss Jade, c’est un nouveau.


Jade opina du chef comme toute réponse alors que le mini-brutos dansait d’un pied sur l’autre comme s’il était pris d’une envie présente.


-         Il vous attendait, suivez moi.


Une fois l’escalier franchit et long corridor dont la crasse étranglait littéralement la jeune femme traversé, ils arrivèrent devant la simple porte d’une chambre. Son accompagnateur toqua et sans attendre de réponse ouvrit la porte en se dégageant du passage pour qu’elle puisse rentrer.
Ce qui la frappa fut surtout le foutoir qui régnait dans les lieux. Elle fut prise d’une épouvantable envie d’attraper le balai et un ou deux sacs poubelles et de rendre aux lieux un aspect plus convenable.  Au lieu de cela elle passa un regard circulaire  navré sur l’étendue des dégâts et soupira longuement. Elle finit par poser un regard blasé sur son vis-à-vis avant de marmonner d’une voix contrariée.


-         - Salut P’pa….tu vis dans une porcherie, tu sais ça ?
Jade Oldfield
Jade Oldfield
Etudiant/e à l' Académie Tomorrow

Messages : 91
Localisation : habite à Paradise, New Heven
Emploi/loisirs : Etudiante en sciences appliquées
Pouvoirs : Photokynesiste, invisibilité.

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Message  Maximilian Barrow Dim 31 Jan - 18:14


Tom-Burke-2019

TOUT LE MONDE DANSE. (part 2)
 
Papa ?
Je déteste lorsqu’elle m’appelle comme cela et cette peste le sait parfaitement. Le mieux et de ne pas lui répondre, elle n’aime pas qu’on la snobe et ça lui fera les pieds. Elle adore tellement se retrouver au centre des attentions, je commence à la connaitre malgré le peu de temps que l’on a partagé. Je me contente de reposer mon verre de Scotch sur le bureau et de replier doucement le journal que je parcourais avant qu’elle fasse son entrée tonitruante. 


Je croise les bras  et comme à chaque fois, je la laisse prendre possession de ma vie avec une certaine satisfaction qu’on ne me connait pas. La regardant faire son cinéma, elle papillonne. Son air faussement outré, sa méticuleuse intolérance : elle est chez moi et je me sens déjà de trop, quel curieux paradoxe. 


Elle est belle, bon dieu qu’elle est belle si tu savais Leila. Aussi lumineuse qu’insupportable, avec ces fichus lingettes qu’elle extirpe de son sac pour frotter le fauteuil comme si elle allait chopper la peste. Je m’évertue à rester impassible comme toujours mais je sais ce que je ressens au fond de ma vieille carcasse, une fierté imbécile de me dire que je suis son géniteur. Elle finit par poser ses adorables fesses sur la  banquette, elle a pris cet atout de toi Leila mais je ne sais pas d’où vient son mauvais caractère, pas de moi en tout cas…surement de la  rouquine colérique qui l’a élevée.


-         -  Je passais vite fait, je n’ai pas le temps de rester.


J’esquisse un mince sourire, puis porte à nouveau mon verre aux lèvres. Depuis ces trois années où elle est rentrée dans ma vie avec fracas, elle a déjà tellement changé. Cette femme élégante et sophistiquée n’est plus une jeune fille ivre de vengeance grièvement blessée et aux abois,  qui avait eu les yeux plus gros que le ventre en s’attaquant à beaucoup plus fort qu’elle dans un monde qu’elle méconnaissait totalement. C’était devenu une jeune femme solide et décidée. Dire que nous avions failli la perdre à ce moment-là. Quel chemin tu parcours, Jade…En as-tu seulement conscience ? Je murmure avec patience, les mains jointes sous le menton.




-         -  C’est toi qui a demandé à venir je te rappelle. Dois-je en conclure que tu es venu pour me dire que tu n’avais pas le temps de venir ? m’amusais-je avec une certaine malice.




Elle me jette un de ses regards noir, j’adore sa  façon de jouer les « grandes dames ».


-         -  C’est exactement ça…c’est plaisant  ta façon de souligner si bien mes contradictions, c’est un garde-fou admirable contre toute tentative de travailler mon amabilité. Je  viens et je repars : j’ai une semaine charrette blindée de visio-conférence pour tenter d’inculquer à distance  à un tas d’incapables des notions pourtant évidentes, je ne sortirais plus du bureau pendant un long moment. Mais avant je devais te donner quelque chose et t’annoncer une information, ça ne pouvait pas attendre, ni se faire à distance. Je sais que tout comme moi tu es…   (un rictus chargé de mépris) très occupé avec tes nouvelles fonctions.




J’étouffe un léger rire sarcastique.  Ainsi elle est au courant de ma monté en responsabilité. Lieutenant de la famille O Neil, c’est un poste que beaucoup révéraient d’obtenir surtout depuis que la Famille a l’hégémonie sur le Outter. L’association avec les Morlock nous avait ouvert bien des marchés et le climat anxiogène était propice aux opportunités. Je faisais en sorte qu’elle ne puisse rien savoir de mon monde mais je n’ignorais pas naïvement d’où venait la fuite, je la devais sans doute à Caitlyn. Elle m’avait à l’œil depuis que nos chemins s’étaient croisés, depuis qu’elle avait dû vendre la mèche sur qui j’étais à celle qu’elle considérait comme sa fille. Je ne comprends toujours pas comment elle a pu se justifier auprès de Jade et comment elle a pu arranger les dégâts. Mais en ce qui me concerne, je ne suis pas assez cinglé pour lui vouer la moindre rancune.


Je suis le géniteur de cette grande cinglée mais pas son père…elle n’en a aucun et le vide laissé par cette place n’a jamais été comblé. La mère Oldfield a été on ne peut plus claire : tolérance envers ce que je suis et élimination si j’en viens à poser des problèmes. Une sacrée bonne femme qui m’effraie un peu.  Ce que je sais en tout c’est que ce nom craint et qu’il faut rester loin de sa malédiction et c’est ce que je m’évertue de faire depuis 3 ans. Seulement il y a Jade et il est difficile de lui imposer quoi que ce soit. 


Je déplie le journal devant moi et je cherche rapidement l’article avant d’en faire lecture à voix haute.


-         « …Le Docteur Oldfield-Aoe refuse toujours de concéder la vente des droits de l’utilisation de son fameux brevet sur la mise en ingénierie de la théorie de Résonnance, théorie saluée par la communauté scientifique comme celle qui aura été la révolution de ce siècle. Les implications en matière d’évolutions technologiques sont telles que Centaurus a été obligé de recruter cinq grands bureaux d’avocats pour freiner par tous les moyens les industries s’appuyant sur ces recherches. Le Docteur Hemmerson, sommité mondiale en appelle à la raison d’Oldfield-Aoe pour  que je cite : l’humanité puisse librement bénéficier de ses recherches » et augure que « la science avancera quoi qu’il en coute en se passant de son aval et de la mauvaise volonté de Centaurus ». Des sources officieuses sous entendent que le gouvernement américain aurait proposé 250 millions de dollars pour avoir l’exclusivité de la collaboration du docteur Oldfield mais la jeune scientifique se terre toujours au cœur de New Heaven. »


Je laisse passer un long silence en la dévisageant.


-         Putain…Jade….250 millions pour une série de chiffres à la con…


Elle soupira, grimaçant furtivement et secoua lentement la tête à la négative avant de se caller dans le sofa. L’agacement montait toujours très rapidement chez elle.


Elle leva l’index.


-         D’abord Hemmerson est un con.


Elle y ajouta le pousse


-         Ensuite, l’offre avoisine le milliard de dollars.


Enfin elle ferma le poing pour n’afficher qu’un majeur tendu bien haut avec un sourire satisfait.


-         Ce sont des clowns ces journaleux.


Je poussais le journal du bras d’un geste lent et fatigué.


-         C’est peut-être un con mais il a parfaitement raison, ton « équation » est connue tu ne pourras pas empêcher éternellement des petits malins de l’utiliser et tes armées d’avocats l’auront dans le fion. Tu devrais prendre ce qu’il y a à prendre. Apres quoi cours-tu ? Ce mec a dit que ta théorie est la « révolution » du siècle : si c’est la gloire qui te branche, je crois que t’es servi…bordel, dans 10 ans t’auras des écoles avec ton foutu nom sur le fronton des bâtiments Jade ! Tu savais que t’étais déjà en lice pour le Nobel ? Jusqu’où ira ton insatisfaction ?


Elle se contenta de poser son coude sur le dossier du sofa et de déposer la paume de sa main gantée pour supporter sa tête en une posture d’écoute où je devinais beaucoup de mystères et une certaine pointe de mépris. Un long silence s’installa que je laissais perdurer jusqu’à ce qu’elle cède par orgueil intellectuel.


-         Je n’ai ni besoin de fric, ni besoin de satisfaction. Ce que je fais est beaucoup plus important, c’est même l’œuvre de toute une vie. Et tu ne devrais pas porter trop d’intérêt à ce genre de torche-fesses. Ce n’est qu’une stratégie de freinage, nous avons déjà trois ans d’avance sur la mise en application de mes travaux, C’est a Centaurus que j’ai donné l’équation il y a quatre ans le temps de poser la thèse. Laisse les chiens courir après le lièvre, ce dernier est déjà dans son terrier depuis des mois. 


Il faut laisser les noceurs danser, le bal n’est pas fini.  Et puis….(un sourire enjôleur), un Nobel sur un Cv, c’est la classe, non ?


C’était à mon tour de m’agacer un peu, elle ne comprenait la valeur qu’elle représentait lorsqu’un Etat tout entier était prêt à casquer une telle somme.


-         Tu ES en danger. Je fais tout pour assurer ta sécurité ici, c’est uniquement par ce que j’ai l’appui de la Famille que tu es une cible interdite dans la cité. Mais tu restes une valeur marchande. Un jour ou l’autre, tu vas attirer la convoitise de quelques organisations externes avides de fric et qui auront l’idée du kidnapping. Les O Neil tiennent les autres clans en laisse mais ça ne sera pas toujours le cas.


Elle s’avance vers moi depuis le sofa et murmure sur le ton de la confidence.


-         Et ce n’est pas pour ton charme suave et ta charmante conversation que le O Neil ont décrétés ce sauf conduit. Je crois savoir qu’une ombre à deux têtes a fait pression pour favoriser leur hégémonie. Tu sais, une furie rousse qui tient les rênes de la politique d’une main, et une scientifique cyborg, celle de l’économie de l’autre…Je peux même ajouter Beau Papa, pour l’aspect boursier des choses… C’est toi qui m’as dit que l’on mesurait la puissance réelle d’une personne à l’aune de celles de ses alliances.


Evidemment. Inutile de poursuivre, elle a parfaitement raison. Derrière ce petit mètre cinquante se cachait le pouvoir économique, financier et politique de toute la cité. C’était du donnant donnant. Les O Neil avaient certaines libertés en échange d’une protection totalement inviolable de sa personne. Voilà pourquoi elle ne quittait plus le sol de New Heaven. 


Cette fille était devenue plus essentielle que tout le trafic que la cité pouvait générer, ça en donnait littéralement le tournis. Putain, Leila, tu as enfanté un véritable monstre. J’en été à cet amer constatation quand elle plongea la main dans son sac à nouveau pour en extraire un sachet qu’elle déposa devant mon bureau.


-         Trêve de plaisanterie, notre temps est précieux à tous les deux.


J’observais avec une curiosité légitime le paquet avant d’en défaire le nœud. Il contenait une sorte de petit bout de métal pointu d’une vingtaine de centimètres. C’était donc ça ? Je levais immédiatement les yeux sur elle. Jade m’observait de ces iris sombre comme la nuit en une attitude calme et résignée. Mon regard revint sur la lame, puisque c’était bien l’usage qui avait été fait de ce petit accessoire de combat. 
Un profond soupire comme unique commentaire.
Du soulagement, ce n’était que ça. 
Elle renonçait.


C’est ainsi qu’elle était entrée dans ma vie, quasi mourante avec ces fameux vingt centimètres d’acier figé dans le ventre au niveau du rein. C’est comme ça que je l’avais trouvé dans une mare de sang, vouée à crever dans le caniveau de Little Hell. J’aurai pu la laisser s’éteindre, je ne l’ai pas fait. J’étais persuadé  que…je ne sais pas, je n’ai jamais su. J’ai même fait venir des médecins véreux pour une transfusion sanguine en urgence. Elle avait voulu jouer à l’héroïne, sa sœur, une agente de la X force s’était fait rétamée par un sacrée numéro. La sbire d’un ancien contact, un certain Kyle Kenneth. Ce cinglé se baladait partout avec « sa garde du corps » : une barjot mutante aussi sauvage qu’un chien fou. Jade avait fugué de Paradise pour « venger » sa sœur. Du haut de son un mettre, cinquante, elle a pisté cette Dusk jusqu’à se retrouver face à elle, sauf que là, elle n’a pas fait le poids du tout, l’autre l’a avoiné et laissé pour morte. Je savais que c’était la gamine Oldfield, les médias en ont fait un barouf pas croyable et je l’avais déjà vu en photo mais j’ai hésité durant des jours avant de prendre la moindre décision. Attirer l’œil de la X Force sur moi, non merci, c’était un merdier dans lequel je refusais de rentrer. La gamine s’est réveillée, elle ne voulait pas rentrer chez elle et faisait preuve d’une obstination proche de celle d’une mule, on a parlé longuement, je l’ai décidé d’arrêter les conneries et la copine de sa mère l’a retrouvé.


Jade a insisté pour garder le morceau de métal, elle a expliqué que ça prendrait le temps qu’il faudrait mais qu’elle retrouverait la barjot et qu’elle lui planterait dans le cœur. J’avais trouvé ça troublant, une telle noirceur et une détermination chez une simple gamine. C’est ensuite que j’ai rencontré sa mère et qu’elle m’a dit qui elle était vraiment pour moi après une nuit complète de beuverie ensemble, impossible de l’enivrer cella là. Je crois…non je suis certain, qu’elle a passé cette nuit à me questionner pour « voir au fond de mon âme » même si il me reste peu de souvenirs de ce qu’on s’est dit ce soir-là. Mon regard resté rivé sur le morceau de métal.



-         Il est temps de tourner la page. Elle finira par crever et tant pis si ce n’est pas de mon fait. J’ai beau exceller en principe de la dynamique : je n’aurai jamais cru qu’un si petit bout de métal puisse m’empêcher autant d’avancer. Tu peux t’en débarrasser ou t’en faire un presse papier, je m’en tape.


Jade qui renonçait à une obsession, c’était assez incroyable pour être tout à fait crédible mais j’avais envie de la croire. Je refermais silencieusement le sachet. J’hésitais un instant avant de desserrer les lèvres.


-         Peut-être que ta sœur term..
-         ELLE fait ce qu’elle veut.


C’était assez brusque pour n’appeler aucun commentaire, encore moins une tentative de terminer la phrase



-          Ce n’est plus mon problème. Le score avec Dusk la concernant est de deux-zéro. Si Maeve n’avait pas été là à la seconde, le score aurait été clôturé définitivement.


Une ombre passa devant son regard, une ombre que je connaissais parfaitement.



-         Et je ne t’aurais pas rendu ce truc, j’aurai certainement du…changer mes projets. Oui…probablement.


Je me contente d’inspirer profondément alors qu’elle se perd un instant dans ses pensées. D’après ce que j’en ai su, sa sœur est toujours en vie et c’est un miracle après ce qui s’est passé. Jade,  Si Dusk l’avait tué, je gage que tous vous auriez changé vos projets. Une vendetta est une chose terrifiante, il n’y a jamais de gagnant là-dedans : on se contente de compter les morts, rien d’autre. La vengeance est un poison sourd, il ne soulage pas, il aveugle et ne laisse qu’une soif inextinguible. C’est ce que j’avais essayé de t’expliquer.


-         Dusk n’est plus sur ce continent…je pense qu’elle ne reviendra pas. Elle signerait son arrêt de mort en venant ici. Maman lui arracherait le cœur pour ce qu’elle a fait à Aislinn.


