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Season of the witches - L'histoire Familiale des Oldfield

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Season of the witches - L'histoire Familiale des Oldfield Empty Season of the witches - L'histoire Familiale des Oldfield

Message  Caitlyn Oldfield Sam 31 Oct - 15:34


CHAPITRE PREMIER : BEIBHINN

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Irlande, 1650 Wicklow

La pluie n’en finit pas de tomber, drue et traversière, elle ruisselle sur une rue animée de boue et de cris ou tout le monde a quelque chose à vendre ou quelque chose à céder contre un peu de rêve. La Politique est en marche, le monde de cette terre normande regarde ailleurs, changeant, perdu, abandonné par Dieu après l’avoir échangé jadis en lui cédant des coutumes obscures et païennes. Ça n’a jamais été aussi vrai parce qu’il est en train de changer, on en perçoit à peine les échos depuis que Cromwell s’est décidé à mater cette ile dans la violence en cette année glorieuse de  1649 lors des massacres de Drogheda et Wexford. Les vieilles idoles tombent l’une après l’autre, qu’importe puisque nous essayons d’en créer une inédite. Les dieux sont capricieux parce qu’ils ne comprennent pas le cœur des hommes, ils s’en sont éloignés, s’en désintéressent parce qu’ils ne procèdent pas de la même essence. Quid dès lors, d’un humain qui s’élève de la tourbe pour arracher à force des poings le divin, se hisser sur le siège et forcer les idoles désuètes à le regarder droit dans sa nature. J’y travaille, j’y travaille tous les jours depuis tant d’années. C’est pour ça que je suis ici, aujourd’hui dans ce cachot malodorant de Wicklow qui sans déjà la mort en plus de l’urine. Mon regard se pose sur elle, dans sa robe déchirée et sale de ce qui semble un ancien bleu pastel et ses pieds nus écorchés recroquevillés sous ses courbes, sa longue chevelure rousse mêlée de boue et d’une crasse qui viennent ternir son extraordinaire couleur. Seul son regard bleu intense me fixe avec cette hargne qui caractérise ces filles des rues. Elle devait avoir du succès, c’est une belle ribaude, une orchidée sauvage qui a poussé sur un tas d’excréments arrosée par les pires perversités de notre époque perdue. Je n’ai pas de pitié pour elle, c’est un sentiment qui m’est étranger depuis longtemps, j’ai contemplé placidement ma mère se vider de son sang, comment une pauvre putain pourrait m’émouvoir ?  Elle persévère à me jauger du regard comme si de moi seul dépendait son salut ou son devenir…Rien n’est moins vrai.


- Tu t’appelles Beibhinn…C’est un beau prénom. Tu sais ce qu’il signifie ? Non…
Tu n’es pas du genre bavarde…Comment pourrait-il en être autrement.
Beibhinn..chez nous ça signifie « Femme Douce », le savais tu ? Je suppose que non….
Et Sais-tu qui je suis ?


Un silence en dit bien mieux que n’importe quel aveu d’ignorance.  

- Je suis un natif pas un de ces… « Expatriés ».
Je suis le Seigneur Adrien d’Oldfield, Magistrat itinérant mandaté par feu Monsieur Matthew Hopkins pour parcourir l’Irlande en ces temps de crise pour intervenir dans des affaires comme celle qui nous concerne aujourd’hui….J’ai fait un long chemin …très long chemin…pour te voir…
Sais-tu de quoi on t’accuse ?  


Son regard s’agrippe au mien et brille d’une certaine intelligence, elle a compris ce que j’étais ou du moins de quelle autorité je me targuais de dépendre. Celle des hommes qui peuvent ou non, lui retirer la vie. Hopkins est déjà sous terre depuis deux ans mais il a écumé l’Angleterre et l’Ecosse dans de long procès pour sorcellerie durant deux ans, en parfait apologiste de la Royauté  qui en 1604, vit l'accession au trône d'Angleterre de Jacques 1er celui-là-même qui reforma l’Elizabethan Act déjà en vigueur depuis 1541 et qui  fut élargi pour punir de mort sans avantage au clergé toute personne qui invoquait les mauvais esprits ou communiait avec des familiers. Son titre complet, au demeurant ronflant, reste l’Act against Conjuration, Witchcraft and dealing with evil and wicked spirits et cette loi fut appliquée avec vigueur par Matthew Hopkins, Witch Finder Generall (« chasseur de sorcières en chef ») auto-proclamé. A présent, les affaires de sorcellerie sont de la juridiction des hommes et non plus de Dieu, elle y gagne au change, l’Inquisition torture : nous n’en avons pas le droit. L’inquisition expédiait l’affaire en quelques heures, nous avons nos méthodes, plus sournoises mais tout autant cruelles et illogiques. Le contexte n’importe plus cependant.
Tu es déjà morte ma fille, tu ne le sais pas encore, tu es juste ici pour délivrer une chose et je suis ici pour la recevoir.
Mais tu ne comprends pas cela, tu es trop jeune d’esprit, trop sotte, trop utilisée et dégradée. Je détourne mon regard vers la rue que j’observe dans sa décadence.

- Commerce de tes charmes principalement, parjure, blasphème, vols, actes de violences sur certains clients, acte contre nature tel que la sodomie, les relations avec des personnes « bien nées », la débauche dans tous ses excès,  la participation à des orgies débridées et toujours tarifées, tu n’as pas froid aux yeux. Certains parlent de déviances terribles comme la zoophilie, la nécrophilie, ou le sado masochisme…Je pense qu’il y a de l’exagération comme partout. Mais tu es principalement une fille perdue, une jeune putain qui ne recule devant rien.
Il y en a des milliers comme toi, une de plus ou de moins ne changera pas la donne…mais cependant, tu as un talent unique et bien particulier.
Voilà le propos de notre affaire.  


Lorsque je tourne à nouveau mon visage vers elle, je la trouve agenouillée, redressée sur sa paillasse, elle a déboutonné lentement sa longue robe, laissant apparaitre la blancheur de ses seins et laissant choir le vêtement sur ses genoux, exposant ainsi sa nudité la plus complète, de sa toison de feu, accrochant ses hanches couvertes de taches de rousseurs à ses lèvres tendus ou l’on surprend l’absence de sourire. L’appel est évident. Oui, elle sait où est son pouvoir, elle connait ce qu’il y a de plus sombre dans le cœur des hommes, elle a appris d’expériences. J’esquisse un sourire amusé.

- En effet, tu ne recules devant rien…Mais ce n’est pas pour prostitution que tu es céans.  Il y a cinq jours, tu as tarifé ton commerce pour le jeune fils du Duc de Cort. Tu ne savais pas que ce déséquilibré était en fait en proie à un horrible penchant. Je ne jugerais pas cet homme, personne ne le fera vu sa position et puis trouver sa jouissance en égorgeant une femme, autant qu’il le fasse avec une prostituée si facilement remplaçable. Il a plaidé l’accident, ayant sortie une lame pour « épisser l’acte ». Nous savons, toi et moi, qu’il n’en était pas à coup d’essai mais ca n’intéresse personne…Par contre, son affolement lorsqu’il t’a ouvert la gorge quand il s’affairait sur toi, son regard effrayé lorsqu’il a vu ce que l’impossible peut qualifier…Voilà…qui est définitivement intéressant.

Il ne me fallut que quelque pas pour me trouver auprès d’elle, la surplombant alors qu’elle levait sur moi ses iris bleuté ou brillait l’innocence et cet indicible envie de vivre. D’un geste lent, j’ai empoigné ma lame de mon opinel cachée dans ma poche tout en faisant jouer la pale lumière du jour sur la lame, j’esquisse un geste lent de mon autre main que je viens poser sur sa joue en feu en une caresse froide.

- Montre-moi…encore, mon enfant.

Et j’abats la lame en un sifflement précis et tranchant, lui entaillant la joue en lui arrachant un cri strident qu’elle pousse en s’effondrant, le sang jaillissant brutalement mais je l’empoigne fermement la forçant à lever son visage vers moi alors que j’observe le sang cesser brutalement de couler et la plaie se refermer mystérieusement comme si quelque puissance occulte et démoniaque venait la gommer d’un trait, elle-même me lance un regard perdu mais ne cédant aucune larme.

- Fantastique.

Ma voix n’est qu’un murmure ou perce l’excitation.

- Et tu ne pleures pas parce que tu ignores la douleur…n’est-ce pas ? Je sais reconnaitre un cri de surprise d’un cri de douleur… Tu arrives à guérir tes blessures et je mettrais ma main au feu que tu es la putain la plus saine d’Irlande, non ? Aucune maladie…aucun poison…aucune douleur ne saurait t’atteindre. Tu es…une merveille…une merveilleuse sorcière…J’ai mis du temps à te trouver, ta mère a été maline. Maline, mais bavarde. Je suis venu pour toi Beibhinn. Toute ribaude et fangeuse que tu sois…
Et nous avions rendez-vous.


Ma main à nouveau caresse sa joue avec d’autant plus de tendresse que ma joie enserre mon cœur.

- Tu as ta place dans l’œuvre de Dieu, tu vas participer à son ultime dessein, tu as été mise au monde pour ça.

Je la sens poser ses mains contre mon entrejambe en une pression habile alors qu’elle tente de déboutonner mes pantalons pour s’adonner à ce qu’elle croit être son vrai pouvoir sur les Hommes. D’un geste violent d’une paume de main ouverte, je lui administre une décharge de l’esprit l’envoyant heurter le mur du fond de la geôle, son cri de surprise témoigne de sa stupéfaction de voir la aussi une manifestation de l’impossible dont elle pensait faire seule l’apanage.

- JE T’AI DIT QUE JE N’ETAIS PAS DE CEUX LA !

Et pour la première fois, alors qu’elle se tient nue et tremblante contre le mur, j’entends sa voix grave et suave bredouiller.

- S..sorcier..

- Oui….nous procédons de la même espèce…Et de la même famille, ma nièce. La Force de l’Esprit…C’était là le don de ma mère, ta grand-mère.
Le don de la tienne…ne se voit pas et tu n’as pas dû la connaitre assez pour le remarquer mais il est assurément bien plus important puisqu’il m’offre de ne plus souffrir des affres du temps. Aria était maline, elle t’a vraiment bien caché mais elle en a oublié d’être prudente…elle…Je trouverais tes sœurs, ton autre tante aussi, c’est une question de temps et j’ai tout le temps qu’il me faut.


Je laisse retomber la main, me baissant pour récupérer mon couteau.

- Alors oui….Je vais t’arracher ton don, je suis le seul Oldflied pouvant faire ça. Ce n’est pas douloureux mais je t’en priverais définitivement. Je poursuivrais ma route pour m’élever au-dessus des hommes, afin d’être le seul arbre provenant de ces graines de Dieu…Grace à toi, grâce à l’œuvre de notre famille.

D’un geste ample et balayant de la main, je projette son vêtement trainant sur le sol contre elle.

-C’est un grand Jour, Notre grand Jour !  Apprends la dignité puisque tu es de descendance divine !
Et Réjouis-toi. Tu es une sorcière, mais tu ne mourras pas sous cette dénomination. Nous procéderons au jugement de l’eau, nous te mènerons à un lac pour t’y immerger. Si tu flottes, ils y verront le souffle du démon, si tu coules…ton innocence sera établie. Tu as vécu comme une pute, tu t’es conduits comme une pute, tu mourras comme tel.  Je ferais en sorte que…tu restes bien au fond de l’eau pour offrir ta croupe obscène au poisson. Tu peux t’ouvrir de ce que tu sais à qui tu veux, qui pour croire les fadaises d’une Ribaude accusée de Sorcellerie face à un Homme de loi ?
Personne.

Par contre…Je te fais une promesse.

Avant de quitter cette ville, je passerai par les terres du Duc de Cort pour y rencontrer en toute discrétion le fils du Duc. Je l’émasculerai avec cette propre lame qui a reçu ton sang, puis je l’égorgerai pour le voir se noyer dans son propre sang. J’accrocherai ensuite sa dépouille infâme au plus bel arbre que je pourrais trouver.
Personne ne touche à un Oldflield,
personne à part moi.


Je fis craquer ma nuque et esquissant un rictus de satisfaction.

- Allons-y, ça ne sera pas douloureux…oh c’est fort peu à propos vu tes dons, excuses moi, l’habitude…

Season of the witches - L'histoire Familiale des Oldfield David-10
Adrien Oldfield.


Dernière édition par Caitlyn Oldfield le Ven 13 Nov - 7:34, édité 2 fois
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Message  Caitlyn Oldfield Dim 1 Nov - 17:29


CHAPITRE DEUX : MAIGHREAD


Season of the witches - L'histoire Familiale des Oldfield Woman_10



Irlande, Waterford - 1924


Enfant je me suis demandée ce qui était le pire : vivre l’éternité dans le flot chaotique du temps, soufflée comme un fétu d’humanité ou vivre une vie pleine tout en sachant sa finalité et les événements charnières s’y rapportant. Je ne suis pas éternelle, loin s’en faut mais ma vie fut plus lourde que toutes les croix que j’aurais pu mener au Golgotha.

