[Irlande] Là où j'ai grandi ( pv maeve)

Irlande, New Ross, début juin 2016.

Aislinn émergea du halo de lumière et ferma les yeux un instant, inspirant à pleins poumon l’air assez frais et laissant un vent d’orage violent lui fouetter le visage avec ce gout iodé qui caractérise la proximité de la mer. Elle expira dans un soupire de pur bonheur avant de chercher de la main celle de sa compagne qui la suivait. Le ciel lourd et menaçant avait pris un aspect surnaturel, l’annonce des premières prémices d’un orage d’été dans cette région où l’été ressemble à un timide printemps sans excès. Dans le vacarme du vent frôlant les plaines de pâture et les branches agitées avec fracas, si on tendait l’oreille, on pouvait percevoir au loin le ressac des vagues venant se briser sur les rochers des falaises toute proches. Devant elle se dressant comme un récif dans un océan de verdure, le manoir Oldfield. Sa demeure, l’endroit où elle passé sa prime enfance, sa terre, son Irlande. C’est toujours une bouffée de joie lorsqu’elle contemple cette image, lorsqu’elle présente son trésor à un tiers personne, c’est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit d’une personne si chère à son cœur.

Et maeve l’est totalement, six mois déjà qu’elles sont ensembles, six mois où ce sentiment n’a fait que croitre. Son ascension au rang d’agent de la X Force n’a rien changé, elles ont trouvé cet équilibre et Aislinn pour  sa part a compris que ce lien était bien plus puissant que tout ce qu’elle avait construit jusqu’ici. N’en déplaise à Jade qui la raillait moins depuis que les mois s’additionnaient, n’en déplaise à sa mère qui la couvait d’un regard attendrit, n’en déplaise à tous : c’était sa copine, et bien plus que cela sans doute. Jamais elle n’était restée assez longtemps pour ressentir ce genre de choses et pour l’amener ici, dans son univers. Elle lui dirait les mots, il n’y avait pas d’autres lieux pour lui dire que celui-ci : au cœur de ce qu’elle était réellement, au cœur du mysticisme et de la nature. Bien sûr, elle lui avait montré bien d’autres lieux de la terre, des déserts africains jusqu’à la pointe de l’Everest, mais elle n’avait fait qu’effleurer l’Irlande, lui expliquant qu’ « une autre fois, elle lui montrerait là où elle avait grandis » puisqu’elle restait native de New York.
Elle comptait l’emmener ici lors de la traditionnelle « holidays week du mois d’aout » où toute la famille passait une semaine au manoir. Ça serait une grande première, si Jade trainait les pieds pour s’y rendre considérant l’Irlande comme « le trou du cul humide et froid du monde » et qu’elle n’acceptait d’être extraite de la civilisation que si Sanzo l’accompagnait, la cadette y viendrait pour la première fois en tant que officiellement fiancée et ne parlons pas non plus d’Ariella, nouvelle sœur qui avait pris la place qui lui était faite. Elle connaissait L’Irlande puisque Aislinn l’avait déjà trainé ici plus d’une fois et qu’elle adorait sa nature exubérante et mystérieuse mais les vacances en communauté était une étape qu’elle ignorait encore. Tant de nouveauté cette année à laquelle elle comptait imposer la présence de sa petite amie en prime. Ca allait faire beaucoup de monde, autant profiter d’un dimanche à deux en avant-première. Elle se tourna vers la jeune hybride en lui souriant tendrement.

- Et voilà…..C’est le manoir….et c’est chez moi. C’est un peu grand, c’est vrai…Mais à part Tante Ruth, la bâtisse est vide. Tu vois la petite guérite sur le toit à droite ? C’était ma chambre quand j’étais enfant. De la fenêtre on aperçoit les sommets des clochers de New Ross derrière nous. La bas, c’est les Bois des Secrets qui s’ouvrent plus loin sur la Forêt de Dortmuunt. La Golddeer, une rivière aux eaux presque translucides la traverse, j’allais y jouer quand j’étais gosse. Je te montrerais ça après l’orage…le temps change très vite ici…La pluie commence déjà à tomber ! C’est toujours comme ça dans mon pays.

Je passe mon bras sous le sien en lui déposant un baiser.

- Allons-nous mettre à l’abri des murs. Je te ferai un chocolat chaud, un vrai !!

J’émerge à mon tour du halo lumineux alors que je prenais une grande inspiration à mon tour. Autant parce que je ne m’étais pas encore tout à fait habituer à la traversé, oui même avec tous les voyages qu’on avait fait je ne m’étais pas entièrement habitué, que pour respirer toutes les nouvelles odeurs de l’air ambiant. C’est peut-être parce que j’avais un peu le mal du transport si j’avais de la misère à m’habituer complètement? M’enfin, bref, ce n’étais vraiment pas assez dérangeant pour être grave, je ressentais juste une légère nausée rien de plus. Nous y sommes enfin : L’Irlande. La rouquine c’était enfin décidé à me montrer là où elle avait grandis après m’avoir mainte fois dit qu’elle me montrerait ce lieu une autre fois. Au début j’étais contrarié, j’avais si envie de découvrir son pays, mais j’avais bien vite finis par comprendre que ce n’étais pas le moment. Pas pour elle et peut-être même pas pour moi. Et puis pour être franche, avec les mois qui s’additionnaient à mon plus grand bonheur, j’avais juste finis par oublier ce sentiment et accepter que je voie cet endroit en temps et lieux.
 
Il y avait tant de nouvelles odeurs et de son s’y particulier en cet endroit…. Je sentais chaque odeurs porté par la brise tout comme j’entendais les différents son jusqu’au bruit des vagues heurtent une falaise…. J’adorais ça même si cela impliquais que je ne savais plus vraiment ou donner de la tête jusqu’à temps qu’une brise annonçant un orage me porte l’odeur de ma bien aimé. Six mois déjà… je n’avais même pas vue ce temps passer. Mon regard, tout comme ma concentration, se portent sur elle alors que rapidement je posais mes lunettes sur le bout de mon nez. Au premier regard, il s’agissait de simple lunette de soleil, mais en réalité la lunette était spécialement conçue pour corriger mon daltonisme en filtrant d’une certaine façon la lumière pour me permettre de voir les véritables couleurs qui m’entouraient. Et franchement, présentement je ne voulais pas que mon daltonisme m’empêche de voir l’Irlande comme elle le voit. Et puis… Moi qui aimais déjà la contempler sans lunettes… Je vous laisse imaginer comment je me sens lorsque je la regarde avec ma vision de corrigé. Je ne peux m’empêcher de sourire tendrement et amoureusement alors que je venais prendre avec douceur ça main. Nous avions réussis à trouver un équilibre au travers de mois qui s’additionnaient, de la passation d’Aislinn et de mes propres obligations. Honnêtement.. je ne m’étais pas sentie aussi heureuse depuis des années et.. et je commençais sérieusement à croire qu’elle est la femme de ma vie….  Je sentais cette flamme me bruler de plus en plus à chaque fois que mon regard se posait sur elle. Mais Aislinn? Se sentait-elle comme moi? Sentait-elle cette même flamme la consumer? J’osais espérer que oui, après tous ces mois, j’osais espérer qu’elle se sentait comme moi. Que LE mot allait être dit, j’aimerais tant être celle qui allait l’entendre, mais en aucun cas mon amour pour elle allait changer pour un simple mot. Il brulait ardemment pour la mutante et il brulera toujours aussi fort avec ou sans LE mot de prononcé. J’étais terriblement bien avec elle, je me rendais compte que tout ce que je ressentais dépassait largement les mots, les gestes et ce qui est descriptibles. Était-ce pareille pour elle? Un sourire un peu bête se pose sur mes lèvres alors que je détournais finalement le regard pour observer le bâtiment ancestral. Il a la classe, c’est certain, j’avais encore plus envie d’y découvrir les moindres petits secrets qui l’habitent au coter de la rouquine. Ma main serre un peu plus celle de la mutante alors que je l’écoutais attentivement parler. Humm… Je me demande pourquoi la bâtisse est aussi vide? Il faut bien plus qu’une personne pour s’occuper de ce bâtiment gigantesque, non? Sa tante ne pouvait certainement pas y arriver toute seule?
 
- Tu vois la petite guérite sur le toit à droite ?
 
Mon regard se porte vers l’endroit désigné, il me faut quelques secondes pour trouver l’endroit dont la mutante me parlait mais j’avais finis par hocher un peu de la tête. Oui, je vois, et j’aime le fait qu’Aislinn m’en parle. J’avais l’impression d’en apprendre toujours un peu plus sur mon trésor. Suite à cela, mon regard se porte vers les endroits désigné par la rouquine alors que le fait que le temps changeait vite ici ne semblait pas vraiment me déranger. J’observais, plus qu’intrigué, alors que je la laissais passer son bras sous le mien. De toute manière, j’étais incapable de lui résister ou de lui refuser quoique ce soit. Mon regard était bien vite revenu dans celui de ma douce alors que la pluie qui commençait déjà à tomber ne me dérangeait pas du tout. En fait, je trouvais cela plutôt agréable. Je sens un puisant frison me parcourir l’échine au contact du baiser alors que je ne pouvais m’empêcher de venir tendrement caresser le visage de la mutante. Je sens que les prochains jours allaient être des plus agréables… À moins que ça famille sois... comment dire... trop envahissante?

- Allons-nous mettre à l’abri des murs. Je te ferai un chocolat chaud, un vrai !!
 
- Humm… Un chocolat chaud… J’aime le chocolat et tout ce qui est sucré… Je t’aime. Murmurais-je avec tendresse alors que je prenais son menton pour venir l’embrasser longuement et amoureusement. J’ai hâte de tout découvrir sur ton monde à toi, ici tous semble si mystérieux et intrigant. Franchement, j’adore le look du manoir et de ce que je vois des environs. Je veux découvrir chaque petits secrets qui se cachant ici avec toi, ma belle.
 
Ho, si tu savais à quel point j’étais bien avec toi Chaton. Je sais très bien ce que signifie le mot « je t’aime » pour elle et pourquoi il n’avait pas encore été dit malgré que j’aimerais que ce soit le cas. Je ne voulais pas que la mutante se sente obliger de le dire lorsque je le disais. Non, lui dire ce mot était ma façon à moi de m’ouvrir entièrement, sans pudeur, à elle et de dire en un mot tout ce que je n’arrivais pas à décrire. C’est par ce mot et mes baisers que j’avais l’impression de lui transmettre entièrement tous les sentiments indéfinissable qui me traversaient. Je n’arrête pas de sourire tendrement et amoureusement alors que j’ajoute doucement :
 
- Je te suis, j’ai très envie de goûter à ce chocolat chaud. Surtout si c’est toi qui le fait Chaton. Et, dit moi, ta chambre elle est toujours où la petite guérite? J’aimerais voir la vue que tu avais étant petite.

C’est sûr que question mystères et folklore, elle va être servie dans la région. Les anciens de New Rose connaissent la légende de sorcellerie qui entoure la famille des Oldfield, ils ont du mal avec le concept de « mutation génétique », alors ils préfèrent parfois s’adresser au Christ afin qu’il les préserve de l’œil Sombre de Salem, comme on dit par ici. La nouvelle génération s’en fiche de ce folklore mais il nous arrive encore d’avoir quelques curieux, Tante Ruth sait heureusement se faire respecter, elle a un abord effroyablement terrifiant quand on ne la connait pas. Peut-être devrais-je m’en inquiéter pour Maeve ?

- Je te suis, j’ai très envie de goûter à ce chocolat chaud. Surtout si c’est toi qui le fait Chaton. Et, dit moi, ta chambre elle est toujours où il y a la petite guérite? J’aimerais voir la vue que tu avais étant petite

Je lève les yeux vers le bâtiment tout en la tenant par le bras, la menant à travers les herbes, la pluie fine ne nous gênant pas vraiment même si elle prélude un plus gros grain, un orage.