Un léger rictus qui en dit bien plus que ses paroles.
Elle en veut toujours à sa sœur, c’est bien légitime. Aislinn n’a pas été finaude sur ce coup, un chien qui mord une fois mordra toujours. Quant à Caitlyn, je suis persuadé qu’elle serait capable d’effectivement lui arracher le cœur. 
Famille de tarés….


-         Bien. (Elle prend appuis sur les accoudoirs du siège et se redresse) Essaye quand même de faire venir quelqu’un pour faire le ménage ici, ça craint. Tu vas finir par collectionner tous les microbes du monde, on va finir par classer P2 – zone de risques bactériologiques,  le quartier.
Elle traversa le bureau vers la porte avec sa grâce féline toute particulière.
-         Et c’est une future prix Nobel qui te dit ça. Prends soin de toi.


Elle avance jusqu’à la porte, prenant déjà la poignée en main, alors que je réagis, levant l’index en un geste d’attente.


-         Jade ? « Un truc à me montrer et un truc à me dire »….c’est ce que tu avais dit et je n’oublie jamais rien. Tu le sais.


Le discret sourire énigmatique sur son visage qui s’élargie complètement. Encore un de ses fichus tests, un petit jeu aussi agaçant que jouissif entre nous Mais ce sourire, il me renvoie douloureusement des années en arrière. Leila, comme ça fait mal de te revoir sur ses traits du visage de notre enfant. Elle incline la tête dans un geste indolent, la porte déjà entre-ouverte.


-         Oui, juste une petite chose, trois fois rien. Je suis enceinte.


Elle referme rapidement la porte l’ayant franchi.



Sale garce.
Maximilian Barrow
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Quatre ans plus tard. Quoi de nouveau ? Empty Re: Quatre ans plus tard. Quoi de nouveau ?

Message  Aislinn Oldfield Lun 1 Fév - 16:29


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Entre Regrets et Remords. (Part 1)
 
El Hamar, au sud de Rabat, Région Désertique Saharienne.



Le désert et rien d’autre.
Un autre chez-moi pour la déracinée que je reste.
 
Je suppose que la température doit être tombée drastiquement.
Le ciel nocturne au-dessus des dunes me dévoile un milliard d’étoiles.
Elles scintillent dans le silence comme autant de phares dans les ténèbres.
J’aime à penser que tu as trouvé ta place parmi elles.
 
Bien sûr je savais que tu ne serais pas immortelle « Tante Ruth », mais je n’aurais jamais pensé qu’après avoir survécu à Adrien par deux fois, ce serait une simple mauvaise grippe qui t’emporterait. La plus ancienne des Oldfield terrassée par un microbe…J’ai beaucoup de mal à l’accepter et je me demande si le concept a pu amuser Jade. Finalement,  je ne pense pas même si vous n’avez jamais été proche.
 
Plus loin vers les montagnes, l’ordre des Suivantes d’Alia fête ton départ. Tu retournes au Grand Tout, nous avons dispersés tes cendres au vent, comme le voulait le rituel ancestral,  nous celles qui restent du Premier Sang, c’est-à-dire quasi rien…quelques connaissances éloignées et ma mère et moi sous les yeux des Suivantes d’Alia.
 
Cela devait être un grand moment de communion, cela devait être un grand moment de reconnaissance envers notre foi. Peut-être que ça a profondément touché Ariella là-bas parmi les Suivantes, elle qui finalement vivait tout notre folklore avec une telle ferveur. Elle restera désormais la plus Oldfield des non-Oldfield. C’est toi qui lui as transmis tout ça, Tante Ruth, évidemment. Mais en ce qui me concerne, j’en ai perdu la foi et ta disparition creuse encore un peu plus la tombe de toutes mes illusions. La lueur a disparu et avec elle, toute chaleur.
 
Je ne ressens pas les écarts thermiques mais je peux te dire que dans mon cœur il y règne un froid aussi glacial qu’une nuit profonde du désert.  C’est ma mère que je pleure depuis plusieurs jours, toi qui m’as élevé, toi qui as guidée ma main pour qu’elle ne tremble jamais.
 
Cette main m’a quitté avant toi.
Je n’en ai plus qu’une, l’autre n’est qu’une prothèse cybernétique de Centaurus mais au moins celle-ci ne tremblera plus. Apres tout il parait que ce qui est humain reste faible et tu me l’avais dit cent fois que ma trop grande humanité était mon pire ennemi. J’y vois beaucoup d’ironie au fond,  un cœur trop tendre n’en finira plus de saigner. Oui, je sais, je retiens ce que tu m’as dit : on s’améliore en faisant des erreurs mais moi ma vie se résume à cela : l’erreur.
 
Tu n’as pas cillée lorsque je me suis présentée à toi, pauvre cyclope balafré et manchot. Tu m’as simplement dit que ce genre de défaites forgeait la détermination. La détermination de quoi ? Il ne me reste plus grand-chose, j’ai perdu Calie, Jade, Cléo, Maeve…et je me suis perdue une fois de plus.
 
Mais tu m’as relevé, comme toujours.
C’est bien toi qui m’a fait découvrir ce que ça signifiait d’être une Oldfield et cela bien avant l’arrivée de ma mère biologique. Tu fus, tu es et tu resteras ma mère de cœur.
Ruth….ma vieille combattante.
Qu’est-ce que je vais devenir sans toi ? J’ai tellement honte d’être moi, de n’avoir pas été là, de n’être là pour personne.
Tu m’aurais giflée, probablement.
Tu m’aurais forcée à faire face.
Tu ne m’aurais pas laissée me noyer là, entre regrets de ce que je n’ai pas su faire et remords de ce que j’ai fait.
 
En quoi ça vaut la peine de continuer, en quoi ça soulage de pleurer seule, assise sur une pierre au milieu du désert ?
 
-         Brrrr, c’est ce que j’ai toujours détesté dans ce bled, la nuit ca caille un max. Tu me fais une place ?
 
Je ne l’ai pas entendu arriver. Pire je ne l’ai même pas perçu. Je régresse, C’est désolant. Il y a quelques années je t’aurais perçu par mes sens psychique à plus de vingt kilomètres à la ronde, maman. Karma m’a expliqué que c’est un blocage post traumatique…une merde de plus. Heureusement que je n’ai pas perdu la téléportation. Je l’observe du coin de l’œil valide, elle me ferait presque sourire avec sa doudoune. Comme je ne lui réponds pas, elle s’installe à mes côtés en soupirant, plantant son regard vers les étoiles. Elle ressemble à un fantôme phosphorescent. Sa mutation est toujours aussi incroyable.
 
-         Par contre cette vue…je ne m’en lasserais jamais. C’est magnifique.

 
C’est l’endroit idéal quand on cherche la solitude mais je gage que c’est inutile de vouloir essayer de lui faire comprendre cela.
 

-         Comment m’as-tu trouvé ?
 
La question est pertinente, je n’ai pas souvenir d’en avoir partagé la connaissance avec elle ou Ariella. Cet endroit, c’est celui ou lorsque j’étais une petite fille Yamina m’emmenait pour m’entrainer de nuit au maniement du bâton. J’ai saigné et pleuré sur ce sable. Je le fais encore ce soir.
 
-         J’ai un excellent pisteur. Me répond-elle en fouillant dans sa poche.
 
Vraiment ? Je redresse le visage, tournant la tête de droite à gauche pour tenter de forcer mon pouvoir à s’activer. Cela me demande un effort certain avant de ressentir une présence que je connais trop bien. Là-bas en retrait près des roches à presque 500 mètres. Evidemment. Qui d’autre ? Elle continue de veiller sur moi malgré le mal que je lui ai fait, que je nous ai fait. Je pourrais me mentir en me disant que c’est son devoir en tant que Suivante d’Alia et Gardienne du Premier Sang, elle, « la Fille d’entre les Deux Mondes », mais je sais bien que ce n’est qu’un mensonge, elle ne m’abandonnera jamais et elle le prouve ce soir comme elle l’a prouvé hier.
La douleur, la honte, ça me dévore…Et regrets et remords s’en mêlent, je baisse le visage vers le sable du désert. Putain que ça fait mal.

 
-         Tu savais qu’elle allait passer l’examen de la X Force à la fin du mois ?  Bien sur son caractère de merde lui a fait prendre un sacré retard dans sa formation mais elle s’est accrochée. Elle n’a jamais baissé les bras. Je suis fière d’avoir finalisé sa formation.
 
Bien sûr que je le sais, bien sûr que je l’observe même si je suis incapable de l’approcher. Même si j’ai perdu l’œil droit, je ne suis pas aveugle pour autant. Ce que je lui ai fait est monstrueux, j’ai tout détruit entre nous par faiblesse et obstination. Et je dois de rester en vie par la grâce de la personne à qui j’ai déchiré le cœur.  
Le souvenir de sa rage ce soir-là ma hante toujours.
Caitlyn extirpe enfin ce qu’elle avait en poche. Une flasque d’alcool métallique qu’elle me tend avec une innocence cruelle.

 
-         Maman. Je suis sobre depuis quatre mois, répondis froidement en m’essuyant les larmes de mes joues.
 
Elle dévisse le capuchon en soupirant. Une fumée a l’odeur d’enfance s’en échappe rapidement.
 
-         Comme si je ne le savais pas, crétine. Pixie me tient au courant de tes progrès. Ce n’est que du chocolat chaud. D’ailleurs, je pense que dans un mois ou deux, tu pourras réintégrer la X Force.
 
On enterre celle qui fut ma vraie mère et elle me parle d’X Force. Je n’avais pas la courage de faire une scène, je voulais juste qu’on m’oublie, qu’on me laisse m’enterrer en Irlande. Loin de tout, loin de cette vie qui m’empoisonne.
J’emmerde Pixie, elle et sa bienveillance de toujours me ramasser à la petite cuillère dès que je m’enfonçais, j’emmerde la X Force et ses missions stupides, tu sais très bien que pour ce que j’ai fait, j’aurai dû être bannis définitivement de New Heaven, et je t’emmerde toi et ta foutue considération à croire que ta fille ainée vaut quelque chose d’autre qu’une corde pour se pendre. Qui est l’aveugle de nous deux, maman ? Sincèrement ?

 
-         Tu t’es bien habituée à ta prothèse pour ta main droite et tu finiras par retrouver l’usage de l’œil droit, Beast dit que ça ne pourrait prendre que quelques semaines si vraiment tu voulais accepter la régénération. Tu sais, je comprends encore que tu veuilles garder cette cicatrice qui te balafre tout le visage mais ton œil, Ais…c’est complètement con. T’en as pas marre que Kaya te traite de Captain Bonny avec ton bandeau de pirate ?
 
Mes blessures sont ma honte, elles m’aident à ne jamais oublier. Ne jamais me pardonner mes erreurs.
 
-         Kaya a raison, je peux toujours me reconvertir en pirate. C’est peut-être une reconversion professionnelle à étudier. J’ai déjà la tenue du job. Faut que je me trouve un bateau et j’errerai sur la mer d’Irlande.
 
Je serre la flasque entre les mains m’étonnant de ne plus ressentir la chaleur du métal dans la main droite. Je pense qu’il me faudra du temps pour oublier cette partie de mon corps artificielle.
 
-         Ne plaisante pas avec ça. Si tu n’avais pas eu le réflexe de contrer le coup en levant le bras droit…
-         J’aurai perdu la vie, là ce n’était que l’œil et la main…je SAIS maman.
 
Elle ne répond rien.
Je sais combien toute cette histoire l’a remuée.
Comme je sais aussi combien il me faudra répéter toujours les mêmes choses.
 

-         Je n’étais pas sur la défensive. Jamais je n’aurai pu croire que Cléo puisse me faire ça.
-         Il n’y avait que toi pour croire en Cléo…elle restait Dusk.
 
Voilà.
On y est.
Elle enfonce à nouveau le doigt où ça fait mal. Il faut que ça sorte. Ce soir est le mauvais soir, j’ai encore de la poussière de Ruth dans les cheveux

 
-         Je sais. J’ai merdé.
Je ne fais que ça merder.
Lorsque la X Force a capturé Dusk, j’ai insisté pour qu’on lui donne une chance, me mettant Jade à dos pour le coup. J’ai merdé !
Je croyais en Cléo pas en Dusk, j’ai tout fait durant deux ans pour l’aider alors que TOUT LE MONDE disait que je faisais une connerie : j’ai merdé !!
Je croyais qu’elle pouvait changer : j’ai merdé !!
J’ai créé un lien exclusif entre nous parce qu’elle fascinait alors que tu m’avais dit que c’était dangereux pour mon couple : j’ai merdé !!
J’ai couché avec elle parce que c’était…je ne sais même pas…c’était physique et Maeve l’a su et j’ai fait le choix de Cléo malgré tout : j’ai merdé !!
Je n’ai RIEN VU, je me suis fait manipulée pour donner l’accès à Dusk vers les souterrains du X Center : j’ai merdé !!
Je n’ai pas réussi à la stopper ce soir-là alors qu’elle venait de dérober des informations essentielles et si Maeve n’était pas intervenue alors que je refusais de me battre contre elle, je serai morte, j’ai merdé !!
PERSONNE NE SAIT AUSSI BIEN QUE MOI COMBIEN J’AI…
 
J’ai..


J’ai merdé…

 
Les sanglots éclatent.
Ceux que je retenais depuis trop longtemps.
Je pleure sur mes regrets et mes remords, le corps secoué de spasmes violent. Elle m’attire à elle pour que j’enfouisse mon visage dans son cou, m’enserrant comme on bercerait un enfant
 
Je suis désolée, tellement désolée.

 
Aislinn Oldfield
Aislinn Oldfield
Agent X

Messages : 127
Localisation : X center, New Heaven
Emploi/loisirs : Membre de la X Force en période probatoire
Pouvoirs : Génératrice de Trous de Ver, sens psychique.

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Message  Caitlyn Oldfield Mer 3 Fév - 18:30



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Entre Regrets et Remords. (Part 2)


Toujours Aislinn comme narratrice



Je m’affaisse peu à peu contre elle jusqu’à me retrouver  la tête contre ses genoux en position fœtale. Il aura fallu attendre mes 28 ans pour que je m’effondre  ainsi dans les bras de ma mère. Toujours secouée par de longs sanglots que rien ne semblaient pouvoir arrêter, je sens sa main courir sur ma tête et mes cheveux en une caresse maternelle. Elle ne dit rien, c'est trop tôt pour l’instant, elle se contente de recevoir toute ma misère et ma douleur dans un mutisme qui m’évite de me sentir ridicule. Et nous restons ainsi durant un temps qu’il me serait impossible de quantifier, entre mes larmes et sa tendresse réconfortante. Bien plus tard, je me souviendrai de ce moment d’amour absolu entre nous, de ce moment dans les ténèbres où je suis redevenu  une petite fille cherchant la consolation d’une mère et de cet instant fragile où son amour pour moi était presque palpable tant il irradiait de sa personne. Dramatiquement, l’un des souvenirs les plus puissants de ma vie.

 

Les larmes se sont taries mais je reste là, je ne voudrais bouger pour rien au monde.

-         Ma petite Aislinn…

Elle murmure mon nom avec une telle tendresse que j’en suis prise de frissons.

-         Tu n’as pas merdé.

J’aurai pu lui dire que son déni ne m’aidait en rien pour soulager ma culpabilité mais je ne voulais pas briser l’instant. Elle pardonnait, elle m’a toujours tout pardonné, je ne le sais que trop bien. Elle poursuivit de cette vois toujours caressante.

-         On ne merde que lorsqu’on fait les choses d’une mauvaise façon,,.ou qu’on les abandonne. De mon point de vue, tu les as faite a ta manière et avec les qualités de cœur qui te définissent comme la meilleure d’entre nous.

Je renifle, certainement pas convaincue pour le coup. La meilleure d’entre nous ? Moi qui n’ai jamais eu une once de confiance en moi. Tout cela me parait presque ridicule.

-         Tu es allée au bout de tes convictions, au bout de ce que tu croyais être juste même si c’était douloureux et destructeur. Tu as suivi cette conviction parce que tu avais foi en elle. C’est ta ferveur qui a toujours été ton moteur. Tu t’es trompée au final, c’est juste ça.