Je suis la gardienne de tout un microcosme, la gardienne d’une lignée secrète qui a été et qui sera, je vis seule recluse dans ce phare face aux éléments déchainés de la mer d’Irlande et de son éternel combat contre les falaises d’un bout de terre qui n’aspire qu’à retourner dormir entre les bras bleutés mais enfin silencieux des eaux profondes et oublieuses.
J’ai vu les Siècles vomir leur agonie dans un déluge de feu et de sang, soldant le compte de nos arrogances trop jeunes et de nos illusions trop vastes. Car le monde est mourant et nous en avons payé l’insouciance durant quatre années d’une longue tuerie fratricide qui a ravagé toute l’Europe. Il y a dix ans, les nations s’en allaient combattre sous les vivats pour une guerre qu’ils souhaitent « fraiche et voyeuse ». Mensonge illusoire ou folie habituelle puisque les cadavres pourrissant de la vérité viennent pointer d’un doigt accusateur qu’il n’y a pas de fraicheur dans la fournaise des obus et les flammes des carnages, pas plus qu’il n’y a pas de joie dans le marasme boueux des tranchées où ténèbrent la mort, le désespoir et le renoncement de la vie, le renoncement de tout ce qui faisait l’humanité, l’annihilation de toute chose qui pousse à croire qu’importe vers qui s’élèvent les prières.

Le monde préfère le déni, il ne cicatrise même pas, il ne cicatrise même plus : il s’enivre. Ils appelleront ça « les années folles », les années où l’urgent était de s’estourbir, de saisir l’étincelle de vie et de l’étreindre à s’en faire suinter l’âme. Je suis la pensée de l’air du temps, cet adage indécent qui dit que « si je n’y pense pas, si je n’y pense plus alors ça n’existe pas ou ça n’existe plus ». Mais l’aveuglement porte déjà en son sein une horreur bien pire encore, nous entrerons à nouveau dans les ténèbres, encore une fois pour toucher du doigt jusqu’où nous pourrons être notre propre défaite, celle du genre humain et de notre trop grande capacité à nous détruire. Je vois déjà cela, je le vois dans le regard de ma fille comme je vois dans le regard des autres que nous survivrons, que nous y survivrons toujours car la vie trouve toujours un chemin et que notre sang coulera éternellement sinon la terre s’assécherait.

J’aime perdre mon regard bleuté dans les eaux furieuses qui bouillonne en contre bas de la bâtisse, l’écume y est hypnotique bien plus que le ressac ou que le bruit d’un vent qui ne tombe jamais car toujours, la mer à des choses à dire et toujours, moi sa gardienne, j’écoute.

Dans un an Adrien viendra à moi, dans un an je vais mourir.
C’est ainsi que cela doit se passer, c’est ainsi que cela s’est toujours passé depuis mes treize ans où la vie devant moi ne fut qu’un long livre écrit par d’autres, un livre exclusivement tourné vers l’avenir et jamais le passé, passionnant oui, mais frustrant car nous ne pourrons pas en changer une virgule. Parce que nous ne le devons pas. J’ai vécu une vie de femme, une vie d’amante, une vie d’humaine. J’ai tu en moi le symbole de la sorcellerie, je sais que nous sommes autres, nous sommes légion, une lignée d’un sang étrange et modifié. J’ai souffert la mort de sœurs qui ne sont même pas encore nées, j’ai été éblouit par le destin fabuleux d’autres dont je n’arrive même pas à percevoir la fin même si l’étonnement n’est plus de mise.

Le plus difficile est d’accepter sa place, d’accepter la mort des êtres qui nous sont chers. Ma propre fille va mourir d’ici peu, je le sais mais je ne peux rien y faire parce que de cette vie dépend toutes les autres. Un jour j’ai discuté avec un écho du passé, une des nôtres nommée Aidlinn qui avait le don de voyager dans les rêves de sa descendance, elle m’alarmait sur notre Nemesis, c’était elle aussi une gardienne en quelque sorte mais que lui dire ? La vérité ? Qui est prêt à entendre des choses qu’on ne peut pas conceptualiser ? J’ai vu le visage du Temps, j’ai vu notre Destiné bien au-delà de l’épilogue. Parce qu’à la fin, il ne reste toujours que le néant et rien d’autre, parce que tout à une fin.
Adrien n’est qu’un élément d’un tout, un passé qui est déjà écrit là dans ma mémoire. Il aura un temps et disparaitra. Il n’est pas LE mal, il est un mal. Je lui ai craché plus d’une fois au visage cette vérité dans ces rêves où il se plait à tenter sa séduction puisque le don d’Aidlinn la rêveuse a glissé en lui depuis qu’il l’a prise. Adrien sera défait. Oh oui, il aura le temps de faire des ravages et de briser des vies mais il finira par retourner au néant d’où il s’est extirpé le travail a déjà été initié par d’autres que moi, sa lignée déjà le rejette comme un cancer et c’est un combat que notre sang a débuté depuis plus de quatre cent ans.
Alors je ne bougerais pas une virgule de ce livre, je ne bouleverserais rien parce que le rôle d’une gardienne est justement de voir bien au-delà de ceux qu’elle protège. J’ai la vue d’ensemble de notre arbre, l’arbre des Oldfield.

C’est pourquoi je sais depuis que le don de prescience s’est éveillé en moi que le 16 mars 1925, Adrien viendra à moi, dans ce phare dressé face à la mer et que ce jour-là, les cieux pleureront comme jamais et la mer chantera ses chants guerriers les plus violents. Et il me trouvera sourire aux lèvres dans ma plus belle robe, coiffée et apprêtée mais les yeux enfin clos.

Et Je ne verrais plus, plus jamais …enfin.

Mon corps sans vie scellera l’avenir, notre avenir et ce don, il ne l’aura jamais, je sais tout cela, je l’ai déjà vécu. Car nous luttons depuis quatre cent années, tous à notre niveau de puissance, certaines d’entre nous gagnent d’autres perdent. Je suis la gardienne et la gardienne protège à long terme, j’aurais cette satisfaction égoïste de l’avoir vu un jour tomber vaincu sur ce sol natal à travers les yeux de ma lignée. Mais cela, je ne lui laisserai pas le voir. Il ne changera pas une virgule de notre livre.

Toujours le regard perdu vers la fureur des éléments alors qu’un vent violent agite mes cheveux roux, j’enserre entre mes mains le flacon de poison létal qui m’arrachera au monde et tout en plissant les yeux, je m’abandonne à quelques larmes. Je prie nos dieux d’Irlande, je prie la mémoire de celles qui sont tombées et j’admire leurs vies emplies parfois d’insouciances et de joies simples, j’aurais aimé la même chose et je les jalouse un peu. J’aurais aimé vivre cette folie de l’air du temps sans me préoccuper de ces fils invisibles tissés entre les destinés.

Mais mon nom déjà se noie dans les pages de notre livre et je ne peux m’empêcher un léger sourire en revoyant une main qui n’est pas la mienne, courir avec dextérité sur une large feuille et tracer cet immense arbre généalogique qui symbolise notre famille. Il s’agit d’une des nôtres au parcours atypique puisqu’elle sera la fille d’une légende de notre famille, celle qui mettra fin à notre cancer. Elle aura lu nos notes et rassemblé notre histoire, elle sera l’archiviste de notre mémoire, le soir couchant de sa vie et comme moi se posera les même questions sur ce qu’elle a pu faire de sa vie. Moi déjà je ne serais que poussière et mes cendres se mêleront à toutes celles de notre lignée. Elle placera mon nom en s’interrogeant sur de quoi fut fait ma vie, de quelles couleurs furent les rêves et où allaient mes espoirs.


A côté de mon nom, elle inscrira simplement

« La Gardienne ».


Season of the witches - L'histoire Familiale des Oldfield Fanadh10

Maigrhead Odfield : Don de prescience( 1875 - 1925)
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Message  Ororo Munroe Dim 1 Nov - 17:51

CHAPITRE TROIS : ROSHEEN
 

Season of the witches - L'histoire Familiale des Oldfield Maquil11



Angleterre, Londres - 1941

"on dit que lorsqu'on meurt on voit sa vie défiler devant ses yeux. C'est faux. La seule vie que je vois en ce moment est celle de ma petite Ciona. Elle n'a que quelques jours et déjà orpheline. Car je meurs. Je ne sens déjà plus mes jambes écrasées par un bloc de ciment. Ni mon bras droit d'ailleurs. Dommage qu'il ne m'ait pas atteint à la tête car j'aurais déjà rejoint ma mère. Pourquoi autant de haine?
Pour échapper à un monstre j'ai été propulsé dans les bras d'un autre. Sommes nous toutes maudites .. Pourquoi devons nous mourir si jeune en laissant derrière nous celles que nous chérissons le plus.
13 ans quand ma mère est morte, 29 ans quand à mon tour je te laisse mon bébé.
Je sens la vie qui s'écoule avec mon sang mais je sais qu'il est toujours vivant. J'ai réussi à perpétuer la lignée des Oldfield d'une génération encore. Ma mère m'a expliqué notre destin. Nous ne sommes là que pour permettre à notre ultime preuve d'amour d'accomplir le sien. Quelle étrange vie que la notre.
Elle me disait qu'elle voyait, qu'elle savait. Elle était la gardienne .. et moi qui suis je ..
J'ai mal, malgré mon pouvoir. Pourquoi suis je sortie aujourd'hui. Etait ce inscrit.. Ma mère a t elle vu ce qui allait m'arriver et quand .. Dans ce cas pourquoi ne m'a t elle rien dit.
Tant de questions ..
Je n'entends rien, ni personne. Les bombardements ont ils cessé ou bien mon cerveau n'est il plus capable de réagir.
Moi tout ce que je voulais c'était aidé. J'ai travaillé dur pour devenir une bonne infirmière. C'est d'ailleurs à l’hôpital militaire que j'ai rencontré ton père, Stuart. Ce fut le coup de foudre. Ou est il aujourd'hui .. loin, trop loin de moi et de sa fille. Est il seulement au courant .. Je n'en suis meme pas sur. Cette guerre nous a séparé.
Oh mon amour comme tu me manques. Ne m'oublie jamais je t'en prie.
Mes pensées sont chaotiques faisant écho à ma respiration. C'est si dur. Chaque inspiration me brule. Je n'ai plus la force d'activer mon pouvoir et pourtant .. Combien de personne j'ai aidé à mourir paisiblement. Leurs visages sereins étaient ma plus belle récompense. Vais je les retrouver ... Je crois qu'il y a quelque chose après la mort. Sinon la vie serait bien trop triste.
J'aurais aimé revoir une dernière fois mon pays. Ses douces vallées, ses magnifiques lacs, sa mer déchaînée et son ciel .. passant d'un bleu azur au gris profond. Ma mère me disait que mes yeux étaient le reflet de ce ciel irlandais. Mais aujourd'hui ils ne sont plus, éteints par la mort qui m'entraine toujours plus vers elle.
Mes cheveux de feu ne sont plus qu'une piètre étincelle engluée dans mon propre sang.
Ciona ... Cionaodh .. je t'ai donné un prénom masculin mais je t'aime ma toute petite fille. Cionaodh .. né du feu. À double titre. De part tes origines irlandaises mais aussi du feu des bombes qui ravagent Londres depuis une année.
Le monde va t il s'en sortir ou bien finir dans les flammes allemandes. Je veux croire à un meilleurs lendemain. Je veux croire que tu auras la vie dont j'avais rêvé. Un mari présent, une belle maison et surtout une ribambelle d'enfants aux cheveux roux et aux yeux couleur ciel irlandais. Je veux tout ce qu'il y a de plus beau pour toi et que je n'aurais jamais. Je veux que l'air résonne de tes rires. Je veux te voir rougir dans les bras d'un amant. Je veux que tu vives longtemps, très longtemps assez pour voir ta fille avoir ses filles et les filles de ses filles avoir leurs propres filles.
Je veux que tu saches que de là haut je veille sur toi comme l'a fait ma mère.
J'entends du bruit mais c'est trop tard. Ils ne trouveront que mon cadavre. Mon corps broyé. Mon badge d'infirmière leur dira mon nom et mon prénom mais pas qui j'étais. Ils vont me trouver mais ne sauront probablement jamais que j'ai une fille, ni à quel point j'aimais mon travail, ni .. rien ... tout comme je ne savais rien de mes patients. Sommes nous que des noms, des numéros gravitant sur la terre. Nous naissons, nous grandissons et nous mourons.
Je suis partagée entre le chagrin de te laisser et la joie de revoir ma mère. Est ce mal de ma part.
La lumière se rapproche, vive, brulante, apaisante. Je n'ai plus mal. Ma mère est là, elle me sourit. Ses lèvres bougent mais je ne comprends pas. Je m'accroche, je ne veux pas mourir. Je hurle .. mais aucun son ne sort. J'étouffe. C'est fini.
Au revoir ma toute petite, au revoir mon amour."

"là quelqu'un" Des hommes s'agitent, tentent de déplacer les blocs de l'immeuble qui s'est effondré quelques heures plutôt. Une main se pose sur sa poitrine mais elle ne sent rien. C'est trop tard. Rosheen Oldfield-Gardner n'est plus.


