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[terminé] Une longue nuit de labeur [Aislinn]

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Message  Kaya Kangee Mar 15 Nov - 0:29

Bon ! 6ème nuit, pour l'instant tout se passait bien. J'avais eu plutôt du bol, de trouver ce job-là en fait ! La majorité des boîtes de strip qui étaient dans ce quartier, aussi réputé que douteux, faisaient dans les... disons... "services spéciaux" et étaient en fait des boîtes de strip-tease avec des maisons de passe à l'hygiène douteuse juste derrière. En plus de ça le paiement était fait... parfois. En général un gang quelconque avait le contrôle, c'était assez étrange en fait : je savais que la mafia italienne avait son quartier, les chinois aussi et tout ça, mais là il y avait un peu de tout. Comme si les mecs s'étaient divisé le quartier. Le fait était que la boîte où je bossais - et bosserais pendant encore 2 bonnes semaines - était particulièrement clean, par rapport au reste. C'était un peu l'endroit "de luxe" en fait, l'entrée était plus chère et les bouseux crades et beurrés à la bière merdique ne pouvaient carrément pas entrer. C'était aussi pour ça que l'ambiance était meilleure : pas de "services secondaires", des clients plutôt haut-de-gamme pour l'Outer, et un partage des pourboires en fin de soirée.

Cela m'avait permis de faire des soirées assez rentables. En plus de la paie de base (80$ nets la nuit de 8-9 heures, pas une fortune mais c'était très correct pour un job de ce genre) il y avait entre 60$ pour une petite nuit et 200$ de pourboires à récupérer, donc au final ça me permettrait de payer mon loyer pendant un mois ou deux et de la bouffe, vu que je pillais les réserves de la pauvre Caitlyn. "Taz"... Franchement, j'te jure, ce surnom... Enfin. Je ne m'en débarrasserais jamais, il fallait donc que je m'y fasse. Tout ça pour dire qu'au final, mes conditions de travail étaient assez bonnes. Le type avait accepté de m'engager à cause de mon C.V. : j'avais déjà fait la videuse dans des boîtes similaires et des nightclubs assez complexes, le tout en n'ayant que très rarement à utiliser une forme quelconque de coercition ou de violence. C'était tout un art, de négocier avec des cons ou des mecs bourrés mais en général, j'avais jusqu'ici su adapter mon discours à mon interlocuteur. Et ce type de méthode convenait très bien au boss qui voulait que l'endroit reste "classy" et sans incidents.

Ce soir-là, j'allais démarrer à la porte (à l'intérieur), pour ensuite faire des rondes, une pause d'1/2h, de nouveau des rondes et terminer la soirée de nouveau à la porte, aux heures où les gens les plus insistants et bourrés ne veulent pas partir. Le début de soirée fut calme. Comme toujours, en fait. Il y avait des médecins célibataires, des cadres divorcés, les classiques enterrements de vies de garçon, ce genre de trucs, des gens assez inoffensifs dans l'ensemble. Un ou deux tentèrent bien de me draguer mais je jouai assez rapidement les gros bras pour leur faire comprendre que le spectacle, c'était "là-bas". Dans l'ensemble donc, c'était plutôt calme. J'eus même le temps de me goinfrer comme pas permis (des sandwichs que j'avais fait rapidos avant de partir de chez la rousse) pendant ma petite pause, avant d'ensuite reprendre mes "patrouilles". Bon, il ne s'agissait pas vraiment de patrouilles, il s'agissait d'aller d'une scène à l'autre, pas trop souvent, pas de façon trop voyante, ... Il fallait passer inaperçue afin qu'il n'y ait que les strip-teaseurs et teaseuses, les clients, et que tout le reste soit invisible. Garder "l'expérience", comme disait le boss, même si je n'étais pas sûre de ce qu'il voulait dire par là.

Le premier incident eut lieu vers une heure du mat' environ. Un mec semblait un peu beurré (carrément beurré) et s'était mis à toucher, pendant une danse privée. La danseuse avait utilisé le signal afin de se faire remarquer et je m'étais rendue sur place, constatant qu'il y avait bel et bien un monsieur avec une chemise à moitié ouverte, les cheveux un brin en bordel, qui semblait avoir carrément trop bu. Il avait tenté de toucher les fesses de la jeune demoiselle ("Sandy", en fait elle s'appelait Christina) une première fois, elle avait dit stop, il avait recommencé, tant pis pour lui. Le mec avait l'air pinté mais pas dangereux à priori. "À priori" car TOUTE personne bourrée était un danger potentiel - je ne perdais jamais ça de vue. Mais là, il ne semblait pas violent. Je me dirigeai donc vers lui, demandant :

- Hé ben m'sieur, on vous a dit d'pas toucher, nan ?
- M... mais zj... zj'ai mis CINQ DOLLÂRS et alors ? Hm ? Et le, la, le... qualité du, du service ? Hein ? HEIN ?
- Ah ça, j'dis pas, c'est vrai. Mais c'comme un distributeur d'boissons. Si vous mettez 5 dollars mais que dans l'distributeur y'a pas c'que vous voulez, vous allez pas toucher l'distributeur, si ? C'pas sa faute.
- ... nan mais j'ai mis là, le, les, 'voyez ? Les 5 dollars.
- Just'ment : dans un distributeur, vous appuyez sur l'bouton et ça vous rend vot'monnaie, dis-je en tendant la main vers Sandy, qui me rendit le billet en levant les yeux au ciel. 5 balles, c'était pas grand chose pour quelqu'un comme elle. Je rendis donc son billet au mec avant de le pousser très légèrement loin de la danseuse. Vous v'nez ? On y va.
- M... mais j'mérite le RESPECT. J'suis... un DIEU VIVANT. Héwé !!
- Ah mais ça s'voit ! Et z'avez beaucoup d'fidèles ? demandai-je, toujours en le menant vers la porte.
- N... Nan... pac'que j'ai pô... pas d'propi... phoqu... propoph... phoquette ! finit-il par dire en se mettant à rire comme seuls les gens bourrés le font.
- Haahaha, marrant ! répondis-je avec un petit sourire. Mais sans fidèle c'quand même pas marrant, avouez.
- ... n... nan, personne prie.
- On fait un truc alors ! Pour avoir plein d'fidèles, 'faut faire un grand discours, 'voyez ? Genre 10 command'ments et tout. J'vous propose du coup : rentrez chez vous, pac'que... Franch'ment... Vous imaginez vous les text'sacrés ? "Dieu écrivit les 10 commandements dans une boîte de strip-tease", ça l'fait pas hein ? Le type secoua la tête. Donc vous rentrez et vous les écrivez pour avoir plein d'fidèles. Vendu ?
- O... Ouais j'fais... j'fais ça, les 10... Nan j'fais les DOUZE command'ments, encore MIEUX !
- Douze ! Super, ça, c'est 20% mieux qu'les 10 ! On fait comme ça ! Bien joué !

Hop, je l'avais ramené à l'extérieur. Sur ces bons mots, je l'encourageai légèrement à continuer sa route et il finit par s'enfoncer dans les sombres ruelles de l'Outer. Restait à espérer qu'il rentre entier... M'enfin, il était venu ici et s'était bien torché, c'était à lui d'assumer derrière, j'étais pas sa garde du corps perso. Cela fait, je retournai vers Sandy, demandant si tout allait bien. Elle répondit que c'était bon, qu'il venait au moins une fois par semaine et qu'il n'était pas méchant, juste vraiment lourd. Ah, ça... Les gens pas méchants mais lourdingues, la vie n'était facile ni pour eux ni pour leur entourage. Mais encore une fois, j'étais pas sa mère. Bon... Une bonne chose de faite, en tout cas. Je retournai à l'intérieur, reprenant un peu ma petite route. Ce fut une petite demi-heure après que j'entendis des bruits anormaux, me dirigeant vers l'une des scènes secondaires.

Une fois sur place, j'aperçus un type - un hybride reptilien à priori - en train de gueuler et de tirer sur le string d'une des danseuses. Et ééévidemment personne n'intervenait, p't'ain heureusement que les videurs étaient là, sans déconner. Les mecs la laisseraient se faire violer sans rien dire.

- T'as des boutons au cul sale moche, rends-moi ma thune ! grommelait le mec.
- EH YO ! lançai-je en me dirigeant vers lui. Allez c'est fini là, on y va.

Bon... Lui, je n'allais pas pouvoir faire dans la diplomatie. Dommage, j'aurais bien aimé faire les 3 semaines sans incident mais cet objectif était assez optimiste... Le type se retourna et projeta sa langue vers moi d'un seul coup. Hélas pour lui j'avais l'habitude de ce genre de mouvement (je faisais pareil pour attraper des pancakes - longue histoire) et grâce au symbiote, je pus réagir assez rapidement pour l'attraper au vol et tirer dessus un grand coup. L'indélicat se mit à voltiger vers moi, et j'en profitai pour déployer un peu de symbiote au niveau du front et l'accueillir avec un énorme coup de tête qui le fit tomber au sol comme une masse. Cela fait, je le traînai par la langue jusqu'à la sortie alors qu'il tentait de se libérer de façon maladroite, à moitié K.O., avant de l'amener dehors et le jeter de l'autre côté de la rue. Il lui fallut une bonne vingtaine de secondes pour se relever et assimiler la situation, pour finalement se diriger vers moi en grognant. Pour ma part je continuai de déployer du symbiote, notamment au niveau des yeux pour faire voir mes iris de braise et au niveau de la mâchoire, relevant les lèvres de façon démesurée façon "Alien" pour montrer mes longues dents acérées. Je savais que ça avait de fortes chances de marcher : les hybrides avaient souvent des instincts liés à leur animal et les caméléons étaient des prédateurs de milieu de chaîne alimentaire. Face à un prédateur "top chain" ils s'écrasaient en général, et je présentais les signes d'un tel prédateur : regard effrayant, longs crocs, griffes, grognements sourds. Il me fit du coup un doigt et partit en titubant, toujours dans ces mêmes ruelles obscures.

Tony, le mec posté à l'extérieur, se contenta de sourire et d'applaudir avant de me féliciter pour mon lancer et préciser, en rigolant, qu'il y avait de la place pour un quarterback dans son équipe de foodball. Je me contentai de lui faire un clin d’œil avant de rentrer à nouveau... Le patron faisait un peu la tronche. Là, pour "préserver l'ambiance" c'était raté. Mais d'un autre côté, quoi, j'étais censée faire quoi avec ce gugusse ? En attendant il fallait bien avouer que plusieurs clients m'observèrent de longues secondes lors de mon retour, l'air pas forcément rassurés. Bah... D'un autre côté, au moins, ils savaient tous ce qu'il risquait d'arriver à quelqu'un ne respectant pas les règles. Je n'étais pas une adepte de l'imposition des règles par la violence mais... Si la plupart des personnes présentes ici étaient juste là pour passer un bon moment et se rincer l’œil, d'autres étaient juste des animaux n'attendant qu'une faiblesse pour s'imposer et chasser. Ils ne comprenaient malheureusement pas les arguments logiques ou autres, juste la domination pure et dure... Et voir un prédateur se faire foutre un coup de boule en plein vol avant de se faire traîner dehors par la langue, ça, ils comprenaient bien.

En attendant, je n'avais qu'une hâte : rentrer, m'installer contre Caitlyn pendant les quelques heures de sommeil qui lui resteraient avant d'aller bosser, et écraser jusqu'à genre midi histoire de récupérer de cette nuit débile. Il était 2h du mat', encore quatre de plus et ça serait bon... La scène numéro 3 semblant plutôt calme, je repris donc ma ronde, me dirigeant vers le bar, où il y avait assez peu de monde à cette heure-là. La plupart des présents buvaient à leur table ou au comptoir de la scène principale, histoire d'observer le spectacle principal de la soirée : Donna, l'hybride tigresse à l'agilité légendaire. Hybride tigresse... tiens, ça me faisait penser à Maeve. Avec ces conneries de boulot de nuit, j'étais pas allée m'entraîner depuis un moment, il faudrait que j'y fasse un petit tour au moins histoire de dire que j'étais encore là...
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Message  Aislinn Oldfield Mar 15 Nov - 9:46


Dérives du mieux que tu peux de ce que tu aimes.
D’un océan à l’autre,
Parcours le monde entier en cherchant.
A travers des confessions d’ivrogne
Au sujet d’errances et de films,
Au final, tu resteras complètement seul.
Si tu reviens à la maison,
Je te cuisinerais un bon gâteau,
Que je déposerais devant tes yeux.
C’est comme ça que je t’emmènerai.
J’espère que tu me verras encore
Alors que je suis en train de te tuer.
Quelle surprise de merde !!
Tu n’es que mon Homme de Main.




J’avais promis. Je ne suis bonne qu’à briser les promesses, une fois encore. Je ne savais plus vraiment comment j’avais atterri ici, l’alcool commençant sérieusement à embrumer mon esprit mais ce n’était pas suffisant, je n’avais pas mon compte : pas encore.
L’alcool est un compagnon de détresse, il aide à gérer ce qui m’insupporte. Je me souviens que j’avais eu des mots durs avec Maeve. Ce n’était pas notre première dispute, non…Mais je pense que celle-là avait du sens, disons plus de sens que les autres. Ça me faisait mal de ne pouvoir l’aider dans ce qu’elle traversait, ça me faisait mal de me sentir isoler. Au fond Kaya n’était qu’un prétexte, j’étais dépassé par les évènements et ce clash familial m’avait fermé la porte du soutien de mes proches. J’en voulais à Jade parce qu’elle restait cette foutue égoïste ne pensant qu’à sa gueule, j’en voulais à Ariella parce qu’elle prenait toujours fait et cause avec elle contre moi, même Shadow….j’en voulais une fois de plus à Caitlyn parce qu’elle se foutait de ce que je pouvais penser ou ressentir. Elle ne m’avait de toute façon jamais désirée, ni voulu…elle m’avait abandonné. Elle ne croyait en rien, ni en moi, ni à celle qu’elle avait mise en terre…J’étais persuadée que tout ça aurait été différent si Calie avait été là. Elle aurait pu donner des réponses, elle pouvait encore. J’étais certaine qu’elle subsistait en Caitlyn seulement cette fichue Kaya était à présent là et Cait s’envoyait aveuglément en l’air sans se soucier de cette évidence. C’est une horrible injustice, c’est injuste et monstrueux. Elles n’avaient pas le droit de faire ça. J’avais essayé de l’expliquer à Maeve mais à ma grande surprise elle connaissait déjà la connasse tatouée et le ton était monté. Ainsi elle foutait même la merde DANS mon couple ! Chez moi ! Dressant Maeve CONTRE moi !
J’implorais Calie de m’aider mais le bourbon était plus parlant.

Calie était mon fantôme, elle avait guidé mon bras toute mon adolescence.  mon modèle et j’étais son héritage : je pensais que nous l’étions toutes : du vent, des mots, des conneries..…Elle était là bien avant Pixie. Son sourire, son enseignement…nous n’avions coexistés que quatre mois mais…sans doutes les quatre mois les plus beaux de ma vie. Sans sa présence, maman et moi nous serions étripées, je la haïssais, je ne la voulais pas…pas plus qu’elle ne me voulait.

Cette situation était une trahison, une injustice blessante surtout maintenant qu’on avait une chance de la faire revenir. Maudite Kaya : ta place était sous terre et pas ici ! Si j’avais su comment la situation allait tournée et quelle place elle allait voler, j’aurais menti lors de cette rencontre au mémorial, j’aurais laissé Cait la tailler en pièces.  

J’étais parti de Maeve à 21 heures en claquant la porte en lui hurlant d’aller « se faire foutre », elle me connaissait assez pour savoir qu’il ne valait pas mieux essayer de me retenir. Ma téléportation avait tout d’une fuite et j’avais coupé mon portable sous ses appels incessant, je voulais juste….qu’on me foute la paix. J’avais commencé mes errances sous ma tenue streetwears informe et ma casquette militaire par les quartiers misérables de l’Outer de l’Ingleside. Un tripot sordide peuplé d’ivrognes errant, j’y étais resté assez pour m’assommer au bar. L’ambiance craignait clairement mais la soirée était encore jeune. J’avais erré un peu dans les quartiers sud vers les entrepôts pour voir les Fights clandestins, l’ambiance m’avait soulé, j’avais envie de cogner mais j’étais maintenant un agent X , c’était interdit. Je ne sais plus au juste comment c’est arrivée, j’ai pensé à elle…la trouver…la démolir, lui éclater sa tronche, l’effacer de ma réalité. De toute façon, je n’étais bonne qu’à ça…décevoir et faire des conneries. La trouver fut simple, elle n’était pas là-bas…à baiser ma mère. Non, elle préférait les individus de son engeance, les coins sordides, les bas-fonds…Je m’étais matérialisé devant la porte de l’établissement de merde, j’en avais rien à foutre….j’entrais, je cognais jusqu’à ce que…que…j’en sais rien…c’est plus cohérent. Entrer fut plus simple que de reflechir, même si je n’étais pas du genre glamour, je tenais bien l’ivresse et j’avais une carte de crédit au vert (pour ce que je dépensais…ma solde d’Agent ne me servait pas), ils ne furent pas regardant.

J’observais les lieux mains dans les poches et je fini par la voir au loin. Je sentais cette colère bouillonner mais il restait…je ne sais pas….un morceau de conscience…qu’il fallait noyer. Il n’était qu’une heure, j’avais le temps. Je soupirais m’approchant du bar de la scène centrale. Je commandais une bouteille de Vodka. Et m’installais au bar perdant un regard vitreux sur l’hybride qui se déhanchée devant nous et je m’enfilais verre après verre, posant ce qui restait de cash sur le comptoir pour la tigresse.

Je sombrais peu à peu…un gouffre éthylique sans fonds et rassurant. Tout ce qui comptait à présent, c’est que la belle continue sa dance envoutante et calmante, son visage ne m’était rien…c’était celui de Maeve que je voyais, dans le monde où je m’étais emmitouflé je n’entendais même plus les vociférations du gugusse à côté de moi, il finit par faire bouger mon verre me rappelant à la réalité. Je tournais lentement un regard absent vers son visage. Il m’observa, adipeux en sueur, le petit bourgeois cadre moyen venu s’éclater pour la soirée entre deux sniffettes à la coke et ses actions en bourses.

- S’cuzez Mademoiselle..

Je ne répondais pas, la tête levée d’entre mes bras croisés sur le bar.

- C’est cette danseuse…elle est vraiment très bonne ! Votre verre est vide et votre bouteille aussi…je peux me permettre de vous en payer un autre ?
Mon regard dévia en silence sur la bouteille vide.

- Ces hybrides c’est quelque chose ! Il parait qu’elles ont le sang chaud, si vous voyez ce que j’veux dire.

Je soupirais en me redressant faisant craquer ma nuque dans un mouvement de fatigue, je surélevais la visière de ma casquette, une boucle rousse de ma chevelure s’échappant le long de ma joue.

- Wooow…c’est votre couleur naturelle ?

Je le regardais avec attention, froidement et silencieusement un bref instant. Bourrée ou non, mes gestes restent toujours instinctif et précis. Je l’agrippais d’une main, le tournant comme une crêpe en une clé de bras alors qu’il n’avait même pas fini de crier. D’un mouvement plongeant du bras, la main derrière son crane je lui fis percuter le front deux fois sur le bar jusqu’à lui ouvrir le crane et lui péter le nez. Le silence qui suivit fut glaçant alors qu’il glissait au sol dans une trainée sanglante. Tranquillement, je me réinstallais et déclarais d’une voix morne.

- Il paye un verre…il l’a dit…Danse ma beauté, faut pas écouter  les connards. Danse si il y a qu’ça qui compte.


Le barman était figé de peur, l’action avait été foudroyante. La fille elle-même ne dansait plus. Autour de moi, le vide s’était fait.
L’instant dura quelques secondes jusqu’à ce que j’entende une voix ferme et sans appel. Un rictus se dessina sur mes lèvres alors que je finis par me retourner lentement, la dévisageant froidement, les mains posées sur le comptoir. J’étais franchement ivre et ça se voyait, comme ça se voyait que je n’avais plus qu’une idée en tête.

