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Saga de la famille Aoe

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Message  Sanzo Aoe Dim 1 Nov - 15:34

Chapitre 1 : Naissance du petit chat

(25 décembre 2005, Chine, Shanghai, clinique privée d'une multinationale américaine dans le quartier chic.)

Salle du travail de la maternité, une femme européenne d'une trentaine d'année à peine est en plein travail. Son visage rougit par l'effort montre toute sa souffrance malgré la péridurale. Un homme grand et hautain, européen aussi la regarde comme si elle était une saleté sur ses chaussures de cuir de luxe. Il n'est pas à sa place et le fait sentir mais les apparences … il faut sauvegarder les apparences. Son manteau d'une grande marque est posé nonchalamment sur son bras, ses doigts tapotent nerveusement sur le montant du lit.
Quatre personnes autour du lit aident la futur maman, une sage femme la bonne quarantaine, asiatique, 2 infirmières une essuyant le front ruisselant de la patiente et l'autre aidant le docteur. Toutes les 2 sont aussi asiatiques. Le médecin la bonne cinquantaine, le cheveu rare mais roux est quand à lui européen bien sur. Hors de question qu'un asiatique pose les mains sur la femme c'est inconcevable. 

La femme halète et pousse quand on lui dit de pousser, ses gémissements arrachent une grimace à son mari. Elle aimerait qu'il lui prenne la main mais c'est inconcevable dans leur milieu. Chacun à sa place. 


Son mari, ingénieur dans une grande firme américaine vient d’être promu à un poste de président adjoint. Sa fierté ne connait plus de borne mais quand elle lui a annoncé sa grossesse elle a vite déchanté. Il n'en voulait pas et lui a bien fait comprendre mais les apparences... Inconcevable dans leur milieu d'abandonner un bébé. Il a du faire contre mauvaise fortune bon cœur et la chambre du bébé a vite été faite. 

Mais pour l'instant c'était elle qui souffrait,
"poussez" ne cessait de lui répéter le médecin, elle avait envie de le frapper.

"je le vois, je vois sa tête, un petit effort encore madame, aller poussez"

la tête était tout ronde couverte d'un léger duvet de cheveux très clair, les épaules, le ventre et enfin les jambes .. un cri le bébé exprimait tout son regret d’être sorti de ce lieu si chaud et doux. Le médecin coupa le cordon, il ne l'avait meme pas proposé au père, c'était inconcevable bien sur... puis il tendit l'enfant à la sage femme avec un drôle de regard qui n'échappa ni au père et encore moins à la mère.

Inquiète elle leva son visage vers son mari
"docteur qu'est ce qui se passe ?? tout va bien n'est pas, il va bien, je l'ai entendu pleurer 
- oui oui madame ne vous inquiétez pas, vous allez pouvoir le voir, c'est un magnifique petit g.garçon "
le docteur avait inconsciemment buté sur le mot "garçon" 
"qu'est ce qui se passe vous allez me le dire oui …" la voix de l'homme résonna dans la pièce et le bébé se mit à pleurer terrorisé. Sans égard pour la sage femme il lui arracha le nouveau né des mains. 

"oh mon dieu mais … quelle horreur … " de colère il jeta l'enfant dans les bras de la sage femme et se tourna vers sa femme "espèce de sale garce … qui c'est .. dis moi qui c'est que je lui fasse la peau …

-monsieur … " La sage femme ne put continuer se ratatinant sous le regard de l'homme ivre de colère.

"ôtez moi cette … chose de ma vue, ce n'est pas mon fils, ce n'est meme pas un humain" 

effrayée la femme sanglotait dans son lit les bras tendus vers son fils dans un geste futile d'imploration 
"mon bébé, mon petit garçon, donnez le moi" 
Emue la sage femme s'approcha l'enfant calmé dans les bras et le montra à sa mère. C'était un beau petit garçon d'environ 3kg500, les yeux grands ouverts et curieux mais lorsqu'elle le regarda
"oh mon dieu fit elle en écho à son marimais comment … mon bébé, qu'avez vous fait de mon enfant où l'avez vous mis, je veux mon bébé..."

L'infirmière essaya de la calmer mais en vain, le docteur fit signe à la sage femme de partir. Tous savaient ce qui allait arriver à ce pauvre enfant. 

La femme sortit rapidement de la clinique l'enfant s'était endormi, il était vraiment adorable malgré tout mais elle ne pouvait le garder non plus c'était impossible. D'un bon pas elle se dirigea vers le seul endroit qui serait son foyer pour les années à venir. 

Elle frappa à la lourde porte et une jeune none d'une vingtaine d'années lui ouvrit. Sans un mot elle lui tendit le petit bébé.
"il n'a pas de nom, ni de parents" 
La jeune femme acquiesça en prenant le petit paquet, elle avait l'habitude. La porte se ferma dans un claquement sonore. 
Par curiosité, elle regarda le bébé qui dormait du sommeil du juste avant de filer d'un pas rapide vers le bureau de la mère supérieure. Elle déposa son fardeau délicatement, la mère supérieure écarta la couverture
 " ha .. encore un. Mettez le avec les autres, pauvre petit …
- il n'a pas de nom ..
- ha mmm … Sanzo … oui Sanzo 
- Sanzo .. c'est pas un prénom commun
- non effectivement mais ça lui va bien ..
- d'accord ma mère"

la jeune none recouvra le bébé qui ne s'était pas réveillé et elle alla le déposer dans la nurserie avec les autres bébés
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Message  Sanzo Aoe Dim 1 Nov - 15:34

Chapitre 2 : l'Orphelinat

2005-2011

6 ans, 6 années venaient de passer. Le petit Sanzo était maintenant un petit garçon plein de vie qui faisait tourner les nones en bourrique. Elles avaient beau le punir en l'enfermant il trouvait toujours le moyen de s'échapper et plus il grandissait plus il devenait rapide à fuir et à se cacher dans les endroits les plus élevés. Le problème c'est qu'il entrainait souvent les autres enfants et de nombreux accidents arrivaient car ils étaient moins rapide et surtout moins agiles que lui. Il avait beau dire que c'était pas de sa faute les adultes ne voulaient rien savoir. 
Mais ce qui fascinait la plupart était son physique, les petites filles adoraient ses beaux cheveux d'un gris argent brillant au soleil, ses petites oreilles pointues, ses yeux dorés et surtout sa petite queue qu'il commençait à bien maitriser. 
Que d'objets il avait pu faire tomber en courant après ses copains, ou simplement en se retournant trop vite se sauvant en riant avant de se faire gronder.

C'est par une belle journée que l'aventure la plus marquante de sa petite vie commença … Enfin belle journée … il ne faisait pas un beau soleil radieux bien au contraire. La saison des pluies avait commencé et Sanzo n'aimait pas ça. La pluie le rendait un peu hargneux et encore plus enclin aux bêtises. Il était allongé sur son lit, les bras sous la tête, les yeux au plafond à écouter le bruit de l'eau sur le toit, quand Jian et  Hua ses 2 meilleurs amis entrèrent. Jian avait 2 ans de plus que Sanzo, il était plus grand et chinois jusqu'au bout des ongles. Il portait parfaitement son nom qui signifiait : vigoureux. Sa tête et son corps tout rond pouvait porter à moquerie mais à 8 ans, il était déjà bien costaud autant que certains des garçons de 12 ans et surtout il ne se laissait pas faire. Il était totalement humain. Il avait atterrit à l'orphelinat suite à la mort de sa grand mère il y avait 3 ans.
Hua, une charmante petite métisse cino-européenne, était si fine qu'elle rappelait un de ces magnifiques roseaux. Sa finesse cachait cependant un caractère de fer et c'est elle qui menait les deux garçons à la baguette. Son nom signifiait : fleur. Souvent Sanzo et Jian se disaient que Lùsi (Rose) lui irait mieux. Abandonnée dès sa naissance à cause de son métissage et de son sexe, elle aussi n'avait connu que l'orphelinat. Pour l'instant aucune mutation n'était visible.


"Bao, Bao viens, viens on a un truc super à te montrer" cria Jian en entrant dans la chambre comme une tornade à son habitude. Bao signifiait : léopard ou tigre. Sanzo n'aimait pas trop qu'ils l’appellent comme ça, il avait un nom qu'il trouvait joli. Il tourna la tête et fixa Jian d'un air morne. Le suivant de peu, Hua rentra à son tour, ferma la porte et s'assit sans cérémonie sur le lit de Sanzo.

"ferme là un peu Jian, tu veux que tout le monde t'entende?" râla t elle d'un air froid et hautain qu'elle prenait souvent avec le pauvre Jian. Le petit garçon leva les yeux au ciel avant de prendre un air faussement contrit. Sanzo lui sourit provoquant encore plus l'agacement d'Hua.

Il s'assit "c'est quoi ce truc encore. J'ai pas envie, fichez moi la paix". Il tenta de repousser ses amis mais l'excitation de Jian était telle qu'il ne put le calmer. Il soupira et se leva "ok on y va, mais si c'est pas bien tu feras mes corvées pendant une semaine"

Jian trépignait sur place tellement certain que Sanzo allait être enthousiasmé qu'il accepta. Sanzo en tête les 3 enfants descendirent le plus silencieusement possible l'imposant escalier de bois. Autant Hua et lui pouvaient être parfaitement silencieux autant pour Jian l'exercice était bien plus difficile. Lorsqu'ils se faisaient prendre c'était le plus souvent de sa faute. Par chance (ou pas) personne n'était dans les environs cette fois. Les enfants se faufilèrent dans les cuisines puis à l'extérieur avant d'arriver devant une petite porte en bois tout à fait quelconque. Sanzo regarda ses amis suspects, il connaissait cette porte, elle était toujours fermée. Il avait déjà essayé bien des fois de l'ouvrir en vain. Il allait faire demi tour quand Hua souleva une pierre sous laquelle reposait une grosse clef en métal.
"on a vu soeur Anna la cacher l'autre jour." lui expliqua Jian.

Sanzo sourit et pressa la fillette d'ouvrir la porte. La serrure était bien huilée et les 3 garnements purent entrer facilement. Une odeur fraiche et sucrée leur chatouilla les narines. Sanzo adorait tout ce qui était sucré et descendit rapidement les quelques marches qui menèrent … à une autre porte. Bien plus grosse, elle avait aussi une solide serrure. Huan tenta de l'ouvrir en vain.
Les enfant restèrent un moment bêtement devant la porte. Dire qu'ils étaient déçus était un euphémisme. Jian semblait au bord des larmes, peut être à cause des semaines de corvées qu'il allait devoir se taper … Les garçons allaient remonter quand Hua se mit à crier, c'était tellement rare qu'ils crurent qu'elle s'était blessée. Ils la rejoignirent perplexes.
Elle montrait le haut du mur de son petit doigt en sautant sur place
"regardez là haut …"
Les garçons levèrent les yeux toujours perplexes et virent le mur ainsi que le plafond

Ils reportèrent leur regard sur la fillette qui leva aussi les yeux mais d'un air agacé
"vous êtes stupides ou quoi ? Vous voyez pas ???"

Les garçons secouèrent la tête dans un ensemble parfait "le mur … il va pas jusqu'au plafond, y a de l'espace. C'est pas très grand mais je suis sur que tu peux passer. "

Effectivement entre le plafond et le mur un espace assez grand pour laisser passer un enfant permettait en fait la circulation de l'air.

Sanzo fut le premier à comprendre et un sourire malin apparut sur sa frimousse. A son tour il se mit à sauter sur place
"oui t'es un génie. Pousse toi je vais essayer"

Huan tira Jian qui avait enfin compris, Sanzo prit un peu de recul, s'élança … et se fracassa la figure sur le mur avant de tomber sonné sur les fesses. Ses amis eurent la gentillesse de ne pas rire. Il se releva en se frottant le derrière, la pierre était bien dure.
Avant de recommencer, il étudia le problème. Le mur devait faire presque 2 mètres de haut en pierres mal jointes mais il n'y avait pas beaucoup de prise. La seule solution était d'atteindre le haut mais il avait beau pouvoir sauter haut, il n'était qu'un petit garçon. S'il avait eu quelques années de plus, ou avait été plus grand …

Il regarda Jian qui avait largement une tête de plus que lui. Voilà la solution. Il attrapa son ami et le plaça au meilleur endroit possible en lui demande de joindre ses mains. Jian n'était pas un rapide mais il finit par comprendre ce que Sanzo attendait de lui. Il prit son élan et sauta sur les mains jointes de son copain. Il eut l'impression de voler, ses mains agrippèrent la pierre mais ses chaussures glissèrent sur le mur l’empêchant d'avoir une réelle prise. Cette fois il se laissa retomber avec souplesse.


"mmm ça glisse trop j'arrive pas " grogna t il agacé
"ote tes chaussures. " lui dit Hua. Sanzo la regarda comme si elle était un dieu tombé du ciel et il ota ses chaussures.
"t'es prêt Jian" les garçons se remirent en position. Cette fois Sanzo parvint à se maintenir en haut du mur, les griffes de ses petits pieds s'accrochant aux pierres. Le passage du haut était étroit mais il parvint à se faufiler s'écorchant au passage une partie de la peau du dos. Il se laissa tomber de l'autre coté avec souplesse avant d'aller tirer le gros verrou.

Les enfants se précipitèrent en riant de l'exploit qu'ils venaient d'accomplir. La pièce était plutôt vaste et remplit de barriques, bouteilles et autres merveilles. Les enfants s'amusèrent à se pourchasser et à grimper sur les barriques. Sanzo montra son agilité à ses amis en sautant de barriques en barriques jusqu'à ce qu'il se casse de nouveau la figure glissant sur le bois humide.
Cette fois les enfants se mirent à rire, il leur tira la langue et remonta. A 6 ans, rien n’arrête un garçon.
Ils finirent par arriver au trésor … plusieurs étagères remplies de bouteilles de toutes les tailles et de toutes les couleurs. Curieux et attirés par toutes ces couleurs, les garçons en attrapèrent et les débouchèrent. Humant leur arôme sucré, ils commencèrent à les gouter. La plupart était des bouteilles de Nuomijiu, vin de riz relativement léger … enfin pour des adultes pas pour des enfants. Au bout de la première les enfants riaient et chantaient comme des malades et heureusement qu'ils étaient assis. Huan ne se sentait pas bien. Elle serrait les dents mais son ventre lui faisait des misères. Ils entamèrent bravement (enfin pour eux) la 2ème mais à peine avaient ils pris quelques gorgées que la petite fille ne put se retenir suivi bien rapidement par ses comparses.  C'est ainsi qu'ils furent trouvés par soeur Anna : vomissant tripes et boyaux. Aucune punition ne fut donné aux enfants, ils l'étaient déjà assez. L'infirmière leur fit avaler plusieurs remèdes au goût répugnant et ils durent rester alités pendant pratiquement une semaine.
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Message  Sanzo Aoe Dim 1 Nov - 15:35

Chapitre 3 : Révélation

Aout 2012

Les années passaient tranquille, Sanzo était devenu le chef d'un vrai groupe d'amis. Son agilité et sa vitesse avait augmenté, il avait beaucoup grandit aussi. Les nones étaient plutôt gentilles dans l'ensemble. Bien sur il y en avait des moins aimables qui le regardaient d'un air dégouté mais elles n'étaient pas nombreuse ou alors elles ne le montraient pas toutes.

Mais dehors, à l'extérieur c'était bien différent. Il était examiné, détaillé de la tête au pied. Plus jeune il n’appréciait pas d’être reluqué comme ça surtout qu'il ne comprenait pas pourquoi et à chaque fois que ça arrivait c'était plus fort que lui, il finissait par tirer la langue à l'importun, ce qui n'arrangeait pas les choses et le faisait invariablement punir. Ce n'est qu'après une bagarre que la mère supérieure lui expliqua.

C'était la fin de l'été mais la classe n'avait pas repris. Avec Anna, une des nones, ils avaient profité d'une accalmie pour aller faire des courses, et comme elle avait besoin d'aide elle avait demandé à Sanzo de l'accompagner comme bien souvent. Elle aimait beaucoup ce petit garçon si vif et malin.
Ils s'étaient rendus à une petite supérette non loin de là après avoir parcouru les rues sans encombre.
Il n'y avait pas grand monde, le propriétaire qui faisait aussi office de caissier, sa femme qui s'occupaient des produits frais et leur fils, un garçon de 12 -13 ans entrain de balayer dans les rayons.
Anna lui avait mis un panier dans les bras et lui avait commandé de la suivre. Parcourant les rayons, il regardait les différents articles avec amusement.
Absorbé par un livre, il ne fit pas attention qu'Anna l'appelait. Ce fut seulement au bout de la 3ème fois lorsqu'elle éleva suffisamment la voix qu'il releva la tête et se retourna rapidement, trop rapidement. Malheureusement sa queue suivit le mouvement balayant le rayon de boite de conserve sur une bonne longueur. Un fracas se fit entendre dans la tranquille petite boutique attirant le patron et sa famille.
Gêné Sanzo avait commencé à ramasser quand le fils surgit en criant

"dis donc le monstre tu peux pas faire gaffe. Je vais t'apprendre moi " Sanzo n'eut pas le temps d'esquiver le poing et valdingua à plusieurs mètres dans le rayon. Sans réfléchir il prit appui sur ses mains et se releva d'une pirouette arrière. Interloqué, il regarda le garçon qui s'avança de nouveau vers lui l'air toujours aussi menaçant "mais ..." le poing du garçon parti de nouveau mais cette fois il était sur ses gardes et d'un bond se retrouva sur le haut de l'étagère du rayon. Son adversaire se mit à crier plus fort mais Sanzo était hors de porter.
A 8 ans, un garçon n'est pas très malin et ce qu'il fit n'arrangea pas les choses loin de là. Tirant la langue à son adversaire, il sauta avec aisance sur l'étagère d'en face faisant volontairement tomber d'autres boites

"tiens ramasse le nul. Tu peux pas m'attraper d'abord " A peine avait il parlé qu'il sentit une douleur sur son épaule, une boite venait de le heurter violemment

"aie pauvre con tu m'as fait mal …" Ses yeux prirent un étrange éclat, ses lèvres se retroussèrent sur ses canines bien plus pointues que celles d'un humain normale et un étrange grondement sortit de sa gorge. Sa queue habituellement en balancement nonchalant était dressée et avait doublé de volume. 
La peur se lisait dans les yeux de son adversaire mais il n'avait pas l'agilité de Sanzo et ne put l'éviter. Les 2 garçons se heurtèrent de plein fouet quand Sanzo sauta. Il était comme fou sa mâchoire cherchant la gorge tendre de sa proie. Il allait le tuer c'était certain. Un méli mélo de voix retentit 

"Sanzo(c'était Anna la none)
- Chen (c'était la maman du garçon)
- arrêtez(la grosse voix du père)

il sentit une main le tirer violemment en arrière et deux bras l'attraper. 

"chut calme toi, ça suffit "

- sortez, sortez ce monstre de chez moi. Regardez, regardez ce qu'il a fait à mon fils et mon magasin.... en cage oui en cage c'est là qu'il devrait être, enfermé comme une sale bête qu'il est."

Hystérique la mère réconfortait son fils. Par chance les 2 garçons avaient été séparés à temps et rien d'irréparable n'avait été commis. 

Les bras toujours autour de Sanzo, Anna l'entraina à l'extérieur. Il la suivait sans résistance n'ayant pas vraiment compris tout ce qui lui était arrivé. Il la regarda avec inquiétude alors qu'ils cheminaient

"j'ai fait quelque chose de mal ??? je suis désolé j'ai pas fait exprès …"
Anna ne savait que dire, elle était effrayée par le petit garçon. A la fois effrayée et inquiète aussi. Inquiète pour lui et son avenir. Elle le regarda avec pitié et tristesse. Sanzo se sentit si mal qu'il baissa la tête retenant à grand peine ses larmes, sa queue pendant lamentablement.
Le chemin se fit dans le silence complet jusqu'au bureau de la mère supérieure. Il connaissait bien ce chemin mais cette fois il sentait qu'il allait être sévèrement puni. Après avoir poliment toqué, Anna le fit entrer et asseoir. Puis elle fit signe à sa supérieure et les 2 femmes sortirent. La conversation ne dura pas longtemps car elle mit à peine 1 mn avant de revenir. 
Les sourcils froncés elle tira son fauteuil et s'assit à coté du petit garçon. 

"Sanzo regarde moi." L'enfant leva la tête, des larmes coulaient sur ses joues 
"calme toi d'accord on va juste discuter." il hocha la tête mais les larmes ne s’arrêtaient pas.
"tu es différent des autres tu sais. Tu es plus agile et plus rapide mais aussi plus fort d'une certaine façon et tu sais pourquoi .."
Sanzo hocha la tête en signe de négation, il savait qu'il était différent vu que ses camarades n'avaient pas de queue mais certains avaient les cheveux noirs et le type asiatique et d'autres étaient châtain ou blond, européen indéniablement, il y avait meme quelques noirs et pour lui c'était la meme chose, juste une particularité physique.
"tu es un mutant … tu sais ce que c'est ?
- non
- en fait je ne sais pas exactement d’où ça vient et pourquoi. Ce que je sais c'est que ça donne des caractéristiques particulières …
- comme ma queue
- oui entre autre, mais aussi tes oreilles et tes yeux, et bien sur le fait que tu sois si agile. Je dirais que tu as un gène mutant d'animal, un félin surement. Tu comprends
- heu … oui …"

Elle le regarda un moment lui laissant le temps d'assimiler tout ça car la suite n'allait pas lui plaire
"Ecoute moi, ces caractéristiques te permettent de faire des choses que les autre ne peuvent pas ….
- comme sauter sur un mur
- oui et ...
- voir la nuit
- oui mais aussi tu peux leur faire très mal, volontairement ou pas.
- comme avec ce garçon … j'ai … je … je voulais le tuer …
- je sais mais ce n'est pas entièrement de ta faute, tu n'es encore qu'un enfant mais il va te falloir faire attention et apprendre à te maitriser et malheureusement ici … nous ne pouvons pas t'aider …
- .. … … mais … …
- oui je suis désolée sincèrement mais tu ne vas pas pouvoir rester "

Sanzo regarda la mère supérieure la bouche grande ouverte, partir …. partir mais pour ou ??? il ne connaissait que cet endroit, c'était sa maison, son chez lui. 

"mais … mais … je ne recommencerais plus c'est promis, je serais bien sage, "

ses sanglots devenaient incontrôlable. Attristée la mère supérieure le prit dans ses bras pour le consoler.
"tu verras tu seras bien, il y aura d'autres enfants comme toi. Tu te feras d'autres copains ….
- NOONNNN "
Repoussant les bras de la femme, d'un bond il sauta par dessus le bureau à travers la fenêtre. Il se réceptionna sans effort quelques mètres plus bas. Sans un regard il se mit à courir vers le portail ouvert. 
Il courrait, encore et encore et encore ses larmes formant une trainée derrière lui. Il ne savait pas ou il allait ni ou il était mais il s'en fichait plus rien n'avait d'importance maintenant. Il se sentait trahis et tellement inutile, enfant abandonné, il s'était construit dans un royaume qui en fait ne voulait pas non plus de lui.

Le soleil se couchait indifférent à la peine de l'enfant, une à une les lumières de la ville s'allumèrent. Sanzo avait un peu ralenti sa course.
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Message  Sanzo Aoe Dim 1 Nov - 15:36

Chapitre 4 : la Rue

Aout 2012 - Juillet 2013

Pour le petit Sanzo habitué malgré tout à un certain confort, se retrouver dans la rue fut l'une des plus grandes tragédies de sa petite vie.
La peur lui nouait l'estomac à chaque instant. Il avait faim, il avait froid, et surtout il se sentait seul, vraiment très seul, sans parler du fait qu'il ne comprenait absolument pas ce qu'il lui arrivait. "mutant" ... ce mot raisonnait dans sa petite tête sans qu'il en prenne toute l'ampleur.

Après plusieurs heures d'errance, il finit pas se laisser tomber derrière une poubelle et se mit à pleurer. Il voulait mourir ... enfin non pas vraiment. A 8 ans, on veut vivre.
Le problème d'une poubelle surtout dans une grande ville c'est qu'elle attire toutes sortes de créatures : gamin perdu mais aussi chiens affamés, chats agressifs et rats sournois.
Se défendre contre une bestiole aussi petite quand on est un adulte ce n'est pas très difficile mais pour un gamin de 8 ans ... Ce fut la première fois que le petit Sanzo tua un être vivant. Cela ne lui plut pas mais pas du tout.
Il n'aimait pas cette sensation qu'il avait ressenti : le plaisir.
Des marques de griffures sur ses mains montraient que son adversaire s'était pourtant bien défendu mais l'instinct du félin avait pris le dessus.

Il se mit de nouveau à pleurer, sur lui, sur l'animal, sur ses parents qui l'avaient abandonné, sur la soeur qui l'avait rejeté et sur le monde pourri en général avant de sombrer dans le sommeil de l'innocence.

L'année fut difficile pour l'enfant. La Chine ne faisait pas vraiment preuve de tolérance à l'égard des mutants. La répression violente y était déjà bien installée et contrairement aux américains aucune loi ne les protégeait. Le gamin apprit donc brutalement ce que intolérance, fanatisme, violence et méchanceté voulaient dire. Il apprit aussi des mots tel que "maison close", "jeu sexuel", meurtre, viol ... et le fait qu'il était un garçon ne le mettait pas à l’abri.
Ce fut durant cette période qu'il développa la "meilleure" partie de son pouvoir : sa vitesse.

Ses petites jambes étaient son seul moyen de défense et la fuite sa signature. Il acquit aussi une grande agilité et une souplesse qui lui permettait de se fondre dans à peu près n'importe quel trou, meme si parfois il laissait une partie non négligeable de peau.

Il avait découvert que ses pieds ne faisaient quasiment aucun bruit et que s'il se concentrait bien son ouïe était bien plus puissante que celle des humains.

Une fois cette prise de conscience établie, il perdit tous ses repères, devenant simplement un voleur. Oh bien sur il ne volait que de la nourriture et parfois des habits, très rarement de l'argent. De toute façon, il ne savait pas compter bien loin. Les cours des nones étaient loin, si loin ...

Il ne faisait pas non plus réellement preuve d'agressivité sauf s'il n'avait pas le choix. Un félin préfère toujours la fuite et n'attaque que lors qu'il est acculé. Malheureusement certaine "personne" ne l'avait pas compris et le petit garçon se retrouva à se battre plus souvent qu'il ne l'aurait voulu. Les rats lui posaient un réel problème, c'était d'ailleurs eux qui faisaient les frais de ses "bagarres". Les chats le reconnaissaient implicitement comme l'un des leurs quand aux chiens ... il n'y a rien de plus idiot qu'un canidé. Sanzo s'amusait à les provoquer bien à l'abri sur les hauteurs d'un mur, les laissant aboyer comme des idiots.

Un jour donc qu'il déambulait dans les bas-fonds de Shanghai, il se retrouva nez à nez, ou plutot nez à museaux avec une famille de rat. Le petit garçon n'avait aucune envie de leur faire du mal mais les rats ne voulurent pas le comprendre. Ils étaient nombreux, vraiment très nombreux. Pas plus rassuré que ça l'enfant commença à reculer.
Ce fut alors qu'un gros rat, probablement le père, lui sauta dessus. Sanzo frémit de dégoût. L'animal était de belle taille, noir, avec des petits yeux rouges. Il essaya de le repousser mais la bête avait planté ses dents profondément dans sa cuisse et ses petites mains n'avaient pas assez de force. L'enfant avait mal bien sur mais c'était surtout la répulsion qui primait et autre chose de plus bestial. Il sentait le sang qui coulait sur sa peau et sa saveur métallique envahit l'air. Il se mit à gronder. Malheureusement pour lui, il avait mis le pied tout près d'un nid comportant une dizaine de petites choses roses. Le rat avait senti le félin et attaqué avant qu'il ne s'en prenne à sa progéniture. Des yeux rouges s'avancèrent attirés par le sang. La situation allait devenir compliquer. Un rat ça pouvait aller mais une dizaine voir plusieurs, l'enfant n'aurait pas le dessus.  

Les animaux se rapprochaient. Ils étaient une dizaine, aussi gros que celui qui se débattait avec force, ses griffes laissant des traces vermillons sur les bras de l'enfant. Il tenta de reculer mais fut vite bloqué par un mur et personne aux alentours pour l'aider. Il allait finir dévorer par des rats. Les bêtes étaient à moins d'un mètre. L'enfant ne comprit pas alors ce qui se passa …
Silver Cat se réveilla face au danger.

Quand il reprit connaissance ou du moins le contrôle de ses pensées, une dizaine de rats gisait éventré, égorgé, baignant dans leur sang. Lui était aussi couvert de morsures et de sang, sans parler d'autres choses bien moins ragoutantes. Il avait mal au crane et dans tout le corps comme s'il était passé dans un mixeur ou sous un train. Sa bouche était pâteuse comme s'il avait mangé du caoutchouc sauf qu'il avait un goût de viande .. pas forcément désagréable.
Ses oreilles étaient couchées sur sa tête et sa queue battait furieusement l'air. La bouche grande ouvert il grondait et feulait. Sa respiration était hachée comme s'il avait couru un marathon. L'humain n'arrivait pas à reprendre le pas sur le félin.
Puis il se mit à vomir, vomir et vomir encore. Son estomac ne voulait plus s’arrêter. Il finit par s'effondrer sur les carcasses des bestioles en pleurant.

Ce fut sa première métamorphose totalement incontrôlée. Plus tard, il comprit ce qui s'était passé ce jour mais pour l'instant il n'était qu'un gamin complètement perdu et effrayé. Combien de temps resta t il ainsi prostré, il n'en eut aucune idée. Un jour, deux jours, une semaine ... ce fut l'odeur qui le chassa.

L'avantage de l'enfance est l'oubli, un oubli salutaire voir salvateur pour le gamin.
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Message  Sanzo Aoe Dim 1 Nov - 15:36

Chapitre 5 : Reiji Aoe

Juillet 2013

"c'est lui vite, rattrapons le". Les bruits de pas se faisaient de plus en plus proche et malgré toute sa bonne volonté le gamin n'arrivait pas à les distancer. Il faut dire que malgré ses presque 9 ans, ses foulées n'étaient pas très grandes. Il n'avait aucune chance face aux 3 voyous qui le coursaient.

