Preview (vers la fin ?)

Une fois de plus, je suis passé par la case hospitalisation et opération chirurgicale d’urgence. Une fois de plus, j’ai pu attester de la fragilité d’une vie et de combien tout peut basculé en un bref instant.
J’ai beaucoup songé à tout ce que je n’avais pas pu accomplir ou finir.
Cette plateforme en faisait parti, mes arcs narratifs n’en sont toujours pas fermés même si dans mon esprit, j’ai en tête la finalité du monde de Nation X qui pour moi fait déjà parti d’un « futur passé ».
les protagonistes de l’aventure ne sont plus là pour co-écrire les aventures, Tous ont vieilli et le temps des rêves est terminé, il ne reste plus que quelques obstinés de la nostalgie d’une autre époque dont je fais parti. Mais ce n’est pas grave car j’ai trouvé une solution pour égoïstement faire perdurer pour moi  l’époque de l’âge d’or sans bousculer tout ce qui a été écrit.
Je n’aurai pas le temps, l’envie et peut-être la possibilité d’écrire comment je vais parvenir à ce tour de force d’aborder un définif one shot qui n’intéressera que moi. J’ignore si on me lit encore a dire vrais, je m’en tape, ce que je cherche c’est une logique parfaite, une narration sans faille et qui se tient.

C’est dans cette optique que je livrerai ici des « extraits » de morceaux de RP qui n’ont pas pu être finaliser ou poser pour expliquer comment je vais en arriver a refermer la page de Nation X et débuter une autre (hermétique et exclusive).
Voilà pour ce que j’avais à dire.



Contexte.

Cet extrait intervient aprés la première rencontre avec Evangeline, la chimère née de ADN de Aislinn Oldfield et d’une occurrence d’Ultimate.  Echappée du laboratoire chinois où les membres des hommes de Sinstre l’avaient « forgée » pour entrer en communication avec le Sujet 04, une occurrence d’Ultimate en cryogénie que détenait les hommes de Sinistre, la jeune « inhumaine » a vu sa croissance accélérer jusqu’à celle d’une jeune adolescente et ses pouvoir se manifester d’une façon terrifiante. Secondé par Kyle Kenneth et Cléo (Dusk ) l’ancienne apprentie d’Aislinn, deux accolytes surboostés et sous son emprise. Evangeline a tout d’abord ravagé l’installation où elle résidait patiemment en décrétant qu’ « il était temps d’écrire la destinée ».  Elle s’est manifestée à Aislinn pour l’appeler sur les terres du Manoir Oldfiel, elle qu’elle nome affectueusement « mère ». Cette dernière s’est rendue à son appel, accompagnée de Calie devenue sa supérieure au X Center (calie a repris du service suite au « Printemps Pourpre », insurrection maitrisée in extrémis ayant ravagé la cité et sa rencontre sous le dôme de l’Oeil avec Daniel Hopes lui ayant expliqué l’envers du décor de New Heaven).

Dusk, comme enragée par sa nouvelle puissance a de suite voulu se mesurer à Calie mais cette dernière a vite été balayé par la puissance du Berserk au point de se retrouver défigurée et obligée de fuir. Kyle a terminé son existence froidement dématérialisé Par Evangeline car sous l’impulsion de Aislinn qu’il se refusait à faire sortir de ses gonds en la blessant, il a fini par retrouver son libre arbitre. Calie tenta de s’interposer face à Evangeline mais contre toute attente fut incapable du moindre mouvement. Evangeline se contenta alors calmement de la mettre en stase puis de la toucher afin de « débloquer » la conscience de Caitlyn et de faire resurgir sa psyché en total co-pilotage du corps de Calie. Elle déclara faire ce geste comme « un cadeau du à son lien évident avec ses grands-mères » avant de disparaitre ensuite en utilisant un pouvoir analogue à celui de Aislinn.


extrait;

« Aislinn se baissa pour reprendre son bâton de combat tentant une fois de plus de faire fit de la fatigue et de la douleur qui taraudait son flan, elle grimaça sous l’effort. Derrière elle, toujours en retrait Calie commenta d’une voix toujours aussi rauque signifiant que la tension du combat de Berserk était toujours prégnante en son être.

- Tu devrais en rester là, Wanderess. Notre priorité reste de rattraper Evangeline et de la stopper, qu’importe le prix. Son tour de passe-passe ne marchera plus avec nous deux cette fois.  Nous avons besoin de ton don pour la suivre

Aislinn ne lui répondit pas, ignorant son ainée et commença à dévaler les gravats de ce qui fut jadis le manoir Oldfield pour se diriger vers la forêt bordant le domaine là où la fugitive avait battu en retraite.

- Wanderess, c’est inutile, insista le Berserk, ce n’est plus une menace, je l’ai surclassée et l’aurait éliminée si Evangeline n’était pas intervenue. Dusk ne fait plus parti de l’équation, on s’en occupera plus tard.