- Tu vas m’virer d’ici aussi ou c’est ton tour de v’nir danser ? Ne t’attends pas à d’la… « coopération » d’ma part…salope. Il ME paye un verre, il l’a DIT !
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Message  Kaya Kangee Mar 15 Nov - 10:25

Bon… J’allais pouvoir me poser un peu et glandouiller le reste de la soirée. P’t’ain, j’aurais largement préféré rentrer et m’endormir la tête sur les fesses de Cait’, au lieu de rester là à rien foutre et piétiner pendant 4 heures… Après, d’un autre côté, c’était toujours mieux que de me tabasser avec un client bourré ou agressif, hein. À choisir je préférais largement cette option-là. Je m’accoudai donc au bar, discutant rapidement avec la barmaid, quand j’entendis un cri. Juste derrière moi, un gugusse était en train de se faire retourner le bras, pour ensuite se faire défoncer la tête contre le comptoir. J’ignorais ce qu’il avait fait pour mériter ça mais en tout cas, c’était assez sévère comme punition… Je serais mal placée pour parler après, vu que j’étais une adapte de la riposte disproportionnée. Néanmoins, là, on avait un problème… Portant le doigt à mon talkie, j’appelai des renforts :

- Gros problème, salle 1 au bar central, j'approche.

Héhé, je devais avoir un air de gorille du FBI ou un truc du genre, avec mon costard noir et mon oreillette ! Mais contrairement à ce qu’on pouvait voir dans les films et séries, en fait, les mecs du FBI ne se promenaient pas 24h/24 en costume noir et en lunettes de soleil. Dingue hein ? Bon le fait était qu’on s’en foutait, pour l’instant. Je me dirigeai d’un pas rapide vers les lieux du crime, faisant un signe à la barmaid de récupérer le petit kit de premiers soins qu’elle avait sous le bar. De son côté, Tony était rentré et avait déployé son armure de métal. Il ressemblait pas mal à Colossus, en plus large et plus brutos. Et en costard. Et il envoyait de sacrées patates ! On avait fait quelques échanges avant le service, la soirée précédente, et même si j’absorbais bien, je n’aurais pas pu absorber les coups de ce type pendant des heures non plus.

La salle principale étant plutôt grande, je décidai de ne pas l’attendre et une fois à quelques mètres de la personne coupable, je lançai d’un ton ferme :

- Allez, ‘va êt’l’heure d’y aller là.

Et là… Surprise. C’était Aislinn. Et elle avait l’air complètement poivrée, la pauvre. Merde, elle avait tellement bu que ses pupilles étaient dilatées… Mais bordel qu’est-ce-qu’elle foutait là et pourquoi elle avait mis une quiche à l’autre con ? J’avais l’air sidérée – et pas que l’air en fait. Je l’étais vraiment.

- Tu vas m’virer d’ici aussi ou c’est ton tour de v’nir danser ? Ne t’attends pas à d’la… « coopération » d’ma part…salope. Il ME paye un verre, il l’a DIT !

Tout ça pour une histoire de payer un verre ? T’ain elle avait dû s’envoyer au moins 2 bouteilles pour finir dans cet état. Je soupirai, laissant de côté mon air « ferme et dure » de videuse pour devenir immédiatement inquiète, répondant d’une voix plus douce.

- Merde, Ais’… J’suis contente d’te voir, mais pas dans c’t’état… Combien d’verres t’as bu ? Ta mère sait qu’t’es ici ?

Alors que les lourds pas métalliques de Tony approchaient, ainsi que le vrombissement des mains de Louann qui étaient floues, je levai la main vers eux afin de les arrêter.

- C’bon, j’l’ai d’jà vue. Pas b’soin d’sortir l’artill’rie, sérieux, elle est pas dang’reuse.
- Sérieusement ? demanda Louann en grimaçant, observant le type.
- Nan sérieux c’bon, occupez-vous d’lui plutôt…

Je préférais éviter que la videuse hispanique ne soit impliquée… Aislinn avait été entraînée au X-Center, donc elle arriverait sûrement à esquiver les tartes de Tony (même si vu son alcoolémie, ce n’était pas sûr). Par contre… Louann pouvait envoyer des ondes de choc très puissantes et très contrôlées. Normalement une onde de choc assez forte pour assommer un homme adulte d’un coup était aussi suffisante pour envoyer voltiger tout le monde dans la salle et faire un bruit atroce. Mais les siennes : pas un bruit, et pas un seul dégât collatéral. Très impressionnant. Mais j’ignorais si la mini-rousse parviendrait à se démerder, face à ça, donc je préférais éviter de prendre des risques inutiles… Putain pourquoi elle était là !? Pourquoi elle était aussi beurrée ? Merde, quelle soirée de débile !

- Viens on va prend’l’air ok ? Y’a trop d’monde ici. Et promis, j’te paie une bouteille entière une fois qu’t’as dessaoulé, on s’en fout du verre d’l’aut’con. Vu son état, y va pas payer grand-chose t’façons.
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Message  Aislinn Oldfield Mar 15 Nov - 11:42


Une absence dans le regard.
Une absence trompeuse, comme sa posture faussement détendue.
Un coup d’œil circulaire qui s’accroche sans discrétion au Baraqué en métal, puis un regard plus appuyé sur l’hispanique avant de revenir se poser sur kaya. Elle lève le font haut, un sourire malsain au visage, l’attitude résolument agressive, puis elle laissé échapper un rire dément et sinistre.
Elle commence avec l’index par montrer le géant.

- Fort et lourd…ouais….mais terriblement lent ça prendra 5 secondes pour te balancer dans la baie et voir si tes lourdes fesses de merde peuvent remonter à la surface.

L’index se déplaça vers l’hispanique et elle s’adressa à elle avec une sorte d’amusement.

- Choc sonore ? Une merde du genre à base de vibro ? c’est chaud dans un endroit plein d’monde…plus compliqué là…mais avec les mains brisées. Ça peut se gérer… « pas vrai ma sœur »* ? (* en argot latino)

L’index bascula sur Kaya.

- Il reste toi…ouais…la « légende »…Il est peut-être temps..que quelqu’un te replace dans la bouse d’où tu as émergé ta sale gueule…héhéhé…

Immédiatement ensuite six vortex firent leur apparition à différents endroit de la salle, 3 fixés justes derrière chacune des cibles, le dernier dans le dos d’Aislinn.

- Alors ? On fait joujou avec les pouvoirs ?…pas fair play, ça….puisque y’a d’la triche…j’vois pas pourquoi j’m’ emerdrais à la loyale…Qui va être l’heureux élu ? Hein ? Un volontaire ? J’suis de la X force bande de cons ! Qui veut v’nir cogner de l’agent X ?

Son expression se fit plus grave alors que sa colère déferlait sur Kaya

- Toi !!! Tu fermes ta gueule et tu ne me donnes pas d’ordre !!! J’suis pas comme elles ! Ton numéro à deux balle, tu t’le cares profond, ça marche peut’être avec mes deux frangines, ces petites connes…mais pas avec moi ! Et tu laisses maman où elle est ! J’en ai rien à foutre de Caitlynn : RIEN A FOUTRE ! JE SUIS ADULTE ! J’RENDS DES COMPTES A PERSONNE !! NI A CETTE FAMILLE QUI M’DETESTE, NI A MAEVE, NI A TOI !!! Surtout pas ..à toi…

Elle montrait l’homme au sol en balbutiant, tout en restant aux aguets.

- Il a dit…qu’il me payait un verre…J’VEUX MON VERRE ! JE…je fais respecter l’autorité de l’Etat ! J’suis d’la X Force, bordel ! J’ai gagné ce titre…j’m’suis battu pour…et…et j’le dois qu’à mes efforts… JE VEUX DU RESPECT !!! JE VEUX ETRE ÉCOUTÉ !!! Ou j’vais tous…vous…Vous exploser si c’est ça qu’il vous faut, j’peux l’faire…voilà…j’suis pas…la « fille de Fuzzy »…j’suis..juste…moi. J’ai mérité ça…toute seule…toujours toute seule…

Elle finit par soupirer, les vortex se dématérialisant dans la salle aussi tôt. Elle sembla soudain profondément abattue, les larmes au bord des yeux, légèrement tremblante

- J’veux juste….ce putain d’verre…c’est tout…Je suis pas là pour…pour faire du mal…j’protège les gens…je protège ma famille. C’est mon job……Alors me faites pas chier. Juste….me faites pas chier.
Ce mec…il a dit qu’il me le payait…on a pas le droit de promettre des choses et de chier dessus ensuite…on ne peut pas dire…qu’on aimera une personne au-delà de…de sa mort…et l’oublier ensuite….on n’a pas l’droit…on n’a pas l’droit….on la tue….une seconde fois.

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Message  Kaya Kangee Mar 15 Nov - 13:20

Ni Tony ni Louann ne semblaient apprécier les remarques et menaces de se faire balancer dans la baie… Bordel de merde, déjà que raisonner avec elle me semblait complexe mais si en plus elle était bourrée ? Bonjour la catastrophe… L’hispanique ne sembla pas apprécier la dernière remarque d’ailleurs, visiblement elle n’était pas du tout du genre à vouloir être « hermana » avec Aislinn. Quant à moi, la « légende », blablabla… Pfff sérieusement, elle ne voulait pas gérer ça, genre, je sais pas, DEHORS ? Merde, c’était moi qui voulais lui parler, mais pas là, maintenant, tout de suite ! Comment j’allais bien pouvoir désamorcer la situation, du coup ? D’autant qu’elle se mit à ouvrir des vortex, ce qui commença à créer une certaine panique. Les clients humains fouturent le camp en criant alors que les mutants… Certains restaient plus ou moins calmes mais les autres aussi se mirent à paniquer, tout comme les danseuses. Tu parles d’une soirée calme.

Louann sembla se préparer à la calmer un bon coup, quand la mini-rousse beugla qu’elle était de la X-Force. Super… Déjà que celle-ci avait une image assez médiocre dans l’Outer, voilà que maintenant ils passaient pour des ivrognes violents. Gé-ni-al. Ororo allait adorer… Et pour couronner le tout, elle se mit à me gueuler dessus, comme quoi mon petit numéro ne marcherait pas sur elle, que je devais « laisser maman où elle était » tout en disant ensuite qu’elle s’en foutait d’elle (la belle contradiction de nana beurrée, quoi), qu’elle était adulte tout en se comportant comme une ado qui se prenait sa première cuite, que sa famille et Maeve la détestaient, et machin patin couffin.

Et finalement, sa conclusion fut qu’elle « voulait son verre », qu’elle voulait le respect et autres… Ah, ça, j’avais entendu pas mal de poivrots me dire la même chose. Heureusement, elle finit par partir en mode « bourrée triste » et pleurnicher que ce mec n’avait pas le droit de promettre des trucs, avant de partir sur l’amour au-delà de la mort et toutes ces histoires. Clairement, ça n’avait rien à voir avec ce type… Bon, c’était évident que ça n’avait rien à voir avec lui mais à priori, elle commencerait peut-être à le réaliser. Mieux valait profiter de ce bref instant de faiblesse pour sortir de là.

- Écoute, viens… On sort d’là, j’t’explique, et si t’es pas convaincue tant pis, ok ? T’façons c’mec pourra rien t’payer, tu lui a mis un bon trauma crânien dans sa tronche…


Je jetai un regard à mes deux collègues en mode « ne faites rien », avant de me diriger doucement vers la porte, avec elle. Ce fut alors que le patron arriva, l’air… peu avenant. Il n’avait pas l’air d’un gros gorille de la mafia, plutôt du genre « loup de Wall Street ». Il avait gagné le respect des divers gangs de l’Outer grâce à son talent en matière d’investissements illégaux – qui avaient tous l’air 100% légaux en fait – mais aussi en matière de tatane : c’était un télékinésiste dont j’ignorais les capacités réelles.

- Miss Kangee… Je vois que vois que vous connaissez notre fauteuse de troubles…
- Oui, c’bon vous en faites pas, c’réglé.
- En effet, tous les clients sont partis. C’est « réglé » comme vous le dites si bien. Ne prenez pas la peine de revenir demain. Revenez lundi, nous discuterons des pertes subies ce soir ainsi que des… conséquences de vos fréquentations, ainsi que de vos dettes envers cet établissement, finit-il par lâcher avec un regard glacial.

… super, génial. Bon ce n’était pas le moment de se la jouer rebelle, je hochai juste la tête, continuant d’accompagner la rousse miniature jusqu’à la sortie, jusqu’à ce que l’on finisse par arriver à un endroit plus calme, un petit croisement avec une ruelle crade. Quelle merde ! Comment j’allais faire, maintenant ? Je m’étais faite assez pour payer le loyer, mais la bouffe du coup ? Parce qu’il était hors de question de continuer de piller les réserves des Oldfield, c’était juste mort… Je savais qu’elle m’avait dit « t’en fais pas », sers-toi », et tout ça, mais ce n’était pas comme ça que je fonctionnais. Quand on était chez quelqu’un on participait, point ! Le stress montait alors que je ne savais pas comment j’allais pouvoir faire… Les boulots de videuse je pouvais les oublier dans l’Outer, et sûrement une partie de l’Inner vu que ce monde était assez « petit », le mot passait vite. Les jobs où j’avais excellé m’avaient permis de récupérer ce job-là, et le désastre de ce soir-là me fermerait pas mal de portes… Sans compter le fait que je risquais de devoir une faveur à ce gangster… Parce que oui, le patron de cette boîte de strippeuses était « réglo » dans l’ensemble, avec ses employés, mais ça ne voulait pas dire que ce n’était pas un criminel endurci.

De rage, j’expédiai un bon coup de pied dans une poubelle innocente qui n’avait rien demandé à personne ; celle-ci voltigea dans la ruelle avant de retomber au sol et de rouler sur quelques mètres, alors que je m’affaissais contre un mur avec une mine déprimée. La mini-rousse, de son côté, m’observait, encore avec quelques larmes au visage mais… Je ne savais pas trop ce qu’elle pensait ni où elle en était. Le fait qu’elle ait 3 grammes de sang dans son alcool n’aidait pas non plus à bien prévoir ses réactions.

- … d’solée j’aurais pas dû m’énerver, d’autant qu’la pauv’poubelle m’avait rien fait… J’sais just’pas comment j’vais faire du coup. Soupirant longuement, je me frottai le visage avant de reprendre. Écoute, personne tente d’tuer Calie ou j’sais pas quelle connerie. Cait’ m’a dit que j’la remplaçais pas, Ororo aussi, Jo’ aussi. Mais tu sais c’que c’est, qu’de vivre avec son… Spectre au d’ssus d’ma tête en permanence ? Elle avait des défauts, t’sais. J’l’adorais mais elle était pas du tout parfaite. Mais l’truc, c’est qu’elle est morte. Donc tout l’monde peut l’idéaliser. Personne s’souvient d’ses défauts, d’ses faiblesses, de tout c’qui f’sait d’elle quelqu’un d’bien en fait. Nan. À la place, y’a plus qu’« Calie la parfaite », j’dois en permanence m’comparer à c’niveau d’excellence qu’est… TOTALEMENT impossible à gérer ou égaler ! Alors s’t’as peur que j’remplace Calie, t’as pas d’soucis à t’faire, personne peut remplacer une image comme ça… Et j’veux pas l’faire, j’veux pas d’la place de Calie, j’veux juste… j’sais pas, créer la mienne comme j’peux, ni plus ni moins ! C’quand même pas si dingue que ça, si ?

J’étais énervée. Par cette réaction de… de gamine en crise, alors que tout ce que je voulais c’était juste parler calmement. Putain, je lui avais rien fait moi, bordel ! Tout l’monde lui disait qu’j’étais réglo, et quoi, subitement c’était un complot des Illuminatis pour la faire chier personnellement !? Y’avait un monde en dehors de sa petite personne, contrairement à ce qu’elle semblait imaginer, il était tout à fait possible que nous, les « PNJs » de sa petite existence, puissions prendre des décisions qui ne soient pas directement liées à elle. Je me relevai du coup, parlant d’un ton plus âpre :

- Bon écoute, tu voulais m’fout’dans la merde ? C’est bon, c’est réussi, t’as même pas b’soin d’m’envoyer au pôle nord ou j’sais pas quoi. J’me r’trouve avec pas un rond et en plus j’vais d’voir une faveur à un gangster d’l’Outer, nickel. Moi j’sais pas, j’vais voir si y’a encore des combats dans l’quartier sud à c’t’heure-ci, avec du bol j’récupèr’rai d’quoi m’prendre à bouffer… Pac’que ouais, quand ton « pouvoir » c’est d’avoir un putain d’parasite de merde, y s’trouve qu’tu dois bouffer 3 fois plus qu’la normale sinon tu crèves, c’est con la vie. Donc à moins qu’t’aies une aut’idée pour m’pourrir pac’que j’ai eu l’out’cuidance d'êt'amoureuse d'ta mère d’puis 16 ans… Alors objectif atteint, tu peux rentrer chez toi, dessaouler et t'lever super fière d'main matin...

Je soupirai longuement, essayant de me calmer un peu et de réfléchir… Il était plus de 2 plombes du matin, le temps d’arriver dans la zone des entrepôts il serait presque 3 heures, il était improbable qu’il y ait encore des paris à ces heures-là… Fait chier. Il faudrait que j’attende le lendemain.
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Message  Aislinn Oldfield Mar 15 Nov - 15:18

J’aurais pu faire en faire plus. Réclamer de force ce putain de verre. Mais je ne sais pas, la colère tomba, comme mes portails. J’étais trop ivre pour éprouver remords ou regrets, c’est certain mais pas assez pour ne pas me rendre compte du mal que je faisais aussi. J’avais mis la panique dans ce bar alors que certes je n’étais pas en service mais que je représentais une certaine image de l’autorité. Je risquais ouvertement un blâme et des sanctions, encore une fois. Stepford dirait une fois de plus que j’étais incontrôlable, au mieux je serai mise à pied. Mais c’est surtout pour l’alcool que je l’avais mauvaise. Les addictions étaient mon mauvais génie, je croyais en avoir terminé avec ça….mais on en termine jamais comme disait si ironiquement Thom Eizer.

J’inspirais profondément en faisant un signe de la main « laissez tomber » aux deux videurs….C’est bon, j’allais aller me faire foutre ailleurs. Mais ce connard l’interpella, je compris parfaitement le message, je venais de la faire virer au pire. Je la laissais passer devant et lorsque j’arrivais au niveau du patron je me penchais discrètement pour lui murmure, manquant de me ramasser.

- J’suis la fille Oldfield, la conseillère à la justice qui a fait signé et voté la zone franche de ce putain de quartier…juste pour vous dire…moi aussi j’ passerai Lundi…c’est ma responsabilité, ma merde Ok ? …c’est moi qui vous dois quelq’chose, pas elle. J’vous respecte, m’sieur…mais la faites pas chier, virez là si ça vous chante mais c’est MOI qui paierait sa dette. J’insiste et j’sais qui êtes…je respecte vot’job..Et puis. J’aime bien…vot costume…l’est classe…

Je lâchais sa cravate en lui adressant un baiser fantomatique pour m’accrocher à la porte d’entrée. Une fois dehors, l’air plutôt doux me sauta au visage mais les odeurs du quartier étaient sévères et marquées, urine, saleté, misère…les néons ne pouvaient pas estomper tout ça. Je me laissais glisser le long d’un mur jusqu’au caniveau, la regardant s’énerver et monologuer longuement. Les mélanges alcoolisés commençaient à jouer sévèrement avec mon estomac. Je levais un regard éteint vers elle. Je ne la comprenais pas. Elle s’inquiétait pour survivre, pour trouver du fric ? Pourquoi ? Cait ferait tout pour elle ? Pourquoi refuser la main tendue, pourquoi chercher à refuser l’affection des siens comme ça ? Pourquoi je faisais comme elle dans cette attitude autodestructrice. Je me mis à ricaner stupidement en articulant avec difficulté.

- Tu lui devras rien du tout…c’est mon problème….j’ai merdé…c’est mon..mon problème, point final. J’lui ai déjà dit qu’j’passerai, il sait qui est Caitlyn…tout ce foutu quartier sait que sans le putain de nom de Oldfield sur l’ordonnance…ils peuvent pas bosser…Je vais gérer ça… C’est pas discutable…

Tu l’aimes depuis tout c’temps alors…même de l’époque de Calie…tain…
Dire que j’pensais qu’c’était une histoire de cul….