- Hummm…oui. Attention ! défense de se moquer de mes jouets d’enfant, de ma poupée « Miss Framboise » ou de mon ourson, « Monsieur Henry ». Ils ont été mes amis d’une enfance sans vraiment d’autres camarades, je tiens beaucoup à eux. Je ne dors plus vraiment dans cette chambre, je préfère des micro-siestes dans le sofa, comme de toute façon, elles n’excèdent pas 30 minutes, c’est suffisant. Le reste du temps, je squatte la grande bibliothèque, le nez dans un bouquin…où je parcours les environs en pleine nature. Regarde là-bas à droite vers le sous-bois !

Je lui désigne un endroit un peu à l’écart, où des cibles de tirs à l’arc se devinent juste avant les bois.

- J’ai installé ça pour Ari, mon autre sœur…Une fois par semaine, je l’emmène ici pour qu’elle s’entraine, c’est une excellente archère…en plus elle aime comme moi l’espace et la nature et étrangement elle plait beaucoup à Taty….Jade, ici, elle s’emmerde. On a l’impression de la punir dès qu’on la sort de son confort et de sa vie moderne…Ariella s’est bien acclimatée…je pense que d’ici un an, elle deviendra officiellement ma sœur, je la considère déjà comme tel, on se ressemble beaucoup et puis….elle m’aide à mieux communiquer avec…le reste de la famille. Je crois que maman va l’initier aux Rites des Suivantes d’Alia, Taty semble d’accord. Comme ça à défaut d’être une Oldfield de sang, elle aura la tâche de protéger la lignée et….aura un beau tatouage tribal comme le mien. Jade n’en a rien à foutre du clan, Ariella elle, ça l’intéresse. Et puis….je te fais le pari que si Ari obtient le tatouage, Jade chourinera pour avoir le même alors qu’elle meure de trouille devant les aiguilles. Les conflits entre sœurs….c’est casse pied mais parfois, c’est très amusant aussi.

Nous voilà devant la grande porte de hêtre, j’ouvre sans difficulté et nous entrons dans le vaste corridor servant de desserve aux différents corps de la bâtisse. L’escalier magistral nous fait face pour mener aux étages, de part et d’autre, des vastes portes boisés vitrés mènent vers d’un part le petit salon de réception et d’autre la cuisine.

Je laisse Maeve prendre ses marques dans le vaste corridor avant de refermer derrière moi et de m’ébouriffer les cheveux.

- Tante Ruth est en cuisine, je la « sens ». Tu vas rencontrer la doyenne des Oldfield, ne la laisse pas te déstabiliser, elle est pire que Caitlyn ou Ororo, mais elle n’est pas méchante. Quand on ne connait pas, c’est déstabilisant mais c’est ma « seconde maman ». En route !

Je lui prends la main poussant les portes pour longer le couloir vers la cuisine. Je la trouve occupée à se préparer un thé. Le dos tourné ç la porte mais je sais qu’elle a conscience de notre présence, c’est une téléporteuse. Nous sommes sensibles à notre environnement.

- Ey Taty ! Je te ramène le beau temps !

- Et bien tu l’as oublié au départ, bébé lune. Je t’ai senti arrivé. C’est rare de te…

Elle se retourne et s’immobilise, son regard se fixant sur Maeve avec une profondeur digne d’un oiseau de proie. Ma main serre la sienne un peu plus fort.

- Euh oui…Je te présente Maeve Black, Maeve, c’est Tante Ruth.

Elle se contente de la fixer un long moment avant de croiser les bras et d’incliner la tête. Elle se retourne alors dans un silence complet, retournant à ses activités.

- Bien….Jeunes filles, il y a des règles ici. Pas de comportements dépravés dans la maison, j’ai subis les gémissements ignobles de ta mère et de sa compagne, j’escompte de pas subir les vôtres, est-ce clair ?

Je m’esclaffe en lâchant la main de Maeve et lui indiquant une chaise, puis je me déplace pour ouvrir les placards, extirpant un paquet de chocolat en poudre. J’en profite pour déposer une bise sonore sur la joue de ma tante tout en la sermonnant.

- Ce n’est pas parce qu’on est en couple qu’on ne pense qu’au sexe, Taty. Nous ne sommes pas des animaux…

- De nos jours, vous les jeunes ne pensez qu’à ça.

- Mais non.

Je jette un coup d’œil à Maeve tout en roulant des yeux pour montrer mon exaspération.

- Je te vois, Aislinn Oldfield.


J’affiche une moue boudeuse rougissant un peu puis retourne chercher des tasses, Ruth pose à nouveau son regard sur Maeve.

- Et vous venez m’annoncer vos fiançailles ?

Je manque de m’étouffer, toussant en hoquetant.

- Mais…Mais enfin NON !

- Ah ?

Rouge pivoine je regarde Maeve dans un embarra extrême.

- Pourtant, c’est ce qu’a fait ta jeune sœur…et elle aussi aimait un hybride chat….comme elle.

- Ca …ça n’a rien à voir !!

- Ah. Alors tu l’aimes donc ?

- Mais Tatyyyyy !

Panique à bord. Comment répondre à cela avec en plus Maeve en ligne de mire. Mes bras brassent l’air avant que je ne trouve ma stratégie habituelle

- Je…je dois faire pipi…

Je bats en retraite rapidement, rouge pivoine, sous le regard impassible de Ruth. Une fois sortie cette dernière retourne à sa préparation tout en commentant.

- Et bien…si tu avais des doutes, Maeve Black, maintenant tu sais. Celle-là elle t’aime. Bébé Lune panique toujours quand c’est les mots du cœur qu’il faut montrer. C’est la première fois que je la vois amoureuse, il était temps ! Bouge-toi, petite idiote, cours lui après, ça ne sera pas la dernière fois que tu le feras avec cette tête de mule, 3eme porte à gauche. Bienvenue au manoir Oldfield, je vais m’occuper de vos chocolats. Je les servirai au salon bibliothèque.

Ruth Oldfield:

Alors que ma bien aimé détournait le regard pour observer le bâtiment, moi je la contemplais toujours sans jamais sembler pouvoir m’en lasser. J’avançais au même rythme que la mutante, je me sentais bien alors que je jetais parfois des petits coups d’œil sur le chemin pour ne pas trébucher. Ho.. Mais pourquoi je rirais de cela? C’est ce genre de chose que je veux voir et découvrir sur toi ma belle. Et puis, beaucoup de gens ont des jouets d’enfance à lequel ils tiennent beaucoup même en vieillissant. Je sourie tendrement, tu n’es plus seule mon Chaton, j’ai bien l’intention de rester à t’est coter. L’amour que je ressens pour toi ne fait que grandir au fil des jours. Ça, j’avais bin finis par me rendre compte que 30 minutes de sieste était suffisantes pour la mutante. Moi, cela ne me dérangeais pas, j’avais finis par m’adapter à cette réalité avec mon sommeille léger et on avait finis par trouver un équilibre. Il y a une bibliothèque? Je suis curieuse de voir même si bien honnêtement j’étais bien plus attiré par la nature environnante. Hum, il y a quoi vers le sous-bois? Mon regard se détache finalement de la belle rouquine alors que je regardais en direction de l’endroit désigné. Qu’est-ce que c’est? Des cibles? Je m’étais un peu plus concentré sur les formes qui se dessin aient, oui ce sont bien des cibles. C’est cool qu’elle ait fait cela pour sa sœur, je ne sais pas trop pourquoi mais j’aime le fait qu’elles s’entendent bien. Peut-être pacque j’avais l’impression que cela rendait Aislinn encore plus heureuse? Peut-être, après tout le bonheur de la rouquine est important pour moi.

- Hum… je préfère ne pas parier avec toi, murmurais-je rapidement avec tendresse, j’sais déjà d’avance que tu vas gagner ma belle. Je suis ravie que tu t’entendes aussi bien avec t’a sœur. Elle est gentille et plutôt attachante malgré son coter si complexe.

C’est sincère ce que je venais de dire même si.. Je jalousais un peu sa sœur d’être initié aux Suivantes d’Alia. Il s’agissait d’un sujet qui m’intriguais beaucoup et dont j’aimerais en apprendre beaucoup plus. Mais, je respectais beaucoup trop Aislinn pour m’en offusquer ou pour mal prendre le fait que sa sœur allait peut-être être initiée. Toujours en marchant, je m’étais collée un peu plus contre ma douce alors que j’étais venue déposer un petit baiser contre son cou. Mon regard est attiré par la grande porte de hêtre lorsque nous sommes arrivés devant. La bâtisse me semblait d’autant plus imposante et encore plus impressionnante alors que j’entrais à la suite de ma douce. J’eu un sifflement admirateur alors que mon regard observait l’endroit. Jolie, vraiment jolie! Je ne peux m’empêcher de laisser courir mon regard dans la pièce alors que je frôlais du bout des doigts le mur le plus proche. J’étais plus qu’impressionner et d’autant plus intrigué. Oh oui, je prenais mes marques tout en observant l’architecture du bâtiment. Mon regard revint sur la mutante alors que je l’observais avec tendresse s’ébouriffer les cheveux. Putain que je l’aime…

- Tante Ruth est en cuisine, je la « sens ». Tu vas rencontrer la doyenne des Oldfield, ne la laisse pas te déstabiliser, elle est pire que Caitlyn ou Ororo, mais elle n’est pas méchante. Quand on ne connait pas, c’est déstabilisant mais c’est ma « seconde maman ». En route !

Me déstabiliser? Pire qu’Ororo et Caitlyn? Shit… je… je vais essayer de ne pas la laisser mes déstabiliser. Mais je ne peux rien garantir… Je vais faire de mon mieux Chaton, pour toi, alors que je serre doucement sa main lorsqu’elle prend la mienne. J’avais suivis Aislinn dans le couloir menant à la cuisine sans aucune résistance. De toute manière, elle, elle avait le pouvoir de m’emmener là où elle le voulait. Je me sentais un peu nerveuse de rencontrer sa tante, qui ne le serrais pas? Surtout lorsqu’elles semblaient avoir un lien si fort l’une envers l’autre. Je le voyais bien juste à entendre Aislinn parler de sa tante. Je m’étais mis à frotter nerveusement mon pouce contre la main de mon aimé alors que je la laissais faire et parler. Rendue dans la dite cuisine je pense finalement à retirer mes lunettes, par respect, alors que je les rangeais rapidement à leurs place habituelles. C’est à ce moment que je remarque que la dénommé tante Ruth me regard de ces yeux perçants. Ma main se met à serrer tout aussi fortement celle d’Aislinn alors que je n’osais pas trop regarder sa tante dans les yeux. Ne pas se laisser impressionner… ne pas se laisser impressionner… trop tard… Merde… J’ai l’impression que les rôles se sont inversé comparé à lorsqu’elle a rencontré mon père.

- Euh oui…Je te présente Maeve Black, Maeve, c’est Tante Ruth.
 
Mon regard se pose finalement dans celui de la dame alors que je la saluais avec le plus grand des respects. Je comprenais parfaitement pourquoi Ais disait que sa tante est impressionnante.

- Bien….Jeunes filles, il y a des règles ici. Pas de comportements dépravés dans la maison, j’ai subis les gémissements ignobles de ta mère et de sa compagne, j’escompte de pas subir les vôtres, est-ce clair ?
 
Un sourire étire mes lèvres alors que je riais à mon tour d’un rire encore un peu nerveux mais qui commençait à se détendre. Je m’étais doucement dirigé vers la chaise que ma douce m’avait désigné alors que j’écoutais en silence ce qui se disait. J’observe, assise sur la chaise, alors que je couvais Aislinn de petit regard doux. Ho… mais elle n’a pas si dans le champ que cela t’a tante… Théoriquement je suis en partie un chat et je sais à quel point tu aimes mes caresses… Mais, je ne dis aucun commentaire juste un regard et un sourire plus prononcé vers mon trésor qui me regardais en roulant des yeux. Je me mets à taper doucement du doigt contre ma cuisse alors que je pose mon regard sur la tante d’Aislinn. Avec son regard si perçant… il ne me fallait pas plus pour me sentir observé ce qui attirait plutôt bien mon attention.