"voleur. On va te faire la peau.
- ouai sale mutos. On va t'écorcher vif."


Son petit coeur battait la chamade aussi bien de peur que par l'effort qu'il fournissait. Un point de coté lui déchirait le ventre et son souffle devenait de plus en plus haché. Ses pieds étaient en sang et couverts de crasse. Quand à ses cheveux et sa queue, ils étaient feutrés et d'une couleur indéfinissable. Quelques fines cicatrises striaient encore ses petits bras. L'enfant était maigre. De grandes cernes sous ses yeux dorés trahissaient son état.  

Mais pour l'instant son seul but était de courir, courir et courir encore. Cela faisait des heures (enfin c'est ce dont il avait l'impression) mais malgré tous les détours, toutes les ruses qu'il employait, il n'arrivait pas à les semer.


"là il est là. Cette fois on le tient." gronda une voix bien trop près.

Rapidement il jeta un regard par dessus son épaule ... erreur. Il rentra de plein fouet dans "un mur" et se retrouva projeté quelques pas en arrière, les fesses heurtant rudement le sol et la tête pleine d'étoiles.


"hé bien gamin faut regarder ou tu vas"

un mur qui parle ... Sanzo avait beau être un petit garçon à l'esprit ouvert, ça faisait quand meme un peu trop. Il se secoua la tête pour reprendre ses esprits et jeta un regard timide sur le "mur". Ce n'était bien sur pas un mur mais un homme, un homme gigantesque, un géant meme pour un enfant. Le gamin se dit que finalement il aurait préféré heurter un mur. Un mur n'avait pas des poings aussi grosse que sa tête et des cuisses qu'il n'aurait pas pu entourer de ses petits bras. Cependant la voix était douce et d'une gentillesse qui démentait l'apparence du géant. Mais quand il tendit la main pour l'aider à se relever, l'enfant se recroquevilla.

"hé toi, il est à nous le môme."

Le géant porta son regard sur les 3 hommes qui se tenaient à une distance prudente, sans rien dire. Si son attitude était calme et posée, elle indiquait un homme sachant se défendre. De toute façon du haut de ses 2 mètres et ses 100 kg il ne craignait pas grand chose, sans parler du lourd Beretta dans son holster sous sa veste d'une coupe irréprochable.

"tu crois qu'on a peur de toi. On est des Tang. C'est nous les maitres ici t'as compris l'amerlok"

La tête de l'enfant faisait le va et vient entre les hommes sans vraiment comprendre tout ce qui se passait. Cependant le géant lui ne semblait vraiment pas inquiet, il donnait meme l'impression d'attendre quelque chose. Chose qui finit par arriver. La grande gueule agacée par le silence de son adversaire se précipita sur lui un couteau à la main.

Sanzo ferma les yeux avant de se sentir brutalement attrapé et jeté comme un sac à patate puis il entendit un "chantg" et un "bong". Il parut s'écouler une éternité avant qu'il n'ose les rouvrir et encore avec prudence. Il put alors s’apercevoir qu'il était en fait sur l'épaule du géant, bien en sécurité tandis que l'un de ses poursuivants gisait au sol le nez en sang, proprement assommé. Les deux autres hésitaient sur la conduite à tenir. La fuite aurait été la meilleur des solutions mais ils étaient trop bêtes (ou trop confiants) pour passer à l'acte.


"ça suffit Karl."le ton était posé et autoritaire. Sanzo se tortilla pour voir qui venait de parler. Il y avait un autre homme qu'il n'avait pas remarqué derrière le géant.
D'une taille supérieure à la moyenne, il avait le type cino-européen, le cheveux court et noir, les yeux noirs légèrement bridés, tout dans sa personne respirait le luxe : de son long manteau noir en velours, à ses chaussures brillantes dernier cris en cuir, sans parler de son costume d'une coupe irréprochable. Un cigare à la bouche. Si le géant avait l'air ... d'un géant, le nouveau venu rappela non sans frayeur, le gros rat qui l'avait attaqué ou un serpent ... l'enfant n'arrivait pas à se décider. Mais il avait peur, vraiment peur. Une peur primitive. L'homme était dangereux, bien plus que les 3 voyous, bien plus que le géant qui finalement l'avait protégé.

Le type s'approcha d'une démarche souple et assuré puis d'un doigt souleva le menton du gamin avant de le fixer avec insistance.

Sanzo ne pouvait se soustraire à ce regard (aujourd'hui encore il ne le peut).


"un mutant hein ... c'est bien ma veine"
"on fait quoi patron … on va pas le laisser là. Et eux ? lança le gorille
- je sais bien" pensif il regarda son garde du corps, le gamin et enfin les 3 types" on va devoir s'en débarrasser. "

puis avant que les voyous n'aient pu réagir deux "poum poum" retentirent. Sanzo vit les gars s'affaisser lentement un joli trou au milieu du front. Le troisième toujours au sol se mit à gémir avant de se taire pour toujours, le front aussi décoré d'un trou.
C'en était trop pour l'enfant. Son esprit ne put résister à tout ce qu'il venait de voir et subir et il sombra dans l'inconscience.


Hôtel du Dragon d'or, quartier chic de Shanghai suite privée du propriétaire Reiji Aoe. 

"Pose le et appelle le médecin" ordonna Reiji. Pendant que Karl téléphonait à l'accueil, confortablement installé dans un fauteuil, un cigare à la bouche, Reiji regardait le petit garçon. 
"un mutant … pfff mais quelle idée j'ai eu de le ramener …
L'enfant se retourna en gémissant. Reiji détestait les enfants, ils étaient bruyants, vulgaires, mal élevés pour la plupart, de plus ils posaient toujours pleins de question et parlaient de travers bref c'était des plaies sur pattes. 
Silencieusement Karl revint une serviette humide à la main et la passa sur le visage délicat de Sanzo. Il le déshabilla doucement avant de lui enfiler une chemise bien trop grande.

"c'est un garçon. Il doit avoir une dizaine d'année je pense. Il ne semble pas blessé.
- … … … 
- tu crois qu'on a fait une erreur?"


Des légers coups à la poste dispensèrent Reiji de répondre, là était toute la question … un mutant ici c'était très risqué aussi bien pour lui, pour sa firme que pour l'enfant lui meme, bien plus que les 3 types qu'il avait froidement descendu.
Le médecin le tira de ses réflexions. Il le fixa un bon moment avant de prendre la parole
 
"Examinez l'enfant, soignez le et … oubliez le c'est bien compris."
sous l’œil attentif de Karl, il laissa le docteur examiner Sanzo et sortit un instant.

L'examen du docteur fut rapide, l'enfant n'avait rien. Quelques vieilles cicatrices aux bras et les pieds meurtris. Il était jeune, son organisme se remettrait vite. Il lui fit une piqure d'antibiotiques par simple précaution et puis il avait un peu peur de ces deux hommes.
 "Il n'a rien de cassé. Il n'a pas eu de sévices corporels ni sexuels. Ses pieds sont abimés à force de marcher sans chaussure. Il est très déshydraté et sous alimenté, mais il est jeune, repos et nourriture, et il n'en paraitra plus rien.
- bien, voici pour vous"

Karl lui tendit une enveloppe pleine de billets. Bien plus que ne méritait une visite si courte mais c'était son silence qu'il achetait. Le docteur la prit sans un mot et sortit comme s'il avait le diable aux fesses tandis que que Reiji revenait.
Ce dernier se tourna vers son ami
"fait les valises, appelle le pilote, on part le plus tôt possible." Karl acquiesça brièvement et se mit au travail. Il comprenait l'inquiétude de son patron.
Reiji se rassit pensif. Il aurait bien dit deux mots au "maitre" de ces 3 voyous. Il détestait donner l'impression d'avoir peur et d'abandonner mais la vie de l'enfant était en jeu. Des Tang, il les détestait. Il n'avait rien contre les Triades après tout, tout le monde avait le droit de vivre et leur loi était bien plus efficace que celle de la police mais eux ... Le trafic d'humain l'avait toujours répugné et indigné. Il n'était pas un saint loin de là, mais faire du commerce sur la misère humaine ... et c'était encore pire avec les enfants.
Ses pensées se perdirent dans de lointain souvenir. Il avait à peut près l'age du garçonnet quant son père avait sauvé un mutant au péril de sa vie. Heureusement, sa firme lui procurait déjà argent et pouvoir et donc protection. Son père était mort mais le mutant était toujours à son service cela faisait maintenant une 30 aine d'années.


"Patron ...
- mmm
- le jet sera prêt dans 1 petite heure meme endroit que d'habitude
- bien. J'ai quelques petites choses à régler. Ne le quitte pas des yeux. Je te le confie.
- ok"


Se levant avec grâce, Aoe quitta la chambre. 

1 heure plus tard, le jet était prêt à partir n'attendant plus que ses passagers. Une grosse berline s’arrêta non loin. Deux hommes en descendirent l'un deux tenait délicatement un paquet dans ses bras. Rapidement ils furent dans l'avion qui ne tarda pas à décoller. Bien installé dans leur siège, ils se regardaient sans parler sirotant un vieux cognac pour l'un et un whisky pour l'autre.
Karl baissa les yeux sur le "paquet" qui dormait tranquillement et avec une confiance que seul un enfant peut ressentir.  


"il dort bien dites donc..." 
Reiji ne put s’empêcher de sourire. "tant mieux ça sera plus facile.
- de la peur patron ? lança Karl légèrement moqueur
- mmm non mais c'est quand meme un enlèvement que nous faisons..
- … tu crois qu'il a une famille
- aucune idée. Il faudra attendre son réveil mais le plus urgent était de le mettre en sécurité. Tu es bien placé pour savoir ce qui peut arriver aux mutants.
- ouai …"
 Karl baissa les yeux sur ses mains. Il y avait maintenant pas loin de 30 ans que le père de Reiji l'avait sauvé d'une mort effroyable. Des humains "bien pensant" n'avait rien trouvé de mieux que de le faire bruler vif …. Ce souvenir était non seulement gravé dans sa chair mais surtout dans son esprit.

"tu n'as pas oublié …. " lui non plus n'avait pas oublié. La peur primitive face à cette … chose. Puis la pitié et la tristesse pour finir par une solide amitié et un respect mutuel et profond.

Après un peu plus de 20 h de voyage et une escale en France, le jet était enfin arrivé sur la piste privée non loin de Miami. La chaleur sèche avait remplacé la moiteur. L'enfant s'était réveillé plusieurs fois mais la fatigue et le chagrin l'avait rapidement terrassé.
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Message  Sanzo Aoe Dim 1 Nov - 15:37

Chapitre 6 : Les Etats Unis

(Juillet 2013 - 2 jours plus tard)

Un léger vent, une bonne odeur d'herbe, la douceur d'un drap. Sanzo avait l'impression de flotter. Il ouvrit brusquement les yeux avant de les refermer bien vite. Le soleil était bien trop vif, il avait l'impression qu'on lui enfonçait des aiguilles chauffées à blanc dans le crane. Il se mit à gémir.
Un liquide froid sur le visage. Une voix grave mais douce 

"tu te réveilles enfin"  Il ouvrit prudemment un œil et se mit à hurler. Un monstre le regardait, il allait le dévorer. 2 mains puissantes le saisirent et toujours cette voix 
"allons calme toi, je vais pas te manger.
- vous promettez dit il d'une petite voix
- mais oui idiot je préfère les hamburgers aux petits garçons
- le soleil il me fait mal …
- d'accord"

le claquement sec d'un rideau tiré et la chambre fut plongée dans l'obscurité imparfaite d'un milieu d'après midi.
De nouveau Sanzo ouvrit un œil puis l'autre et posa son regard doré sur la personne assise à coté de lui dans le fauteuil. Une couverture était tombée par terre, et un oreiller gisait sans forme. 
Sanzo le dévisagea sans gêne. L'homme était grand, très grand meme pour un enfant de 8 ans et costaud. Son visage ravagé ressemblait à celui d'un grand singe. Il avait les cheveux courts et gris. Ses yeux bleus reflétaient une incroyable gentillesse. Ses mains et ses bras étaient sans fin. 

"t'es qui ? Et je suis ou?
- je m'appelle Karl et tu es chez Reiji Aoe. Tu ne te souviens de rien ?"
une douleur poignante envahie Sanzo. Ces hommes et puis les coups de feu et ... une peur l'envahit et il se mit à secouer la tête
- arrête gamin tu vas te faire du mal.
- ...
- quoi ?
- ... ... vous allez me tuer ?
- non. Pourquoi le penses tu ?
- je ... ces hommes  ... ils ... "

l'enfant n'arrivait pas vraiment à formuler les choses. C'était trop compliqué.

"ce que ces hommes t'auraient fait était bien pire qu'une balle dans la tête. De toute façon ça n'a rien à voir avec toi.
- ha pourquoi ?
- parce que."

ce premier "parce que" était le début d'une longue, très longue liste de "parce que" que l'enfant devait entendre.

"vous allez me dire de partir alors ?
- pourquoi tu penses ça ?
- parce que je suis pas normal (il leva la tête une certaine fierté mêlé cependant de peur dans le regard) je suis un mutant … enfin c'est pour ça que ...
- que ?
- rien ... rien. J'ai oublié.

La douleur dans les yeux de l'enfant transperça le géant comme un poignard. Ce regard il le connaissait tellement bien. Son ton resta doux et rassurant

"- c'est tout ..
- hein … pourquoi vous dites ça ??
- tu crois qu’être un mutant est une spécificité qui t'es dévolu
- hein ????? c'est quoi une spéfi... spécité … enfin le truc védolu ???
- dévolu. Je veux dire tu crois être le seul mutant ?
- ben … heu
- et bien je vais t'apprendre quelque chose les mutants sont légions mon petit bonhomme et comme tu peux le voir j'en suis un. Alors ??
- ha vous … mais … je savais pas.
- y a beaucoup de chose que tu ne sais pas je pense mais si tu veux je peux t'apprendre à moins bien sur que tu préfères partir ?
- heu …
- bien je te propose un deal, tu sais ce que c'est ? 
Sanzo acquiesça 
- bon alors tu vas rester quelques jours ici .. mmm disons une semaine le temps de te rétablir et on en reparle .. d'accord ?
Sanzo ne réfléchit pas longtemps, l'endroit lui plaisait et l'homme semblait gentil 
"d'acc ça roule 
- ok tape m'en 5  (il tendit sa main paume ouverte)
- … .. hein !!!
- tape dans ma main pour sceller notre pacte
- … tu parles bizarrement
- tape je te dis
- ok
Sanzo tapa joyeusement de sa petite main dans la large main de Karl
- et voilà maintenant toi et moi on est ami."

Sanzo lui dédia un large sourire avant de bailler à s'en décrocher la mâchoire. Malgré les 2 jours qu'il avait passé à dormir il se sentait encore fatigué.

Une semaine venait de s'écouler, une semaine pleine de joie pour le petit garçon. Bien sur les premiers jours avaient été un peu difficile car malgré sa gentillesse Karl lui faisait un peu peur. Mais sa curiosité naturelle l'avait emporté sur la méfiance et puis au moins ici il n'y avait pas de rats. Il avait donc commencé par explorer sa chambre qui n'avait plus aucun secret. Son lieu favori était le haut de la grande armoire sur lequel il aimait se pelotonner. Il pouvait voir tout le jardin et son activité incessante et surtout dormir dans la flaque de soleil, bien au chaud sous la couverture. 
La chambre devint vite un terrain de jeu trop petite et Sanzo avait donc commencé l'exploration des autres pièces. La maison était immense, il avait d'ailleurs faillit plusieurs fois se perdre. 
Son lieu préféré était la cuisine. Les bonnes odeurs qui en émanaient lui mettait l'eau à la bouche. Se cachant sous la table il s'amusait à chiper un bout de poulet, un morceau de poisson, un gâteau dès que Karl avait le dos tourné ou semblait trop absorber par la préparation du repas. Car autre "étrangeté" des lieux, il n'y avait personne d'autre et Sanzo avait fini par le suivre partout. Que de fois, il avait failli se faire marcher dessus lorsque le grand homme faisait brusquement demi-tour. Sanzo avait rapidement appris à se pousser. Son agilité et son instinct avaient pu se développer sans effort particulier et c'était devenu un jeu entre le géant et le petit garçon. 

Mais son moment préféré était le soir, dans la tranquillité et la sécurité de son lit lorsque Karl lui lisait une histoire ou lui racontait les aventures des mutants, lui faisant découvrir tout un monde fabuleux.
Il y avait les "méchants" des mutants qui se pensaient supérieurs aux humains et voulaient une "vrai" place dans le monde, LEUR monde. Ils se nommaient "la Confrérie" et était dirigé par un certain Magnéto. Un magnéto, Sanzo ne savait pas ce que c'était. Il s'imaginait une sorte de robot à moitié humain. Une grosse, grosse boite carré qui pouvait faire des trucs bizarre avec des yeux rouges. Tandis que d'autres, les "gentils" préféraient la méthode "douce" s'intégrant au maximum comme ce professeur Xavier. Sanzo se le représentait comme l'était la mère supérieure mais en homme. Quelqu'un de trèèèès vieux et gentil. Et surtout il était fasciné par les X-men. Ces supers héros qui se battaient pour protéger les enfants comme lui. Enfin c'est ce que Karl lui disait.
Sanzo finissait toujours par s'endormir en rêvant de combat et des X-men. Son plus beau rêve était lorsque vêtu de son uniforme sur lequel s'étalait un grand X, il détruisait l’infâme robot-magnéto au terme d'une longue lutte acharnée. Bien sur les mutants et humains l'accueillaient comme leur sauveur.

Ce que l'enfant ne savait pas et surtout que Karl prenait soin de lui cacher c'était ce début de haine qui embrasait petit à petit les pays suite à l’attentat de Kiev. Si pour l'instant les mutants étaient plus ou moins protégés sur le sol américain, il n'en était pas de meme dans les pays d'Asie et voir meme en Europe.

Une semaine donc venait de s'écouler et Sanzo allait devoir choisir. Choisir de partir ou rester. Pour le petit garçon la question ne se posait meme plus. C'était comme choisir entre un gâteau au chocolat et un plat de lentille … A la dérobée, Karl le regardait allongé sur le tapis du salon, un bouquin dans les mains. L'enfant adorait lire. Un bruit de moteur le tira de sa contemplation, le patron était rentré. Karl ne l'interrogeait jamais sur ses absences, il avait appris à faire avec et puis il était le patron. Aoe avait l'air fatigué. D'un air distrait il lança son manteau à Karl et s'effondra dans l'un des fauteuils de cuir. Sanzo leva la tête surpris. Il resta un moment sans bouger avant de s'enfuir. Son instinct avait pris le dessus. Karl le retrouva dans son refuge en haut de l'armoire de sa chambre bien sur. Il tendit la main pour le faire descendre mais Sanzo lui cracha dessus, la peur était encore bien trop présente. Sans manière, le géant attrapa la lourde armoire et la fit basculer en avant. Elle s'effondra dans un bruyant fracas. Sanzo se retrouva assis par terre couvert d'échardes et de morceau de bois. Il regarda Karl complètement désorienté avant d’être attrapé sans plus de manière par la peau du cou. Il tenta bien de se dégager mais c'était comme taper sur un mur, complètement inutile. 

"reste tranquille" sa voix était douce mais ferme et Sanzo s'immobilisa. Il le posa dans un fauteuil près de son patron  "le voilà
- mmmm bien"  Reiji ouvrit les yeux sur l'enfant
"tu sais qui je suis ? "
Sanzo secoua la tête négativement
"je m'appelle Reiji Aoe et je suis le maitre des lieux … ce qui veut dire que tu es ici chez moi et donc que tu dois m'obéir comprit ? 
Sanzo acquiesça l'homme lui faisait bien plus peur que Karl. Il n'avait pas oublié leur première rencontre et si aujourd'hui les yeux de l'homme étaient fatigués l'aura de danger n'était pas dissipée.

"bien on va donc commencer tu peux rester ici autant que tu veux mais il y a des règles. Tout d'abord interdiction de sortir sans mon accord et seul. Ceci autant pour ta sécurité que pour la notre. Si tu veux aller dans le jardin, Karl devra toujours t'accompagner. Si tu enfreins cette règle tu seras sévèrement puni. Je n'aurais aucune pitié clair ? 
De nouveau Sanzo acquiesça, incapable de prononcer un mot.
"bien, deuxièmement quand je te parle tu me réponds : oui monsieur, non monsieur clair ?
Sanzo ouvrit la bouche plusieurs fois avant de sortir un 
- … … oui … mon.... sieur bien timide
Aoe sourit 

"bien on avance. Tu auras un précepteur qui te donnera des leçons classiques, histoire et géographie, mathématique et science, littérature. S'il me rapporte le moindre problème tu devines ce qui t'attends ?
- … oui monsieur.
" Karl continuera de s'occuper de toi tu devras aussi l'assister dans l'entretien de la maison. Il t'apprendra aussi les arts martiaux dans lesquels il excelle. 
- oui monsieur  (les mots lui venaient un peu plus facilement mais sa peur était toujours présente)
- quand à moi je t'apprendrais la musique, la finance et surtout la maitrise de tes pouvoirs.
Sanzo le regarda interloqué
- mes … pou... pou … voirs ….
- oui tes pouvoirs. Tu es un mutant tu dois surement avoir des pouvoirs. Il va te falloir les maitriser et en tirer le meilleur parti

Sanzo se leva brusquement 
- mais je veux pas devenir un robot-Magnéto moi ...ça jamais … je suis un gentil. Je veux être un X-men"
Reiji leva un sourcil avant de regarder Karl qui se retenait de rire. 
"un quoi ???
- un robot-magnéto .. le méchant qui veut tuer les humains pour que les mutants vivent seuls...
- mmmm tu veux parler de Magnéto. Ce n'est pas un robot mais un mutant qui … on en reparlera dans quelques années tu es bien trop jeune encore pour comprendre certaines choses.
- …....."

Sanzo se rassit, quelque chose lui échappait mais il ne voyait vraiment pas quoi. Il ne disait rien mais son attitude parlait pour lui. Il n'aimait vraiment pas cette idée. D'abord devoir se transformer en robot ... il s'aimait bien comme il était. 
"quoi ???"   le ton de Reiji était légèrement acerbe 
Sanzo resta muet, les bras croisés, les yeux baissés il n'était pas content c'était visible. Le bout de sa queue se balançait furieusement de droite à gauche 

 "qu'est ce qui t'arrive encore ??
- .. .. rien … monsieur"  puis n'y tenant plus de nouveau il se leva "je veux pas, je veux pas, je veux pas …
 - tu veux pas quoi ???
- ce truc là … sur mes pouvoirs. D'abord j'en ai pas."
Reiji soupira avant de se pincer le haut du nez pour se calmer, c'était pour ça qu'il détestait les enfants .. mais qu'est ce qui lui avait pris de s'encombrer de celui-ci. 
Karl vint au secours de son patron, il le connaissait bien mais avait aussi appris à connaître l'enfant. De nouveau il l'attrapa par le cou et le hissa sans effort jusqu'à ce que leurs yeux se croisent

"regarde moi. Tu trouves que je ressemble à un robot ??? que je suis un "méchant" comme tu dis ? "
gêné Sanzo baissa les yeux mais Karl l'obligea à le fixer en le secoua légèrement 
"réponds ..
- non.
- bien maintenant réfléchis 2 secondes au lieu de te comporter comme un sale gamin. Tu as vu ce que j'ai fait tout à l'heure à l'armoire ??? crois tu que tu aurais pu survivre à une telle chute si tu n'avais pas de pouvoirs. Crois tu que tu serais encore en vie si je n'avais pas appris à maitriser ma force ? Je pourrais te briser en deux d'une seule main."

la compréhension se fit lentement dans l'esprit de Sanzo. Il n'avait pas vu les choses sous cet angle. Il faillit se mettre à pleurer de soulagement mais Karl continua 
"ce que tu PEUX faire et ce que tu DOIS faire sont 2 choses totalement différentes. C'est ça que veut t'apprendre le patron. Alors tu vas écouter et faire ce qu'il te dit c'est clair ?
- oui … monsieur"

Karl sourit en le reposant doucement 
 " bien. Nous commencerons donc dès demain. Pour l'instant j'ai faim." 
c'est ainsi que commença la nouvelle vie de Sanzo au sein de la famille Aoe. Et si ces premières semaines avaient commencé dans la joie et la tranquillité, l'Histoire se chargea de tout compliquer.
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Message  Sanzo Aoe Dim 1 Nov - 15:50

Chapitre 7 : un trésor à protéger à tout prix

"quel est votre trésor ? " Chaque homme a un trésor. Quelque chose qu'il chérit plus que sa propre vie. J'ai 34 ans et je n'ai toujours pas trouvé le mien.
J'ai 30 ans, un travail qui me rapporte des millions, un garage remplit de voitures dont je ne me sers jamais.
J'ai 30 ans et plusieurs maisons luxueuses à travers le monde, des hôtels de grand standing, des entreprises florissantes.
J'ai 30 ans et mon dressing ressemble à une boutique de vêtements de luxe.
J'ai 30 ans et je m'amuse avec des hommes et des femmes que je paie royalement.
J'ai 30 ans et je suis seul, sans trésor pour donner un sens à ma vie.
J'ai 31 et trouvé mon trésor.
J'ai 31 ans et il est menacé …


Part I : Trouver la menace ...

(Début octobre 2013 - Miami)

Miami, centre financier et culturel de niveau international, située au sud-est de l'État de Floride.
Miami dont la population en fait la seconde municipalité de Floride derrière Jacksonville et la 44e ville des États-Unis.
Miami, ville de loisirs et de distractions, pour ne pas dire de plaisirs, ultime station balnéaire renommée d'un chapelet de stations prestigieuses depuis Key West.
Miami premier pôle urbain d'une vaste agglomération de plus de 5 560 000 habitants, et huitième des États-Unis après Washington et devant Atlanta.
Miami et son port touristique, premier port de navires de croisières, avec un tiers de la flotte mondiale.
Miami et son Grand Miami qui englobe de nombreuses municipalités lui prêtant une allure à la fois urbaine et rurale.
Miami surnommée le «Passage des Amériques» ou la «Porte des Amériques» grâce à ses relations économiques, culturelles et linguistiques avec les immensités de l'Amérique du Nord, du Sud, aussi bien que l'Amérique centrale et les Caraïbes.
Miami la cosmopolite. Un des grands centres hispanophones des États-Unis autant par les puissants liens économiques de la Floride avec l'Amérique latine que par une importante minorité cubaine.
Miami dont certains quartiers montrent une forte concentration de populations noires, mais aussi francophone par sa minorité haïtienne, et qui cumule les legs de la pauvreté.

Mais Miami c'est aussi 20° en hivers et 27° à 28° en été. Une vie culturelle riche et intense, des musées, parcs et jardins … et surtout c'est Golden Beach, Dania Beach, Hillsboro Beach, Highland Beach, Delray Beach, Boynton Beach
et la plus connue Palm Beach …


Downtown Miami, le quartier des affaires. 9H30.

La circulation est déjà intense. Des taxis pour la plus part mais aussi de belles voitures de sport, capote ouvert pour profiter du soleil encore présent, des berlines aux vitres teintées et un flot de gens pressés.
Le quartier des affaires malgré son architecture agréable ressemble à une ruche. Hommes en costume, mallette à la main, jeunes femmes en tailleurs chics, téléphone collé à l'oreille. Chacun plongé dans ses pensées, dans l'Affaire du jour, dans les problèmes quotidiens.

Un taxi s’arrête devant le Wachovia Financial Center, un des plus hauts gratte-ciel de la ville. 233 mètres de haut, 53 étages. Une vue magnifique sur Miami Beach et l'océan.

Un homme en descend. Il dénote du paysage. Il paie le chauffeur qui se dépêche de repartir. L'homme lève le regarde sur l'immeuble en sifflant puis il jette son mégot de cigarette sur le trottoir sous le regarde indigné des hommes et femmes qui vont et viennent. Les portes automatiques s'ouvrent devant lui et il pénètre dans un vaste hall. Ses yeux captent le moindre détail. Le faux plancher blanc, les larges baies vitrées, et surtout les gens … et leur regard réprobateur. Bon faut dire que Charly Strange n'a pas le "bon" look.
Petit et gros, de type afro-américain, les cheveux crépus et gris, il est vêtu malgré la chaleur d'un pardessus beige élimé, son pantalon trop court laisse voir ses chaussettes, ses chaussures sont usées et portent des traces de boue et le pire c'est qu'il s'en fiche. Il fixe les curieux qui finissent par baisser les yeux. On ne résiste pas au regard d'acier de Charly, c'est ce qui fait toute sa force.

Un homme s'avance. Costume noir, une oreillette, il a tout du gorille. Strange ne le laisse pas parler et lui montre une carte plastifiée. L'homme la reconnaît et repart. Charly Strange n'est pas n'importe qui. Dans sa jeunesse il a fait parti du FBI puis en vieillissant, s'est mis à son compte. Il a un rendez vous et ne tolère aucun retard. Il déteste attendre et faire attendre.
Il se dirige vers un ascenseur. Un jeune groom lui demande poliment l'étage. De nouveau Charly sort une carte. Cette fois c'est une carte de visite. Un simple carton blanc sur lequel un nom en lettres dorées ressort. Le gamin blêmit et s'empresse de satisfaire le vieil homme. Strange sourit, décidément son employeur est connu et craint.

L'ascenseur se hisse sans bruit vers les hauteurs. Les étages défilent. 47 ème il s’arrête et la porte s'ouvre. Le privé donne un billet au gamin ravit. Là aussi le luxe est partout. Une épaisse moquette chocolat, des lambris sur la moitié du mur, des reproductions de maitres ainsi que des photo voilà le couloir. Charly se demande comment va être le reste des pièces. Il avance sans bruit et parvient devant un portique métallique. 2 gorilles l'air pas commode du tout empêchent tout passage en force. Leur posture et surtout leurs vestes ouvertes sur leurs armes ne laissent aucune place à la méprise. Ils sont là pour interdire tout accès aux personnes étrangères.
Strange sourit en sortant de nouveau sa carte de privé, la carte de visite et surtout son arme, ses clefs et autres monnaies qui trainent dans ses poches. L'un des gardiens parle brièvement dans sa radio avant de faire un signe à son collègue.