Season of the witches - L'histoire Familiale des Oldfield Wstpau10

Rosheen Oldfield-Gardner : effet lénifiant (17 mars 1912 - 1er mai 1941))
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Season of the witches - L'histoire Familiale des Oldfield Empty Re: Season of the witches - L'histoire Familiale des Oldfield

Message  Caitlyn Oldfield Mer 4 Nov - 7:59




Season of the witches - L'histoire Familiale des Oldfield Redhea10


CHAPITRE 4  AIDLINN


Foret de Hallowlow, Nord de l'Irlande , 1778.

Cher journal,

Je remercie chaque jour mes tantes de m’avoir forcé à recevoir une éducation citadine et appris à lire et écrire et même si j’ai décidé de vivre recluse au cœur de cette forêt, grâce à toi je suis rarement seule.

D’ailleurs, le monde ne me manque pas, il est bruyant et sans pitié, il ne s’arrête pas et ne se préoccupe pas de personnes comme moi qui sont « socialement inadaptées ». La solitude pourrait en effrayer plus d’un mais ce n’est pas mon cas tant il est vrai que je ne suis jamais seule.
C’est tout le paradoxe de ma nature de ne jamais l’être véritablement.
Comme tu le sais depuis longtemps, je vois des choses que nul autre ne saurait voir, des lieux, des visages, des temps (c’est ce que j’ai fini par comprendre) qui ne sont pas les nôtres. Mère appelait cela « le don », elle disait surtout aussi qu’il fallait le tenir secret et que cette chose intime faisait l’essence même de notre lignée. Depuis lorsque mes paupières se closent, je voyage au-delà des limites de ma propre existence et mon regard s’ouvre sur des morceaux de vie qui ne m’appartiennent pas, je ressens ce que ressentent ces personnes, je vois ce qu’elle voit et le monde depuis ne m’a jamais semblé aussi vaste et surpeuplé. J’ai pris l’habitude de noter à chaque réveil ce que j’ai vu et perçu même si comme pour chaque rêve, la vision s’estompe et va en s’effaçant.
Je ne choisis pas ce que je vois, ni à travers quel regard mais ce que j’ai fini par comprendre, c’est que ces femmes, car il s’agissait de femmes, ont toutes le même lien avec moi, le sang. C’est ce fameux don familiale dont on parlait, dans mes rêves je voyage au travers le regard des miens, mais pas seulement les miens de notre époque, les miens de toutes les époques.
J’ai vu des machines extraordinaires, participé à des batailles épiques contre des êtres doués de « dons » étranges, aimé avec passion et jusqu’à en rougir des hommes…ou des femmes. J’ai vu hier, j’ai vu demain et au fond je n’y comprends rien car ces « visions » sont fugaces et muettes. Nous sommes si nombreuses, si différentes, si…particulière.

Du fond de mon minuscule lit, j’ignore ce que je suis ou quelle place je dois jouer dans cette gigantesque toile de vie. Et moi dont la vie est si sage, de promenade dans les bois en préparation en herboristerie, moi qui ne voit personne à part quelques égarés que j’évite, je finis par comprendre que j’ai sans doute la vie la plus étrange et la plus extraordinaire de mon temps. Moi, la voyageuse des rêves, j’ai vu des choses grâce à mes sœurs que vous ne verrais jamais.
Mon petit loisir aurait pu être une bénédiction s’il n’existait pas lui.
A la base, il n’était qu’une rumeur, qu’un frisson, mais j’ai dû me rendre à l’évidence il a toujours été là. Je connais son visage je l’ai vu deux fois déjà, alors qu’il mettait le feu à un bucher pour bruler vive une des miennes et qu’il en étranglait une autre. Force est de constater aussi qu’il est absent de l’existence de certaines plus « éloignées » dans le temps me semble-t-il. Qu’est-ce à dire ? Je l’ignore et de toute façon je n’ai jamais été très bonne en suppositions et perspectives. Ce que je sais, c’est qu’il nous veut du mal.
Mais je ne suis qu’une spectatrice muette de bribes de vie qui ne sont pas les miennes et même si j’essayais de faire quoique ce soit, je crains qu’au fond cela ne change rien.

Il y a trois semaines, un événement nouveau est arrivé.
Mon regard s’est ouvert dans les ténèbres d’un sommeil qui n’était pas le mien et là…j’ai enfin pu pénétrer l’essence même d’un esprit et me faire comprendre, c’est elle qui perdu dans son propre rêve m’a vu la première. Oh certes il m’est arrivé de voyager dans les rêves de mes sœurs déjà mais jusque-là j’avais cru que ce monde particulier était encore plus hermétique que le monde éveillé et je n’avais donc rien tenté pour me manifester. Sauf que là, seule dans sa chambre d’une époque avancée mais proche, cette « lady » a levé les yeux sur moi et m’a adressé sa surprise. Nous n’avons échangé que quelques mots tant la surprise m’étranglait. Juste quelques mots avant que je ne m’enfuis.
Ainsi il est possible d’interagir dans les rêves de mes visitées.
Si c’est le cas alors il me sera peut-être possible de tenter d’être utile, de tenter de prévenir les autres de ce danger rodant là au dehors.
Depuis je m’y essaye chaque jour mais je ne contrôle en rien ce don, ni les moments de vie, ni les sujets.

Et surtout j’ai peur.
J’ai peur et c’est bien légitime, qu’un jour je finisse par tomber sur lui. Pire, sur lui dans un rêve.
Et si lui aussi peut me percevoir ?

Sera-t-il une menace ? J’ai peur de son regard, de son esprit que je suppose comme un gouffre sans fin. J’ai peur de ce qu’il pourrait voir dans le mien parce qu’il n’a jamais été aussi vrai que lorsque vous regardez l’abime, alors l’abime vous regarde.
Qu’importe, le temps nous ai tous compté et comme je l’ai dit, je dois bien avoir un rôle à jouer quelque part…il faudra juste que je finisse par le trouver.
Si c’est là le destin des « Oldfield » de veiller sur cette famille, alors la Voyageuse des rêves se doit de l’accomplir, qu’importe ce que cela me coutera.
De toute façon même si je ne manquerais à personne, je ne suis pas seule, n’est-ce pas ? Je t’ai toi et toute ma famille et nous sommes…si nombreuses.


Aidlinn Oldfield - don, voyageuse de rêves sur gène familiale  - 1759 - 1781
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Message  Caitlyn Oldfield Jeu 5 Nov - 0:04






CHAPITRE 5 : ERLINA



Season of the witches - L'histoire Familiale des Oldfield Redhea15



Septembre de l’An de Grace 1618, sous le règne de sa Magnanime et Puissante Majesté Jacques Premier, souverain  d’Angleterre et d’Irlande.


Chère Mère.

Le Créateur me pardonne de n’avoir pas saisi la plume plus tôt pour me manifester à vous, vous n’avez cependant pas quitté mes pensées respectueuses et aimantes depuis mon arrivée sur ces terres hostiles et mystérieuses. Les paysages ne sont pas sans rappeler notre Angleterre chérie mais il s’agit de terres rudes et sauvages à l’image de la populace revêche à notre installation. Les recommandations de père auprès de Sir John Withe qui étend l’influence de notre glorieux drapeau au-delà du Comté de Cork ont été des plus utiles afin de pouvoir parfaire notre installation au nord du comté et d’y fonder les bases de notre plantation. Tu remercieras avec diligence à nouveau père pour sa bienveillance financière et ses contacts précieux qui me facilitent la tâche dans la conduite de cette vaste entreprise. Je travaille dur chaque jour de notre Seigneur afin d’ensemencer la terre de cette ile et d’apporter notre savoir-faire et nos lumières à des populations mal dégrossies et souvent empruntes d’une croyance primaire débordant de mysticisme touchant par sa naïveté et sa simplicité.

 Ces hommes sont croyants, on ne saurait en démorde même s’ils se refusent à embrasser nos croix et s’agenouiller devant nos vérités mais ils restent effrayés par moult légendes des folklores hostiles de leurs terres, ils croient souvent que la nature elle-même dicte à l’Homme, ignoreuse et sourde des lois du Fils de l’Homme.  Mais les billevesées sont légions à qui voit dans chaque branche étrangement ployée l’œuvre d’un farfadet et derrière chaque sourire de femme trop appuyé le dessein abscons des créatures magiques. Mes terres sont riches et fertiles même si la proximité de Dundalk est le seul point de civilisation de ces contrées boueuses du Nord, les autochtones les nommaient le « vieux champ » car on y cultivait le blé depuis des temps oubliés, j’ai fini par m’habituer à ce sobriquet, il me nome le Seigneur du Oldfield, titre amusant lorsqu’on sait que je proviens d’une des plus anciennes familles d’Angleterre. Je vous vois déjà, Mère, de par chez nous colporter l’improbable nouvelle de ce fils qui du haut de ses 19 printemps est devenu Seigneur d’une terre sauvage et d’un royaume de plantation de navets.

 J’essaye de comprendre ces gens, de leur amener la parole du Christ mais la langue reste un barrage difficile à franchir, ils s’expriment dans une sorte de mélange de langue anglicane et celtique et leurs mœurs restent sauvages et incompréhensibles. Pas plus tard qu’il y a un mois, j’ai dû empêcher lors d’une chasse à courre sur mes terres que les villageois du bourg le plus proche ne massacrent à coup de pierres et de fourches une pauvre sauvageonne, son tort aurait été d’être de connivence avec le Démon de part d’étranges dons lui permettant de faire mouvoir les objets par la force de l’esprit. Ils l’ont nommé sorcière et l’aurait fait passer de vie à trépas si je ne m’étais pas opposé avec force et détermination  à leur détestable projet.  

Vous auriez vu Mère la pureté de ce regard et la candeur de son visage qu’encadre sa chevelure d’un roux flamboyant, cette expression d’incompréhension sur ses traits, cette profonde détresse qui émanait de tout son être, non en vérité, Dieu ne peut nourrir de cruel destin pour une innocente de cette trempe. Son nom est une invitation au voyage, Erlina. Il signifie « Fille d’Irlande » ce qui semble prouver que la pauvrette est une enfant de la nature, sans doute vivait-elle recluse dans les bois vu sa faible constitution qu’une bourrasque ferait se plier, sa sauvagerie emplies de ses brusqueries peureuses et ses apprêts souillés et déchirés.

 Je ne cacherais pas une certaine fascination pour elle, et je crois que parfois, son regard enferme une certaine affection pour moi depuis que je la loge en mon domaine, je me suis affairé à la dégrossir et l’éduquer dans la rigueur de notre Seigneur, elle se montre douée et attentive. J’ai espoir qu’un jour elle puisse m’en apprendre plus sur les beautés de ses terres natales et les mystères qui s’y rattachent.

 Nous ne sommes pas faits, en vérité, pour nous haïr. J’ai foi que derrière chaque petites victoires se cache le dessein suprême d’un Dieu bienveillant pour qu’un jour nous puissions vivre tous en harmonie. Il n’y pas de Mal, je songe plutôt que l’incompréhension règne et fissure le cœur des hommes mais aucuns maux sur cette terre ne résistent à une heure de prière. Vous savez, Mère, quel indéfectible optimiste je peux être mais derrière mon idéalisme, c’est la conviction profonde que ce que nous faisons ici est juste qui l’emporte et j’ai foi qu’un jour, des âmes simples comme la belle Erlina puissent jouir de l’infini bonté du créateur.

Je sais combien vous affectionnez les esquisses qu’il me plait de dessiner lorsque le temps libre m’en donne l’occasion. Elles sont comme ce pays, grossières et sans génie mais on perçoit sous les traits la sincérité de l’auteur et la générosité des modèles qui offrent leur beauté à qui sait la percevoir. Je vous joins donc un florilège que vous pourrez visionner à l’heure du thé lors de nos après-midi pluvieuses de Londres.

 Gardez en vous l’affection attentionnée d’un fils reconnaissant et aimant et transmettez à père toute la sincérité de mon admiration la plus respectueuse. Vous êtes dans chacune de mes prières.

Arthur Loydd-Kenneth, dit Arthur Lord Oldfield


Season of the witches - L'histoire Familiale des Oldfield P8040110

ERLINA ? - OLDFIELD ( 1602- 1642), Pouvoir télékynésique, Surnommée " La Première"  
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Message  Caitlyn Oldfield Jeu 5 Nov - 0:46



CHAPITRE 6 : ALIA

Season of the witches - L'histoire Familiale des Oldfield Red-wi10



[Le siècle reste rongé de fausses croyances où l'humanité s'est asservie au point de s'agenouiller devant des idoles trompeuses et muettes. Le mysticisme originel de nos contrées, paisible et bienfaisant, est traîné dans la boue au à force d'obscurantisme jusqu'à être jeté au feu au nom d'hérésie, je ne reconnais ni nos peurs, ni nos terres d'Irlande ou le secret de chaque source est domestiqué à la gloire d'un seul sauveur et où même le charme mystique d'une langue millénaire nous est à présent interdit. Le pays entier frissonne de désir d'oubli et de conquête d'un nouveau paradigme. Je suis une sorcière, où du moins c'est ainsi que l'on me nomme. Ma descendance aura ce fardeau en héritage, du moins c'est ainsi que je l'envisage.
Le mot ne me dérange pas, je suis une femme libre et fière et j’ai gagné cette liberté par le prix d’intrigues et de sang. Bien fort est celui qui oserait toujours se frotter à ma légende ou me briser, il s’y casseront les dents.