- Et vous venez m’annoncer vos fiançailles ?
 
Je m’étrangle avec ma propre salive, toussant un peu bruyamment. Quoi!!??? Elle venait vraiment de dire cela??? Je devins tout aussi rouge qu’Aislinn alors que je bougeais nerveusement sur la chaise tout en détournant le regard. Putain, ce n’est pas parce que sa sœur le fait qu’elle aussi elle doit le faire. Ok… Là je vais avoir de la misère à regarder Ruth en face, ça je ne l’avais pas prévue… Je me sentais gêné mais je crois que ce n’étais pas aussi pire que Bébé Lune. Je vins me masser nerveusement la nuque, posant mon regard dans celui de ma douce. Hum… On réagissait comment face à cela? Je dis oui en blague pour tenter de détendre l’atmosphère? Nah.. Très mauvaise idée... nous n’avions même pas commencé à effleurer ce sujet… J’ouvre la bouche mais aucun son n’en sort, c’est la première fois qu’on me cloue le bec aussi facilement. Oh non… Ruth n’a pas osé dire LE mot? Pourquoi? Moi je savais que je peux le dire mais les autres? Pouvait-il dire ce mot en parlant de nous? Je.. je crois non.. Le sujet des sentiments était si… si compliqué.

- Je…je dois faire pipi…
 
Hey merde… je connais cette phrase et ce que cela signifie… je suis de regard Aislinn alors que j’entamais un mouvement pour me lever. J’émets une sorte de petit cillement inquiet mais entendre la voix de Ruth me fait figer d’un coup. Non mais sérieux, elle est toujours aussi impassible? Honnêtement elle est des plus déstabilisantes même avec l’avertissement de ma douce. Mon regard se pose sur la vielle dame alors que je tapais un peu plus nerveusement du doigt contre ma jambe. Des doutes? Oh mais je n’en avais plus depuis au moins un mois… Ce qui arrive ne fait que confirmer encore plus ce que je ressens au plus profond de mon être.

- Bouge-toi, petite idiote, cours lui après, ça ne sera pas la dernière fois que tu le feras avec cette tête de mule, 3eme porte à gauche. Bienvenue au manoir Oldfield, je vais m’occuper de vos chocolats. Je les servirai au salon bibliothèque.
 
Cela, il ne faut pas me le répéter deux fois, les paroles ont à peine eu le temps d’être terminé d’être prononcé que je suis déjà debout et en route. Je m’immobilise un peu sèchement dans l’entrée de la cuisine alors que mon regard se posait rapidement sur la vielle dame.

- Ravi de faire votre connaissance, m’dame, merci.

Pourquoi merci? Pour les chocolats chaud et le bienvenue mais aussi pour m’avoir fait encore plus prendre conscience que nous nous aimons. Je reste immobile pendant un instant avant de juste partir à la course pour aller rejoindre mon trésor. J’avance rapidement dans le couloir, troisième porte à gauche, troisième porte à gauche… la! Je m’immobilise sèchement devant la porte alors que je prenais une profonde inspiration à la fois pour capter l’odeur de la mutante que pour me calmer. Bon.. reste calme.. il faut que tu sois calme.. Oui tout cela vient de ta déstabiliser mais tu dois rester forte pour elle. Je m’approche doucement de la porte avant de venir cogner légèrement contre celle-ci.

- Chaton? Dis-je lentement, tendrement, alors que ma paume se posait doucement contre le bois. T’a… T’a pas à te cacher avec moi… Quand tu panique, je suis là pour toi. Trésor, je suis bien avec toi et je vais tout faire pour t’épauler et te soutenir. Je t’aime comme tu es avec t’est force et avec t’est faiblesse. Laisse-moi te guider..

Je me tais pendant un instant. Que dire? Que faire? Comment je devais réagir, quels gestes je devais poser? Je soupire légèrement, je devrais peut-être me laisser aller? Laisser aller mon cœur  et ce que je ressens?

- Tu sais…. Je le sais… T’a pas besoins de me dire ces mots pour que je sache que tu m’aime. Je le vois dans ton regard… t’est gestes… t’est baisers… et cela doit être tout aussi visible dans les miens. Le joker pipi ne fonctionne plus avec moi, jamais je te laisserais seule face à cela. Jamais je ne t’abandonnerais dans l’océan que sont les sentiments. Je ne le peux tout simplement pas, trésor. Je viendrais toujours te rejoindre, je saurais toujours ou te trouver et je serais toujours à t’est coter. Peu importe ce qui arrive, peu importe ce que la vie vas nous envoyer comme défi. Je t’aime, je ne peux pas l’expliquer autrement. Je te rassure… Des fiançailles ne font pas partie de mes plans… pas pour l’instant…

J’avale avec une légère difficulté ma salive, prenant une autre pose, avant de continuer :

- J’entre, ok?

Va-t-elle me laisser faire? Veux-t-elle que j’entre? Après tout c’est moi? Je suis convaincue que oui, je l’espère, alors que je ma main se posait sur la poigner avant de la tourner doucement. 

A force, je finissais par connaitre cette pièce par cœur et après réflexion, bien plus que ma chambre ! La stratégie de la fuite évite la contre-attaque et surtout de dire n’importe quoi, je n’aime pas être moralement mise à nue, je m’efforce toujours de conserver mon assurance ce que je pense faire ma force mais au fond, je sais très bien que je reste une petite gamine morte de trouille devant les émotions. C’est là que réside mon plus profond déni, et c’est pour cette raison qu’à l’inverse de ma sœur et même devant l’insistance de ma mère, j’ai toujours refusé avec violence de m’en ouvrir à un psy. Ca avait été l’objet d’une grosse dispute (une de plus avec Cait’) qui m’avait ordonné de consulter afin d’endiguer mes frasques de jeunesse, j’avais explosé de colère en hurlant que « les psys c’était pour ceux qui étaient cinglés » et j’avais vexé horriblement Jade au passage qui subissait thérapie sur thérapie. Maman s’était crispée, comme d’hab. Elle m’avait trainé de force à une séance, je n’avais pas desserré les lèvres de l’heure, j’avais fini par me lever et renverser son bureau de rage. Encore une grosse dispute de plus, encore de la rancœur de part et d’autre…mais au moins il n’avait plus jamais été question de psychologue ensuite. Je n’ai aucun contrôle sur l’aspect sentimental de mes relations à l’autre, j’ai peur de l’echec, peur de l’abandon, peur du rejet…Et ces peurs sont inexprimables chez moi, du moins jusqu’à maintenant.

Assise sur la faïence, j’attends juste que le temps s’écoule, je ne suis pas en sureté ici, pensez bien qu’une fille pouvant ouvrir un portail sur n’importe où pourrait trouver bien plu pertinent comme refuge que des chiottes. Mais j’ai appris cette fuite bien avant d’apprendre mon pouvoir, ça m’est resté.
Elle m’a suivi, rien de vraiment surprenant, nous partageons une intimité assez développée à présent que les mois s’enchainent. Ça arrive à m’étonner d’ailleurs, cette intimité, je n’aurais jamais pu penser être capable d’une telle chose avec quelqu’un. D’avoir l’envie dévorante, dans notre caserne la nuit, couchée sur mon lit, de la rejoindre malgré l’interdiction. Pas pour le sexe, non. Juste pour être à ses côtés où juste la regarder dormir, ce que je faisais bien plus souvent qu’elle ne le pensait. J’en avais besoin, juste « besoin ».

Je l’écoute en souriant, je sais tous ces mots, tu n’avais pas vraiment besoin de me les dire, je sais tout cela, c’est dans tes yeux ma puce. Dans ce faux air sévère que ton hybridité te donne, dans ta façon de minauder lorsque je titille tes moustaches, dans ces mille petites choses que personne ne remarque sauf moi. Pas de fiançailles ?! Manquerait plus que ça pour que j’étouffe, je commence seulement à « la montrer » au reste de ma famille, j’en suis à la pataugeoire pas question de sauter dans la piscine du grand plongeoir ! Et puis à l’inverse de Jade, je n’ai pas attendu les fiançailles pour perdre ma virginité, moi ! Toutes les filles de la famille étaient des cas pathologiques sévères au fond, Jade, Ariella…et moi au fond aussi.
La porte s’ouvre et je reste assise sur mon trône en levant timidement la main d’un air ridicule et gêné en balbutiant un « saluuuut ».

- Là….ce sont les…les toilettes…mais tu avais deviné. Y’en a aussi à l’étage.

Je baisse les yeux un peu embarrassée.

- Tante Ruth…c’te chieuse….hummm…le joker pipi….je me demande encore avec qui de proche il peut encore fonctionner celui là…

Je me relève en soupirant.

- Ce que t’as dit…je sais…et moi aussi…c’est…c’est pareil ok ? Je n’ai jamais montré mon univers…à quelqu’un d’extérieur de ma famille, c’est un jour très important pour moi. Tu …tu …veux voir ma chambre ?

Je l’attrape par la main en courant presque, plus pour mettre fin à cette déclaration maladroite qu’autre chose. Nous mentons l’étage, je ne peux m’empêcher de rire comme une enfant en l’entrainant dans l’escalier, montant les marches quatre à quatre. Passant devant la porte d’une chambre je murmure.

- Là c’est celle de Caitlyn….et c’est dans cette même pièce qu’elle est née.

Au fond du couloir je m’immobilise devant une porte, et me tourne vers elle

- Deux secondes…

Je ne lui laisse pas le temps de s’interroger, la plaquant contre le mur pour l’embrasser fougueusement. Une pulsion, je ne pouvais pas l’empêcher. Je me sépare de ses lèvres avec un petit gloussement de contentement avant de me tourner devant la porte et d’en faire tourner la poignée en forme de bouton.

- Voilà….c’est ma chambre de petite fille.

Grande chambre de manoir classique, au parquet de bois brut et aux murs de couleurs crème, un lit une place sur le côté gauche, une grande armoire et des étagères chargés de souvenirs de pays et voyages et de jouets d’enfants, ce qui frappe c’est la présence surnuméraire de cadres, d’esquisses de dessins et de tableaux aux sujets de pleine nature. Un chevalet et une mallette trône devant la fenêtre.

- Euh..ouais…je t’avais dit, je peint, la sœur de Ruth…Abigael, ma grand-mère…elle avait ce talent aussi.

Impossible de me départir de ce sourire fantomatique qui flotte sur mes lèvres, la voir ici…la voir déambuler dans ce que j’ai de plus intime. C’est un sentiment des plus violent, je crois qu’il s’agit du bonheur, en tout cas je suis heureuse de lui montrer tout cela, tout ce qui fait de moi cette personne que si peu connaisse. Cette petite fille sage contemplative et naïve que j’ai laissé derrière, celle que je ne m’efforce de ne pas être mais qui me réconforte de redevenir parfois quand tout me quitte, quand le doute m’assaille, quand j’ai juste besoin…d’un sanctuaire.

- J’adore ce que tu fais Chaton, c’est vraiment de famille ce talent. Ce que t’arrive à capturer dans t’est tableau c’est … si beau et indescriptible…. Je me demande si tu fais du nue, je suis curieuse d’essayer après le chocolat chaud qui nous attend dans la bibliothèque.

Elle m’attire à elle, je ne lutte pas, passant les bras autour de son cou avec délice, mes yeux doivent pétiller d’amour, j’ai l’impression d’enlacer un ange. Je lui souris en murmurant.

- Du nu ? Je ne peints pas les personnes sur toile…parce que je ne les regarde pas vraiment, je fais plutôt un crayonné en ce cas…Tu sais je ne peints que l’émotion. Mais….je crois qu’il suffit d’avoir un excellent modèle…(je l’embrasse) particulièrement inspirant…(encore un baiser)…pour provoquer une émotion qu’il m’est difficile de…(un dernier) verbaliser.