"Vous êtes attendu Monsieur Strange"

Charly passe le portique sans être inquiété et prend le badge que lui tend gorille n° 2.

Le couloir débouche sur une belle pièce claire avec des fauteuils confortables et des tables basses. Deux jeunes femmes se tiennent derrière un comptoir. Ordinateurs dernier cri, oreillette téléphonique, le meme uniforme mettant en valeur leurs atouts féminins, elles sont concentrées dans leur travail.

Strange les dévisage avant de s'installer dans un des fauteuils. Une autre jeune femme, la trentaine, style top modèle arrive par une porte qui se confond dans le mur et s'approche de lui.


"Veuillez me suivre s'il vous plait Monsieur Strange. Je m’appelle Sasha, directrice adjointe. Le patron vous attend"

Charly suit la jeune femme sans dire un mot. D'ailleurs quel homme sensé ne la suivrait pas. Cette femme est magnifique. Belle et sexy sans rien de vulgaire. Elle porte des talons qui accentuent sa taille déjà élancée. Une jupe  qui montre juste ce qu'il faut. Un chemisier légèrement décolleté laissant voir la naissance de sa superbe poitrine. Ses cheveux brun avec un léger reflet roux attachés "négliger" dont les boucles encadrent son visage avec un rien de maquillage. Des bijoux discrets mais hors de prix.

Elle s’arrête devant une belle porte en bois. Une plaque en cuivre indique le nom de la personne à qui il appartient ainsi que sa fonction. Charly est intrigué, à part les gorilles et les 2 jeunes standardistes, il n'a vu personne. Quel genre de boulot pouvait bien faire son client. Surtout que d'après ce qu'il avait vu, ce dernier était riche, vraiment riche. Peut être avait il d'autres bureaux. Charly n'avait pas trouvé grand chose sur lui. Bon il n'était pas payé pour mais il aimait bien savoir à qui il avait à faire.

Sasha frappe d'un coup sec et ouvre la porte.
"Patron, Monsieur Strange est là"
Charly note qu'elle l'avait nommé. Elle n'avait pas dit "votre client" ou "votre rendez vous". Cette fille faisait preuve de beaucoup de professionnalisme.
Elle s'écarte légèrement et Charly pénètre dans le bureau.

C'est une vaste pièce. Là aussi moquette chocolat, murs lambrissés. Ce qui surprend : des dessins d'enfant encadrés çà et là. Sur la gauche des étagères en bois noirs surchargées de livres et de dossiers. Une porte entrouverte. Pas de mur en face mais une large baie vitrée exposant au regard la magnifique plage de Miami et l'océan atlantique miroitant.
Sur la droite un grand bureau en ébène. Derrière un homme d'environ 30 ans, 1m80, 80 kg, musclé et sportif, les cheveux noirs et cours, les yeux noirs légèrement bridés. Il est impressionnant de prime abord, voir froid et hautain. Classe et bien habillé bien sur, veste et pantalon noir, chemise blanche, cravate. Il est métis asiatique/européen mais de la 5ème génération et ne présente que peut de caractéristiques asiatiques.
Son ancêtre est venu aux Etats-Unis à l'époque de la ruée vers l'or et a ouvert une blanchisserie. Il a rapidement prospéré et maintenant son arrière-arrière petit fils se trouve à la tête d'une véritable fortune. Fils unique, sa mère est morte quand il avait une 15 aine d'années d'un cancer et son père il y avait maintenant 6 ans.
A son doigt une chevalière, à son poignet une montre de marque ainsi qu'une gourmette en or. Il fume un de ses petits cigares de luxe.

Il lève la tête du dossier qu'il étudiait et sourit chaleureusement à Strange tout en lui indiquant un fauteuil.


"je vous en prie" Sa voix est grave et chaud. Un soupçon de danger. Cet homme est un requin. Sous un air affable, il est dangereux, extrêmement dangereux. Strange le sent, mais il a l'habitude de ce genre.
L'homme referme son dossier et se lève. Le privé le suit des yeux. L'homme se dirige vers une petite table, ouvre un coffre en bois incrusté dans le mur et sort 2 verres qu'il remplit d'un whisky sans age.

"un glaçon ?"
Strange lui répond par la négation. L'homme lui tend un verre ainsi que la boite de cigare. Strange se sert pendant que l'autre se rassoit.

"hé bien monsieur Strange l'avez vous retrouvé ?" Directe bien sur. Il faut dire que Reiji Aoe ne s'embarrasse jamais de préambule. Lui non plus n'aime pas perdre son temps car le temps c'est de l'argent.

Cette maxime a été sienne durant 30 ans et il en avait toujours les automatismes.
En effet Reiji est un homme d'affaire. Il possède de très nombreux hôtels de luxe (voir hyper luxe), des casinos, des agences de voyage … un peu partout aux Etats unis, en Europe (France, Suisse, Italie, Allemagne, Grèce mais aussi Norvège, Suède ..) et surtout en Asie (Chine, Thailande …). Il investit dans l'immobilier bien sur, mais aussi l'industrie, la recherche, la finance …

Sa fortune fait de lui un homme influent. Il est très ami avec le maire de Miami, ainsi qu'avec de nombreux hommes politiques, juges, et chefs de police. Curieusement, il est pro-mutant meme si lui est totalement humain et n'a jamais eu de mutants directement dans sa famille.
En effet lorsqu'il était enfant, son père a sauvé un mutant de la mort: Karl. Ce dernier est resté et devenu garde du corps et homme à tout faire. Karl est un mutant-gorille très fort mais très gentil et qui lui est totalement dévoué.
Reiji connait aussi le maire de NY mais ne l'apprécie guère.
Il est un généreux donateur pour de nombreuses associations surtout celles pour les enfants. Il possède une myriade d'avocats et de banquiers qui travaillent pour lui.
Et depuis quelques mois, il a un fils. Son trésor. Un garnement qui le fait tourner en bourrique et qui lui montre chaque jour combien sa vie était vide jusque là.
Un gamin qui lui a appris ce qu'aimer voulait dire car jusque là Reiji ne savait pas ce qu'était l'amour. Il n'a jamais été très proche de ses parents, son père étant de toute façon bien trop occupé par ses affaires.
Un gamin qui lui fait quitter son travail vers 17-18h au lieu de 22h voir plus et qui le "cloue" à Miami lui qui voyageait tout le temps.
Un gamin qui lui fait passer des soirées tv-pizza-gateau au lieu d'aller profiter des bras de belles.
Un gamin qui crache et se cache sur les armoires quand il est effrayé.
Mais aussi un gamin qui lui saute dans les bras pour lui faire des câlins. Un gamin qui attend le soir avec impatience, et qui blottit au fond de son lit écoute sagement l'histoire, son histoire avant de s'endormir.
Un gamin qui grandit bien trop vite et que Reiji veut protéger à tout prix.
Un gamin qui a un ennemi meme s'il ne le sait pas.

Les yeux de Reiji se sont égarés sur les dessins. Ils viennent bien sur de son fils. La plus part les représente tous les 3 dans différentes scènes de vie. Un représente leur grande maison.


"oui" la voix de Strange le tire de sa rêverie. A chaque fois qu'il pense à Sanzo, Reiji s'égare. Il reporte son attention sur le visage inexpressif du privé qu'il a engagé. Ce dernier tire de sa poche une grosse enveloppe et la lui tend.

Reiji l'ouvre et sort les photo. Elles représentent toutes le meme homme. Sensiblement de son age, il fait au moins 20 ans de plus. Ses yeux sont injectés de sang, il est mal rasé. Ses vêtements dépareillés ressemblent à des chiffons.
Sur certaines, il tend la main à différents passants cherchant un peu d'argent pour se nourrir. Sur d'autres il est dans un bar infâme un verre devant lui ou entrain de boire.
Reiji est attiré par l'une d'elle plus précisément. L'homme discute avec un asiatique qui a tout du voyou. Sa main se crispe et ses yeux se font plus durs.


"qui est ce ?
- un petit voyou sans grande envergure, rassurez vous. Ming-shu ou un truc comme ça. Z'ont des noms imprononçables patron.
- vous avez son adresse"

Strange sourit bien sur qu'il a son adresse, il a tout ce qu'il faut. Strange est un professionnel accomplit surtout quand il est aussi bien payé.

"dans l'enveloppe patron"

Reiji sort une feuille de papier qu'il n'avait pas vu. L'écriture est net. C'est une liste de nom et d'adresse. Il la parcourt rapidement avant d'ouvrir un tiroir. A son tour il sort une enveloppe et la fait glisser sur son bureau

"vous avez bien travaillé je vous remercie. Voici un bonus."

Charly hausse les épaules mais prend l'enveloppe. C'était un boulot facile. Il avait rempli sa part et avait la conscience tranquille. Ce que son client ferait après ne le regardait pas. Il finit son verre et prend un autre cigare, croise brièvement le regard de Reiji et se dirige vers la sortie après l'avoir salué.

L'entretien n'a meme pas duré 1/4 d'heure mais tout a été dit. Reiji regarde la porte qui se referme doucement et reporte son attention sur la feuille. Sa main se tend vers son téléphone portable privé, il trouve rapidement le numéro.


"Karl prépare le jet. Nous partons pour Las Vegas". Il repose l'appareil et se tourne vers la baie. Son regard se perd dans l'océan. Ainsi "il" a peut être recruté un voyou …

Un lent, très lent sourire étire ses lèvres minces. "il" allait comprendre son erreur et vite …


Part II : Eliminer la menace.

(Las Vegas - 23h00)

Située au milieu du désert du Névada, Las Vegas est la ville lumière. Las Vegas, celle qui ne dort jamais.
Las Vegas "the Sin City" la ville du péché si judicieusement surnommée.
Las Vegas et ses casinos, ses joueurs, sa mafia et son argent pas très propre.
Las Vegas et son "Strip", parfois appelé aussi South Strip ou, officiellement, Las Vegas Boulevard, un long boulevard s'étendant du centre-ville vers le sud en direction de Los Angeles. C'est là que se situent les hôtels-casinos les plus grands, les plus récents et souvent les plus excentriques. Leur architecture, souvent à thème, est parfois saisissante. De nombreux hôtels du Strip comprennent aussi des salles de spectacles utilisées pour des concerts, spectacles de prestidigitation et autres numéros.
Las Vegas la bruyante, Las Vega la chaude (et pas seulement à cause de sa température).

La nuit est encore bien chaude, deux hommes déambulent parmi tant d'autres. Veste sur l'épaule, vêtus simplement d'un pantalon de toile écru et d'une chemise dont les manches sont relevées pour l'un. Le plus grand attire les regards. En effet ses 2 mètres et ses 100kg ne passent pas inaperçu. Mais les gens ne sont pas là pour ça. Les touristes sont surtout attirés par les lumières des grands casinos et les habitués sont déjà sur leur machine favorite.

Le plus "petit" donne un léger coup de coude à son camarade et lui fait un signe de tête vers un casino. Le géant acquiesce d'un sourire. Les 2 amis pénètre dans le lieu bondé. Ce n'est pas le plus grand ni le plus glorieux de Las Vegas. La population de joueurs fait partie de la classe "moyenne" mais ils ne sont pas là pour jouer mais pour "le" retrouver ... Reiji se dirige vers une table de poker tandis que Karl préfère la roulette.

(Miami - 10h - Aéroport)

Le petit jet privé est prêt à partir. Les moteurs pleins ronronnent doucement. Le plan de vol est effectué et la météo parfaite. Une voiture s’arrête à proximités et deux hommes en descendent. Ils ne perdent pas de temps. Le plus grand porte un sac de voyage. Ils se hissent dans l'appareil qui démarre aussitôt les ceintures bouclées.

Reiji est nerveux. Il regarde encore une fois les nombreuses photos, surtout celle du voyou.
Karl en profite pour nettoyer leurs armes. Ils n'en auront probablement pas besoin mais autant être prêt à tout.

(Las Vegas - 16h - dans un hôtel)

La chambre n'est pas terrible, ils n'ont pas choisi le plus bel hôtel non plus. Ils ne sont pas là pour faire du tourisme ou profiter des nombreux casinos mais pour effectuer une mission. Reiji vérifie une dernière fois l'adresse sur le plan.
Ils se sont changés. Reiji ressemble à un Yakuza tandis que Karl … Karl donne l'impression qu'il va étriper tout le monde avec ses dents.
Les 2 hommes se dirigent rapidement à l'adresse. Le quartier n'est pas terrible. Meme une ville de lumière comme Las Vegas possède ses zones délabrées. L'immeuble n'est pas terrible mais pas sordide non plus. L'interphone ne marche plus bien sur. Une vieille femme est entrain de balayer la courette une cigarette à la bouche. Elle les regarde distraitement. Elle a appris au fil du temps que pour sa santé, elle ne devait s'occuper que de ses affaires.

Reiji et Karl grimpent l'escalier qui sent l'urine et la drogue, frappent à une porte derrière laquelle hurle une musique non identifiable. Reiji grimace. Lui le mélomane déteste ce son qui ne ressemble à rien.
La porte s'ouvre. Une tête hirsute apparaît. Les yeux s'écarquillent de peur et le voyou tente de refermer la porte .. trop tard. Karl la bloque avec sa main. Le voyou est obligé de reculer, il ne peut faire face aux 100kg de muscle du gorille.
Les deux hommes pénètrent dans l'appartement. Le voyou tente bien sur de s'échapper mais Reiji est bien plus rapide.
Il l'attrape par le col et le balance sur un vieux canapé.


"reste tranquille gamin. Je suis pas de la police "

L'autre ne sait s'il doit s'en réjouir ou pas. Karl fait rapidement le tour de l'appartement. Rien à signaler. C'est sale et un bordel monstre y règne. Il a quand meme trouvé quelque chose d’intéressant qu'il ramène à Reiji. Une arme bien sur mais surtout une seringue et de la drogue. Reiji sourit.

"tu es bien  Ming-shu ?"

le voyou hoche la tête en signe de négation. Karl lui envoie une baffe. Pas trop forte bien sur mais assez pour être pris au sérieux. Ses yeux sont durs, il ne plaisante pas
"je recommence : tu est bien  Ming-shu ?"

le type acquiesce. Reiji sort une photo et la lui montre
"tu le reconnais?"

Ming-shu balbutie quelque chose d'incompréhensible.
Reiji fait un signe à Karl qui lève son poing. Ming-shu se recroqueville de peur


"oui-je-le-connais-me-frappez-pas.
- bien. Ou je peux le trouver ?
- je sais pas.
- Karl ..
- non tapez pas. Je sais vraiment pas ou il habite. Il me fait pas confiance. Par contre je sais qu'il va régulièrement dans un casino .. le "bandit manchot" et qu'il traine toujours dans le meme bar .. je sais plus son nom … un truc avec … avec … ça a rapport avec le poker je crois … ou les cartes .. oui c'est ça les cartes .. le "Joker noir" je crois. Je vous jure que je sais plus."

Reiji n'insiste pas, les info correspondent bien aux adresses trouvées par le détective privé.

"- bien. Que t'a t il demandé ?"

Ming-shu se ferme. Karl passe derrière le canapé et l'attrape fermement. Le type se débat mais bon … il peut toujours frapper, Karl ne sent pas grand chose. Reiji s'approche un sourire vicieux sur les lèvres. Il lève son pied et le pose fermement près des parties sensibles du voyou.
" deuxièmement chance : Que t'a t il demandé ?"

Ming-shu regarde horrifié le pied de Reiji, ce dernier ne rigole pas mais il ne peut rien dire. Il déglutit péniblement :

"il … il va me tuer si je parle …"

le pied s'abaisse légèrement "et si tu refuses je te fais bien pire"

Ming-shu hésite. Ce gars ne rigole pas mais il n'a rien d'un tueur alors que son "employeur" ...

"je .. je peux pas … Tout mais pas ça …
- tant pis" Reiji appuie son pied avec force. La musique couvre en partie le hurlement. De toute façon les voisins sont habitués.
Reiji relâche la pression. Ming-shu essaie de se plier en deux mais la poigne de Karl l'en empêche. Il ne peut non plus lever les jambes pour se protéger. Reiji le fixe et attend.

"reprenons : Que t'a t il demandé ?"

Ming-shu halète de douleur. "il .. il .. recherche ..  un gamin.
- sait il ou le trouver ?
- non .. si … j'en sais rien … "

le pied de Reiji se baisse de nouveau légèrement "noooonnnn je sais pas je vous jure. Je crois .. je l'ai entendu une fois au téléphone, il parlait de Miami et … ha oui. Il a fait un voyage en Chine et … des photo. Il a une photo du gamin. Le môme a une dizaine d'année à peine. Il est plutôt mignon et … il a les cheveux longs. D'ailleurs j'ai cru que c'était une fille au début et il a un costume de chat. C'est tout je vous jure que c'est tout. Je sais rien d'autre "

le voyou se met à pleurer. "désolé gamin mais tu en sais beaucoup trop"

L'autre relève les yeux, terrifié par ce qu'il vient de comprendre. Cet homme va le tuer. Il se débat comme un diable mais en vain. Il voit Reiji sortir une paire de gant et prendre avec précaution la seringue.
Il la remplit au maximum.
Ming-shu hurle de nouveau mais ne peut rien faire. Il voit l'aiguille, il sent l'aiguille.
Quelques trop brèves secondes.
Il se sent bien, très bien, trop bien …
un murmure
"il ne fallait pas t'en prendre à mon fils petit" … le diable a une voix douce, si douce … La mort emporte Ming-shu.  

(23h30 - Casino le "Bandit manchot")

1/2 heure qu'ils sont entrain de jouer, gagnant et perdant tour à tour. Reiji ne fait pas vraiment attention au jeu, surveillant les allées-venues. Soudain il "le" repère. D'après ses info, Reiji se demande comment il peut jouer. "il" est ruiné et ce depuis longtemps. Depuis 8 ans pratiquement. L'homme crasseux "bouscule" un touriste en short et en chemisette à fleur qui se met à gueuler. Les yeux de Reiji n'ont pas quitté l'homme et admire le travail. La main à plonger si vite que le touriste ne s'est aperçu de rien. Le crasseux s'éloigne. 2 autres personnes sont dévalisées aussi rapidement. Le casino est un vrai bonheur pour les pickpockets. Reiji se lève et se met à le suivre.
Il n'a meme pas besoin de communiquer avec Karl. Les 2 hommes se connaissaient depuis tellement de temps.
Trop absorbé à compter son butin, "il" ne se rend qu'il est suivi. De son pas d'ivrogne il se dirige vers un bar minable. Des putes offrent leur charme … enfin charme c'est vite dit. Elles sont jeunes et de type européenne de l'est. Quelques noires et asiatiques aussi. Des gamines perdues, sans espoir.
Reiji sert brièvement les poings mais que peut il faire … Compatissant Karl pose une main sur son épaule. Il le connait bien son patron. Malgré certain acte d'une extrême brutalité, il a un grand coeur. C'est un homme entier qui va toujours au fond des choses. Et ce soir ils ne sont pas là pour refaire le monde mais protéger un enfant .. leur enfant.
L'enseigne du "Jocker noir" clignote pauvrement. Des lettres sont brisées. La musique beugle, l'odeur est avinée et la salle enfumée. Le patron est sale. Gros, il a des cheveux longs et graisseux, d'un blond pisseux. Il frotte consciencieusement un verre. Dans un coin, un jeune "couple" s'en donne à coeur joie. Quelques ivrognes qui ronflent. L'homme est assis au bar. Le barman lui sert un wisky qu'il s'empresse d'avaler. Il boit sans joie, meme pas pour oublier juste par habitude.

Karl et Reiji s'assoient de chaque coté. L'homme les regarde méfiant mais pas surpris. Il se sert un verre et pousse la bouteille vers Reiji. Celui ci décline l'offre.


"je me demandais combien de temps vous mettriez à me trouver. "

Reiji ne répond pas, se contentant de scruter son interlocuteur. Ainsi c'est lui, l'homme qui a abandonné son fils. Reiji a envie de le réduire en pâté sur le champ mais il se retient. Il veut des réponses avant.
"si nous allions bavarder dehors
- pourquoi je suis bien ici" l'ivrogne se remet à boire.

Reiji sent l'énervement monter mais un regard de Karl le met en garde.

"bien parlons ici alors
- je n'ai rien à vous dire
- ça … ça m’étonnerait"

l'homme pose son verre brutalement et se tourne vers Reiji
"ou est il ? Ou est il le monstre qui a tué sa mère ?"

Le coup part. L'ivrogne tombe de son tabouret sous les yeux totalement indifférents. Des bagarres ils en ont l'habitude. Le barman les fixe
"allez vous battre dehors."

Karl empoigne le type dont le nez s'est mis à saigner.

"lâchez moi" Karl l'entraine dehors à l'arrière. La ruelle est vide et encore plus mal famée. Sans élan, le géant l'envoie valdinguer dans les poubelles qui débordent pour le plus grand bonheur des chats.

"Monsieur Handerson reprenons. Je vais être le plus claire possible. " Reiji s'approche du type avec lenteur et le fixe.
"vous allez laisser Sanzo tranquille. J'ai ici un papier qui n'attend que votre signature. Vous me donnez les droits entiers sur l'enfant."

L'autre se met à marmonner. Reiji n'est plus qu'à un pas de lui "je vous demande pardon. Soyez plus clair"

Handerson se relève tant bien que mal et fixe Reiji. Il essuie le sang qui lui coule sur le visage
"non. Ce … cette .. chose a tué ma femme. Il doit payer.
- Monsieur Handerson ce qui a tué votre femme c'est vous et vous seul. Sanzo n'a rien à voir. Ce n'est qu'un enfant qui a eu la malchance de naitre au sein d'un couple qui n'a pas voulu de lui" Son ton est calme. Ce qui était pire que s'il s'était mis à crier.

"non. Ce sont eux .. ces monstres, ces mutants, ces erreurs de la nature. C'est pas normale. Et cette salope elle a eu ce qu'elle méritait. "

de nouveau le poing de Reiji part cette fois dans le ventre. L'homme s'effondre le souffle coupé. Un bon coup de pied dans le bas ventre et il se met à hurler. Karl s'approche.
"Patron …" son ton est calme mais l'ordre perce. Reiji toise sa victime d'un air de dédain absolu. Il s'accroupit et lui attrape les cheveux, relevant sa tête de force.
"ne parle plus jamais de mon fils de cette façon. Suis je bien clair ? "  

Handerson lui crache à la figure. Ce geste déchaine la violence de Reiji. "patron. non"

Karl attrape et écarte son patron. Tuer cet homme n'est pas une bonne chose. Malgré les coups et l'alcool, Handerson est plus solide qu'il n'y parait. Il a passé ces 8 dernières années dans la violence. Il a fait de la prison pour coups et blessures, vols et autres arnaques. Il se redresse laborieusement et se met à cracher du sang

"ma … ma femme elle …  Après l'abandon du gamin, elle est tombée en dépression et elle ne s'est jamais remise d'avoir laissé cette chose. Elle pleurait sans cesse me suppliant de le reprendre. Comme si j'allais élever un bâtard. Un môme qui n'était meme pas de moi.
- comment cela ? "

La fureur de Reiji a diminué et comme l'autre semble vouloir parler il l'écoute volontiers.
"que croyez vous .. que cette chose soit de moi … ce mutant … c'est elle, tout est de sa faute.
- en fait non. Le gène mutant est transmis par les hommes …  donc techniquement c'est bien de votre faute mon vieux."

Handerson le regarde d'un air buté. Il ne veut pas le croire bien sur.

"non vous mentez. Y a jamais eu de ce genre de créature dans ma famille. Jamais."

Reiji hausse les épaules. Il se fiche bien de ce que cet abrutit veut croire. Il reprend d'une voix douce
"continuez.
- elle .. elle a essayé de se supprimer et j'ai du la corriger. De quel droit pouvait elle se comporter aussi bassement. Elle refusait que je la touche comme si c'était moi le monstre. J'étais son mari vous comprenez SON MARI. "

Reiji et Karl sont horrifiés par la méchanceté et la haine qui suintent de cet homme. Comment un homme digne de ce nom pouvait agir de la sorte.  

"je lui ai tout donner. Une belle maison, de l'argent. Tout. Et elle .. à cause de son bâtard. Elle a fini par mourir environ 2 ans après l'abandon du monstre.  Et j'ai été viré. Par sa faute. Elle me prenait tout mon argent pour ses .. cures ou je ne sais quoi. J'ai bossé comme un malade pour elle. Pour la rendre heureuse et elle … Mon patron a fini par voir que je piquais dans la caisse et il m'a viré. Jeter comme un chien après toutes ces années de bons et loyaux services …  Et voilà … je me retrouve à la rue alors que lui … Il se pavane. Il est heureux … mais tout est de sa faute .. il doit payer. "

Son regard se fait calculateur. Il fixe Reiji avec un sourire rusé "vous voulez le mons.. (Reiji lève de nouveau la main) le gamin  je suis d'accord mais en échange .. je crois .. je crois que je mérite un .. bonus. Vous comprenez …"

un éclair, un coup de feu, un hurlement.  "Patron non" Karl pose sa grosse main sur celle de Reiji et le fixe.  "Patron … " son ton est suppliant. "c'est son père Patron … Que lui diras tu quand il te posera la question ? Tu lui mentiras ? Tu lui diras que tu as tué son père de sang froid .. Patron réfléchit que diras tu à Sanzo ? "

Lentement Reiji baisse son arme mais ses yeux lancent des éclairs. A terre, Handerson gémit en se tenant la cuisse. La balle l'a traversé de part en part. Reiji relève son arme "un mot, un mot sur mon fils et je te tue comme le cafard que tu es. Karl. Fais le signer s'il te plait. Refuse et je vise plus haut. C'est clair"

A son tour, Karl s'approche et s'accroupit. Il sort une feuille et un stylo et le met de force dans la main d'Handerson.
"signe" la voix claque. Handerson regarde tour à tour le papier et l'arme. Reiji baisse lentement le chien, Haderson capitule et finit par signer d'une main tremblante. Reiji range son arme. "approche toi de mon fils ou de ma maison et je te tue pour de bon."

Handerson lui jette un regard chargé de haine malgré la souffrance. Il n'a pas dit son dernier mot. Karl le soulève et le traine sans pitié à l'entrée de la ruelle avant de sortir son téléphone. Les secours finiront bien par arriver.

Les deux amis lancent un dernier coup d'oeil à l'homme allongé. Eux aussi savent qu'ils n'en ont pas fini mais pour l'instant ils n'ont qu'une envie, rentrer chez eux et retrouver leur trésor. Ce trésor si précieux.


Dernière édition par Sanzo Aoe le Lun 18 Jan - 12:17, édité 1 fois
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Message  Sanzo Aoe Dim 1 Nov - 17:54

Chapitre 8 : les prémices de la guerre

(Eté 2013 - Février 2015)

25 décembre 2013

1er noël avec sa nouvelle famille, 1er anniversaire avec sa nouvelle famille, le petit garçon était surexcité. Malgré les troubles qui agitaient les USA, les 6 mois passés avaient été merveilleux pour l'enfant. Non seulement sur le plan purement matériel mais aussi sur son mental. Il avait enfin une famille, une vrai famille. Les premiers temps avaient été un peu dur bien sur, il avait du mal à ne pas penser à ses 2 meilleurs amis mais au fil des jours les souvenirs s'estompèrent pour faire place à de nouveaux. Intelligent, Sanzo apprenait vite et Mr Aaron, le vieux professeur adorait son jeune élève. Tout n'était pas simple bien sur, l'enfant était curieux et vif, et il avait parfois un peu de mal à rester tranquille. Lorsque que son élève dépassait les bornes il n'haussait jamais le ton mais se taisait, ôtait ses lunettes pour les essuyer et lançait un regard bien las au jeune turbulent. Sanzo, toujours un peu honteux, se calmait après lui avoir fait un charmant sourire. Son père n'était jamais au courant, le vieux prof étant bien trop gentil pour le dénoncer.
Début novembre, ils avaient célébré Thanksgiving, Sanzo ne connaissait pas cette fête mais comme elle était l'occasion de manger de la dinde et surtout des gâteaux, il l'avait fêté de bon coeur. Karl lui avait expliqué que c'était la fête du partage. Sanzo n'était pas radin mais il avait quand meme grimacé à cette idée … Karl lui avait fait un long sermon sur le partage et le garçon avait été obligé de l'aider à distribuer des gâteaux à leurs voisins. Sanzo n'avait plus fait de remarque sur le sujet.

Puis décembre était arrivé. Malgré la douceur, les arbres et les maisons s'étaient habillés de guirlandes multicolores, de Père Noel et autres lutins. Certaines maisons ressemblant à de véritable chef d'oeuvre.
Reiji avait accepté que la leur soit décorée mais dans les limites du raisonnable. S'amusant comme des fous, Karl et Sanzo en avaient fait une pure merveille. Une semaine avant Noël, ils avaient déambulé dans les magasins cherchant les cadeaux. Exceptionnellement, Sanzo avait eu non seulement le droit d'avoir de l'argent mais il avait pu aussi se débrouiller tout seul pour acheter les cadeaux pour son père et Karl. Très fier, le petit garçon avait passé du temps à chercher ce qui ferait le plus plaisir aux 2 hommes qu'il aimait. Il finit par trouver un beau livre de cuisine pour Karl, cadeau pas totalement désintéressé mais le géant lui avait affirmé qu'il adorait cuisiner surtout avec l'aide de son petit commis préféré (lui). Pour son père le choix avait été plus dur. Il avait longuement hésité à une cravate (son père en avait toute une collection) ou un livre … il avait fini par prendre un très bel agenda en cuir avec un stylo plume de marque. Il avait aussi prit un beau papier et avait enveloppé ses cadeaux lui meme. Le résultat n'était pas fameux mais au moins il l'avait fait tout seul.