Je ne me lamente pas de mes origines tout comme je ne m'aveugle pas de ces nouvelles chimères. J'ai un don, un don qui n'est et ne restera pas unique. J'ai appris à l'utiliser pour le mettre à profit d'une vision, ma vision.
Qu'importe si le folklore lui associe sabbat et incantations, je sais ce qu'il en retourne, j'ai énormément lu, ce qu'il y a de bon et de mensonge. Je pense que c'est le désir de voler qui a fait pousser des ailes aux oiseaux, il n'y a pas de grand desseins : la Nature est capricieuse avec ses enfants et tout comme la chenille devient un papillon, elle transforme l'Homme en autre chose. Elle l'améliore, le perfectionne : elle tâtonne, se trompe et cherche sa voie. Et c’est en cela que je vois mon origine et celle de ma famille ; une ébauche de Dame Nature, un essai qu’on ne saurait gommer d’un trait ou effacer par les flammes d’un bucher.
D’autres viendront, c’est pourquoi Je bâtirais ce royaume où ceux qui comme moi, ébauche d'un nouveau projet de  la Grande Nature de nos terres, pourront trouver refuge, ils y vivront en sécurité parmi les leurs et protégés de ceux qui refusent et s'aveuglent.

Divisés, nous nous éteindrons, ensembles nous subsisterons. Nos dons sont nos richesses, nous nous devons de les mettre au service du meilleur, au service de quelque chose qui nous dépasse, nous nous devons de préparer l'avenir. J'ai rêvé d'un avenir où tous auraient leur place, c'est le projet de Dame Nature : elle donne, ne sépare pas, elle ne dresse pas ses enfants les uns contre les autres.
Bien sûr, il y aura toujours des violences, c'est inévitable, c'est dans la nature humaine inscrit au fer rouge à même ses gènes et peut-être que cette époque trop jeune et qu'elle n'est pas prête.
Je formerai une « garde rapprochée » de personnes comme moi, une élite de chevaliers capable de défendre et éduquer pour expliquer ce que nous sommes lorsque les Hommes seront prêts à l'entendre.
Ce jour viendra, je le sais, je l'espère.

Les menaces sont multiples, la tache si vaste.
Il faut œuvrer avec intelligence en utilisant les armes de cette époque : ruse, perfidie, manipulation.
A l'instar de cet imbécile d'Adrien dont je partage le sang. J'ai su qu'il viendrait bien avant qu'il n'arrive. Je me suis inquiété d'un géant, j'ai découvert un simple tigre de papier qui avait oublié une chose, qu'il existe toujours en ce monde, plus dangereux que soi. Il est fort, certes, il a récolté nombre de dons et fait couler notre sang plus que de raison, mais s’il brille dans un combat solitaire et brutal, il ne brille pas par son esprit. Qu'on lui impose le nombre et un plan, et il sera battu comme le lourdaud qu'il reste.
C’est d’ailleurs le propos d’Aidlinn l’une des nôtres qui m’est venue en rêve et qui tenait cette prophétie d’une autre liseuse d’avenir qu’elle avait contacté.
Il aura son temps mais il sera défait.
Il ne cultive pas les dons qu'il subtilise, il les additionne sans les comprendre et sans les maîtriser. Il n'exprime pas leur potentiel comme j'apprends à le faire avec les miens et ceux qui m'entourent.
Un voyage dans son esprit par l'une de mes pupilles m'a permis de trouver un fond de croyance aveugle dans le nouveau sauveur et un goût prononcé à mi-chemin entre mysticisme et damnation.

Cela fut exploité.
Nous avons fait germer dans son esprit grâce au talent de ma jeune Inès, une de mes suivantes,  la vérité absurde qu'il ne peut quitter la terre natale, qu'il est en proie à une malédiction divine. Cette seule idée semble le terrifier.  le reste ne sera qu'un édifice psychique qu'il nourrira de lui-même comme on entretient une Paranoïa. Une fois défait par trois de mes proches puisque face à lui je ne pouvais rien par la faiblesse de mon sang, du sang des Oldfield face au Primat, ma Garde l'a emmuré vivant dans les douves du domaine de Morqueer.
Lla mort l'aurait délivré de la manipulation d'Inès et il est donc  préférable qu'il reste persuadé qu'il est victime plutôt que bourreau et nous le laisserons croupir en ces murs le temps qu’il s’en défassent car rien ne dure hélas et il reprendra son œuvre jusqu’à ce que le Tigre le déchiquette.
Comme j’aimerai la connaitre cette guerrière du futur qui éradiquera notre cancer, comme j’aimerai lui apprendre et lui montrer.
Aidlinn m’a dit qu’elle se nommerait Kathaleen, le Tigre.
Nous survivrons donc ailleurs en attendant son époque.
J’ai toujours aimé l’Orient et sa chaleur, j’ai toujours aimé cette idée que l’on ne peut être vraiment proche de la terre et du ciel que seule dans un désert
J’aspire à cela, moi et mes suivantes.

Adrien aura son temps, un détail, une entaille sur notre arbre.
Cette simple anecdote face à celui-là qui se voulait être notre fléau prouve la véracité de mes dires et la justesse de mes choix : on n’arrête pas l’évolution de la Nature, on l’accepte qu’on lui donne le nom de sorcellerie importe peu.

Notre force réside dans le nombre, dans l'union contre l'adversité.

Si Adrien Oldfield nous savait impuissante face à lui en sa position de Primat, il ne s'attendait pas à ce que d'autres ne partageant pas ses gènes puissent se dresser contre lui et le tenir en échec.

Méditez, jeunes enfants, sur cette histoire.
Lorsque le problème vient de l’intérieur, soyez assez malin pour avoir placé vos forces à l’extérieur.

Extrait du « Journal De Vie » d'Alia Oldfield, non daté.
 




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Alia Oldfield, dit " La Sorcière du Nord",  1650 – date de mort inconnue  - Télépathie et don de séduction.
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Message  Caitlyn Oldfield Ven 13 Nov - 7:37




CHAPITRE 7  PART. 1

ABIGAEL ET RUTH

Season of the witches - L'histoire Familiale des Oldfield 2be6e910


New Ross, Décembre 1965


Mon rapport à la Religion ? Je dirais qu'il est essentiel Révérend Glasgow. Je crois même qu'il est au centre de toute mon existence et cela depuis toujours. J'ai suivi ses préceptes à la lettre et ma présence devant vous avec une requête aussi singulière en est une preuve absolue

Le déjà vieil homme qui lui faisait face se tassa sur sa chaise, visiblement mal à l'aise tout en passant une main dans ses cheveux d'un air embarrassé.

Notre bourgade est des plus calme, vous savez...Les gens d'ici mènent une vie paisible et humble, nous détestons le tumulte de la vie moderne. New Ross n'est pas connu pour défrayer la chronique et on n'y cultive rien d'autre que la patience et l’honnêteté.

Sachez que je les cultive moi-même en un jardin vaste et bien entretenu et j'ai maintes fois servi les intérêt du seigneur comme je les sert aujourd'hui.  Entre hommes vibrant d'une telle foi je crois que vous être le mieux placé pour me comprendre, le calme de New Ross, son éloignement de la cohue de la modernité et de ses tentations de mauvaises vies est exactement le remède que je veux apporter à mes jeunes protégées.

Le Révérend Glasgow sembla intrigué au point de cesser de caresser nerveusement le chat qui avait fini par s'endormir sur ses genoux.

Vous semblez être un Homme de Bien Monsieur Oldfield, c'est pourquoi votre requête reste énigmatique, pourquoi ne pas prodiguer à ces pauvrettes l'affection, la rigueur et la bienséances qui sied à des jeunes filles de bonne éducation par vous-même, vous semblez en avoir les moyens ?


Adrien se contenta de sourire en affichant une mine contrite, s'adossant plus aisément sur son siège en soupirant d'un air las.

Allons...Vous savez très bien les circonstances de la mort de leur mère Ciona Aspère. Même si c’était une tante éloignée de notre famille, elle reste de notre sang mais il n'en reste rien que l'acte en lui-même est blasphématoire et odieux. Les flammes que cette pauvre fille a allumé ont ravagé le manoir de Livernade et causées la mort de cinq personnes. Et voilà l'opprobre qui est tombée sur notre famille comme un couperet, Tesqvalt est éloignée de plusieurs centaine de kilomètres, certes je vous l'accorde, mais le fait divers a défrayé la chronique au point que l'indignation a gagné les villages voisins et beaucoup savent que dans ma mansuétude, j'ai recueillis les jumelles, ils ne m'en tiennent certes pas rigueur mais je n'aimerai pas que ces petites innocentes souffrent des fautes de leur mère. Je ne veux pas mêler le nom des Oldfield aux actes d'une déséquilibrée pyromane, paix à son ame.

Oui une chance que vous eussiez été sur place en visite ce jour-là, sinon le Seigneur aurait sans doute rappelé à lui ces deux oiseaux innocents, j'ai entendu dire que vous avez vous même été blessé lors de l'incident ?

En effet, les flammes m'ont brûlé alors que je tentais d'arracher au brasier les pauvrettes, quel triste spectacle qui fut donné ce jour là. Par chance, j'ai pu mener à bien le sauvetage et le seigneur m’a doté d’une nature généreuse qui me permet de me remettre facilement. Mais la pauvre Ciona, elle, n'a pas eu cette chance...Puisse le Seigneur lui accorder le repos, malgré sa folie.

Le révérend s'accorda quelques instants de réflexions avant de poursuivre.

J'ai aussi entendu...quelques histoires...assez édifiante au sujet de cette personne, certaines langues se sont déliées et parlent même de...prédispositions étranges...au...au mal ?

Adrien se laissa aller à un rire assez méprisant avant de poser sa joue entre sa main, en une pose d'observation amusée.

Oui..Les rumeurs se colportent plus vite qu'un fléau sur les ailes d'une nuée de corbeaux... Soyons sérieux Révérend, vous savez dans certaines bourgades, nous en sommes toujours à dresser le bûcher dès qu'une rousse aux yeux trop clairs vient à croiser le chemin des simples d'esprits...Alors de faire une pyromane en proie à son mal une antique sorcière en route vers le sabbat, à nouveau ne sombrons pas dans l’obscurantisme, mon ami ! Vous vous attendez réellement à ce que je dévoile des sorts à coups de baguettes magiques pour faire honneur à mon Sang. Nous vivons une époque où ces balivernes devraient être mis à l'amende, le seigneur a déjà fort à faire avec les maladies et les déviances des hommes pour s'encombrer de folklore Irlandais. Nous devrions plutôt en faire des romans pour les enfants dans une école attitrée, je suis certains qu'ils auraient quelque succès ! Les aventures de Jeunes Sorciers pourraient remplir les poches d’un irlandais aviné de plus, le vampirisme l’a bien fait avec Stocker.
Non…il faut préserver les fillettes de tout cela…au plus loin de la folie des hommes.


Je comprends votre point de vue mais de là à les  adopter c'est une responsabilité assez lourde, nous n'étions pas préparé à une telle chose mon épouse et moi-même.

Vous n'aurez aucun problème financier je peux vous l'assurer.
Révérend Glasgow, croyez-vous à la destiné et aux signes de notre Seigneur ? Vous savez, ces infimes petites particules qu'il aime à laisser sur le chemin pour guider les hommes ? Moi j'y crois plus qu'aux beaux discours ou qu'aux mots murmurés. Abigail et Ruth sont l'avenir de ma famille mais ce dont elles ont besoin pour pousser au plus près de Dieu et en toute sécurité, c'est de votre patience et de votre bienveillance à vous dont le ventre stérile de votre réponse refuse de combler vos vœux. Croyez-le ou pas, j'ai rêvé de New Ross et je sais qu'ici même, l’œuvre de Dieu s'accomplira, la vie de ces fillettes est déjà un miracle, épousez le comme moi je l'épouse déjà. Participez à son œuvre, vous en serez sanctifié, je vous le garantie
.

…........................................................................................................................

Et leurs pupilles semblables en tout point vibrent d'intelligence alors qu'agenouillé pour la forme je m'en viens caresser leur joue en feignant un sourire paternel.
Elles savent, elles savent de quoi il en retourne comme elles savent les sens cachés sous les mots. Mon avenir, ça n'a jamais été plus vrai. Elles sont cette dernière chance d'arriver à mes fins, de regagner cette liberté qu'Aria m'a enlevée. Elles sont ma terre et je cultiverais ce jardin car il est déjà mien et le restera à jamais. Oh, elles sont bien plus que ce qu'était leur mère, elles savent leur sursis et ourdiront de concert un plan pour me contrer, comme elles le font toutes, en vain. Je ne peux pas leur en vouloir, je ne peux cependant pas les forcer à rester à mes côtés. Je sais par expérience qu'elles finiraient par se donner la mort, j'ai vu ce que cela a donnait avec la pauvre Lucille, enchaînée dans mes geôles et qui a fini par s’étrangler avec ses chaînes. Il faut donc qu'elles poussent à l'air libre et qu'elles illusionnent de liberté jusqu'à la récolte, c'est ainsi que je le conçois. Je protège mon vivier.