Je remuais, posant mes mains jointes sur ses genoux comme un oreiller pour y poser le visage. Vu sous cette abgle, c’était loin d’être faux. Je n’avais pas confiance en ce que je faisais mais en ce qu’elle était capable de faire, de changer. Mais ce n’était pas là que le problème se posait. C’était un échec au final, mon échec.

-  Beuh… (ma voix n’est qu’un souffle gémissant) .c’est pareil, Se tromper…merder…j’vois pas ce que ça change.

Pendant un instant un silence immense retomba sur le désert, un silence si propice aux cœurs ouverts.

-         C’est l’intention qui change tout, murmura t-elle

Tu as cherché à comprendre cette fille, à l’aider au lieu de faire comme les autres pressé de la  condamner. C’est ce que jadis, Xavier aurait fait lui aussi. Tendre la main, au lieu de frapper. C’est pour ça que tu as convaincu Ororo, pour cette raison qu’elle t’a écouté et confié Dusk. Tes mots ont trouver son cœur.

-         Mais pas le tien, ni  celui de Jade.

Cela n’avait rien d’un reproche, plutôt l’énonciation navrée d’un fait. Elle se raidit un instant après avoir inspiré profondément. J’en ignorai la raison ? Cherchait-elle ses mots ? Se sentait-elle coupable de ce qui c’était passé alors qu’elle supposait l’inévitable ? Ou était-ce simplement  le fait de se retrouver perpétuellement entre le feu nourri de ses deux filles qui la minait ? Je ne saurais le dire.

-         Ta sœur voit le monde en noir et blanc et raisonne invariablement en binaire. Dusk t’avais fait du mal, elle a voulu lui en faire en représailles d’où sa fugue et sa traque irresponsable. Dusk a failli la tuer, alors de son point de vue tu aurais du la faire souffrir, voire la tuer en retour.

Elle a « sa » vérité comme tu as la tienne. La différence c’est que Jade se ferme à toute autre vérité que la sienne pour se protéger des autres, elle affiche une confiance inébranlable en elle alors qu’elle craint d être  jugée, encore plus le jugement  de proches auprès de qui elle exige une loyauté indéfectible du même acabit que la sienne,

Cette folie de trouver Dusk, c’était sa manière d’exprimer son amour et en n'adoptant pas son point de vue là où elle a faillit mourir pour illustrer son attachement à toi, elle s’est sentit trahie et rabaissée. Elle défendait SON point de vue à sa manière  la plus catastrophique et absolue qui soit…

Je vois.

Je n’ignorais pas comment était Jade mais je n’avais pas le temps de la raisonner cette fois ci. D’ailleurs ..Pourquoi la « raisonner » ? Elle ne faisait que suivre sa propre logique, ses paradigmes comme je suivais les miens. Je n’avais jamais réellement pris le temps d’y réfléchir, tout s’est enchainé si vite que l’escalade nous avait déjà amené à cesser de communiquer. Quel gâchis, elle me manquait cruellement.  Caitlyn se rappela à moi en me tapotant la tête

-         Hum…a ce propos si tu lui répètes ce que je viens de te dire à son sujet, je t’arrache l’autre œil, que ça soit clair. Vous êtes toutes les trois différentes mais je vous aime avec une même intensité chacune…et souvent une même patience. Oui…une ENORME patience…

-         Je risque pas de lui dire quoique soit, répliquais-je, c’est Ari qui passe les messages…Jade ne veut plus m’adresser la parole.

-         Surtout parce que tu ne le lui adresses pas non plus….siffla t-elle

Touché. Je ne dis plus rien du coup, elle a parfaitement raison. Nous sommes aussi butée l’une que l’autre, elle dans sa bouderie froide, moi dans ma culpabilité.

-         En ce qui me concerne…poursuivit-elle, J’ai gardé à l’esprit que Dusk était l’ombre de mon frère, Kyle. Je sais de quoi il est capable et comment tout cela se terminera entre nous maintenant. C’est un manipulateur dangereux, il doit être éliminé. Mais tu ne connaissais pas Kyle comme moi je le connais, ta vérité n’est pas la mienne. Rien de bon ne peut venir de cet homme. Je le comprends maintenant.

Ses paroles sont définitives, je le sais bien. Nous le savons tous.

-         Ton jusqu’auboutisme  s’est changé en aveuglement. Ca aussi je connais. Quand on fini tellement par croire qu’on va produire un miracle qu’on perd de vue ce qui importe vraiment, tu vois de quoi je parle ?

Je ferme les yeux sentant à nouveau les larmes couler, elle s’enfonce dans une plaie béante qui n’en finira jamais de saigner.

-         Maeve…

Elle laisse passer un silence douloureux, je sais qu’elle essaye de me ménager.

-         Tu as fait de Dusk, Cléo…ta créature, ta réussite, le résultat final qu’une équation que tu tentais de résoudre. Comme l’a dit Jade « C’est son putain de Théorème qu’elle s’efforce de démontrer. »  Jour après jour tu t’es persuadée que tu la changeais.

Je serrai les dents en revoyant son regard, ses moments de désespoirs et ses faibles sourires, ses émotions qu’elle n’aurait pas pu feindre. Autant de démonstrations, autant de preuves…

-         Il y a du bon en Cléo, je le sais.

Elle se laissa aller à un petit rire indulgent comme toute réponse.

-         Sans doutes mais tu ne la voyais pas comme elle était réellement mais comme tu aurais voulu qu’elle devienne parce que c’était ton but. Mais tu es arrivé à un stade dangereux ; Ce stade ou tout ce que tu pouvais donner de plus, c’était l’amour…et là, tu as confondu amour et sexe parce que c’est le chemin le plus rapide pour tenter de guérir la souffrance. Ca ne pouvait pas finir autrement, ma puce.


Je plissais les yeux sans rien dire, elle avait parfaitement raison une fois encore. Je voulais la toucher dans ce qu’elle avait de plus intime. Lui montrer combien elle était importante, combien ce que faisions l’était. La vider de sa noirceur et lui donner ce qu’elle n’avait sans doute jamais eu. Lui « démontrer » l’Amour. Et je me suis perdu dans la luxure, j’essayais de me convaincre que ce n’était pas que du sexe, que nos ébats avait du sens au-delà du plaisir des corps. Elle était si avide et j’arrivais enfin à percevoir sa fragilité, du moins je pensais la percevoir, elle m’a fait perdre la tête. Caitlyn poursuivit avec une sorte de nostalgie dans la voix.


-         Tu n’es pas la première tu sais. C’est aussi ce qui s’est passé avec ma première élève. C’est un chemin inévitable.


Mes yeux s’écarquillent brusquement alors que je comprends de qui elle parle et  je me retourne sur ces genoux pour la regarder en face en contre plongé.

-         Ta première é…Kaya ?!  T’avais couché avec Kaya alors que t’étais marié à Calie ?!


Elle explose de rire avant de baisser le visage vers moi, m’inondant de sa chevelure rousse.

-         Non.  J’avais plus d’expérience et de plomb dans la tête que toi. Mais je fantasmais à donf sur elle. Un soir, elle m’a même coincé dans la cuisine et on a failli s’embrasser. Je sentais cette « avidité » chez elle, je voulais la rendre meilleure qu’elle n’était, enfin plutôt meilleure que ce que je pensais qu’elle était. Exactement comme toi. Si j’avais cédé à ses avances, j’aurai brisé mon couple et peut être complètement foiré l’amour qu’on se porte mutuellement maintenant.

Un léger rictus se dessine sur mes lèvres, elle enjolive le passé, je n’en doute pas.

-         L’amour véritable sait attendre, hein ? Il me semble que tu l’as vite comblé son avidité quand elle est revenue à New Heaven.

Caitlyn me regarda d’un air faussement indigné avant d’appuyer son index sur le bout de mon nez.

-         Oui bon, ca va….je reste une femme, hein. J’ai des faiblesses et des besoins !

Elle parvint à me faire décrocher un faible sourire. Mais mes pensées s’envolèrent aussi vers celle qui patientait calmement non loin d’ici. J’avais été en dessous de tout avec elle. Je l’avais terriblement blessée et pourtant elle était prête à me pardonner à la seule condition que j’éloigne Cléo, c’est ce qu’elle m’avait dit à l’époque et c’est ce que j’avais refusé catégoriquement. Le ton avait monté, j’étais complètement dans mon tord et je l’ai poussé à bout. Elle a fini par perdre le contrôle et m’a un peu bousculé. J’ai lâchement utilisé ce prétexte pour la planter là. Elle se débâtait avec sa mutation et moi, je me suis servi de ça par simple « lâcheté ».

-         J’ai été particulièrement dégelasse avec elle, tu sais…murmurais-je sur le ton de la confidence.

Son sourire se figea alors qu’elle levait les yeux vers les étoiles.

-         Particulièrement, en effet.

-         Je regrette chaque mot…soupirai-je

-         Alors tu trouveras ceux qui peuvent guérir et reconstruire.

Je l’ai aidé à canaliser sa rage et sa colère…il y a eu des mauvais jours et il y en aura encore, il a fallu qu’elle guérisse,

Oui, physiquement d’abord avec ses deux bras brisés par Dusk, il a fallu réapprendre à se battre, mais le plus dur fut le travail psychologique. Elle était…disons « enragée ».  C’est pour ça que j’ai décidé de la former moi-même parce que c’était un…mauvais chemin où elle aurait pu s’égarer définitivement.  C’est la différence avec toi, tu te laisses couler et tu te noies pour oublier. Maeve trouve l’oubli dans une violence autodestructrice. La dépressive et l’irascible : un point commun, fuir la réalité.

  Kaya lui a servi de défouloir moi j’ai posé ses limites…plusieurs fois et à la manière d’un dressage.  Ca ne me plaisait pas particulièrement, je crois qu’elle m’a haï pendant une période…puis elle a compris et elle en est revenue.

Maintenant, elle est apaisée…triste mais apaisée.  Et puis… tu l’aimes toujours et elle aussi….C’est bien suffisant pour tout reconstruire.

Si tu veux mon avis….Vous perdez votre temps à vous tourner autour en vous regardant douloureusement.


Plus facile à dire qu’à faire. Le regard de Maeve posé sur moi était inflexible et les marques sur son corps encore trop visibles. On ne sort pas d’un combat au corps à corps contre Dusk sans y laisser des plumes même si cette dernière a du prendre la fuite devant elle dans un état pitoyable. Sanzo m’a expliqué qu’il avait fallu toute une squad avec lui à sa tête pour la calmer et l’empêcher de tenter de la poursuivre. Je n’aurai jamais pensé que Maeve puisse surclasser Dusk,.Il a fallu que maman réendosse l’uniforme de la X Force pour la driver et faire pour elle ce que je n’ai pas su faire : l’aider.

-         Tu n’es pas non plus responsable des agissements de Dusk au centre, elle s’est introduite dans les secteurs sécurisés et c’est toi qui as tenté de l’intercepter. Nous avions tous baissé la garde.


Je ne sais pas ce qui me rendait le plus en colère : mes échecs ou sa trahison. Même si ce qui me terrifiait le plus restait bien entendu de me retrouver à nouveau face à elle. Ce n’était pas une question de peur face à un adversaire plus dangereux que moi mais simplement que j’ignorais totalement ce que j’allais pouvoir dire ou faire dans une telle situation. Presque une année  plus tard, j’étais toujours en état de sidération devant la manière dont avaient tourné les événements.

-         Est-ce qu’on a fini par savoir ce qu’elle a dérobé ?

Caitlyn soupira légèrement.

-         Oui. Mais tu n’es pas habilité à le savoir. Désolée…Oh…j’allais oublier…

Elle se redressa, cherchant dans la poche de son polaire, j’en profitais pour me rassoir à ses cotés. Elle finit par en extirper un petit trousseau de clés métalliques qu’elle me tendit.


-         Les clés du Manoir Oldfield, Ruth m’avait demandé de te les donner quand…enfin bref…c’est ce qu’elle voulait. Je sais combien elle comptait pour toi, je suis désolée ma chérie.


J’observais longuement le petit morceau de métal, les yeux à nouveau humide. Je ne voulais pas me montrer si touchée devant ma mère, je savais que Ruth m’avait arrachée à elle pour mon bien alors que j’étais bébé et je savais que Caitlyn ne lui avait jamais pardonné ce geste même si d’une certaine manière, cet acte horribles m’avait sauvé de ses propres errances. Le sang des Oldfield est une malédiction et chacune d’entre nous avait été capable de faire des choses horribles. Je n’en étais qu’au début de ce que je pouvais faire de pire. C’est l’héritage d’Hadrien et de sa folie dévorante. Je serrais le poing en fermant les yeux.

-         Nous ne sommes plus que deux du Clan Oldfield d’Irlande. Cette malédiction s’éteindra avec nous.

Un sourire mélancolique naquit sur les lèvres de la Femme électrique avant d’ajouter.

-         Il y a plus rare que le Sang  d’Hadrien, nous ne sommes aussi plus que deux à porter le gène X évolutif….Il s’éteint. D’après les derniers scans de New Cérébra. Il ne reste plus que nous. Le nom des Oldfield, lui ne s’éteindra pas de sitôt.

J’esquissais un demi sourire en secouant la tête.

-         Ne compte pas sur moi pour sauver la lignée en tout cas.

Elle émit une sorte de miaulement amusé avant de chantonner.

-         Pas certain ! Mon petit doigt m’a dit qu’un nouveau Oldfield était en chemin.

Je l’observais avec une sorte de moue contrariée

-         Maman, tu ne va pas encore adopter, tu as assez de gamins comme ça pour pallier le fait que tu ne puisses plus en….( J’ouvrais grand la bouche, frappée de stupeur et j’élevais la voix)  MON DIEU ! ARIELLA !!!!

Je me levais d’un bond et levant les bras dans un geste d’impuissance.

-         Ah bah ça ! EVIDEMMENT ! CA DEVAIT FINIR PAR ARRIVER !!  A force de sauter tout ce qui bouge !  Mille fois je lui ai dis de prendre ses précautions !

-         C’est Jade.

-         Mais bien sur elle n’écoute jamais ! Et Shadow la pousse à faire ça par malice, tu sais ;..HA ! La petite Ari innocente et tout,  MES FESSES ! Elle a le feu au derche ! Tu te rends comptes qu’elle est capable de sortir avec TROIS mec en même temps la même semaine !


-         Heu..c’est Jade…

-         ET puis ce n’est pas comme si elle ne savait pas ce  qui l’attendait, hein ! hein ! C’est une allumeuse de première. Tu verrais ce que j’ai entendu à son propos, ca te ferait même rougir tiens !

-         C’est Jade !

-         DES MECS, DES FILLES on m’a même parlé de clubs échangistes. Tu m’étonnes qu’à 25 piges elle se retrouve avec un polichinelle dans le tiroir et bien sur, elle compte sur toi et Jade pour l’élever, TROP FACILE !! Attend que je la choppe, vais la refroidir moi !

-         WOOOOOHHHééééééé !!!! c’est JADEEEEEUUUUH !!  Hurla la rouquine qui parvint enfin à capter l’attention de l’autre rousse surexcitée.

-         QUE…que…quoi ???  balbutiais-je avec une mine d’hamster constipé et des yeux de lapin pris dans des phares de voiture.


Caitlyn se releva, contente de son petit effet alors que je restais stupéfaite. Elle passe son bras autour de mon cou et m’afficha son plus beau sourire crétin.

-         Tata Aislinn…charmant, par contre comme j’ai dit à Kaya appelle moi Mémé ou toute autre sottises du genre et je t’explose le cul jusqu’à Pluton. Parait que c’est un secret mais bon, moi, je m’en tape, je dirais que c’est Ari qu’à vendu la mèche…tiens en parlant d’Ari, c’est quoi ces histoires de boites d’échangisme ? Explique moi tout ça…je n’étais pas au courant, moi…


Dernière édition par Caitlyn Oldfield le Lun 12 Juil - 17:36, édité 1 fois
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Quatre ans plus tard. Quoi de nouveau ? Empty Re: Quatre ans plus tard. Quoi de nouveau ?