Sanzo ne croyait pas au Père Noël bien sur, mais il était impatient d'avoir ses cadeaux. Son père avait pris quelques jours de vacances et c'est ensemble qu'ils passèrent la journée du 24 décembre. Promenade dans le parc, jeux divers, préparation du réveillon, tout avait été fait pour amuser l'enfant. Malgré son jeune age, Sanzo avait énormément apprécié.
Le temps passait trop vite ou trop lentement selon. Enfin se fut l'heure, Sanzo trépignait non seulement de recevoir ses cadeaux mais surtout d'offrir les siens. Un peu inquiet il les présenta aux 2 hommes guettant leur réaction. La joie et les remerciements qu'ils lui firent le rassura. Meme son père, peu démonstratif, lui fit un gros câlin en l'embrassant. Heureux le petit garçon ouvrit les siens. Le premier contenait un livre d'histoire, sa matière préférée quand à l'autre il y avait un cadre tout simple avec sous le verre un papier à en tête. Intrigué Sanzo se mit à lire le texte avec un peu de difficulté, butant sur certain mot … c'était en fait son acceptation d'adoption. Il lui fallut un peu de temps et quelques explications paternelles pour comprendre puis il se jeta dans les bras de son père officiel et se mit à pleurer. Reiji, un peu gêné, le consola. Il ne s'attendait pas à une telle réaction. L'enfant dans les bras, il défit le dernier paquet rajoutant à la joie du garçon. Il contenait une carte d'identité et un passeport à son nom. Meme s'il n'avait jamais vraiment souffert à l’orphelinat, et si l'année dans la rue semblait passée, avoir une famille était très important pour Sanzo. Il avait enfin sa place. Ce noël était le plus beau qu'il avait vécu.
Le lendemain, aidé de Karl, il avait accroché son cadre au dessus de son lit.

La vie avait repris son cours. Mais presque tous les matins la première chose que Sanzo regardait était le cadre.  


Début février.

Sanzo continuait son apprentissage entre le vieux professeur, Karl et son père et le petit garçon de 8 ans ne se souciait de peu d'autres choses. Pour lui l'univers se résumait à la maison de Miami. Il voyait bien à la tv les info.
Il voyait bien les Xmen et la police se battre mais New York était quand meme bien loin. Pour l'enfant c'était presque le bout du monde même s'il avait fini par comprendre la distance qui séparait la ville ou il était né de celle ou il habitait maintenant.

Un soir pourtant il demanda à Karl de lui expliquer ce qui se passait. Il faut dire que depuis quelques semaines les deux adultes étaient inquiets. Eux mesuraient parfaitement les risques et les problèmes, surtout que l'Europe s'embrasait aussi. Reiji était de plus en plus nerveux et absent. Ses cigares diminuaient à la vitesse grand V. Karl gardait son calme uniquement pour ne pas inquiéter l'enfant.


"Karl dis il a quoi papa ? "

le géant soupira avant de s'assoir sur le lit et prendre l'enfant dans ses bras.

 "tu as peur ?
- ben ... je sais pas. Je devrais ?
- non.
- alors ?"

une main douce caressa les cheveux du petit garçon  "c'est compliqué mon grand
- je suis pas trop petit, je veux savoir. "

Karl ne put s’empêcher de sourire, après tout s'il était assez grand pour poser des questions il l'était pour les réponses.

 "moi j'ai peur et ton père aussi. On a peur pour toi.
- pourquoi ?
 - Mr Aaron t'a parlé de la 2ème guerre mondiale ?
- oui, avec Hitler et les juifs. Il l'a meme vécu il a dit.
 - hé bien ... j'espère me tromper mais la meme chose semble se produire ici avec nous. Je veux dire ...
- les mutants hein ? "

ses petites lèvres se mirent à trembler et des larmes apparurent dans ses yeux. Il avait peur.

 "oui les mutants
- on va mourir ?
 - je ne sais pas mon chéri, je ne sais pas. Mais ton père et moi allons tout faire pour te protéger. Ne t'inquiète pas, jamais nous ne t'abandonnerons. Je te le promets.

courageusement il releva son petit menton

- moi non plus. Et si quelqu'un vous veut du mal je le pulvériserais.
 - je n'en doute pas. Mais maintenant tu dois dormir.
- d'accord. Tu ... tu restes un peu s'il te plait.
 - bien sur."

tirant la couverture sur l'enfant, Karl le regarda s'endormir. Pourquoi les humains voulaient ils autant de mal aux mutants ? Ils n'étaient ni pire ni meilleur et lorsqu'il regardait le petit garçon, Sanzo ressemblait à n'importe quel petit garçon de son age. Il n'était ni meilleur ni pire. Ni plus dangereux, ni plus méchant. Ce petit visage lui en rappela un autre. Reiji était un peu plus vieux lorsque leurs chemins s'étaient croisés mais il avait cette meme candeur enfantine. Aujourd'hui il était devenu un homme. Est ce que Sanzo aurait le temps de le devenir, de devenir l'un de ces X-men qu'il admirait tant ? Est ce qu'il aurait le temps à son tour d'apprendre la vie à son fils ?
Karl l'espérait de tout coeur. Aucun enfant quelque soit sa nature, sa couleur, son sexe, sa religion ne devrait avoir à se battre pour simplement vivre.


"tu rêvasses mon ami " chuchota une voix non loin.

Karl soupira avant de se défaire délicatement du petit garçon maintenant complètement endormi.


"il pose des questions
- et tu lui donnes des réponses. Comme tu l'as toujours fait.
 - oui. "

son regard quitta l'enfant pour se poser sur l'adulte

 "tu crois qu'on doit partir ? Le ... nous mettre en sécurité ?"

Reiji tira sur son cigare s'accordant un instant de réflexion
"j'aimerais mon ami, j'aimerais mais ... l'Europe n'est pas plus sur, quand à l'Asie ...
 - l'Afrique ?
- ou ? Je n'ai pas de contact là bas.
 - justement.
- je ne suis pas sur que ça soit une bonne chose.
 - alors on reste et on attend ?
- je n'ai pas dit ça. Je pense ... je pense que nous avons encore un peu de temps devant nous.
 - hum ...
- écoute pour l'instant tu t'assures que Sanzo reste bien à la maison. Plus de sortie à l'extérieur ni meme dans le jardin.
 - il va pas aimer
- tant pis qu'il obéisse c'est tout ce que je lui demande."

Karl posa une main lourde sur l'épaule de son ami "tu t'inquiètes papa poule" Rei ne put s’empêcher de sourire. Un sourire fatigué.

14 février 2014.

"paaaappppaaa, Kkkkarrrllll venez voir vite, à la télé ... " les cris de Sanzo attirèrent les deux adultes. L'enfant tremblait un doigt tendu vers la télé "là ils ... ils ... " commença t il avant d'éclater en sanglot.

Zappant pour trouver une chaine d'info, Reiji tentait en meme temps de consoler son fils. Il finit par trouver.


"alors ils l'ont fait" la peur se lisait dans ses yeux et la colère lui crispait la mâchoire. "bordel de merde, ils l'ont fait. Quelle bande de raclure. " lança t il avant de se répandre en invective. Karl attrapa Sanzo et la télécommande avant que l'un et l'autre ne finissent dans le mur. Lorsque Reiji était en colère il valait mieux tout enlever.

L'enfant leva les yeux vers le géant
"il a quoi papa ?
 - il est en colère."

A la Tv la présentatrice parlait et reparlait inlassable de la mise en place du Sécurity Act qui mettait hors la loi  "Tout mutant ne s’étant pas livré aux autorités ou rendu dans un camp de sécurisation"

"on va ... nous mettre en prison ?
- dis pas de connerie
 - hé arrête tout de suite, c'est qu'un gosse."

les deux hommes s'affrontèrent du regard sous les yeux de Sanzo "papa ?"

Reiji s'accroupit, se mettant à la hauteur de son fils : "désolé mon poussin. Excuse moi, je ne voulais pas te crier dessus.
- tu as peur ?
- oui un peu.
- moi aussi. Ils vont nous faire quoi ?
- je ne sais pas. Je ne sais vraiment pas.
- est ce que ... ça va être comme les juifs ?

les deux hommes ne surent que lui répondre.

courant Avril

Le fameux Institut du célèbre Professeur Xavier avait été fermé et les X men emprisonnés ou en fuite. Bien sur les journalistes (humains) s'étaient faits un plaisir de relater l'information encore et encore et encore. À la télé, il n'y avait plus que ça : des mutants déportés, emprisonnés. Des combats de rue. Des attentats. New York et les états alentours vivaient dans la peur continuelle.
La Floride et surtout Miami était relativement épargnée. Ici ce n'était pas les mutants qui étaient remarqués voir discriminés mais les "pauvres", meme si la ville comptait un taux de chômage plus élevé que la moyenne des USA ainsi qu'un seuil de pauvreté aussi plus élevé ce qui était plutôt ironique en soit.

L'enfant planté devant la télé n'avait cependant pas vraiment de soucis à se faire, du moins pour le seuil de pauvreté car pour le coté mutant, c'était autre chose.

Depuis que ses pères lui avaient expliqué la situation, le petit Sanzo était confiné chez lui, et meme si ce mot lui plaisait énormément, il commençait à en avoir un peu marre. À 8 ans, on veut jouer dehors. On veut courir sur la plage. On veut aller voir ses copains. Mais quand on était un mutant même à Miami c'était devenu bien trop dangereux aux dires de son papa. Alors l'enfant passait ses journées les yeux rivés sur la télé. Son regard était bien trop grave pour son age.

Son papa rentrait de plus en plus tôt et de plus en plus énervé. Parfois meme son papa se mettait en colère, de grosse colère qui l'effrayait, alors il allait se cacher tout en haut de la grande armoire. Parfois il voyait des images d'enfants ou d'adolescents mutants apeurés, s'accrochant désespérément à leurs parents parfois humains parfois mutants. Parfois il entendait un nom d'un X-men ou d'un Confrériste qui luttait toujours.

Puis un jour son papa rentra vraiment très très tôt de son bureau. Un pli soucieux barrait son front.


"Karl, Sanzo j'ai besoin de vous." l'enfant quitta l'écran et s'approcha de son père surpris. C'était la première fois que son papa avait besoin de lui. Le géant sortit de la cuisine en s'essuyant les mains tout aussi surpris que l'enfant.
"oui
- bien. Sanzo écoute ..."

l'enfant fixa son père tout ouïe comme un grand "j'ai besoin que Karl vienne avec moi pour faire quelque chose d'un peu dangereux mais ne t'inquiète pas tout ira bien d'accord ?

D'accord, d'accord ... Sanzo n'en était pas sur mais il se contenta de hocher la tête.

- et tu viens avec nous.

Un grand sourire illumina son petit visage. Quelle importance que ça soit dangereux du moment qu'il était avec son papa. De toute façon il savait que son papa ne laisserait personne lui faire du mal.
"t'es dingue Reiji " lança Karl d'une voix rude
"on a pas le choix. J'ai besoin de toi et je ne veux pas le laisser seul. "

Karl fronça les sourcils cherchant une faille avant de soupirer. "t'es sur de toi Patron ?
- ouai. " puis il lança un drôle de regard vers l'enfant, un regard que ni Sanzo ni Karl ne comprirent. "les enfants, les jeunes ... ils ont le droit de vivre libre ... mutant et humain. Tu comprends ça toi mon grand n'est ce pas ? " dit il en ébouriffant les cheveux de Sanzo.
Une immense fierté envahit le petit garçon
"oui. On va les aider hein papa ? On va les aider
- j'espère mon grand, j'espère.
- qu'est ce que tu as encore manigancé Patron ?
- on va à Richemond en jet récupérer des gens puis on revient ici. Ils resteront quelques jours chez nous, puis seront emmenés dans un lieu sur.
- pourquoi ?
- pourquoi quoi ?
- pourquoi tu fais ça TOI ?"

Reiji fixa son ami qui soutint son regard sans ciller. Reiji n'était pas du genre à faire quoique ce soit sans raison et là Karl n'en voyait aucune ce qui le mettait pas vraiment mal à l'aise mais l'interloquait. Reiji lui répondit par un sourire, un sourire étrange mi-moqueur, mi-désabusé voir machiavélique mais ne répondit pas. En fait la "raison" était là qui le regardait avec ses grands yeux dorés et son petit visage enfantin. Sanzo avait changé le redoutable requin non pas en gentil poisson rouge, il ne fallait quand meme pas exagérer mais en gentil requin.

Le voyage fut relativement rapide meme si plus l'avion se rapprochait de la Virginie moins le temps était clément. Le petit garçon ne tenait plus en place. C'était la seconde fois qu'il voyageait en avion mais il ne se souvenait absolument pas de la premier. Aussi ses pères le laissaient ils courir de hublot en hublot afin qu'il ne perde rien du paysage.

Dire que l'enfant était surexcité serait un euphémisme. Exit la peur, exit l'inquiétude. Il n'était que curiosité. Une curiosité qui le dévorait, occultant tout le reste.

La pluie tombait de plus en plus fort formant un véritable mur mais curieusement le jet ne semblait pas inquiété, comme si la pluie tentait de le protéger. Bien qu'il ne soit pas encore 18h, les lumières de la ville et de l'aéroport étaient à peine visible mais l'avion se posa en douceur. L'avantage de cet aéroport c'était qu'il était à la fois militaire et civil. De toute façon avec toute l'eau qui tombait, il n'y avait personne dehors.

A peine les roues sur le bitume, les deux adultes se dirigèrent vers la porte. Ils s'étaient sérieusement préparés. Sanzo s'était cru dans un de ces films de guerre qu'il regardait. Le fusil à pompe qui lui avait parut gigantesque, paraissait un jouet dans les mains de Karl. Ils avaient revêtu un gilet pare-balles sous leur veste. L'enfant les avait regardé avec une gravité inhabituelle sentant confusément que ce n'était absolument pas le moment de dire quoique ce soit.

Karl avait ouvert la porte et jeté un bref regard dehors mais à part la pluie il n'y avait rien ni personne. Les deux hommes descendirent de l'avion tous leurs sens aux aguets.


"toi tu restes là." lança Reiji à son fils d'une voix sans réplique. L'enfant s'appuya contre le chambranle de la porte juste à la limite. La pluie venait lui fouetter le visage, il recula donc un peu mais sa curiosité fut la plus forte.

Puis un faisceau de lumière troua l'écran de pluie, un léger grondement et un véhicule genre minibus dont les fenêtres auraient été barbouillées de noir vint se ranger dans une grande gerbe d'eau. La portière passager s'ouvrit et un adulte (vu sa taille) en descendit rapidement, éclairant brièvement le chauffeur. Malgré ses yeux perçants, l'enfant n'eut que le temps de voir des cheveux touffus couleur feu mais quand le chauffeur porta son regard sur lui quelque chose sembla passer entre eux.

Cependant l'autre personne s'approchait de son père et l'attention du petit garçon fut distraite. Il vit Karl lever ostensiblement son arme mais les deux adultes se serrèrent la main tout en échangeant quelques mots que l'enfant ne put entendre. L'autre personne était pratiquement aussi grand que son papa et d'après le peu que l'enfant pouvait voir il portait une sorte de cape dont la capuche lui protégeait la tête de la pluie. Les deux adultes se dirigèrent vers l'arrière du véhicule sous la surveillance vigilante de Karl. L'inconnu ouvrit la porte et de petites silhouettes en descendirent. Certaines étaient à peine plus grandes que le petit garçon, d'autres presque autant que son père. Sanzo essaya de les compter, environ une dizaine. Certains se tenaient par la main, d'autres se serraient peureusement les uns aux autres. Puis l'inconnu tendit la main vers l'avion et le groupe s'y dirigea en courant.

Les premiers à monter furent une jeune adolescente d'environ une douzaine d'année tenant un garçon par la main. Leur ressemblance était telle qu'il était évident qu'ils étaient frère et soeur. Sanzo se recula un peu. Il n'avait pas vraiment peur puisque son papa les avait laissé venir mais quand meme. Et puis ils étaient ... étranges. Leurs peaux étaient d'un vert bouteille pale, leurs cheveux ondulés étaient d'un vert plus foncés. Ils tombaient sur les reins pour la fille et coupés courts pour le garçon. Leurs yeux aussi étaient verts d'un vert des profondeurs maritimes. C'était des mutants immanquablement.

Sanzo les fixa à la fois surpris et ravi. C'était la première fois qu'il en voyait des comme lui, avec une mutation si marquée.


"Salut " la fille avait une jolie voix presque hypnotique. "je m'appelle Océane et toi ?
- heu ... Sanzo"

l'enfant n'arrivait pas à détacher ses yeux de la fille. Heureusement qu'il n'avait que 8 ans. Les filles s'étaient pas encore son truc.

"pousse toi, tu gênes" cette voix là n'avait rien d'amicale au contraire. Elle était remplie de colère mal contenue et d’arrogance. La fillette fusilla du regard le nouvel arrivant. Il était plus vieux, dans les 17-18 ans. Ses cheveux roux coiffés en brosse dégoulinaient de pluie. Ses yeux rouges luisaient d'un air mauvais. Sa bouche formait un rictus et ses poings étaient serrés mais la fille ne se laissa pas démonter. Elle prit doucement Sanzo par la main et l'éloigna un peu du nouveau.

Un à un les autres jeunes pénétrèrent dans l'habitacle protecteur de l'avion. Certains s'écroulèrent carrément le dos contre la paroi terrassés par la fatigue, la peur, la tristesse. Tous les visages portaient les stigmates de la guerre. Certains en avaient meme les cicatrices physiques. L'enfant ressentit une immense tristesse pour tous ces enfants et il prit conscience de la chance qu'il avait.

Le garçon aux yeux rouges examina le jet avec dégout avant de lancer méchamment à l'enfant
"ça craint ici. J'me casse.
- John ça suffit" Sanzo se retourna en sursautant. La voix était à la fois douce et autoritaire et surtout féminine. Devant lui se tenait l'adulte et c'était bien une femme. Une grande femme. Elle baissa son capuchon et une cascade de cheveux blancs coula sur ses épaules. Ses yeux étaient d'un bleu profond et reflétaient détermination et gentillesse. Mais surtout, elle portait à sa ceinture le fameux X des X-men. L'enfant était aux anges, c'était encore mieux que le père Noël. Il avait devant lui l'un des êtres qu'il vénérait et à qui il voulait ressembler depuis plusieurs mois.

"Monsieur Aoe a eu la gentillesse d'accepter de nous aider alors soit un peu reconnaissant."

John eut un reniflement méprisant "gentillesse mon cul ouai ... c'est qu'un traitre d'humain. I' vaut pas mieux que les autres. Il va nous vendre ...
- mon papa est pas un traitre et si tu dis le contraire j't'écrabouille pauv'e con"

Détournant les yeux de la X-men, Sanzo se mit à gronder furieusement, il n'avait pas, mais vraiment pas apprécié la remarque de l'ado et le faisait savoir en terme on ne peut plus éloquent. Son adversaire était deux fois plus grand et plus fort que lui mais cela ne l’empêcha pas de lui donner un coup de pied dans le tibia.
Les deux garçons s'affrontèrent du regard. Malgré sa colère John hésitait à riposter au coup de Sanzo. Peut être parce qu'il était plus petit ou plus certainement à cause du gorille qui se tenait non loin avec son fusil. Jonh n'était pas fou et finalement pas très courageux non plus.


"tu m'pairas ça gamin" murmura t il avant de se détourner de l'enfant. Sanzo se gonfla comme un petit chat qui se prend pour un tigre. Il était tout fier d'avoir défendu son papa. Bon il allait surement se faire gronder pour les gros mots mais pour l'instant il s'en fichait. Ce fut avec orgueil qu'il se tourna vers les adultes.

Karl retenait à grand peine un sourire tandis que le regard de Reiji était partagé. Partagé entre une fierté toute paternelle mais bien peu naturelle, et l'inquiétude pour son fils qui venait de montrer un certain mépris du danger.

Avant qu'il n'ait pu dire quoique ce soit, la femme s'était accroupie devant l'enfant

"tu es très courageux mon garçon, un vrai petit X-men. Prend bien soin d'eux, je te les confie. Ils ont besoin de quelqu'un comme toi. "

Sanzo écarquilla les yeux, la femme venait de lui faire le plus beau des compliments. Le savait elle ? L'enfant l'ignorait et s'en fichait. Il leva sa petit main vers la femme "Deal ?
- Deal" lui répondit elle en claquant sa main dans la sienne.

"on est ami maintenant "

La femme l'enlaça tendrement avant de l'embrasser puis elle se releva, serra la main des deux adultes et disparue sous la pluie. Sanzo fixa un bon moment le vide de son départ. Elle venait de sceller son destin bien qu'il n'en sut encore rien.
"on décolle"la voix de son papa le tira de ses pensées. Des pensées bien agitées pour le petit garçon qui finit par se demander s'il n'avait pas une fois de plus rêvé.

"Sanzo, tu les aides à s'installer.
- mmm "

L'enfant reprit lentement ses esprits, non il n'avait pas rêvé. Il regarda sa main, puis son père et enfin Océane. La jeune fille lui souriait gentiment.

"je vais t'aider.
- ok viens c'est par là. " l'enfant avait confiance en elle et c'est main dans la main, suivit d'abord par le frère puis par les autres jeunes qu'ils se dirigèrent vers l’intérieur de l'avion.

Le retour fut plus agréable pour Sanzo surtout qu'Océane se comportait comme une grande soeur et n’arrêtait pas de bavarder. Une chance pour les autres que le garçon la monopolisait. Avec son aide, il leur donna des couvertures pour qu'ils puissent se réchauffer et se sécher. Puis il alla dans la petite cuisine voir ce qu'il pourrait trouver à manger.
Ce qu'il ne savait pas, vu que son père ne lui avait rien dit, c'est que tout avait été prévu et que le frigo débordait de  sandwiches et boissons. Sanzo trouva une caisse et entreprit de la remplir avant de se rendre compte qu'il n'allait pas pouvoir la soulever.


"tu veux d'l'aide ?"

L'enfant leva les yeux. John se tenait dans l'encadrement de la porte. Même s'il semblait toujours en colère son regard était plus triste que méchant. L'ado avait perdu toute sa morgue et la souffrance se lisait sur ses traits. Et un soupçon de faim aussi. Sanzo prit l'un des sandwiches et le lui tendit avec un sourire. La rancune ne faisait pas parti de ses traits de caractère et puis la femme lui avait dit qu'il était "un vrai X-men" et un "vrai X-men" tend la main meme à ses adversaires.

"merci" dit John avant de dévorer le pain à grosses bouchés. Puis une fois un peu rassasié, il attrapa le carton "passe devant, je porte tu donnes"

Sanzo se glissa habilement par dessous la caisse et la distribution commença.

A peine le jet posé et la porte ouverte que John déclara qu'il était assez grand pour se débrouiller tout seul (enfin son langage n'était pas aussi poli). Reiji ne l'avait pas empêché de partir. Après tout son job à lui était de les déposer sain et sauf à Miami le reste ... il s'en fichait. John avait été suivi de 3 de ses camarades. Sanzo les avait regardé partir un peu surpris, voir vexé mais aussi jaloux. Le petit garçon adorait ses pères, adorait sa belle maison mais il avait aussi soif de liberté. Un jour quand il sera plus grand ...

Océane lui avait passé un bras autour des épaules et l'avait serré. Peut être avait elle compris ce qui se passait dans la tête de l'enfant.
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Message  Sanzo Aoe Lun 2 Nov - 11:53

Chapitre 9 : la fuite

(Avril 2014 - mi Juillet 2014)

La vie avait été un peu chaotique durant quelques jours mais les enfants avaient fini par s'adapter les uns aux autres. Karl était plutôt ravi. Il aimait les jeunes et malgré sa taille avait de bon contact avec eux contrairement à Reiji qui se demandait chaque jour ou presque ce qu'il faisait dans cette galère. D'ailleurs, il était de plus en plus absent au grand déplaisir de son jeune fils.

Durant ces mois, l'enfant apprit beaucoup sur les mutants et les différents pouvoirs. Océane lui parla aussi de l'Institut où elle et son frère avaient été élèves, du Professeur Xavier, et bien sur des X-men. Le nom de Storm revenait très souvent. Sanzo était fasciné par ces héros. Océane lui parla aussi des Confréristes et de Magnéto. Elle n'avait pas le meme discours que Karl, plus modéré dans ses propos. La jeune fille les détestait. Sanzo finit par comprendre que les Confréristes étaient responsables de la mort des parents des jumeaux. Colin était aussi plus modéré et plus calme, voir un peu renfermé. Faut dire qu'il n'avait pas vraiment le choix avec sa soeur.

Mai et juin passèrent tranquillement. À part Océane et Colin, les autres jeunes étaient repartis et d'autres étaient venus. Reiji n'avait plus emmené ni son fils ni Karl. Ce dernier était bien assez occupé à surveiller toute cette jeunesse, sans parler du danger des pouvoirs non maitrisés. Dans l'ensemble, les jeunes étaient faciles. La plupart était apathiques, terrorisés lorsqu'ils arrivaient. Enfant maltraité aussi bien par leur famille que par une société absurde qui condamnait la différence. L'inséparable trio faisait son maximum pour leur redonner un peu d'espoir et de vie. Sanzo avait particulièrement la cote avec les jeunes mutantes tandis qu'Océane s'occupait plus des garçons.
Bien sur il y avait des frictions, aussi bien du coté des mecs que des filles. La maison avait beau être grande, il y avait parfois une bonne vingtaine de jeunes. Mais quand le géant élevait la voix personne ne bronchait plus ... allez donc savoir pourquoi.
Parfois de jeunes humains se retrouvaient mêlés aux mutants. La plupart venait de familles "sympathisantes" qui avaient été emprisonnées aussi au meme titre que les mutants. C'était dans ces moments que Karl avait le plus à faire. Les jeunes mutants encore traumatisés avaient du mal avec les non-mutants. Sanzo n'arrivait pas toujours à bien comprendre cette rivalité qui se transformait parfois en haine.

Malheureusement la chasse anti-mutante était déclarée dans tout le pays et la Floride finit par être aussi "sur liste rouge". Même si le quartier riche où vivaient Reiji et sa famille semblait à l’abri des cancans et des ragots tout fini par se savoir. De plus Reiji avait marché sur tellement de pieds qu'il était évident qu'un jour ou l'autre il aurait à payer ... C'était peu après le 4 juillet, date que les jeunes avaient fêté comme il se devait. Malgré toutes les misères ils étaient et restaient patriotes, sans parler de toutes les bonnes choses qu'ils avaient à se mettre sous la dent. Vu qu'il n'y avait que l'inséparable trio, ils avaient été voir le feu d'artifice sur la mer sous la surveillance vigilante des deux adultes mais n'étaient pas restés. Cela pouvait être un peu trop dangereux pour eux.

Les jeunes s'amusaient tranquillement près de la piscine, la chaleur était telle qu'il était quasi impossible de rester à l’intérieure quand un bruit de voiture se fit entendre, rapidement suivit d'un claquement de porte et de la sonnette. D'un geste péremptoire Karl leur fit signe de se taire tandis que Reiji alla voir. Il revint peu après soucieux voir inquiet. Sanzo s'approcha de lui et se blottit dans ses bras, suivit des jumeaux enfin d'Océane. Colin ayant un peu de mal avec cet homme pouvant se montrer très froid.


"ça va papa ? " questionna le petit garçon
"oui ne t'inquiète pas. Je dois parler à Karl, rentrez tous.
- mais ...
- tout de suite Sanzo" lança Reiji d'un ton autoritaire.

Même s'il le fit en rechignant Sanzo obéit, il obéissait toujours à son père. Les jeunes s'installèrent sur le canapé en attendant le retour des adultes mais l'enfant ne tenait pas en place. L'inquiétude et surtout la curiosité le poussèrent à aller espionner les deux hommes. Se glissant furtivement dans les escaliers, il s'allongea sur l'auvent surplombant le bureau de son père, les oreilles grandes ouvertes.


"qui c'était ?
- Charly Strange tu te souviens de lui ?
- ton pote du FBI, le mec qui a retrouvé l'autre connard d'Handerson
- ouai il est venu m'avertir. On a été balancé.
- et merde ...

le reste se perdit dans un chapelet de juron dont la violence fit reculer l'enfant. C'était la première fois qu'il voyait Karl aussi furieux. Sanzo ne comprenait pas très bien ce que voulait dire "être balancé" mais il avait la certitude que ce n'était pas quelque chose de bien.

"tu crois que c'est LUI ?
- j'en sais rien.
- putain de merde, j'aurais du te laisser le buter.
- ça mon ami c'est sur mais ne t'inquiète pas ça viendra. Je t'en fais la promesse. "

Sanzo frissonna, glacé par le ton de son père. Les deux hommes parlaient de tuer un autre homme et de sang froid en plus meme si l'enfant ne connaissait pas cette expression. Tout cela l'effrayait vraiment. Sans bruit, il quitta son poste d'observation, involontairement puni de sa curiosité et alla se réfugier sur le haut de son armoire bien en sécurité sous la couette avant de fondre en larme.

Un léger pas le fit se recroqueviller un peu plus


"Sanzo ?" la voix était douce et féminine, Océane inquiète de ne pas le voir revenir était partie à sa recherche. Très proche du petit garçon elle connaissait sa cachette secrète (enfin pas si secrète que ça).

"ben qu'est ce qui t'arrive Minou ?
- **snif snif ** (reniflement bruyant du minou)
- Sanzo t'es malade
- non (voix misérable et étouffée par la couette)
- tu veux pas descendre, c'est pas cool de te  parler comme ça.
- non va-t-en je veux pas te parler de toute façon.
- hum ... t'es méchant
- m'en fout. Je les déteste.
- ???? (silence interloqué d'Océane) heu qui ça ?
- tous, mon père, Karl, les mutants, les humains tous je les déteste tous.
- ??? (nouvel interrogation de la jeune fille) heu ... ok mais pourquoi ?
- et toi aussi je te déteste. "

bon il ne le pensait pas bien sur, c'était simplement un petit garçon perturbé parce qu'il venait d'entendre et du haut de ses 12 ans, Océane le comprit bien. Loin de laisser Sanzo tranquille, elle attrapa une chaise et tenta tant bien que mal de grimper sur l’armoire. Mais si l'espace était suffisant pour un agile gamin de 8 ans, c'était un peu juste pour une pré-ado de 12. Jurant lorsqu'elle se cogna la tête, elle finit par se glisser sous la couette tout près de Sanzo.