- Ce n'est qu'un au revoir les filles, si Oncle Adrien vient à vous manquer, souvenez-vous qu'il est comme Jesus, il voit et entend chaque action, il connaît vos chagrins et où que vous vous retrouviez, aussi loin que vous alliez, il sera toujours là, pour vous serrer dans vos bras parce que rien n'est autant important pour lui que vous, mes chéries.
Soyez en certain.


Dernière édition par Caitlyn Oldfield le Dim 15 Nov - 22:04, édité 1 fois
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Message  Caitlyn Oldfield Dim 15 Nov - 18:30

CHAPITRE 7  PART. 2
ABIGAEL ET RUTH

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New Ross, Ete 1976.
Elle s'allongea dans l'herbe les bras sous la tête tout en fixant son regard bleu azur sur les nuages pendus dans le ciel d'été, un vent léger bruissait dans les arbres habillés d'une verdure fourni et que non loin  le ressac se faisait entendre à l'Est, là où les vagues rageuses attaquaient inlassablement les cotes. Elle resta ainsi, lascive et détendue,  une longue minute avant de basculer le visage pour chercher un regard jumeau, prunelles semblables où luisait la même jeunesse.

Ce n'est pas si grave tu sais, ces choses que je sais faire, même si Père dirait que c'est l’œuvre du diable, pourquoi ne pas considérer que c'est un miracle ? Pouvoir penser à un endroit et s'y rendre ce n'est pas de la magie, Jesus lui-même pouvait f..

TAIS TOI, Ruth, tu blasphèmes et ça je sais que c'est mal. Pourquoi faut-il toujours que tu parles trop vite sans réfléchir.

Parce que toi tu réfléchis trop et tu ne dis rien, Aby : ca a toujours été ton problème. C’est pour cette raison que je parle pour deux…mais personne ne connaitra jamais mieux que moi, le cœur de ma sœur.


Non, ce n'est pas un problème que de savoir se taire, tu as toujours été une irresponsable, tu négliges l’école, les doctrines et la bonne éducation,   moi je ne rêve pas qu'à découvrir le monde et partir à l'aventure.

Ey ! Je ne suis pas une irresponsable !

Mais...Enfin oui, il FAUT découvrir le monde mais tu ne penses pas toi que c'est une chance de pouvoir faire de telles choses ? Nous pourrions partir d'ici et voir la terre et ses merveilles comme nous en rêvons, lui échapper et..


TU pourrais, moi je ne sais rien faire de tout cela...

Stupide, je ne m'éloigne jamais de toi de plus de dix pas Aby, nous partageons toujours le même lit malgré tes pieds froids.

C'est toi qui a les pieds froids…et tu ronfles.

Et puis ces choses, si je peux les faire toi aussi forcément, nous sommes les deux faces d'une même pièce non ? Ce que je fais, tu le fais. Ce que je ressens, tu le ressens...ça a toujours été ça non ? Je ne peux pas m'éloigner de toi, petite sœur. Tu es toute ma famille.

Il est la nôtre aussi...nous devrions fuir Ruth, tu as raison mais...il ne nous a jamais rien fait de mal et nous sommes en sécurité ici.
Au fond, il a aussi raison, que diraient les gens s’ils savaient que tu peux te déplacer sans bouger sur plus de cinq kilomètres ou que tu peux t'entailler la main sans ressentir de douleur ? Je veux vivre normalement Ruth, je ne veux pas vivre cachée, je veux fonder une famille et avoir des enfants, les voir grandir…trouver un bon mari.


Tu oublies maman, je sais ce que j'ai vu...c'est lui qui l'a brûlé, les flammes jaillissaient de ses mains. C'est un monstre, un monstre dangereux. Je ne te mens pas, je ne peux pas te mentir, ça serait me mentir à moi-même.

Les gens changent Ruth, ne juge pas si tu ne veux pas être jugé. Nous ignorons ce qui s'est passé entre maman et lui, elle l'a peut être attaqué.

Tsss...comment peux-tu être ma sœur avec si peu de jugeote....sérieusement.

Un long silence contrarié s'installa alors que dans une position miroir, Abigael regardait le ciel avec un regard chargé de tristesse. Un soupire à côté d'elle et Ruth vient poser sa tempe contre son cœur, étalant sa longue chevelure rousse, cherchant en aveugle la main de sa sœur.

Ex..excuse moi, je suis méchante je ne voulais pas te dire ça..J'ai peur, c'est tout. J'ai peur pour nous. Je t'aime, je t'aime tellement, je déteste te faire du mal.

Personne ne peut, c'est pas nouveau...tu as essayé avec un tisonnier ardent, ça ne laisse qu’une marque de brulé et encore elle disparait rapidement

Moi je peux, je te connais mieux que moi même, Aby. Je te protégerais, toujours, toujours..de lui, de ce monde, je te protégerais de tout, jamais je ne t'abandonnerais.

Adrien nous a dit qu'il nous dirait ce qu'il attend de nous avant deux ans, est ce que tu crois que c'est...quelque chose de mauvais.

Je n'en sais rien Aby, mais je pense que ça sera mauvais, oui, il l'est foncièrement. Promet moi que si il le faut, tu me suivras, tu partiras, promets le..

Elle se redressa et la regarda avec une profondeur inédite, presque sévère.

Je donnerai ma vie pour toi, je donnerai tout, ma sœur.



Le ciel irlandais est témoin que les choses graves ne se perdent jamais. Le ciel Irlandais crève toujours des nuages de larmes en une pluie froide et traversière qui puise son origine dans ces mêmes choses graves. Dieu sait rester sourd aux destins tristes, les nuages non. C'est ce qu'on dit, ici, à New Ross.
Et jamais terre ne fut plus abreuvée que par les larmes de Abigael et Ruth Oldfield.

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Message  Caitlyn Oldfield Mar 17 Nov - 7:26



Je regrette de ne pas être folle
M'être foutu dans la merde et être claquée
Je regrette de ne pas être mauvaise
Et de ne pas avoir complètement tort

Je souhaiterais être maline
Et de ne pas être un imposteur
Je regrette de ne pas pouvoir mentir
Et de toujours échouer

Et vivre quelques belles journées
Dans un endroit magique
De belles amours
Parfaites et droites

De belles journées
Dans un endroit magique
Un nouveau rêve est né
Les nouveaux phénomènes sont venus


Je regrette de ne pas être rapide
Et d'être fou comme un chien
Je regrette de ne pouvoir vivre
Aussi longtemps que les dieux

Je regrette de ne pas pouvoir être
Parfaitement libre
Regrette de ne pas être répugnante
Regrette de ne pas te faire saigner



CHAPITRE 7 PART.3

ABIGAEL ET RUTH
- Le Choix d'Abigael-

Season of the witches - L'histoire Familiale des Oldfield Gillia10


New Ross, Irlande Printemps 1978
Elle porta la main à la bouche étouffant un haut le cœur et se détourna de lui. Posant la paume de sa main sur la fraîcheur apparente des pierres nues du vaste vestibule elle cherchait à reprendre son souffle, implorant tous les dieux des univers de ne point être là et de ne pas vivre ce moment. La voix amusée  à l’accent trainant d'Adrien lui répondit depuis le fauteuil où il se tenait toujours immobile mains jointes sur les genoux.

Mais tu n'es pas là, physiquement, nous sommes dans ton rêve, ceux dont tu ne parles pas à ta sœur, alors cesse de d'agiter tu vas finir par réveiller Ruth.

Abigael lui lança un regard chargé de haine et d'une colère sourde en grimaçant de dégoût.


Tu es un monstre...Toutes ces filles...tu les as tué...Maman...toutes les autres...tu es le Malin incarné.

Un sourire amusé comme seule réponse immédiate avant qu'il ne penche plus ostensiblement le corps depuis son fauteuil, prenant un ton que l'on pourrait nommer connivence.

Alors, tu ne vaux pas mieux que moi. Tu voulais savoir la vérité, je te l'ai montré...sans détours ni fars. Nous sommes issues d'une famille maudite, reniée par Dieu et ton don fais de toi une créature vouée aux ténèbres, il n'y a rien de plus vrai. J'ai fait des erreurs, je le conçois, je n'avais pas à éliminer ma famille, seulement à subtiliser les dons...Je me croyais le bras Armé de Dieu et les époques étaient obscures et terribles. J'ai appris de mes erreurs, il n'est pas question que je fasse à nouveau couler mon propre sang si rien ne m'y oblige, tu disais à ta sœur que j’avais sans doute changer et c’est le cas. J'ai voulu expliquer toutes ces choses à ta mère, elle n'a pas voulu écouter et elle s'est révoltée comme toi à présent...Elle m'a attaqué pour vous protéger, je n'ai fait que me défendre, c'est une triste histoire mais je ne regrette pas mon geste, elle a choisi sa mort et elle vous a délibérément abandonné.
Si je n’avais pas été là, vous auriez été séparées ou pire peut être, notre nature ne peut rester caché trop longtemps, tu le sais.


Mensonges...

Ne dis pas de sottises Abigael, tu as toujours été bien plus réfléchis que ta sœur, beaucoup plus maline aussi...Vois ce que j'ai fait pour vous, y vois-tu la logique d'une personne désireuse de vous détruire ?
Réponds moi.




]Bien sûr que non, je vous ai préservé, comme on préserve son patrimoine. Je ne veux rien d'autre que de vous savoir en sécurité

C'est faux...tu n'as pas renoncé...Alia t'a brisé une fois...mais tu n'as pas renoncé pour autant j'en suis certaine.

Alia est la sorcière que j'admire le plus au monde, il n'est rien de plus vrai. Il n'est pas un jour sans que je songe à ce que nous aurions pu être tous les deux, main dans la main, travaillant de concert. Ma puissance et son machiavélisme. Mais ses os sont retournés à la poussière depuis plus de trois cent années et moi je dois faire avec son héritage, dans tous les sens du terme. Elle aussi a abandonné les siens.  Alors oui...je suis mon objectif et c'est en cela que je te propose un marché.


Elle le fixa, interdite, toute droite de dignité et de souffrance dans cette illusion de manoir en ruine où la pluie elle-même avait ruisseler sur son visage entre les larmes et l'eau des cieux déversé par un ciel irlandais tourmenté et rageur. Cet endroit au toit déchiré perdu dans les landes venait tout droit de son imaginaire mais dans ce sanctuaire où depuis toujours cet intrus étrange et dangereux aimait à venir lui parler et la faire réfléchir pour l'amener à ce moment, elle n'était plus l'une des jumelles , une partie d'un tout mais un individu seul face à ses propres choix.

Je veux un enfant, mon enfant...Je veux la foudre, l’élément qu'il me manque pour enfin sortir de la terre d'Irlande et briser la malédiction d'Alia. Je veux que tu portes la lignée et je veux t'y aider. Tu es assez intelligente pour savoir que même avec l'aide de Ruth, vous ne pouvez absolument rien contre moi...en ma présence, vos dons ne fonctionnent plus. Donnez-moi des enfants...j'en ai assez de courir cette terre à la recherche des autres car vous n'êtes pas les dernières du sang des Oldfield, ça je vous l'assure, je pourrais définitivement perdre mon intérêt pour vous.

Un silence pesant avant de reprendre d'une voix presque murmurante.

]Tu sais aussi comment réagira ta sœur avec une proposition de la sorte, elle s'emportera, laissera parler sa colère et son impulsivité et fera la pire des bêtises à faire. Je ne veux pas lui faire du mal mais elle m'y forcera même si tu prends le temps de lui expliquer. C'est une guerrière, tu es une bâtisseuse, jumelle mais différente. Son cœur l'appelle à l'aventure, elle a soif de découvertes, soif de voir les choses.de ce monde..toi tu rêves de sécurité et d'amour, je peux te donner cette stabilité, cette vie tranquille mais en échange, je ne demande que deux choses : des enfants et l'éloignement de Ruth. C'est une proposition honnête Abigael. Tu sauves deux vies par ton choix et tu lui offres ce qu'à quoi elle aspire le plus, la liberté.

Abigael baissa la tête, une expression horrifiée sur les traits de son visage.

Je n'abandonnerai...jamais ma sœur.

Il soupira affichant une expression peinée.

Oui. Mais elle, elle le fera. Sa colère le fera, son emportement le fera, il suffira d'un malentendu pour faire germer ce qui pousse déjà dans l'ombre. Son cœur est déjà ailleurs, Aby, tu le sens n'est-ce pas ? Elle veut te traîner à sa suite comme une relique parce qu'elle sent le poids de ta responsabilité sur ses épaules mais tu l'empêches d'avancer. Alors, inévitablement...ses mots se feront plus tranchant, plus durs...tu sais de quoi je veux parler, non ?
Tu as ma parole d'Oldfield qu'il ne lui arrivera rien. C'est parfois la plus belle preuve d'amour au monde que de laisser partir quelqu'un qu'on aime pour lui permettre de devenir soi-même, mon enfant, c'est parfois la plus belle chose au monde oui, mais ça n'en reste pas moins la plus difficile.
Je te protègerai, je protègerai tes enfants et bien sûr…
Je la protègerai elle.
Il n’y a pas d’alternative, lutter ne fera que t’étrangler dans les fils du destin qui t’enserre depuis ta naissance, qui nous enserre tous, nous et notre famille maudite.  