Message  Jade Oldfield Sam 6 Fév - 19:38

Entre Regrets et Remords. (Final)


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New Heaven - Paradise, appatement des Odfield

 
Fut un temps où elle n’arrivait pas à aligner trois mots sans bégayer. Parfois j’en viens à regretter cette époque parce que pour parler crument parfois : elle me soule et me casse les oreilles. Le pire c’est qu’elle semble s’en taper avec une telle énergie que lui dire de fermer sa mouille est devenue peine perdue. Le langage des signes, c’était vraiment plus reposant. L’art du majeur bien tendu, ça reste un must de la communication.

Ariella Miller-Oldfield, la troisième sœur Oldfield qui tient la délicate place de « l’entre-deux ». Plus vieille d’une dizaine de mois que moi mais plus jeune de trois ans qu’Aislinn.
L’entre deux….fort à propos lorsqu’on sait qu’elle partage son enveloppe charnelle avec deux âmes radicalement distincts. La plus-si-ingénue- que-ça Ariella et la bouillonnante Shadow. Presque huit années qu’elle était entrée dans ma vie en ruinant ma tranquillité douillette de mon appartement de l’AcadémieTomorrow en faisant un bordel pas possible en frappant dans le mur mitoyen. Elle m’a empêché de…hum…de travailler avec son vacarme et notre première rencontre a été musclée, voire un tantinet tendue. Puis maman était arrivée…et…enfin bref, de pupille, elle était passée finalement à membre officielle de la famille avec le nom d’Oldfield en bonus

C’est bien ma sœur et pour tout dire ma confidente aussi.

J’ai d’abord voulu la forger à mon loisir, faire d’elle ce que je voulais qu’elle soit comme on dresse un gentil animal de compagnie mais elle m’a échappée et comme elle a su se faire aimer, je n’ai plus eu la force de lutter contre elle. Pour ainsi dire : elle a niqué tous mes plans. Je l’ai complètement sous estimé un peu comme tout le monde dans la famille.  Son comportement s’est complètement désinhibé, Shadow s’est faite plus calme et sensible et Ariella complètement délurée.  C’est clair que ça nous a bien pris par surprise. Avec le temps, elle s’est révélée spécifiquement manipulatrice et fine psychologue. Je ne sais pas si le fait qu’elle soit en Master de Sciences Sociale l’a aidé à cela mais bon…ça reste des sciences quand même (ne comptez pas sur moi pour lui le dire).


Ariella, la fraicheur et la spontanéité : une jolie petite fleur au cœur d’artichaut. Tout le monde aime Ari et pour cause elle a tendance à vouloir aimer tout le monde aussi. La plus-gentille-des-Oldfield.  Mouais…Je n’y crois pas vraiment, j’ai connu une Ari dépressive et autodestructrice à la limite de l’autisme. Tout ceci n’est qu’une mascarade, une carapace d’insouciance mais les eaux stagnantes sont plus sombres, elle ne nous troupe plus, nous. Ces amants quelle collectionne, ses soirées étudiantes où elle s’affiche.  Elle tire sur la corde, elle repousse les limites et un jour, fatalement ça va lui peter à a tronche.

 Maman le sait, elle le sent arriver, Kaya s’en tape et répète qu’il FAUT qu’elle fasse ses erreurs elle-même …Peuh ! Quelle faux cul celle là qui met un point d’honneur à clamer tout haut qu’elle n’a aucune légitimité dans cette famille mais qui baise comme un castor avec ma mère, vide son frigo et se rase les dessous bras dans la douche… et est la première à mourir d’inquiétude dès qu’il arrive un moindre bobo à l’une d’entre nous en suppliant « surtout de rien dire à Cait, c’est elle qui va tout gérer, tanquillou, pas de stress »  J’ai bien vu qu’elle pleurait aussi lorsque j’ai annoncé à maman que j’étais enceinte. Elle ne trompe personne, cette bécasse.

Et que dire de Shadi, la gardienne…Celle qui veille sur l’insouciance d’Ari, elle l’a toujours préservée d’elle-même mais je crois que cette petite mascarade à fini par l’amuser aussi même si elle me reste très mystérieuse. C’est Aislinn qui a son oreille. Je crois que cette idiote l’admire et la prend comme modèle, elle n’aurait pas été se perdre dans ces conneries moyen-ageuse des Suivantes d’Alia. Pourquoi personne ne m’écoutait quand je clamais que ce truc avait tout d’une putain de secte ?! En attendant ça me faisait toujours une occasion de me payer leur tronche, surtout avec les robes à la Ku Kux Klan.

 En attendant nous étions vautrées dans le canapé et elle me forçait à regarder une émission super engagée sur « un artiste »  qui cherchait par ses sculptures à éveiller les consciences sur la mal être des jeunes piégés dans les « sociétés modernes discriminantes et genrées » Mouais…moi ce que je voyais c’était surtout un demi chauve qui démoulait des cakes en terre cuite et qui baragouinait un vague message politique pour encaisser les caillasses d’éventuels bobos en manque de politiquement correct. Mieux valait garder pour moi ce que tout cela m’inspirait. Je ne voulais pas remettre une pièce dans la machine et qu’Ari me prenne à nouveau la tête.


-……que je voulais que tu vois ? Tu ne trouves pas que la démarche est complétement inutilement subversive?

 
Mon regard cille un instant. Zut, flute enfer et castration, ça faisait dix minutes que j’avais lâché le fil de sa discussion assommante. De quoi parlait-elle au juste ? Hum…Réfléchis Jade…Réfléchis…
Je me redresse, engoncée dans le sofa pour poser mon verre vide sur la table tout en prenant un long temps de silence stratégique.

-         Et bien, tout ceci me fait penser à la controverse sur le Théorème d’Andrei Zorkoff, c’est complètement le style…

Le silence qui suit prélude ma victoire qui va poindre dans 5….4…3…2….1.

-         D’façon, t’as raison. C’est ce que j’ai aussi dit au collectif et a Angus : Cesse de te péter la tête pour des arrivistes, l’Art vrai c’est désintéressé et noble ! Ohh j’ai une petite faim…


Ah ! Et voilà, il suffit de lui parler d’un truc qui n’existe pas dans le domaine des mathématiques. Comme elle déteste les sciences appliquées, elle préfère lâcher l’affaire et battre en retraite plutôt de risquer de m’écouter lui expliquer en quoi cela consiste : je suis définitivement géniale.

Ari se relève comme une furie pour sauter derrière le canapé d’un bond. Je souffle alors qu’elle a le dos tourné, m’emparant de la télécommande pour changer de chaine. Je jette un regard vers elle avant de secouer la tête de façon consternée

-         Ey ! T’as pas plus court comme mini short, sale libertine ? Tu vas finir par te balader à poil !

Sa voix s’échappe de derrière la porte du frigo alors qu’elle poursuit son exploration méthodique.

-         Hm ? Quooooi ? C’est à cause de Kaya ! Elle pousse le thermostat de l’appart à 23, elle a froid aux pieds…du coup je crève de chaud ici. T’aurais dû voir sa tête quand je lui ai dit que c’était un truc de veille son excuse bidon !

J’esquissais un sourire imaginant la scène, pauvre Taz.

-         Et puis quoi, les belles choses, ça se montre !! C’est ce que dit Maman !

Elle s’attaque au second frigo, n’ayant pas trouvé son bonheur dans le premier ( car oui, l’appartement des Oldfield dispose de deux réfrigérateurs vu les besoins nutritionnels hors norme de Kaya qui avait fini par emménager définitivement depuis plusieurs années). Je ne pu m’empêcher de commenter.

-         T’es consciente que maman a aussi dit que la couleur des cheveux influait sur le niveau de QI ? Sérieux, tu devrais prêter moins d’attention aux conneries qu’elle est capable de débiter. Et évites de t’en servir pour te trouver un alibi a ton exhibitionnisme malsain…

Elle émerge de son exploration avec une part de pizza, me tirant la langue au passage.

-         Dis surtout que tu crèves de jalousie devant mes superbes gambettes sexy, toi avec tes cannes de moineau…heureusement que t’as des belles fesses.

Je lui adresse un geste plein de mépris d’une main armé d’un majeur bien dressé sans ajouter un commentaire, le message se suffisant à lui-même. Alors qu’elle revient s’installer à côté de moi en me tendant une orange.

-         D’façon, je dois développer mon sexappeal, me voilà une fois de plus à la case célibat se lamenta-t-elle.

Je considère un instant le fruit, puis m’en empare en pestant intérieurement. Combien de fois devrais-je répéter que je ne mange aucun fruit n’ayant pas été longuement nettoyé auparavant ? Ce n’est quand même pas si compliqué à comprendre quoi ! Direction l’évier du coup. J’ajoute d’une voix  au ton résolument sarcastique.

-         Ce statut ne devrait pas perdurer plus d’une poignée d’heures te connaissant, j’ajoutais sur un ton perfide, c’est déjà fini avec Nikos ? Ton copain saltimbanque ?

Je la vois reprendre  la télécommande pour changer de chaine à nouveau, quelle peste !

-         Salt..Quoi  ? Il s’occupe de toute la représentation théâtrale de la cité. Je ne sais pas ce qu’il te faut ! démarre-t-elle avec une attitude ulcérée

-         Ce n’est pas un vrai métier.

-         Des gens ONT un métier en dehors de la science, je t’assure Ptit Citron. Et puis Nikos avait de grandes ambitions mais de treeeees petits moyens. Dommage !

-         C’est par ce qu’il n’avait pas de VRAI métier, persistais-je devant l’évier.

-         Non je parle de ses capacités au lit. Il baisait comme on déclame une tirade : intelligemment construit mais avec une emphase rapide et conclusion sèche et n’appelant pas de dialogues, ni de contre argumentation…

Je lève les yeux au ciel en geignant

-         Seigneur…Ari…
-         Mais sa sœur par contre !! Au pieu c’était de la bombe !!

Ce timbre de voix plus suage, je vois que Shadow a eu son mot à dire dans l’histoire et qu’elle ne se prive pas de le faire savoir. Le silence qui s’en suit serait troublant pour les non initiés à la famille. Pas pour nous qui comprenons vite quand les deux entités se chamaillent intérieurement.
Je reviens vers le sofa après avoir astiqué longuement l’orange, pour l’éplucher ensuite. Oui je sais c’est idiot vu qu’on enlève la peau mais c’est de cette manière que je fonctionne.

-         Alors ? qui a gagné ? m’amusais-je

Elle afficha une sorte de sourire carnassier qu’on lui connaissait parfois avec ce regard à la couleur indéfinissable.

-         On est d’accord toutes les deux : elle était méga bonne !
-         Pas une pour rattraper l’autre.  Deux perverses pour le prix d’une.

Elle partit d’un rire léger et cristallin, j’aimais ce rire, sincèrement. Il appela en écho un sourire fantomatique sur mes lèvres.

-         Sinon, Dis, c’est vrai c’qu’on dit ? La grossesse booste la libido ?!

Je la regardais d’un air effaré. Elle était définitivement fondue.

-         Beu…heu..C’est que…

-         Wooooéééh ? Mais c’est que tu piques un fard ?! 

-         Mais enfin…tu Tu..balbutiais-je extrêmement embarrassée.

-         L’indéracinable Jade, toute gênée. Je suis certaine que tu dois t’amuser comme une petite folle, T’as déjà pris des seins tu sais ? A vue de nez une bonne taille, on va vérifier ça !

Elle fit mine de s’avancer vers moi avec les mains tendu afin de viser ma poitrine, ne se répartissant pas de son sourire de schizophrène.

-         HéHooo ! Commençais-je en reculant d’un pas. Pas touche ou je t’écrase l’orange dans la face !

Alors qu’elle s’approchait toujours en riant, une voix ce fit entendre derrière nous ver l’entrée du living.

-         Y’a des choses qui ne changent pas ici, je vois…

Cette voix.
Je la connaissais parfaitement. Elle nous stoppa nette dans notre chamaillerie. Je tournais immédiatement le visage vers elle en plissant les yeux.

Aislinn.

Une douleur sourde me traversa lorsque  mon regard se fixa comme hypnotisé sur son visage. Défigurée, elle était défigurée. Cette longue balafre barrant son visage et qui prenait naissance sur le haut du front pour mourir sur les commissures de ses lèvres, cet horrible bandeau sur l’œil  qui endeuillait son regard si bleu. Je ne l’avais revu qu’une fois alors qu’elle était toujours hospitalisée, je m’étais toujours arrangé pour l’éviter depuis. Cela me déchirait le cœur. Elle n’était pas « une pirate », cette blague si chère à Kaya ne me faisait pas rire du tout. Ces séquelles du combat, stigmates obscènes,  héritage de sa confrontation avec Dusk me donnait physiquement la nausée. On avait « abimé » ma sœur. C’était insupportable. Elle ne portait pas son uniforme ce qui impliquait qu’elle n’avait pas encore décidé de reprendre du service. Je la croyais en fuite en Irlande ou quelque autre lieu où elle pouvait cuver tout son soul.

-         Hey ! Grande Sœur !

Je ne partageais pas l’enthousiasme d’Ariella. Toute ma rancœur gronda à nouveau dans mes veines. Je la détestais pour ce qu’elle avait fait et surtout ce qu’elle s’était infligé à elle-même.

-         Qu’est ce tu viens foutre ici ? sifflais-je d’une voix glaciale

-         T’exagères, c’est chez elle aussi nota Shadow sur un ton franchement agacé.

Je me contentais d’un regard assassin lancé à l’intention de ma seconde sœur mais cette dernière le supporta avec une dureté qui ne laissait aucune équivoque, Shadow détestait les querelles entre ses sœurs mais je me fichais bien de ses états d’âme. Aislinn ne s’en laissa pas compter et s’avança calmement jusqu’à s’immobiliser face à moi à quelques centimètres de mon visage. Cette lueur dans son œil valide n’avait pas perdu de son éclat, tentait-elle de m’intimider ? Moi ?.Derrière elle, à l’affut tel un prédateur surveillant sa proie,  Shadow guettait. Croyait- elle qu’on allait se jeter l’une sur l’autre pour en venir aux mains ? Sérieusement, nous n’étions plus des enfants.

-         Je suis venue pour te voir, Jade, annonça t-elle avec ce timbre de voie fluet  qui ravissait  la famille lorsque je l’imitais étant enfant.

Je l’observais avec une certaine condescendance, m’appuyant de dos contre le meuble du living en une pause faussement décontractée.

-         Et bien tu m’as vu et maintenant tu m’entends. Fais ce que tu as faire et tires toi.

Ca, c’était fait. Tu as voulu jouer la maline, tu as trouvé une adversaire beaucoup plus expéditive que toi. Me connais-tu aussi mal ? .Aislinn esquissa un frêle sourire en secouant la tête

-         Tu ne changes pas, Jade.

Evidemment. Tu veux vraiment jouer à ça ?

-         La réciproque n’est pas de mise…tu as déjà  choisi quelle autre partie du corps tu allais perdre ou mutiler, histoire de poursuivre ta métamorphose en cadavre ?

-         Jade !

Le ton était autoritaire, Shadow s’était redressé de toute sa hauteur mais la grande rouquine qui me faisait face ne cillait pas, on œil indéchiffrable  toujours rivé sur moi.

-         Je suis venue pour en finir avec les remords et les regrets. Je ne suis pas ici pour présenter des excuses mais parce que je me suis enfin rappelée de ce que nous sommes et ce qui est le plus important.

-         Des excuses ? m’étonnais-je sur un ton chargé de sarcasmes. Ce n’est pas à moi que tu devrais en faire…je suis sur que ca fera beaucoup sourire Maeve lorsque je..

-         J’ai vu Maeve il y a deux jours, me coupa t-elle, je lui ai fait du mal et je vais réparer.

-         T’as vu Dame Chat ? s’écria Ariella d’un ton où perçait l’espoir.

Aislinn se retourna un instant pour lui adresser l’ébauche d’un sourire.

-         Oui…on a longtemps discuté. On va essayer de reconstruire.

J’en restais un instant déstabilisée. Maeve avait infiniment plus souffert que nous ce qui faisait d’elle une alliée à ma colère mais elle restait définitivement amoureuse d’elle et donc trop faible. Aislinn l’avait sans doute retournée par quelques paroles douces, des sourires charmeurs, des excuses larmoyantes et des promesses fumeuses qu’elle ne tiendrait pas.