TU dis vivre avec l’Ombre de Calie….tu m’fais rie…moi depuis qu’j’ai 10 ans je vi avec celle d’une X Men légendaire du nom de Wonder Beaver. Ne jamais être à sa hauteur, voir l’affection de sa mère « détournée » par des autres filles que sa propre chairs…n’étre qu’une source de « problèmes »…de « déceptions »…être tout le temps comparé à elle jusqu’à la couleur de mes cheveux…J’AI PAS DEMANDE CA ! La vérité c’est qu’elle ne me voulait pas….qu’elle m’a abandonné….voilà. Essaye de vivre avec ça….de te construire et après viens chialer avec Calie.
Maman n’écoute personne sauf….sauf toi….voilà pourquoi ca me met les nerfs…voilà pourquoi j’ai dit à Maeve d’aller se faire mettre parce que même elle te trouve cool !
Tu n’es pas clean…j’le sents…t’es une criminelle, j’en suis certaine…j’m’en fout de ce que t’as fait mais tu ne m’empêchera pas de m’inquiéter pour ma famille…eux, je ne sais pas….ils voient pas le danger. Venant de Jade ou d’Ari j’comprends, on ne vit pas dans l’meme monde…mais moi je connais la merde, je barbotte dedans depuis gamine… mais que Maman ferme les yeux…j’peux pas l’accepter. Moi, elle m’a fait interner en Irlande, elle m’a collé une psychopathe comme mentor et toi…elle t’écarte ses cuisses…putain….comment veux tu ne pas devenir dingue quand tout le monde devient fou !
Et toi…tu m’sors ton Zola…l’affamée des misérable…t’es ptete encore plus percutée qu’elles !
Pauvre débile….Cait ne jure que par toi…Jade, Ari, Maeve tous…et toi…tu veux cogner pour remplir un frigo ? Tu crois qu’on…qu’elles laisseraient mourir de faim l’une des nôtres, tu les insultes.


Je cherchais dans ma poche sortant ma carte de crédit avec difficulté avant de la jeter sur le sol

- Si t’as trop d’fierté pour accepter qu’une personne qui t’aime prenne soin d’toi, t’es vraiment une grosse conne…tiens…prends la…Le code c’est AO1458…prends tout l’fric si tu veux, moi j’m’en tape. Tout c’dont j’ai b’soin, c’est d’l’air dans mes poumons….c’est tout. D’façon, je ne suis qu’une source de problème pour tout l’monde.  

Je commençais à me redresser, la tête me tournant.

- Et puis…C’est trop tard pour les paris…c’est nul ce soir, j’en viens. Ou alors…si t’as des couilles, j’te propose un deal…Toi contre moi, la première touche….si tu gagnes, j’te paye la bouffe pour une semaine…si je gagne, tu me payes une autre bouteille et tu m’laches la grappe.
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Message  Kaya Kangee Mar 15 Nov - 16:34

Je lui devrais rien du tout !? Elle ne semblait pas bien piger comment ça fonctionnait, dans l’Outer… Il savait sûrement qui était Caitlyn et il n’en avait sûrement rien à secouer, c’était bien le problème. Les criminels étaient plus simples à gérer quand on bossait plus ou moins avec eux, à ce niveau-là j’étais d’accord avec Cait’. Par contre, emmerdez-les et ils se mettent à bosser de façon encore plus vicelarde dans l’underground, et là, c’était la guerre ouverte… Le genre qui ne bénéficiait à personne. Nan… J’avais plus qu’à faire ce qu’il me demanderait de faire en espérant ne pas me faire griller dans tout l’Outer et pouvoir un jour retrouver un job, tout simplement. Il était hors de question d’impliquer Aislinn dans cette histoire, c’était moi qui bossais ici, c’était mon problème. Elle en avait suffisamment sans en plus devoir se taper les miens.

Quant à « l’ombre de Calie », visiblement elle se tapait l’ombre de sa propre mère. Certes, je comprenais bien que son enfance, adolescence et tout le reste n’avaient pas dû être simples. Comme Cait’ me l’avait dit, les choses avaient été difficiles… Puis j’veux dire… « Maman écoute personne sauf toi », quoi, c’était de la jalousie ? Envers ses sœurs adoptives, envers moi ? Encore une fois je comprenais bien que ça soit difficile à vivre, de voir Jade avoir une mère attentive et présente alors qu’elle ne l’avait jamais été pour elle. Encore une fois je pouvais facilement m’identifier à ça, comprendre cette sensation atroce d’abandon et de solitude complète… Mais c’était quand même pas ma faute, si ? En attendant, visiblement, même Maeve avait pris ma défense. Heh, elle était sympa ! Enfin merde, pareil j’y pouvais rien moi… J’avais rien demandé à personne, encore moins de prendre ma défense sur quoi que ce soit.

Elle avait bien raison sur le fait que je sois « pas clean », en effet. Mais elle ne le « sentait » pas à cause de preuves ou autres, elle était juste jalouse, ni plus ni moins. Je n’avais rien contre le fait que quelqu’un me juge pour ce que j’avais fait, mais pour des raisons pareilles c’était hors de question. Quant au fait que je puisse librement piocher dans le frigo, elle ne semblait pas bien comprendre le problème que j’avais avec ça. Quand elle jeta sa carte au sol, je soupirai et me passai la main sur le visage, avant de la ramasser et de me rapprocher d’elle en lui tendant. Elle me sortit alors que si j’avais des couilles je me battrais contre elle, et tout ça, ce qui me fit froncer les sourcils.

- J’crois qu’tu piges pas… M’fritter avec toi !? FAUT PAS que j’me batte, surtout pas ! Si j’ai disparu 10 ans c’t’ait pas pour partir en vacances sur les plages de Floride. Et si j’veux pas bouffer aux frais d’ta mère c’est pas pac’que j’ai envie d’me la jouer années 1900… J’ai disparu 10 ans pac’que l’symbiote a pris l’contrôle, c’est l’seul moyen qu’il ait trouvé pour m’faire sortir des camps. J’refusais d’butter les gardes, d’fumer la gueule des scientifiques qui m’déchiqu’taient à longueur d’journée, pac’que c’était pas des enfoirés, juste des cons qui suivaient des ordres donnés par des fils de pute manipulateurs, rien d’plus. Mais j’allais y passer, alors l’symbiote a pris l’relais. Il a défoncé la moitié du complexe et il a gardé l’contrôle pendant 10 ans. Tu crois que j’suis une criminelle ? P’t’ain, j’me rappelle même pas d’la MOITIÉ de c’que j’ai fait en 10 piges mais le peu dont j’me souviens, ouais, c’est crade, ‘ffectivement.

J’en arrivais enfin à ce que je voulais dire.

- L’fait est qu’même si c’est l’symbiote, j’étais pas là. Pas là pour la résistance, pas là pour Ultimate, pas là quand ta mère a perdu Calie, pas là pour la sout’nir, ni l’aider, ni contribuer à la création d’New Heaven, ou au contraire à lutter cont’sa création, j’étais pas là. Alors c’est hors d’question d’rev’nir comme une fleur et d’piller la bouffe et vivre aux crochets d’ta famille l’air de rien. C’pas une question d’soutien ou nan, bordel, j’sais très bien que si j’demandais 10.000 balles à ta mère elle m’les fil’rait. Le truc c’est que j’veux PAS l’faire, justement. J’sais qu’elle sort d’années difficiles… J’veux l’aider à en sortir, pas profiter d’l’occasion pour l’exploiter. J’suis pas là pour vivre à l’hôtel aux frais d’la princesse ! Et vu qu’personne dans l’Outer n’a b’soin d’un docteur en bio, bah j’fais c’que j’peux. Y’a pas d’labos d’recherche, ici, les seuls labo qu’on trouve dans l’coin c’est des labos qui font d’la meth. Alors, ouais, j’fais des jobs un peu pourraves, c’pas comme si j’avais d’aut’choix, tout l’monde s’en fout d’mes r’cherches en biologie moléculaire du gène X, ici.

J’enchaînai alors en la fixant du regard :

- Et ouais, t’as eu une enfance d’merde et tes r’lations avec ta mère sont pas délire. J’y suis pour quequ’chose, moi ? D’autant qu’rois-moi, j’sais bien c’que c’est, c’te sensation qu’tes parents s’intéressent à tout l’monde sauf à toi. La question c’est d’savoir comment t’veux finir. Penser êt’une source d’emmerd’ments pour tout l’monde ? T’en fais pas, ça aussi j’connais bien et c’est l’genre de merde dans laquelle tu peux rester enfermée des années entières s’tu t’en rends pas compte ! Cait’ a merdé, pac’que, j’sais pas, elle était pas bien, elle avait pas mal de problèmes. Mais elle a merdé parce qu’ELLE a merdé, pas parc’que t’es une source d’emmerdements ou j’sais pas quoi d’autre.

Je soupirai alors longuement, reprenant d’une voix plus calme.

- Écoute, imaginons qu’j’aie créé un complot Illuminati là com’tu dis, pour « corromp’ » tout l’monde. Maeve discut’avec moi calm’ment et m’trouve sympa, Ororo discut’avec moi calm’ment et m’trouve sympa, ta mère bon voilà, Ari discut’avec moi calm’ment et m’trouve sympa, imaginons, j’les ai j’sais pas, manipulées avec mon groupe des ténèbres. Mais Jade ? À elle tout’seule son QI est plus haut qu’nos deux QI combinés, tu crois vraiment que j’pourrais la lui jouer comme ça ? Alors qu’en plus j’suis loin d’êt’une obsédée du rang’ment et du ménage… Soit j’ai réussi aussi à la manipuler, j’sais pas par quelle magie, ou alors quand on discute calm’ment, bizarr’ment ça s’passe mieux qu'en rentrant dans l'lard des gens. À toi d’voir l’quel des deux est l’plus plausible, Aislinn… Mais l’fait est qu’j’ai aucune intention d’me tabasser avec toi, même « juste pour rire », sans déconner…
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Message  Aislinn Oldfield Mar 15 Nov - 17:55



Ce que je veux de toi, c'est que tu te vides la tête.
On dit sois vrai, ne chie pas où tu dors.
Nous faisons ce que nous pouvons pour etre libre
Et ca me colle à la peau comme un arbre sans racines

Ce que je veux de nous c'est qu'on vidange nos mémoires
On fait semblant d'avoir des histoires, et de fissurer le temps
Nous devenons aveugle lorsque nous avions besoin de voir
Et ca me colle à la peau comme un arbre sans racines

vas te faire foutre, vas te faire foutre, vas te faire foutre
Et tout ce que nous avons traversé
Je t'ai dit Va t'en, va t'en, va t'en
Ce n'est rien pour toi
Et si tu me détestes, me détestes, me détestes
Alors déteste moi assez pour me laisser dehors
Laisse moi en dehors de cet enfer quand tu es dans les parages




Je regardais fixement la carte avec une mine renfrognée. Les mots se bousculaient, j’avais trop de mal, trop de douleur. Tout ce que je voulais c’était fuir, la fuir elle, fuir toutes ces merdes. Ne penser à rien, une fois de plus se perdre. Mon regard la fixa avec une sorte de rage lorsqu’elle parla de Jade. J’émis une sorte de rire sarcastique sonnant faux.

- Tu n’connais pas Jade…elle te manipule…si elle fait ça c’est UNIQUEMENT parce que tu lui amènes quelque chose. Tout ce qui intéresse Jade c’est et ça restera Jade. Le reste…autour d’elle, elle s’en tape….elle piétine les sentiments des autres, elle ne respecte rien, ni personne…tu finiras AUSSI par en faire les frais. Elle a fait d’Ariella une sorte d’ « animal de compagnie » qui n’a pour objectif que de….de…chanter ses louanges et abonder dans son sens….Jade et un monstre d’égocentrisme et d’égoïsme. Maman a toujours été faible avec elle et dure avec moi….et CA c’est une vérité !

Je tournais le regard sentant une nouvelle vague de colère gronder puis refluer.

- J’voulais juste…m’vider la tête…je me suis pris violemment le bec avec Maeve….j’aurais jamais du…m’attacher comme ça à elle…jamais du…ça ne mène que dans l’mur, j’ai peur pour tout l’monde, pour elle qui contrôle mal ce qu’elle devient…pour maman….pour…pour Jade et Ari…c’est…c’est trop. Je ressens tellement d’impuissance…il me fallait un bouc émissaire…j’me suis dit…que…que…c’est pour ça qu’j’étais venue.
C’est vrai. J’te connais pas. J’suis désolé pour ton…machin biote la…, j’comprends pourquoi tu veux être autonome mais…comprends l’impuissance de ceux en face à se voir refuser et dénigrer leur aide.
T’sais…A vouloir être seule….des fois on le devient.


Je plantais mes mains dans les poches une fois avoir rabattu mon capuchon sur la casquette.

- J’f’rai ce que j’ai dit pour ton boss…Tu diras à maman que j’suis désolée d’avoir encore tout foutu en l’air même si elle a l’habitude et qu’elle jouera celle que ça concerne et tu diras aux filles que j’ pourrais pas tenir ma promesse, que j’me suis dégonflée : ca plaira à Jade. La carte…t’as qu’à la balancer ou donner le fric aux pauvres, j’m’en fous…il doit m’rester 40 $ en poche de quoi au moins m’payer deux mauvaises bouteilles.

Je regardais vers la rue vide, il n’était pas loin de 3 heures du mat. Je reniflais ayant des relents d’alcool.

- J’suis désolée d’avoir…(j’hésitais) j’suis désolée pour tout. Prends soin d’maman. Bonne chance.


Sans dire un mot de plus, je soupirais et en lui tournant le dos je commençais à partir en titubant. Il me semble qu’à trois pâtés de maison dans le quartier nord, il existait un repaire d’alcolos où on pouvait finir sa cuite au risque de se faire dépouiller, je n’avais toute façon plus rien à voler. J’allais m’y assommer joyeusement la tronche, j’aviserais ensuite s’il me restait un peu de lucidité, et quand elle serait revenue je quitterais cette ville de merde en laissant tout ce poids derrière. Tout en plongeant ma main dans ma poche, je sortais machinalement mon portable puis je le laissais tomber sans force dans le caniveau à côté de moi.


Ce que je veux de tout ça, c'est d'apprendre à laisser pisser
Non pas vis à vis de toi, mais tout ce qui a été dit
Les tueurs aussi peuvent rêver et croire en Dieu
Et ca me colle à la peau comme un arbre sans...

Va te faire foutre, va te faire foutre, va te faire foutre
Et tout ce que nous avons traversé
Je t'ai dit va t'en, va t'en, va t'en
Ce n'est rien pour toi
Et si tu me détestes, me détestes, me détestes
Alors détestes moi assez pour me laisser dehors
Laisse moi en dehors de cet enfer quand tu es dans les parages

Laisse moi dehors...
Et va te faire foutre, va te faire foutre, va te faire foutre

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Message  Kaya Kangee Mar 15 Nov - 20:49

Elle sembla... se calmer, en fait. Houfff... Dieu merci. Bon, son énervement avait été transféré sur Jade, la "méchante soeur qui lui avait volé toute l'attention". Hmpffff... Le problème était que de son point de vue, c'était effectivement vrai, mais d'un point de vue objectif, c'était nettement plus complexe. Concrètement, il était vrai qu'Aislinn s'était faite plus ou moins expédier en pension alors que Jade, disons que pas mal de ses manies passaient sans problème. Pourtant... Céder à certaines de celles-ci n'était peut-être pas bon pour elle, notamment ses TOCs. J'espérais peut-être que mon côté un brin bordélique aiderait un peu à augmenter sa tolérance à celui-ci, mais je me doutais fort que je ne ferais aucun miracle. Je n'étais pas psy ni sa mère ni rien, je venais à peine de débarquer. Malgré ça... J'avais quand même envie qu'elle aille mieux, qu'elle arrive à se démerder, à plus facilement gérer ses troubles obsessionnels. Après, qu'elle soit un montre d'égocentrisme... C'était sûrement vrai mais seulement sur certaines couches. Encore une fois, je ne prétendais pas mieux connaître Jade que sa propre soeur, mais j'avais la sensation que... si Jade avait tendance à emmerder le monde et à agir de manière ultra égoïste sur pas mal d'aspects superficiels, je sentais qu'elle serait prête à faire pas mal de choses quand il s'agissait de trucs réels, sévères. Voire des conneries.

Mais encore une fois, je ne la connaissais pas aussi bien que mini-rousse. J'avais juste toujours été plutôt bon juge de caractère, en règle générale. Je ne m'étais en fait presque jamais plantée, et les rares fois où ça avait été le cas, c'était des erreurs mineures. Cela ne signifiait pas que j'étais insensible à l'erreur et que je ne pouvais pas me laisser manipuler, mais ça me laissait penser que l'opinion qu'avait Aislinn de Jade était forcément déformée, au moins partiellement, par l'alcool et/ou une jalousie tout à fait compréhensible. Elle changea en tout cas de sujet, affirmant qu'elle n'aurait pas dû s'attacher à Maeve de cette façon, qu'elle avait peur pour elle, pour "ce qu'elle devenait" (tiens donc ?), pour sa mère, Ari, Jade, tout le monde. Et là, elle conclut en déclarant que même si elle était désolée pour mon symbiote et qu'elle comprenait mon besoin d'indépendance, je devais aussi accepter l'aide des autres.

Cela fait, elle me demanda de dire des trucs en tous genres à sa mère et ses soeurs, avant de dire qu'elle était désolée et de se tirer en me laissant la carte. Levant les yeux au ciel, je la suivis nonchalamment, ramassant d'ailleurs le téléphone en route et l'escortant, à seulement quelques pas derrière elle. Vu sa façon de marcher, elle était quand même pas mal attaquée... Clairement, il était hors de question de la laisser traîner dans l'Outer à une heure pareille, incapable de piger ce qu'il se passait autour d'elle ou même de se déplacer de façon civilisée... J'attendrais qu'elle s'endorme ou un truc du genre puis je la ramènerais chez moi, je vivais pas si loin que ça et en me mettant un coup de jus je pourrais la porter sans trop de difficultés. Mon dieu, n'empêche... Quand Caitlyn disait que c'était une écorchée vive, elle ne plaisantait pas. Mais je n'étais pas énervée contre elle, je n'avait pas pitié non plus, c'était... différent. C'était quelque chose que je connaissais bien, cette sensation que la moindre égratignure soit en fait une blessure fatale, cette impression d'être en permanence parcourue par des lames de rasoir, de ne pas savoir quoi faire de ses émotions. Encore maintenant j'avais pas mal de travers : j'étais beaucoup plus stable qu'à l'époque mais je n'étais pas entièrement sortie de la flotte.

Je ne pouvais qu'espérer qu'elle arriverait à se sortir de là plus rapidement et plus aisément que moi. Elle était jeune... Moi, je n'avais commencé à réfléchir à ce que j'étais et à mes propres défauts, à leurs causes, à comment les corriger qu'assez tard, même pas 1 an avant les camps. Et les épreuves par lesquelles j'étais passée m'avaient plus ou moins jetée dans un creuset où j'avais été fondue et reforgée. Pas de zéro, le métal d'origine restait le même, mais mon "retour à la vie" miraculeux après Seattle m'avait... poussée à mieux m'occuper de moi, à plus réfléchir à mes propres émotions et actes. J'avais volontairement acheté le fameux bouquin sur le syndrome post-traumatique et sur le sevrage alors qu'à mes 19 ans, je ne l'aurais jamais fait, j'aurais dit "j'me démerd'rai seule, faites pas chier" ou un truc du genre. J'ignorais si cette maturité venait de l'âge, des épreuves ou d'un mélange des deux... Et j'espérais, encore une fois, qu'Aislinn n'aurait pas à passer par la case épreuves - je ne le souhaitais vraiment à personne.