"alors Minou "

Minou lui lança un regard à la fois remerciant et furibond. Tout au fond de lui il était content qu'elle soit là mais c'était aussi un mec (bon un petit mec mais un mec quand meme) et il n'avait pas besoin de nounou. Gentiment Océane lui caressa les cheveux déclenchant un ronronnement qui les apaisèrent tous les deux.

"Sanzo ? Océane ? Les enfants où êtes vous ?" la grosse voix de Karl résonna dans les couloirs mais Sanzo n'était pas encore tout à fait remis de ses émotions. Malheureusement pour l'enfant, il ne fut pas difficile pour le géant de le dénicher. Un peu surpris de voir les yeux rouges de son petit protégé Karl s'inquiéta  "t'es malade mon chaton ? "

le chaton hocha négativement la tête tout en reculant le plus possible vers le mur. "heu monsieur Karl je crois ... (grondement du chat) je crois que Sanzo a fait une bêtise."

L'un des sourcils de Karl se leva interrogateur pendant qu'Océane tentait de s'extraire du haut de l'armoire. Renonçant à toute dignité elle finit par se laisser tomber dans les bras du géant qui la rattrapa en douceur. La fillette éclata d'un rire franc et joyeux déclenchant de nouveaux grondements au petit chat.
Gentiment Karl remit la fillette sur pied avant de faire basculer l'armoire, la couette et l'enfant caché dessous. Empêtre Sanzo ne put que tomber lourdement à terre. Cette fois sa colère explosa. Il se sentit trembler des pieds à la tête mais Karl l'attrapa d'une main puissante et rapide et le souleva par la peau du cou. Suspendu ainsi dans le vide, sous les yeux d'Océane, le petit garçon se sentit bête et honteux. Des larmes se remirent à couler sur ses joues.

"alors tu vas m'expliquer ce qui t'arrive ? " Karl fixait son jeune protégé avec patience mais fermeté. Il n'était pas prêt de le lâcher. Sanzo soupira avant de se lancer "je ... je t'ai entendu toi et papa.
- oui et ?
- tu, tu as dit ... tu-as-dit-que-tu-allais-tuer-un-homme" lança t il d'une traite.

Les yeux de Karl se froncèrent un peu et à son tour il soupira
 "c'est très mal élevé d'écouter aux portes les conversations des grandes personnes.
- ouai ben c'est pas bien non plus de tuer les gens " rétorqua l'enfant.
"Sanzo écoute. Il y a des choses que tu es ...
- trop petit pour comprendre je sais " soupira t il toujours excédé.
"ça suffit maintenant. On a d'autres problèmes plus grave ton père et moi. C'est vraiment pas le moment de jouer au sale gamin."

Sanzo releva la tête provocateur "et tu vas me faire quoi ? Me tuer moi aussi ?"

Karl rapprocha l'enfant de son visage et le fixa"je ferais ce que ton père me demande."
Il n'y avait pas de réelle menace dans sa voix mais l'enfant sentit le danger.

"un problème ?" Reiji suivit de Colin venait d'apparaitre sur le seuil de la chambre. Karl et Sanzo se fixaient toujours, Océane au milieu ne sachant que faire.
"non patron. Tout est ok" martela le géant avant de déposer l'enfant à terre. Sanzo secoua la tête avant de répondre à son tour "non papa, tout est ok."

le regard de Reiji passa de Karl à Sanzo, puis à Océane avant de se reporter sur son ami et son fils.

"- hum ... tant mieux, j'ai assez d'ennuis comme ça. Prenez l'essentiel on part dans une heure"

profitant de l'occasion, Océane se coula discrètement vers la sortie. Elle ne savait que penser de ce qui venait de se passer. Elle appréciait beaucoup le gorille qu'elle prenait pour quelqu'un de gentil mais là ... La fillette était aussi perdue que le petit garçon. {Les adultes sont vraiment, vraiment trop compliqués à comprendre. } pensa t elle en faisant ses maigres bagages.

(minuit)

Il faisait noir dans l'avion. Recroquevillés sur leur siège les enfants somnolaient. Si Océane et Colin étaient assez âgés pour admettre les choses sans les comprendre ce n'était pas encore le cas de Sanzo. Durant tout le trajet en voiture il avait tanné son père qui avait fini par le rabrouer sèchement. Depuis le petit garçon s'était renfermé dans un silence peiné et boudeur. Il ne comprenait rien et personne ne voulait le lui expliquer. Sans parler du mutisme de son père qui n'arrangeait rien.

Un cigare à la bouche et un vieux whisky à la main, Reiji s'entretenait à voix basse avec Karl. Sanzo n'entendait pas vraiment ce qu'ils disaient et surtout ne voulait pas entendre. Il avait compris la leçon. Ses yeux mi-clos fixaient son père.
{Qui était réellement cet homme ? } se demandait il.
Bien sur il l'avait vu tuer 3 hommes mais c'était des méchants ... enfin c'est ce dont il croyait se souvenir. Après avoir tergiversé un bon moment, Sanzo finit par se lever résolu et se dirigea vers ses pères.

"oui Sanzo ? " Reiji lui sourit redonnant confiance à l'enfant. Son papa n'était plus fâché. Il lança un bref coup d'oeil à Karl, le géant non plus ne semblait pas fâché, inquiet mais pas fâché.

"on va ou ?  Et c'est qui cet homme que tu veux tuer ? Je suis plus un bébé, je veux savoir."
les deux hommes se regardèrent brièvement. Puis Rei étudia son fils, non ce n'était plus un bébé pas tout à fait encore un homme mais certainement plus un bébé.  

"bien, assis toi " commença Reiji
"Patron non " Karl était vraiment inquiet tandis que le mécontentement de Sanzo refaisait surface.
"c'est bien toi qui m'a dit que s'il était assez grand pour poser des questions ...
- il l'était pour les réponses, oui mais ...
- ... (silence de Reiji et de Sanzo qui retenait son souffle)
- il est trop jeune pour CA, Reiji et tu le sais." mais Karl savait qu'il avait perdu. Reiji n'en ferait qu'à sa tête comme bien souvent. Malgré leur profonde amitié, Reiji était le patron et le père de Sanzo. Même si Rei ne le lui faisait pas ouvertement remarquer toute son attitude parlait pour lui.
"ne t'inquiète je ne lui dirais que ce qu'il doit savoir
- mais ... lança Sanzo d'une voix plaintive
- écoute Sanzo tu as le choix : soit tu es grand et tu acceptes de savoir uniquement ce que tu dois savoir soit tu râles comme un bébé et tu ne sauras rien du tout. À toi de voir."

l'enfant ouvrit plusieurs fois la bouche cherchant la meilleur des réponses en vain. Son père attendit tout en tirant négligemment sur son cigare.
"ok" capitula l'enfant. Il n'avait pas vraiment le choix.
"bien. Tu as compris que les mutants n'étaient pas bien vu depuis quelques temps ( acquiescement de Sanzo), qu'ils étaient chassés et emprisonnés, tu l'as vu. (nouvel acquiescement) Tu as aussi compris que les jeunes qui venaient chez nous ne faisaient que passer pour qu'on les aide à se mettre à l'abri. (l'enfant était de plus en plus en plus perplexe, tout ça il le savait et ne comprenait pas ce que son père essayait de lui dire)
- oui oui.
- bien malheureusement notre ... "aide" n'a pas plu à tout le monde. Certains "humains" détestent les mutants. Et ... aussi il y a un homme, un homme qui hait les mutants et qui me hait plus que tout. Un homme abjecte qui ne rêve que de les supprimer tous. {et plus particulièrement toi} pensa t il
- pourquoi ? "

la question avait fusé avant même qu'il ne s'en rende compte. Il porta sa main à sa bouche mais Rei ne semblait pas fâché
"parce que ... parce que je lui ai prit quelque chose, quelque chose de précieux même s'il n'en voulait pas.
- ben t'as qu'à lui rendre" lança le garçon dans sa logique d'enfant.
"je ne peux pas. {je ne veux pas}
- pourquoi ?
- parce que
- parce que quoi ?????"

Reiji fixa son fils en silence tout en finissant son verre. Sanzo se tortillait sur le fauteuil attendant que son père continue mais ce dernier maintenait un silence de plus en plus pesant. Il n'allait certainement pas dire à son fils de 8 ans que son père biologique voulait le tuer. Déjà le petit garçon ne comprendrait pas et surtout Reiji avait beau être un connard fini il aimait vraiment son petit chat de fils. Sans le savoir, l'enfant avait un énorme pouvoir sur l'adulte.

"papa " insista Sanzo mais un coup de coude d'Océane qui s'était rapprochée le fit taire.
"on va faire quoi alors Monsieur ? " dit elle tentant de relancer la conversation et surtout empêcher Sanzo de se faire encore rabrouer par son père.
"se mettre à l'abri.
- et c'est tout.
- oui {pour l'instant}
- et cet homme ...
- est un homme mort. " le ton était péremptoire et définitif. Les deux enfants frissonnèrent."fin de la conversation. Allez dormir un peu."

Sanzo avait encore au moins un milliard de questions à poser à son père mais celui ci fixait le ciel noir à travers le hublot. Karl leur resservit un verre sans plus s'occuper des deux gamins non plus. Océane tira Sanzo par le bras pour l'éloigner. "viens
- mais ...
- Sanzo." lança t elle avec un certain agacement. Comment un si petit garçon pouvait il être aussi chiant.

Sanzo se jeta dans un des fauteuils boudeur (encore)
"pff pourquoi il veut rien me dire ?
- parce que tu ... on est trop jeune. Y a des choses qu'on doit pas savoir.
- mais pourquoi ?
- t'es chiant, t'écoute jamais toi hein. Tu sais t'es qu'un sale gosse trop gâté Sanzo. Grandi un peu, ouvre les yeux et arrête de ne te préoccuper que de ta petite personne. Y a pas que toi dans l'histoire."

Sanzo la regarda bouche bée. C'était la première fois qu'Océane lui parlait ainsi, c'était même la première fois que quiconque lui parlait ainsi. Les mots l'atteignirent bien plus rudement que la jeune fille ne l'aurait pensé et voulu.
Son menton se mit à trembler. Les yeux le piquèrent mais le regard de son amie était si sévère qu'il refoula ses larmes tant bien que mal.
Elle avait raison.
Son père avait raison.
Karl avait raison.
Il n'était qu'un petit garçon et tant qu'il se comporterait comme tel, il serait considéré comme tel. Cette soudaine prise de conscience le laissa vidé. Il venait de dire au revoir à son enfance pour rentrer dans le monde des adultes enfin, des petits adultes
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Message  Sanzo Aoe Jeu 5 Nov - 10:56

Chapitre 10 : la France

(Juillet 2014 - 1er janvier 2015)

Après un ravitaillement à Paris que les enfants n'avaient aperçu que brièvement et du ciel, l'appareil était reparti vers Lyon et les Alpes. Même si l'Europe s'était embrasée, c'était principalement et pour l'instant les pays de l'Europe de l'Est. L’Angleterre, la France, l'Allemagne, l'Autriche faisaient preuve d'un peu plus de discernement et retenue. Peut être que finalement l'Histoire avait servi de leçon ... peut être.
En tout cas pour l'instant cela faisait largement l'affaire de Reiji et de sa famille. Après pas loin de 10h de vol, les gamins ne tenaient plus en place. Même Colin le plus calme commençait à s'agiter. Les adultes aussi montraient des signes de fatigue et d'impatience et le ton montait. Mais les montagnes apparurent plongeant les enfants dans un silence ébahi. Aucun des trois n'en avaient jamais encore vu sauf peut être à la tv. Plus ils approchaient de leur nouveau lieu de villégiature plus les cimes les fascinaient. Blanches pour certaines, recouvertes de ces neiges éternelles qui ne fondent jamais. Une petite route sinueuse remplaça l'autoroute et malgré l'adresse de Karl les gamins commencèrent à avoir mal au coeur. L'air était à la fois vif et doux, très doux. Visage sorti par la fenêtre, Sanzo inspirait cet air à plein poumons. Il sentait son sang s'accélérer, son coeur battre plus vite. Il jeta un bref coup d'oeil à Océane. La jeune fille avait les joues rosies par le vent et ses yeux étincelaient. Les prémices de la guerre étaient loin, bien loin pour les enfants. Un dernier virage et il apparut superbe bâtiment en bois patiné par les ans, aux balcons fleuris de géraniums multicolores. Aux alentours personne à part des écureuils, de grosses marmottes et bien haut dans le ciel des élégants rapaces. Le vent murmurait doucement dans les cimes des sapins. La voiture s’arrêta en douceur libérant les enfants qui en jaillirent. Sanzo se mit à courir comme un fou ivre de bonheur et de liberté, saoul de grand air. Océane se laissa tomber sur le dos dans l'herbe verte riant à pleine gorge. Même le sérieux Colin ne pouvait s’empêcher de tournoyer sur lui même les bras écartés avant de finir par choir près de sa soeur. Dire qu'ils étaient heureux serait un euphémisme.

Négligemment appuyé sur la portière, Reiji s'alluma tranquillement un cigare un oeil amusé sur les enfants.
"hé bien quelle énergie." lança t il à Karl qui semblait perdu dans de lointain souvenir.
"comme tous les enfants mon ami, comme tous les enfants."

Les deux hommes eurent un même sourire complice avant de reporter leur attention sur les gamins. Cet endroit était de nouveau un havre de paix pour tous.
Peut être les montagnes
Peut être le silence
Peut être les souvenirs
ou tout simplement parce qu'ils le désiraient.


(31 octobre 2014)

L'été avait été un peu difficile pour les adultes. Les gamins reclus bien trop longtemps n’arrêtaient pas de s'échapper ayant bien compris que le "danger" n'était pas venu jusqu'ici ... du moins à leurs yeux. Faut dire que les chalets privés étaient assez éloignés les uns des autres ainsi que la station de ski. Sanzo en profitait pleinement passant des heures à musarder le nez au vent, sensible à toutes les odeurs qu'il ne connaissait pas bien, ou bien courant comme un fou à travers la forêt de résineux. Le plus souvent Océane l'accompagnait mais la jeune fille avait bien du mal à suivre le chat. Malgré ses petites jambes, il courait déjà bien plus vite qu'elle, semblant se jouer des racines et autres pierres traitresses qui jonchaient les chemins. Sanzo s'amusait bien souvent à grimper le plus haut possible dans les arbres et à se laisser choir devant son amie lui faisant peur. Sauf que plusieurs fois, ayant grimpé bien trop haut l'enfant n'arrivait plus à redescendre. C'était alors qu'Océane en profitait pour se venger, c'est à dire qu'elle commençait par se moquer de lui, le traitant de bébé avant de finir par l'aider à redescendre. C'était alors des chamailleries entre eux, des coups de gueule sans conséquence et surtout des fous rires complices. Colin ne les accompagnait que rarement préférant musarder ou profiter du soleil un livre à la main et des livres il n'avait que l’embarra du choix. Reiji lui avait montré sa bibliothèque et le jeune garçon en profitait pleinement.
Malgré sa préférence pour le dehors, Sanzo appréciait quand même les moments de calme avec Colin, qui s'était auto-chargé de continuer son enseignement notamment la lecture. Les journées des enfants n'avaient pas réellement de rythme, même s'ils ne faisaient pas toujours ce qu'ils voulaient. Reiji était intransigeant sur les heures de repas et de sommeil. Ce que d'ailleurs Sanzo et Océane apprirent rapidement. Après avoir "loupé" quelques repas qui finissaient curieusement par le dessert préféré de l'un ou de l'autre, ils comprirent que les pères ne rigolaient pas et s'assurèrent d’être ponctuel.

Septembre puis Octobre mirent fin aux escapades infantiles. Le mauvais temps, le froid, un début de chute de neige les contraignirent à rester au Chalet. Puis vint Halloween. Même si en France, ce n'est que peu fêté, le jeune trio d'américains eux, attendait ce moment avec impatience, surement parce que les pères avaient décidé de les sortir. Loin des restaurants ultra chic donc Reiji avait l'habitude, les enfants avaient réussi à lui arracher la promesse d'un MacDo. La soirée approchait et une fois de plus Sanzo ne tenait pas en place usant la patience de son père. Bien sur l'enfant s'était "déguisé" en félin. Océane lui avait maquillé les yeux et dessiné de fausses moustaches, le reste étant naturel. Colin s'était fabriqué une sorte d'armure et un trident se prenant pour l'empereur des mers, Poséidon. Quand à Océane, elle était Arielle la petite sirène. D'ailleurs Sanzo la trouvait vraiment très très jolie. Karl avait joué aussi le jeu. Les enfants avaient mis du temps à lui trouver un déguisement. Il était si grand. Pour finir ils l'avaient "transformé" en une version de Hulk plus vrai que nature et des cris "de peur" résonnaient dans le chalet lorsqu'il poursuivait ses victimes bien consentantes. Même Reiji avait accepté de se déguiser à la plus grande surprise de Karl et la joie de son fils. Il portait un costume de cow-boy qui lui allait plutôt bien.

Le Mac Do était bondé, rempli de gamins et gamines ainsi que de parents tous plus ou moins déguisés. Il y eut un léger moment de "tension" lorsqu'une petite fille d'à peine 3 ans, tira sur la queue de Sanzo. Mais les parents respectifs s'expliquèrent et s'excusèrent rapidement et l'affaire en resta là. Le trio était aux anges et bien sur mangèrent trop, sans parler de tous les bonbons qu'ils réussirent à avoir. Comme ils ne parlaient pas vraiment français cela ne leur étaient pas toujours bien facile de répondre mais les pères prenaient alors le relais.

Thanksgiving puis Noël. La neige tombait depuis fin novembre recouvrant les montagnes d'un manteau blanc. Si Océane continuait ses promenades Sanzo lui était plus réticent. Il n'aimait pas l'eau et la neige était de l'eau, froide en plus, vraiment très froide. De plus la jeune fille en profitait pour le bombarder abondamment dès qu'il mettait le nez dehors. Noël fut à la fois calme et féérique. Premier noël blanc pour les enfants.

Et 2015 arriva ...
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Message  Sanzo Aoe Jeu 5 Nov - 11:15

Chapitre 11 : La loyauté a t elle un prix ?

Part 1 : Erinnerungen eines Monsters

début décembre 2014

Le lit grinça sous le poids du dormeur qui se retournait. Un léger grognement, un soupir. La couverture chuta. Les yeux s'ouvrirent brièvement. Le réveil indiquait 1h17. Un nouveau soupir, le dormeur se retourna. Les yeux se refermèrent.

-----------------------

(été 1983)

Le ciel était pur, d'un bleu lumineux comme seuls les beaux jours d'été peuvent en avoir. Le soleil écrasait la campagne de sa chaleur. Les collines verdoyantes coupaient le regard.
Bärenstein. "L'ours de pierre" portait bien son nom, vu que l'activité principale était l'extraction de Fluor, ainsi que le tourisme en hiver. Allongé sur le dos, un garçon d'une douzaine d'année s'amusait à imaginer ce qu'il pouvait bien y avoir là haut, tout là haut, au delà de ce bleu azur, au delà même des étoiles. Un monde meilleurs, il en doutait. Un monde pire, cela existait il.
Etait il malheureux ? Pas vraiment. Il avait un toit, une famille, de quoi manger. Non il ne pouvait pas dire qu'il était malheureux.
Etait il heureux ? Non plus. Ne pas être malheureux ne voulait pas dire être heureux. Pourtant il n'aurait pas fallu grand chose. Juste un peu de compréhension.


"alors le monstre, encore entrain de rêvasser" une voix agressive suivit de ricanements moqueurs.
"le monstre" sa mâchoire se contracta.
"le monstre" non il n'était pas un monstre.

Il baissa lentement les yeux. Une silhouette filiforme, presque maigre. Des yeux marrons, comme les siens. Des cheveux ras et bruns, comme les siens. Une bouche amère comme ... non pas comme la sienne. Lui sa bouche se relevait dans un gentil sourire. Lui il n'était jamais méchant, jamais moqueur.


"hé le monstre je te cause, t'es sourd en plus d’être idiot"

pourquoi tant de méchanceté surtout d'une personne comme lui. Un grand frère devait protéger. Un grand frère devait aimer. Un grand frère devait montrer l'exemple.
Un grand frère ne devait pas être cette personne amère et pleine de rancœur.
Ivo n'était pas comme ça avant. Pourquoi avait il tant changé. Qu'est ce qui avait changé.

Le divorce.
Mais il n'y était pour rien, il n'avait que 12 ans. 12 ans, déjà 1M70 et 70 kg. Etait ce pour ça. À cause de sa taille. De la simple jalousie fraternelle. Leur père était grand et costaud mais pas Ivo.
Leur père était minier depuis tant d'année. Il maniait de lourds outils à longueur de journée dans une chaleur écrasante.
Leur père avait des poings énormes, des bras solides dans lesquels ils se jetaient en riant.
Alors pourquoi tout avait changé. Lui, il lui ressemblait mais pas Ivo.
Son père n'était pas un monstre, il était son père.
L'enfant n'arrivait pas à comprendre. Pourquoi force devait être égale à méchanceté. Il n'était pas méchant.

Il se leva doucement. Ivo recula d'un pas, ses camarades aussi. Ils avaient peur, peur du monstre. Peur de l'enfant qui les dépassait déjà d'une bonne tête. Peur de ce garçon déjà plus grand qu'eux malgré son année de moins. Peur de ses poings, de ses bras, peur aussi peut être de sa gentillesse.

Il fixa son frère dans les yeux, secoua la tête et s'éloigna sans rien dire. Il battait toujours en retraite, il ne voulait pas lui faire mal. Meme si dans son coeur, il souffrait. Meme s'il avait envie de le frapper, de lui faire rentrer toutes ses insultes dans la gorge. Ça serait si facile. Il était si fort mais il ne le devait pas. Son père ne serait pas content.

Il sentit quelque chose le toucher dans le dos.
{meme pas mal} pensa t il. Il ne se retourna pas. Il avait l'habitude. Bien sur il aurait pu riposter, il aurait pu lui aussi lancer une pierre sur son frère mais il lui aurait fait mal ou pire. Il l'aimait malgré tout, c'était son frère.

------------------

De nouveau le lit grinça. Une sueur lourde et malsaine envahie le front du dormeur. À force de s'agiter, le drap s'était entortillé autour de ses jambes.


-----------------


(hiver 1987-1988)

Il neigeait, c'était l'hiver mais au fond de la mine il faisait chaud, vraiment très chaud. Un enfant, un ado s'acharnait à coup de pioche sur la pierre résistante. D'un bref mouvement de bras il essuya la sueur qui lui coulait sur le visage. Archaïque, peut être mais ce n'était qu'une petite mine et la veine était vraiment très profonde. Les machines oui il y en avait mais elles n'avaient pas la meme force ni la meme précision que cet adolescent qui frappait la roche d'un geste sur et professionnel.
6 mois, 6 mois maintenant qu'il travaillait ici. Il avait commencé par déplacer les chariots lourdement chargés. Enfin sa force n'était plus un handicape, enfin il pouvait être lui.
Ces dernières années avaient été terribles pour le garçon. Le collège c'était pas pour lui. Brimades, moqueries avaient été son lot quotidien. Jusqu'à ce qu'il craque, jusqu'à ce qu'il brise une barre de fer devant une assemblée d'abord médusée puis effrayée. Ils n'avaient pas à se plaindre, ça aurait pu être l'un d'entre eux. Il aurait pu les broyer si facilement entre ses mains, les transformer en pantin désarticulé. Ils étaient si fragiles.
16 ans, 1m85, 90 kg. Il soulevait une voiture sans réellement beaucoup d'effort, alors un humain. Un pauvre petit humain d'à peine 70 kg.
Oui il était un monstre mais il ne l'avait pas choisi, il n'avait rien demandé à personne.

Son père avait il compris son désarroi ou bien avait il eu peur d'un geste malheureux, il n'en savait rien.

La pioche frappait méthodiquement la pierre, lui arrachant des morceaux aussi facilement qu'il coupait du beurre (meme plus facilement). Maladroit dans la vie quotidienne, maladroit pour les choses les plus simples, il était à l'aise dans ce milieu si dur. Et puis ici à des kilomètres sous la terre, il avait enfin trouvé quelque chose qu'il n'avait pas en surface : la solidarité.
Ici ce n'était pas chacun pour soi. Ici chacun comptait sur l'autre. Ici pas de survie pour un solitaire. Bien sur il était jeune, bien sur il était aussi costaud que les adultes mais il bossait bien, ils avaient confiance en lui, ils comptaient sur lui.

Mais c'était à croire que Dieu s'acharnait sur les plus vulnérables.

----------------

nouveau gémissement du dormeur, nouvelle agitation. Pourquoi maintenant. Pourquoi cette nuit. Le réveil indiquait 1H56. Dans la chambre à coté, l'inquiétude. Cela faisait si longtemps.


----------------

(Eté 1989)

Allongé sur le dos, les yeux fixant un point lointain dans le ciel, le jeune homme cherchait des réponses. Etait il maudit. Avait il dans le passé fait quelque chose qu'il devait expier. Pourquoi tant d'acharnement. La vie était elle ainsi, une simple succession de coups durs et de souffrance.
"récessions économiques", "manque de rentabilité", "trop cher" voilà ce qu'il entendait depuis plusieurs mois. Pourtant la mine marchait bien. Elle assurait une vie dur mais relativement confortable à une bonne partie des habitants. Alors pourquoi la fermer. Pourquoi tout arrêter comme ça.
Son père se battait, luttait chaque jour, tout comme les plus vieux. À 40 ans c'était dur de tout recommencer ailleurs, mais les dettes s'accumulaient. Tellement de chose à payer, tellement de sous à dépenser et si peu gagnés.
Tellement de fierté et de colère dans cet homme. Tellement de tristesse et de souffrance dans ce jeune adulte. Il ne savait que faire. Resté ou partir. Laisser son père seul pour tenter sa chance ailleurs ou le soutenir.


"c'est ta faute, tout ça c'est ta faute" cette voix, ces mots ce n'était pas son père. Pas cet homme si gentil qui le faisait tournoyer dans les airs enfant. Avachi sur le canapé, une bouteille dans les mains, puant l'alcool et la sueur.
"tu n'es qu'un monstre"

comment pouvait il lui dire ça, alors qu'il faisait tout pour l'aider. La bouteille s'envola et vint le frapper au visage. Il ne chercha pas à l'éviter. Il n'avait rien senti ou presque. Les mots, les mots par contre l'avaient atteint durement. Une fois encore prononcé par une personne qu'il aimait tellement.

Il fixa son père un long moment. "monstre" c'est donc ainsi qu'il le voyait après toutes ces années de loyauté, toutes ces années de privation, toutes ces années où il était resté comme le bon fils qu'il était.

Le liquide coula sur sa joue ainsi qu'un peu de sang. Il serra les poings. Il avait envie d'attraper l'adulte, de le soulever de son fauteuil et de le projeter à travers la pièce pour lui faire reprendre ses esprits, pour le forcer à agir. Un ronflement, ivre son père s'était endormi se fichant éperdument des sentiments de son fils. Alors il fonça dans sa chambre. Un vieux sac dans lequel il entassa ses habits.
Il était en colère.
Il était triste.
Il souffrait.

La porte se referma avec violence mais l'homme ne bougea pas.

Une nouvelle vie, un nouvel espoir, de nouvelles désillusions.
Il ne pensait à rien. Plus rien n'avait d'importance que de mettre de la distance entre cet homme et lui.
-------------

2h30. Dans la chambre à coté, l'homme s'était levé et fixait la lune qui éclairait les montagnes eneigées. Devait il le réveiller. Il n'aimait pas le savoir souffrir. C'était son ami, son frère. Il ne méritait pas ça. Mais les cauchemars avaient la vie dure. Cela faisait pourtant plus de 20 ans.
Sans bruit, il ouvrit la porte de la chambre. Le dormeur grommela. Il s'en approcha et tendit la main hésitant à le réveiller. Le dormeur soupira et l'homme suspendit son geste.
La lune éclaira les cheveux gris du dormeur, il semblait si jeune et si vieux. Si triste aussi. La main effleura le front moite.

"dors mon frère, je veille"

le dormeur gémit comme un enfant. Malgré le froid, l'homme ouvrit doucement la fenêtre et s'assit par terre, dos au mur. Ce n'était pas la première fois. Chacun sa croix, chacun sa souffrance. Aujourd'hui c'était son tour. Cette nuit c'était à lui de veiller. Chacun son tour.

-------------

(hiver 1989)

Berlin, capitale de l'Allemagne et deuxième plus grande ville.
Berlin connu pour son mur.
Berlin capitale de l'Empire Allemand sous la monarchie du roi Guillaume 1er de Prusse.
Berlin et sa « die Goldene Zwanziger », période faste qui a vu sa prospérité avant l'avènement d'Hittler et de la seconde guerre mondiale.
Berlin et ses personnalités mondialement connues : le physicien Albert Einstein, l'actrice Marlene Dietrich, ou le réalisateur Fritz Lang
Berlin grand centre culturelle d'une époque révolue. Juste avant le 3ème Reich.
Berlin et les nazzi.
Berlin et sa campagne d'éradication des juifs.
Berlin divisée et morcelée en février 1945 par la conférence de Yalta.
Berlin ouest, sous la coupe de l'Europe et des Etats Unis
Berlin est, sous celle des soviétiques.
Deux mondes. Deux opposés pour une meme ville.
Berlin réuni enfin en octobre 1989.