Alors dans les ruines de sa vie d'avant et devant l'aube de ce qui serait une vie de sacrifice muet offerte sur l'autel d'un amour sans fin et disproportionné, Abigael Oldfield fit la seule chose qu'il lui restait à faire : elle pleura et là encore, le ciel d'Irlande l'accompagna.
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Message  Caitlyn Oldfield Mer 18 Nov - 7:47

Season of the witches - L'histoire Familiale des Oldfield Gillia11


CHAPITRE 7 PART.4

ABIGAEL ET RUTH
- Retrouvailles -



New Ross – Manoir des Elioth– 1992

Mon regard s'attarde sur la blancheur des pierres du bâtiment durant quelques instants, tout m'a amené ici, depuis mes errances jusqu'à mes voyages lointains, oui tout a fait en sorte que je parte d'ici pour y revenir mais c'est maintenant que j'hésite à franchir ces quelques marches me menant devant la lourde porte de bois. La nuit est déjà installée mais je sais qu'elle m'attend, j'ai procédé comme jadis, j'ai attendu ces signes d'enfants que nous partagions lorsque nous étions presque indissociables. Et ils sont venus. Tardivement, oui, mais ils sont venus et avec eux, l'espoir était à nouveau un mot qui prenait une signification tangible. Comment réagira-t-elle après tant de silences, tant de distances et tant d'années ? Comment pourrait-elle pardonner des mots blessants d'une fierté trop mal placée, je suis parti, je l'ai abandonnée parce que la vie m'appelait ailleurs de ses mystères et de ses espoirs et parce que surtout elle m'avait affirmée sans ciller qu'elle suivrait cet homme, elle me l'avait juré sur la Bible, que c’était ce qu'elle se devait de faire, et jamais ma jumelle ne m'a menti. Nous avons eu la plus terrible des tempêtes et cette tempête nous a éloigné trop violente et remplie de nous-mêmes.
Et maintenant me voici à frapper de trois coups sourds avec le heurtoir de cette porte d'un manoir qui a abrité la moitié de cette vie qui coule dans mon âme. Le temps se fige lorsque la porte s'ouvre, oui le temps se fige et me voilà devant le miroir. J'avais préparé un millier de mots, un millier de gestes, un millier de toutes ces choses que je me lamentais de ne pouvoir lui dire, lui murmurer et lui confier et rien ne vient alors que nos expressions sont une fois de plus les mêmes, mon sang ne me hurle qu'une seule chose, qu'une longue plainte douloureuse. Pas de pardon, pas d'excuses, pas de justifications. Un geste ébauché toutes les deux simultanément de bras écartés et une étreinte concédée dans un long sanglot déchirant d'une même voix. Je suis complète.
Je suis ENFIN complète, je n'ai jamais eu de pays, jamais eu de demeure. Elle est ma seule attache, m'éloigner d'elle fut la plus grande erreur de mon existence, je le sais à présent mais j'espère que regrets et remords seront utiles face à l'ombre d’irréparable qui plane dans mon esprit comme un terrible pressentiment.

…................................................................................................................

La cuisine qui déjà s'ensommeille alors qu'elle me prépare un thé et ce confort douillet et bourgeois, elle n'est pas femme épanouie, je le vois bien, mais c'est un choix qu'elle a fait. Mon regard se perd sur elle et la couleur de ses iris semblable à la mienne, nous avons tant à parler et nous le faisons depuis des heures puisque son mari est en déplacement comme elle m'en a prévenu. Je lui souris faiblement en achevant ma phrase.

D'ici et d'ailleurs...Oui, j'ai vu le monde, j'ai vu Paris, Londres, Varsovie et Moscou...J'ai même traversé l'Atlantique et parcouru les États Unis. ..J'ai rencontré toute sorte de gens, vraiment de tous horizons tu sais...j'ai même partagé pour un temps la vie d'une communauté Hippie à San Francisco. Mais...je...voilà...partout où j’allais, partout où mon regard se portait…tu n'y étais pas.

Elle inclina la tête avec un sourire bienveillant avant de reposer sa tasse sur le plan de travail.

Tu n'étais pas ici non plus, j'ai fait un mariage raisonnable avec un notable de la région, les Elioth sont plutôt des gens aisés et Georges et le dernier de sa famille, l’unique héritier de plus… et j'essaye d'être heureuse, le plus possible qu'il me soit de l'être. C’est un homme spécial, oui, peu présent...mais il me traite correctement surtout si on considère les derniers événements et...enfin, il y a des choses que je voudrais taire, si tu le permets...

Aby...si j'avais su...je...enfin je suis désolée que tu..

Shuuut...Ne crois pas que je sois à plaindre, j'ai tout de même des raisons d'aimer cette existence tu sais...viens je vais te montrer quelque chose.


Season of the witches - L'histoire Familiale des Oldfield Files-10


Et elle m’entraîna à sa suite à l'étage et rien ne m'avait préparé à ce qu'elle me montra dans cette petite chambre plongée dans la pénombre où un lit d'enfant en bois trônait dans une chambre encombrée de jouets de toute sorte. J'esquissais un « o » de surprise en me penchant sur le lit et y découvrant sous une épaisse crinière rousse, une jeune enfant de quelques années dormant paisiblement enserrant dans ses bras une poupée. Remontant un regard humide vers ma sœur, celle-ci me fit signe de l'index du doigt de ne pas troubler le sommeil de la petite fille. Je sortais dans le couloir émue aux larmes alors qu'Abigael, ma très chère sœur, d'un geste tendre et maternel calma un couinement de sa fille avant de me rejoindre. Je la regardais admirative et stupéfaite une fois qu'elle m'eut rejoint.

C'est...c'est un véritable ange...c'est ta...c'est ta … ?

Oui...et c'est aussi mon trésor, ma raison de survivre et puisque tu le suppose, c’est  ta nièce accessoirement...

Comment elle ...elle s'appelle ?

Kathaleen mais Georg à insisté pour moderniser son prénom en Caitlyn.

C'est joli, l'un comme l'autre c'est joli...je ne sais pas quoi dire...C'est si..soudain

Elle a cinq ans déjà. C’est une petite furie pleine de vie, ses cris de joie font vivre cette demeure

Par le Sang du Christ, vous devez être si fier..

Son visage sembla se figer un instant avant qu'elle ne me prenne la main délicatement.

Justement...Il est temps, je crois que tu saches toute la vérité. J'ai beaucoup de choses à dire et elles ne sont pas forcément plaisantes à entendre, nous avons été assez séparé, le destin est une force si puissante qu'il nous a réuni à nouveau, je ne laisserai pas passer ma seconde chance cette fois ci.
J’ai été trompé, manipulée par une force à laquelle tu étais immunisé. Il a dit que ça se passerait comme ça, il m’a forcé à le faire, à te chasser…pour m’avoir moi. Moi et l’enfant qu’il aura conçu…je n’avais pas la foudre, ce pouvoir qu’il voulait…alors il a fait appelle à une pondeuse puisque que comme il le disait il avait le temps…Il savait….il savait que tu ne te soumettrais pas….tu as toujours été lui le plus fort…il m’a offert cette vie et la promesse de te laisser tranquille en échange de…de…  


Seigneur…il est le père…ce monstre est…le père…

Elle ne doit pas savoir, jamais. S’il est le père c’est ma fille avant tout. Je croyais que tout était dit mais…je ne veux pas de ce destin pour elle…pas pour ma petite Caitlyn.

Elle cacha sa main dans son visage comme pour noyer de pudeur les larmes qui s’échappaient de sa tristesse. Le cœur vrillé de chagrin je saisi ses mains tremblantes pour les écarter et poser sur elle mon regard lui aussi noyé de larmes.

Regarde-moi…regarde-moi ma Ruth…Je suis là à présent. Nous ne savions pas…nous ne savions pas que ce qui faisait notre force, c’était notre dualité. Il n’a jamais pu comme tu le peux parfois entrer dans mon esprit. Je serai ton bras, je serai notre vengeance. Nous allons lutter, nous battre. C’est moi ton héraut, ton arme. Toi tu iras te mettre en sécurité avec cette petite innocente. Nous devons la protéger, quoi qu’il arrive nous devons la protéger.  
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Message  Caitlyn Oldfield Ven 20 Nov - 8:00

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CHAPITRE 7 PART 5

ABIGAEL ET RUTH
- Affrontement -


New Ross – 1992

Le gout du sang dans sa bouche alors que la douleur lui vrille l’esprit. Elle n’est pas comme sa sœur, elle en connait les affres et à présent peu attester de la folie de leur projet, couchée à même le sol  alors qu’au loin le fracas de l’océan se fait plus furieux sur les falaises.
Sa terre, sa terre d’Irlande d’où elle s’est extirpée et où elle retournera, passé ce combat tout ce qu’elle espère encore c’est qu’elle lui a laissé le temps de fuir, de s’extirper de son destin et d’extraire à son regard sa petite fille.

- Folie que de vouloir m’affronter moi. As-tu seulement idée de combien de mon sang j’ai fait couler ? De combien de tes semblables j’ai précipité dans l’abime ? Tu ne peux plus t’enfuir à présent. En ma présence ton don ne fonctionne plus et ta précieuse téléportation ne m’a jamais intéressée Ruth, je la possède déjà. Pourquoi donc es-tu revenu sur ces terres si ce n’est que pour y mourir…


Il se tenait au-dessus d’elle, sa silhouette se découpant sur le ciel embrasé du crépuscule irlandais, dans cette campagne déserte où personne ne viendrait de toute façon.

- Je pourrais passer nos derniers instants à être l’être monstrueux que tu voulais que je sois, comme par exemple…te briser un bras
.

Un claquement de doigt et la jeune femme sentit ses membres se courber et l’os de son bras gauche se rompre dans un bruit sinistre immédiatement ponctué d’une douleur fulgurante. Elle se recroquevilla sur le sol en hurlant, incapable d’ébaucher une pensée cohérente.
Il posa alors sa main sur sa gorge et l’enserra avant de la soulever du sol en l’étranglant, la hissant vers le ciel.

- Pauvre créature pathétique….Que croyais tu ?

Doucement il se dirigea vers la cote et l’extrémité des falaises alors que Ruth luttait désespérément pour son souffle. Il ne s’arrêta qu’au bord, la laissant suspendue dans le vide alors qu’en bas, le fracas de la mer se faisait assourdissant. L’Irlandaise rompit le contact visuel cherchant vers le ciel un moyen de s’extirper de la réalité.
Elle était  née de cela, la pensée incongrue comme une vérité longtemps occulté lui traversa l’esprit embrumé de douleur. La puissance des eaux sur les roches et ce bouillonnement d’écume en contre-bas. C’est violent, rageur et c’est un spectacle unique et merveilleux. Un ballet des éléments qui pousse à l’admiration, au recueillement. Les eaux parlent aux eaux, de ce courant qui coule en ses veines à ce flot qui anime les pensées. Ce ne sont plus les reflets bleutés du Pacifique, ces eaux tranquilles et bienveillantes chaudes d’émotions et de souvenirs qui aident à grandir à l’ombre des insouciances d’enfance  avant que de nous mener aux misères habituelles du martèlement de l’existence et de ses habitudes que la vie ensemence en vous à l’enfance. Ce sont les eaux  bavardes de l’Atlantique, celles de la naissance, primaires et puissantes, c’est la force brute d’où émergera quelque chose d’unique sur le sable battu ou le galet usé. C’est un long monologue qui s’en va s’ouvrir à qui fait l’effort d’une écoute attentive. Le vent lui-même de par ses saveurs océanes s’en va porter la charge d’un assaut sans cesse réitéré contre la roche, contre le monde, contre notre univers. Le vent qui mêle ainsi en une cavalcade immobile, les mèches rousses sa chevelure alors que le ciel, lourd, écrasant, majestueux, s’en va embraser l’univers par ses couleurs mariant le pourpre et l’or avant que de se fondre dans l’annonce de ténèbres prochaines. La mer, le ciel et le vent nous enjoignent en une démonstration puissante et majestueuse au silence aphone de l’humilité des cathédrales. C’est l’Angélus originel tardif qui s‘en va mourir aux Vêpres cortégeant la fin d’un jour dont on ne retiendra plus que quelques souvenirs en instance d’oubli et que la nature dans un geste recommencé et désintéressé se fait oraison et mise en bière. C’est le monde qui épouse le monde de passion en divorce. C’est l’insignifiance muette de l’essentiel face au superflu, c’est un moment arraché au temps de ces deux ombres sur une falaise qui s’en vont mêler une lutte désespérée contre leur destin en un concert similaire à ce dialogue pour hurler leur vie face au monde pour une fois chargé de connivence à défaut d’aveuglement.

C’est comme ça que cela va se terminer. C’est ainsi qu’elle a choisi la fin de l’histoire pour que cet autre parti d’elle-même puisse fuir au loin.

- Je n’ai pas eu besoin de lire dans ton esprit, je ne le peux pas, tu as toujours été cette épine dans mon flan, cette zone obscure dans mon pouvoir…Mais ta faiblesse, elle m’a toujours été connue.
Tu es revenue pour elle...pour ce lien qui agit comme un aimant


Un moment d’inquiétude alors que ses forces l’abandonnent.