En attendant, après une centaine de mètres, la gamine sembla se rendre compte de ma présence. Elle m'observa quelques secondes avec un air hébété, comme si elle tentait de s'assurer que ça soit bien moi. Un des soucis de l'alcool était la lenteur d'adaptation des pupilles : vu qu'elle regardait vers une ruelle sombre ses pupilles s'étaient lentement dilatées. Mais vu que derrière moi il y avait un lampadaire, elle avait dû avoir quelques difficultés à "faire la mise au point" pour bien confirmer que c'était moi. Je hochai la tête, lançant :

- C'est moi ouais. Avant qu'tu protestes, j'te signale qu'c'est toi qu'a dit qu'y fallait pas dénigrer l'aid'des autres. Mon appart' est dans l'coin. Marcher un peu ça t'fera cuver et au moins là-bas tu t'feras pas sauter d'ssus par des connards. Genre tu croyais qu'j'allais t'laisser partir dans l'noir avec une musique tragique ou j'sais pas quoi ? C'bon, quoi, faut arrêter... Même si tu peux pas m'blairer, t'es importante pour Cait'. Moi, ça m'suffit. Alors appliquons donc ton conseil, sur l'aid'des autres, c'soir.

J'ajoutai directement :

- Et pour ta gouverne... Si Jade m'manipule, elle s'ra déçue. J'ai rien à lui offrir d'intéressant. J'suis pas riche... J'peux pas d'venir sa garde du corps, Tristan est bien meilleur qu'moi à c'niveau... J'risque pas d'faire l'ménage pour elle... Donc comme j'disais, si elle tente vraiment de m'manipuler - c'qui est possible, t'sais, j'suis pas l'crayon l'plus brillant d'la boîte - elle obtiendra pas grand chose. C'bien pareil pour tous ceux qui tentent de m'manipuler pour j'sais pas quelle raison d'ailleurs. Aucune idée de c'que m'veut Sage. Zéro. Mais franch'ment, j'pense qu'elle s'ra très déçue.

Je pointai alors vers la droite, précisant :

- C'par-là qu'on va, vers Hell Door.
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Message  Aislinn Oldfield Mer 16 Nov - 9:20



Mes pas résonnent sur le bitume, la nuit n’est plus la nuit. Les néons lui donnent une texture horrible, adultérée. Lorsque l’Homme ne voit plus la lumière des étoiles, c’est qu’il ne peut plus croire à la destinée ni à la magie. Je déteste New Heaven , je déteste cette civilisation urbaine : elle me donne la nausée de plus en plus, peut-être est-ce l’alcool, rien n’est certain ici de toute façon, rien n’est sincère derrière ces structures métalliques et bétonnées. J’ai besoin d’espace, d’étendue désertique et de…solitude oui. J’ai besoin de nos croyances, Dana…où es-tu ? Est-ce que tu pleures toi aussi devant ce que sont devenus tes enfants ? Ils avaient les rêves, ils les ont troqué contre l’or, ils avaient la sagesse, ils l’ont troqués contre les paradis illusoires. Ils avaient la terre, ils en ont fait le sable acide et non fertile. Dana, est-ce qu’il t’arrive de gronder devant nos errances, d’avoir toi aussi l’envie d’éradiquer toute chose ? Elles ont dit que j’étais « la faiseuse de monde », est-ce à dire qu’il y a un destructeur ? Est- ce vraiment la volonté des Dieux , sommes-nous seules égarés au fin fond d’un univers ? J’ai tant de questions, tant de croyance et tant de silence autour de moi…Je dois …me perdre…m’oublier….je dois…arrêter de penser.
Retrouver…mon silence. Mais à l’évidence, je ne suis pas seule. Un écho à mes pas. Je me retourne. Effectivement une forme, une forme que je n’arrive pas à distinguer. Tout est si confus à présent, pas assez, pas assez encore. Je plisse le regard.

- J’ai..j’ai pas d’thunes…casse-toi !


Oh…C’est elle ? Quand l’ais-je vu la dernière fois ? Ah oui…je me souviens. Elle veut quoi ? Hein ? Non, ce n’est pas ça dont j’ai besoin…pourquoi elle m’emmerde comme ça, je n’ai besoin de personne, je n’ai jamais eu besoin des autres. Me laisser me barrer ? Putain je parle quelle langue ? Elle est dure de la feuille la tatouée ! Je ne peux pas la blairer ? J’ai jamais dit ça ! C’est juste que…que…bon j’ai été stupide ok. Quoi ? Jade ? J’ai dit quoi sur Jade…je…j’ai du mal à me souvenir…manipulatrice ? Totalement ! Bon…elle n’a rien comprit…elle m’emmerde.
J’affiche une mine contrariée agrémentée d’une grimace. D’un geste lascif du bras j’ouvre immédiatement près de moi un portail, pour la direction du quartier des Workers. J’hésite un long instant.

- Toi…tu piges rien aux irlandaises, hein ? J’t’ai dit d’renter auprès d’Cait ? Faut utiliser l’celtique pour que tu percutes ? Je… « buurp »


Celui-là vient de loin. Une violente remontée qui me courbe en deux alors que je me pli sous la vague et que le portail disparait. Je titube rapidement vers le mur et je m’accroche aux briques sales pour gerber. C’est douloureux, humiliant et…libérateur à la fois. Alors que je suis en train de vomir, je la sens poser ses mains sur moi, pour me lever la tête...Que ? Oui…les cheveux, je me gerbe sur les cheveux ma casquette et tombée. Je la laisse faire, vomissant tripes et boyaux. Elle me parle, je ne l’entends pas vraiment. C’est ça…la faiseuse de monde ? C’est ça le monde que je dois créer ? Un mélange de bouillasse alcoolisé et qui schelingue ? Je gémis de honte, crachant le feu dans ma gorge.

- Ne…N’me regardes pas comme ça…je..j’ai juste besoin d’une…d’une pause.


Je m’essuie la bouche d’un revers du bras avant de dégringoler sur le trottoir en reniflant, les larmes coulent : c’est du à la crise de vomissement.

- Voilà…voilà…tu peux voir…c’que c’est…qu’l’ « élément le plus prometteur de la X Force »….voilà…c’qu’je suis.
Ecoute…j’sais pas pourquoi tu crois avoir une quelconque…ob..obligation envers moi…j’te déteste pas Kaya…j’suis qu’une pauvre paumée…c’est toujours c‘que j’ai été. J’suis devenue la meilleure..juste…juste pour qu’elle m’aime. Ca suffit pas…ça suffit jamais…Je n’arrive pas..pas à dire c’qu’je ressens…c’est tout bloqué en moi…l’alcool aide, la drogue aide mais elle n’a jamais compris..
J’vais pas t’mentir…j’ai pas mon compte. J’ai soif, tu comprends ? C’est un besoin ! Avant c’était la coke…mais l’alcool et moi…c’est une vieille amitié déjà…J’ai fait des cures…ca sert à rien…j’avais pas rechuté depuis des mois…j’me suis fait virée de l’Académie, virée une première fois du X center…foutre au trou plusieurs fois….dans ces moment-là, j’ai pas mon compte Kaya…je n’ai pas mon compte….c’est plus fort que moi.
J’veux bien t’suivre mais seulement si…si tu me fileras c’qui faut chez toi…là-bas, j’ferais d’mal à personne…juste…jusqu’à ce que j’ai mon compte, j’te paierai.
Si tu peux pas…alors casse toi, c’est tout.

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Message  Kaya Kangee Mer 16 Nov - 12:05

Ah… Elle ouvrit un portail et fit mine de se barrer en disant que je connaissais « rien aux irlandaises », sauf que ses plans furent vite changés par un effet secondaire assez courant de l’alcool… Et pas le plus glamour, soyons clairs. Quand elle se pencha pour gerber joyeusement, j’attrapai aussi rapidement que possible ses cheveux d’une main et sa casquette de l’autre, tentant d’éviter que ça ne soit trop désastreux ; parce que j’étais bien placée pour le savoir, ce genre d’odeur dans les cheveux, ça ne partait pas facilement. Encore une fois, je prouvais la supériorité pratique des cheveux courts ! En attendant la pauvre, elle s’était mise dans un état lamentable. Et manifestement elle n’avait pas mangé grand-chose…
 
Bon je n’avais pas été très souvent beurrée ces derniers mois (en fait une fois, avec Cait’), mais je l’avais pas mal été dans ma « folle jeunesse ». P’t’ain j’étais vieille, fait chier. Bref, elle se mit à se lamenter sur son sort, comme quoi elle était le pitoyable « élément prometteur » de la X-Force, que j’avais aucune obligation envers elle, qu’elle était juste paumée, qu’elle voulait être la meilleure pour être aimée, que ça suffisait pas, avant de finalement admettre que l’alcool ne l’aidait pas à bien s’exprimer. Malgré ça j’avais bien compris. En fait, ce qu’elle me disait était… douloureusement familier. Mais en dépit des difficultés posées par le liquide toxique (car l’alcool était toxique quoi qu’on en dise), elle en voulait encore. Clairement, la mini-rousse avait des problèmes d’alcoolisme et de drogues qui me rappelaient ceux qu’avaient pu avoir sa mère à une époque…
 
Au moins, nous parvînmes à avancer un peu : elle accepta de me suivre à condition que j’aie de quoi continuer. Je soupirai longuement, pesant le pour et le contre… D’un côté ce serait une bonne façon d’éviter qu’elle ne finisse évanouie dans le vomi, dans un caniveau de l’Outer. D’un autre, il fallait éviter de « nourrir » son vice. … bon, tant pis, je verrais sur place.
 
- J’ai d’quoi faire d’la piña colada, qui reste. Puis si t’aimes pas la noix d’coco, y’aura toujours l’rhum tout court au pire mais ‘faut pas s’attendre à un truc de luxe. Eh, oh, par cont’, j’suis pas une maniaque mais si t’as des r’montées, c’est toilettes direct hein ?
 
Je l’aidai à se relever avant de commencer notre petit parcours… Quelque part, j’espérais que la douleur des vomissements et l’air frais de l’été Californien lui permettent de se réveiller un peu… Certaines personnes n’aimaient pas les villes, moi je les adorais. J’étais un rat des villes, tout simplement. Ces rues, ruelles, ces odeurs dont j’avais parlé brièvement à la rousse de mes rêves quelques jours auparavant (ou j’y avais juste pensé ? Va savoir), ces lumières furtives qui éclairaient des petits secteurs, ces artères qui ne s’éteignaient jamais… Après j’aimais aussi la nature, quelque chose me disait que si je n’avais pas été défoncée par les stimulants, j’aurais adoré mon séjour à Yellowstone. En fait, mon instinct m’avait poussée là-bas, montrant un certain penchant pour la vie sauvage. Mais… J’étais quand même attirée par ces centres-villes.
 
- J’pense qu’y faut qu’tu réalises un truc, si on doit s’connaît’un peu. J’me sens rar’ment obligée d’grand-chose. Si j’fais quequ’chose, c’est pac’que j’le veux bien et qu’j’en ai envie. Si un truc m’fait chier, j’le fais pas. Si un truc m’amuse et que j’suis pas censée l’faire, j’le fais quand même. C’t’aussi pour ça que j’suis pas vraiment « idéale » pour êt’un agent du X-Center, ou une militaire ou aut’chose du genre. C’tait Xavier qui m’avait dit ça une fois, me rappelai-je avec un sourire nostalgique, prenant une voix grave et imitant Xavier : « Vous êtes tellement obsédée par le fait de faire ce qui est juste, miss Kangee, que vous oubliez parfois de faire ce qui est malin. C’est une grande qualité mais aussi une immense faiblesse. ».
 
Je haussai alors les épaules, philosophe, ajoutant :
 
- Il avait pas tort. L’fait est qu’faut pas m’dire que « j’dois pas m’sentir obligée ». J’me sens jamais obligée. Maint’nant pour c’qui est d’l’alcool… J’ai jamais été alcoolo mais j’ai eu mes problèmes d’dépendance, ouais… J’sais qu’c’est pas facile, mais j’sais aussi que j’peux rien faire pour toi à part êt’là, donc j’me la jouerai pas en mode « houlala ‘faut pas boire c’pas bien », t’en fais pas. Mais si un jour tu sens qu’tu veux t’pinter alors qu’t’en as pas forcément si envie qu’ça, t’as qu’à m’app’ler.
 
Puisqu’elle était encore pas mal entamée, et que je me sentais plutôt prolixe, je continuai :
 
- Quant à « l’élément l’plus prometteur d’la X-force », kessj’en ai à s’couer, franch’ment… J’étais comme ça aussi, à l’époque. Penser qu’pour êt’aimée et r’connue y fallait êt’la meilleure. Moi j’courais après la puissance. Mon symbiote est ultra instable et évolutif, donc j’me suis mise à d’venir d’plus en plus puissante, sans pour autant obtenir c’te r’connaissance dont j’avais b’soin. Et à la fin, c’est mon pouvoir qu’a pris l’contrôle, donc au fond… Avant d’revoir ta mère j’aurais pu raser un quartier sans trop d’soucis et malgré ça j’étais toujours aussi seule, t’sais… Et au final, c’qu’y m’a permis d’rompre ce cycle d’solitude, ça n’a pas été mes pouvoirs, mes capacités, mes réussites, ou j’sais pas quoi. Crois-moi ta mère t’aime, elle est juste compliquée… comme toi. J’sais qu’c’est pas d’un grand réconfort mais les faits sont là.
 
Je levai alors les yeux au ciel, soupirant alors que l’on s’engageait sur une rue principale un peu plus grande et mieux éclairée.
 
- Pfff… Ça y est, m’voilà à raconter mes expériences, pour qu’les jeunes fassent pas les mêmes conn’ries qu’moi et tout ça. J’me fais vieille, c’t’officiel…
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Message  Aislinn Oldfield Mer 16 Nov - 15:56

Après m’avoir aidé à me relever, je lui prenais le bras pour tenter de retrouver un équilibre précaire. Je tremblais légèrement mais ce n’était pas du au froid, je ne le ressentais pas. Probablement un frisson de mal être.
Je n’aimais pas le Rhum, je grimaçais légèrement en reniflant.

- Beuuurk…Boisson d’tapette l’rhum…Fous moi un bandeau sur l’œil et on s’fait l’cosplay du Captain Bonnie…J’préfère encore d’la bière type pisse d’ane de chez Fred sur la troisième avenue….bon…vais pas faire ma chieuse, hein, t’as déjà donné pour la soirée. Ça ira….Et te casse pas l’fion, Jade m’a bien élevé : si y’a une caisse, je ferais popo dedans.

Elle commença à me tenir la jambe. Putain ? Elle parlait tout le temps comme ça ? C’est verbalement qu’elle cherche à me souler ? Elle me disait quoi ? Un problème avec l’autorité hein ? J’connais ça…moi c’est plutôt les ordres stupides que je ne veux pas faire. C’est aussi une question de justice même si cette notion résonne en moi.

- Maman racontait…qu’t’avais la tête plus dur qu’le roc….et que si y’avait une connerie à faire…tu la faisais…tu l’exaspérais….vraiment…j’comprends maintenant que c’était aussi ça qui lui plaisait.
J’t’envie la dessus…toi tu fais c’que tu veux quand tu veux. J’ai jamais…tu vois…j’ai jamais vraiment choisi tout ça. Je déteste cette ville, j’y étouffe. J’aime pas…la…la civilisation, toutes ces merdes à la con…ces gens qui ont reniés la terre et les merveilles de…de la nature. C’est un peu…idiot…d’avoir la capacité d’aller là où personne ne peut quand on le désir et de se sentir cloitrée dans un uniforme et entre des murs. J’ai été élevé comme une guerrière et pour être une guerrière. C’était comme ça…


Elle m’expliqua qu’on se ressemblait sur certains points, qu’elle avait traversé ces genres de merde et qu’il ne fallait pas hésiter à l’appeler si j’étais en down. Je répondis par une sorte de rire désespéré.

- Et quoi ? Tu veux devenir the best stepmother of the year ? J’t’l’ai dit…j’ai besoin de personne, j’ai jamais eu personne à qui raconter ma life, moi. A huit piges, j’apprenais à manier le bâton dans le désert subsaharien quand d’autres s’font des potes à l’école. J’ai pas vraiment d’amis…j’en ai jamais eu à part Megan qui n’hésitait pas à me foutre son poing dans la tronche parce que ma gentille Maman lui avait d’mandé d’le faire. La seule qui n’est jamais essayé de m’comprendre, elle est morte ici, un jour où on n’y étais pas. Ce n’est pas à Caitlyn Oldfield que je voulais ressembler moi…quand j’étais gamine…c’est à Calie Lorretto…..OK…j’la connaissais pas comme toi…Ok elle chiait comme tout l’monde…Ok elle devait même avoir des gaz, mais en quatre mois, elle m’a montré plus de chaleur et d’affection que personne alors. …Alors tu vois, toi et Maman….c’est difficile pour moi, c’est pas d’ta faute, ni la sienne….c’est la faute à pas d’chance.
Et ouais…je sais. Dans l’fond j’le sais…Jade, Ariella, Maeve…elles ont raison : c’est moi qui ai un problème, j’ai pas l’droit te haïr pour ça mais en toute honnêteté…j’suis pas obligé t’aimer non plus. Moi non plus, j’ai pas d’obligation là d’sus.


Je gardais le silence un moment, les idées un peu plus claires.

- Merde alors...C’est ça…qu’j’aurais du d’dire depuis le départ…si j’avais pu trouver les mots…j’voulais pas fout’ la merde…j’voulais juste que tu comprennes..qu’il m’faudrait du temps pour accepter…c’tout.
Maman….J’sais bien qu’elle m’aime…on trouve pas les mots justes…j’ai jamais su y faire avec…avec les sentiments…c’est la merde…L’sexe m’pose pas d’problème, j’ai levé Maeve dans un bar à la con, j’voulais juste…tu sais…la baise quoi…ça c’est pas fait et elle m’obsédait. On s’est retrouvé après mais là aussi j’suis en train d’tout ruiner. Ma vie sentimentale jusqu’ici…c’était la merde. La baise et ciao au ptit matin…Alors c’est sur…quand tu r’gardes Jade à coté….une fois de plus…c’est la « fille modèle à sa maman »….Fin…c’est ptete moi qui m’fous ça en tête, j’sais pas…
C’est dingue l’alcool, j’arrive même pas à m’rendre compte que je débale ma life….Tu préférais pas que je vomisse, nan ?
Par l’sang du Christ ! T’habites vraiment la Hell Door ? Je croyais qu’ils devaient raser ces quartiers ? Ca va la cohabitation entre les camés, les truands et les cafards ?
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Message  Kaya Kangee Mer 16 Nov - 17:03

Boisson d’tapette ? J’adorais ça, perso. J’aimais pas le whisky, déjà. Vous voyez, ces films où les mecs en costard boivent un whisky avec des glaçons, ça a l’air rafraîchissant et tout ? Ils boivent une gorgée, genre « Ahhh, un bon whisky ça fait du bien, c’est frais ! ». PUTAIN QUE DALLE. Cette boisson du diable t’envahit le nez, la bouche, tu sais pas ce qu’il se passe, ton cerveau panique à cause de l’invasion nerveuse provoquée par le goût extrêmement fort et ultra amer de ce liquide immonde ! Frais mon cul, ouais ! Quant à la vodka… Je n’avais rien contre mais je la préférais en cocktail. Puis j’avais pris quelques cuites à la vodka, et autant dire que c’est meilleur quand ça descend que quand ça remonte... Quant aux alcools funky, genre Sky, Malibu et autres, ça dépendait de l’humeur. Le rhum, par contre, ça allait. Je n’avais pas pensé à me déguiser en pirate mais pourquoi pas ? Bwéhéhéhéhéhéhé, Cait’ déguisée en pirate coquine… Hum, bref, je dérivais un peu du sujet.
 
En attendant, elle savait que j’étais… un peu têtue, à l’occasion. Bon, ok, c’était un peu plus que ça mais je trouvais que la rousse (major) exagérait quand même. Quant au fait de m’envier… Moui, c’était plus compliqué que ça.
 
- T’sais, j’fais c’que j’veux quand j’veux par manque de choix. J’sais pas comment faire autrement. Des fois… J’aim’rais savoir procéder différemment, t’vois… éviter d’dire des conneries, ou d’en faire, d’blesser des gens par erreur. Quant à êt’une guerrière, laisse tomber ça, va. T’es encore à un âge où tu peux décider de dev’nir c’que tu veux.
 