-         Et donc, c’est mon tour de recevoir tes plates et sincères excuses, je suppose que c’est le projet du grand come back de l’enfant chéri, tu es tellement prévisible que ça en devient lassant.

J’appuyais mes paroles d’un rictus mauvais. Combien de fois nous avait-elle fait ce numéro ? Combien de seconde chance avait-elle pu extorquer de cette façon ? Mais un jour, il n’y aurait plus personne pour lui en accorder et là vraiment ça se passerait mal pour elle.

-         Non. Je ne ferai aucune excuse.


J’en restais clouée sur place ouvrant la bouche un instant pour la refermer aussi tôt. Aislinn qui ne s’excuse pas, c’était comme un tableau noir sans morceau de craie : deux choses ne pouvant fonctionner l’un sans l’autre.

-         Je ne m’excuserai pas parce que je n’ai fais aucune erreur à part celle d’avoir voulu aller trop loin dans les objectifs que je m’étais fixés et d’y sacrifier tout ce que j’avais et ce que j’étais. Je reste persuadée d’avoir fait les bon choix, de mon point de vue cependant. Ca ne veut pas dire que je ne suis pas désolée des conséquences que ces choix ont eues pour autant.
Désolée de t’avoir fais souffrir par ces choix et mon opiniâtreté. Désolée pour les souffrances que tu as pu ressentir et qui m’ont fait saigner en écho. Je ne pouvais pas agir autrement parce que c’est ce que je suis tout comme toi tu es ce que tu es.

Désolée de ne pas être conforme à ce que tu attendais de moi mais je ne le serai jamais, Jade. Le seul remord que j’ai, c’est d’avoir détruit mon couple, mais ça, ce n’est pas ton problème et je ne te dois rien à ce sujet.

Maintenant, tu peux passer ta vie à me tourner le dos ou choisir de me pardonner. Je te respecte et je t’aime petite sœur, mais moi, sincèrement…je ne te dois pas d’excuse.

Je soufflais, baissant la tête, sentant la colère commencer à bouillonner en moi. Comment pouvait-elle seulement oser me tenir un tel discours ?

-         C’est tout ce que tu as à dire…alors ? murmurais-je sur un ton mauvais.

-         Rien d’autre Jade. Montre ton amour, oublie ta colère, soie ma sœur, c’est ce que je suis moi.

-         Bien…

D’un geste fulgurant j’abattit ma main en une gifle magistrale qui fendit l’air pour trouver sa joue droite en un claquement sourd. Le geste avait porté, j’y avais mis ma colère, sa tête parti sur le coté mais elle ne s’effondra pas. Ariella et Shadow en restaient sidérées toutes les deux.

-         CA, c’est pour Maeve !! criais-je.

Elle déglutit et redressa le visage face à moi. La seconde gifle s’abattit plus lourdement, lui faisant perdre un peu son équilibre en la pliant en deux. Cette fois ci, le grognement de Shadow se fit entendre mais Aislinn la main sur sa joue gauche qui venait d’être heurtée à son tour, l’arrêta du bras, le regard fixé sur elle pour lui imposer de ne pas intervenir.

-         CA, c’est pour moi et toute la famille que tu as fait souffrir ! Lui hurlais-je.

Inspirant profondément, elle se redressa à nouveau et s’immobilisa face à moi, un mince filet de sang coulant depuis la commissure d’une lèvre. Ainsi, tu ne voulais toujours pas comprendre ? Je ne PEUX pas te pardonner, j’aurai pu mourir pour toi, j’ai tout fait pour t’aider. Et te voilà face à moi, avec tes mots idiots et ton attitude débile. Pour qui me prends-tu ? A nouveau je levais le bras pour abattre la main.

-         Ca c’est….

Mon geste fut interrompu brusquement par sa main interceptant mon poignet et qui venait de stopper net le geste dans un bruit sourd m’immobilisant instantanément douloureusement. Sa foutu main mécanique.  Elle me murmura avec ce calme si agaçant.

        Ca, c’était pour ce que je me suis infligé, je sais. C’est bon, j’en ai assez souffert tu ne crois pas. C’est terminé Jade…trouve la force de pardonner. Petite soeur.

Je reste stupéfaite puis je tente de dégager ma main mais sa prise est si ferme qu’elle me fait mal. Elle passe rapidement son bras  droit derrière mon dos pour m’attirer à elle alors qu’autour de nous le Silent World se déploie dans ses nuances de violet et gris.

-         Pardonne.

Sa voix n’est qu’un murmure.
___________________________________________________

 (Aislinn)

Je ne t’aurais pas laissé frapper une nouvelle fois parce que tu aurais eu un mal de chien à te le pardonner ensuite comme tu as un mal de chien à laisser ton affection remonter. Je sais que Shadow est en train pareillement d’empêcher d’Ariella d’agir par ce qu’elle se doute de ce que je fais et du pourquoi. Ton Silent World ne m’effraie plus parce que tu ne m’effraies plus non plus Jade. Je t’aime trop pour avoir peur de toi. Mais tu es comme tu es, alors j’accepte. On peut très bien ressentir ou faire les choses chacune dans notre coin, Toi Ari/Shadow et moi : ça ne changera rien au final : je connais nos forces et la couleur de nos âmes. Nous ne pourrons plus nous cacher les unes aux autres. Alors trouve cette force en toi que tu veux taire.

Simplement, pardonne.

Je le vois sur ton visage alors que je t’enserre contre moi, si proche à en entendre tes battement de cœur. Je vois ces conflits intérieurs. Cette danse dans ton âme entre tes contradictions. Renonces à comprendre, à choisir ses lames de fonds qui te traversent et rends-toi simplement à cette idée. Prends-la comme un unique axiome, retrouve cette vérité occultée.


Pardonne.


Tes lèvres tremblent alors que je relâche mon étreinte sur ton poignet pour te laisser libre de tes mouvements. Ses bras autours de mes hanches qui viennent se refermer sur mon ventre…Ariella. Je sens son souffle sur ma nuque. Elle est là dans notre combat.

Pardonne.

Jade frappe faiblement mon torse en gémissant, de simples petits coups d’une colère mourante.

-         Tu…tu as failli…mourir…idiote…sale idiote…

Je sais. Nous y sommes. C’était cela ta terreur. J’enfouis ma tête contre son épaule, sentant Ariella me serrer encore plus fort.

-         Qu’est ce…qu’est-ce qu’on aurait fait... Qu’es ce…

Elle s’effondre, pleurant à chaude larmes mais nous la tenons dans son effondrement, elle rend les armes et évapore sa colère. Nous ne la lâcherons pas, pour rien au monde.  Les coups sur mon torse cessent et ses bras m’enserrent pour rejoindre ceux d’Ariella. Dans un souffle entre deux sanglots, elle murmure.

-         Je…te…pardonne.

J’entends Ariella sangloter à son tour alors je joins mes larmes aux leurs.
Les trois sœurs Oldfield.
Ce serment sur la tombe de Calie bien des années auparavant, rien ne changera jamais, c’est de cela qu’il s’agit.

Personne ne pourra défaire ce lien.


Pendant la bataille, la vie cherchera à nous enfoncer la tête sous l’eau.
Mais, s’il vous plait, gardons cette chance de pouvoir arranger les choses entre nous.

Ce soir, nous pouvons sincèrement le dire, mes sœurs.


Ce soir ensemble, nous sommes invincibles.
Jade Oldfield
Jade Oldfield
Etudiant/e à l' Académie Tomorrow

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Message  Caitlyn Oldfield Lun 8 Fév - 15:05

Faraway, so Close. (si loin, si proche)

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Enregistrement Audio - X Center – Débriefing Incident de  l’Ile de Muir, J + 3,  Sujet : Agent de la X Force : Wanderess Aka Aislinn Oldfield, témoin direct de l’incident.
 
-         Vous croyez franchement que j’y comprends quelque chose ? Plus de cent fois je l’avais prévenu des risques  qu’elle prenait à poursuivre dans cette voie. Vous avez déjà tenté de vous opposer à quelqu’un comme elle ? Nous sommes pareille, lorsqu’on a une idée fixe, on ne lâche pas l’affaire avant d’en savoir le dernier mot. L’obstination des Oldfield, ça vous parle ? On perd un temps précieux à rabâcher des faits qui ne nous aiderons en rien ! Putain !  Y’a pas un spécialiste dans cette foutue cité qui serait capable de trouver une solution pour la ramener ?!


_________________Coupure_______________________________

-         Je n’ai pas les infos…Des années je pense. C’est à Jenning qu’elle s’adressait parce qu’elle ne faisait pas confiance aux études médicales du X Center.  Miranda..pardon, le Docteur Jenning avait toute sa confiance pour étudier ce …ce « trouble », même si je l’avais toujours trouvé complétement à l’Ouest. Elles suivaient ensemble une sorte de protocole en ce sens mais l’arrivé de Kaya..L’agent Steel Wings, avait mis un frein à tout ça parce que…parce que…putain ! Si on était dans le vrai, vous comprenez la merde que ça fouterait ?? Comprenez bien. C’est une histoire plus que personnelle, ça ne vous regarde en rien tout ça…Y’avait pas plus privé que cette histoire. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Y’a des choses qu’on devrait laisser où elles sont, mais c’est trop tard pour revenir la dessus.


__________________Coupure____________________________________


-         C’est comme ça que ça a débuté…du moins c’est ce qu’elles m’ont dit. Jenning travaillait sur un nouveau protocole, un truc qu’elle avait bidouillé suite à des analyses sur un symbiote et de l’ingénierie issue d’une expérience qu’on lui avait demandé de faire y’a des années pour différencier des entités coexistant dans un même corps.  Me demandez pas de détails, la science et moi, ça fait deux. Mais une chose est sure :  je ne savais pas, qu’elles avaient remis le couvert, qu’elles avançaient à nouveau sur cette piste. Caitlyn m’avait dit que puisque Kaya et elle étaient ensemble, il ne fallait plus remuer toute cette merde. Elle semblait s’être résignée mais je suppose que ça continuait de la dévorer. Bref, ça a commencé comme ça …une simple phrase qui à créer un véritable séisme : «  quelque chose a survécu ». Une idée, vous savez, une fois que c’est plantée en vous, ça vous dévore jusqu’à l’obsession. Surtout une bombe de ce calibre.

______________________Coupure_______________________________________

-         Non. Je n’avais pas de compte à rendre à ce sujet. Je les ai accompagnés uniquement pour éviter que ça tourne mal. MOI, je suis la seule personne encore en vie à avoir croisé Chimera. MOI, j’ai vu de quoi cette chose était capable et croyez-moi, si jamais il lui prenait l’envie de s’en prendre à Kaya, la pauvre n’allait pas pouvoir encaisser plus de cinq secondes sa fureur. Si nous ne nous trompions pas sur qui  était derrière cette chose, il fallait l’évacuer rapidement hors de sa vue. Je n’étais pas d’accord pour qu’elle assiste à ça, c’était de la pure connerie et je ne me suis pas privé de leur dire ! Je ne comprends toujours pas ce qu’elle foutait là et comment maman l’a persuadé d’assister à cette expérience ! Ca ne pouvait QUE mal tourner...mais je n’aurais pu imaginer que…que… Quelle merde…
 
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New Heaven – Paradise - Appartement Des Oldfield, trois jours avant l’incident de Muir.

 
Caitlyn finit par décrocher son regard songeur de la fenêtre du living pour le poser sur celle qui partageait son existence depuis maintenant cinq ans.

-         « Quelque chose à survécu » mais elle m’a bien mise en garde sur les films que je pouvais me faire, ça ne veut pas dire que…en tout cas, elle est catégorique Chimera agit sommairement sous l’impulsion d’une onde électrique de nature cérébrale qui ne m’est pas propre mais qu’on peut rapprocher à celle de Calie. C’est ce que l’étude du lien symbiotique-hôte a mis en évidence ainsi que les comparaisons d’enregistrements d’onde mentale du Cérébro de l’Institut que Toy nous a filés. C’est trop tôt pour savoir si c’est conscient mais Miranda dit qu’on peut essayer d’entrer en résonnance avec cette onde en appliquant le bon paramétrage. On pourrait savoir si c’est conscient ou pas et si ça l’est, Kaya, je ne pourrai pas continuer à exister tout en sachant qu’elle est là quelque part et que je n’ai rien fait pour tenter de la secourir. Je t’aime, tu le sais bien  mais ce lien avec Calie, j’veux dire…
Pas question de choisir entre vous deux, tu le sais, c’est avec toi que j’ai fait ma vie mais, je ne peux pas…l’abandonner.

Caitlyn s’installa contre elle dans le canapé, l’enserrant dans ses bras, la tête posée sur son ventre.

-         Admettons …même si c’est complètement absurde. Admettons qu’on puisse avoir une chance d’entrer en communication avec elle…alors je trouverai les mots pour lui expliquer, pour lui faire comprendre combien je t’aime, Kaya. Tu es l’oxygène à ma flamme, tu m’as réveillée des ténèbres…Bien sûr, j’aimerai toujours Calie mais nous n’avons plus d’avenir ensemble, c’est toi mon avenir mon ange, uniquement toi. Mais nous devons lui expliquer…toutes les deux, elle sentira le lien entre nous, elle saura…Si c’est calie, elle saura.

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X Center – Service de Soins Intensif – 4 jours après l’incident de Muir.

Le son me parvient plus distinctement à présent.
D’abord cette sensation cotonneuse et agréable dans laquelle je somnolais puis peu à peu le monde semble vouloir se rendre plus concret. J’aurais préféré rester dans ce bien être bercé de chaleur mais je sens qu’on s’agite autour de moi. Un effort incommensurable pour lever les paupières et déjà cette lumière crue qui m’agresse et ce plafond inconnu d’un blanc bien trop propre. Je plisse les yeux mais mes pensées s’entrechoquent dans un chaos frénétique. Confusion, tout n’est que fracas et enfin une voix, une voix que je connais.

-         Tout va bien, tu as dormi presque quatre jours, tu es en sécurité ici, tu es dans un centre de soins. Ca fait presque deux heures que tu luttes pour retrouver conscience.

Une chambre, des appareils médicaux, une vitre au fond….surement teinte pour m’empêcher de voir à travers, je connais ce genre d’endroit. Comme je la connais elle alors que mon regard la scrute. Elle est posée là, si sérieuse qu’elle semble extrêmement tendue, comme inquiète. Est-ce de la peur que je vois sur ton visage ma fille ?

-         Est-ce que tu…me reconnais ?

En voilà une question idiote, je t’ai mise au monde, je t’aime avec autant d’amour qu’une mère aime son enfant. C’est si réconfortant de voir à nouveau ton regard d’émeraude, sans ce fichu bandeau qui te barrait le visage. Je ne désespère pas de te convaincre de t’enlever cette horrible cicatrice que tu conserves si stupidement. Je t’aime si fort ma fille, avec une telle fierté qu’une onde réconfortante me traverse le corps. J’essaye de desserrer les lèvres mais je ne parvins qu’à émettre une sorte de gargouillis étouffé. Je me racle la gorge plusieurs fois avant de souffler un faible oui. Ma voix me surprend étrangement, comme si elle sonnait d’un écho fantomatique à mes sens encore engourdis.

-         Et de quoi tu te souviens exactement ?

Je plisse les yeux à nouveau, la fatigue incommensurable. Mes pensées sont confuses et s’ordonnent avec beaucoup de difficultés. Je ne me souviens qu’avec grandes difficultés, tout est incroyablement décousu. Un laboratoire, une scientifique à la peau bleue et Silver Wings…Kaya, la femme que j’aime. La scientifique s’appelait Miranda Jennings, oui…Son laboratoire sur l’Ile de Muir. Je balbutie avec difficultés.

-         On…on faisait une expérience…la cage de Faraday…le Docteur Jennings disait…je ne sais plus très bien.

Aislinn ne répond pas, le visage toujours si sévère. C’est étrange comme j’observe incroyablement bien les sentiments poindre par micro expressions chez elle. De la surprise ? Et du doute ? Pourtant…oui…elle était là, je m’en souviens.