- On n’est pas obligé de rester dans le manoir, je suis certaine que tu connais plusieurs endroits tranquilles et à couvert dans la forêt….

Elle cherche à me rendre folle, il y parvient très bien mais elle m’a elle-même demander un jour de la freiner si elle s’emballe trop vite, son instinct animal est comme ça, dans tous les domaines. Celui-ci, je concède une certaine « faiblesse » à lui faire respecter parce qu’elle aussi à l’art de savoir-faire prendre les braises

- Sage tigresse, tu m’rends folle…pas ici…Tante Ruth nous entendrait, ça m’bloque….Dès que la pluie cessera, je vais te montrer un petit paradis à moi…si tu n’as pas peur de te mouiller les fesses… On y sera tranquille.

Elle semble s’assagir, j’en suis plutôt soulagée je n’aurais pas vraiment eu la force de lui résister et je lui aurais cédé je pense, faire du sexe, ici sous le regard aveugle de mes poupées d’enfance, ça aurait eu un gout d’assez « étrange » à mes yeux voire un peu flippant.

- Mais… Si tu veux qu’on reste tranquille tout en continuant de me montrer d’avantage ton petit monde, ça ne me dérange pas. Je suis toujours aussi curieuse de découvrir même si je m’enflamme très vite. Je comprends parfaitement quand ce n’est pas le moment tout comme je comprends parfaitement qu’aujourd’hui est un jour important pour toi. Je suis heureuse d’en faire partie ma belle.

J’incline la tête sans véritablement répondre, bien sûr que je suis heureuse de la voir ici, de la sentir à mes côtés en cet instant, je ne voudrais rien d’autre au monde.

- Dis, tes tableaux représentent-ils tous quelque chose que tu as déjà vues ou quelque chose d’important? Et celui-là, dans des teintes de violets, gris et rouges? Il représente quoi? Ce mélange de couleurs est… intrigant… et si…

Oui, c’est comme ça que je procède, une vision me frappe et j’essaye de la reproduire, je peints les émotions du monde, ce qu’il me renvoie, ce qu’il me délivre et j’essaye de le retranscrire avec mon « regard ». J’allais le lui dire lorsqu’elle attire mon attention sur une toile posée dans un coin, une composition atypique difficile à comprendre, je murmure d’une voix calme.

- C’est le Silent World. C’est…la colère, la fureur du Silent World. Ma petite sœur…Jade…elle peut créer une altération du spectre lumineux pour se rendre invisible, elle génère une zone autour d’elle où elle peut ‘inviter’ des personnes, ce monde altéré…on l’a baptisé le Silent World, un monde de nuances de gris et de violet-bleu…comme les couleurs qu’elle se plait à porter…sauf que quand Jade est emportée par la colère, par sa fureur…son monde se teinte en plus de touches de pourpre…j’ai assisté à ce spectacle terrifiant et magnifique plus d’une fois. J’ai voulu…lui donner vie. Elle a vu ce tableau, elle l’a détesté…il est resté là depuis. Je crois qu’il était trop réaliste..et …Maeve ? Ho Maeve ?

Je la force à me regarder, le tableau semble avoir un effet hypnotique sur elle, j’en suis stupéfaite. D’un geste vif je lui retire ses lunettes qui volent sur le lit. Ses iris. Ce doré caractéristique, je le connais tout à fait. Les deux mains posées sur ses épaules je la pousse avec force contre l’armoire, la forçant à me regarder droit dans les yeux, mon visage contre le sien

- Maeve ! Regarde-moi ! Regarde ces yeux…leur couleur…tu sais ce que veut dire ce regard, c’est tout ce que tu as à voir, tout ce à quoi je veux que tu penses, tu t’accroches. Cette couleur, c’est la tienne, cette couleur c’est la nôtre…regarde là…respire…voilà…comme ça…Je pose mes lèvres sur les tiennes, ok ? C’est moi mon bébé…

Je la sens se détendre, je ne sais pas si j’ai agis avec trop de précipitation mais je sais aussi qu’elle est sujette à des pertes de contrôle. Je n’aurais jamais cru qu’un stupide tableau puisse y mener. Je le détruirais. Nous travaillons si dure toutes les deux pour qu’elle garde le contrôle sur ses émotions. Je ne la lâche que lorsque je suis certaine de voir le doré quitter son regard.

- Merde…je ne pensais pas que cette stupide peinture pouvait provoquer….tu es stressée ou agacée, quelque chose te contrarie en ce moment ? Tu te souviens, tu dois partager ça avec moi, il faut suivre les conseils de maman, elle a été très claire lorsqu’on a été la voir : ce qui fera notre force sur le contrôle de tes crises de rage, c’est de tout se dire et d’être en confiance totale l’une avec l’autre…on doit s’entrainer plus dur la dessus. Je…je rappellerai Maman pour lui demander ce qu’elle en pense.

Je traverse rapidement la pièce tout en parlant pour prendre le tableau et le retourner contre le mur puis je reviens jusqu’au lit pour récupérer les lunettes et lui tendre.

- C’est moi ton Ange Gardien, tu t’souviens ? Ça va mieux ? certaine ?
On va redescendre. Ok ?

Honnêtement, j’adorais ce que je voyais et l’Aislinn inédite que je découvrais me plaisait de plus en plus. Hum.. Dommage qu’elle ne peint pas du nu… J’étais certaine que serrais excellente… Surtout si elle a le bon modèle. Cette idée me fait sourire, pouvais-je être ce modèle? Je crois que oui alors que j’avais répondue à chacun de ces petit baisés. Sage? Ho pour une fois que je le suis… j’ai bien fait de l’être et puis ce petit paradis dont elle me parle m’intriguais beaucoup. Hum… de l’eau avec ça… cela m’allumais davantage bien plus que le manoir avec l’interdiction de sa tante qui pouvais de plus tout entendre.

Le Silent World? C’est quoi le Silent World? La colère? Ho.. Je percevais très bien cette colère… Elle vibrait sous mes yeux alors que je LE sentais s’agiter au plus profond de mon être. J’entends la voix d’Aislinn m’expliquer ce qu’il représente mais sa voix… elle me parait si lointaine… je me perdais carrément dans ce tableau alors que j’avais l’impression de percevoir un félin s’avancer de plus en plus rapidement vers moi. Ma respiration c’était accélérer, se rapprochant de la respiration d’un animal alors que je n’opposais aucune résistance au geste de la mutante. Mon regard c’était posé dans le siens mais je ne semblais pas vraiment la voire. Pas tout de suite…. Je sentais mon cœur cogner contre ma poitrine, mes griffes était maintenant sortie, alors que pour la première fois depuis que nous étions ensemble j’avais poussé un profond grognement menaçant lorsque mon dos avait heurté l’armoire. Là je la voyais, mais ce n’étais plus vraiment un regard humain qui l’observais. Non, c’était un regard plus animale qui c’était braqué dans le siens alors qu’elle me forçait à la regarder. Mon épaule et ma cage thoracique semble bouger, se briser, comme si mon corps cherchais à changer avant de juste redevenir normal. Je ne m’en rendais pas compte, je ne faisais que la fixer elle est se regard d’un bleu des plus intense alors que ma respiration était rendue plus qu’animal. Ce regard… je le connais… Ce bleu si parfait…

- Maeve ! Regarde-moi ! Regarde ces yeux…leur couleur…tu sais ce que veut dire ce regard, c’est tout ce que tu as à voir, tout ce à quoi je veux que tu penses, tu t’accroches. Cette couleur, c’est la tienne, cette couleur c’est la nôtre…regarde là…respire…voilà…comme ça…Je pose mes lèvres sur les tiennes, ok ? C’est moi mon bébé…

 Cette voix… ces mots… cette odeur… ce gout…. Je les reconnais… Ils sont encrés en moi comme la plus pure des vérités. J’aurais pu griffer, IL l’aurait fait si je n’avais pas été aussi proche d’elle. Je me détends, lentement, alors que l’affolement de mon cœur et celle de ma respirations ce calmaient petit à petit. Mon regard redevenait doucement de couleur bleu et humain alors que je me rendais compte que mes griffes était sortie. J’avais détourné le regard vers le sol, rétractant finalement mes griffes, alors que visiblement je ne comprenais pas ce qui venait de se passer.  

- Merde…je ne pensais pas que cette stupide peinture pouvait provoquer….tu es stressée ou agacée, quelque chose te contrarie en ce moment ?

Stressée? Peut-être… en fait je crois que oui… Oui, je sais Chaton.. Je m’efforce de la faire. Mais.. Cette fois si j’avais l’impression que ce n’était pas que la colère… Non, j’attendais le bon moment pour pouvoir lui parler d’une sorte de cauchemar que je faisais depuis un moment. Nous devons définitivement nous entrainer d’avantage sur la confiance totale et sur le fait de tout se dire. Oui, rappeler sa mère est une bonne idée alors que je l’observais aller déplacer le tableau avant de me tendre mes lunettes. Dans un geste lent, j’avais repris celle-ci pour les ranger alors que je posais une main contre ma poitrine tout en grimaçant légèrement de douleur. J’avais mal à la cage thoracique et visiblement ce n’étais pas qu’à cause du choc contre l’armoire. Cela… je ne le comprenais pas plus alors que mon attention était attirée par sa voix.

- C’est moi ton Ange Gardien, tu t’souviens ? Ça va mieux ? Certaine ?
On va redescendre. Ok ?

J’avais légèrement fait non de la tête alors qu’un regard remplit de peur, d’incertitude et d’inquiétude se posait enfin dans celui Aislinn. Non, je n’allais pas mieux, j’aurais dû parler aux lieux d’essayer de comprendre par moi-même. Je regrette tant de ne pas avoir suivi, pour une seule fois, les conseils de sa mère. Toute ma fragilité était revenue dans mon regard de félin alors que je murmurais :

- Je.. Chaton… Quand je me réveille le matin, j’ai parfois mal physiquement sans aucune raison apparente.. J’ai des réactions que je ne contrôle pas, que je ne comprends pas et qui ne reste qu’en léger souvenir dans mon esprit. J’aurais dû tant parler… J’sais pas ce qui m’a pris… par peur peut-être…  je crois que ce n’est pas que de la colère… ton tableau il.. Il a réveillé quelque chose tant l’émotion est puissante… je… Je.. Je...

Je me rapproche lentement de ma bien aimé, oh oui tu es mon Ange Gardien et j’ai terriblement besoins de toi. Je vais me blottir contre elle, cherchant son réconfort et sa protection, alors que j’ajoutais :

- Depuis la mission.. je fais parfois un rêve… je m’excuse.. j’aurais dû tant parler mais.. Il me fait si peur… Ce rêve.. J’ai l’impression d’être poursuivit inlassablement par quelque chose de… de primal avant… avant d’y succomber sans pouvoir rien y faire et…. Et après il.. Il se termine toujours par une sorte de… de scène digne d’un film de loup-garou… Ça me stresse alors que.. que je n’y comprend rien..

Je pousse un long soupire, la serrant doucement contre moi, pourquoi cela devait-il arriver? Je… je ne sais pas en fait… Mais ce qui était certain c’est que je n’avais pas osé en parler tellement que ce rêve me faisais flipper. Je me redresse un peu, finalement, pour pouvoir poser mon regard dans celui de ma douce.   

- Pardonne moi.. murmurais-je.. si tu voyais à quel point il est flippant.. Je te promets que je vais tout de suite tant parler maintenant, mon Ange, je ne referais plus cette erreur de ne rien dire.  

J’eu un petit sourire, là je me sentais mieux, j’avais juste besoins de lui parler et de me confier. J’allais très certainement retenir la leçon alors que je ne pouvais pas m’empêcher de venir l’embrasser avec tendresse. Je m’en voulais tellement.. Comment allait-elle réagir au fait que je ne lui en avais pas parlé tout de suite? Allait-elle me rejeter? Se frustrer? Je ne voulais pas penser à cela alors que j’ajoutais:

- Je t’aime, Chaton, on peut redescendre. J’ai juste envie de rester avec toi, de continuer cette découverte en plus d’aller voir ton petit paradis quand la pluie se calmera.  