Lorsqu’elle me parla de devenir « stepmother of the year », je ricanai un peu avec un sourire amusé. Je ne me voyais teeeeellement pas comme ça ! Elle disait n’avoir besoin de personne (en Harley Dav… bon ok pardon désolée), s’être tabassée dans le désert à 8 ans, ne pas avoir d’amis à part une certaine Megan qui lui mettait des pains dans la tronche, et qu’au final son seul lien affectif réel avait été avec Calie. Moui, mais c’était 4 mois… 4 mois c’était moins que la période de « lune de miel », celle où on ne s rendait pas encore totalement compte de qui on avait en face. Cela expliquait cette idéalisation. Mais forcément, cette affection avait dû la marquer profondément. Elle finit par conclure qu’elle n’était pas obligée de m’aimer, qu’elle aurait dû démarrer avec ça, avant de me parler de sa relation avec Maeve et ses difficultés. Pour ma part, je haussai les épaules :
 
- T’fais bien c’que tu veux. T’sais, j’compte pas êt’la stepmother of the year ou j’sais pas quoi, j’me vois même pas comme une stepmother ou une tante marrante ou un truc du genre… Mon approche d’la famille… Ta mère a eu une vie familiale misérable quand elle était p’tite, du coup elle surcompense. J’dis ça sans m’moquer après, t’sais. L’amour et l’affection qu’elle vous porte est réelle. J’dis ça pac’que ma vie familiale a été misérable mais j’fonctionne pas comme elle. J’cherche pas à êt’vot’mère ou belle-mère ou j’sais pas quoi d’autre, j’serai c’que vous voulez, c’t’aussi à vous d’choisir, vous êtes grandes. Toi à 8 ans tu t’tabassais dans l’désert, moi à quelqu’z’années d’plus j’vendais des flingues et j’tabassais des gangs rivaux. Les seules personnes qu’j’ai pu trouver qui m’portaient d’l’intérêt, c’t’ait un gang. Mais dans ces gangs, tu dois conserver du « respect » en d’venant plus forte, plus puissante, plus brutale… C’pour ça que j’courais après la puissance, à l’Institut, j’étais dans c’t’illusion qu’ça m’permettrait d’gagner l’cœur de ta mère alors qu’en fait… C’t’ait juste que j’avais vu les choses sous une lentille déformante. J’avais un problème, j’l’ai encore en partie, on s’en débarrasse jamais total’ment… Et t’as bel et bien un problème. Elles aussi d’ailleurs. La seule vraie soluce, c’est d’s’en rendr’compte, d’pas dramatiser, et d’essayer d’travailler d’ssus, y’a rien d’miraculeux malheureusement… Et au final, mes p’tites conn’ries, c’bien la preuve qu’tu peux encore changer d’voie, qu’t’es pas obligée d’êt’une guerrière, ou quoi qu’ce soit. J’étais une gangster, j’avais un casier, j’ai pris des balles et des coups d’couteau, j’ai encore des cicatrices… Mais du jour au lend’main ou presque, j’suis allée à l’Institut et tout a changé.
 
J’observai rapidement les gratte-ciels au loin avec un sourire, avant de reprendre :
 
- Et au fond, l’est jamais trop tard. J’ai passé 10 ans, sous stimulants dopants hyper addictifs… Mais un jour j’ai forcé mon symbiote à arrêter d’en générer. J’en ai chié, t’sais… 2 mois d’sevrage, et même encore maint’nant j’en subis des effets s’condaires. Ça, plus le PTSD, ça m’fait des nuits marrantes des fois… Mais j’ai changé ma vie à 34 balais… Donc comme j’disais… Si tu veux changer d’vie, tu peux. C’pas toujours facile, évidemment… Y’a toujours des cons d’hipsters de merde qui vont t’dire « wais, ‘suffit de et voilà », c’est d’la connerie. Changer comme ça, c’est long, c’difficile, mais des fois ça vaut l’coup. Et si ça merde… ‘faut pas avoir d’regrets.
 
Soupirant longuement, je continuai. La pauvre.
 
- J’ai pas d’regrets pour les trucs qu’j’ai tentés et ratés. J’en ai pour c’que j’ai PAS tenté. T’sais qu’un jour j’ai failli d’mander à ta mère d’sortir avec moi ? J’m’étais préparée mon p’tit discours, bien maladroit et gênant, la totale. Finalement j’ai pas osé… J’lui ai dit qu’j’avais b’soin d’tampons à la place, ricanai-je avec une mine amusée. Une s’maine plus tard, elle était avec Calie. J’crois que j’lui ai jamais raconté ça, tiens. Enfin… T’en fais pas, va, pour l’fait d’déballer son sac, ça fait du bien des fois. Ne pas l’faire d’temps à autres, c’t'un bon moyen d’péter un plomb.
 
Lorsqu’elle sembla sidérée que j’habite vraiment ici, je pointai du doigt un des immeubles plus ou moins délabrés.
 
- Si, j'vis just’là, enfin c'plutôt à mi-temps maint'nant. Après, ça va, comme quartier… C’est moins l’bordel qu’les gens l’disent dans l’Inner, j’ai d’jà vu des agressions, des cambriolages, mais c’pas non plus tous les matins. Puis j’suis assez tranquille. J’ai donné l’ton dès l’départ. Y’avait un type, un p’tit racketteur à la con, mais les gars d’la mafia italienne préféraient l’laisser tranquille : y f’saient pas vraiment trop d’pertes à cause de lui et y pouvait résister à un tir d’obus d’tank c’t’enfoiré. Du coup, genre… Deux s’maines après mon arrivée, l’a voulu m’montrer qui était l’chef du quartier. J’l’ai défoncé. J’lui ai pété les deux jambes, j’l’ai écrasé dans l’bitume, y’a encore l’cratère au carrefour d’ailleurs, j’lui ai niqué des dents, la mâchoire, j’l’ai jeté dans des immeubles, j’l’ai traîné par terre sur des centaines de mètres et j’l’ai éclaté cont’des poteaux.
 
Je précisai :
 
- J’savais c’que j’faisais hein. J’savais qu’ce type était PAS d’la mafia, donc que j’pouvais l’niquer sans risquer d’représailles. Et j’faisais exprès d’pas frapper trop fort, j’voulais pas l’butter. Sinon j’aurais pas fait c’petit numéro, j’aurais frappé à la tête direct et affaire close. J’voulais qu’ça soit impressionnant et qu’tout l’monde puisse voir c’qu’y s’passait. Faut savoir adapter son style d’combat… Si tu veux pas t’battre, faut faire des trucs impressionnants, mais peu efficaces. Si tu veux tuer… Faut frapper aux endroits stratégiques. L’fait est que l’gros dur du quartier en train d’se faire humilier ça a vite calmé tout l’monde. Résultat, personne m’a jamais cherché la merde et j’suis copine avec la plupart des p’tites frappes du coin. Du coup niveau agressions t’es tranquille ici. Tiens, c’est là-bas, dis-je en pointant le doigt vers la gauche.
 
Effectivement, au croisement il y avait de longues fractures au sol et une dépression d’un ou deux mètres de diamètre, comme si quelque chose avait impacté le sol avec violence. Juste derrière, un lampadaire était étalé au sol (manifestement arraché), il manquait un morceau de mur sur l’un des immeubles, et il y avait de profondes traces de griffes autour.
 

- Toujours s’adapter à l’endroit où t’es… L’problème, avec l’Inner, avec Paradise, avec Sage, avec la politique, c’est qu’j’y connais rien… J’ai l’impression d’êt’un putain d’poisson au milieu d’une bande d’chats affamés… C’t’aussi pour ça qu’j’ai gardé mon appart’ pourri ici. Dans un sens… J’sais pas, c’est rassurant. J’sais qu’ici j’suis en sécurité, j’sais pas si c’est logique…
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Message  Aislinn Oldfield Mer 16 Nov - 18:41


- C’est logique….M’man avait eu l’air catastrophée d’m’annoncer qu’elle était forcée d’filer ma piaule à Ariella quand Jade et elle ont été rapatriée au nid… moi, perso, j’en avais rien à battre…Paradise, le inner, le Outer…tout ça…c’est pas chez moi. Mon point d’chute, c’est une clairière dans une forêt méconnue d’Irlande. J’suis pas…matérialiste…tu vois…ni trèèès futfut sur les choses techniques mais coupée de ma nature…de mes arbres….de mes forêts…j’pourrais pas, non.
On a tous besoin d’un coin sur lequel…on peut avoir un contrôle.
J’aime pas cette ville…elle vend un rêve trompeur, les gens qui y vivent sont malheureux. On les a trompés. Ils viennent ici comme des putains de papillons attirés par des fausses lueurs….mais y’a rien… c’était un El Dorado merdique. Ils se sont forgés des…des dieux trompeurs…la science, la civilisation et la technologie, c’est l’asséchement du cœur pour moi. Chacun ses croyances, mes Dieux à moi sont archaïques et font sourire…La magie blanche, les sources bienfaisantes de la Nature. Pour moi, c’est être à l’écoute de nos origines, ici…c’est juste un putain de discours d’écolo mystique.



J’observais les immeubles. Elle avait raison, il fallait se faire respecter non pas par l’efficacité mais par la puissance déployée même si au fond, la dangerosité est minime. Sait-elle que je suis experte en stratégie ? Elle doit être peu familière avec les spécificités de la X force au fond.

- Les choix…j’en ai pas vraiment eu non plus…Je crois que…l’histoire familiale a fait ça…j’étais prédestinée à combattre l’avatar d’un Mal…pas LE mal…ça d’après les Textes d’Alia, il est dans le cœur de chaque être humain. On m’a éduqué ainsi, dans l’devoir d’être porteuse du Sang Originel…celui de Dana, la « déesse terre ». Ca n’fait pas d’moi quelqu’un de plus important qu’un autre, non…de plus responsable vis-à-vis du monde…oui par contre. Alia…c’était mon ancêtre, une mutante du 17 eme siècle nommé « la Sorcière Rouge d’Irlande ». C’est la première femme a avoir eu sa propre seigneurie avec une cour de « gens étranges » à qui elle fournissait hospitalité et couverts, créant ainsi une sorte de « confrérie »…les Suivants, Elle portait secours aux premiers mutants qu’on brulait pour sorcellerie….…elle avait sa vision du monde, elle est la première à voir dans les manifestations de sorcellerie, une évolution de l’espèce humaine d’origine naturelle et ça bien avant la découverte du gène X. Elle voulait la paix pour tous, ni la terreur, ni l’isolement : un monde de tolérance et de respect entre peuple et genre…un monde accordé entre mutants et humains…pas de « supériorité »…seulement de l’humilité…devant la Nature et ses créations. Le Respect de la vie…la nécessité d’éduquer…de comprendre….même si le mal rode toujours car il ronge dans le cœur de chacun et il faut savoir le domestiquer pour …pour le juguler. Il faut avoir conscience du Mal pour le limiter parce qu’il est…inévitable. Tu sais, Il y a beaucoup de similitude entre les textes d’Alia et la thèse de Charles Xavier….mais là où Xavier avait fois en la science, Alia plaçait la sienne dans la nécessité de « laisser faire » la Nature, de la respecter dans tous ces excès, d’accepter la place de l’humain dans un système équilibré, d’arrêter de vouloir lui imposer sa vision par la force…
Je m’apercevais soudain, d’un sourire léger au coin de ses lèvres. Je m’étais laissé emporter dans mes propos, comme à chaque fois que j’évoquais les dogmes d’Alia, j’oubliais qu’aux yeux de la majorité mes croyances semblaient stupides et idéalistes. Tout en la suivant, je détournais un peu le regard, un peu vexée de m’être épanchée de la sorte. Ce n’était pas dans mes habitudes de partager mes croyances, les nombreuses vannes de Jade me considérant comme une « gentille demeurée », les soupirs lourds de signification de maman qui ne partageait que peu de valeurs avec nous, voyant dans l’histoire des Suivantes : « un truc sympa mais un peu simpliste sur les bords » quand à Dana, elle traitait ça de « grosse connerie » obscurantiste. Un comble quand on sait que c’est elle qui avait éradiqué le Mal du Sang, Adrien en créant la Chiméra, le bras armé de Dana.

- T’moque pas….j’crois vraiment en ça…j’suis une vraie Sorcière. C’est quand même dingue ça…dis qu’t’es catho, juive ou musulmane ça passe…dis qu’tu crois en la magie et en la déesse Dana : on t’regarde comme une évadée d’un hôpital psy…Ma déesse au moins, n’est pas indirectement responsable de millions d’morts, et on s’fait pas pété la tête à coup d’explosifs dans des foules en hurlant « Dana est grande ! »
Voilà pourquoi j’ai pas d’amis à part Pixie…elle est une créature de Dana aussi, les autres disent qu’j’suis givrée…Non, j’ai pas de balais, ni rien….on a une tenues style très transparentes pour les sabbats et on se purifie à poil dans des sources sacrées, d’mande à Maman, elle adooooore ça….


Je m’immobilisais devant la porte.
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Message  Kaya Kangee Mer 16 Nov - 22:36

Une clairière paumée dans la forêt en Irlande, ça avait l'air plutôt cool comme endroit. Quant au rêve trompeur de New Heaven, ouais, je comprenais de plus en plus à quel point c'était vrai, depuis quelques jours... Elle avait raison en tout cas, quant au fait d'avoir besoin d'un endroit où on a la sensation de "contrôler les choses". Un lieu où on n'avait pas peur de merder un truc, où on ne craignait pas grand chose de spécial. Par contre, quand elle parla d'"assèchement du cœur" en parlant de science, je me contentai de faire une moue perplexe. J'avais souvent remarqué que ces propos étaient tenus par des personnes qui n'y connaissaient rien ou presque à la science, et qui n'avaient aucune envie de tenter d'y comprendre quoi que ce soit... Quant à cette opposition avec la nature, elle relevait pour moi du non-sens total. La nature ÉTAIT la science, ni plus ni moins. La seule différence était qu'au lieu d'être considérée comme une sorte d'entité mystique - ce qu'elle n'était pas - elle était à la place comprise, quantifiée, étudiée, observée.

Elle se lança alors dans une longue diatribe sur son espèce de religion. Après, certes, le cursus de ce culte semblait plutôt positif, dans l'ensemble. Donner du pouvoirs aux femmes à une époque où elles étaient soit des objets soit des prostituées, défendre les mutants qui étaient chassés et considérés comme des êtres maléfiques, vouloir une sorte de paix universelle, tout ça tout ça... Il y avait effectivement des points communs avec l'idéologie de Xavier, mais elle avait raison sur un point : il n'aurait jamais accepté une foi de cette façon. Il était rationnel avant tout, même dans son idéalisme d'ailleurs : il voulait la paix universelle et tout ça, ce qui était en soi complètement naïf... mais malgré cela, il ne se faisait aucune illusion sur les défis et les difficultés qui se dresseraient sur sa route. Enfin... De toutes façons, il n'était plus là maintenant donc la question ne se posait plus. Mais "laisser faire la nature" me semblait être naïf aussi. "La nature"... Je l'avais vue en oeuvre, "la nature". La soif de sang, la soif de pouvoir, d'évolution, les instincts primitifs exacerbés.

Alors que je regardais dans le vague, elle me demanda de ne pas me moquer, affirmant que pour les autres religions on ne disait rien alors qu'elle, on la regardait comme une tarée alors qu'elle n'emmerdait personne. Fait intéressant, d'après elle Pixie était du groupe. Et éééévidemment elle me parla de l'absence de balais et tout ça, ce qui me fit lever les yeux au ciel, tout comme cette histoire de bains à poil dans les sources, qui était très probablement de la grosse connerie. J'avais appris d'expérience que la plupart des trucs impliquant des gens tout nus selon la légende étaient généralement assez barbants et n'impliquaient aucune vraie forme de nudité. Ce fut alors qu'on arriva devant la porte, que j'ouvris tranquillement avec les vieilles clés partiellement rouillées que le propriétaire m'avait filées.

- Bienv'nue dans mon antre...

C'était un peu le bordel : deux trois trucs sur la table, une ou deux assiettes sales qui traînaient dans l'évier, un T-shirt qui zonait sur le canapé d'occasion usé par les années, le lit était défait, ... Il y avait aussi de la poussière un peu partout. Pas une couche épaisse mais clairement, ça se voyait que je ne la faisais pas super souvent. Il y avait aussi des traces de griffures sur certains murs, et même plusieurs trous de la taille du poing dans le mur séparant la chambre de la pièce principale.

- C'pas aussi sympa qu'ton truc dans la forêt mais eh, au moins... C'est là. Les chiottes sont là, précisai-je en pointant du doigt la porte concernée. Cela fait, je m'affalai dans le canapé en soupirant longuement. Hmmmffff... ça fait du bien quand même...

Hop, j'éjectai mes pompes dans un coin de la pièce avant de les poser sur la table basse en bois abîmé. Elle avait vu de meilleurs jours.

- J'me moque pas, t'sais. J'comprends just'pas. D'jà, si ça peut t'rassurer, j'ai la même attitude avec tout'les r'ligions. Et j'suis la première à accepter et admettre leur rôle moral et culturel, si ceux-ci sont positifs. Les édifices r'ligieux sont magnifiques pour la plupart. Y'a des r'ligions qui encouragent à donner l'meilleur d'soi-même, comme les suivantes d'Alia on dirait. Mais... J'comprends pas malgré tout. J'ai pas b'soin d'un texte ou d'un dogme pour donner l'meilleur d'moi-même. Quant au reste... Le principe d'la foi c'est d'accepter d'façon aveugle quequ'chose qui n'est pas prouvé en fait... Pac'qu'on n'peut pas prouver l'existence - ou la non-existence - de Dieu. C'est d'la philo d'base, c'est l'concept d'origine.

Bon, de la philo alors qu'elle était encore un peu éméchée, je risquais de la perdre.

- 'fin tout ça pour dire... J'comprends pas pourquoi choisir d'croire qu'un type est possédé alors qu'on SAIT c'que c'est qu'une bactérie ou un virus. C'est prouvé, clair, évident, c'est sous nos yeux, alors pourquoi ? J'essaie, j'essaie d'comprendre mais j'peux pas. Chaqu'fois qu'j'essaie, l'absence d'logique me prend la tête et ça m'rend dingue. Quequ'part, j'envie les gens qui sont capab'de ça en fait. Avoir c'te foi aveugle, à l'épreuve d'n'importe quelle preuve concrète, immuable... C'est fort comme sentiment. Une sensation... d'absolu, d'tranquillité, d'sérénité. Mais ça m'fait peur, aussi... Pac'que ça mène à des cons qui s'font exploser, dans certains cas. Pas l'tien évidemment, mais dans d'autres. Quant à la nature...

Je haussai juste les épaules, déployant du symbiote autour de mes mains, le laissant former de longues griffes acérées.

- J'l'ai vue à l'action, t'sais... J'aime aussi les beaux paysages et les ruisseaux. En fait l'premier endroit où j'ai eu l'instinct d'me réfugier, une fois sortie des camps, c't'ait Yellowstone. Des milliers d'hectares d'nature sauvage, pas un humain à la ronde. Mais... La nature n'est pas bienfaitrice. Ou sympa. Ou mère de j'sais pas quoi. Elle est... neutre, comme l'reste de l'univers. Absolument neutre. C'qui l'intéresse, c'est qu'"ça marche". Les chats ont la bite couverte de pointes, ça fait ULTRA mal aux f'melles. MAIS... ça stimule leur production d'ovules et ça vire l'sperme d'éventuels autres chats passés avant. La nature s'en branle qu'les chattes hurlent d'douleur quand elles s'font sauter : elle veut juste qu'ça fonctionne. L'reste, rien à péter. Pareil pour plein d'trucs bien douloureux, bizarres, écœurants ou dégueulasses. Pourquoi les mant'r'ligieuses tuent leurs part'naires ? Pac'que ça marche. C'est dégueu, la nature s'en tamponne. Ça fonctionne, tout l'reste est sans intérêt pour elle.

Je levai alors la main pour la montrer.

- J'suis en contact permanent 'vec la nature, t'sais. L'symbiote... En gros... Mon gène X c'est pas d'créer une armure. Mon gène X, c'est d'créer une aut'créature, différente, qui vit en moi et s'sert d'mon corps pour survivre, dans une r'lation symbiotique. L'armure c'est lui, pas moi. Mais y réfléchit pas comme un humain, y fonctionne à l'instinct... Comme une créature "d'la nature" comme tu disais. Et crois-moi... C'est pas marrant... Pas du tout. Lui aussi y s'intéresse qu'à "c'qui marche", peu importent les conséquences...