La jeune femme se contenta de laisser échapper un petit rire hystérique tout en poursuivant sa route.

- J’étais aux premières loges du spectacle, tu te souviens ?..en train de me faire canarder stupidement par mon oncle. Juste avant que cette… « cinglée » qui dit être ma fille le vaporise sous nos yeux. Cléo n’en restera pas là, c’est une enragée, j’ai déjà fait cette erreur une fois : pas deux.

- Aislinn, ne fait pas ça, s’il te plait.

La voix au timbre si reconnaissable et familier l’arrêta brutalement, la voix restait identique mais pas l'intonation ni le souffle. Ce n’était plus vraiment celle de Calie Loretto, non.  Elle sera la mâchoire et inspira longuement avant d’enfin se retourner pour lever les yeux sur le nouvel être qu’avait surgir  Evangeline. De Caitlyn, seule la chevelure rousse  à présent aussi courte que celle de Calie et le regard surnaturel d’un bleu électrique constituaient la signature de cette étrange cohabitation dans le corps de Calie. C’est cet étrange miracle, ce « cadeau » dont elle ne mesurait pas encore les conséquences qui lui faisait face : les deux X Women éveillée toutes deux dans le même corps.

- Aislinn, murmura Caitlyn, tu sais ce qui se passera si tu vas à sa poursuite.

Il y avait une réelle et profonde peine dans ce souffle, une compassion infinie qui lui avait manqué.

- Oui Maman. Et je sais que je vais la battre, je l'aurai vaincu si Calie ne l'avait pas affrontée de toute façon, finit-elle par lui répondre.

- Alors tu sais ce qu’il te faudra faire, répondit à nouveau la voix froide et sans émotion de Calie.

- Oui Mati. C’est elle qui a refusé tout autre choix.

Et sans ajouter une parole inutile de plus, Aislinn se détourna pour sortir enfin du chant de ruine. Elle s’immobilisa un bref instant comme humant l’air iodé avant de plisser les yeux vers la masse des arbres puisque son pouvoir lui avait permis d’ancrer à nouveau sa cible. Rapidement, elle ouvrit alors un trou de vers pour y disparaitre, laissant seule en arrière sa comparse.  Un profond soupir vint clôturer la scène sans que l’on ne devine précisément de laquelle deux femmes,  Caitlyn ou Calie, il émanait.

- Elle va en sortit brisée murmura Cait.

- Indubitablement. Lui répondit Calie. »

« Cléo avait toujours un punch destructeur, même grièvement blessée par Calie, son pouvoir agissait d’une façon désespérée comme si son corps lui-même ressentait que l’issue de ce qui ressemblait de plus en plus à une hallali  ne faisait plus aucun doute et qu’il lui serait fatale. Cette fois ci, Aislinn eu toutes les peines du monde à retrouver son équilibre mais elle savait depuis ce coup porté avec l’énergie du désespoir que tout était plus ou moins joué. L’irlandaise essuya d’un revers de la main le sang qui perlait de l’entaille reçue sur le haut du front et d’un geste rageur, jeta les reste de son bâton de combat fracassé. Qu’importait le nombre de blessures qu’elle pouvait bien recevoir, son objectif ne changerait pas et même si cette fois ci celle qui fut son amie, élève et amante ne s’était pas relevée, elle se devait de clore ce chapitre ici. Elle s’avança en titubant jusqu’à la surplomber. Elle l’observa dans toute sa misère sentant poindre le sentiment familier de pitié. Le Son coup avait porté comme elle l’avait espéré, lui brisant les jambes, plusieurs de ses cotes avaient été brisées durant le bref affrontement avant leur échange final. Les blessures les plus impressionnantes ne provenaient cependant pas d’elle mais de Calie. Son bras droit avait été tranché et son visage lacéré sur le coté droit lui ayant crevé l’œil. Il n’y avait aucun hasard la dedans. Dusk lui avait entaillé l’œil et tranché la main il y avait quelques années, Calie en mère vengeresse lui avait en retour arraché un bras et déchiqueté une partie du visage. L’œil valide de Cléo n’avait pas rendu les armes, fixant sa cible avec un froid sibérien. Même mourante, Dusk ne changerait pas et cela mortifiait Aislinn.

- Tu en as eu assez ? Murmura Aislinn au bord des larmes.

Combien de fois avait-elle pu lui adresser cette question ? Après chaque entrainement poussés trop loin, chaque prise de tête en briefing, chaque remise en question, chaque orgasme concédé ou arraché et comme à chaque fois dans ces échos du passé seul le silence comme unique réponse.