J’ai l’impression de me répéter mais en même temps.. J’avais l’impression de m’être carrément planté alors que je ressentais le besoins de le dire. Je prends doucement sa main alors que je l’observais prête à la suivre et à l’écouter. La peur et l’inquiétude est toujours visible dans mon regard elle, elle avait le droit de me voir avec mes craintes ainsi que dans toute ma fragilité.

Je la regardais avec une certaine gravité au fond des yeux, me dire toutes ces chose n’avaient pas dû être une chose facile pour elle et je comprenais parfaitement ses propos. Le non-dit était un poison des plus pernicieux pour une vie de couple et je savais par l’expérience de ma mère combien il avait empoisonné la vie de couple de Calie et Caitlyn. Cela ne pouvait pas perdurer avec ma génération, j’exigeais l’honnêteté totale dans notre relation. Je la laissais se blottir contre moi quelques instants tout en lui caressant les cheveux. Je finis par lui murmurer tout bas comme on parle pour rassurer un enfant.

- Sanzo a peut-être raison au fond…c’est peut-être le départ d’un nouveau don…la métamorphose. Il faudra surveiller cela, surveiller de très très près. Je ne te laisserai jamais t’enfoncer sur des chemins obscurs et tu le sais. Je resterai à tes côtés, toujours, ma tigresse. Merci de ta sincérité…tu n’hésiteras plus à présent, d’accord ? Ce qui t’arrive, m’arrive à moi aussi…inévitablement.

Elle acquiesça et manifesta son envie de poursuivre plus sagement cette journée. Je lui répondis par un sourire en tapotant sa main pour l’enjoindre à se lever et me suivre. La journée était bien loin d’être terminée ! Nous redescendîmes au rez-de-chaussée où dans le salon, Ruth nous attendait plongée dans sa lecture, elle leva ses yeux malicieux à mon entrée dans la bibliothèque.

- Tu as fini ta bouderie ? J’ai renoncé depuis longtemps à te courir après.

Je haussais les épaules tout en affichant une fausse mine contrariée.

- C’est ta faute aussi…tu abordes toujours des sujets gênants…

Elle esquisse un sourire en coin avant de fermer son ouvrage et le poser sur la petite table ou le plateau et les chocolats nous attendait.

- Il n’y a rien de gênant dans l’amour, petite tête de linotte.

Je préfère me taire, m’installant face à elle dans le canapé et tendant sa tasse à Maeve assise à côté de moi. Ruth préfère porter son attention sur Maeve.

- Ainsi c’est toi….La petite Jade m’avait montré ta photo sur son « appareil » mais tu es bien plus jolie au naturel. Tu as une très jolie « mutation » comme elles aiment à le dire…même si je trouve ce terme complètement imbécile en ce qui nous concerne…
- Taty, tu ne vas pas encore commencer avec ça….
- Si bien sûr, elle sait ce que tu es ? Ce que nous sommes et dans quel genre de famille elle s’apprête à pénétrer.

Je préfère l’interrompre par un léger soupire plein d’indulgence.

- Oui elle sait et elle pourra te le dire elle-même, non seulement elle s’en tape mais elle aimerait en savoir plus. Voilà qui va surement te plaire.

La vieille femme incline la tête sur le côté et esquisse un sourire plus large à l’intention de Maeve.

- Vraiment ? Oh bien sûr, je ne suis pas une veille idiote, j’ai bien fini par comprendre les arguments des scientifiques au sujet de notre « particularité » mais dans notre famille, la tradition historique s’est muée en croyance. Nous sommes des sorcières, de véritables sorcières en ce sens où nous sommes des Enfants de la Nature, de la Divinité qui a engendré ce monde et ensemencé cette terre. Tu es aussi chère enfant, une créature de la terre, ton animalité mêlée célèbre le mariage de deux mondes, comme nous en sommes-nous aussi des legs. Tu es une créature entre ces deux mondes….pas de la même nature que la nôtre, certes, mais tu appartiens à cette célébration du monde. J’ai élevé Aislinn dans cette croyance et je sais qu’elle y adhère…Quelle est ton opinion sur ça, Maeve ? As-tu des questions concernant notre famille et son héritage ?

J’observe ma compagne avec une sorte de sourire malicieux avant de continuer.

- Tu sais ma puce, personne ne te renseignera mieux sur les sorcières Oldfield que la doyenne de la famille elle-même …

J’anticipe en me reprenant.

- Oui je sais…. « Doyenne du Sang Oldfield » mais pas doyenne des Suivantes d’Alia mais c’est une nuance de spécialiste. Même nous, les porteuses du sang nous ne savons pas au juste combien compte au juste de membres la confrérie des suivantes, je n’en ai vu qu’une vingtaine je crois…..mais les rites d’initiation je n’en ai jamais vu à part la mienne…bien sûr….je ne sais même pas si maman a fait le sien.
- Caitlyn n’a pas voulu, elle ne croit pas en la partie mystique du Clan même après sa « thérapie matricielle »… On a déjà un mal fou à lui faire porter la tunique lors des Sabbat…

Je souriais avec amusement.

- Oh que oui….moi j’aime bien cette tunique. Oh attends chérie, je vais te montrer. Ne bouge pas !!

Avec énergie je me lève d’un bond et en partant d’un léger rire je me précipite vers l’escalier afin d’aller enfiler cette fameuse tunique les laissant discuter.

Ruth la regardait monter quatre à quatre les escaliers avec ce même sourire indulgent chargé de tendresse avant de se focaliser à nouveaux sur les dires de sa jeune invitée.

- J'espère que cette tunique ne fait partie des choses qu'un non initié ne peux voir ou savoir. Aislinn... Elle est si unique et précieuse...

Elle lui adressa un franc sourire avant de répondre.

- Elle m’est précieuse aussi, je l’ai élevé comme la fille que je n’ai pas eu, tu sais….mais j’ai toujours prit garde à ce que la place de sa véritable mère reste vacante, jusqu’à ce que Caitlyn revienne. Même si c’est moi qui lui ai donné son prénom qui signifie « Vision de l’avenir » en gaélique….Si nous gardons un tel secret autour des Suivantes d’Alia, c’est par croyance et soucis de protéger le sang des Oldfield, chere enfant, pas pour le culte du mystère….Les tuniques ne servent qu’aux Sabbats, les grands rassemblements des membres, 4 fois par ans, aux solstices des saisons, en Mars, Juin, Septembre et Décembre pour communier avec la Déesse de la Terre et de la Nature. C’est une tradition Païenne des « anciennes divinités ». Ce n’est obligatoire d’y assister, mes notre présence au moins une fois par an est souhaitable, Aislinn n’en a jamais manqué un seul.

Alors que Ruth portait ses la tasse à ses lèvres, elle s’immobilisa brusquement à l’évocation du prénom maudit, elle reposa sa tasse en soupirant. Son expression se faisant beaucoup plus sombre. Ruth observa la jeune fille lui poser tout un tas de questions et finit par s’amuser d’un tel emportement. Oui, celle là lui plaisait.

- Et bien…je crois qu’il va falloir que je te raconte tout depuis le début…Ainsi elle t’a parlé de lui…..Adrien
Il ne reviendra pas, la prophétie des Oldfield s’est accomplie, il a été défait et exterminé comme il devait l’être mais il aura jeté la terreur sur plus de 400 ans de l’histoire familiale. Adrien oldfield….un chancre, un cancer de notre famille. Il l’était l’enfant d’un des tous premiers sangs, il vint au monde vers 1620, fils de la première Oldfield répertoriée, Erlina. C’est le seul membre masculin à avoir jamais manifesté le don, c’est l’incarnation du « mal ». L’inverse de ce que nous sommes. Son don était puissant, il était capable d’absorber le don de celles de sa lignée et de se l’approprier définitivement et face à lui, nous étions toutes impuissantes. Nos dons refusant de se tourner contre lui. Il a commencé par massacrer sa mère et traquer ses sœurs…la famille a été dispersée et cachée mais Adrien s’est servi des procès de Sorcellerie de l’époque pour devenir inquisiteur du Roi et nous traquer sans relâche. Les dieux nous avaient confié des dons divers et variés mais Adrien pensait que si il récupérait les dons originels des élémentaux, alors il pourrait rivaliser avec les Dieux eux même…c’était là son but ultime. Il massacra beaucoup des nôtres…et fut défait par Alia, une première fois…
Alia fut la grande Sorcière du Nord du milieu du 17eme siècle, une figure charismatique de notre famille, ayant réussi à posséder château et seigneurie alors que notre famille jusque-là errait dans les bois comme des sauvageons. Elle fut une télépathe puissante et comprit la première que notre don n’était pas de la sorcellerie mais autre chose…et qu’il n’était pas unique, d’autres manifestait ce don et le payait de leur vie. Elle savait aussi pour Adrieu, la Voyageuse des Songes l’ayant prévenue, une autre de nos sœurs capable de voyager dans les rêves de sa lignée qu’importe l’époque et le temps. Elle se prépara à l’affrontement en s’entoura d’une équipe de suivants manifestant toute sorte de dons, une véritable cours de sorciers, puisqu’elle ne pouvait pas l’affronter. Adrien fut vaincu par Alia mais ne pouvant être détruit à l’époque, il fut juste neutralisé pour quelques décennies. La Voyageuse des rêves ayant croisé la Liseuse d’avenir, nous savions qu’Adrien serait vaincu définitivement plus tard par l’une des nôtres. Alia a fait manipuler Adrien pour le forcer à rester sur le sol Irlandais et ensuite s’est éxilée en Afrique avec les siens, ses protecteurs lui vouant un véritable culte…les Suivants et Suivante d’Alia dont la tâche était de préserver le Sang des Oldfield. Son tombeau s’y trouve, ses enseignements nous guident aujourd’hui encore….Adrien a fini par se libérer, continuant son œuvre pour obtenir le dernier élément qui lui manquait…la foudre. Mais le Sang des Oldfield s’était dispersé durant son absence, la tâche fut plus difficile, il s’empara du don de la Voyageuse mais le contrôla mal…il n’obtient pas le don de la liseuse d’avenir, elle préféra se suicider. Il savait que son temps était compté mais ignorait qui serait son bourreau. Sa haine tourna à la destruction complète du sang originel…mais d’un autre coté la foudre lui échappait encore. Il décida de capturer les descendants qu’il trouva en Irlande et de les « domestiquer »….C’est ainsi qu’après avoir tué notre mère, Adrien Oldfield mis la main sur nous, ma sœur jumelle Abigaël et moi. Il ne parvint pas à contrôler mes rêves, mon don m’immunisant de son emprise, mais il parvint à persuader ma sœur de le suivre…et m’éloigna. Mon don ne l’intéressait pas mais il pensait qu’il pouvait enfanter le propre don via ma sœur….il la prit de force et la réduisit au silence par un horrible chantage. Il la…la…cultiva pour concevoir sa propre Lignée. Je n’ai rien su de cela, j’avais fuis en Amérique à l’époque, quand poussée par les regrets et les remords je suis revenu en Irlande, c’est dans cette maison que j’ai retrouvé ma sœur…et sa petite fille….Kathaleen, la propre fille du « mal ». Nous avons…essayé de fuir de son emprise, le combat à tourner court. Je m’étais préparer à mourir en permettant à ma sœur de fuir avec sa fille par les airs…Adrien…a…il m’a écrasé et s’est téléporté a bord de l’avion, un combat a eu lieu et Ab…a manifesté la Foudre pour la première fois mais l’avion fut endommagé, Adrien à récupérer le don de ma sœur et à laisser Kathaleen, apeurée mourir dans l’appareil. Je suis parvenue à l’extraire à temps et l’ai sauvé. Adrien avait gagné, le Sang Irlandais des Oldfield n’était plus, il nous croyait mortes. Mais Kathaleen ne pouvait rester ici. …Alors je l’ai confié aux soins des Kenneth en amérique, à San Francisco…une branche éloignée de la famille de plusieurs siècles. Je ne pouvais pas m’occuper d’elle, j’étais dévastée par la culpabilité d’avoir perdu ma sœur et je ne savais rien des Suivantes d’Alia…Ce sont eux qui m’ont trouvé quelques années plus tard et conduit aux repaire du Clan. J’ai tout apprit, tout compris, Adrien DEVAIT être arrêté, la prophétie DEVAIT se réaliser par tous les moyens à présent qu’il voyageait hors d’Irlande, enfin libre. Ayant été initiée, j’ai retrouvé l’espoir et je suis parti voir ce qu’il était devenue de la jeune Caitlyn…je l’ai jugé faible, embourbée sur la voix du « mal » comme son père mais enceinte jusqu’aux yeux…Avec l’aide de ses protecteurs de l’Institut, j’ai récupéré son enfant parce qu’à mes yeux elle était l’élue. Tu as deviné qui était l’enfant, ta petite Aislinn. Nous avons élevé Aislinn dans ce but, comme une combattante qui devait mettre en terme à cette malédiction. Nous vivions entre l’Irlande qu’Adrien avait en horreur et l’Afrique. Ce n’est que lorsque nous avons rencontré une parente éloignée ayant reçu la visite hors du temps de la Voyageuse des rêves que nous avons appris le nom de celle qui éliminerait Adrien : Kathaleen ! Je m’étais trompée depuis le départ. J’ai tenté de la retrouver à New York mais elle avait été séquestrée avec son épouse dans un camp. Je les ai ramenés ici, en Irlande avec nous. Caitlyn était peu enclin à m’écouter, elle se fichait d’Adrien, Calie, elle, prenait cela très au sérieux au point d’intégrer en quelques mois les Suivantes d’Alia pour « protéger » sa famille. Ultimate….a tout changé…malgré mes suppliques, elles sont reparties et Calie a été tué…quand à Caitlyn…elle s’est refermée totalement dans sa souffrance. Le regard d’Adrien s’est reposé sur nous à nouveau, j’ignore comment et pourquoi, il est revenu ici et s’est intéressé à Aislinn qu’il a pris pour ma fille, il l’a capturé pour en faire une reproductrice me laissant une fois de plus à demi morte mais e faisant cela, il a attiré sur lui la colère de Caitlyn. Si Adrien est le mal, la nature à créer une force opposée pour l’annihiler, la « Chiméra », sorte de créature de lumière et d’énergie possédant une puissance effroyable…c’est ce qu’est Kathaleen. Chiméra est une force primaire de la nature, elle échappe à tout contrôle. C’est la manifestation la plus violente et destructrice de notre sang, elle ne peut être contrôlée. C’est cette Chiméra qui a écrasé Adrien dans un déferlement de colère et d’énergie, c’est Kaathaleen, celle aimée de Morrigane, le Glaive Vengeur, qui l’a terrassé…comme c’était écrit. Nous ne savons pas ce qu’il deviendra d’un tel pouvoir à présent qu’il n’a plus son pendant…Les Suivantes craignent Chiméra parce que…c’est une aberration aussi monstrueuse que celle d’Adrien. Caitlyn doit être surveillée de près, même si elle est ma nièce et la mère de Aislinn, elle reste aussi, la fille du « mal », le sang maudit d’Adrien coule dans ses veines comme dans celui de Aislinn.