Je finis par reposer la main, toujours recouverte de griffes, en haussant encore une fois les épaules.

- Pour moi la "nature" est pas bénéfique. Ni maléfique. Elle est... au d'ssus d'tout ça. L'univers est immense. Y'a des milliards d'planètes com'la nôtre, dans not'galaxie, et y'a des milliards d'galaxies. Not'planète, not'échelle, tout ça est sans intérêt pour l'univers ou la nature. Si y'a un dieu, il a aut'chose à foutre que d'surveiller si on prie, si on mange du poisson, ou si on s'brosse les dents 3 fois par jour pendant 3 minutes. Et en fait c'pour ça qu'j'aime la science. Elle m'permet d'comprend'la nature. Pas en tant qu'entité mystique qu'j'accepte aveuglément mais comme... un mystère à découvrir, des merveilles à dévoiler et à comprendre. C'pour ça qu'j'ai étudié la biologie. Tout'les créatures sont toutes différentes, d'façons totalement dingues. 'fin tout ça pour dire, les r'ligions et croyances j'm'en fous. J'peux pas comprendre. Tant qu'les adeptes font chier personne avec leurs trucs, j'm'en tape.

Levant les yeux au ciel, je me levai et me dirigeai vers le frigo pour sortir une bouteille de lait qui risquait d'expirer d'ici quelques jours - mieux valait la terminer vite. Après me l'être sifflée, je sortis la bouteille de rhum (un truc pas forcément super terrible) et de quoi faire le cocktail évoqué plus tôt.

- Enfin, c'moi qui pars dans un monologue, désolée. J'pense juste que... Tout est toujours plus compliqué que c'qu'on croit, finis-je en ricanant. Bon alors, tu fais ta pirate ou tu restes le pied au sec, mat'lote ? demandai-je en tendant la bouteille avec deux verres. On pourra dire à ta mère qu'on a parlé philo et r'ligion puis qu'on a fini d'se pinter la gueule.
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Message  Aislinn Oldfield Jeu 17 Nov - 9:14

- Tu dis être au contact permanent avec la nature mais tu oublies d’écouter son chant…comme tous les autres…finis-je par lâcher avec une certaine amertume.

Je m’étais assise en tailleur dans un coin du salon, je n’avais fait aucun commentaire sur l’appartement. Tout simplement parce que je n’y accordais aucun espèce d’importance. Moi, un coin au sol me suffisait et il m’arrivait encore d’effectuer mes micro-pauses de sommeil à même le sol comme une « sauvageonne » aurait dit ma sœur cadette. Elle n’avait pas tort, j’aimais la rudesse et l’inconfort, j’aimais la simplicité et les mystères. Ses propos étaient si noirs qu’ils finissaient par m’attrister. Le pragmatisme scientifique, le refus du mystère. Je m’étais engagé dans une voie sans issue, la croyance, la foi : c’est quelque chose d’irrationnel et qui ne peut que difficilement être communiqué. La Nature était exempte de toute éthique, de toute notion de bien ou mal : c’était bien là le premier commandement d’Alia, bien pour ça que Chiméra pouvait amener le malheur comme le bienfait puisqu’elle n’était qu’une « réponse ». Le Mal et le Bien était un concept purement humain qui devait être transcendé pour s’accorder à la Nature, la clé de la coexistence était là….tout simplement dans le respect et l’harmonie avec la Nature. La nature contrairement à ses dires pouvait être bienfaisante si on savait recueillir ses bienfaits, c’était ça : la Magie Blanche. Savoir guérir, savoir soigner à partir de ce qui était offert, rien de plus. Discuter plus avant sur le sujet devenait irritant et inutile et je n’avais plus assez de lucidité pour empêcher d’être plus brutal dans mes propos. Je fis comme à chaque que quelque chose ne me plaisait pas, je laissais tomber.

- T’as raison…c’est plus complexe…Dana n’est pas une personne physique, t’sais..c’est la Nature en elle-même. A mes yeux…nous sommes tous les enfants de Dana…ton symbiote aussi…chaque création…chaque forme de vie mérite…le respect et le mystère de ses logiques, la science est une invention humaine pour..pour broyer le respect et démonter à coup de raisons étriqué les chants…les Chants Des Mondes…l’harmonie vibrante de Dana…Quelle prétention à la puce de vouloir théoriser la vie du Chien et la disséquer ! On ne l’explique pas, on l’entend ou pas. Je l’entend ce chant, même ici…je l’entend…nous sommes tous liés à cette harmonie, à cette musique..c’est…bon…laisse tomber, ça ne sert à rien…j’sais qu’c’est pas des foutaises, j’sais qu’ça existe : tant pis si c’est pas l’cas des autres, c’est juste…très triste.


Je posais ma main sur la bouche en un geste de refus de parler, tout en soupirant. Je levais un regard éteint vers les verres et la bouteille.

- Tu diras c’que tu veux à maman…j’m’en contrefous. C’est d’la pisse sans feu ton truc…j’en prendrais un par politesse avec toi, c’est tout…t’fais chier…tu m’as coupé l’envie…t'es contente j'espère...

Maman…elle croit plus en rien, elle. A une époque elle était une sacrée catho, puis j’crois…elle s’est fâchée avec son Dieu, un truc du genre. Tu sais c’qu’est dur ?….C’est d’être la fille de quelqu’un que tu connais pas alors que c’est une figure médiatique. Personne…n’a pu m’expliquer comment elle était à mon age, il ne reste presque personne pour me parler de cette Caitlyn là. Même grand-mère…Ororo, ne m’en parle pas sauf pour m’sortir ces mêmes conneries : « tu étais comme elle à son âge gnagnagnaaa »….Comment elle était à l’Institut ? T’peux m’en parler un peu, s’t plait ?

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Message  Kaya Kangee Jeu 17 Nov - 10:59

Écouter son chant hein ? Si elle pouvait communiquer avec le symbiote, elle tiendrait un autre discours et elle ne parlerait sûrement pas de chanter… Mais il était vrai que je n’avais pas communiqué avec lui depuis longtemps. Jub’ m’avait appris à méditer à plusieurs niveaux, fut une époque je le faisais presque tous les matins. Dans certains états assez profonds, je pouvais communiquer avec lui. Par… des visions, des images, des impressions, des sensations, et des phrases très courtes et simples. Mais depuis qu’il m’avait niqué 10 ans d’existence, disons qu’on était un peu « en froid » en fait. Peut-être que je retenterais, un de ces jours. Peut-être pas. Honnêtement je n’en avais aucune idée et je n’avais jamais ressenti de vraie « illumination » en communiquant avec lui, de toutes façons. J’avais mieux compris ses instincts mais c’était tout.
 
Après, toutes ces histoires d’harmonie vibrante et blablabla… C’était subjectif, tout ça. Et c’était tout le problème… Le concept même de la science était d’utiliser un regard aussi objectif que possible pour décrire quelque chose de concret. Les impressions et sensations du chercheur étaient sans intérêt, dans l’absolu. S’il voulait en parler il pouvait en parler à des potes à lui mais voilà, ça n’avait pas d’intérêt pour décrire un gène, un phénomène physique ou je sais pas trop quoi. Encore une fois, je comprenais bien ce qu’elle voulait dire, je pensais juste que ça n’allait pas éclairer grand monde sur Alia ni permettre de vraiment comprendre POURQUOI elle préférait cette voie-là. C’était ça, au fond, qui m’intéressait. Pourquoi choisissait-elle volontairement d’emprunter cette route, celle de la foi, au lieu de celle de la raison et de la logique ?
 
Le problème venait peut-être aussi de moi. Je cherchais une raison logique à quelque chose qui ne l’était pas le moins du monde. C’était… le coup du serpent qui se mord la queue. Chercher une raison à un truc qui n’en a pas. Je m’étais documentée sur cette Payne, que Jade admirait tant… Intéressant personnage. Je ne savais toujours pas quoi penser d’elle… Mais elle disait que les religions et autres étaient « codées en dur » dans le cerveau des fidèles et qu’il était impossible ou presque de les déprogrammer, qu’aucune forme de logique ou de preuve ne pourra leur permettre de changer d’avis, qu’ils étaient comme une créature qui ne se fiait qu’à son seul odorat et qui ne pouvait pas imaginer et refusaient que la vue ou l’ouïe puissent exister. J’avais trouvé ça… extrême. Il y avait sûrement une part de vérité, l’influence de l’éducation à de très jeunes âges était immense et pouvait créer des véritables « réseaux » de neurones qui ne disparaissaient parfois jamais. Mais de là à dire que ça aveuglait à 100%... Il y avait plusieurs degrés de « religiosité », quand même. Et il y avait eu des scientifiques de renom qui étaient religieux, d’ailleurs, à commencer par cet imbécile de Pascal (oui, je n’aimais pas du tout son « pari »).
 
Quand elle mit la main sur sa bouche, je haussai les épaules tout en me faisant mon petit mélange : crème de coco, jus d’ananas, glaçons, on remue, et hop.
 
- Normal’ment ça s’fait au shaker mais j’en ai pas. Et… T’empêche jamais d’parler. C’t’en parlant qu’on comprend les autres… ‘fin, en parlant calmement, quoi. Mais bon… C’vrai qu’la plupart des gens peuvent pas s’empêcher d’s’énerver dès qu’on est pas forcément d’accord. C’con, même s’y sont pas d’accord, ça rest’une opportunité d’apprend’ des trucs.
 
Je lui servis son propre verre, et elle me signala que c’était « sans feu » et qu’elle n’avait même plus envie de boire, ce qui me fit afficher un petit sourire amusé. Au moins une chose de positive : elle arrêterait de se déglinguer la tête pour ce soir, parfait. Elle enchaîna sur sa mère, qui ne « croyait plus en rien ». Sérieux, c’était quand même dingue. Si on ne croyait pas en un ami imaginaire cosmique, alors on ne croyait en rien ? Merde, j’étais 0% religieuse pourtant je croyais en plein de trucs importants, mes valeurs n’étaient juste pas écrites dans un grand livre magique, c’était tout…
 
Par contre, elle ne savait pas grand-chose de la rousse mère, manifestement… Et ni Cait’ ni les autres ne semblaient très prolixes à ce sujet, à part avec des banalités. Je soupirai longuement, la mine pensive, avant de boire une gorgée du liquide alcoolisé et sucré. Caitlyn à son âge, hein ? Grand sujet.
 
- Hmm… J’l’ai pas connue à ton âge, elle a 3 ans d’plus que moi et j’suis arrivée à l’Institut à 19 ans. D’après c’que j’ai entendu, elle avait pas mal d’soucis, surtout avec l’alcool et les drogues. Ses premières années elle avait pas mal foutu la merde… Très rebelle. Mais j’sais pas, elle s’est calmée, sûr’ment en partie grâce à Ororo d’ailleurs. Quand j’suis arrivée, elle était – et j’me fous pas d’ta gueule sérieux – conseillère sociale. Yep.
 
Je ne pus m’empêcher d’encore rire à cette idée, avant de boire une autre gorgée.
 
- Not’première rencontre… Pfff j’te jure. Calie était passée à deux doigts d’me virer d’l’Institut dès la port’d’entrée. J’étais ultra flippée… Enfin, on m’avait envoyée voir « la conseillère sociale » à cause d'mon casier judiciaire… Et à l’époque j’maîtrisais encore mal mon symbiote, du coup j’ai niqué sa porte avec mes griffes pendant qu’elle r’gardait un site plutôt pour adultes, donc elle a été surprise et fait sauter les plombs d’tout l’étage avec ses éclairs, bonjour la merde.
 
Bon, peut-être qu’elle s’en foutait des anecdotes qui m’impliquaient…
 
- Elle était… pas parfaite, loin d’là… La « légende » Fuzzy c’t’une invention populaire, rien d’plus. Elle était… un peu paumée émotionnellement, savait pas trop quel av’nir elle voulait, comprenait mal où elle allait, avait parfois du mal à comprend’les conséquences d’ses décisions. Pas mal de gens l’ont aidée, à c’niveau. Ororo déjà, Xavier, Jubilee, et évidemment Calie, à sa façon.
 
Après… Y’a eu une sorte de « période » de transition. Son engag’ment chez les X-men avec Calie pour d’venir confirmée et tout ça. Leur confirmation les a pas laissées intactes d’ailleurs, j’sais toujours pas à ce jour c’qu’y s’est passé c’jour là mais elles étaient pas indemnes, les deux. Enfin… Elle est d’venue X-woman, est d’venue plus responsable, mais a gardé c’te part de « gamine déconnarde » qu’j’aimais chez elle. C’t’à cause de ça qu’elle a eu c’surnom ridicule de « Wonder Beaver », elle est intervenue pour arrêter un mutant shooté aux stimulants sur un carr’four et quand quelqu’un avec son portable lui a d’mandé qui elle était, elle a pris son air super fier en répondant « WONDER BEAVER » ! C’t’ait bien ridicule,
précisai-je comme si c’était nécessaire avec une mine amusée.
 
Soupirant longuement, je sirotai le cocktail quelques secondes avant de repartir.
 
- Mais y’avait pas qu’ce côté « rousse folle et grossière », chez elle. T’sais… Elle était heureuse avec Calie mais malgré ça, y restait chez elle d’la noirceur, d’la peur, d’la tristesse profonde. L’genre d'blessure qu’on peut pas effacer, même si on est avec la meilleure personne du monde… Personne pouvait l’aider vraiment avec ça. Plusieurs fois j’l’ai vue, troublée, parfois en larmes, la nuit – à l’époque j’dormais pas bien, l’symbiote me f’sait mal, donc j’l’ai aperçue deux trois fois dans c't'état. Elle était... sensible, elle l'est encore. Trop. Elle a toujours eu trop d'empathie... Le contraire d'Calie en fait, qui du coup la "maint'nait" dans l'monde des vivants. Tout c'qu'elle r'ssentait était trop fort pour elle.
 
Puis il y avait eu cette nuit, dans le réfectoire, où j’avais été à deux doigts de tout lui avouer. Souvenirs… Celui-là n'était probablement pas très intéressant pour Aislinn, je le gardai donc pour moi.
 
- Combattive aussi, mais elle a toujours eu peur d’ses propr’pouvoirs. La fois où elle a rasé la moitié d’un quartier d’SF… ça l’a changée, aussi. On s’rentrait dans l’lard à c’sujet d’ailleurs. Moi j’voulais en gagner, elle en perdre. Au final on avait tout’les deux tort, comme quoi.
 
Je finis par hausser les épaules.
 
- Donc ouais… Compliquée. Pleine d’défauts comme j’disais, d’qualités essentielles aussi. Elle s’rait du genre à s’jeter d’vant une bagnole pour t’protéger, quand elle t’donne son amour, il est entier et sans conditions, elle peut t’comprendre même quand t’es au pire d’toi-même. Mais elle a son caractère… Impulsive. Toi aussi d’ailleurs. J’suis pas surprise qu’vous vous rentriez dans l’lard. C’dommage en fait… finis-je avec un air triste.
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Message  Aislinn Oldfield Jeu 17 Nov - 15:51

Je buvais littéralement ses paroles. Quel bien fou faisaient ces mots ! Entendre parler de cette Caitlyn, l’imaginer confrontée aux mêmes difficultés que moi pour communiquer ses émotions, pour les maitriser et ne pas arriver à s’en démêler parce qu’elle « ressentait trop fort », cette part sombre qui l’avait toujours habitée même à l’époque…Etait-ce l’Héritage d’Adrien ou d’une enfance horrible d’enfant battu dont elle ne voulait pas nous en parler à nous ses propres enfants et que j’avais découvert sous les mots « plus pudiques » de Tante Ruth ? Savoir que ses pas n’étaient pas plus assurés que les miens…c’était important pour moi. Ma mère se dressait toujours comme une femme énergique et sans appel à l’autorité sourde, bien sûr il y avait cette mélancolie sourde qui la minait mais de la savoir comme ça, même si c’était à une autre époque c’était réconfortant.
Sa dernière remarque me fit baisser les yeux vers ce verre que je serais si fort.

- Je…j’aurais voulu que…que ça se passe mieux…mes émotions me submergent parfois et m’empêchent de…d’exprimer mes pensées. Il n’y a que lorsque je suis en mission que…que tout devient clair et limpide…j’ai parfois cet horrible sentiment que…que c’est la vie civile qui n’est pas mon état naturel. En opération, j’suis tellement différente. Efficace, lucide et d’un sang-froid parfois…terrifiant. Parce qu’il y a des ordres, tu vois…une mission…une « justification » et que de mes actes dépendent la vie des autres. Je suis affilié à la section Logistique et Stratégie mais ma nature me pousse vers la coordination d’opération parce que mes choix sont toujours…réfléchis et posés. C’est c’qui ont dit.

Je buvais d’une traite le verre puis grimaçait de dégout avant de le reposer d’un geste vif.

- D’la merde ton truc…j’te ferais gouter une production locale d’Irlande, sur les terres natales de New Ross…du kérosène à coté, c’est d’la grenadine. Maman et moi on boit ça comme du banania.

Je retirais ma casquette laissant cascader ma chevelure rousse indisciplinée avant de soupirer.

- J’connais la puissance d’son amour…ca serait mentir. Elle m’a sorti d’taule plus d’une fois et crois-moi…j’étais hors contrôle…et puis il y a eu ce combat…contre Adrien…pour me sortir des griffes de c’monstre…tu dis qu’elle balisait après l’affaire de ce quartier à San Francisco ? T’as pas vu c’qu’elle a fait du Château de Dorkmunt en Irlande…Ce..cette chose qu’elle a fait déferler….Chiméra…il ne reste plus qu’un cratère béant de presque 1000 mètres de diamètres…envolé Dorkmunt…pulvérisé Adrien…..personne n’a pu mesurer c’truc…Cerebro l’a enregistré depuis ici comme une « manifestation de Type A –Oméga », c’est-à-dire un truc du niveau du Phénix….en tout cas, d’après les archives, elle n’était pas capable d’une telle puissance contre Ultimate… De toi à moi…Caitlyn est ma mère mais elle reste la chose qui m’effraie le plus au monde…

Il n’y avait pas que ça. Je n’avais pas dit le fond de ma pensée. Je m’en été ouvert avec violence à maman mais pas à Kaya. Si effectivement, Chiméra était sous contrôle de Calie….comment Calie réagirait au fait de voir cette femme coucher avec son épouse ? Ce qu’elles voulaient faire pouvait provoquer la colère de Chiméra et devant cette colère, nous serions tous menacés et impuissants : Kaya en première ligne. C’est une porte qu’on devait garder fermée à tout prix surtout que maintenant, avec son arrivée, les choses avaient complètement changé.

- C’est aussi à maman que j’dois le fait d’être Agent….j’ai failli décrocher après l’incident d’Irlande. Je m’souviens de sa colère contre les médecins quelques années avant lorsqu’ils ont suggérés d’interner Jade. Elle a pulvérisé une partie de la clinique…mais là…qu’on m’interne de force, moi. Elle a pris le premier jet malgré sa peur de l’avion et elle m’a ramené ici illico. C’était y’a deux ans….mon pire souvenir.

J’attrapais la bouteille et la portais au goulot buvant une lampée avant de la reposer.