-         Qu’est-ce..qui s’est passé, Aislinn ?

Elle baisse le visage comme embarrassée, elle cherche probablement ses mots et doit les ordonner pour essayer de faire le moins de dégâts possible. C’est grave. Je le sais avant qu’elle ne reprenne la parole

-         Que te souviens-tu au sujet de cette expérience ?

Elle élude. Pourquoi ? Cherche-t-elle à m’épargner ? C’est Chimera ? Mon dieu est-ce que Chimera a fait du mal ? Pourtant toutes les précautions avait été prise ? J’essaye de remuer faiblement dans mon lit

-         On cherchait à établir une communication. Qu’est ce qui s’est passé ma fille ? Est-ce que..est-ce que tout le monde va bien ?

De nouveau cette hésitation chez elle.

-         Il y a eu…un incident. Une partie de l’Ile de Muir a été anéantie…Le docteur Jennings est..

Miranda est morte. J’ai tué Miranda.  Seigneur, nous avons éveillé Chimera et elle était hors de contrôle. Kaya…Qu’est ce que j’ai fait à Kaya ? Pitié non ! Aislinn se rapproche rapidement.

-         Ce n’était pas toi. Calme-toi ! La cage n’a pas tenu, l’énergie du phasing… c’était époustouflant, ce n’est pas de ta faute !

Je ne l’entends pas.
Je cherche à me mouvoir et m’aperçois qu’ils m’ont sanglé au lit avec des liens en kevlar. Je pousse un grognement étouffé alors que je serre les poings sentant ce picotement caractéristique courir mes veines et bouillonner dans mon corps. Ma voix se modifie prenant ces intonations suaves et intimidantes.  

 - Où est Kaya ? Dis-moi qu’elle est en vie !!! Dis-moi qu’elle va bien !! OU EST KAYA ?!

Les liens métalliques explosent littéralement alors que je vois sous mon regard orangé, Aislinn totalement stupéfaite et que des personnes que je ne connais pas entre dans la salle en courant. Ils ne feront pas le poids. Personne ne fait le poids contre Berserk lorsqu’elle cherche à protéger ceux qu’elle aime.


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 Enregistrement Audio - X Center – Débriefing Incident de  l’Ile de Muir, J + 3,  Sujet : Agent de la X Force : Wanderess Aka Aislinn Oldfield, témoin direct de l’incident.


-         Je ne sais pas comment ça a dégénéré, l’expérience n’en était qu’aux préparatifs et j’étais juste parti pour…soulager ma vessie…le stresse ça me fait toujours ça. J’ai préféré y aller avant qu’on rentre dans le dur. Quand je suis revenue, les alarmes hurlaient et Jennings était en panique totale, Kaya lui hurlait de tout couper. Maman…était devenue une sorte de lumière aveuglante à forme humanoïde…c’était un stade intermédiaire entre Chimera et le phasing…elle n’était déjà plus consciente…Il y a eu plusieurs flashs comme des impulsions à EMP.. Miranda a été balayé par l’une d’elles, Kaya se l’est mangée mais le symbiote l’a protégé…et moi….rien…c’était comme un simple vent chaud passant sur moi…je ne sais pas, j’y comprends foutrement rien…puis elle et arrivé. Chimera.
Et là, c’était purement l’apocalypse…Elle n’a pas manifesté de…de…signes d’agressivité. Elle déchargeait des ondes violentes et destructrices, comme si elle évacuait un trop plein. Et moi, je ne subissais rien de tout ça…comme si, comme si…j’étais invisible à ça. Ça a duré quoi ? A peine quelques secondes et j’ai dû faire un choix…
Alors, j’ai choisi Kaya. Miranda n’avait pas d’exo-armure, elle, j’ai jugé qu’elle était déjà foutue, Kaya n’était plus consciente mais…c’est quelqu’un... C’est de ma famille, quoi.
J’ai choisi Kaya. Je l’ai évacué à cent kilomètres, je me suis assuré qu’elle vivait. Et j’y suis retourné….c’était déjà terminé, il n’y avait que des décombres calcinés et au milieu de ce champ de ruines, elle était là, recroquevillée en position fœtale et inconsciente, nue et la peau encore fumante. Je l’ai reconnu de suite…Calie. Calie Loretto- Oldfield.


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Rapport Préliminaire Du Professeur Mac-coy, sujet Caitlyn Oldfield/Calie Loretto.
 
Après les différents examens, il apparait que le sujet est indiscutablement Calie Loretto, décédée en Novembre 2015 lors du Big Day. Elle souffre toujours d’une désorientation manifeste du à sa reconnexion mais ses capacités inhérentes à son gène X sont intactes. Sa physiologie est optimum et elle semble avoir été restaurée à celle dont elle jouissait au jour de sa disparition. Nous savions la capacité de Caitlyn Odflield à se reconstitué après un phasing d’après le codage de son ADN la renvoyant à la date de son premier phasing, il apparait que c’est exactement ce qui s’est passé lors de son ré-encodage après l’incident de l’Ile de Muir mais cette fois ci et inexplicablement, le code génétique de Calie Loretto a servi de plan de reconstruction.
Il ne s’agit en rien d’une simple altération métamorphique puisque le sujet est doté des souvenirs de Calie ainsi que de sa conscience. Il ne s’agit pas non plus d’un basculement complet de personnalité puisque Calie Loretto est de toute évidence consciente des événements passés depuis sa disparition et manifeste des émotions appartenant à l’origine à Caitlyn Oldfield. Calie Loretto est incapable apparemment de distinguer ce qui relève des sentiments de Fuzzy et des siens.
Si je devais résumer sommairement, nous sommes en présence d’une Calie Loretto dotées des émotions de Caitlyn et de ses souvenirs en plus de son propre vécu.
Il n’y a plus trace dans son génome du Géne X évolutif des Oldfield et il ne lui plus possible non plus d’activer les pouvoirs inhérent à Catilyn Odflield ce qui implique une probable irréversibilité de son état puisque le phasing lui est impossible. Elle n’est donc plus, en l’état » un danger pour la société. Je préconise de la laisser sortir mais de l’affilier au X Center pour une surveillance renforcée.
Mais cette bonne nouvelle concernant l’inquiétude d’un événement bis d’une nature similaire à celui qui s’est manifesté sur l’Ile de Muir est à tempérer par la perte plus que probable de Caitlyn Oldfield en tant qu’individu. Je suggère de la déclarer officiellement « portée disparue ».


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X Center – Service de Soins Intensif – 7 jours après l’incident de Muir
 
-         Les longs monologues, il parait que ça a toujours été mon truc.
Les médecins disent que tu es semi-consciente et que tu peux entendre alors tu ne peux pas t’échapper cette fois ci, Kaya. D’ici quelques semaines tu seras bien assez vaillante pour me cracher ta haine au visage. Alors, j’en profite maintenant.
Je voulais te dire que ce n’était pas moi là-bas, je ne t’aurai jamais blessée pas toi…je sais que ça sera difficile à comprendre, et pour tout t’avouer moi-même je m’y perds, mais crois-moi, je ne t’aurai jamais fait le moindre mal. Je t’aime Kaya. Je t’aime sincèrement.
Je sais que cet amour ne vient pas de moi, ne m’appartient pas et qu’il n’est pas partagé mais c’est ce que je ressens pour toi, il est réel.
C’est ce que je ressens aussi pour mes trois filles même si seule Aislinn semble vouloir me comprendre. Jade me traite avec froideur et Ariella me déteste. Je suis les émotions de Caitlyn, je ressens ce qu’elle ressentait et sa mémoire se mélange avec la mienne. Tu sais,  ce sont ses émotions qui m’ont gardé en vie.
C’est une situation intenable. C’est comme être loin et proche en même temps. Si loin physiquement de cette famille et si proche par les émotions et sentiments.
N’en doute pas Kaya, je t’aime comme elle t’aime et comme je l’aime.
Bien sûr je t’ai haï et peut-être encore maintenant. Tu as couché avec ma femme, tu me l’as volé même si c’est ce qu’il y avait de mieux à faire pour elle. Tu as posé tes mains sur son corps, tu lui as donné du plaisir et elle te l’a rendu. Toute cette intimité nous était exclusive et j’ai dû la partager avec toi en qualité de voyeuse et d’actrice.
Je ne plaisante pas, tu le sais très bien, tu m’appelais « la coincée ».
Une part de moi aurait pu t’étrangler alors que tu gis impuissante sur ce lit, une autre part veut te caresser et te faire hurler de plaisir…c’est difficile, très difficile. Je me sens si seule, si confuse.
J’ignore si elle est là.
J’ignore si elle voit ce que nous faisons.
Je veux croire que oui. Je veux croire qu’on trouvera un moyen de communiquer, peut-être de la ramener.
Je pensais que ma situation était la pire, cloitrée quelque part en elle comme une pensée incertaine. Je croyais que c’était l’enfer. C’était faux, l’enfer c’est d’être privé d’elle et d’être ici.
Je n’ai jamais voulu revenir surtout si…
Surtout si c’est pour être privé de tout. Elle, toi, nos enfants….
Je n’ai jamais rien demandé à personne, tu sais combien je suis trop fière pour ça. Alors écoute-moi.
 Ne me laisse pas seule. Ne m’abandonne-toi. J’ai besoin de toi.
Je t’aimerai pour deux s’il le faut.
Mais ne me tourne pas le dos, sans Caitlyn, cette famille va exploser…il faut que tu les guides, que tu nous guides.
Je t’en supplie, Kaya.
 
Calie posa la main sur celle Kaya en un geste d’intimité emplit de douceur. Puis silencieusement, les larmes dévalèrent ses joues. Cela faisait plus de dix ans qu’elle n’avait pas pleuré. Il lui revint à l’esprit que la vie était faite de cela. Il lui faudrait réapprendre, se souvenir et continuer à endurer la vie comme Caitlyn l’avait fait avant elle. Ça lui paraissait tellement insurmontable. Elle avait connu, l’amour, la joie, la colère, la rage…tant de sentiments qui avaient coulé en elle.
Un seul l’effrayait par-dessus tout à présent : la solitude.


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PNJ 



© Calie
Nom : Lorretto- Oldfield

Prénom(s) : Calie, Anna-Luisa.  

Alias : Berserk

Âge & Date de Naissance :  27 à l’age de sa mort physique
Date :  11 septembre 1988 - Lieu : Milan en Italie, morte le 25 Novembre 2015 à San Francisco


Métier(s) : X Men et conseillère sociale à L’institut Charles Xavier jusqu’en 2015
Nationalité(s) :  Italiano-américaine (italien par sa mère, Américain par son père)

Sexe : Féminin


POUVOIRS
Description : Obtention d’une Super force, super endurance, vitesse et dextérité augmentées, régénération moyenne des tissus endommagés en pouvoir passif. Calie est capable de passer dans un état second, nommé le mode Berserker, état où son corps est soumis à d’importantes décharges d’adrénaline la poussant dans une sorte de « rage » boostant toutes ses capacités physique en plus de son facteur naturel de régénération. Cet état se manifeste par un changement dans les graves de l’intonation de sa voix et une coloration dorée de ses pupilles.  
Sous état de Berserk, son organise entier subit des modifications moléculaires lui permettant entre autre, d'accroitre son facteur guérisseur et d'obtenir une immunité aux stimulii externes comme la température ou l'électricité. Elle peut aussi sous cette forme être capable d'absorber l'énergie électrique dont est constituée la forme alternative de sa compagne, Caitlynn Oldfield et de fusionner avec elle.


Niveau de Maîtrise :  Calie avait une maitrise parfaite de ses dons. Ils se sont manifestés rapidement alors qu’elle avait douze ans. Confiée à un institut spécialisé dans la mutation en Europe à Rome, son père décide par la suite de l’orienter aux Etats Unis à la mort de sa mère. Elle a intégré l’Institut à 18 ans en ayant déjà une assez bonne connaissance de sa mutation et de son fonctionnement. Prévue initialement pour intégrer la Force Mutante en Europe de l’Ouest à Londres, elle a déjà été formée à l’utilisation de son don et ses limites. Elle parachève cette expérimentation à l’Institut en s’engageant sur le chemin des X Men. A l’heure de sa mort, elle en possédait une parfaite utilisation, X Woman de renom, elle apprenait à présent aux plus jeunes à comprendre et visualiser leurs limites. Peu de temps avant sa disparition, elle travaillait avec Caitlyn sur le mécanisme de Fusion avec elle afin de former une parfaite symbiose avec elle sous cette forme.

PHYSIQUE
Description : Calie a le profil des femmes méditerranéennes. Assez menue et petite (1m60), sa constitution et sa morphologie frêle et effacée est en total contradiction avec la puissance monstrueuse que lui confère son pouvoir. Sa longue chevelure brune, son teint à la peau légèrement halée de type italien trahis ses origines. Ce qui se remarque le plus chez elle reste la pureté de ses magnifiques yeux d’une couleur bleu Azur. Son look reste mesuré et classique, son attitude introvertie transparait dans sa démarche presque timide et sa garde-robe semble au quotidien d’une sagesse classique et rangée. Sa voix notamment dénote une réelle fermeté où transpire un fort caractère sous son attitude de petite fille sage. Elle s’exprime avec un léger accent italien et lorsque ses émotions transparaissent, sa gestuelle naturelle et expressive se manifeste ainsi qu’un débit plus rapide au niveau du phrasé. Ce comportement plus impulsif et jovial est réservé aux très intimes. Dans ses relations sociales, elle se montre polie, mesurée, réfléchie et d’un calme déstabilisant se confortant à l’image qui se dégage de cette jeune fille bien élevée.

Signe(s) Particulier(s) :  Rien à signaler à part les transformations physiques dues à l’utilisation du mode Berserk (Couleur des Iris et voix).
Un papillon bleu tatoué sur l’épaule droite.
Homosexuelle convaincue et militante.



MENTAL
Description : Comme pour son apparence physique, à première vue, la psychologie de Calie est en total contradiction avec la nature violente de son pouvoir, violence qu’elle a toujours essayée de juguler et de garder sous un contrôle strict même en état de Berserker.
Douce, calme, posée et à l’écoute. C’est une camarade toujours joviale et positive, d’une nature qu’on pourrait croire naïve, elle a une facilité extraordinaire à communiquer avec les autres et cherchera toujours à aider son prochain. Diplomate, elle cherchera toujours des solutions évitant la violence et la souffrance sauf si ses valeurs sont attaquées où elle basculera dans l’inacceptable et l’extrémisme. Empathique de la souffrance humaine, elle a des qualités d’écoute conjuguée à celles d’une très bonne compréhension et d’une psychologie ouverte à l’autre. Courageuse c’est une personne capable d’une abnégation et d’un sacrifice sans égale. Elle est fière de sa mutation et de ses choix de vie. Elle les défend comme la cause homosexuelle ou son engagement auprès des X Men. Elle n’hésite jamais en mission, c’est une professionnelle méticuleuse et perfectionniste, c’est plutôt un de ses défauts car elle aime garder tout sous contrôle aussi bien en mission que dans ses relations intimes. C’est la dominatrice du couple, ce qui tombe bien puisque sa compagne Caitlyn était plutôt soumise. C’est une véritable maman-poule qui s’inquiète et qui est capable du pire lorsqu’on ose mettre en péril les gens qu’elle aime. Elle déteste qu’on s’en prenne aux faibles et aux démunis, encore plus aux enfants qu’elle adore. Sous son apparence chétive se cache une femme très amoureuse et tendre mais capable de se montrer directive et ferme, il ne fait pas bon la contrarier, elle se montre parfois sévère et directive. Elle n’a que peu de peurs, celle d’être abandonnée et trahis et celle de perdre le contrôle. Son assurance calme et posée compense des fêlures d’une enfance assez triste et castratrice. Calie a souvent besoin d’être rassurée mais se laisse rarement faire par fierté.



HISTOIRE
Talent(s) Particulier(s) :  Diplomatie, cordon bleu et douée pour le déchiffrage comportemental (formée à la PNL)
Possessions : Son héritage maternel est passé à Caitlyn Oldfield.