- Non. Finit-elle par répondre elle-même en baissant le visage, Tu n’en as jamais assez. Tu n’as jamais su voir tes limites, tu les as refusées. Mais les limites rattrapent tout le monde, toujours…cette fois ci, c’est toi.

- C..ce n’est pas fini, ca ne le sera jamais, balbutia Dusk.

- Oui…je sais, malheureusement.

Aislinn enjamba le corps de son ancienne élève pour venir s’accroupir sur elle, la chevauchant littéralement puis lentement elle vint enserrer les mains autour cou de la mourante, son regard rivé à cet œil refusant de se rendre. Elle attendit un bref instant que Dusk comprenne, espérant secrètement qu’elle réagisse et manifeste de la résistance par quelque regain salvateur d’énergie afin de mettre fin  à son emprise. Cette dernière d’un geste du seul bras valide qui lui restait agrippa en retour la gorge d’Aislinn dans une parade de défense toujours vive malgré son état. Alors sentant les doigts se resserrer sur sa trachée, L’Irlandaise commença à l’étrangler en retour. Tout devait se terminer ici, il n’y avait pas d’autre solution. Elle plongea dans ce regard borgne comme on s’abime en mer, ne cessant pas sa pression et tentant d’oublier qu’elle tentait pareillement de la tuer. Ce n’était en rien leur premier corps à corps mais elle voulait que celui-ci fût le dernier.

La difficulté survint de sa propre mémoire se refusant à occulter leur passif. Ce n’était pas une ennemie ou un adversaire, c’était une jeune femme qu’elle avait aimé de bien des façons différentes, bien des façons trompeuses aussi. Elle s’était leurrée à vouloir faire d’elle ce qu’elle n’était pas parce qu’elle la savait meilleure, elle le croyait encore même si elle se refusait à l’admettre. Cloé n’était qu’une victime portant des vêtements de bourreau et toute son existence elle n’avait joué que cet unique rôle, faisant le pire choix à chaque fois. Elle n’était pas si différente, du moins elle le jugeait. Tout comme elle, sa sauvagerie ne demandait qu’à être domestiquée, Aislinn s’y était adonné par tous les moyens. Ce n’était pas de l’amour, elle le savait à présent, mais de la passion charnelle et dévorante. Un poison dangereux qui menait à une relation toxique et destructrice pour elle. Cloé l’avait contaminé, absorbé par sa voracité. Non ce n’était pas de l’amour, c’était bien plus violent et pernicieux. Aislinn fit abstraction de tout, ignorant le temps et le lieu, se concentrant sur ce corps en souffrance afin de lui apporter la paix, d’être le chemin de la rédemption, d’apaiser une âme chauffée à blanc sur l’enclume de la fatalité. Elle sentit alors la pression sur sa propre gorge se relâcher : elle comprit alors ce que signifiait ce geste et ses iris s’embrumèrent de larmes. L’œil fixe de Cléo ne la lâchait pourtant pas malgré l’aveu physique de la défaite, elle restait là, savourant avec le plus grand des sérieux leur étreinte, leur danse finale.

Tout en serrant la mâchoire à s’en faire saigner les gencives, l’Irlandaise redoubla alors d’effort, augmentant la pression. Ses larmes ne pouvaient plus être retenues. Elles dévalaient ses jouent pour mourir en pluie lourde d’orage sur le visage de plus en plus cramoisie de son élève. Aislinn tentait de se remémorer l’expression du plaisir qui transfigurait le visage de Cloé  lorsqu’elle parvenait à l’orgasme afin d’effacer l’horreur de cette vision de ce qu’elle était en train de lui faire et qui défigurait ce qui restait de ses traits. C’était dans ces moments de partage charnel que souvent elle semblait pouvoir toucher ce qu’elle était au plus profond d’elle-même, comme une fêlure menant à la sincérité. Elle se persuadait dans ces moments de plaisir en communion qu’elle pouvait l’atteindre et la guérir de ses blessures. Elle savait alors qu’elle ne mentait plus.
La main de Dusk doucement vint caresser la joue d’Aislinn en un ultime geste. Il ne fallait pas qu’elle y pense, surtout pas. Il fallait qu’elle poursuive son œuvre. Un craquement sinistre se fit entendre, suivit d’un ignoble gargouillis, un son qui la hantera dès lors tout le restant de sa vie, et la main retomba sur le sol inerte. Aislinn étouffa un grognement de rage et continua à serrer jusqu’à ce que ses phalanges blanchissent. L’œil ne la regardait plus.

Elle se redressa alors desserrant enfin son étreinte, au bord de l’asphyxie comme si l’air lui-même la fuyait. Puis renversa la tête en arrière, inspirant comme pour la première fois et expulsa un hurlement qui provenait du fond de ses entrailles, un cri de souffrance comme si son âme elle-même venait de voler en éclat. Un cri qui ne sembla jamais vouloir se terminer.

Tout était dit.