- J’étais dans la division Hopes d’Irlande, c’est là bas qu’j’ai fait mes classes…à la dure. Je faisais partie de la division Clover, je v’nais juste d’avoir 17 ans. J’aimais bien la vie la bas…c’était spartiate mais les mecs étaient tous des repris d’justice ou des fortes têtes…et puis y’avait Daryl…j’en pinçais pour lui…vraiment, c’était ma première histoire « sérieuse », avant Maeve j’veux dire. On faisait des missions…mineures…genre calmer des hostiles de classe L à Z, des travaux pour les civils…on apprenait juste les bases. Puis y’a eu cette fameuse mission 27…on devait se déplacer sur Lambay Island…pas loin de Dublin, y’a rien là bas logiquement sauf que le cérébra du coin avait détecté une anomalie…mais rien de dangereux…J’étais coordinatrice, c’était juste un aller et retour sous forme d’opération d’exfiltration. Le hic c’est que rien ne s’est passé comme prévu…Arrivé là bas…y’avait…une..une présence….humaine…un simple…j’sais pas …un gamine de…5..6…piges…a poil…complètement…paumé..les gars sont restés là à essayer de comprendre pourquoi Cérébra c’était planté..on m’a demandé de repasser le pont pour vérifier l’équipement. Le QG semblait…j’sais pas…paniqué. Puis ca a merdé…j’sais pas…en quinze seconde c’était l’apocalypse. Un code Rouge…l’intruse à « pété » une durite au point que Cérébra devienne dingue. J’ai ordonné un repli au reste de l’équipe mais Daryl m’a envoyé chier disant qu’il avait le contrôle. 10 secondes plus tard…l’ile entière a disparu. Mes amis avec.
Je leur ai dit de suivre les ordres ! Je leur ai dit !!!
J’ai été placé en confinement et j’ai dû m’expliquer des heures et des heures avec…ces mecs en rouge… Ils ont dit que c’était un dysfonctionnement…ils ont dit d’la fermer…mais ils m’ont envoyé direct en HP, c’est ma mère qui m’a fait sortir de force….
Le pire c’est que cet incident « n’existe pas » officiellement….tout ce qui concerne la mission 27 a été….effacé. Ma mère elle-même comprend pas pourquoi mais elle m’a dit que…. « si je n’avais pas été une odfield, je serais restée internée » et qu’elle avait dû faire jouer ses relations pour me sortir d’là…pourtant j’ai rien fait d’mal…et j’ai perdu tous mes amis, Daryl aussi…j’avais juste 17 ans. Mais ensuite, ma mère m’a fait comprendre que je ne pouvais poursuivre ma formation la bas : j’étais confiné à New Heaven…j’ignore pourquoi.

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Message  Kaya Kangee Jeu 17 Nov - 16:47

Voilà encore autre chose que je connaissais bien. Cette… « clarté » que j’avais lors des opérations. Mon esprit se mettait en trombe, je réfléchissais à tous les détails à 200 à l’heure, je faisais des calculs que je ne m’imaginais même pas capable de faire. Utiliser ce petit rebord pour grimper et m’accrocher. Utiliser ce poteau pour rebondir et repartir à 45°. Tout ça devenait évident et était traité presque instantanément. Donner des ordres précis, clairs, alors que pourtant en général j’étais aussi assez maladroite et parfois trop sensible et impulsive. Combien de fois j’avais pris l’exacte bonne décision au bon moment lors d’une opé, alors que je pouvais envoyer chier un type super important dans une situation sociale standard ?
 
En attendant, elle n’était vraiment pas convaincue par le rhum. Bwarf, tant pis pour elle, elle ne savait pas ce qu’elle perdait ! En attendant, son espèce de gazoline Irlandaise, je n’étais pas sûre de vouloir goûter à un truc pareil…
Lorsqu’elle parla du château de Dorkmunt, par contre, je fronçai un peu les sourcils. Un cratère de… ? Huh… Il fallait une puissance de… merde j’étais nulle en calculs de tête, mais ça faisait un paquet de peta-joules, je doutais fort de pouvoir survivre à l’impact de Chiméra du coup. En fait, c’était une bonne idée de merde, mon truc…
 
- huh… Heureusement qu’tu m’dis ça… Cait’ et Jennings voudraient tenter d’analyser la façon dont Chiméra s’manifeste, comm’une sorte d’électro-encéphalogramme, qui mesure l’fonctionnement du cerveau des gens. L’truc c’est qu’on peut pas poser des électrodes sur Chiméra… Donc vu qu’mon symbiote peut absorber d’grandes quantités d’énergie, j’ai proposé qu’Chiméra m’envoie d’l’électricité dans la gueule et qu’on m’sure les messages nerveux du symbiote à la place. En gros ça permettrait… « d’entendre » Chiméra, d’façon indirecte. Mais si elle a fait un putain d’cratère d’1 kilomètre… Même si j’peux absorber beaucoup, j’doute d’survivre à ça. ‘fait chier… Je soupirai longuement, dépitée. Ça avait l’air important pour elle… J’ai pas envie d’la décevoir en plus mais là… Enfin j’verrai… J’verrai comment absorber plus.
 
Il y avait forcément des moyens de se débrouiller. Le symbiote avait connu un boost étonnant en matière de résistance, il n’y avait pas de raison qu’il ne puisse pas être boosté à nouveau. Par contre… Ce qu’elle me raconta au sujet de cette mission me laissa… je n’ai pas de mots, en fait. Je ne savais pas quoi en penser. Qu’est-ce-que c’était que cette gamine ? Elle avait fait DISPARAÎTRE une île entière ? Et encore ces putain de gardes rouges ? Lorsqu’elle les mentionna, je ne pus m’empêcher de laisser entendre un léger grondement sourd. Je commençais à en avoir ras le cul d’entendre parler d’eux dès qu’un truc pas net se passait. D’abord un « séisme » et maintenant une île disparue ? Qu’est-ce-qu’ils nous foutaient, ces putain de barbouzes ? Sage allait avoir beaucoup d’explications à donner… Je ne comptais pas lui rentrer dans le lard mais j’avais bien l’intention d’obtenir quelques détails.
 
- J’sais pas exact’ment pourquoi t’es confinée ici, mais j’pense avoir des éléments… Ces « mecs en rouge »… J’sais pas qui c’est exact’ment mais y sont impliqués dans pas mal d’incidents chelou… On m’a proposé d’les r’joindre même, c’qui en soi est particulièr’ment chelou vu mon irrespect total des ordres et d’la hiérarchie.
 
Secouant la tête, je terminai le verre avant de le reposer sur la table avec un regard inquiet. Très inquiet.
 
- J’sais pas c’qu’y s’passe ici, mais mon seul conseil ce s’rait d’surtout pas t’impliquer là-d’dans. J’sais qu’tu m’connais pas mais fais-moi confiance là-d’ssus… Pour moi la meilleure chose à faire, ce s’rait de s’tirer dans un coin r’culé du monde et éviter New Heaven pendant l’prochain siècle ou deux… J’sais pas c’qu’y passe mais ça craint, ça craint sévère.
 
Après un long soupir, je précisai en la regardant fixement :
 
- Sans déconner… creuse pas c’t’histoire. J’sais qu’tu t’poses des questions, j’m’en pose aussi, mais tenter d’approfondir c’t’un bon moyen d’finir « disparue » ou pire encore. Et ta mère et tes sœurs s’en r’mettraient vraiment jamais s’y t’arrivait un truc. L’est arrivé trop d’trucs pourris à la famille Oldfield, Aislinn… L’enfance pourrie d’ta mère et ses parents adoptifs abusifs au possible, ses difficultés à s’adapter au monde, la perte d’Calie, s’rend’compte qu’elle avait une fille sans l’savoir et qu’on lui a caché son existence… Toi, êt’isolée d’ta mère, te r’trouver envoyée en pension ou j’sais pas quoi, la perte d’tes amis… Jade son enfance atroce aussi, la destruction d’tout c’qu’y’avait autour d’elle… Ari, j’connais pas son histoire mais c’est clair qu’il lui est pas arrivé qu’des trucs fun… Vous avez suffisamment ramassé comme ça, j’pense. Vous avez eu vot’dose.
 
Je n’avais pas le choix. Maintenant… Avec tout ce que j’avais appris… De Caitlyn, de Johan, d’Aislinn, je n’avais plus aucun choix. Je devais retourner voir Sage et lui demander des explications, quitte à accepter son offre… J’avais de sérieux doutes sur la sincérité de celle-ci, évidemment, plus j’en apprenais sur les gardes rouges et moins cette proposition de Tessa avait de sens. Mais entre le séisme et la disparition mystérieuse de l’île, on était face à des manifestations d’une puissance innommable, comparable à Ultimate même peut-être. À quoi jouait-elle ? Putain, Sage, qu’est-ce-que tu nous fous encore, dans ta connerie de sous-sol !? Mon inquiétude et mon irritation étaient assez visibles.

- J’ai d’jà dit à Jade d’pas s’approcher d’tout ça. Ni d’moi, si elle voit qu’j’ai les yeux jaune vif. Pas couleur braise, j’parle d’un jaune très vif, c’t’impossible à rater. J’vais t’dire la même chose : je sais qu’j’insiste et que j’me répète, mais… J’vais tenter d’éclaircir tout ça, mais toutes les trois, restez à 10.000 mètres d’tout ça, Maeve aussi. J’ai pas envie d’perdre mon entraîneuse, eh ! Où j’vais pratiquer, sinon ? finis-je avec un petit sourire peu convaincu.
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Message  Aislinn Oldfield Ven 18 Nov - 9:46

Je l’écoutais et soupirais avant de hausser les épaules.

- Ouais…j’vois l’truc pour Chiméra…c’est pas con…l’problème, c’est que ce cratère a été fait lorsqu’elle est passé en mode attaque, j’pense qu’elle ne déploie pas tout l’temps ce type d’énergie…j’suis une des seule encore vivante à l’avoir vu de près…on dirait une sorte de…de forme éthérée vaguement humanoïde qui ondule sous de l’énergie, blanc et bleuté…elle ne se « disperse pas » c’est…comment dire….j’y connais rien à vos trucs de science là…c’est contenue. C’est comme Jennings qui n’arrive toujours pas à m’expliquer pourquoi son énergie ne me fait rien…elle coule sur moi comme de la flotte, pour l’electricité, j’le savais mais pour le type de déflagration qu’elle fait…moi j’y échappe totalement…elle m’dit qu’c’est génétique…que quelque part…j’suis issue d’une partie de Chimera…C’que j’suis sure, c’est que si chiméra risque d’te faire du mal, Cait ne se le pardonnerait jamais…et si c’est Calie qui est commande, même avec tout l’amour qu’je lui porte, elle sera pas forcément d’humeur à t’faire un bisou…t’as sauté sa femme quand même…jouez pas aux connes, toi et maman.

Elle me confia que Sage l’avait approché pour faire partie des gardes rouges ce qui me fit sourire en basculant la tête de droite à gauche en une attitude navrée. Je savais ce qu’ils étaient. Je m’étonnais que personne n’ai trouvé judicieux de demander à l’homme de troupe qui en sait parfois plus sur le fonctionnement des troupes que le général en chef. Le reste ne me plus pas du tout, c’était un raisonnement pourrav même si la dernière tirade énergique de la tatouée avait du sens. Je prit une sorte de recul en expirant lourdement en une sorte de « bwwwwoooou » sonore avant de poser mes mains sur les cuisses toujours assise en tailleur.

- Ouais…ouais…ouais…..bon….on va essayer de reprendre tout ça…t’excite pas, ça marche pas avec moi, t’es pas mon type.

Je posais mon doigt entre les lèvres en signe de réflexion.

- D’abord….merci pour l’avertissement, mais comme disait Norris, mes pieds j’les fous où j’veux et c’est souvent dans la gueule. C’pendant, j’suis pas assez teubée pour me foutre entre tes pates si tu perds tes boulons, la priorité reste de sauver c’qui peut l’être et ça commence par c’qui y’a devant puis mes fesses. J’suis pas une foutue Kamikaze, sinon j’aurais crevé sur l’ile avec l’équipe. J’sais gérer les situations de crises, c’est le job d’une coordinatrice, j’ai ça dans l’sang. La priorité c’est de sécuriser apres on voit’l’reste.
Ensuite…J’ai DEJA creusé, comme tu dis…tu croyais quoi ? Qu’j’allais dire Amen ? Je n’obéis pas aveuglement aux ordres, il faut qu’il ait une logique pour moi, une justice…et « effacer » complètement l’existence de 4 jeunes recrues : c’était INJUSTE. Mais, j’le répète j’suis pas teubée. j’ai atteint les limites d’ce que j’pouvais trouver à savoir : il n’y a jamais eu de putain de « dysfonctionnement » de cérébra et ça n’appelle qu’une réponse : ce n’était PAS mutant. Cette gamine n’était PAS mutante mais dégageait une signature qui a « troublé » cérébra assez pour qu’on envoi cinq clampins vérifier et le bordel qui a suivi, CA c’était pas prévu et c’est pour ça que les mecs de New Heaven ont fait dans leurs frocs. Je sais aussi que le temps que les Gardes Rouges arrivent, y’avait plus rien…pffff…ni ile , ni gamine….c’était reparti comme c’était venue et que si la X Force à « effacer » de la réalité cet incident, c’est aussi le cas du gouvernement Irlandais qui a parlait d’une sorte d’anomalie géologique du à une usine de forage énergétique qui n’a jamais existée sur l’Ile qui a submergée les terres suite à un accident…MES COUILLES !!! Le périmètre est toujours sous contrôle de l’ONU aujourd’hui…tu vois l’truc ? C’est pas QUE New Heaven : c’est mondial !!!!  J’ai aussi eu accès aux réunions du conseil de sécurité, tout a été maquillé et présenté au conseil sous classification Omega…impossible d’avoir accès à ses documents, seuls Kreele et ses proches y ont accès ! C’est là que j’ai décidé de décrocher…et laisser tomber, j’ai pas vocation à me battre contre le monde entier.
On continue…Les Gardes Rouges ? Mon dieu…kaya….si y’a une personne qui ne fera parmi d’eux c’est bien toi ! Je m’en suis tapé un moi de ces zozos ! J’voulais en savoir plus et tu sais qu’j’aime les bars….ca été un coup d’un soir…ces mecs sont lobotomisés, des vrais barbouzes ! Aucune attache, aucune famille et aucune question : ces mecs n’existent même pas « Officiellement ». Leurs dossiers sont vierges, leur identité effacée….Sage t’a baladé ma vieille, c’est tout…t’es DEJA en train d’te faire manipuler !! Putain mais fallait d’demander, merde ! C’est de la pure stratégie !
Réfléchis deux secondes…Confier des secrets d’états et des missions sensibles à quelqu’un incapable d’obéir aveuglement, qui revient tranquille dans un milieu dont elle ignore tout avec des problèmes de contrôle de pouvoir ? C’te blague !!! Elle te connaissait bien…tout ça…c’était voulu ! Je te paris une bouteille que c’est elle qui t’a décidé à voir maman, même si t’en as pas l’impression, que c’est elle qui t’a lâché le terme « les gardes rouges » en te disant d’en savoir plus, non ? Bingo…j’vois tu commences à percuter.  P’tain….


Je soupirais me passant la main sur le visage en gémissant.

- C’est moi l’experte en stratégie….Pourquoi…vous m’avez pas..bordel…t’es déjà en train de travailler pour elle…qui tu as vu ? Qui tu as rencontré ? C’est le « lièvre de Mars »…c’est vieux comme le monde comme stratégie de manipulation…C’est autre chose qu’elle voulait…ma pauvre…TU as déjà sans le vouloir impliqué la famille la dedans, c’est déjà trop tard…elle t’a utilisé.
Dernier point…rester loin de ça ? C’est ce que tu aurais dû faire DES LE DEPART ! C’est trop tard maintenant…il ne faut plus parler à Sage…il faut taper directement à la source…il faut exiger de voir Kyle Kreele ! Sage n’est qu’une coordinatrice, comme moi…c’est Kreele qui est derrière, il faut le débusquer et pour ça….il faut m’écouter moi. Fais-moi confiance sur ce coup.
Quittons New Heaven, demain…tous…reprends le jeu en main. Partons pour l’Irlande au manoir…la famille entière. Et laissons les venir sur NOS terres pour qu’ils s’expliquent, arrêtes de faire tomber les pièces du Domino et tu verras qu’ils seront forcés de bouger.
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Message  Kaya Kangee Ven 18 Nov - 11:18

Elle marquait un point : si Calie était bel et bien aux manettes de Chiméra, d’une façon ou d’une autre, ma vie était TRÈS sérieusement en danger… Il allait falloir qu’on fasse pas mal de tests avec Miranda, avant de se lancer dans cette histoire mais je ne comptais quand même pas totalement laisser tomber. C’était important pour Cait’… Hors de question d’abandonner sans avoir de certitude que ça soit dangereux. Quant au fait qu’Aislinn soit insensible aux manifestations de Chiméra c’était une question : j’espérais que le « test » que j’avais proposé à la belle rousse nous permettrait d’obtenir des réponses, peut-être des réponses à ça. Mais encore une fois… Malgré toute ma volonté d’aider la mère Oldfield, je ne comptais pas non plus me lancer dans une opération suicide.

- T’en fais pas, va… J’suis pas suicidaire non plus. Si y’a trop d’inconnues ou d’risques c’est mort. Si l’test révèle qu’c’est Calie, j’vais red’venir célibataire instantanément, j’t’assure que j’suis pas super enthousiaste à c’t’idée. Mais si en plus j’dois crever dans l’opération ? Autant j’suis prête à aller loin pour aider ta mère, m’faire butter si y’a aucun aut’choix d’ailleurs, pareil pour toi et tes sœurs. Par contre, y passer alors qu’c’est pas nécessaire, ‘faut pas déconner.

Et arriva alors l’épineux sujet des gardes rouges… Sur lesquels Aislinn semblait savoir pas mal de trucs en fait. Plus que Cait’ et Ororo même, manifestement ! Elle avait creusé et elle était en vie… Bon, déjà c’était plutôt une bonne chose même si c’était étonnant que Sage n’ait pas envoyé ses chiens de garde pour éviter que trop d’infos ne sortent. Elle était manifestement bien plus stratège et finaude que je ne l’imaginais… Cela dit je venais de la voir torchée en train de chercher la merde dans une boîte de strip’, forcément ça ne donnait pas une image très précise des choses.

En attendant… pas mutante ? D’où venait sa puissance alors ? De technologie ? D’un autre procédé non-génétique ? Et qu’était-elle exactement ? Une expérimentation qui avait mal tourné, comme Ultimate ? Une alien ? Une anomalie naturelle mais pas génétique ? Le résultat d’une exposition à quelque chose d’inhabituel ? Il y avait tellement de possibilités… Le fait était que tous les gouvernements semblaient de mèche là-dessus, vu que tout le monde avait gentiment étouffé l’incident. Irlande, US, New Heaven, et tous les autres pays potentiellement impliqués… On en revenant à ce que m’avait dit Johan concernant ces « Vigilentes »…

Quant aux gardes, ils étaient à peu près ce que j’imaginais : totalement fanatiques et du genre à obéir aveuglément aux ordres. Aislinn confirma donc ce dont je me doutais : l’offre de Sage n’avait pas le moindre début de sens. Quand la mini-rousse affirma que je commençais à percuter, je secouai légèrement la tête. Non… Depuis le départ je m’en doutais mais j’avais peur de vraiment l’admettre. L’idée de retrouver Cait’… La tentation avait été bien trop forte. Si j’avais vraiment voulu niquer les plans de l’amie Tessa, j’aurais foutu le camp en Amérique centrale dans la jungle, un endroit où le symbiote aurait été heureux comme pas permis, et j’aurais terminé ma vie là-bas.

Sa proposition de partir en Irlande me semblait séduisante, après… J’avais déjà proposé le même genre de chose à Cait’ : utiliser les portails d’Ais’ pour foutre le camp à l’autre bout du monde et se casser. Bon, là il ne s’agirait pas de se planquer définitivement – une option qui me semblait plus raisonnable – mais de forcer Sage à sortir de son trou. Au moins on ne serait pas sur SON territoire à elle… Soupirant longuement, je me frottai le visage avant de répondre.

- J’sais que j’me suis faite manipuler… J’suis pas si stupide. ‘fin, je SUIS pas très intelligente, mais j’suis assez maline pour savoir que j’suis pas très intelligente. Et j’suis assez maline pour savoir que j’me suis faite entuber. Mais… l’idée, Ais’… D’retrouver Caitlyn… D’retrouver mon amour d’jeunesse, la femme pour laquelle j’avais autant d’sentiments d’puis mes 19 ans… J’savais qu’c’était pas net mais mes sentiments ont pris l’dessus sur la raison.

Je soupirai une nouvelle fois, soupir assorti d’un léger grognement au fond de ma gorge.