Orientation(s) Story Line :  Il semblerait que Calie qui hante depuis dix ans Caitlyn Oldfield a pu trouver une parade inattendue à une issue fatale....Reste à le faire savoir à la principale intéressée....
Biographie : Calie est une enfant d’un couple adultère, née de Ava Lorretto, riche héritière d’une famille ayant fait fortune dans l’acier en Italie et de Frank Fisher Senior, riche industriel américain s’étant installé tardivement à Londres en exil fiscal. Née à Milan en 1988, unique fille de la très convoitée Miss Lorretto, elle est élevée dans le luxe et les bonnes manières dus à son rang  dans l’ignorance de son père jusqu’à l’Age de douze ans. Sa mère qui s’est toujours montrée volage, indépendante et insouciante et peu intéressée par elle et l’ayant jusqu’ici délaissé sans lui prodiguer d’affection, prend peur à l’émergence de sa mutation. Elle la rejette, la confiant sans se retourner à des instituts spécialisés dans le traitement d’enfants « anormaux ». Calie est trainée de centre en centre, solitaire et rejetée, simple sujets d’analyse et de curiosité scientifique. A 14 ans, elle intègre « La Ruche » à Milan, véritable centre expérimental qui a pour but de former des mutants capables de mettre leurs dons au service de la communauté. Calie y suit un endoctrinement militaire rigoureux et sévère, elle y subit de nombreuses brimades et souffrances qui la marqueront à vie. Seize ans est un age difficile pour la jeune italienne, elle découvre son attirance pour les femmes et se montre de plus en plus retord avec les autorités du centre. Elle fugue et a explication musclée avec sa mère. Apprenant l’identité de son père lors de la dispute, elle quitte clandestinement l’Italie pour les Etats Unis après avoir tenté en vain de le retrouver à Londres. A à peine dix-sept ans, elle entre sur le territoire et rejoins New York. Elle travaille clandestinement durant quelques mois dans un centre social avant d’être arrêté et conduite au service d’immigration. Ayant causé des problèmes lors de son arrestation, elle est repérée par les membres de l’Institut et par Jean Grey qui la récupère et signe un protocole d’accord avec les autorités pour lui permettre de se réfugier à l’Institut. « La Ruche » se manifeste rapidement, désireuse de récupérer sa protégée mais l’Institut s’y oppose. Calie entre officiellement comme pensionnaire sous un faux prétexte et une fausse histoire à l’Institut à l’âge de dix-huit ans à peine, nous sommes en 2007.
Consciente du potentiel de la jeune fille, Jean Grey décide de l’initier au plus vite au programme de formation des X Men sous la responsabilité de Malicia. A l’Institut, elle partage la chambre d’une jeune délurée au caractère en tout point opposé au sien. L’irrévérencieuse Caitlyn Oldfield, trublion de l’Institut et incorrigible gamine. Contre toute attente, une amitié solide va se forger entre elles, l’une apportant à l’autre ce qui lui manque. Caitlyn décide de la suivre et d’entrer elle aussi sur la voie des X men. Elles y parviennent et prennent leur rang en 2009. Mais calie n’a pas été totalement honnête avec son amie, son âme sœur à qui elle a de plus en plus de mal à cacher ses sentiments et son trouble. Tout se passe plus ou moins bien, elles multiplient en duo les missions jusqu’en fin 2010, inséparable au point de soulever la suspicion sur la véritable nature de leur rapprochement. Calie ose enfin avouer son homosexualité mais Cait a du mal a accepté le coming out de Calie et se montre froide et distance avec elle un certain temps, son trouble est partagé mais elle se refuse à se l’avouer. Elles finissent enfin par laisser éclater leur amour au grand jour et aller ensemble de l’avant dans une relation sentimentale. Cette relation trouve son accomplissement en 2012 dans les jardins de l’Institut où Calie épouse conformément au Droit de New York, Caitlyn Odfield.  
L’année 2013 est une année terrible pour les jeunes filles, Calie tente avec les siens de juguler l’escalade d’intolérance provoqué par l’attentat de kiev. Elles effectuent des missions de plus en plus périlleuses. Tente de reprendre contact avec son père et assiste avec horreur à la dégénérescence du gène X de son épouse. Comme tous les x men, elle constate dépassée et catastrophée, l’embrasement du pays et proteste avec les X Men contre le Sécurity Act de février 2014. Interpellée lors de l’évacuation de l’Institut, elle est incarcérée avec Cait et d’autres dans le camp du New Jersey le même mois.
Elle s’en évade en Juillet grace à l’aide de la Tante de son épouse qui la transporte elle et Cait à l’abri en Irlande. Où elle découvre les origines de la famille de sa femme et une étrange jeune fille de presque 10 ans qu’elle finit d’instinct par reconnaitre comme sa petite Aislinn, la fille « présumée morte » de Caitlyn. Traqués, le couple reste dans la clandestinité durant 5 mois. Calie pousse Cait à l’accepter et l’éduquer comme leur propre enfant « qu’importe ce que l’avenir leur apportera ». Décidés à se battre pour l’avenir, le couple décide cependant de revenir aux Etats Unis en janvier 2015. Entrant dans « la Résistance Mutante ».
Calie et Cait rejoignent la Résistance, retrouvant quelques X Men isolés et essayent d’y prendre une part active, c’est d’ailleurs la résistance qui comprend avant tout le monde qu’il sera impossible d’arrêter Ultimate. Le 21 Fèvrier au soir avec Kyle Kreele, un puissant télépathe, elles participent à l’opération « Break Free » en s’introduisant directement à la maison blanche pour interpeler le Président Obahama, le neutraliser, éliminer les obstacles et obtenir de lui qu’il consente à relâcher les mutants. Cette opération fut un franc succès même si inconnue du Grand Public, la position des X Men s’est durci pour la première fois Cait’ n’hésitant plus à tuer pour arriver à ses fins. Le président cède, la Résistance obtient la libération des mutants afin de contrer l’avancé d’Ultimate.
La guerre mutante est déclarée, une guerre contre un seul ennemi.

La première rencontre se fait à Rio, le 27 Fèvrier. Calie est sévèrement blessée et Cait ne doit sa survie qu’au fonctionnement de son pouvoir. Dissipée et reconstituée, elle laisse Calie à l’arrière et retourne au combat lors de la bataille de Chicago. Elle assiste impuissante au massacre de nombreux de ses amis et frères d’arme. Comme la hiérarchie des Anciens, elle doute pensant qu’il est impossible d’arrêter Ultimate. Xavier semble dépassé par la situation et bon nombre de Mutants dont Cait place leur confiance et Kreele qui imagine un vaste piège dans la ville de San Francisco durant l’été 2016. Xavier et quelques-uns tentent une approche « raisonnable » avec Ultimate, c’est l’opération « last chance ». Cait se range du coté de Kreele qui prône un plan pensé et armé contre Ultimate, Calie émet de fortes réserves mais se montre solidaire de sa compagne. Le petit groupe de Xavier localise Ultimate en Novembre et va à sa rencontre le « réveillant ». L’opération échoue, Xavier est tué ainsi que ses accompagnants. Il ne reste plus que l’option de Kreele : Combattre jusqu’à la mort.

Le couple est en première ligne lors de 25 Novembre à San Francisco lors du Big Cait n’ayant pas réussi à dissuader Calie de participer, elle décide d’utiliser son dernier atout en fusionnant avec son aimée qui a cette capacité de pouvoir capter la forme énergétique de Caitlyn et de l’optimiser en combat. C’est donc une forme inédite des deux mutantes qui combattent ce jour-là afin « d’occuper » Ultimate dans la première phase d’un plan qui doit permettre au piège de se refermer sur lui. Cet assaut à tout de suicide, elles le savent toutes les deux, comme les autres avec eux. Inévitablement Calie est mortellement broyée par le mutant et Cait toujours en elle assiste avec impuissance à sa fin avant de se dissiper et de se reformer, totalement choquée une heure plus loin, dans la ville. Retrouvant ses esprits sous les appels désespérée d’une petite fille coincée sous les décombres, elle se ressaisit gardant à l’esprit les derniers mots de sa compagne « vivre, vire pour ceux qui restent afin de nous garder vivante en leur amour » et sauve la fillette du nom de Jade, la prenant sous sa protection.

L’histoire semble s’arrêter là. La suite vous apprendra qu’il est difficile d’étouffer un amour aussi puissant que celui qui tenait Cait unie à Calie. Vous croyez aux miracles ? Vous devriez….



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Quatre ans plus tard. Quoi de nouveau ? Empty Re: Quatre ans plus tard. Quoi de nouveau ?

Message  Kaya Kangee Lun 8 Fév - 20:16

- JE TE VOIS.

Une voix d'outre-tombe. Sombre... écrasante, oppressante même. 
Ce n'était pas une voix. C'était... une sensation. Je ne l'entendais pas, je la ressentais. Comme une pensée obsédante, angoissante, qui refusait de sortir de mon esprit, refusant de me laisser dormir en paix. Sauf que je ne dormais pas... oh, j'étais fatiguée. Clairement. Bien peu de choses se situaient entre moi et une bonne sieste. Mais... cette voix s'imposait, chaque fois, me réveillant et provoquant mon ire - je détestais qu'on me réveille. La pauvre Cait' en avait fait les frais une fois ou deux d'ailleurs, m'entendant ronchonner les fois où elle avait tenté de me tirer du lit quand mon réveil était H.S. (enfin plutôt quand j'avais oublié de le mettre en route, mais passons).

- SURVIS.

Chaque fois, le même ordre. Les choses changèrent, pourtant... d'abord, je ne percevais que cette voix. Mais petit à petit, d'autres sensations se mirent à devenir perceptibles. Des gens me manipulaient, et disaient des trucs... difficile de capter quoi. La voix elle-même devenait plus claire et moins audible à la fois : plus claire car je comprenais qu'il s'agissait du symbiote. Moins audible, parce que je reprenais petit à petit conscience et il n'avait plus besoin de me réveiller sans arrêt. 
Au fur et à mesure, des détails me revenaient et d'autres m'apparaissaient. Par exemple : j'étais dans un hôpital. Les sons... les odeurs... certains termes comme "débridage", aussi. Autant dire que ce mot-là ne me plaisait pas plus que ça, car en général il signifiait qu'ils allaient m'arracher des bouts de symbiote brûlé, resté collé à la peau... Chaque fois que j'entendais un médecin parler de débridage, j'avais envie de foutre le camp de là, maisssssss... bah je pouvais pas bouger en fait, ni m'exprimer d'ailleurs. Quant au symbiote, à part m'intimer de survivre (ouais, super merci pour le conseil), il n'était pas super doué en matière de conversations intéressantes.

Arriva un moment où les événements m'étaient à peu près revenus. Cait'... Chimera... on avait tenté ce plan à la con. La cage de Faraday... ça aurait dû marcher, les lois de la physique étaient claires : peu importe l'intensité du courant, l'électricité serait totalement neutralisée par une cage suffisamment bien conçue. Mais c'était sans compter le fait que Chimera n'était pas QUE du courant électrique. Rien à voir avec le 220 volts qui passait par les fusibles du tableau de la maison. La cage n'avait pas tenu. J'avais absorbé autant que possible, mais clairement, j'avais surestimé les capacités d'absorption et de diffusion du symbiote. Au début ça allait : pendant quelques secondes, je prenais autant de courant que j'en dissipais. J'aurais pu tenir comme ça 10.000 ans si besoin ! Sauf que... l'intensité avait augmenté. Et là, c'est le drame. Mais ça, personne n'en parle.
Le jus avait commencé à passer au travers de la protection offerte par le symbiote. C'était d'abord une sensation de picotement... Ensuite de crampe, se transformant rapidement en brûlure comme si je me consumais de l'intérieur. En soi, c'était un peu le cas d'ailleurs... Le symbiote avait réagi en urgence, tâchant de limiter les dégâts : il s'était enroulé autour et à l'intérieur de mes nerfs pour protéger au maximum le plus important à ses yeux : le système nerveux central. Le reste pouvait bien crever, ça ne le concernait pas.

Au final, la majorité du symbiote avait brûlé à la surface de ma peau, seule les parties situées autour des nerfs survivant au choc. Il lui faudrait du temps... plusieurs mois, pour se régénérer totalement. Au mieux. Restait à voir jusqu'à quel point il s'était incrusté dans mon système nerveux, par contre... C'était un brin inquiétant. Si je "l'entendais" parler, alors il s'était installé bien plus profondément qu'auparavant. 
Ce qui ne m'inquiétait par contre pas, c'était Cait, ironiquement. A aucun moment je n'avais douté de sa survie : elle était juste increvable. En fait, elle serait bien du genre à se sortir de là juste "un peu crado", alors que le reste de l'île aurait été atomisé ou un truc du genre. ... tiens merde, Miranda ? Si même moi j'avais fini à l'hosto... Nan. Je penserais à ça une autre fois. Je ne pouvais pas bouger, pas récupérer d'informations, pas aider, me mettre à m'inquiéter pour elle serait une perte d'énergie - une énergie précieuse, pour récupérer vite.

Après un certain temps - aucune idée de combien, franchement - les débridages prirent fin. C'était... bizarre. J'avais une sensation de froid et de brûlure à la fois. Comme si un vent glacé s'abattait sur une peau couverte de coups de soleil. Ils m'avaient transférée, aussi... j'avais ressenti les mouvements du brancard, senti l'odeur des draps propres d'une nouvelle chambre, perçu les rayons du soleil indiquant que ladite chambre était orientée vers le sud. Il y avait des allers et retours dehors, parfois j'entendais des mots sans rapport avec le registre médical... des visiteurs ?

J'en eus un, de visiteur. Une. Pas celle que j'attendais... je reconnaissais cette voix. Cette voix n'avait rien à faire là. Pourquoi était-elle là ? Pourquoi parlait-elle ? Et surtout : c'était qui ? 
Car je la reconnaissais sans être capable de mettre le doigt dessus... elle disait qu'elle m'aimait, mais ce n'était pas Cait'. Jusqu'au moment où enfin le déclic se fit... "Je suis les émotions de Caitlynn". C'était Calie. Pourquoi Calie était-elle là ? Les pensées se mirent à s'enchaîner à toute vitesse sans s'arrêter. Pourquoi ? Que fichait-elle ici ? Et surtout où était Cait' ?? Pourquoi Calie disait-elle partager l'amour de Caitlynn ? "une autre part veut te caresser et te faire hurler de plaisir" disait-elle. Mais je m'en fous moi, de ta vie ! Où est Caitlynn !!?!? "peut-être de la ramener". De la ramener d'où bordel ? C'est ça l'info importante ! 

Je ne voulais qu'une seule chose, c'était me sortir de cette torpeur imbécile, l'attraper, et lui mettre des baffes jusqu'à ce qu'elle me dise où est Caitlynn ! Bon... les baffes ne serviraient pas à grand chose, elle était aussi résistante qu'un platiste à qui on montre une douzaine d'études scientifiques débunkant ses conneries complotistes. Mais j'avais des questions, tellement de questions, il fallait que j'en sache plus... 

Je t’en supplie, Kaya.

Ne me supplie pas, dis-moi où elle est !! Je sentais sa main sur moi, elle était juste là. Mais incapable de m'exprimer... j'étais coincée là dans un torrent d'angoisse. Autant dire que là, la technique "ne pas s'inquiéter de ce qu'on ne peut pas changer", ça ne me réussissait pas plus que ça. En plus dans mon état second de demi-comatage, je ne me rappelais pas encore de tout. Putain, sans déconner... le temps allait être long. Vraiment long... En vrai, pendant un demi-coma on se fait chier en fait !
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Message  Kyle Kenneth Mer 10 Fév - 18:24

large


« B pour Bridge. »




Complexe ITYRY, localisation inconnu, Chine


 
Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent devant lui sur un long corridor. Au milieu du passage se trouvait une femme d’âge relativement jeune  à la mine sévère et au regard d’émeraude dissimulé par de fines  lunettes.  Tout trahissait chez elle la sophistication et la rigueur : son chignon complexe enfermant ses cheveux  bruns rabattu en arrière et sa tenue vestimentaire des plus élégantes, tailleur sombre et escarpins, dissimulés sous une veste blanche l’étiquetant d’emblée  comme appartenant à la caste des scientifiques. 


