Les pensées Dispersées des Oldfield

**Jade Oldfield** Sam 27 Jan - 19:54

« La lumière du jour décline, bientôt la nuit viendra effacer la réalité des évènements qui ont rythmé le quotidien de tout à chacun. Il nous restera alors l’espoir de demain et l’introspection de la nuit.

Ma main resserre son étreinte sur la sienne. Assise sur ce banc, j’aime à ce que nous laissons la vie couler autour de nous et emporter les bribes d’autres aventures dont nous ne saurons jamais rien.

Je m’assomme de tant de responsabilités, il doit faire face à de plus en plus de problèmes éthiques. Il aime me rappeler que nous ne sommes pas nés héros, qu’il n’a jamais été question d’une vocation ou d’un appel du destin, il sait pourtant qu’il m’a déjà gagné à sa cause car je ne crois pas en la destinée, ni au sacrifice. Je crois que parfois il nait des personnes exceptionnelles qui sentent le vent de la vie et des aléas, qui savent emprunter les courants générés. C’est exceptionnel, oui mais surement pas unique.

Sommes-nous si uniques ? Si à part ? Les mensonges du cœur me soutiennent que oui alors qu’assis sur ce banc, nous laissons la ville et l’univers tout entier s’ensommeiller. C’est un rêve bien sage que je fais. Un peu de chaleur, un peu d’amour et rien autour. C’est bien trop simple pour une personne aussi complexe que moi !

Je me fiche des autres, je me fiche que ce monde s’écroule sur lui-même. Je me mentirais en affirmant que je resterai là ce que la vie m’aura donné de temps à regarder mon regard dans son regard et la nuit l’emporter, l’empire des vivants décliner.

Les chiffres, les nombres, ma vanité…Cette vérité que je chérirai pour moi seule. Je l’aime et cela n’a rien de quantifiable ni de raisonnable. Il y aura d’autres enjeux, d’autres courses, d’autres croisades et peut-être surement d’autres crédos. Oui…surement.

mais pour l’instant le temps fait une pause.

Le monde s’oublie comme je m’oublie dans ses bras.

Assis sur notre banc, le reste du monde n’existe plus. C’est cela, je crois, l’éternité même si je ne t’en parlerai pas. Ça se partage sans se dire…c’est notre empire du silence.

Je t’aime. »

**Aislinn Oldfield** Sam 27 Jan - 20:01

« Désinvolte ? Je préfère impertinente, je sais très bien ce que je fais.
Je ne suis pas comme ma mère, la sagesse de la réflexion attendra que le temps me rattrape. J’aime le risque parce qu’il pimente la vie, je n’aurais pas choisie d’être ce que je suis sinon. Et n’allez pas me servir la rengaine d’héritage et de gènes, je sais ce que je suis et surtout ce que je veux être.

Je suis l’avatar de la nature dans ce qu’elle a de plus sauvage et de plus rebelle, ne vous y trompez pas. Ce n’est pas parce que je porte l’enseigne de la X-Force que j’aime le respect de la loi et l’autorité, ce n’est pas parce que je porte le nom d’Oldfield que j’aspire au sacrifice et l’héroïsme : j’ai mes propres principes et je les suis, c’est toujours ce que j’ai fait. Je me fiche d’être une originale comme le dit si bien ma petite sœur Jade, ce n’est pas pour cela que j’aime une femme et que je passe la moitié de ma vie à me prendre le bec avec elle. Maeve le sait aussi bien ue moi, sans ces orages nous ne saurions nous aimer complètement, la tempête m’excite, me tient au monde et j’aime la foudre qu’elle m’inflige, peut être un héritage de ma grand-mère, je l’ignore mais c’est ainsi. Je vis une vie d’aventures et de tumultes, les remous me poussent toujours vers le haut et la houle me propulse toujours plus loin en avant. J’ignore quand cela prendra fin, peut-être aurais-je le temps de caresser les étoiles, de chevaucher les comètes : ce n’est pas improbable, ni même impossible.

Je l’ai déjà dit à Maeve, je ne suis pas née pour m’enterrer, pas née pour attendre ; je suis la Voyageuse. L’immobilisme me répugne et c’est en cela que je reste peut-être la plus sauvage des Oldfield. Mais finalement, c’est l’abnégation qui tient notre famille, ma mère Caitlyn a montré le chemin, Jade, Ariella et moi le suivons à notre manière et sans doute en sera-t-il de même pour ceux qui nous suivront un jour. Je tomberai un milliard de fois, je me relèverai à chaque fois, traçant ma route avec obstination.

Je continuerai sans me retourner. Pour personne. Pas même celle que j’aime.
J’ai conscience que c’est une forme d’égoïsme mais tant pis, je suis une garce, j’avais prévenue. Jade n’a pas le monopole des défauts. Je ne ferai pas d’efforts pour changer et je ne veux pas changer, c’est cela mon gène : on ne change pas la nature. »

**Caitlyn Oldfield** Sam 27 Jan - 20:06

« Et voilà le miracle qui renait chaque aube. La ville s’éveille et le soleil jette son ombre crue sur les immeubles dont la hauteur a déchiré les rêves nocturnes. Mon regard électrique se fait plus dur alors que j’observe cette renaissance par la vitre de mon appartement. Les pensées des jours sombres me rattrapent comme à l’accoutumé. Un poison où par masochisme j’aime me perdre, une douleur acide et familière : le manque, l’absence, le néant.

Sa présence rassurante, son ombre alors qu’elle m’enlace. Elle sait. Elle sait toujours. Son souffle sur ma nuque me fait frissonner où peut-être n’est-ce que l’instant que nous partageons. Comme si le monde n’attendait que nous, là à quelque pas de cette baie vitrée. Je sens ses mains qui enserrent ma taille et ma respiration se fait plus profonde. J’aime cet instant où nos regards se conjuguent dans une même rêverie, dans un même songe où elle sait me trouver et me caresser de sa douceur même si elle se défendrait de ce sentimentalisme, je la connais aussi dans tout ce qu’elle cache. Nous avons tellement attendu, tellement souffert pour jouir de cette quiétude ensemble, pourtant je ne serais jamais assez proche d’elle pour savoir avec précision quels orages l’abiment parfois, quelles pensées la frôlent. Oh bien sûr que cet amour nous le partageons comme le poids de notre passé. Bien sûr que rien ne changera tout cela mais les mots parfois savent se faire silencieux. Elle est entrée dans ma vie pour ne jamais en sortir, elle a su respecter mes blessures sans brusquer ni même oser espérer en cette journée.
Je sais quels efforts elle a du faire aussi bien que je sais dans quel gouffre je me noyais et combien elle m’a sauvé de moi-même dans tous les sens du terme. Il n’y avait rien que je ne pouvais y faire ni dire, mon cœur était plongé dans une éclipse sans fin et sa chaleur à réchauffé mon hivers jusqu’au dégel.
Je ne pensais pas que cela fut possible une seconde fois. Elle m’a montré que l’éternité commençait lors de notre nuit passée ensemble et que si le passé ne pouvait pas s’effacer, il ne fallait pas en être son prisonnier pour autant. Elle m’a donné le choix en l’avenir et j’ai saisi cette opportunité avec une telle ferveur qu’il me semble que j’en tremble encore.

C’est notre aube. Notre monde. Notre rêve. Ses lèvres sur les miennes, son regard dans le mien…tout cela comme une vérité nue et réconfortante. Le monde pourra s’écrouler, tant qu’elle sera à mes côtés, mon amazone, ma belle Kaya…je m’en fiche.

Je suis amoureuse. »

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