Consciente de la portée terrifiante de ses propres mots, Ruth contempla sa tasse et s’absorba dans une sorte de silence attristée.

- J’ignore beaucoup de choses, bien sûr…comme l’origine de ce don et pourquoi toutes nos filles sont des rousses aux yeux clairs et pourquoi aussi le don ne se manifeste pas chez les hommes….la science pourrait peut-être y répondre. Erlina vivait dans les bois en ermite lorsque le futur Lord Oldfield l’a trouvé mais elle n’était que la première connue…l’origine de ce gène peut remonter bien plus loin, à l’époque même de Celtes et des Vikings….peut-être même avant celle de nos dieux…peut être même en sommes-nous issues, je n’en sais rien. Nous entrons là dans la foi, et la foi est difficilement explicable, Maeve. Peut-être que discuter avec la Doyenne des Suivantes, agée de plus de 300 ans, t’y aidera. En tout cas, moi je crois en la destinée, j’ai vu celle de Kaathaleen se réaliser….je ne sais pas ce qu’il adviendra de celle d’Aislinn, l’Accoucheuse de Monde. Je crois en la déesse de la Nature et des éléments…je crois dans le mysticisme. Peut-être devrais-tu nous rejoindre, comme la petite Ariella qui veut vouer sa vie à protéger sa mère et ses sœurs ?
Parle-moi-toi, de tes croyances, de ta vie et de ton monde…Qui était tes parents, en quoi croyaient-ils ?

- Hum… et bien. Je crois que chaque chose n’arrive pas par hasard. Le destin… C’est une force à part entière qui est dirigé par quelque chose bien plus puissant que nous. Sans lui. La nature est l’une de ces forces, comme le destin, qui régit notre monde. Nous avons besoins d’elle pour vivre, survivre et elle est toujours présente à nos coter pour nous aider. Lorsqu’un mal se propage dans ce monde… Elle apporte toujours une solution pour nous aider ou dans le pire des cas elle détruit tout pour nous laisser une chance de mieux reconstruire. Il faut la respecter, en prendre soins, sinon nous somme perdue. Caitlyn et la force qui habite son sang, je ne crois pas qu’il faut la surveiller. De ce que je comprends, oui la nature la créer pour détruire le mal qu’était Adrien mais je pense que ce n’est pas que pour cela. Il y aura toujours un mal à affronter quelque part dans ce monde, il n’est peut-être pas encore né mais un jour il va arriver et vous aurez besoins de Cait. C’est pour cela qu’il faut veiller sur elle et non la surveiller, l’aider, la protéger, la garder sur le bon chemin comme avec cette nature si fragile qui nous entoure. Sinon.. Le pire peut et vas arriver…

Ruth l’écoutait silencieusement, la philosophie de penser de la jeune hybride faisant écho chez elle mais leurs opinions divergeait malheureusement au sujet de Caitlyn. Cette dernière ignorait totalement comment se servir et surtout comment contrôler Chimera, c’est en cela qu’elle pouvait devenir dangereuse, que cette force primaire pouvait basculer vers le mal puisqu’à la base elle n’avait aucune allégeance, du moins aucune que l’on puisse réellement comprendre, pauvres humains qu’ils restaient. Elle se contenta de garder son immobilisme de posture d’écoute, se faisant la réflexion que peut être que la vérité se trouvait entre la vision optimisme et baignée de jeunesse de son interlocutrice et la sienne, marquée par le fatalisme et les épreuves.

- Je crois aussi qu’il y a quelque chose après la mort. Peut-être pas le paradis comme dans les religions mais plus… Quelque chose qui permet à nos proches de continuer à veilleur sur nous. Une… Un sort d’énergie spirituelle ou leur esprit qui reste près de nous pour nous guider ou nous protéger. Comme lorsque tu veux traverser la rue mais que tu t’arrêtes subitement et sans raison juste avant qu’une voiture passe à toute vitesse. Ou… Ou lorsque tu à une puissante intuition qui te guide vers la bonne voie voire même lorsque ton instinct te hurle de ne pas poser certains gestes. bonne voie voire même lorsque ton instinct te hurle de ne pas poser certains gestes.

Cette révélation amena un hochement de tête et un sourire sur les lèvres de la vieille femme. Combien de fois avait-elle trouvé du réconfort à penser que quelque part, Abigaël sa jumelle continuait à veiller sur elle et son engeance, combien de monologues délivrés dans la solitude des cimetières devant sa sépulture ? Maeve à ses yeux avait parfaitement raison, l’intuition ne pouvait trouver sa genèse que dans la puissance bienfaisante de la survie de l’âme des défunts mais cette croyance détenait en elle une chose que la petite hybride n’avait encore perçu…tout survivait. Aussi bien les bonnes âmes que les mauvaises. Adrien n’était pas l’incarnation du Mal mais un mal…qui ressurgirait un jour sous une autre forme et la fait qu’il puisse tout simplement ressurgir sous les traits de sa fille ou de sa petite fille était une possibilité des plus sérieuses à envisager. Maéve parla longuement de son père, de sa sagesse et aborda le délicat sujet de sa mère, une souffrance vive, une blessure qui de toute évidence ne se refermait pas. Elle fut touchée de la sincérité du comportement de la jeune fille, l’absence de parents était une chose que tous les Oldfield avait dû endurer, Aislinn incluse, d’ailleurs cette dernière n’avait jamais posé de questions au sujet de son père, elle n’en parlait tout simplement pas et il était très difficile de savoir ce qu’elle pouvait bien ressentir au sujet du manque de ce parent. Ruth avait assisté au meurtre de sa mère par Adrien et ignorait tout de son propre père, comme si dans cette famille, le géniteur n’avait pas d’autre rôle que d’engendrer. Maeve ne savait pas définir son rôle et envisager ce qu’elle deviendrait, c’était sans doute trop tôt pour elle ou comme elle le suggérait si bien, le destin peu à peu se chargerait de la guider.

- J’sais pas si je devrais vous rejoindre. J’veux dire… je pourrais dire oui par intérêt et pour assouvir ma curiosité mais est-ce réellement ma place? Oui, je veux à tout prix protéger Aislinn elle est tout pour moi mon monde. Elle passera toujours en premier peu importe ce qui arrive, peu importe qui est en danger et peu importe si ma vie en est le prix. Je l’aime à la folie, c’est aussi simple que cela. Mais…. Selon moi… Cet amour fou est un handicape si je réussis à faire partie des suivants. Aislinn… elle sera toujours plus importante que n’importe qu’elle sang ou élue de vos prophéties. C’est elle qui m’importe, les autres je… Je crois que je serais capable de les laisser tomber si elle, elle est en trop grand danger. Honnêtement, je suis mitigé entre deux. Est-ce réellement mon destin? Ma place? Je crains que ce n’est pas ma place mais en même temps je me sens attiré tell un aiment. Je suis rendue à me demander si ce n’est pas la force de la nature elle-même qui m’appelle ou me pousse à m’intéresser à vous, au clan et pas juste uniquement à Aislinn. Mon esprit est si compliquer parfois, il est toujours partagé entre ma raison humaine et mes instincts animal…

Définitivement, elle lui plaisait. Ruth s’avança pour tapoter la main de Maeve avec une tendresse maternelle et lui murmura doucement.

- Maeve Black, l’héritière des deux mondes….celui des hommes et celui de notre déesse la terre…tu sais…On rencontre très souvent le destin sur la route qu’on a prise pour lui échapper. La plus grande force que l’on puisse posséder est celle de l’amour. Autrefois, la compagne de Caitlyn, Calie a tenu exactement ce genre de propos, elle craignait de faire passer l’intérêt de ma nièce avant toute chose et je lui ai dit ceci. Il n’existe pas de meilleur moyen de protéger que l’amour. Quiconque protège une Oldfield, protège toute la lignée, les suivantes d’Alia savent cela, les liens du cœur sont les plus forts, bien plus qu’un serment d’allégeance. Tu as peur de faire passer la vie de Aislinn au-delà de tout ? Mais c’est exactement ce que tu feras et cette volonté que tu tireras de ton amour pour elle, personne ne pourra l’égaler. C’est grâce à cela qu’Adrien a été vaincu, grâce à la puissance de Chiméra guidée par l’amour d’une mère pour sa fille….Nous devons à Calie, une des plus zélée Suivante d’Alia d’avoir su sauver des ténèbres Caitlyn par la force de son amour…et Calie n’avait pas cette chance d’être l’héritière de deux mondes comme toi….tu es celle-là, Maeve…sincèrement tu ne sais pas encore ce que cela t’apportera d’avoir été choisi par Dana elle-même…la déesse de la Nature…je t’envie, sincèrement….Fille d’entre-deux-mondes…tu guideras la petite Aislinn sur son chemin, sa destinée n’est pas encore réalisée.