        Soyez le bienvenu au sous-sol 44 du complexe, Mr Kenneth. Votre accréditation à ce secteur vient d’être avalisée. Vous pourrez y évoluer comme bon vous semble. Je suis la Doctoresse Alessandra Essex, je suis chargée de vous briefer et serait votre guide et référente sur tous les sujets concernant votre nouvelle mission.


Kyle ne broncha pas et sa vis-à-vis ne sembla pas s’en étonner pour autant. Il en déduisit que cette dernière devait faire bien peu de cas de sa présence dans cet univers et que la cordialité affichée n’était que de principe.


-         Gardes, vous pouvez vous retirer.


Alors qu’il regardait les six personnes lourdement équipé  l’accompagnant disparaitre sans demander leur reste. Il se décida à se détendre en faisant craquer sa nuque. Il avait bien du marcher durant une bonne heure depuis le centre d’incarcération jusqu’à cet étrange couloir sous-terrain.


-         Je ne m’attendais pas à ce genre de « promotion » après avoir croupi presque six mois dans vos geôles.


Aucune réponse de la part de son interlocutrice à part un bras tendu lui indiquant ironiquement la seule direction possible à prendre et un geste d’invitation à la suivre.


-         Veuillez me suivre, je vous prie.


Kyle lui emboita le pas, sa curiosité titillée. Elle combla vite l’ébauche du silence entre eux.


-         Vous vous attendiez peut-être à un peloton d’exécution ?  Au vue de votre dernière volte face, cela aurait été à propos mais vous verrez que le Consortium qui dirige les Morlocks trouve toujours une place adéquate pour chacun d’entre nous.


Il tiqua, légèrement amusé.


-          Vous êtes la première personne à me nommer l’entité pour laquelle je travaille depuis plus de 10 ans, c’est étrange de se sentir si soudainement considéré. ( il fit une pause) On me dit plutôt vif d’esprit. Si vous aviez voulu vous débarrasser de moi, ça serait intervenu dans les premiers jours. J’attendais avec « un intérêt grandissant » la suite des événements.


L’ébauche d’un demi-sourire sur ses lèvres. Peut-être n’était-elle pas définitivement née avec un balai carrer dans le fondement songea Kyle.


-         J’ai été briefée sur vos qualités et votre esprit vif et taquin, Monsieur Kenneth, il vous sera difficile de me surprendre…Oh, au fait ! Vous et votre protégée avait particulièrement bien accomplit votre mission. Les Morlocks sont extrêmement satisfait de votre collaboration. Je suppose que vous avez des questions à ce sujet ?
 
-          « Quelques une » est un euphémisme, répondit-il aussi tôt,  Déjà je me demande pourquoi nous sommes toujours en vie. Vous savez que je n’ai pas pu faire autrement que prendre connaissance de ce que nous avions récupérer au X Center et de combien cela me touchait de prêt… mais j’ai du parer à l’urgence et trouver un moyen de pression pour exfiltrer Dusk qui était grièvement blessée. Mais puisque je ne suis pas idiot, je savais qu’avec une telle information en ma possession, nous ne donnions pas cher de notre peau en vous faisant faux bond, c’est en ce sens que nous avons tenté cet accord de….disons dernière minute.


La scientifique ne semblait pas réellement l’écouter se contentant de le guider à travers les couloirs. Rien ne ressemblait plus à ces longs corridors qu’un autre corridor mais elle semblait parfaitement savoir où elle se rendait.


-         Monsieur Kenneth, même à New Heaven, nos agents auraient fini par vous récupérer, votre tentative de chantage était vraiment inutile, finit-elle par lâcher d’une voix neutre.


-         J’ai improvisé. Tout ce que je désirais c’était que vous sauviez ma protégée, ma vie n’a aucune importance en soi. Mais Dusk, c’est différent. Elle n’est pas assez maline pour comprendre ce qu’elle a dérobé et je me suis bien gardé de lui en faire état. Elle ne sait rien.


Elle sembla être affectée pour la première fois, secouant imperceptiblement la tête ç la négative.


-         Cette phase du jeu n’a plus d’importance. Nous avions besoin de l’analyse de ce code génétique sur lequel travaillait l’équipe réduite des scientifiques de Kreele et de son état fantoche. C’était une des clés du projet principal qui nous occupe depuis le départ. Mais ne vous faites aucune illusion, vous n’avez même pas entrevu la branche de l’arbre cachant la forêt.


Kyle esquissa un rictus à son tour.


-         Je suis du genre à penser qu’il ne vaut mieux pas prendre de risque, même le plus insignifiant. A votre place, je n’aurai pas hésité à me débarrasser de témoins gênants.


-         Il nous arrive de choisir cette option, mais nous avons aussi une Direction particulièrement avisée sur les capacités et l’utilité des nôtres. Nous avons respecté notre parole, Dusk a été soignée et a été réaffecté à une autre mission.


-         En lui lavant le cerveau ? Murmura t-il sur un ton désabusé.


-         C’était inévitable, Mr Kenneth.


Nouveau long couloir qui cette fois ci semblait déboucher au loin sur une salle encore inconnue.


-         Et je suppose que c’est ce qui m’attend au bout de ce couloir où vous m’entrainez en me tenant le crachoir ?


-         Vous vous trompez, nous avons besoin de vous et de votre mémoire intacte, c’est même le pourquoi de votre présence ici.


Ils traversèrent ce qui semblait être une salle de dépôt d’équipements pour arriver sur une nouvelle section moins austère cette fois ci mais entrecoupé de portes blindées à déverrouiller par un pass biométrique tous les dix mètres.


-         Je suppose que je n’ai pas vraiment le choix, vu que vous avez inhibé mes capacités avec votre implant lors de ma capture.


Il se toucha par réflexe la petite cicatrice laissée par l’incision à la base du cou.


-         Vous le disiez-vous même «  ne pas prendre de risque, même le plus insignifiant ». répondit-elle en déverrouillant une énième porte.
 
-         Je pourrais toujours vous massacrer à mains nues…vous ne m’avez pas l’air particulièrement inquiétante. Mais peut-être cachez vous d’impressionnants talents de  combat au corps à corps sous votre blouse de médecin ? Ricana Kyle en lui lançant un regard particulièrement acéré.


-         Vous pouvez tenter de vérifier…L’implant vous tuera instantanément. Vous aurez peut-être le temps de me briser la nuque mais je suis un clone facilement remplaçable, je ne suis pas La Doctoresse Essex originale.


Foutue clone pensa l’homme, il détestait cette façon de raisonner. Elle lui rappelait l’époque de ses propres errances alors qu’il était confrériste et que chaque personne trouvait son utilité avant tout en tant que combattant « remplaçable ou non » et non pas en tant qu’individu. Un des nombreux points de divergence qui l’opposait à Magneto et ça façon de considérer ceux qui le suivait dans sa lutte. La doctoresse poursuivit 


-         Notre famille a forgé sa renommée dans la recherche génétique depuis déjà plusieurs siècles. Une mécanique en parfait état de fonctionnement suppose d’innombrables pièces de rechange, Monsieur Kenneth.


Kyle garda pour lui le cheminement de ses conclusions, il savait maintenant qui était son interlocutrice et à quelle famille elle se rapportait. Il avait cru Sinistre emporté dans la tourmente d’Ultimate mais apparemment, rien ne reste véritablement mort longtemps. Il préféra évacuer stratégiquement le sujet.


-         Vous me blasez à me servir du « Monsieur Kenneth », vous ne voulez pas m’envoyer bouffer des pissenlits par la racine, alors appelez moi Grudge mon pseudo ou Kyle, si vous avez une soirée ou me caser pour un petit resto.


Un léger rire somme toute assez forcé, il ne s’attendait pas à plus, cependant.


-         Nous ne sommes pas une organisation terroriste comme la confrérie, nous avons laissé l’utilisation de sobriquets belliqueux au folklore et comme je me fiche de nouer quelques liens intimes que se soit avec vous, j’en resterai à Monsieur Kenneth.


Une dernière porte sécurisée.


-         Après vous, nous arrivons à la zone sécurisée.


-         Merci « Alessandra »…répondit-il malicieusement avant d’observer les lieux


Kyle s’y connaissait en sécurisation mais ce qu’i observa dans ce dernier corridor dépassait tout simplement l’entendement. Cette sorte de long sas disposait de tout ce qui se faisait de mieux en la matière et de plus secret aussi, il n’avait vu certains dispositifs qu’à l’ébauche de plans.


-         Fichtre, siffla t-il, des scannages perfectionnés, des droids d’intervention et un générateur de Champ M…vous gardez quoi, la dedans ? Vous avez récupérer l’Arche D’Alliance  ou quoi ?


Essex se tenait dos à une ultime porte après avoir passer tout une série de vérifications complexes pour la déverrouiller


-         Le système de protection n’est pas mis en place pour empêcher une intrusion, si c’est ce qui vous travaille.


Un compte a rebours défila pour indiquer le nombre de secondes restantes à patienter avant le déverrouillage final du sas.


-         Alors vous empêchez quoi de sortir ? Questionna t-il devenu on ne peut plus sérieux.


-         Rien ne pourrait l’empêcher de sortir…nous commençons seulement à le comprendre, murmura t-elle comme pour elle-même.


La cloison épaisse de quelques mètres d’un métal le plus solide se décola du mur dans un vacarme mécanique, Essex enjamba la passerelle mais Kyle resta à sa surprise de l’autre coté du passage


-         Bon on arrête les conneries, c’est quoi B-14 ? Ces lettres et ces numéros reviennent sur tous les passes que vous utilisez depuis une plombe et sur le haut de ce putain de dossier que vous trimballez, gronda t-il


Alessandra resta stoïque un court instant avant d’esquisser un frêle sourire.


-         B-14, B pour Bridge, est un protocole de communication, une interface initialement prévue pour  entrer en contact avec autre chose. Une partie importante de nos ressources y ont été affectée. Cela nous a demandé un travail considérable et de nombreux tâtonnements avant de parvenir à un résultat probant. Mais plutôt que de vous assommer par de longs discours, il est sans doute préférable de vous montrer de quoi il en retourne.


Soupirant, il se décida à pénétrer dans la dernière pièce


-         Vous savez moi, la technologie, j’ai bien peur que je ne puisse pas y entraver….Qu’est ce que c’est ce bordel ?


Ils se trouvaient sur une sorte de balcon surplombant ce qui ressemblait à une gigantesque bulle de verre enfermant une vaste « chambre » puisque c’est bien de cela qu’il s’agissait. Quelques meubles, un lit, des coussins et plus loin des sièges et un canapé ou une fillette semblait absorbée par un programme sur un écran. Un véritable nid pour enfant sous forme d’une immense géode.  Kyle s’en trouvait totalement surpris alors que Essex lui désignait du bras les escaliers de service pour descendre au niveau de la « Géode »


-         Nous n’irons pas plus prêt. Elle ne le permettrait pas pour l'instant. Monsieur Kenneth, voici B-14.  Conscient de son « humanité », nous l’avons questionné afin de savoir si elle désirait un nom plus usuel que le 14 eme essai d’un protocole. Elle désire qu’en sa présence nous la nommions « Evangelynn »


Il s’appuya contre la rampe de l’escalier afin de mieux l’observer. Elle devait avoir a peine 5 ou 6 ans. Une petite fille habillée d’une robe blanche mais ce qui se remarquait le plus chez elle c’était sa rousseur et son grand regard clair. Elle semblait captivée par ce qu’elle regardait.


-         P..putain…c’est…c’est qu’une gosse.. balbutia t-il
 
-         Ne vous y fiez pas, sa croissance est exponentielle même si elle tend à ralentir, elle n’a été conçu qu’il y a quatre mois même si physiquement, on pourrait l’estimer à six ans. Son intelligence, elle, nous échappe encore, elle assimile à une vitesse bien supérieure à celle des plus performants émulateurs. Sa mutation n’est pour l’instant pas encore activée. Nous avons une vague idée de ce qu’elle pourrait manifester…pour vous dire la vérité, nous espérons ce qu’elle pourrait manifester.


Kyle ouvrit les yeux plus grands brutalement alors qu’une évidence lui traversait l’esprit. Une évidence qu’il jugea d’abord saugrenue mais il ne put s’empêcher de l’exprimer.


-         Elle…elle ressemble à…


Alessandra croisa les bras sur la poitrine et rehaussant de l’index ses lunettes au bout de son nez.


-         En effet, de votre point de vue, elle ressemble à Caitlyn Oldfield, votre sœur, mais une partie de l’ADN qui l’a compose est dupliquée sur celle de son unique enfant biologique.


Kyle détourna son regard de la fillette pour regarder la scientifique.


-         Aislinn…La première mission dans le Outter  de Dusk !! C’était à partir des échantillons sanguins que…
 
-         Exact, confirma Alessandra.


Perdu dans sa réflexion, il demanda en un murmure


        Mais alors d’où vient l’autre partie de son génome ? Ne me dite pas que..putain ! Vous êtes de grands malades !!


La fillette tout en bas, dans sa bulle, cessa de regarder son écran pour porter son attention vers le haut d’où venait l’éclat de voix qui l’avait tiré de son activité.


-         Vous comprenez vite. Une création ADN sur le génome de Ultimate. Ce que vous nous avez ramené du X Center. Nous avons découvert que le seul moyen de pouvoir hybrider un génome si complexe, c’était l’utilisation du un gène X évolutif. D’après nos sources, il ne restait plus que deux Mutants le possédant à l’heure actuelle.  La mutation de votre sœur semble comporter une trop grande part de risque de détruire son hôte. Une intrusion de nos cyberpates dans les dossiers de l’Ile de Muir a révélé  l’apparition d’un risque de création d’une chimère hors de contrôle. Il nous a paru plus prudent de miser sur la fille, d’autant plus intéressant si l’on simule l’évolution de son don par le gène évolutif.


Kyle la regardait avec une sorte d’horreur, après un instant de sidération, il grogna


-         Vous n’imaginez pas les risques que vous encourez à vous prendre pour des dieux, ça va vous péter à la gueule !


La doctoresse lui répondit avec une attitude des plus calmes et posée.


-         Justement, ce risque est nécessaire car c’est avant tout le dialogue que nous cherchons. Vous ignorez que le chronomètre est déjà lancé et que si nous n’arrivons pas à établir un moyen de se comprendre, c’est la terre qui sera réduite à néant.


Kyle baissa les bras, ne sachant plus que faire ni quoi dire, il finit par murmurer, dépité.


-         Il me faudra plus…pour accepter tout ça.


-         Nous prendrons le temps de vous expliquer. Oh. Elle est consciente de notre présence, elle nous permet de venir a sa rencontre à présent.


Il laissa passer un instant de silence puis reprit tout en portant à nouveau son regard en contre bas sur l’enfant 


-         …pourquoi moi ? Qu’est ce que je fous là ? Ok, je connais les Oldfield mais je ne vois pas en quoi…


Alessandra commença a descendre les marche tout en lui répondant.


-         A vous de nous le dire Monsieur Kenneth, C’est Evangelinn qui vous a expressément demandé.


En bas, la fillette finit par accrocher le regard de Kyle de ses yeux vert-émeraude. Un sourire énigmatique se dessina sur ses lèvres.


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Message  Caitlyn Oldfield Jeu 11 Fév - 11:25






La chaleur.
Je suis née de cela.
La chaleur et une profonde tristesse.
Nourris-moi d’amour que j’y puisse la force pour me reconstruire.
Je t’en supplie, ne pleure pas, je suis là.
Si proche que tu ne pourrais l’espérer.
Tu finiras par le ressentir.
Je serai là aussi rapidement que possible.
Mais pour l’instant, j’en suis encore à rassembler les pièces de cette existence qui était mienne.
 
Berce-moi.
Berce-moi en ton âme.
Et je trouverai un moyen.
Je trouve toujours un moyen.
 
Rien
Ne
Disparait
Jamais.
 




I’ll be there as soon as i can.
But i’m busy mending broken
Pieces Of the life i've had before.










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Caitlyn Oldfield
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