- Sincèrement…croyais tu que je ne manipulais pas non plus cet Elioth ? Que ce n'était pas un homme à moi, choisit pour occuper une place et Croyais tu que j’allais le laisser Abigael et mon enfant s’enfuir ? Elles sont A MOI ! Ce combat ne rimait à rien parce que tu ne pouvais pas le gagner, ce n’est pas du suicide, c’est plus intelligent…plus calculé…C’est un minable stratagème écrit à quatre mains.

La panique semble gagner la jeune femme qui s’agite en tente de desserrer son étreinte.

- L’avion n’ira pas loin…Ruth…mes hommes à l’intérieur sont déjà en train de le dérouter. Ton stratagème de me retenir n’a pas fonctionné, j’ai toujours eu un coup d’avance, vous serez toujours mes marionnettes. Personne ne m’échappe, personne n’échappe au destin des Oldfield.
En punition je prendrais Kaathaleen, et je laisserai à Abigael le choix de survivre à ta mort et sa solitude ou mourir pour te rejoindre.


Elle s’agite furieuse, lançant ses dernières forces dans ce combat pour lui échapper mais sa main ne vacille pas alors qu’un sourire satisfait se dessine sur ses lèvres.

- J’aurais dû n’en garder qu’une…dès le départ, j’aurais dû. Je vais corriger cette erreur et par ta mort briser définitivement cette ombre dans l’âme de ta chère sœur qui t’appartient à toi. Et si la fille d’Abigael ne me donne pas la foudre, elle deviendra un ventre…comme sa mère. J’ai le temps, tout le temps qu’il faudra. Mais ce sort, je ne te le réserverais pas, je sens couler en toi l’obstination et la rancune d’Alia, cet adversaire de toujours. Tu resteras toujours une rebelle et donc une nuisible.
Disparais, pourriture !


 D’un geste violent, il lança de toutes ses forces la jeune femme vers les récifs en contre bas, là où l’écume bouillonnait sa rage et lorsqu’il entendit le bruit sourd contre les rocher, il ne put retenir un soupir de satisfaction avant d’avancer d’un pas et de scruter l’onde pour constater avec un sourire qui s’effaça bien vite qu’il ne voyait nul trace du corps disloqué de la malheureuse.
Se pouvait-il que ?

Elle n’aurait pas pu. Pas dans sa condition et son état mais le doute subsistait et avec lui une autre angoisse bien présente : qu’en était-il de l’autre ?

Pour la première fois depuis longtemps Adrien sentit le poids du doute en son ame avec cette certitude malheureuse que peut être le dernier acte d’une pièce complexe se jouait à guichet fermé et sans lui.
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Message  Caitlyn Oldfield Sam 21 Nov - 8:52




CHAPITRE 7 Last Part.

ABIGAEL ET RUTH
- Alcor et Mizar -

Season of the witches - L'histoire Familiale des Oldfield The_le10


Février 1993, New Ross.

La mousse n'a pas encore eu le temps d'attaquer la gravure du marbre, l'inscription à encore ce brillant du neuf d'origine et les fleurs eux même témoignent d'une installation récente, neuf mois tout au plus mais le chronomètre ici s'est enfin arrêté définitivement, le temps a perdu sa valeur, tout est passé sauf le chagrin des autres. Le lieu est calme comme le calme qui règne habituellement dans ce type de lieu, tout y est dit et ceux qui dorment là, ont tout le loisir d'écouter ce que ceux qui restent ont à dire. Elle dépose son bouquet de jonquilles, elle sait qu'elles plairont puisque dans une autre vie, quatre mains d'enfants exploraient les sous-bois pour en cueillir, deux pairs que la vie sépare à présent. Elle perd son regard vers les bois au loin, elle ne regarde pas vraiment parce que son regard est tourné vers l'intérieur, ressuscitant ce que la mort a pris.
Sa voix n'est qu'un murmure qui caresse à peine le silence.


J'ai mis du temps, je sais. Mais comme tu vois, je te reviens. Rien ne fonctionne jamais comme tu le voudrais, tu sais ces choses toi, tu les as toujours su. Tu te rappelles quand nous étions gamines ?
Il nous arrivait de regarder les étoiles et on adorait la Grande Ours parce que l'une des étoiles composant le Grand Chariot du nom de Zeta était double, deux étoiles jumelles qui de loin luisent comme une seule...Tu t'en souviens hein ? Mizar et Alcor...C'était nos étoiles, les jumelles de la nuit étoilée...Tu disais que qu'importe ce que le temps nous ferait, ce que la distance finirait par faire de nos vies, il suffirait de lever les yeux vers le ciel étoilé pour que l'étoile égarée retrouve sa jumelle et qu'à nouveau, elles ne fassent plus qu'une.
Je regarde toujours, Aby...Je regarde toujours et je te vois briller dans la nuit, tu brilles pour moi et tu brilleras toujours pour ceux que tu aimes. Tu m'as dit que c’était à nous qu'il incombait de faire en sorte que ceux qui suivront et endosseront le poids de notre nom puissent vivre loin de nos erreurs et fortes de leurs propres choix. Je me battrai pour cette idéologie, je battrai jusqu'à ce que la terre d'Irlande me berce dedans ses bras et me rappelle enfin à toi et ce jour, je mêlerai enfin ma lumière à la tienne, comme jadis...
Avant que ce temps ne vienne, tu peux reposer tranquille, j'ai réussi à soustraire Caitlyn de son regard, je l'ai placé chez des connaissances, à San Francisco où elle connaîtra une autre destinée, loin de cette folie et surtout loin de ce monstre. Elle n'aura jamais à connaître le nom des Oldfield et de ce goût de malheur qui s'y rattache.
C'est une page qui se tourne, Aby...C'est notre page.
Mais il ne faut pas que tu t'inquiètes, j'ai fait les choses avec une extrême prudence. Elle ne connaîtra pas son père, elle ne le doit pas. Si au moins nous avons pu réussir cela, alors notre passage aura servi à quelque chose…
Je ne sais pas ce qu’il fait, nous ne « savons » pas nous voir. Mais je sais qu’Il ne peut plus rien contre elle, il la croit toujours morte dans ce maudit avion...avec toi.
Il n'est pas une nuit sans que je ne revoie cette scène lorsque je me suis téléportée dans l'appareil...après que toutes mes pensées t’aient poussée vers toi, passé ce combat suicidaire.
Tu disais que tu n'étais rien que tu ne pouvais rien...mais dans les derniers instants, quel spectacle époustouflant que cette mère défend son enfant à coups de griffes et de crocs, forme humanoïde bleutée d'électricité...si ta voix n'avait pas sonné si fort dans mon esprit...je n'aurais rien pu faire que de rester là, figée dans un état hébétude et d’émerveillement...Jamais nous n’aurions pu penser te savoir ainsi, si…puissante…
Tu nous as sauvé ce jour-là...en m'ordonnant d'évacuer ton bien le plus précieux...tu nous as sauvé toutes les deux. Tu as emporté l'avion dans ton déchaînement de colère et...et tu es retournée vers les étoiles...Le plus dur, ma sœur, c'est pour ceux qui restent...et moi...je suis restée là...et je m'y tiens toujours...mais je ne serai pas seule.
J’ai la haine et ta colère en moi. Je les porterais dur comme une arme pour notre vengeance.
Je n’abandonnerais pas. Je chercherais un moyen de l’éliminer. Au nom de tous les nôtres.


Tu as su aimer ta Caitlyn malgré ce qu'elle était, je ferais en sorte de ne jamais porter d’enfant, jamais je ne serais son « ventre ». Caitlyn..Elle sera notre Leg, la dernière d'une dynastie maudite mais où l'espoir brille toujours...l'espoir d'une autre issue. C'est pour elle que je me battrai. Je n'ai pas eu le choix, cette nuit-là...je n'ai pas eu d'autre choix que de subir sa puissance alors il me faudra devenir plus forte comme elle le deviendra...Ce n'est pas une enfant de l'Amour, ni de la Haine...C'est une enfant du combat...et c'est ainsi qu'elle sera élevé quand l’heure viendra. Si son destin est inévitable, alors je lui apprendrais ce que nous savons, je lui apprendrais à haïr son père comme nous l'avons hais et aimer et respecter ceux qui sont tombés comme nous les avons aimé et respecté. Si ce n'est pas moi, c'est elle qui mettra fin à tout cela..
J’ai…j’ai besoin de croire en tout cela.
.

Elle posa sa main sur la pierre froide de la tombe, paume ouverte. Puis elle ferma lentement les yeux.

C'est ce que nous disons. Ma sœur. C'est ce que tous, nous disons.


Season of the witches - L'histoire Familiale des Oldfield Bigdip10

ABIGAEL OLDFIELD ELIOTH ( Mars 1960 – Avril 1992 ) - Immunisée à la Douleur, Mutation secondaire Tardive, Corps électrique et projection de foudres.
RUTH OLDFIELD ( Mars 1960 - …) - Téléportation et immunisé à l’intrusion télépathique, sens psychique.

Caitlyn Oldfield
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Message  Caitlyn Oldfield Dim 22 Nov - 20:22


CHAPITRE 8 : CAITLYN

Season of the witches - L'histoire Familiale des Oldfield Tvd-la10

17 septembre 2010
New York, Église Notre Dame de la Rédemption, Quartier Nord du Bronx.

Qu’est-ce que les ombres ont à me dire à part le silence de prières muettes qui se sont perdues dans les âges ? C’est ici que s’envolent les espoirs et retombent les déceptions mais même si nos raisons très vites renoncent sous le poids de nos apathies quotidiennes, mes yeux eux cherchent à travers les ornements des visages taiseux des sculptures singeant la vie ce qui pourrait encore émouvoir et retenir un instant le souffle. C’est dans ce vide que je me recentre, dans ce silence lourd de signification où même la vie s’écoute et prend conscience de son miracle que je sais ce qui m’accroche au sol et atteste même de mon passage. Sous mes escarpins le marbre froid et cassant et l’ombre tremblante comme lancée en accusation pour un blasphème évident par ma seule présence, de cette gigantesque croix où le christ suffoquant m’interpelle d’un regard aveugle mais dont la souffrance à finit par se taire ou se perdre dans une banalité confondante. Cette ombre pesante, omniprésente de mon berceau à mon caveau, cette ombre aussi acide qu’un poison létale, aussi lourde que les remords qui s’y accrochent, aussi palpable et froide qu’une armée de démon m’attirant vers les limbes sans espoir de rédemption.

Il est juge, juré et bourreau et il voit où je détourne le regard, on le trouve dans l’abime le regard braqué vers l’âme : il sait depuis déjà ce que vaut mon verbe et ce que hélas signifie mes actes. Il sait là où je mens. Car je mens, c’est indiscutable. Même si je m’attarde, même si je supplie : je mens, n’ais-je jamais rien fais d’autre que cela ?

Mon péché, hormis tous les autres, reste que je me suis cru meilleure, je me suis cru capable : forte où je n’étais que faiblesses. Je me suis vu certitudes où je ne me forgeais que doutes. Je suis issue de la tourbe et de l’excrément, j’ai rampé hors des immondices et me suis avilie dans les pires excès et me voilà audacieuse face à l’ombre du Seigneur pour quémander un jugement, monnayer une réponse. Autrefois sans doutes, j’avais son regard lorsque j’avais l’innocence d’un enfant, c’est fort possible lorsque j’y pense. J’avais des ailes pour monter plus haut et plus vite à l’instar de ma compagne, c’est fort probable, j’ai dû les arracher en me croyant au-dessus de ce que je devais être.
La vérité n’en est que plus évidente, la fatalité n’existe pas et ma vie est devenue ce que j’en ai fait : un horrible gâchis dans un rôle que je n’arrive plus à tenir. Je ne suis pas digne de changer, pas digne de confiance mais je suis là ce soir parce que je te le dois, on pourrait considérer cela comme un sursaut d’honnêteté. Je ne suis plus en colère, je l’ai été longtemps et tu sais très bien la cause de cette fureur. Je t’ai haï, j’ai fait tout ce qu’il fallait pour devenir encore plus exécrable à ton regard. Tu m’y as forcé, on ne peut pas le nier. Je suis ta fille et tu ne m’écoutais pas, je suis ta fille et tu ne me répondais pas. Puisque tu t’es décidé à conserver ton mutisme, c’est donc moi qui pour une fois te dirais ces choses qui m’étouffent. Écoutes ce que j’ai à te dire Seigneur, écoute pourquoi j’ai encore fuis mon destin et pourquoi ce soir, je veux juste faire la paix avec toi.

Le rituel est immuable mais la scène singulière, cette femme de taille moyenne dont les cheveux roux cascadent sur son long manteau couleur automne, le regard fièrement tourné vers le calvaire, on la croirait sur le quai d’une gare prête à faire des adieux à un ami ou un amant, on la croirait surtout à quelque rendez-vous depuis une longue date repoussé, au bout de quelque chose, sans doute au bout d’elle-même. C’est alors que d’un geste lent elle se signe puis s’agenouille en croisant les mains dans une attitude d’une humilité absolue. Le silence seul est témoin de cette dévotion muette que ses lèvres finissent par adultérer d’une voix claire et sans émotion.