Un bruit de cavalcade dans l’escalier et là voilà qui déboule. La crinière rousse tirée en arrière et attachée en une queue de cheval lui tombant à mi dos, elle porte une simple robe blanche ceinturée à la taille de style médiéval surmontée d’une grande pèlerine blanche avec des coutures noires cerclées d’or et un capuchon qu’elle peu rabattre sur sa coiffe. La tunique assez transparente laisse entrevoir sa poitrine alors qu’elle écarte la pèlerine en tournoyant sur elle-même dans un rire enfantin.



- Tadaaaaaaaaaa !!!!!!

Ruth soupire en murmurant.

- Ça se porte avec des sous-vêtements, blanc de préférence…Aislinn…

- Pfff, je déteste mettre des sous-tifs et puis à l’époque médiéval, y’en avait pas !

Toute excitée, elle continuait de tournoyer en souriant, prenant la pose pour sa compagne.

- Ah ah ! Alors voilà…Aislinn Oldfield, la Faiseuse de Mondes, celle aimée de Rosmerta, la descendante d’Alia, Grande Sorcière Rouge du Nord…j’suis une gentille sorcière…

Ruth émet un rire bref et cristallin avant de répondre.

- Et qui ne sait toujours pas faire une queue de cheval….à son age…Elle est trop basse, ton attache.

Alors que Aislinn affiche une moue dépitée tout en tentant maladroitement de réajuster sa coiffure, la vieille femme poursuit.

- Maeve, aides donc cette étourdie à se coiffer, tu veux ? …La couleur est blanche parce que nous vénérons la nature et le soleil en plus des arcanes de la Sorcellerie Blanche….La tunique est cousue de liserés rouge au cou et aux manches, pour indiquer que Aislinn porte le Sang en elle, chez les autres, c’est du doré… nous portons tous la même pèlerine par contre, c’est Alia elle-même qui a pensé ce vêtement, il n’a pas changé depuis….nous avons laissé tomber le chapeau pointu au 19eme siècle…trop cliché.

- On a bien le droit de s’embrasser M’dame?. Peut-être que vous avez raison, ma place est peut-être au coter des Suivantes d’Alia mais… J’sais pas… je me sens encore incertaine malgré notre discussion. J’ai besoins d’y réfléchir voire même d’en reparler… plus tard. T’en pense quoi trésor?

Ruth les observaient avec un sourire muet au fond des yeux avant de hausser énigmatiquement les épaules. Aislinn quant à elle se laissa embrasser mais décolla cependant rapidement ses lèvres de sa compagne avec une expression embarrassée et une légère rougeur sur les joues.

- Méheuu…un peu de tenue toi, quoi…

- Mes petites chéries, j’en ai vu bien d’autres, et puis c’est bon de te voir si enjouée Aislinn…ça me rappelle ton enfance. Maeve, saches que tu es dores et déjà invitée au Sabbat du Solstice d’été…tu pourras voir de plus près les Suivantes et peut-être t’entretenir avec l’Ancienne et aussi découvrir les membres plus éloignés des Oldfield….Tiens Lucilia et Tillia viendront cette année. Tu savais que Tillia voulait se rendre à New Heaven pour ses études ?

Aislinn enserra Maeve de son bras sous sa taille en levant les yeux au ciel…

- Pfff…la branche Allemande des Oldfield, Tillia est une petite fille gâtée quand à Lucilia, la dernière fois que je l’ai vu, on aurait dit une ado larguée en pleine rébellion punk, no future… Elles maitrisent mal l’anglais, heureusement …Maman les a insulté de tous les noms parce qu’elles ont émis un Véto à l’accès de Jade au rang de Oldfield.

- Je n’ai pas voté…je suis trop partiale dans cette affaire mais tu sais que j’aurais voté comme elles…

- Complètement stupide Tatie puisque tu as voté l’accord pour Calie. Alors pourquoi pas pour ma sœur ? Pfff…m’enfin, j’ai pas envie de me facher aujourd’hui, Maeve a raison : nous verrons ça plus tard ! L’orage est passé, il serait peut-être temps d’aller mettre le nez un peu dehors ? Qu’est-ce que tu en penses ?

- Pas avec cette tunique….

Elle prit Maeve par la main et tira la langue à sa tante tout en se dirigeant vers l’escalier.

- Si je l’enlève, j’réponds plus d’nous Taty !!! C’est toi qui disais tout à l’heure…..


- Filez et prenez garde à ne pas prendre froid, l’humidité sur les corps nus…ce n’est pas bon…
- Taty !!!

A nouveau dans la chambre, Aislinn demanda à Maeve de l’aider à défaire les nœuds des lacets de la tunique avant de donner une tape amicale sur les mains baladeuses de la tigresse qui s’égaraient quelque peu.

- Tututut ! Du calme ! Chose promise chose due mais en son temps, d’accord ? J’connais un endroit formidable, je t’y emmène, on n’aura pas besoin de nos vêtements, je te le promets.

Tout en retirant sa runique pour remettre ses vêtements la rouquine commenta avec une voix qui n’avait pas perdu de sa légèreté et de sa joyeuseté.

- Tu plais à Taty, c’est super, vous avez parlés de quoi ? Des croyances et tout le tralala ? Je sais qu’elle peut être casse pied avec son folklore mais tu sais…ce folklore c’est aussi le mien alors….si je suis une sorcière et pour moi, j’en suis vraiment une…je crois aussi aux elfes, aux fées comme Pixie aux lepreuchaun et toutes ces choses fantastiques, ce sont juste des allégories…tu vois ? Des métaphores mais il y a toujours dans chaque légende un fond de vérité. Je crois en Dana, la déesse de la terre…j’en suis sa créature et cela a toujours emplie de joie mon cœur. C’est peut-être un peu idiot mais…ce sont mes croyances. Ce pays, ma famille…et toi.

C’est quoi ce haussement d’épaule énigmatique? J’étais supposé en conclure quoi moi? M’enfin, un peu de tenue? Après ce que tu m’avais laissé entrevoir? Trésor.. tu sais très bien qu’il ne m’en faut pas plus pour m’allumer.. Surtout toi… Cette idée de descendre sans sous vêtement… Je n’avais fait que jeter un petit coup d’œil joueur vers ma compagne sans rien ajouter sur ce sujet. Tout de manière, cela ne servirais à rien, j’étais certaine qu’elle allait comprendre mon regard. La voix de Ruth attire cependant à nouveau mon attention, elle en avait vue bien d’autre? Cela insinuait quoi? Houla.. certaines images que je me fessais était.. bref... Elle avait raison sur le fait que c’est bon de voir ma tendre chérie aussi enjoué. Vous ne savez pas à quel point cela me plaisait de la voir agir ainsi.  

- Maeve, saches que tu es dores et déjà invitée au Sabbat du Solstice d’été…tu pourras voir de plus près les Suivantes et peut-être t’entretenir avec l’Ancienne et aussi découvrir les membres plus éloignés des Oldfield….

J’ai manqué de peu de m’étouffer avec ma propre salive. Hein? Quoi??? Sérieux?? Je.. Bah… je ne m’attendais pas à cela… j’affichais une mine quelque peu sidéré alors que je ne savais tout simplement pas quoi répondre n’y comment réagir. He..… Seule ma queue se mit à fouetter un peu plus rapidement l’aire alors que cette nouvelle me plaisait plus que ce que ma mine surprise laissait voir. Wait.. De qui elles parlaient? J’ai loupé un truc moi… je ne peux m’empêcher de frissonner légèrement lorsque Aislinn enserre ma taille de son bras alors que je comprenais finalement qu’elles parlaient d’une branche éloigné de la famille. Hum? C’est quoi cette histoire de droit de véto? Pourquoi Ruth aurait voté comme elles? Je ne comprends pas… J’avais légèrement haussé un sourcil alors que mon regard alternait entre ma bien aimé et sa tante. On m’explique ou.. bah non.. Elle ne veut pas en parler ni se fâcher à cause de ce sujet.

- Maeve a raison : nous verrons ça plus tard ! L’orage est passé, il serait peut-être temps d’aller mettre le nez un peu dehors ? Qu’est-ce que tu en penses ?

Bon.. et ben.. Je poserais des questions plus tard. Je ne veux surtout pas gâcher le moment avec ma foutue curiosité. Même si la question me brule les lèvres… et puis je finis bien vite par la mettre de coter avec toutes mes hormones qui sont présentement en ébullitions. Mon regard revint vers ma douce moitié alors qu’un sourire remplit de sous entendue se dessinais sur mes lèvres. Oh oui, il est temps d’aller mettre le nez dehors. Et pas juste à cause de ce qu’elle m’avait promis, j’avais tout autant envie de découvrir les environs et la nature. Ma main serre tendrement celle de mon trésor lorsqu’elle prend ma main alors que je l’avais suivit sans aucune opposition. Je n’avais pu m’empêcher de pouffer légèrement de rire alors que je rougissais un peu en entendant les propos assez évocateur de ma douce et de Ruth. La désire redevint assez intensément dans mon regard alors que j’aide la rouquine à défaire les lacets de la tunique. Mes mains ne tardent pas à devenir très, très, baladeuse alors que ma respiration s’accélérait tout autant que les battements de mon cœur. Bien sûr que j’adore ce moment, j’en perds presque le contrôle si la mutante ne me ramenait pas à l’ordre.

- Tututut ! Du calme ! Chose promise chose due mais en son temps, d’accord ? J’connais un endroit formidable, je t’y emmène, on n’aura pas besoin de nos vêtements, je te le promets.

J’eus un petit grognement de mécontentement sous l’effet des tapes amicales, je voulais tellement continuer et visiblement je ne me contrôlais plus tout à fait. J’avais une envie, je la faisais sans réellement pensée comme ce n’était plus vraiment moi qui était aux commandes. Mais, avec elle qui me ramenait à l’ordre, j’avais tout de même réussi à me contrôler suffisamment pour finir de l’aider sans trop déraper. Dieu sait à quel point j’ai furieusement envie de lui sauter dessus sauvagement… Encore plus lorsque Aislinn retire complètement sa tunique pour revêtir ses vêtements normaux… Mon regard coule pendent un instant sur son corps, la lueur doré revint dans mon regard alors que je lui tourne rapidement le dos pour tenter de me reprendre. Merde… J’expire lentement, mon épaule craque et change légèrement, alors que je pense que c’est la première fois que j’avais autant de misère à contrôler mes instincts. Ho Aislinn, me promettre que nous n’aurons pas besoins de vêtement ne m’aidait pas du tout à rester calme.  

- J’aimerais me calmer mais… murmurais-je tout en venant légèrement me masser l'épaule qui me faisait à nouveau mal... P’tain ça recommence…

Reprend toi un peu bordel… Ce n’est pas la première fois que tu la vois nue tigresse… Je vins légèrement me masser la tempe, inspirant à nouveau profondément, alors que mon regard toujours traversé d’une lueur doré revint vers elle. Je crois doucement mes bras contre ma poitrine alors que je commence à taper nerveusement du doigt contre mon bras. Pense à d’autre chose.. concentre toi sur son regard.. Sa voix si légère et joyeuse… Sur ce que la rouquine dit… J’avale avec une légère difficulté ma salive, je tique un peux, ok… je devrais être correcte et calme la…

- C’est peut-être un peu idiot mais…ce sont mes croyances. Ce pays, ma famille…et toi.