Dans cette ville marquée par la pauvreté et la misère, un jeune homme déambulait. Le rêve de la grande ville s'était bien vite évanoui et ses yeux ne remarquaient que la souffrance.
Comment rêver d'un monde meilleurs alors que tout allait si mal.
Des mains se tendaient à son passage, des yeux méfiant le suivaient. Mais il n'avait rien, rien de plus qu'un vieux sac avec quelques vêtements et sa tristesse.
Un vieux insista pour une cigarette. Il n'en avait meme pas. Il ne fumait pas. Le vieux ne voulait pas le croire. Il aurait bien aimé l'aider mais comment. Le vieux s'énervait. Avec douceur, pour ne pas lui faire mal, il décrocha cette main décharnée et tremblante et le repoussa contre le mur.
Il n'aimait pas faire mal.


(Hiver 1991)

Il avait faim, il avait froid. Ses vêtements étaient en lambeaux. Deux ans, deux longues très très longues années, passées en petits boulots, passées en mendiant. Tendant la main pour un peu de pain. Mais il faisait peur. Il le savait. Pas facile de rassurer quand on faisait deux mètres et 100kg.
"monstre"
"monstre"
"monstre"

il les entendait chuchoter dans son dos.

"monstre"
"monstre"
"monstre"

cette voix moqueuse, il la connaissait bien

"monstre"
"monstre"
"monstre"

cette voix emplit de colère et de haine il ne l'avait pas oublié.

Et puis ce cris.
Il neigeait, il s'en souvenait comme si c'était hier. Un cris de femme qui l'avait tiré de sa torpeur. Il avait repoussé le carton qui le protégeait de la neige. Il avait baissé péniblement la fermeture éclaire d'un sac de couchage donné par une âme charitable. Il s'était levé, quittant son havre de fortune construit entre deux poubelles et s'était dirigé vers le cris.
Ils étaient 4. Quatre hommes. Une brève lueur, l'un deux avait un couteau. Le reste il ne s'en souvenait pas ou plutôt il ne voulait plus s'en souvenir. Une protection. Pour lui, contre lui, il n'en savait rien.
Tout ce dont il se rappelait c'était ce regard, celui de la femme qu'il venait d'aider. Une pure terreur. Il avait voulu la rassurer mais elle avait de nouveau hurler, hurler à s'en déchirer la gorge. Alors il avait su.
Il avait su que jamais il ne serait accepté. Que jamais il ne serait quelqu'un.

"monstre"
"monstre"
"monstre"

voilà ce qu'il était. Un monstre qui venait de tuer à main nue, 4 hommes. Leur broyant les os. Les brisant comme on brise un morceau de bois. Leur arrachant la vie aussi simplement que ça.
Hommes ils étaient, pantin désarticulé ils sont.
Et lui un monstre.

(une main lui caressa le front, il soupira.)


(1991 - 1996)

"voici ton objectif. " une photo, une adresse, un contrat. Un de plus. Mais après tout il était un monstre. Que pouvait faire un monstre à part tuer. Rien. Alors il tuera. Son commanditaire poussa un Rugger mais il n'en voulait pas. Il n'aimait pas les armes à feu, trop bruyantes, pas assez fiable. Et puis il n'en avait pas besoin. Il était un monstre tueur. Il tuait à mains nues. Ses mains qu'il détestait. Ses mains couvertes de sang. Ses mains qu'il cachait sous des gants noirs.
Ou était le petit garçon qui riait en courant sous le ciel d'azur.
Ou était l'ado qui avait peur de faire mal.
Il n'y avait plus que le monstre. Simplement un monstre.
Ivo avait raison.
Ivo avait toujours eu raison.
Ainsi que son père.
Il n'aurait jamais du vivre.
Il n'avait pas le droit de connaître le bonheur.
Il était un monstre.

L'homme s'effondra à ses pieds, nouveau pantin désarticulé. Machinalement il vérifia le pouls mais il le savait mort. Qu'est ce que le cou d'un humain quand on peut soulever une voiture. Rien.
Il avait simplement serré sa main et la nuque s'était brisée. Un tout petit bruit. Un tout petit craquement synonyme de mort. La fin pour l'humain. La fin pour le monstre.

(il étouffait. Il avait chaud, bien trop chaud. Non en fait il brulait. Encore une fois. Mais pourquoi cette main douce. Ce chuchotement apaisant.)


(avril 1996)

"un paquet pour vous monsieur". Il détestait cette voix, il détestait cette vieille femme qui ne faisait que son travail. Il détestait cette ville et sa propre misère. Il détestait sa vie entière.
Pesamment il descendit les escaliers délabrés. Quand allait il enfin quitter tout ça. Quand allait il enfin être un peu heureux, meme pas heureux juste moins malheureux. Il ne demandait pas la lune, ni meme un palace, juste un logement décent. Autre chose que cette minable chambre avec ses murs lépreux et ses rideaux d'un jaune pisseux.
Dans les escaliers toujours cette odeur d'urine et d'alcool. Combien de fois avait il songé à tout bazarder. Mais pour aller ou. Pour faire quoi.
Son frère, il n'avait plus aucune nouvelle.
Son père, mort peut être.

Lui l'était depuis tant d'année. Mort dans la violence et le sang. Le petit garçon si gentil avait disparu, transformé en un monstre froid.

La vieille avait posé le paquet sur une marche, il se baissa pour le ramasser. Une grosse enveloppe rectangulaire un peu lourde. Pas d'adresse d'expéditeur. Pas surprenant. Il se doutait de son contenu. Encore un contrat. Encore une vie à ôter et pourquoi ?

Il referma la porte avec douceur, se barricadant comme s'il avait peur. Peur de qui, peur de quoi. La seule menace ici c'était lui.
Dans l'enveloppe, une liasse de billets, beaucoup de billets. Des deutschmark et des couronnes. Etrange, pourquoi avait il besoin d'argents tchèques. Un passeport aussi. Il l'ouvrit.
Nouveau nom, nouvelle personne. Dans quoi allait il s'embarquer.
Une lettre dans laquelle se trouvait un jeu de clefs. Il la parcourut avec attention.
Il hésita. Livrer une mallette dans un entrepôt en Tchécoslovaquie au milieu de nul part voilà une mission bien curieuse. Ce n'était pas dans ses habitudes.

Il devait refuser, il allait refuser.

Il remit la lettre et le passeport mais l'argent. Tant d'argent juste pour une livraison. Il n'y avait rien de criminelle à faire une livraison. Il n'allait tuer personne cette fois.
Etait ce le début de sa rédemption.
Dieu s'était il enfin penché sur lui.
Il en doutait, monstre il était, monstre il sera toute sa vie.

Alors il allait le faire. Comme un monstre qu'il était.

Deux jours, il avait deux jours. Tout était prévu. Il devait se présenter en gare de Berlin lundi pour le train de 15H00, se rendre à la consigne, ouvrir le casier dont le n° figurait sur une des clefs.  Prendre le train jusqu'à Praha en Tchécoslovaquie. Prendre la voiture louée à son nom d'emprunt et se rendre à Zihle à environ 1h30 de route dans un entrepôt désaffecté. Là, il devait laisser la mallette et repartir. C'était aussi simple que ça. Alors pourquoi quelque chose le dérangeait. Son instinct. L'étrangeté de la mission. Le fait qu'il doive aller dans un autre pays.

Il avait longuement fixé la lettre. D'habitude il n'avait pas besoin de raison mais là. Et cette mallette que pouvait elle contenir. Bien sur il pensa à de la drogue, mais pourquoi en Tchécoslovaquie. Etait ce une plaque tournant pour le trafic de drogue. Et pourquoi lui. Si c'était la mafia elle avait largement assez d'hommes et vu la somme d'argent il ne voyait pas qui d'autre pouvait autant payer. À moins d'etre dans le collimateur de la police voir d'Interpole et d'avoir besoin d'un passeur anonyme, d'un "monsieur tout le monde". Bon il était loin de ce profil mais d'un autre coté au moins il saurait se débrouiller. Peut être était ce pour ça qu'"ils" s'étaient adressés à lui.

De nouveau il hésitait. Tuer quelqu'un était une chose mais livrer de la drogue. Il était un tueur oui, un monstre oui mais pas sans scrupule. Tant de gamins, de mômes innocents allaient mourir à cause de cette saleté. D'un autre coté il n'était pas sur que ça soit de la drogue. La mallette pouvait être pleine de billets ou de n'importe quoi, sauf qu'il ne voyait pas ce "n'importe quoi".

"vous aurez le double une fois la livraison faite" c'est ainsi que la lettre se terminait. Déjà tellement d'argent, et encore plus juste pour une livraison.
Et puis il n'allait pas distribuer ce poison dans la rue, il n'allait pas forcer les mômes à l'acheter.

"monstre"
"monstre"
"monstre"

sa mâchoire se crispa, ses poings se serrèrent. "ils" n'hésiteraient pas, "eux" n'auraient aucune pitié alors pourquoi lui en aurait il.

Il ramassa l'argent et les clefs, brula l'enveloppe et la lettre. Deux jours. 24 heures. 2880 minutes.

"monstre"
"monstre"
"monstre"

la litanie reprenait.

"monstre"
"monstre"
"monstre"

son regard se perdait dans les champs verdoyants de son pays. Quel beau pays, si paisible en surface. Il savait qu'il allait passer non loin de chez lui.
"chez lui" ce mot n'avait plus de sens. Il n'avait plus de chez lui. Il n'était qu'un monstre tueur sans logis.

La mallette était soigneusement posée dans le filet au dessus de lui. 4 autres personnes dans le compartiment. 4 paires d'yeux qui le contemplaient, qui le dévisageaient.
"monstre" voilà ce qu'il voyait inscrit dans leurs prunelles.

Deux très jeunes femmes, plus vraiment ado, pas encore adulte, bavardaient gaiement. Des anglaises. Un vieux monsieur très chic qui rejoignait sa petite fille nouvellement maman. Quand à la quatrième c'était un homme entre deux ages, vêtu de noir. Il tenait une bible dans la main.

{un curé } pensa t il.

Il sentait le regard des gamines. Rien d'accusateur plutôt de l'envie. Si elles avaient su. Elles auraient été horrifiées comme tous les autres.
Il avait aidé l'une d'elles à mettre son lourd sac à dos dans le filet, sur sa mallette.

L'avantage du train c'est que les frontières sont rapidement passées, bien plus vite qu'en voiture. Un rapide contrôle des passeports. Le douanier tchèque était bien plus intéressé par les petites anglaises que par un gorille de 2 mètres et 100kg. La nature humaine ...

La voiture était prête, le paysage agréable. Il ne faisait ni chaud ni froid. Une belle journée. Dans la boite à gant, un plan. Son commanditaire était vraiment bien organisé.

L'entrepôt, enfin. Une vieille bâtisse à moitié détruite. De profondes ornières parsemaient la route. L'endroit était désert et triste. Il gara la voiture. La mallette bien en main, il se dirigea vers la porte. Cette dernière mangée par la rouille résista un bref moment avant de tomber dans un vacarme épouvantable, autant pour la discrétion. Des pigeons apeurés s'envolèrent.

Il ne demanda pas s'il y avait quelqu'un. Ce n'était pas dans les consignes. Enjambant un nombre important de poutrelles, de planches et autres débris il arriva au petit bureau. Un coffre fort, tout neuf, trônait le long d'un mur. Dans cette pagaille il faisait tache. C'était donc bien de la drogue qu'il avait transporté. Il y mit la mallette et brouilla la combinaison.

Voilà mission accomplie. Il allait pourvoir profiter de l'argent. En était il heureux ... pas sur, pas vraiment. De toute façon les monstres n'ont pas le droit au bonheur.

Le pas lourd il sortit de la pièce. Un léger vrombissement qu'il entendit à peine et une piqure dans le cou. Il y porta sa main pensant à une guêpe ou une saloperie de bestiole. Mais une deuxième puis une troisième. Une douleur dans le bas du dos. Ses jambes se dérobèrent sous son poids.
Qu'est ce qui se passait. Il se mit à jurer. Pourquoi se sentait il si faible. Il essaya de se relever, en vain.
Le raclement de chaussures lui fit relever la tête, ou plutôt les yeux. Sa tête était si lourde, tellement lourde.
Des pieds noirs, un pantalon noir aussi. Il n'arrivait pas à voir plus. L'étranger était immobile devant lui.

Il sentit qu'on lui levait la tête et ses yeux croisèrent celui de l'autre. Tellement de haine dans ce regard. Tellement de méchanceté. Il sentit sa tête heurter le sol avec violence quand l'autre le lâcha. Puis le néant. Plus rien.

Il se mit à tousser. De la fumée envahissait ses poumons, brulait sa gorge. Il avait soif, très soif. Il ouvrit les yeux. La fumée les lui piqua et l'obligea à les refermer. Il se souvenait. Ce nouveau contrat.

Qu'est ce qui avait mal tourné. Il avait si chaud. Très chaud. Trop chaud. Oui il brulait. Ses yeux se rouvrirent. Il avait mal. Il avait peur. Mais ou était il ? Et tout ce bruit, ces cris d'ou venait il. Quelqu'un était en danger.

"monstre"
"monstre"
"sale mutant, t'es qu'un monstre"
"assassin"

les mots l'atteignaient meme s'il avait du mal à les comprendre. Il essaya de bouger, impossible, il était solidement attaché. Des chaines, de grosses chaines qui auraient pu servir à amarrer un bateau ou un monstre tel que lui.
Des flammes. Il brulait bien mais comment.
La mallette, l'entrepôt, son commanditaire. Un petit bled perdu en Tchécoslovaquie. Il aurait du trouver cela étrange. Un homme normale aurait trouvé cela étrange pas un monstre tueur.

Pourquoi vouloir bruler un entrepôt. Pourquoi en Tchécoslovaquie. Pourquoi cet petit village, qu'avait il de si particulier. Il ne le saurait jamais car il allait mourir. Dévoré par les flammes qui se régalaient déjà de sa chair.

Pourquoi ne s'était il pas plus méfié. L'argent.

Son esprit était tellement embrouillé. Il avait du mal à penser. Il avait mal. Tellement mal. Et en meme temps il était soulagé. Il allait mourir et tout serait fini. Enfin, il allait pouvoir retrouver l'infini, aller au delà des étoiles.

Il inspira brutalement et tenta de s'assoir en vain. Il était attaché. Relié à une machine par des fils. Il voulut tousser, impossible quelque chose dans sa gorge. Sa main était lourde, son corps était lourd.
Douloureux, tellement douloureux. Il brulait toujours malgré les doses de morphine. Il sentait les flammes, il entendait les mots.


"chut, calmez vous. Vous êtes à l’hôpital" on lui parlait mais il ne comprenait pas. Ou était il. Il fixa le visage qui s'était penché sur lui. Joli.
"vous êtes à l’hôpital. Vous avez eu un accident. "

un accident. Non ce n'était pas un accident. Il avait été drogué, puis attaché et brulé. Mais pourquoi était il toujours en vie.

"monstre", "mutant", "assassin". Il se souvenait de ces mots.

Un bruit. Comme un claquement. Deux meme. Oui il s'en souvenait. Et puis il y avait eu des cris. La panique. Mais c'était trop tard.


 "comment va t il ?" une voix masculine. Ferme et brusque.
"il est réveillé.
- bien laissez nous."   autoritaire, la personne n'avait pas l'habitude d’être contredite. "vous m'entendez ?"

il tenta de fixer l'homme. Des yeux froids, durs.  "vous avez eu de la chance. Beaucoup de chance monsieur Friedrich"

comment connaissait il son nom ? Lui meme l'avait oublié depuis tellement d'année.
"je vais faire bref. Vous avez été piégé et je vous ai sauvé. Vous avez désormais une dette envers moi. "

sa tête allait exploser. À moins que ça ne soit déjà le cas. Oui il était mort finalement. Mais l'homme continuait  "vous allez la payer. Ne me décevez pas Monsieur Friedrich"

---------------

Karl s'agitait. Une légère brise vint caresser son front moite. Reiji se leva et posa sa main sur l'épaule de son ami.
Dans son sommeil, il pouvait le sentir. Reiji fixait le géant. Tant d'années, tant de choses vécues ensemble. Mais les cauchemars, son cauchemars il ne pouvait rien y faire. Ses pensées s'envolèrent vers un autre dormeur. Plus jeune moins tourmenté. Il dormait lui aussi, comme un enfant. Un léger sourire étira les lèvres minces de Reij. À chaque fois qu'il pensait à son fils il ne pouvait s’empêcher de sourire.
Le réveil indiquait 3h.
Sanzo Aoe
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Message  Sanzo Aoe Jeu 5 Nov - 11:24

Part II : Rücknahme von einem Monster

(mai 1996 - décembre 1996)

 "hé vous êtes réveillé ? " une voix jeune, de garçon qui hésitait encore entre l'adulte et l'enfant. Il lui répondit par un grognement. Il avait encore tellement mal. Il brulait, il pouvait sentir la morsure des flammes, la chaleur sur son visage. Il pouvait entendre les cris de haine mais que faisait cet enfant ici ?
Il ouvrit les yeux. La chambre était belle, spacieuse, bien éclairée rien à voir avec celle de l’hôpital. Mais ou était il ?

Assis sur son lit, le jeune garçon. Typé asiatique, il avait les cheveux et les yeux noirs, légèrement en amande. Son regard avait à la fois quelque chose de fragile et de hautain. Ses vêtements dénotaient une certaine aisance financière. Il ne souriait pas. Il ne montrait pas non plus de compassion pour le géant allongé dans le lit, le corps couvert de bandages.


 "mon père m'a dit que vous étiez un mutant c'est vrai ? "

Karl fixa le gamin, le cerveau encore embrumé par les médicaments. Ou était il ? Que faisait il ici ? Et ce gamin ? Son père, qui était son père ?

Petit à petit les souvenirs lui revinrent. La mallette, l'entrepôt, le feu et cette douleur. Il ne put retenir un gémissement qui fit grimacer l'enfant.

 "je vais aller dire à mon père que vous êtes réveillé " lui dit il en se levant.

Karl tendit la main pour attraper l'adolescent qui se dégagea brutalement "tu me touches pas toi." Son ton était agressif, voir méchant. Dans ses yeux noirs de la colère mais aussi du mépris et de la tristesse.

La main de Karl retomba sur le drap, il était bien trop fatigué pour se battre avec un adolescent. Il soupira.


"ha enfin réveillé monsieur Friedrich. Comment vous sentez vous ? " l'homme qui s'avançait lui semblait familier.
 "mieux. C'est vous n'est ce pas qui m'avez sorti de cet enfer ?
- et oui. Je me présente : Keichi Aoe. Homme d'affaires et voici mon fils Reiji."

contrairement à son fils, Keichi souriait mais son sourire n'atteignait pas ses yeux. Des yeux durs et froids. Cet homme était sans pitié. Karl se demanda pourquoi il l'avait sauvé.

Aoe père tira une chaise et s'installa confortablement. Les genoux croisés, les mains jointes et les index sur sa bouche il semblait aussi à l'aise que dans un salon.


"bien. Venons en au fait, monsieur Friedrich. Si je vous ai sauvé ce n'est pas pour rien bien sur. Voyez vous je voyage beaucoup et mon ... fils (il butta légèrement sur le mot et Karl ne put s’empêcher de froncer les sourcils. L'adolescent lui ne manifestait rien) a besoin d’être surveillé comme tous les adolescents. Il n'est pas très intelligent, ni très intéressant mais je ne désespère pas d'en faire un homme. Je connais votre passé, je me suis renseigné sur vous. Vous aurez tout ce que vous voudrez en échange de vos ... disons services.  Votre job est tout simple n'est ce pas."

toujours ce meme sourire aussi glacial que les neiges polaires. Karl éprouva une grande pitié pour l'adolescent. Comment pouvait on être aussi cruel ? Les mots étaient parfois bien plus terribles que les coups et brisaient tout autant.  

"bien je dois m'absenter. Reiji j'espère que tu ne me décevras pas, encore une fois." sans accorder, le moindre regard ni à son fils, ni à Karl, le père sortit de la chambre. L'enfant se balançait d'un pied sur l'autre ne sachant que faire. Lui non plus n'osait lever les yeux sur le mutant.
{pauvre enfant} pensa Karl sans lui dire. La pitié n'aurait fait qu’aggraver les choses.
 "désirez vous quelque chose monsieur ?
 - appelle moi Karl. Et non merci.
 - je peux ... " il montra la porte

Karl acquiesça de la tête et à son tour l'enfant sortit, laissant le malade à ses pensées. Ou était il tombé ? Quelle drôle de famille. Il soupira, puis ses yeux se fermèrent.  


(fin mai 1996)

A peine un mois s'était écoulé depuis son arrivée dans la famille Aoe. Un début d'habitude avait fini par faire place à la curiosité meme si Karl avait toujours autant de mal avec le père. Cet homme était si ... dur.

"plus fort, Reiji, tu dois frapper plus fort. Sert toi de tout ton bras"

Le jeune adolescent était plutôt docile et une certaine complicité commençait entre eux. Karl avait entreprit de lui enseigner les rudiments du combat au corps à corps comme son père lui avait demandé. L'enfant n'était pas très costaud, plus du genre intello que sportif mais il faisait de très gros efforts. Karl ne l'avait jamais entendu se plaindre, il n'avait non plus jamais vu un sourire étirer ses minces lèvres.

Depuis une semaine son père s'était absenté, l'enfant s'était détendu. Il continua un moment à frapper le sac puis s’arrêta. Évitant de fixer son mentor, il commença à se balancer d'un pied sur l'autre. Karl comprit qu'il avait quelque chose à lui demander. Il attendit en silence. Il savait que son père aurait soupiré, le stressant mais le géant avait bien plus de patience.

L'adolescent leva enfin les yeux
"est ce que ... est ce que je pourrais la voir s'il vous plait ?"
malgré les demandes de Karl pour passer au "tu" l'enfant le vouvoyait toujours. Perplexe le géant le fixa. "la voir" voir qui ? Il pensa à une copine peut être une petite amie. Vu la sévérité du père, il n'aurait pas été surpris s'il avait interdit à Reiji de la voir. Cependant il n'avait reçu aucune consigne, ni dans un sens ni dans l'autre et du coup il ne savait que faire. L'enfant le sentit et se remit au travail "c'est pas grave." Karl s'approcha et lui attrapa les mains tout en le faisant pivoter pour qu'il le regarde "ton père ne l'aime pas ? "
Reiji haussa les épaules "si, mais il dit, il dit que ... enfin ... laissez tomber"
Cette fois Karl était intrigué. Brusquer le garçon n'était pas dans ses habitudes mais il voulait avoir le fin mot de l'histoire."Reiji, je suis ton ami."

un éclat de rire moqueur"vous êtes le chien de mon père. Pas mon ami"   tellement de mépris et de colère dans les yeux, Karl raffermit sa prise et souleva le gamin. Malgré ses blessures, l'enfant n'avait aucune chance face au géant.
"lâchez moi" Rei se débattait mais sans succès. Sans effort apparent, Karl le souleva"lâchez moi je vous ai dit.
- non" sa voix était douce.

L'enfant tenta de lui donner des coups de pied mais le géant les évita sans difficulté.
"tu n'es pas assez fort, petit" c'était la première fois qu'il l'appelait ainsi, Reiji accusa le coup et sa colère enfla. Il en avait marre de ce type, marre de son père, marre tout. Serrant les dents, il s'accrocha aux poignets de Karl, entoura son cou avec ses jambes et les verrouilla pour l'étrangler. Il voulait lui faire mal comme il avait mal sauf qu'il ne faisait pas le poids face aux 100Kg du gorille. Karl se débarrassa de son fardeau sans difficulté et l'envoya dans les tapis. L'entrainement dégénéra en pugilat, quoique ... si chacun des coups de Karl atteignaient leur but, ceux de Reiji restaient sans effet, enfin les rares qui arrivaient à toucher le gorille.
Karl le laissa un bon moment à frapper ainsi le vide avant de le ceinturer.
"tu te sens mieux gamin ? La colère est mauvaise conseillère. Tu as du potentiel mais tu dois apprendre à te maitriser. "

puis de nouveau il lança l'enfant dans les tapis. Le souffle coupé, humilié, Reiji resta au sol. Jamais personne ne l'avait traité ainsi. Ses yeux lançaient des éclairs et s'il avait pu tuer le gorille, il l'aurait probablement fait.
Karl s'approcha lentement et lui tendit la main avec gentillesse
.  "j'espère que ça t'a servi de leçon, Reiji. A toi de voir, on peut être ami ... ou pas. "

Le gamin avait beaucoup à apprendre dans les relations avec les autres.

(début juin)

Aoe sénior était revenu et Reiji s'était de nouveau renfermé. Karl avait tout fait pourtant pour que son jeune protégé n'ait pas à souffrir d'éventuelles remontrances mais les réussites du garçon n'étaient jamais assez pour le vieil homme. Karl se demandait s'il aimait son fils. Reiji lui ne se le demandait plus.
Karl n'avait pas oublié la demande de l'enfant meme s'il ne savait pas trop comment lui en reparler. Quelque chose rongeait le garçon, quelque chose de douloureux.
Un soir qu'il faisait son tour, comme tous les soirs, il entendit des reniflements derrière la porte de la chambre de Reiji. C'était plutôt étrange, car s'il ne manifestait jamais de joie, il ne manifestait non plus jamais de peine. Karl toqua et entra sans attendre.
Assis sur son lit, Rei tenait un cadre dans la main qu'il s'empressa de cacher sous son drap avant de s'essuyer les yeux.

"vous voulez quoi ?" son ton était encore une fois agressif comme s'il en voulait à Karl de l'avoir vu si "faible".

"qui est ce ?
- ça vous regarde pas.
- Rei " Karl n'avait jamais besoin de hausser le ton ou de se montrer agressif pour que l'adolescent coopère, au contraire. Il faisait preuve d'une patience infinie contrairement à son père qui le trouvait toujours trop lent et qui lui reprochait continuellement de lui faire perdre son (précieux) temps.
En soupirant, Reiji sortit le cadre. À l'intérieur une photo d'une femme, une très belle femme qui tenait un jeune enfant dans ses bras. La photo était pliée. Karl pouvait voir le bras d'un homme passé autour de la taille de la femme mais il était caché.

"elle est très belle.
- c'est ma mère."

Karl fixa Reiji un peu surpris, c'était la première fois qu'il entendait parler d'une "madame Aoe".
"elle ... elle est malade.
- tu dois beaucoup lui manquer.
- oui mais il ... il ne veut pas que j'aille la voir. Il dit ... il dit que je le mérite pas. "

Abasourdi par une telle révélation, Karl fronça les sourcils. Vu le ton de l'enfant lorsqu'il prononça le "il", le gorille n'avait aucun doute qu'il s'agissait de son père. Il y avait toujours se mélange de peur et de haine. Comment un père pouvait infliger ça à son fils de 15 ans.

"tu veux que je lui en parle ?
- nooonnn surtout pas. S'il vous plait." la peur était si visible dans les yeux de Reiji que Karl acquiesça. Il se promit cependant d’éclaircir tout ça.

---------

(1er janvier 2015)

3 h passé, il faisait nuit, une nuit noire, sans lune. À Miami, la température était déjà correcte mais au Chalet il faisait froid, vraiment très froid. Les enfants étaient couchés depuis une bonne heure mais Karl n'arrivait pas à dormir. Le réveillon avait été copieux mais une sourde inquiétude le tracassait.
Après avoir remis du bois dans la cheminée, il s'installa sur le canapé tout en fixant une vieille photo bien chiffonnée qu'il tenait dans sa main. Des pas, une voix douce
"t'arrive pas à dormir mon ami ?
- non
- j'ai de quoi nous faire passer le temps" le tintement de verre, lui fit tourner la tête. Reiji tenait une bouteille et deux verres. S’asseyant à coté de son ami, il entreprit de la déboucher et de les remplir avant de lui en tendre un.
Karl le prit et fixa le breuvage ambré. Rien qu'à l'odeur il sut qu'il s'agissait de whisky, un très vieux whisky. Il sourit.


"qu'est ce que tu tiens ?" la lumière du feu suffisait pour voir. Karl tendit la photo à Reij   "ça fait si longtemps
- mmmm " Rei avait pris la photo et la fixait avec une certaine émotion. Émotion qu'il s'efforçait de chasser en vain. Sa mère. Sa si belle et si douce maman. Il l'aimait toujours contrairement à son père. Il l'avait toujours aimé. Mais elle était morte bien trop tôt, le laissant tout seul.

"je savais pas que tu l'avais gardé.
- et si, tu vois.
- je croyais qu'il ...
- non. J'ai voulu te le dire après mais ... enfin tu sais aussi bien que moi ce qui se serait passé.
- oui."

Reiji vida son verre d'une traite et se resservit. Karl prit un peu plus de temps. Parler du passé n'était jamais une bonne chose pour Rei. Le silence s'établit entre les deux hommes. Ils sirotaient leur whisky tranquillement.

- mmm. Encore une fois, tu as fait ce qu'il fallait pour protéger un gamin.
- oui. C'est mon rôle."

Karl se tourna vers Reiji " Rücknahme von einem Monster. Tu n'as pas oublié.
- non. Mais depuis le temps, tu n'as plus rien à te faire pardonner, tu sais.
- que tu crois."murmura le géant. - que tu crois." Les yeux fixant les flammes les deux adultes laissèrent de nouveau le silence s'installer.

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(6 décembre 1996)

L'argent achète tout. C'était vrai pour la plupart des gens. Karl n'avait pas mis longtemps à la retrouver. C'était si facile quand on y mettait les moyens, et les moyens il les avait. Aoe père avait bien des défauts mais il n'était ni pingre ni avare. Elle était dans une maison de repos "longue durée". Malgré le nom accrocheur, ce n'était finalement qu'un mouroir de plus, de classe évidement mais un mouroir quand meme.

Entourée de hauts arbres, une large allée goudronnée menait à la bâtisse principale. D'architecture coloniale elle aurait plus eu sa place en Nouvelle Orléans plutôt qu'au sud de Miami. Une belle façade blanche, de hautes colonnes, un parc magnifique, rien n'indiquait son utilisation.