- Ca fait longtemps, hein ? J’te demanderais pas comment tu vas ou si tu ne commences pas à avoir des crampes à rester connement suspendu là.
J’suis toujours là, tu vois. Je m’accroche. Tu t’souviens d’la dernière fois ? J’étais plutôt furax, hein ? Faut dire que t’avais fait fort là :m’arracher ma fille à peine née, tu m’as pas loupé. Han…Tu loupes jamais personne d’façon, surtout pas celle qui essaie de se frayer un p’tit trou dans les nuages pour s’approcher en passager clandestin de ton paradis. Je croyais que ce genre de chose, ca s’prenait par la force, tu vois. J’pensais qu’on pouvait plier les évènements comme on voulait et choisir sa place à coup de griffes. J’étais conne et égoïste. Tu m’as foutu en rogne, t’as pas idée. Tu m’as blessée comme personne avant.
Et voilà où on en est ce soir, étrange retrouvailles, tu ne trouves pas ? J’suis sûre qu’on aurait besoin de plus d’une vie pour discuter de tout ça mais j’ai tellement de questions qui s’bousculent là sous mon crâne et si peu de réponses.
T’attends quoi d’moi ? Tu veux quoi d’plus ? J’ai tout fait pour t’emmerder, on ne peut pas plus dans l’epic fail christique.

Mes mains sont couvertes de sang, j’me suis suicidée et j’aime une autre femme ce qui veut dire que Lucifer va venir me chercher en Rolls, non ? Pour le peu que Calie fut nonne j’aurais fait un total strike.
Mais tu vois, je n’ai pas honte, je me dresse là devant toi et j’viens te demander des comptes et t’en rendre. J’suis plus en colère, j’en ai fini avec toute cette haine, je la laisse derrière parce que ce qui m’intéresse c’est devant. Mais ça ne m’empêche pas de m’demander ce qui vient après.

Je suis ta fille bordel…j’suis ta fille et là je reviens à la maison après une si longue fugue que j’me souviens plus trop de c’que c’est la maison au juste, alors j’ai peur et j’me sens paumée : tu peux pas « juste » voir ça.
On ne peut pas continuer à se snober éternellement, à s’ignorer comme ça. Je crois en toi, je viens là en baissant toutes mes défenses, en déposant tout c’que j’ai à tes pieds et tout c’que j’veux savoir..du fond d’mon cœur..c’est..c’est si il y’a une chance, une infime chance que tu puisses encore m’aimer ? Que tout ça en vaut la peine et qu’au bout du compte on puisse faire la paix toi et moi. J’ai besoin… J’ai besoin de quelqu’un pour me dire ce que j’dois faire et..et juste savoir si j’me goure pas encore une fois.
Faut-il que je tombe plus bas que terre et qu’j’en chiale, dis-moi où je dois aller, dis-moi que mes choix en valent la peine que j’suis dans le vrai. REPONDS !!!
…..
Alors si tu veux…qu’on en passe par là, si il te faut une preuve, regarde …regarde-moi, posée sous ton aile, sous ton ombre si grande qu’elle pourrait m’engloutir.
Je te demande pardon. Pardon pour mes faiblesses, pardon pour mes erreurs, pardon pour mon ingratitude. Et je veux..je veux que tu m’reprennes à tes cotés comme quand j’étais une gosse, comme quand ça comptait, comme quand c’était important parce que ça l’est toujours, ça l’sera toujours.
Comme à cette époque, tu t’en souviens ? Moi j’ai rien oublié, rien du tout..


Doucement paupières closes alors qu’une unique larme dévalait sa joue en paressant sur son visage, elle commença d’une voix tremblante.

- Notre Père qui est aux cieux,
Que ton Nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous soumets pas à la tentation,
Mais délivre-nous du mal.


Amen

Une voix inconnue venait de se mêler à la sienne lui faisant instinctivement tourner la tête en direction de la personne qui venait de ponctuer ainsi sa litanie et refermer le vœu pieux s’envolant ainsi vers cieux comme ces paroles à peine nées pour se consumer dans un silence de plomb. Elle se tenait à quelques pas sur la droite dans l’ombre d’une chaise de prière dans une attitude miroir de la jeune femme, les mains jointes en prières et un regard d’un bleu délavé mais très perceptible malgré la pénombre qui semblait fixer avec intensité un christ toujours aussi avare de ses mots dans son attitude de souffrance millénaire dont on ne pourrait dire si elle tenait d’une vision malsaine d’une culpabilité éternelle pour ceux qui en connaissaient la signification ou d’une volonté grandiose d’un sacrifice ultime afin de racheter une faute tout aussi éternelle.


Elle semblait aussi fragile qu’une ombre incertaine dans son vêtement simple au capuchon rabattu lui couvrant la tête et lui mangeant une partie du visage. Les mains trahissaient un âge assez avancé d’une femme conservant toujours des reflets d’éclats de sa beauté au teint diaphane mais cheminant plutôt vers la sagesse des retours des passions au crépuscule d’une vie que l’on fantasmait plutôt calme et douce, s’écoulant entre des audaces raisonnables et quelques fruits se fanant bien vites. Elle lui adressa un sourire embarrassé sans quitter le christ des yeux.

- Mes excuses ma demoiselle, je priais moi-même et votre voix était d’une douceur entraînante.

Caitlyn esquissa un mouvement de la main pour indiquer qu’elle n’était pas contrariée le moins du monde.

- Il n’y a pas d’mal, les prières montent peut être plus facilement en duo qu’en solitaire, allez savoir…

- Excusez-moi à nouveau mais j’ai entendu une partie de votre discours, je ne vois pas pourquoi la pureté de vos mots seuls n’aurait pas pu le toucher en écho Vous sembliez si sincère dans votre approche qu’une statue de marbre en aurait sans doute versé quelques larmes.


Fuzzy secoua la tête d’un air navrée avant de reporter à nouveau son attention sur le calvaire et d’en détailler chaque détails comme si celui-ci lui apparaissait sous un jour inédit mais douloureux.

- Quelle pureté ? Je sais bien qu’il est écrit qu’il y aura toujours plus de place auprès du seigneur pour un pécheur repenti que pour Saint Pierre lui-même mais là je cumule je crois : A partir de quand il a dit stop à votre avis : mutante ? Criminelle ? Lesbienne ? Ce n’est pas une place qu’il me faut, c’est un stade de foot complet…je suis une damnée, j’sais même pas c’que je fous ici en fait.

L’inconnue émit un rire amusé avant de répondre d’une voix doucereuse et apaisante.


- Oh ! Croyez en ma propre expérience, il est relativement patient et d’une indulgence surprenante. J’ai un cursus analogue et pourtant il me parle toujours avec autant d’amour et je lui réponds toujours avec une égale ferveur.

Caitlyn reporta son attention sur la personne en face d’elle relativement intriguée par ses étranges révélations.

- Vous devez alors avoir beaucoup de choses à vous faire pardonner pour venir prier en une heure aussi tardive.

Elle esquissa un léger sourire, en portant l’index au coin des lèvres dans une pose étrangement familière.

- Vous vous trompez en vérité car moi, je ne prie pas pour moi. Je n’ai rien à me faire pardonner qu’il ne m’ait déjà pardonné depuis longtemps même ce que certains qualifieraient mes actions à l’instar des vôtres d’impardonnables. Nous portons tous sur l’âme les balafres de la vie.


L’étonnement commença à se dessiner sur les traits de la jeune californienne qui décidemment n'arrivait pas à cerner l’attitude de ce mystérieux personnage.

- Mais alors, pour qui..enfin pourquoi… ?

- Pour une de nos filles. Elle est dans une situation de doutes et c’est toujours dans le doute qu’on ne voit pas les choses les plus évidentes, ces fameuses choses qui une fois comprises permettent de nous relever et d’avancer vers notre but. Je suis ici pour prier afin que le Seigneur l’aide enfin à voir ces choses et qu’elle puisse avancer sur son chemin plutôt que de s’y enliser.

- Et ben…Elle a de la chance vot’fille, c’est quoi son problème ?

- C’est plutôt moi qui ai de la chance, si elle pouvait seulement savoir combien je suis fière d’elle et de ce qu’elle est devenue malgré toutes ses erreurs et le fait qu'elle ai dû trouver sa route seule dans un monde hostile. Je ne regrette rien des sacrifices que j’ai dû faire pour elle et à sa place, j'en porte le poids comme ceux de mes propres choix et de mes actions. J’ai souvent l’impression d’être venue au monde uniquement pour qu’elle puisse y venir elle-même et y prendre toute sa place et je sais combien elle se croit « imparfaite et loupée », j’aimerai qu’elle sache un jour que c’est la plus belle réussite qu’une mère puisse se vanter d’avoir réalisé dans sa vie, ça ce n'est pas le Seigneur qui me l'a dit...il suffit de la regarder.

A ces paroles, Caitlyn sentit son cœur se serrer d’effroi face à une douleur muette dans son existence, une douleur d’une absence qu’elle ne pourrait jamais combler victime d’un destin trop pressé de jouer ses gammes dans un jardin d’enfant où l’on aurait dû trouver que rires et émerveillements. Alors qu’elle conservait un silence amer, méditant sur les paroles lourdes de sens, l’inconnue poursuivit.

- Et je vois qu'elle cherche le pardon d’un Dieu alors qu’elle ignore juste que tout pardon…commence par soi-même.

Caitlyn fronça les sourcils, ouvrant la bouche pour prononcer des mots qui ne voulaient pas sortir, un sentiment d’urgence venait de naitre comme une certitude, elle savait qui se tenait là et qui lui tenait ces mots qui ne pouvaient la toucher que de cette manière unique mais elle savait aussi que cette simple pensée était complètement impossible puisque cette personne ne pouvait pas être de ce monde. L’inconnue eut cette sorte d’éclat dans son regard bleuté alors qu’inclinant la tête, une longue mèche rousse d’une teinte analogue à la sienne cascada le long de sa joue.

- Caitlyn, il faut te pardonner toi-même avant de chercher le pardon. Elle est là, ta vérité.


Elle restait comme scotchée, incapable de prononcer le moindre mot devant cette apparition impossible mais que même son âme au-delà de ses sens lui hurla comme étant la réalité de ce qui se passait dans ce lieu de tous les possibles et de tous les miracles. Etait-ce là le signe ? Était-ce là la réponse ? Etait-ce là le doigt montrant le chemin de cette rédemption qui enfin lui paraissait accessible ? Les cieux avaient peut-être entendu cette prière et décidé que le silence n’avait que trop duré, cela ne semblait être que la seule solution rationnelle dans un événement qui en défiait la conception, le bon chemin, celui partant du cœur et ramenant au cœur comme si un ange venait de caresser son âme et lui insuffler un souffle qu’elle ignorait avoir encore en elle. Alors de la stupéfaction naquit le sentiment de réconfort et de bienveillance. Elle rentrait à la maison, elle en voyait enfin la lumière et la chaleur là à travers une apparition et quelques mots livrés au silence de ses doutes. Son visage se marqua d’un large sourire comme réponse, un sourire rayonnant de joie, d’amour et surtout d’espoir puisque c’est surtout de cela dont il était question. L’instant d’éternité qui découla de cet immobilisme fut quelque chose de rare, diaphane et délicieux, même le temps semblait gêné d’y marquer son empreinte et le silence les couvait d’une discrète connivence.


Le monde retrouva ses droits lorsque la réalité retrouva son court sous la forme d’une porte brusquement ouverte qui attira le regard de la jeune femme ainsi qu’un léger mouvement de tête. Un autre ange venait d’apparaitre, mais celui-là n’appartenait à la cohorte céleste du Seigneur, non, mais il s’était élevé du sol à force d’amour s’arrachant à ce monde à la froideur si austère. Cait regarda Calie venir à elle dans toute sa splendeur dramatique, dans toute sa beauté tragique et tout son amour saignant de sincérité. Jamais église n’avait porté aussi bien son nom ce soir-là en recueillant cet ange venu pour la chercher, elle. Elle savait déjà les mots qu’elle prononcerait, elle savait déjà son amour et la force de leur enfant, de leur miracle.

Un bref regard vers l’endroit où se tenait l’apparition lui permit de confirmer ce qu’elle soupçonnait depuis déjà. Elle était seule et sans doute aux yeux du monde, l’avait-elle toujours été. Mais ce feu d’une joie intense dans son regard témoignait de cette improbable rencontre. Quelque chose de divin l’avait touché droit dans l’âme ce soir-là et Dieu par deux fois s’adressait à elle avec le mot des morts et à présent ceux des vivants, avec une force égale cependant. Le verbe en était d’une sonorité identique et tout autant chargé d’un amour quasi palpable.

Ruth réapparu non loin dans la rue devenue silencieuse, et son regard se porta vers la lourde bâtisse se découpant derrière elle dans l’obscurité et où ce qui se jouait ne la regardait plus vraiment. Elle inclina la tête, le cœur assez lourd, en se signa en silence avant de murmurer.


- C'est ce que tu voulais...pas vrai ma sœur ? Tu peux être fière...Tu peux être fière de ce qu'elle est devenue et de ce qu'elle va devenir.

Caitlyn Oldfield
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