Oh mais je suis loin de trouver cela idiot, bien au contraire. Elle me fait sourire, gentiment et tendrement, j’aime vraiment la voir aussi enjoué et pétillante. Si il serais possible de tomber une deuxième fois amoureux une deuxième fois d’une même personne, je serais certainement en train de le faire. Je lui sourire toujours doucement alors que je tends la main pour venir lui caresser le visage avec tendresse. Oui, je vois et je comprends parfaitement ce qu’elle veut dire.

- Moi? Ce n’est pas idiot Chaton, dis-je sur un ton amoureux, bien au contraire. Il faut avoir des croyances et franchement certaine chose en quoi tu crois j’y crois aussi. Certes ce n’est peut-être pas avec les mêmes mots mais l’important c’est le sens. Oui nous avons parlé des croyances et tout ça, j’ai adoré comme discutions, je suis heureuse de plaire à ta tante. Tu sais, j’aime beaucoup entendre parler de votre folklore, certaines chose résonne en moi comme une vérité pure et simple.

Je revins complètement ver elle, passant mon bras autour de sa taille, alors que je parais plus calme qu’un peu plus tôt. Je vins doucement accoter mon menton contre l’épaule de la rouquine alors que je semble presque réagir comme si ma réaction d’un peu plus tôt n’avait pas eu lieux. En réalité, je ne comprends toujours pas ce qui m’arrive alors que certains moments me manquent carrément. La lueur dorée est toujours dans mon regard alors que je me déplace légèrement pour venir poser un autre baisé brulant contre le cou de la mutante. Je sourire un peu bêtement alors que le murmure tendrement:

- Oui tu es une sorcière, ma sorcière, t’a pas à te justifier avec moi Chaton. J’taime comme tu es avec t’est croyance si intéressante à mes yeux. J’aime cette idée de déesse de la nature et d’être lié à celle-ci. Ça… m’attire pour je ne sais quel raison… Je suis étonné d’être déjà invité au Sabbat du Solstice d’été mais ça me plais. Je me sens.. comment dire.. Importante et privilégié.  

Je me redresse soudainement un peu comme une gamine ou même comme un chien qui sait que son maitre va aller jouer avec lui. Je ne peux plus m’empêcher de sourire alors que je pose entièrement mon regard remplit de désire dans celui de ma bien aimé. Ma queue se remet à fouetter rapidement l’aire rapidement alors que j’ajoute avec tendresse et excitation:

- J’ai hâte de découvrir ton endroit formidable, j’ai plus qu’envie d’aller dehors. Tu sais, me dire que nous n’aurons pas besoins de vêtement ne m’aide pas du tout à rester calme. Ha moins que tu le fasses exprès pour me faire languir..? Ce qui fonctionne parfaitement…

Mais bien vite, je perds un peu mon sourire alors que mon regard devins soudainement plus sérieux. Je semble me rendre compte de quelque chose, quelque chose qui me fait peur. Je détourne un peu le regard, un peu hésitante et inquiète, avant d’ajouter:

- Il.. Il va falloir faire attention mon ange… Je..J’sais pas… Je me sens bizarre… comme.. Comme si une partie de moi plus animal prenait le dessus…. C’est… c’est compliqué à expliquer… Je crois que j’ai loupé des bouts.  

 Je vins légèrement secouer la tête, mon regard retourne dans celui de la rouquine alors que mon sourire revenait sur mes lèvres.

- Remarque, ajoutais-je après un moment, c’est peut-être les hormones qui me montent à la tête. C’est fou à quel point tu me fais de l’effet, ce qui est certain c’est que je ne peux plus m’en passer ma belle. Je te suis, je le ferais qu’importe la destination avec les yeux fermés si il le faut.

Il.. Il va falloir faire attention mon ange… Je..J’sais pas… Je me sens bizarre… comme.. Comme si une partie de moi plus animal prenait le dessus…. C’est… c’est compliqué à expliquer… Je crois que j’ai loupé des bouts.  
Remarque, c’est peut-être les hormones qui me montent à la tête. C’est fou à quel point tu me fais de l’effet, ce qui est certain c’est que je ne peux plus m’en passer ma belle. Je te suis, je le ferais qu’importe la destination avec les yeux fermés s’il le faut.

Je lui souris tout en lui prenant la main avec tendresse.

- Et si tu fermes les yeux, tu ne verras pas le spectacle, Tigrou…ça serait idiot. Je pense que les hormones n’aident pas…ton hybridité doit jouer, nous sommes au début du printemps, alors forcément…tu sais « la période de reproduction et tout le merdier… » C’est con, ton instinct n’a pas encore percuté ton orientation sexuelle par contre. Ça te dérange si on marche un peu, pour changer ? En route !

Tout en lui agrippant le bras, je descendais le grand escalier pour retourner au rez de chaussée.

- On part en ballade Tatie, je veux montrer les bois à Maeve !

Depuis la bibliothèque, une voix se fait entendre.

- Prenez garde aux chasseurs, sait-on jamais. Bonne promenade les filles.

Je glousse en murmurant à l’oreille de ma compagne.

- Par le Sang du Christ, ils feraient une attaque les chasseurs si ils voyaient ce que je te réserve..tu peux en être certaine.

Le parc est encore détrempée de la pluie d’orage mais marcher dans les hautes herbes mouillées ne m’a jamais réellement gêné, j’aime sentir le contact de la terre, ma terre et me gaver de toutes les odeurs des bois.  Je lui montre les arbres, chaque espèces et distille tout en lui tenant le bras les légendes des terres d’Irlande, faites de lutins, de farfadet et inévitablement de sorcellerie Blanche. Je lui montre les herbes aromatiques, et décline leur vertus thérapeutique, je lui fais mâcher de la menthe sauvage, je lui explique des mixtures. Tout est source d’émerveillement et d’anecdotes. Je connais si bien les espèces végétales de mes bois que je pourrais facilement y survivre. En silence je lui montre caché dans l’herbe des sangliers et de cerfs, les animaux ne s’effraient pas de ma présence mais dès que Maeve fait un geste, ils reconnaissent en elle la prédatrice, ce n’est pas si grave : la prédation c’est aussi la nature. Il y a tant à savoir de la Nature. Nous nous enfonçons de plus profondément dans les bois et pourtant je sais exactement où nous sommes et le chemin instinctif que je dois prendre.

- Nous y sommes presque…peu de gens connaissent cet endroit.

Nous arrivons par delà une zone particulièrement boisés dont le dénivelé est impressionnant, en haut de la monté une sorte de clairière parmi les arbres protecteurs où le ciel bleuté perce ça et là et au centre de cet ilots sauvage, un spectacle à couper le souffle. Une petite cascade a creusé une sorte de petit bassin entre des rochers perçant, véritable oasis féerique.

- C’est Darkwood Falls. Magnifique, hein ? Je venais jouer ici quand j’étais gosse…c’est vraiment l’endroit le plus…je ne sais pas…intime que je connaisse. Tu vois, c’est que la Nature a créer pour des personnes comme toi au moi…La Déesse Dana…je crois en la magie de cet endroit, elle est dans chaque bouffée d’air que tu prends.

Tout en parlant je retirais mes rangers et je me déshabillais pour laisser les vêtements sur la rive des rochers.

- L’eau…est…assez fraiche ici….moi je ne sens pas les nuances de température…mais ce bassin garde toujours une température de 18 degrés, elle descend un peu en hivers mais étrangement…les eaux ne gèlent pas. Il doit y avoir une source chaude en dessous ou un truc du genre…

Nue parmi les arbres, j’entame ma descente dans le bassin…et me retourne dans toute ma majesté, l’eau mi-cuisse pour lui tendre le bras.

- Et puis si c’est trop froid, on trouvera bien un moyen de se réchauffer, non ? Tu comptes rester là ? Ce n’est pas bien profond tu sais ? Tu as peur de ta sorcière ? Ici c’est mon royaume….ici rien n’est impossible. J’ai des choses à te dire, c’est le meilleur endroit pour le faire.

- Ton royaume, je veux en faire partie de tout mon cœur, je le vois bien qu'ici rien est impossible. Dit.... Ce petit coin féerique.... Il pourrait devenir notre petit jardin secret, non? Que veux tu me dire ma belle sorcière? Pourquoi attendre d'être ici? C'est important? Je devrais m'inquiéter? Je suis toute à toi Chaton.



C’est bien possible qu’il le soit déjà comme elle fait déjà parti de mon univers à présent. Je n’ai jamais vraiment cru à une chose aussi fragile et incertaine que l’amour. Je n’ai jamais rêvé ni de princesse, ni de prince charmant mais j’ai toujours eu peur de ce moment où ça me tomberait sur la tête comme la pluie lourde s’abat sur la terre trop sèche lorsque crève un orage d’été d’Irlande. C’est tellement fragile, tellement précieux qu’on finit par se demander comment on pouvait réellement vivre sans et que l’on regarde son passé avec des yeux différents, comme une sorte de film dans lequel il manque quelque chose, un élément, une saveur. Bien sur les choses sont les mêmes oui, mais tout semble différent, plus lumineux et chaleureux.
Les mots sont toujours e dessous de ce que je ressens, toujours bien en deçà de tout ce que j’aimerai réellement exprimer. Ils bloquent et s’étranglent dans la gorge, ils font peur parce qu’ils pourraient être mal perçu et mal reçus. On pourrait les répéter mile fois, les apprendre par cœur, répéter encore et encore jusqu’à ce que tout devienne théâtrale et limpide mais je ne sais pas faire ce genre de chose. Je savais qu’ils viendraient, je savais que ça serait maintenant.
Mais alors que je la serre si fort entre mes bras, nos corps nus soudés l’un à l’autre et baptisés par les eaux secrètes et pures de Dana ; alors que ma main court dans son dos à la caresser encore et toujours en un geste d’affection, alors que mon autre main se pose doucement sur sa joue et que mes lèvres s’entrouvre de trop de passion, je dois bien vous l’avouer oui…alors que tout ça , j’ai la plus grosse peur de ma vie et mon cœur cogne si fort que ses battements assourdissent mes sens. Peut-on déraisonnablement aimer quelqu’un à en mourir ? Je croyais l’idée ridule, elle ne l’est plus à présent.
J’inspire, je sens les mots prêt à éclore, l’amour lui-même remonte et déborde comme ses larmes qui perlent et coulent le long de mes joues dans une gravité silencieuse et digne.

- Je…je t’aime.

Le mot est concédé, il a explosé au jour, je ne peux plus reculer.

-C’est ça qui est important. c'est pour ça qu'on est ici...ce n'est pas "juste ça"...c'est bien plus important....Je t’aime…Je t’aime…je t’aime. C’est tellement fort que ça en devient ridicule mais c’est ce que j’ai sur le cœur…vraiment. Je…je crois au pouvoir des mots, c’est pour ça que je ne l’ai pas dit plus tôt. Les fiançailles, le mariage…ce genre d’engagement…je n’y crois pas, ça n’a pas de valeur à mes yeux …mais ces mots là…ils ont du sens pour moi, ils ont valeur d’engagement tu comprends ? J’ai toujours été terrifiée par la notion d’engagement mais pas avec toi…je t’aime…je t’aime…je veux tout t’offrir, ma vie, mes rêves, mes espoirs, ce que je suis, ce que je peux faire…je ne veux pas être raisonnable parce que je suis à toi…je t’aime à en crever.
Et tant pis si c’est…mal dit ou trop…j’sais pas, guimauve ou féérique…ces mots là…je te les offres à toi. Tu es la première à qui je les dits hors de ma famille. C’est ça…mon engagement…ici et maintenant et pour autant de temps que tu m’aimeras parce que moi…ça ne s’arrêtera pas.

Je soufflais un instant la couvant du regard tout en écoutant ce qu’elle avait à dire et ce çà quoi je répondit par un sourire radieux.

Je l’embrassais fougueusement avec une excitation folle, je gémissais de plaisir tout en l’embrassant.

- Tu veux que…que ce lieu…devienne notre ? …alors viens…faisons l’amour et il sera…à nous comme nous…l’une …à l’autre…