Après avoir franchit la porte, Karl se retrouva dans un vaste vestibule. Sur sa gauche, une porte ouverte avec une plaque indiquant : accueil. Il s'y dirigea. Une jeune femme discutait au téléphone. Surprise elle détailla le géant avant de raccrocher rapidement. Karl lui sourit. Il se savait impressionnant et la dernière chose qu'il souhaitait était de faire peur à la fille.

"je viens voir madame Aoé"

la fille le fixait toujours alors il poursuivit "je suis envoyé par son mari."

la bouche de la fille forma un "oh" de surprise mais avant qu'elle ait pu dire quoique ce soit, une plantureuse noire pénétra dans la pièce.

 "laissez Lydia je m'occupe de monsieur" puis à son tour elle détailla Karl d'un air sévère avant de reprendre  "vous êtes un ami de son mari ?
- heu oui et de son fils"

la femme eut un reniflement de mépris. "et bien c'est pas trop tot. Pauvre femme, ils pourraient venir la voir plus souvent"
Karl resta sans bouger, interloqué par cette remarque "que voulez vous dire ?
- exactement ce que je viens de dire. Si c'est pas honteux de laisser sa femme mourante toute seule.
- mourante ? "

Karl était de plus en plus perdu, et le regard de la femme se fit de plus en plus soupçonneux "je croyais que vous étiez un ami ?
- heu oui, enfin ... en fait je travaille pour monsieur Aoe, c'est assez récent et ... "

elle faisait 2 têtes de moins que lui et pourtant, les mains sur les hanches elle était bien plus inquiétante avec son regard sévère, sa tenue blanche d'infirmière et son chignon serré.

"je vais devoir en avertir monsieur Aoe c'est dans le règlement. Nul ne peut voir les malades sauf la famille"

Karl se sentit mal, il ne s'était pas attendu à ça. Si Aoe père l'apprenait, l'enfant allait en subir les conséquences.
"non s'il vous plait, il ... il ne sait pas que je suis au courant. C'est ... son fils qui m'en a parlé et ...
 - je vois. Sa mère lui manque " la voix de la matrone s'était faite plus douce, plus compréhensive, Karl supposa qu'elle avait peut être des enfants.
Un lourd silence s'établit. La jeune Lydia fit semblant d’être très absorbé par son ordinateur tandis que Madame Legendre (son nom était marqué sur son uniforme) fixait toujours un Karl très ennuyé.

 "je suppose que vous voulez ... disons lui donner des nouvelles de son fils. Il vous a surement remis une lettre n'est ce pas ?"

un léger sourire de connivence étirait la bouche pulpeuse de l'infirmière, sourire auquel Karl répondit "oui bien sur madame.
 - suivez moi jeune homme"

sans vérifier que le gorille la suivait, elle sortit de la pièce et s'engagea dans le couloir en face, monta un vaste escalier qui débouchait sur un nouveau couloir menant aux chambres. Là plus d'animation. Des infirmiers et infirmières, des malades de tout age et de tout sexe, mais peut de bruit. Comme si déjà la mort avait mis sa main sur cet établissement.

"c'est ici" Madame Legendre s'était brutalement arrêtée devant une porte, sur l'étiquette était inscrit "Madame Julie Aoe" Karl remarqua le prénom, il n'était pas américain mais français.

La chambre était spacieuse, claire et lumineuse malgré les rideaux tirés. Une femme était allongée dans le lit. Les traits tirés, livides et d'une maigreur quasi squelettique. Elle devait avoir à peine la quarantaine mais en paraissait 20 de plus. Ses mains décharnées étaient bandées et de l'une d'elle partait un tuyau. Un autre lui sortait du nez et était relié à une sorte de pompe. Ses yeux autre fois bleus étaient délavés. Karl se demanda si elle voyait mais elle lui sourit. Sans faire de bruit l'infirmière sortit. Karl s'approcha doucement. Une vague de tristesse l'envahit.


"bonjour" la voix était si faible qu'il se demanda s'il n'avait pas rêvé  "on se connait ?
- non. Je m'appelle Karl, je suis un ... ami de votre fils.
- comment va t il ? Comment va mon bébé ?
- heu ... bien. Il ... il va bien.
- tant mieux"

Julie soupira et tourna son visage vers la fenêtre mais Karl eut le temps de voir une larme.

"heu ... excusez moi mais ... pourquoi ...
- il ne veut pas que Reiji vienne me voir ? Pour me punir.
- pardon !!!! " Incrédule, Karl avait haussé la voix
"il m'en veut d’être tombé malade.
- vous êtes sérieuse ?
- vous ne connaissez pas mon "cher" mari depuis longtemps n'est ce pas ?
- heu non, six mois c'est tout.
- mmm vous finirez par comprendre. Tout ce qui l’intéresse c'est lui et lui seul. SON argent, SON statut, SON rang. Tant que j'étais belle et en bonne santé, il me montrait partout comme un bijoux rare mais depuis ... "

Les yeux écarquillés de stupéfaction Karl regardait la jeune femme. Il avait bien compris que Aoe sénior n'était pas quelqu'un de très affectueux mais certainement pas cruel à ce point.

"vous êtes un gentil garçon, ne gâchez pas votre vie.
- je ... je ne peux pas partir.
- pourquoi ?
- il m'a sauvé la vie."

Julie eut un léger ricanement, du moins c'est ce que Karl crut. "mon mari, vous sauver, dites plutôt qu'il vous a enchainé.
- peut importe de toute façon je ne partirais pas. Il y a Reiji. "

elle tendit une main vers Karl qui lui prit avec douceur "merci, merci de prendre soin de lui. Il me manque tellement. J'aimerais tant le revoir une dernière fois.
- ça peut se faire vous savez."

le visage de Julie s'éclaira, elle parut rajeunir mais ce ne fut qu'un bref instant "non jamais il ne voudra.
- il n'est pas obligé de le savoir. "

elle ouvrit la bouche de stupeur  "non, c'est trop dangereux, si jamais il l'apprend. Non, Reiji est trop jeune.
- faites moi confiance."

Karl ne savait pas comment, ni quand, mais il était hors de question que Reiji et sa mère ne puissent pas se voir. Il ferait tout pour que l'enfant la revoit ne serait ce qu'une dernière fois.  
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Message  Sanzo Aoe Mar 5 Jan - 16:25

Part III : Herz der Monster

(décembre 1996 - juillet 1997)

(février 1997)

Karl n'avait rien dit au jeune garçon et se creusait la tête pour savoir comment réunir la mère et son fils. Comme par hasard, Aoé Senior était continuellement chez lui. Karl se demandait si le vieux était au courant de quelque chose. Puis aux environs de février, il annonça qu'il devait partir pour plusieurs jours à la plus grande joie de son fils et de Karl. Le géant attendit deux jours avant de téléphoner fortuitement à la secrétaire pour s'assurer que le vieux était bien absent, ce qu'elle confirma.
Il faisait beau ce jour là comme si Dieu lui-même approuvait. Il n'avait rien dit à l'adolescent juste prétexté des courses importantes. Reiji était fermé, comme toujours. La tête tournée vers la fenêtre, il regardait sans voir les rues de Miami. Karl ne parlait pas plus. La voiture s'engagea en douceur sur le chemin menant à la bâtisse principale avant de s’arrêter devant. Reiji ne manifestait toujours rien même si ses yeux enregistraient chaque détail. Un espoir insensé qu'il tentait de réprimer au fond de son coeur. Il détestait espérer. Il détestait les "peut être", les "et si". De toute façon il en était toujours déçu. Il sortit de la voiture à contre coeur toujours silencieux. Karl l'observa avec tristesse
{pauvre enfant}.
La jeune Lydia était là. Charmante, souriante. Elle discutait avec un vieux, très vieux monsieur qui s'appuyait lourdement sur une canne. Elle lui posa la main sur le bras avec douceur tout en s'excusant avant de s'approcher de Karl.

"bonjour Monsieur Karl." puis son regard se porta sur l'enfant. Un regard plein de compassion qui donna envie à Reiji de la frapper. Karl posa sa lourde main sur l'épaule de l'adolescent qui se dégagea avec colère. "me touche pas" lança t il avec hargne.
Il détestait cet endroit.
Il détestait cette fille et son sourire mièvre.
Il détestait Karl de l'avoir amené ici.
Et surtout, surtout il détestait son père.

L'adolescent et l'adulte s'affrontèrent du regard un moment jusqu'à ce que Reiji lache prise comme tout le temps. Malgré toute sa colère envers les autres, celle envers lui-meme était toujours la plus forte.


"tu ne veux pas la voir ?" Karl lui était calme. Totalement imperméable (du moins en apparence) aux sentiments violents de son jeune maitre.

Reiji eut une réaction totalement imprévue qui laissa le géant quelques secondes surpris et stupéfait. Trop de colère et de ressentiment pour l'enfant.
Trop de gentillesse et de compassion de la part des adultes.
Toujours fut il que Rei éclata en sanglot et se précipita dans les bras de son meilleur et seul ami.

Les bras puissants et protecteurs de Karl se refermèrent sur l'enfant, lui offrant calme et réconfort dont il avait besoin, le laissant exprimer son chagrin et sa colère.

Lydia s'éclipsa silencieusement. Le vieux monsieur hocha la tête une ou deux fois avant de s'éloigner d'un pas claudiquant. Reiji renifla et s'essuya le nez d'une façon bien peu gentleman.


"si. S'il te plait"

rien de plus. Aucune parole superflue entre les deux amis. Car c'était ce qu'ils étaient devenus : des amis. Reiji avait retrouvé sa contenance et son regard froid malgré ses yeux rougis.

Le couloir sembla long, très long à l'adolescent. Puis enfin la porte. Karl leva la main et toqua doucement. Une voix douce et faible leur répondit d'entrer.

Reiji avait peur. Peur de la voir. Peur de ne pas la reconnaître. Peur qu'elle ne veuille pas de lui. Peur d'etre une fois de plus abandonné. Peur de la décevoir.
Et heureux. Heureux d'etre là. Heureux de la revoir. Heureux de pouvoir lui parler.

Elle s'était redressée sur les oreilles. Son visage était encore plus pale et ses cheveux ternes malgré le soleil. Ses joues creusées et ses yeux délavés montraient une très grande fatigue mais son sourire fut le plus beau, le plus resplendissant que Karl n'eut jamais vu.


"oh mon bébé. Mon chéri qu'est ce que tu as grandi. " son bras se leva. Sa main se tendit vers cet enfant qu'elle aimait tant.

L'enfant se précipita dans les bras maternels, la serrant avec douceur et tendresse. De nouveau les larmes. Des larmes de joie. Des larmes de soulagement. Des larmes même de bonheur.
La porte se referma en douceur. Le géant essuya brièvement ses yeux. Il avait bien fait. Tant pis pour les conséquences qu'il assumerait.

(20 juillet 1997)


"qu'est ce tu fais Reiji ?
- je vais le tuer. Je te jure que je vais tuer ce connard"

fronçant les sourcils Karl rentra dans le bureau de Aoe Senior. Le jeune adolescent se tenait debout devant le coffre fort grand ouvert.

"Rei ?"

l'adolescent se retourna brutalement, ses yeux étincelaient de colère, des larmes coulaient sur ses joues, dans sa main, le colt de son père qu'il serrait.

"Reiji" murmura Karl d'une voix apaisante

"c'est lui, c'est de sa faute. Tout est de sa faute. Il l'a tué. Il doit mourir." l'adolescent pleurait maintenant à chaudes larmes, ses épaules secouées par des sanglots violents.

"Rei"

doucement Karl attrapa l'adolescent d'un bras et posa son autre main sur l'arme. Il ne chercha pas à le lui enlever, l'enfant devait comprendre de lui-meme que ce n'était pas la solution.
"je dois le faire Karl. Je dois le faire. Pour elle. Pour moi. Il doit mourir
- non Reiji et tu le sais très bien."

Les sanglots repartirent de plus bel. C'était si rare que Karl voyait l'adolescent manifester ses sentiments. Reiji était très introverti, trop d'ailleurs. Rien ne semblait l'effleurer, du moins en surface.

"c'est ton père, Reiji. Malgré tout il reste ton père.
- NOONNNN
- si Rei. Si. "

Karl déplaça légèrement ses doigts afin de bloquer le barillet. Il ne voulait pas d'un accident.
"Reiji, range l'arme"

l'enfant secoua la tête.
"Reiji" la voix de Karl se fit un peu plus autoritaire sans être agressive.

"tu crois vraiment que c'est ce que ta mère aurait voulu ? Tu crois qu'elle veut que tu deviennes un tueur ?
- comment le saurais je, elle est morte. Elle m'a quitté. À cause de lui. Je le hais."

Karl soupira légèrement. Oui Reiji haïssait son père et ce dernier le lui rendait bien. Karl n'avait jamais bien compris l'antagonisme qui séparait le père et le fils. Il avait tenté, essayé de les rapprocher en vain. Même Julie n'avait pas réussi. Et aujourd'hui, elle était morte. Son corps allait reposer dans le mausolée familiale. La jolie jeune femme avait (enfin) rejoint le ciel, laissant derrière elle son fils de 15 ans.

"Reiji écoute moi."

le jeune homme leva enfin la tête vers son ami. Des yeux noirs, en colère et toujours plein de haine. Des yeux si semblables à ceux de son père.  

"Reiji si tu tues ton père maintenant tu seras comme lui ...
- non je suis pas comme lui.
- Si Reiji, pour l'instant tu es exactement comme lui. "

l'adolescent baissa le regard sur l'arme. L'envie était forte de s'en servir, d'en finir pour toujours avec son principal problème. D'en finir avec cet homme qu'il haïssait. Mais la peur d'etre comme lui était plus forte. Jamais, il ne serait comme lui. Jamais.
Silencieusement, l'adolescent s'en fit la promesse


"non Karl, jamais je serais comme lui. " ses doigts s'ouvrirent petit à petit laissant au géant la possibilité de récupérer l'arme.

"Reiji, il y a d'autres chemins. D'autres possibilités. La mort n'est pas la solution. Regarde moi Reiji. "

de nouveau les yeux noirs plongèrent dans les bleu-gris du géant. "tu sais ce qui effraie le plus ton père mon garçon ?
- rien"

la réponse fusa. Karl se permit un très léger sourire narquois.
"tu te trompes Reiji. Ton père a peur et sa plus grande peur se tient là devant moi."

perplexe l'enfant mit quelques secondes à comprendre

"moi. Il  ... a ... peur ... de ... moi.
- oui Reiji.
- mais ... "

Reiji secoua la tête. Son père avoir peur de lui c'était n'importe quoi. Son père si cruel, si autoritaire, si violent avoir peur d'un enfant comme lui. Non Karl se trompait. Il racontait ça juste pour le calmer.

"tu mens
- non Reiji.
- mon père me hait, c'est tout.
- non Reiji, ton père te craint. On ne cherche à détruire que ce que l'on craint, pas ce que l'on hait. La haine comme l'amour est un sentiment puissant mais protecteur, rassurant. Mais la crainte ... Reiji tu es tout ce qu'il n'est pas ou plus. Tu es jeune, vif, intelligent, brillant. Tu as l'avenir devant toi. Tu veux tuer ton père vas y mais tu ne vas rien y gagner bien au contraire. Tu vas lui donner exactement ce qu'il veut. Tu vas lui prouver exactement que ce qu'il pense de toi est vrai. Tu vas devenir exactement comme lui"

de nouveau Reiji secoua la tête avant de relever les yeux. Le défis avait remplacé la colère "jamais Karl. Je te le jure sur ma mère. Jamais je serais comme lui.
- bien alors commence dès maintenant. Remets cette arme dans le coffre et bats toi comme un homme Reiji. Montre lui qui tu es."

La main de Karl lâcha le barillet et il se décala légèrement laissant l'adolescent faire son propre choix. Il espérait sincèrement qu'il ferait le bon. Il n'avait que 15 ans et tout l'avenir devant lui.
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Message  Sanzo Aoe Mar 5 Jan - 16:26

Chapitre 12 : guerre ... et pouvoir.

(Miami beach - 30 aout 2025)

Les yeux dans le vague ou plutôt les vagues, je me perds dans mes pensées. Ces derniers jours ont été de la folie, une belle et douce folie. Ma grande soeur s'était mariée. J'étais à la fois heureux pour elle et triste aussi. Un pan de ma vie se finissait. Depuis le temps qu'on était ensemble. J'ai l'impression qu'elle a toujours été avec moi. Des épreuves on en a tellement traversé. Je pousse un long soupire

"c'est quoi ce gros soupire minou ?"
baissant mes lunettes de soleil je la regarde. Elle est radieuse. Normale. Elle est belle aussi. Une vrai sirène. Je lui souris.

"rien je repensais au passé.
- ha" fit elle en s'asseyant sur sa serviette.
"ouai je sais. Il fait beau, le soleil brille et la mer est chaude.
- hé j'ai rien dit
- t'as pensé trop fort frangine. "

elle éclate de rire. Elle n'aime pas quand je "rumine" mais je ne rumine pas. Je pense simplement au passé c'est pas pareil ... n'est ce pas ?

"t'es triste ?
- non ... si ... enfin ... un peu les deux. Normale non. "

je la regarde plus sérieusement "t'es heureuse vraiment heureuse ?
- ouai. Tyee est l'homme de ma vie ... après toi bien sur et Colin."

c'est à mon tour de rire. Tyee l'homme de sa vie ... j'espère. En tout cas s'il lui fait du mal il le paiera très cher, vraiment très très cher.

"alors à quoi tu pensais ? "

à quoi je pensais ? À "lui".
S'il n'avait pas existé quelle aurait été ma vie ? Notre vie ?
Aurions nous fait les rencontres que nous avons fait ?
Aurions nous été ce que nous sommes devenus ?
Comment le savoir.
"lui" l’ennemi.
Le monstre
Le destructeur.

Même si à l'époque je n'ai pas tout compris. J'étais qu'un gosse. Un gamin de 9 ans. Un petit mutant parmi d'autres.


------------

(France - Le Chalet - premier semestre 2015)

Janvier s'était écoulé puis février. Le temps était à la tempête comme s'il tentait d'avertir d'un danger. La neige tombait sans discontinuer depuis plusieurs semaines au grand déplaisir des enfants qui ne pouvaient sortir. Si Colin s'en fichait passant tout son temps dans la bibliothèque pour Sanzo et Océane c'était autre chose. Karl finit par leur proposer de leur apprendre les rudiments de l'Aïkido. Passés les premiers instants de surprise les enfants furent un peu déçus. En effet contrairement au karaté ou au judo, l'aïkido est plus un art qu'un sport. Tout un art meme. Il n'est pas destiné à vaincre un adversaire mais réduire son agressivité. C'était ce que Karl essaya de leur expliquer.

"vous voyez aïkido veut dire en gros : "la voie de la concordance des énergies". Il s'agit moins de se battre que de trouver l'harmonie entre son "soi" et l'autre. Entre l'attaque et la riposte. " puis voyant que ses jeunes élèves le regardaient perplexes il poursuivit : "Et puis il permet aussi l'utilisation d'armes blanches ou en bois notamment le jō (杖) , le bâton. En plus un bout de bois c'est facile à trouver un peu partout. Il peut être remplacé par un morceau de métal mais le principe restera le meme."

et voilà, il avait réussi à les captiver. Sanzo se voyait déjà virevoltant avec son bout de bois, neutralisant ses ennemis imaginaires. Seulement voilà, entre le rêve et la réalité, il y a un fossé à franchir. Fossé que l'enfant franchit plus d'une fois par de superbes vols planés. Mais vu qu'Océane subissait le même sort, le gamin s'accrochait et ne se laissait pas faire.

(12 février - 20 février)

Les journalistes ne parlaient que de ça, se contredisant même parfois. Faut dire que la situation était à la fois inédite, spectaculaire et même apocalyptique. Le Japon venait de subir une attaque d'une rare violence pire que Hiroshima.   Sois disant un "mutant" avait dévasté Tokyo, puis Kyoto avant de faire subir le même sort à Sydney. Au Chalet même si les enfants étaient au courant, regardant les info, ils s'en fichaient un peu, du moins au début. Le Japon, l'Australie c'était si loin. De plus Océane devenait une femme et cela la tracassait bien plus. Elle n'avait que des hommes autour d'elle. Sans parler de ses pouvoirs qui apparaissaient.  
Puis ce fut Pékin. Laissant derrière lui un sillage de millions de morts. Humains, mutants, jeunes, vieux, hommes, femmes tous y passaient.

À la télé, des scènes de dévastation totale, des corps déchiquetés, pulvérisés, broyés. Les secours n'arrivaient pas à fournir. C'était des kilomètres et des kilomètres de charnier.

Sanzo faisait des cauchemars, se réveillant en pleurant. Océane avait fini par dormir avec lui tentant de rassurer le petit garçon (ou elle-même).

Reiji ne quittait pratiquement plus le Chalet.  


(21 février)

Outre le fait que Moscou et une bonne partie de ses alentours furent rasés après un combat sanglant et l'utilisation d'armements nucléaires, c'est surtout le jour ou Océane utilisa son pouvoir pour la première fois.

La journée avait été rude pour les enfants. Les images violentes que diffusaient continuellement les chaines de tv avait traumatisé le petit Sanzo. Karl et Reiji avaient tenté de le rassurer mais en vain. L'enfant avait fini par sombrer dans un sommeil cauchemardesque. Agité, en pleurs, il n'arrivait pas à comprendre pourquoi tout ça. Qu'est ce que les gens avaient fait de mal.
Colin n'était pas mieux mais il avait trouvé une autre "solution". Il s'était enfermé dans la bibliothèque avec ses bd préférées et n'avait adressé la parole à personne depuis plusieurs jours.
Désemparés les deux adultes n'avaient su que faire. Même Océane commençait à paniquer à voir ses frères ainsi. Contrairement à Colin, elle avait l'attitude totalement inverse et le terme "moulin à parole" la qualifiait parfaitement. Elle n’arrêtait pas.

Il était environ minuit et la jeune fille ne dormait pas. Elle avait mal au ventre, la tempête faisait rage et Sanzo n’arrêtait pas de gémir. Trainant les pieds elle s'était levée. Karl et Reiji discutaient à voix basse, elle pouvait les entendre. D'ailleurs ils se turent en la voyant. Les deux hommes lui sourirent gentiment.

"t'arrive pas à dormir ma grande ?" Lui demanda Karl. Océane secoua la tête d'un air las. "tu veux venir un peu avec nous?"
de nouveau elle secoua la tête. Comment expliquer à ces hommes qu'elle avait mal au ventre. Comme sa mère lui manquait. Elle aurait compris elle.
Reiji fronça les sourcils tout en tirant sur son cigare.
 "je ... j'ai juste ... mal au ventre." murmura t elle d'une voix misérable.
"y a pas ce qu'il faut dans la salle de bain ? "
De nouveau Océane secoua la tête. Elle n'avait pas pensé avoir si mal. Elle avait pensé aux protections ce qui lui avait valu un certain embarras conjoint, quand elle avait demandé à Karl de l'emmener faire quelques courses.
Le géant lui finit par comprendre et se mit à rougir. Il n'était pas habitué "aux trucs de fille".

"tu veux que j'appelle un docteur ?" Reiji lui n'avait toujours pas compris. Faut dire qu'il ne se souciait pas vraiment de ces choses là.
"non merci. Ça changerait rien" bougonna Océane. Elle était à la fois agacée et soulagée de voir les deux hommes s’inquiéter pour elle.
"problème de fille" articula Karl silencieusement provocant une légère gêne sur le visage de son ami.
Les deux hommes la fixaient désemparés. Ils n'avaient aucune idée de ce qu'il fallait faire.
"heu ... hum, un peu de thé chaud peut être ou du lait" proposa Reiji tentant de se souvenir ce que faisait sa propre mère quand il était tout gamin. Mais c'était si loin. Quand à Karl il ne se souvenait pas de sa mère. Océane les regarda tour à tour avant de leur sourire. Finalement elle avait eu ce qu’inconsciemment elle était venue chercher : un peu de réconfort. Et savoir que malgré leur age et leur sexe, les deux hommes étaient inquiets pour elle et avaient cherché à l'aider l'avait soulagé."merci je crois ... je crois que je vais essayer de me rendormir. Bonne nuit"
Karl et Reiji la regardèrent partir un peu perplexe. Les filles ... "tu crois qu'il lui faudrait une mère ?" lança Reiji provocant l'hilarité de son ami. "possible patron mais toi, tu veux une femme ?"
Rei eut un rire amusé "certainement pas mon ami, certainement pas."

La jeune fille était retournée se coucher même si Sanzo faisait toujours autant de bruit. Peut être était ce le temps, peut être d'avoir parlé aux hommes avait il fait remonter des souvenirs, toujours était il qu'Océane se mit à fredonner une vieille balade que lui avait apprise sa mère. Au bout d'à peine une minute, le petit garçon se calma, puis s'apaisa pour finir par sombrer dans un sommeil profond.
Sans le savoir Océane venait d'utiliser son pouvoir pour la première fois.


(23 février - fin de soirée)

"faut qu'on se tire d'ici patron. Ça devient trop dangereux. "

Karl était nerveux et faisait les 100 pas devant un Reiji agacé qui tirait sur son cigare.
"et pour aller ou ? "

silence de Karl. Si le Japon était à l'autre bout du monde, Moscou était bien près, bien trop près. "ce type, il a rien dans le crane. On sait même pas ce qu'il veut. C'est quoi sa prochaine cible  hein ? Il tue au hasard, mutant, humain, il s'en fout complètement. Personne ne peut rien contre lui. Personne tu m'entends. "

Reiji soupira, il était aussi inquiet que son ami et encore plus démuni à vrai dire.

"on va mourir ?" fit une petite voix inquiète. Les deux adultes n'avaient pas entendu l'enfant qui s'était approché en silence. Sanzo avait maigri et l'inquiétude se lisait dans ses yeux. Rei se leva et le prit dans ses bras, ce qu'il ne faisait que très rarement "non mon grand on va pas mourir
- mais Karl vient de dire ...
- Sanzo écoute moi bien : je ne laisserais personne te faire du mal, ni à toi ni à Océane, ni à Colin. Tu m'entends
- mais ..."

"mais", "pourquoi" ... Sanzo ne comprenait plus grand chose. Des milliers de question lui trottaient dans la tête.

"et Océane pourquoi elle est malade ? "

les deux hommes se regardèrent avec gêne. Comment expliquer à un garçon de 9 ans, que sa grande soeur devenait une femme.

"quoi ?
(silence des adultes)
- quoi ? " lança t il boudeur cette fois. Il en avait marre que personne ne veuille jamais rien lui expliquer. "tu veux rien m'expliquer, je suis plus un bébé tu sais. "

et c'était bien ce qui faisait peur à Reiji. Il soupira. Être père n'était vraiment pas une sinécure.

"ok qu'est ce que tu veux savoir ?"

Sanzo sourit et s'assit dans le fauteuil de son père. "c'est quoi l'Ultimate ? Et ce type il veut quoi ? Et pourquoi il tue tout le monde ? Et pourquoi Océane est de mauvaise humeur ? Et ...
- et si tu me laissais répondre à tes questions au fur et à mesure " l’interrompit Reiji avec humour.  

Bouche ouverte l'enfant se tut.


"je ne sais pas qui ou quoi est Ultimate Sanzo
- papa ... geignit l'enfant
- c'est vrai. Tu veux quoi, que je te dise la vérité ou te raconte des histoires"

le ton était sec, Sanzo se carra dans le fauteuil, bras croisés, il n'était pas content et sa queue battait furieusement l'air. Son père le fixa un long moment tout en fumant. Sanzo comprit le message implicite et se calma (un peu)
"désolé
- bien, reprit Reiji. Donc comme je te le disais tout ce que je sais d'Ultimate c'est ce qui est dit à la tv, rien d'autre. D'ailleurs personne ne sait rien."

Sanzo allait poser une nouvelle question mais se retint de justesse. Son père leva un sourcil interrogateur mais l'enfant se contenta de secouer la tête.

"quand à ce qu'il veut c'est bien là tout le problème ...
- pourquoi ? Ne put il s’empêcher de demander
"parce que personne ne le sait non plus. Il n'a rien demandé, rien revendiqué. "

Sanzo fronça les sourcils assimilant ce concept qui le dépassait "mais c'est idiot.
- oui.
- et pourquoi personne ne fait rien ? "

Karl prit le relais
"si ils font. Tu as bien vu en Russie. Les militaires ont utilisé les armes nucléaires
- ouai mais ça n'a rien fait.
- non malheureusement.
- et les X-men pourquoi ils font rien ? Ils sont super forts non ? "

les deux hommes eurent un sourire désabusé. Les X-men ... les X-men étaient éparpillés un peu partout à travers le monde tentant de se cacher des humains "bien pensant".

"hé bien ... si ils font mais c'est pas facile pour eux. Tu sais tu les trouves peut être super fort mais ce ne sont que des hommes et des femmes ...
- avec des supers pouvoirs.
- non Sanzo. La mutation n'est pas un super pouvoir. Elle nous donne juste des capacités mais elle ne nous rend ni supérieure ni invincible tu sais. Tu te souviens de notre première rencontre ?"

oui le garçon s'en souvenait."quand tu m'as fait tomber de l'armoire ?
- oui. Tu te souviens de ce que je t'ai dit ?
- oui. Je crois que je comprends. Mais ... on fait quoi ?
- je ne sais pas mon grand, je ne sais pas.
- mais ... "

des larmes montaient dans ses grands yeux. Si ses pères ne savaient pas qui saurait ? L'enfant était perdu. Il n'avait plus de repère. Reiji s'approcha et s'assit sur l’accoudoir.

"tu sais ce n'est pas parce qu'on est adulte qu'on a toutes les réponses Sanzo.
- et Océane ?
- toi quand tu as une idée dans la tête " lança affectueusement Reiji tout en ébouriffant les cheveux de son fils.