- Je sais que j’me suis faite avoir… Que j’laisse mes émotions m’dominer c’était ce sur quoi Sage comptait et elle a eu raison… Quant à voir Kreele ? P’t’ain, j’suis une tueuse en série r’cherchée par le putain d’FBI, j’ai fumé plus d’70 mutants anti-humains et à peu près autant d’humains tueurs d’mutants, sans aucun procès ! « Faut aller voir Kreele », ouais, genre quoi, j’vais lui d’mander un rendez-vous ? Ou alors, quoi, j’grimpe les murs et j’passe par la f’nêtre ? T’en fais pas, j’aimerais m’expliquer avec Kreele. Calmement, en plus, hein… Mais j’doute fort d’pouvoir juste prend’rendez-vous… Même ta mère elle doit passer par Sage et elle est putain d’ministre, ou conseillère ou j’sais plus quoi. Alors moi ? Un rat d’l’Outer ? La blague !

Fronçant les sourcils, j’ajoutai :

- En plus c’t’un putain d’télépathe. Xavier, j’l’aurais laissé explorer tous les r’coins d’mon cerveau et les changer, s’il avait voulu, j’avais une confiance en lui totale. Kreele ? P’t’ain j’lui confierais même pas mon hamster pour les vacances, alors m’retrouver face à lui ? Sans aucune défense ? Pac’que nan mais, soyons sérieux… J'peux absorber l'énergie d'une centrale nucléaire facile mais la télépathie ? Un télépathe qui tente d’entrer dans mon cerveau, y s’fait accueillir par l’symbiote. D’après Jean, qu’avait testé, ça créé une sensation d’immense malaise. Sauf qu’Kreele c’pas un jeune télépathe débutant qui s'laisse impressionner par des voix bizarres. Y s’sentira p’tet pas bien mais ça va pas l’empêcher d’s’installer et d’faire des travaux l’air de rien. Et si d’un coup y m’forçait à butter ta mère, ou toi, ou quelqu’un d’aut’ ? C’est mort, j’m’approche pas d’lui… J’préfère encore Tessa.

Ce fut après un bref instant de réflexion que je finis par conclure :

- En attendant j’suis d’accord avec toi, l’Irlande c’t’une meilleure idée. Le terrain s’ra moins à son avantage… J’suis partante. J’l’ai dit à ta mère, elle est au courant, j’pense que c’t’un bien meilleur plan qu’d’aller la voir chez elle sous l’parlement.
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Message  Aislinn Oldfield Ven 18 Nov - 13:22

- Mmmhh…Kreele…d’après mes sources son niveau actuel est bien au-dessus de celui de Xavier à l’époque, c’pour ça qu’les thèses complotistes comme quoi, il ne chercherait qu’à dominer la cité pour avoir tous les pouvoirs me font bien marrer… s’il le voulait, il nous mettrait tous sous ca coupe…y’a longtemps que ça serait fait. Tout ça j’pense que c’est dû au syndrome d’inter-dépendance… tu connais ? En fait j’crois que le monde dans lequel on surnage est tellement complexe et dépendant d’un tas de facteurs et d’interlocuteurs que toute tentative d’hégémonie brutale est…diluée…Kreele est poings liés face au monde, c’est un putain d’équilibre complexe qui s’est établit entres les intérêts de chacun et ceux des états…on voit ça en sociologie…comprendre la complexité permet parfois…d’anticiper des actions tactiques…tu vois ?  Prendre en compte tous les paramétrés d’une situation : c’est prendre de la hauteur. C’est la première compétence à travailler pour une coordo.
Je me charge de la logistique de cette rencontre en Irlande, je me mêlerais que d’ça…et ce n’est pas négociable, laissez-moi gérer. On va la forcer à venir mais faudra ne prendre aucuns risques…éloigner les filles et tous les proches…Sanzo, Maeve, les garder hors de New Heaven et D'irlande, j'ai déjà quelques idées.…


Je me redressais pour me relever et m’étirer, je sentais encore des traces de l’ivresse mais mes idées commençais à devenir plus claires.

- Un truc qui m’plait pas…tu dis « j’redeviens direct célibataire »…Depuis j’t’écoute, j’commence à comprendre un truc qu’tu veux pas voir en face…C’est clair que t’aime ma mère, ok. Mais c’est tout aussi clair qu’elle t’aime. C’est la première fois qu’elle me vire de chez elle en me disant d’aller faire mettre. Tu n’feras plus vraiment c’que tu veux quand tu l’veux…même si ça t’gave. y’a elle dans l’équation à partir d’maintenant. Meme si ca t’fais peur : il est temps d’arrêter le « sacrifice syndrome ». Ce qui a été, a été. Ce qui se fait, se fait. Z’étes ensemble maintenant. Si moi j’dois bien finir par l’admettre alors t’as intérêt à t’y faire vite fait. Si maman doit choisir entre l’espoir d’une Calie et toi : elle l’a déjà fait en couchant avec toi.
- Ça sonne un peu « badass » dit comme ça… mais si tu brises le cœur de ma mère, j’texplose ta ptite tronche …j’espère que c’est bien clair ça. Evite à l’avenir de sortir ce genre de merde qui sous-entend que c’que vous vivez…c’est juste éphémère parce que si elle elle souffre comme si tu lui enfonçais un tison brulant dans l’cul sans relever parce qu’elle t’aime trop pour ça…moi je n’hésiterai pas à t’en coller une. Après j’ai dit que j’hésiterai pas…pas que j’y arriverais puisque tu veux pas faire l’essai.
Et puis tant qu’j’y suis…Maeve c’est MA meuf, c’est clair ? Fin’ si elle m’excuse pour ce soir… ; Elle a déjà bien du mal à tenter de contrôler ce qui est train de la transformer en animal, vas pas lui tourner l’string non plus…tiens si tu peux l’aider un peu la dessus, ça serait cool aussi. J’parle du contrôle…pas du string.


Je réajustais ma casquette et reprenais mon portable. Après l’avoir reconnecté. Il sonna d’alertes textos.

- Tain…20 textos…humpf….elle est vraiment vénère…écoute, l’est pas loin de 5 heures…j’peux d’jeter au Lift ? Tu reveilles la vieille et tu la brieffes le temps qu’j’aille calmer tigrou ?  
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Message  Kaya Kangee Ven 18 Nov - 14:14

Au-dessus de celui de Xavier ? Ah… merde, ok… Donc en gros s’il le voulait, il pourrait me « capter » depuis son bureau sans même avoir besoin de me voir ou de savoir où je suis et faire son petit business depuis l’autre bout de la ville. C’était pas bon, tout ça. Après, d’un autre côté, s’il n’avait rien fait, ça voulait aussi probablement dire qu’il n’en avait rien à foutre, de moi… Ce qui en soi était plutôt rassurant. Car c’était vraiment ce que je craignais le plus, les mutants pouvant affecter les pensées. J’avais une défense, mais c’était plus du bluff qu’autre chose. D’après Jean, le fait que le symbiote et moi-même soyons aussi liés créait une sensation de malaise profond, une impression de « nager dans un océan gluant d’organes purulents qui tentent de t’avaler et noyer » quand elle entrait dans mon esprit, elle entendait une voix grave et assourdissante qui lui posait des questions, c’était vraiment pas le délire. Mais le fait était que ça ne posait pas de vrai danger.

Un bon télépathe se rendrait vite compte qu’il suffisait d’ignorer ces messages extrêmement désagréables pour pouvoir faire à peu près n’importe quoi. Enfin… à priori, je ne savais pas trop vu que Jean n’avait jamais rien tenté de tel. En fait, c’était une bonne question… Quels seraient les effets d’une tentative de manipulation de la part d’un mutant comme Kreele ? Il pourrait sûrement foutre un beau bordel mais le symbiote serait-il capable de me protéger ? Ou s’agirait-il d’une attaque trop complexe, trop abstraite, pour qu’il ne parvienne à la comprendre vraiment ? Le fait était que je n’avais aucune envie de tester, encore moins dans des conditions réelles… Même si, d’après Aislinn, je ne prenais pas TROP de risques à aller voir Kreele directement, je n’étais pas très à l’aise à cette idée.

Pour l’inter-dépendance elle avait raison, ce n’était pas pour rien que les énormes empires qui existaient encore il y avait quelques siècles avaient maintenant disparu. Le monde était devenu trop complexe pour qu’un truc pareil n’ait lieu. Et niveau complexité, elle semblait plus au point que moi : du coup, je hochai la tête quand elle affirma qu’elle s’occuperait de l’aspect technique et tactique. C’était très clairement la meilleure décision à prendre. J’étais capable de gérer des trucs complexes, mais pas au niveau politique ou social… Donnez-moi des interactions cellulaires ou des trucs du genre, avec 50 étapes tordues différentes, et ça ira. Donnez-moi une sorte de plan de bataille avec 17 couches de complots et d’intérêts différents et j’en oublierai la moitié en route.

- Ça roule… J’te laisse gérer l’plan. Tu m’diras c’que tu veux faire. Tant qu’personne d’aut’que moi est en danger direct, c’est bon.

Je l’observai avec attention quand elle se releva, histoire de la rattraper en cas de problème ; se redresser d’un coup après avoir bu autant… Bon, plusieurs heures étaient déjà passées donc elle avait quand même pas mal cuvé mais même… Elle ne chuta toutefois pas, et reprit la parole, parlant de sa mère, notamment du fait qu’à priori elle avait choisi. Oui…

- J’doute pas d’son amour, t’sais. J’doute juste pas non plus d’celui qu’elle portait à Calie, ni d’ma valeur par rapport à elle. ‘fin valeur c’pas l’bon terme, mais tu vois c’que j’veux dire. Enfin t’en fais pas, si j’brise le cœur d’ta mère, j’te laiss’rai m’péter la gueule. Mais t’as pas à paniquer pour Maeve, moi l’échangisme ou j’sais pas quoi, c’pas mon truc.

Je fronçai alors les sourcils, hochant la tête.

- Pour l’contrôle, j’suis pas une hybride moi... M’enfin j’en parl’rai avec elle, on sait jamais. L’fait que j’doive séparer les pensées du symbiote des miennes, p’tet qu’c’est pareil avec son instinct. J’verrai ça avec elle, si j’peux l’aider ça vaut l’coup d’tenter.

Putain, il était déjà 5 heures ? Chier… Bon. Je me relevai à mon tour, m’étirant de tout mon long avant de bâiller longuement et d’ouvrir un de mes tiroirs histoire de récupérer quelques fringues ; je n’allais pas rentrer avec le costard de videuse. Hop, un jean noir (pour changer – je n’avais rien d’autre en fait, ou presque), un T-shirt à manche courtes bleu marine, mes rangers, merci bonsoir. Je me changeai vite fait bien fait avant de finalement récupérer mes clés, mon téléphone, prête à y aller.

- Elle va tell’ment croire qu’j’ai pété un plomb… Enfin ouais, va calmer la miss. Un câlin, du make-up sex et ça s’ra r’parti pour l’aventure. T’arriv’ras à r’trouver ta route ou t’es trop pintée en deux ?

Je haussai alors un sourcil, réfléchissant un peu.

- Attends j’suis conne, tu peux y aller en portail, pas à pattes… Y’a moyen d’me déposer ? M’taper les 8 bornes jusqu’à Paradise, là, j’t’avoue j’ai la flemme.
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Message  Aislinn Oldfield Dim 20 Nov - 14:48

- Ça roule… J’te laisse gérer l’plan. Tu m’diras c’que tu veux faire. Tant qu’personne d’aut’que moi est en danger direct, c’est bon.
J’esquissais un sourire, me grattant légèrement le menton.

- Si on veut faire bouger Sage hors de l’œil, il lui faudra un intérêt…pour ça, il nous faudra la « bonne volonté » de maman. Je te laisse la réveiller après je lui expliquerais ce que j’vois…si t’arrive à éviter qu’elle me jette encore dehors, bien sur. Je vais faire en sorte que jamais tu ne sois en danger, ni nous, ni personne. Sage fonctionne par options de stratégie, ce qu’il faut faire c’est les réduire à une seule : l’écoute patiente…laisse-moi gérer et pose pas d’question, c’est mon job, okay ? J’te promets un truc verrouillé, après par contre…ca dépendra de c’que vous allez vous dire…pour la suite j’veux dire…ça je ne veux pas le savoir. Je mettrais de la distance quand toi et maman serons en sa présence…oui j’ai dit maman…c’est Chiméra qui sera ton meilleur atout mais t’emballe pas….j’t’expliquerai…

Je l’observais se préparer d’un regard discret. Effectivement c’était toujours une belle femme même pour une vioque. L’âge aurait surement fait barrage mais avec dix piges de moins, je crois que je l’aurais surement levé dans un bar. En tout cas, elle était bien loin de l’image que véhiculait maman, une ado terrible, fonceuse et rebelle. Elle me paraissait posée et lucide. Sans doute l’expérience et son parcours de vie.

- Enfin ouais, va calmer la miss. Un câlin, du make-up sex et ça s’ra r’parti pour l’aventure. T’arriv’ras à r’trouver ta route ou t’es trop pintée en deux ? Attends j’suis conne, tu peux y aller en portail, pas à pattes… Y’a moyen d’me déposer ? M’taper les 8 bornes jusqu’à Paradise, là, j’t’avoue j’ai la flemme

J’esquissais un sourire entendu en réajustant ma casquette sur la tête.

- Mmm ? Bien sur, j’te jette la bas….Make-up Sex ? C’quoi ces conneries ? J’deteste le maquillage ou les fringues de poufs…mais des excuses ça c’est clair, j’en ai beaucoup à faire…à commencer par toi. J’ai été nulle, j’suis désolée. T’es pas si naze, m’man t’a vraiment à la bonne, gâche pas ça.
Et puis t’inquiète pas va…dans quoi ? moins d’une heure j’aurai retrouvé complètement ma lucidité…ma biologie entière est altérée…j’dors par micro pauses de 15 minutes…et l’alcool m’enivre mais se dilue 100 fois plus rapidement dans mon organisme qu’un être humain basique. Et puis j’trouve t’jour mon chemin….le sens psychique, ça aide.


Nous partirions lundi soir. Avant, il faudrait du renfort et mettre en place la stratégie : j’irai solliciter du soutien auprès des Suivantes, il me faudrait Ayala et ses capacités de détecter les mutations et leur potentiel, elle ferait une excellente vigie. Dorian et sa téléportation pour me succéder en cas de pépin et El Jazy et ses liens télépathiques pour nous mettre en relation, Il faudrait vider le manoir, placer en lieu sûr Tante Ruth et mes sœurs, Sanzo et Maeve… Cette rencontre si tout est mise en place interviendrait sur NOTRE terrain, à mon avis à partir du troisième jours, le temps que Sage checke ses options et comprennent que la seule valable était celle-ci. Ce que je ne disais pas, c’est qu’après une telle mise en place, autant dire que je me grillais totalement auprès de Sage et que pour la suite, j’avais intérêt à surveiller mes arrières. On ne baisait pas la reine de la manipulation par une manipulation, elle m’aurait sévèrement à l’œil ensuite enfin….si y’en avait une.

------------------------------------------------------------------------------------------------------


La porte s’ouvrit alors que j’affichais une grimace gênée, le regard honteux et la casquette à la main, j’étais terriblement stressée.

- Je…je…désolée d’avoir…tu sais…j’ai vu les messages…et je…enfin quoi…j’voulais pas…quand j’m’énerve, je perds de vue c’qu’est important. J’le dis pas assez ..j’t’aime tu sais. Je…je…je …excuse-moi. Pardon, Maeve.
Dis qu’tu m’aimes toujours…j’ten pries. Je me sens si…nulle.

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Message  Kaya Kangee Dim 20 Nov - 22:40

Bon... Manifestement, elle semblait déjà avoir son petit plan en tête. Alors qu'elle était encore partiellement pintée. Je ne savais pas trop si j'étais rassurée ou non, bizarrement ! Mais ouais, elle avait l'air d'avoir une idée assez précise. Restreindre les options tactiques de Sage, hein ? Mouais. En option il y aurait toujours celle de balancer une ogive tactique sur le manoir et affaire close mais bon... Le ferait-elle ? Hmh... Si c'était plus intéressant pour elle, tactiquement parlant, ouais, clairement, elle le ferait sans hésiter une seule seconde. Restait à espérer que la mini-rousse serait aussi douée qu'elle ne le prétendait, dans son organisation et sa "restriction tactique". Le fait que Chiméra soit une part intégrante du plan ne me rassurait pas plus que ça non plus en fait, pour tout avouer... Caitlyn avait dit elle-même ne pas parvenir à la contrôler alors que serait sa réaction face à Sage ? Sans compter le fait que si jamais Calie était bel et bien celle qui "contrôlait" Chiméra, j'étais morte aussi, et ce sans passer par la case départ ni recevoir 20.000 balles.

Après elle venait de dire qu'elle m'expliquerait... Moi, un plan (même débile), si on m'expliquait tous les détails, j'étais contente. J'étais pas très compliquée. Je détestais qu'on ne me donne pas toutes les infos dont j'avais besoin ainsi qu'un détail du contexte, si j'avais les deux tout irait pour le mieux. J'acquiesçai donc, acceptant de réveiller la pauvre Cait' qui se demanderait sûrement ce que ce serait encore que ces conneries. J'allais avoir bien du mal à la convaincre. Par contre je ne pus retenir un énorme sourire amusé quand elle me parla de maquillage. Clairement elle n'avait jamais entendu parler de cette expression !

- Nan, "make-up sex", quand tu t'réconcilies avec quelqu'un et qu'vous vous envoyez en l'air un bon coup pour faire passer la pression. Et t'en fais pas pour les excuses, t'sais... on a tous not'caractère, moi aussi j'ai fait et dit des grosses conn'ries. J't'ais bien plus impulsive quand j't'ais à l'Institut... L'nomb'de fois où j'ai envoyé chier des gens, soit en étant bourrée soit en étant sobre, t'sais... Et encore, j'me suis p'tet calmée avec les années mais y'a pas mal d'fois où j'suis à 2 doigts d'insulter quelqu'un et lui fout'une tarte dans sa p't'ain d'gueule... Donc j'serais mal placée pour t'en vouloir.

Lorsqu'elle m'expliqua vite fait la façon dont l'alcool fonctionnait chez elle, je levai les yeux au ciel. Tiens donc. Voilà qui m'était un brin familier... Clairement, il y avait bien plus de points communs entre Aislinn et sa mère (au niveau pouvoirs, je veux dire) qu'on ne pouvait le penser au premier abord. Comme ça, les trous noirs et la conversion de douleur en électricité semblaient éloignés mais en réalité... Il y avait une sorte de "fond" commun qui leur donnait certains traits communs. Intéressant. Je devais bien avouer que ça me rendait curieuse, peut-être que Jennings avait quelques mesures et théories à partager ? Il faudrait que je voie ça avec elle, mais une autre fois. Pour l'instant, il fallait se préparer à la GRRRANNNDE rencontre épique ! 'fin, note, en fait, je m'imaginais un truc genre "dernier épisode de saison" d'une série, alors que ça allait p'tet se régler en 5 minutes de façon ultra sobre. De la part de Sage, je doutais fort de voir des feux d'artifice, des montreurs d'ours, des jongleurs et un orchestre.

------------------------------------------------------------------------------------------------------

Ce fut une dizaine de minutes plus tard que je poussai doucement la porte de la chambre de la belle et plantureuse rousse-mère. Doucement histoire de ne pas faire de bruit, ce qui en fait était assez con : l'idée c'était de la réveiller pour lui expliquer le plan à la con... Du coup, en fait, il valait mieux préparer le terrain. Ressortant, je me dirigeai vers la cuisine histoire de lui préparer un chocolat chaud vite fait bien fait, puis pour m'en faire un aussi au passage (mais dans un gros verre doseur d'1 litre, pas dans un mug), et hop ! Me voilà de retour dans la chambre. Espérons que mon offrande suffise à calmer son ire de se faire réveiller à une heure pareille ! Je m'assis donc au bord du lit, caressant doucement la chevelure cuivrée.

- 'yo, ma belle ?

Elle émergea vaguement, semblant un peu surprise de me voir à une heure pareille vu que j'étais censée revenir 1h plus tard ou presque. Et elle sembla aussi surprise de voir une tasse de chocolat chaud sur la table de nuit (et un verre doseur plein du même liquide).

- T'en fais pas, pas d'urgence, prends l'temps d'émerger, précisai-je avant de déposer un court baiser sur ses lèvres avec un sourire. J'ai discuté avec Ais'... J'vais t'expliquer.
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