Et sous le sourire narquois de Karl, Reiji entreprit d'apprendre à son fils les différences entre les garçons et les filles et comment on faisait les enfants.
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Message  Sanzo Aoe Mar 5 Jan - 17:15

Chapitre 13 : Ultimate

(Le Chalet - 27 février)

Il était là. Si près. Si puissant. J'étais si jeune. J'avais si peur. J'étais persuadé que moi aussi j'allais mourir dans d'atroces souffrances. Écrasé par son pied. Étouffé par sa main. J'étais si petit. Si fragile face à lui.
Combien en avait il déjà tué ?
Combien d'enfants humains, mutants. Leur corps sans vie reposant là. Les yeux ouverts fixant une dernière fois le ciel.
J'étais terrorisé.
Mais en vie.
En famille.
En France
En sécurité.
Pourquoi n'est il pas venu ici ?
Je ne le sais toujours pas.
Je ne crois pas en Dieu mais ...
mais pourquoi moi.
Qui suis je ?
Juste un petit mutant comme des millions.
A chaque fois que j'y repense la colère me submerge.
Mes poings se serrent. Mes dents se crispent.
Que n'aurais je donné pour être plus vieux.
Pour être plus fort.
Pour être plus ...
Pour le massacrer.
Pour lui faire subir tout ce qu'il a fait subir.
La vengeance.
MA vengeance.
Un jour je le sais. Un jour je serais assez fort.
Je sais ce que Cait me dira.
Je sais ce que Madame Munroe me dira
Je sais aussi ce que mon père me dira.
Mais je sais surtout que ce jour là, je serais assez fort pour les protéger tous.
Bien sur ça ne sera pas lui. Ultimate est mort. Disparu dans l'espace temps. Disparu physiquement à jamais.
Mais pour moi, pour Jade, pour les enfants de New Heaven, pour les survivants, il est et sera toujours là.
Aujourd'hui New Heaven sourit.
Aujourd'hui New Heaven rit.
Aujourd'hui New Heaven vit
mais à quel prix. Le prix de la vie.

27 février. Une date qui restera à graver dans ma mémoire et dans mon coeur, presque plus que le 25 novembre.
27 février. Le jour où j'aurais pu mourir. Le jour ou ma famille aurait pu mourir.
27 février. Le jour où je suis né de nouveau.
27 février. Le jour qui aurait pu mais qui ne fut pas.
27 février. Le jour où le monstre ravagea l'Allemagne et une partie de l'Autriche.
27 février. Le jour mon monde fut miraculeusement épargné.

Et puis le calme.
Le silence.
La douleur.
Le "Après".
Des villes et villages ravagés.
Des familles dévastées.
Des humains meurtris.
Et la télé. En boucle.
Encore et encore devant mes yeux d'enfant, tellement que mon père finit par l’éteindre d'un grand coup de pied. Et moi je restais assis devant l'écran enfin noir.
Les cris résonnaient cependant toujours à mes oreilles
Les corps tournoyaient cependant toujours devant mes yeux.
Alors des bras m'entouraient. Une voix chantonnait.
Ma soeur était là.
Ma soeur me protégeait.

Puis mon frère. Et mes pères. Tous autour de moi. Tous ensemble. Tous vivants. Tous morts. Tous révoltés et impuissants.
Et les jours passèrent. Le monstre était parti.
Autre terre
autres morts
autre désespoir
autres souffrances
même indifférence
même combats acharnés des survivants.

Mai apporta ses fleurs. Chicago tomba
Mai apporta sa douceur. Et Québec tomba.
Mai apporta son printemps. Et l'Afrique pleura.
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Message  Reiji Aoe Sam 23 Jan - 12:42

Chapitre 14 : The Big Day

(Miami - novembre 2025)

Si l'on me demande : que vous souvenez vous d'Ultimate ? Je crois que je ne sais que répondre et pourtant.
Pourtant j'étais un adulte en plein possession de mes moyens. Pourtant j'étais un adulte dur, froid. La mort ne me faisait pas peur. J'avais tué et je savais que je tuerais de nouveau. Pas par plaisir mais par nécessité. Mais cette guerre. Absurde, stupide. Si totalement et stupidement absurde. Une guerre c'est pour quelque chose, alors que là. Que voulait il ?
Montrer sa supériorité ? Mais à qui ? Les humains ... les autres mutants ...
rien il ne disait rien.
On ne savait rien. Je me suis longtemps demandé qui savait ? Qui saurait ?
J'ai croisé nombre de politiciens, nombre de X-men aussi et même eux ne savaient pas.
Je crois que personne vraiment n'a compris cette folie destructrice.
A t elle simplement eu lieu pour nous montrer, pour nous éprouver ??
Nous montrer que nous n'étions rien. Rien que de misérables petits insectes qui gigotions impuissants sur la surface de la Terre.
Mais le plus curieux fut le résultat finale. Ce qui m'amène à me poser des questions, de nombreuses questions. Des questions que je garde pour moi car je ne suis pas sur d'aimer les réponses. Et puis en ai je vraiment besoin ? Tout est fini aujourd'hui. Bel et bien fini. Ultimate n'est plus qu'une relique du passé.
Je sais pourquoi je me souviens de cela aujourd'hui. Le Big Day, commémoré chaque année depuis 10 ans. Mais je crois surtout que ce qui m'inquiète vraiment c'est mon fils. Les deux en fait. L'un enseignant au sein de la X-force et l'autre apprenti. Comment mon esprit de père peut il être tranquille ? Comment puis je être rassuré ?
Et d'un autre coté, quelle fierté. Les deux sont tellement courageux, tellement plein de volonté et surtout d'un altruisme dont je suis totalement incapable. J'ai de la chance de les avoir eu tous les deux. Peut être en suis je un petit peu responsable de part l'éducation que j'ai essayé de leur donner. Ils ne sont pas mon sang mais je ne saurais en être plus fier.

Le Big Day. J'en ai vécu des horreurs mais celle ci et encore ... la journée aurait pu être bien pire pour moi et ma famille. Surtout ma famille. Je n'ai jamais été du genre à me cacher et cette année entière en France dans ce chalet me tapait vraiment sur les nerfs. Je voulais rentrer. J'avais confiance en Sasha bien sur mais je me sentais lâche. J'avais choisi les enfants au détriment de mes affaires. Ce n'était pas les affaires proprement dites qui me tracassaient mais les employés. Du moins c'est ce que je me disais. Eux devaient faire face à la guerre alors que moi j'étais tranquillement loin de tout ça. Ce n'était pas moi. Ce n'était pas dans mon caractère et j'enrageais. Je buvais trop aussi, Karl me le faisait remarquer.
Karl ... ce brave Karl. Mon plus vieil ami. Non Karl est bien plus que ça pour moi. Il est ... il est ... je crois que personne ne peut comprendre ce qui nous unit. Même pas Cait. Elle aime à la folie sa Calie mais Karl et moi, nous n'avons jamais eu d'attirance physique l'un pour l'autre c'est plus profond que ça. Il a toujours été là dans mes galères. Sérieux, raisonnable, fidèle mais aussi intransigeant et volontaire. Peut être que je l'aime parce qu'il est tout ce que je ne suis pas. Ou simplement parce qu'il est lui. Juste lui.
Et ce jour là, il me l'a prouvé une nouvelle fois.
J'étais donc de mauvaise humeur comme bien souvent. Il fallait que je bouge, il fallait que je fasse quelque chose. Je voulais partir. Je voulais m'enfuir loin de ce Chalet, loin de ce pays, loin des enfants. Mon sac était prêt. J'attendais ... Karl peut être. J'aurais pu partir comme ça sans rien dire mais ...
mais je ne l'ai pas fait et cela m'a surement sauvé la vie.
Il m'a vu. Peut être me surveillait il ? Il m'a vu, s'est approché de moi, m'a fixé droit dans les yeux et m'a simplement dit : "tu n'es pas ton père". Et il est parti. Il m'a laissé. Seul face à moi même. Seul avec mes souvenirs. Seul avec ma promesse qu'il venait de me rappeler.
Non je n'étais pas mon père. Je n'étais pas ce monstre insensible et violent qui m'avait fait tant souffrir. Je n'étais pas ce monstre qui m'abandonnait et qui m'avait privé d'une mère que j'aimais plus que tout. Non j'étais Reiji pas Keichi. Je n'étais pas vraiment un gentil mais j'étais un père. Un vrai. Un qui reste envers et contre tout avec ses enfants. Un qui les protège. Un qui les rassure. Alors j'ai lâché mon sac. J'ai regardé par la fenêtre et je suis allé vers ceux que j'aimais tant. Sans regret.
Et le soir lorsque j'ai su. Lorsque les journalistes nous ont annoncé la défaite du monstre après un nouveau massacre à Seattle et la destruction de San Francisco, j'ai pleuré. J'ai pleuré comme jamais je n'avais pleuré. J'ai pleuré de soulagement d’être encore en vie. J'ai pleuré de tristesse sur tous ces pauvres gens. J'ai pleuré pour les nombreux X-men et autres qui s'étaient sacrifiés pour nous, pour moi, pour mes enfants. Puis je suis allé chercher les enfants. Ils étaient devant la tv bien sur. Je me suis assis derrière eux et les ai pris dans mes bras. Je leur ai dit que je les aimais. Très fort. Sanzo m'a regardé un peu surpris, il a sourit et m'a embrassé. Océane s'est pelotonné contre moi et Colin m'a simplement dit merci. Nous sommes restés un long moment ainsi. Eux et moi. Juste eux et moi. Et plus rien n'avait d'importance à ce moment. Ils étaient là, bien vivants. J'étais là, bien vivant.
Karl a proposé un verre, j'ai ouvert le champagne. Les enfants étaient euphoriques voir un peu saouls. Je savais le plus dur derrière nous, derrière eux. L'avenir me semblait si beau, si lumineux. Nous étions en vie. Tous les 5. ensemble. Et vivant. Surtout vivant.
Reiji Aoe
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Message  Reiji Aoe Sam 13 Fév - 12:35

Chapitre 15 : le plaisir des affaires

(dimanche 29 novembre 2025 - 8h30 - Miami)

"je la hais, je la hais, je la hais"

des bruits de coup, aussi brusques qu'étranges. Des bruits de papier violemment déchirés. Une voix pleine de colère et de haine. Dans sa superbe cuisine de son appartement de Miami, une jeune et jolie femme est entrain de poignarder violemment un journal. Sasha est folle de rage. Ses cheveux habituellement si impeccables lui forment une sorte de casque. Son négligé est à moitié ouvert sur sa généreuse poitrine.
"tiens et tiens et encore. Espèce de salope. Sale pute"

Les coups continuent. Le couteau transperce non seulement le papier mais aussi la table. Avisant un vase, Sasha l'attrape et le jette furieusement contre le  mur. Le motif de sa rage : le New Heaven post de ce dimanche 29 novembre. Car même si elle est le plus souvent à Miami, Sasha aime se tenir au courant des nouvelles de NH, ne serait ce que pour rester informée des frasques de son patron. Frasques qui aujourd'hui s'étalent donc en première page. Lui, Reiji Aoe, l'homme qu'elle vénère par dessus tout, son patron à qui elle donne tant, au bras de cette pute de Caitlyn Oldfield.

Et il sourit le traitre. De rage elle griffe de ses ongles impeccablement manucurés le visage noir et blanc de Rei.
"tiens salopard, tu vaux pas mieux qu'elle".

Le titre qui s'étale en grosses lettres ne fait rien pour calmer la colère de Sasha : le beau et multimiliardaire Reji Aoe accompagné de la belle et charmante Conseillère de la Justice Caitlyn Oldfield.

"belle mon cul oui" un nouveau coup de couteau "une sale pute oui. Une sale voleuse d'homme. Et puis qu'est ce que tu lui trouves. Ton truc c'est les femmes espèce de lesbienne. C'est son argent hein c'est ça ?"

de nouveaux coups ponctuent chacune de ses phrases.

"tout va bien señora King ?" la voix avec un accent mexicain appartient à une dame d'une soixantaine d'années qui regarde avec effarement Sasha.
"tout va très bien Maria, tout va vraiment très bien" l'ironie est tellement suintante et les paroles venimeuses que Maria n'a aucun doute sur les sentiments réels de leur auteur. "vous n'avez rien de mieux à faire ?"
Sasha est toujours folle de rage et encore plus de s’être faite surprendre pas la femme de ménage.
"heu ...
- bien dans ce cas rendez vous utile pour une fois nettoyez moi cette porcherie. C'est votre travail non."

puis Sasha quitte la cuisine non sans avoir bousculé la pauvre Maria. La vieille femme ne dit rien. Elle attend un peu. L'eau finit par couler, Sasha est sous la douche. Maria s'approche de la table et ce qu'elle voit l'intrigue et l'effraie. Le couteau est toujours planté en plein dans le coeur de la femme méconnaissable contrairement au titre.

Maria enlève le couteau mais loin de jeter le journal elle le plie soigneusement. Elle va enfin pouvoir renvoyer l'ascenseur. Elle n'a pas oublié. Plus de 10 ans mais elle s'en souvient comme si c'était hier.


-------

Part 1 : Maria

Mars 2013.

Les cris de terreur, les hurlements de douleur mais elle, elle n'entendait plus rien. Plus rien n'avait d'importance. Elle était une parmi tant d'autres. La journée avait pourtant bien commencé. Avec sa petite Angelina elle avait pris un bon petit déjeuner avant d'attaquer son travail. Maria Ramirez habitait dans un petit village un peu au sud de Mexico. C'était plus une cité-dortoir qu'un village en fait. Elle s'y était installée pour faciliter la vie de sa fille et son gendre. Travaillant tous deux ils avaient eu besoin de la grand-mère pour d'abord garder la petite puis lorsqu'elle eut l'age, la prendre à l'école. La vie s'écoulait gentiment ici. Tout le monde se connaissait ou presque. Maria récupérait non seulement Angelina mais ses petits camarades. Parfois elle faisait quelques courses pour les voisins. Parfois les enfants restaient chez elle, goutant, faisant leurs devoirs pour les plus grands, s'amusant pour les plus jeunes. Pour beaucoup, Maria était devenue l'Abuela, la grand-mère. Il y avait des mutants bien sur. Il y avait des humains évidement mais surtout une communauté qui vivait en bonne intelligence. Il y avait quelques heurts comme dans tous petits villages. Puis ils étaient venus. Ils avaient débarqué avec leurs armes, avec leur force et surtout leur haine. Ils avaient réduit la vie de Maria à rien. La "Policía". Soit disant il y avait de la drogue. Soit disant il y avait des armes. Mais surtout la haine. La haine des mutants. Ils avaient abattu son gendre d'une balle dans la tête. "Poum" un coup et il était tombé. Tout ça parce qu'il tentait de protéger sa famille. Maria avait attrapé Angelina puis elle avait été poussée méchamment par l'un des hommes. Sa fille s'était débattue, elle ne voulait pas quitter son mari. De nouveau Maria avait entendu "poum poum" et le silence. Dans les maisons voisines le même scénario. Les enfants hurlaient terrifiés. Ils avaient été montés de force dans des bus aux vitres teintées. Partout des regards terrifiés et plein d'incompréhension. Une jeune femme avait demandé des explications, l'homme l'avait regardé, puis frappé et enfin abattue. Plus personne n'avait osé poser la moindre question. Le bus avait roulé, roulé, roulé pendant si longtemps qu'elle avait perdu toute notion du temps. Le soleil s'était couché. Le bus s'était arrêté. Ils avaient été tous descendus de force puis parquer. Et le cauchemar avait continué. Ils avaient été séparés, les femmes et enfants d'un coté, les hommes de l'autre. Les garçons de plus de 11 ans étaient poussés avec les hommes. Leurs kidnappeurs avaient ôté leurs chemises de la police. Maria s'était posée la question de qui était ces hommes. "Mutante" revenait souvent dans leur phrase accompagné par "matar" (tuer). Ils formaient à présent deux files avançant peureusement. Ils étaient examinés avant d’être envoyés dans divers locaux. Des enfants étaient séparés de leurs parents. Des résistants étaient abattus sans pitié. Maria tremblait de peur. On lui avait indiqué l'enclos n° 2, elle ne savait pas ce qui l'attendait. La nuit fut longue. Impossible de dormir. Trop de cris, trop de peur. Angelina avait fini par s'assoupir. Maria somnolait quand elle fut brutalement attrapée. L'homme lui arracha la fillette qu'il balança par terre. À coup de pied et de fusil, Maria fut amenée devant un autre homme. Il lui demanda son nom, son prénom. Elle répondit péniblement tellement effrayée. Puis elle traversa un couloir, un long, très long couloir sous surveillance. On lui fit signe d'ouvrir une porte, ce qu'elle fit. Un homme assis par terre était enchainé. Il était maigre, extrêmement maigre. Son corps était couvert de blessures. Ses lèvres étaient fendues. On l'approcha de force près de cet homme. Il leva les yeux, des yeux d'un bleu intense et pénétrant et ne dit qu'un mot : "humana". Elle fut ramenée avec la même brutalité dans l'enclos. La petite était toujours là. Une autre femme fut emmenée mais pas ramenée puis une autre et une autre, jusqu'à ce que Maria en perde le compte. Des coups de feu retentissaient souvent, très souvent, trop souvent. Le soleil se leva. Et puis au milieu de la matinée, l'atmosphère changea. Le soleil qui brillait fut caché par de lourds nuages. Le vent hurla. La pluie se mit à tomber. La terre se transforma en boue. Et les cris reprirent. De nouveau le "mutante" se mit à raisonner. Maria, Angelina dans ses bras, s'était pelotonnée avec ses comparses le plus possible à l'abri. Et se fut le silence. Un silence lourd. Un silence étouffant. Un silence assourdissant.

"señoras ?" Maria avait levé la tête. Une belle et grande femme était apparut dans son champ de vision. Elle avait la peau foncée et les cheveux blancs comme les neiges. Un X se détachait de son ceinturon. " señoras venid conmigo" la voix était douce, si douce, et si miséricordieuse. Elle avait répété plusieurs fois la phrase avec un fort accent américain. Leurs regards s'étaient croisés. Maria sut qu'elle pouvait lui faire confiance. Elle s'était levée, tenant toujours avec précaution son fragile fardeau. La femme l'avait aidé mais sans chercher à prendre la petite toujours tétanisée dans les bras de sa grand-mère. Une autre femme s'était levée tant bien que mal, puis une autre et une autre. Elles avaient toutes fini par suivre la X-men. Dans le campement c'était l'horreur. La pluie s'était arrêtée et l'eau ensanglantée creusait de multiples rigoles. Maria se fit la réflexion que c'était joli. Les hommes qui les avaient arrêté et violenté gisaient morts. Certains avaient des drôles de blessures comme s'ils avaient été attaqués par une bête aux griffes d'acier. D'autres avaient des brulures et certains même semblaient curieusement congelés.
Elle n'était pas la seule survivantes mais ils étaient si peu nombreux.


"voulez vous de l'eau madame ?" cette fois la voix était virile. Elle n'avait pas compris mais l'homme lui tendait une bouteille d'eau qu'elle avait prise. Elle avait bu, elle avait mangé, comme les autres. Quelques familles s'étaient retrouvés mais si peu. Bon nombre d'enfants avait perdu ses parents. Bon nombre de père et surtout de mère avait perdu son conjoint(e), sa fiancée ou pire ses enfants. Certains interrogeaient leurs sauveteurs cherchant à comprendre. Certains se révoltaient. Mais la plupart restait prostrés incapable de réagir, incapable de penser, incapable de comprendre le pourquoi d'autant de violence.

Le groupe de "sauveteur" semblait en grande discussion et surtout pas d'accord. Maria ne comprenait pas les mots mais les gestes étaient éloquents. La femme à la peau sombre était la plus virulente. Son regard d'acier faisait trembler la vieille femme et pourtant l'homme, lui ne semblait pas plus inquiet que ça.
Plusieurs fois son doigt se tendait vers Maria et les autres et toujours ces mêmes mots : "human" et "mutant" ainsi que "kill" et "dead". Les deux derniers Maria ne comprenaient pas ce qu'ils voulaient dire mais les deux premiers ...
La deuxième jeune femme tentait de les calmer.

La petite main d'Angelina caressa la joue de Maria
"grand-mère on va devenir quoi ? "
elle regarda sa petite fille d'un air triste. Quoi lui répondre ? Que lui dire ? Que tout allait s'arranger ?
Ce n'était pas vrai et elle le savait. Maria haussa simplement les épaules tout en serrant la fillette qui retomba dans le silence.

Les deux antagonistes finirent par se séparer. Maria ne savait pas s'ils avaient trouvé un terrain d'entente ou pas mais une idée germa dans son esprit. Tout, elle ferait tout pour sauver Angelina. Elle se leva donc sous le regard intrigué de ses compagnes d'infortune et s'approcha de la femme noir. Elle tendit la fillette
"mutant" dit elle. Plusieurs fois. Un éclair de compassion passa dans le regarde de la X-men. Elle posa sa main sur celle de Maria tout en secouant la tête. "mutant, mutant" répétait la vieille femme. "guardar mutant". Mais la femme refusait de prendre Angelina. "muerta"

les mots étaient simples et l'américaine les comprenait. "mutant, mutant, mutant" les voix résonnaient de partout. Les mains se tendaient de partout et toujours ce même mot signe d'espoir pour ces pauvres gens. Tous ces regards. Il y en avait tant. Des femmes surtout. Beaucoup de femme. La majorité des hommes avaient été tués. Pas d'homme pas de reproduction. L'X-men avait déjà vu ça.

La compassion quitta son regard qui se fit de nouveau d'acier. Elle appela l'autre jeune femme d'un ton péremptoire.
"Johan explique leur. Dis leur que nous ne les abandonnerons pas. Aucun. Humain ou mutant peu m'importe" puis dans une envolée de cape elle se dirigea vers l'homme et l'attrapa par le bras. Maria ne comprit pas ce qu'ils se dirent. Ils parlaient trop vite. Mais elle vit la femme rapprocher son visage de l'autre, sa main serrant toujours le bras. La tension entre les deux était palpable.

Puis la voix de la femme retentit
"Scott tu es un excellent guerrier et je t'aime comme un frère mais tu n'es pas et ne seras jamais ni une femme ni une mère. Maintenant tu fais ce que je te dis : tu les rassembles et on part. C'est un ordre".

L'homme semblait vaincu, cependant alors que la femme s'éloignait il la rattrapa et le conciliabule reprit. Johan les fixait tout comme la majorité du groupe. De l'espoir sur les visages mais aussi de la peur. La peur d’être abandonné ici sans plus rien. Sans avoir vraiment compris ce qu'ils avaient fait de mal.

"c'est mon problème, ça". Maria vit la femme s'éloigner pour de bon. L'homme se rapprocha du groupe et donna quelques ordres brefs à la jeune interprète qui leur relaya le message. Ils allaient partir, ils allaient tous partir. Bien sur ceux qui ne le souhaitaient pas pouvaient rester. L'un des rares hommes restant posa "la" question : "ou allez vous nous emmener ?
- America"fut la seule réponse. Le seul mot de l'homme. Mot reprit par tous. Mot d'espoir. Mot de peur. Mot de joie. Mot de tristesse.
Pour Maria ce simple mot représentait l'avenir pour Angelina.

L'africaine revint et fit signe à Johan de traduire :
"nous allons partir, tous ceux qui le souhaitent. Des bus vont venir nous chercher. Je vous demande de rester calme et de vous conformer à nos instructions. En attendant reposez vous. Vous êtes en sécurités. Nous vous protégerons tous"

elle appuya sur le "tous". Un couple qui par chance avait été épargné interrogea la femme qui acquiesça. Main dans la main, ils s'éloignèrent du camp suivit par d'autres adultes seuls. Ceux avec des enfants restaient ici. Tant qu'à mourir autant tenter leur chance aux USA. Un petit groupe qui s'était éloigné se rapprocha. "nous on reste. Ici c'est chez nous. On est pas comme vous. On est pas des monstres. Tout ça c'est votre faute."

Maria vit le X-men se raidir. La femme posa une main apaisante sur son bras et Johan traduisit : "vous êtes libres. Mais si vous cherchez à nous nuire ou à nuire à ces gens vous le regretterez. "

les deux leader s'affrontèrent du regard. Humain contre mutant. Homme contre femme. Maria soupira, cela ne s’arrêtera donc jamais. Les autres X se mirent en position de défense. Les humains n'auraient aucune chance. Le belliqueux le sentit et battit en retraite. Finalement il tenait plus à la vie qu'à la vengeance. Cependant son regard exprimait la haine et le dégout. La tension baissa d'un cran du moins pour les rescapés. Les X eux paraissaient encore plus tendus et nerveux.

La nuit s'écoulait lentement, si lentement, trop lentement. Maria avait mal au cou. Trop de stress. Les enfants avaient finis par s'endormir mais pas les adultes. Leurs yeux grand ouvert reflétaient toute l’horreur de la situation.

Il devait être au alentour de 4h du matin quand un bruit de moteur se fit entendre. Les X qui somnolaient se réveillèrent aussitôt et prirent position autour des rescapés. Maria ne put s’empêcher de les admirer. Deux bus stoppèrent dans un bruit de frein. De l'un deux en sortit un géant. Il était immense et armé. Lourdement armé.

Celle que Maria savait maintenant être la chef s'en approcha, lui serra la main et se mit à parler. Le chauffeur de l'autre bus ne descendit pas. Il attendait. Johan leur dit de monter ce qu'ils firent. Lentement.
Certains hésitèrent. Au finale il n'était plus qu'une petite quarantaine.
Le gorille et la X continuaient à discuter.
Maria monta dans le bus du gorille.


"Storm faut qu'on y aille"

L'X et le géant montèrent, ce dernier se mit derrière le volant, ferma la porte et le véhicule démarra en douceur. Emmenant Maria vers un nouvel avenir.

Combien de temps s'était il écoulé ? Plus personne ne disait rien. La chaleur avait envahi l'espace réduit du bus. Même si des arrêts étaient prévus, ils étaient brefs et non reposants. Les routes empruntées n'étaient pas les plus belles ni les plus grandes. A chaque voiture de police croisée, la tension montait d'un cran dans le bus. Les chauffeurs se relayaient.


"Patronne ?" la voix grave du chauffeur résonna dans l'habitacle faisant sursauter ses passagers. "on arrive.
- ok. On passe en mode "furtif""

un léger sourire illumina le visage de la X-men. Puis elle se mit debout. Inspira profondément et Maria ainsi que tous ceux qui la fixaient ne purent retenir un hoquet de surprise. Les yeux de la femme devinrent d'un blanc laiteux tandis que des trombes d'eau s’abattirent sur l'habitacle. Tous connaissaient l’existence des mutants bien sur mais c'était la première fois qu'ils voyaient un adulte utiliser ses pouvoirs volontairement et sans se cacher. De la route surchauffée un épais banc de brouillard s'éleva une fois que la pluie eut cessée. La femme sourit de satisfaction.

Des chuchotements circulèrent dans le bus. Certains étaient effrayés, d'autres, comme Maria, admiratifs. Johan les rassura. Les véhicules stoppèrent. Un silence feutré s'établit. Maria essuya la vitre et tenta en vain de percer le manteau de brouillard.

La femme descendit en premier, suivit de très près par l'un des hommes. Ils étaient aux aguets tel de magnifiques félins.
Un léger sifflement retentit et ils se détendirent. Johan leur demanda de descendre en silence, ce qu'ils firent. La situation était si irréelle. Dans l'autre bus, même chose. Une fois qu'ils furent tous descendus, les X les firent avancer pratiquement à l'aveugle.

Un homme émergea enfin du brouillard. Lui aussi lourdement armé. Lorsqu'il vit le "troupeau" il ne put s’empêcher de jurer. Maria se signa machinalement. Cet homme lui avait fait peur. Il ressemblait aux fantômes de son enfance avec son long manteau noir.

La X-men s'en approcha main tendue, l'homme ne la serra pas, il n'était pas content du tout. Sa voix pourtant basse résonnait.


"mais enfin vous êtes complètement folle. Vous m'aviez dit une 10 aine, ils sont au moins 40 là. Je refuse Storm. C'est bien trop risqué"

la femme le fixa un long moment en silence avant de simplement dire "je n'ai que vous. Ils vont mourir s'ils restent ici
- mieux vaut eux que moi.
- REIJI !!" la voix de la femme était outrée. "ce sont des humains. Leur seul crime est d'avoir été au mauvais endroit au mauvais moment. Si vous aviez vu. Dire que c'est nous que l'on traitre de monstre... Regardez les. Regardez les droits dans les yeux et dites leur que vous refusez de les aider. D'aider vos compatriotes.
- cela n'a rien à voir et vous le savez bien. Ne cherchez pas à me culpabiliser cela ne fonctionne pas avec moi.
- en êtes vous sur ? Vous voulez voir ce qui c'est vraiment passé ? Vous voulez voir ce qu'ils ont fait des autres ? car oui ceux que vous voyez ici n'est que l'infime partie de ce que l'on a trouvé. Les mutants avérés ou pas et la majorité des hommes et des garçons de plus de 11 ans ont été abattus comme des chiens. Non pire que des chiens. Vous savez pourquoi ?"

l'homme leva les mains se demandant pourquoi il avait accepté de se mettre dans cette galère. L'honneur voilà pourquoi. "et merde c'est bon vous avez gagné mais c'est vous qui avez une dette envers moi maintenant."

de nouveau la femme le toisa de son regard d'acier "je ne vous dois rien et ne vous devrais jamais rien."

l'affrontement visuel dura une bonne minute, aucun ne voulait lâcher. Aussi têtu l'un que l'autre. Maria vit le gorille s'approcher, poser une main sur l'épaule de l'homme. Rien ne fut dit mais il détourna le regard en jurant entre ses dents.

"Johan va vous accompagner.
- A vos ordres" lança l'homme avec irritation et ironie . "les bonnes femmes !!!"

le groupe fut embarqué car c'était bien de cela qu'il s'agissait. Un bateau, un beau et grand bateau. Une sorte de paquebot. Johan leur expliqua que façon la moins risquée était d'entrer aux USA par la mer. Elle omit de leur dire que les gardes côtes allaient surement inspecter le bateau avant d'autoriser son entrée dans les eaux américaines. Cela ne les regardait pas, ce n'était pas leur problème.

Ils furent dispatchés dans divers cabines par petits groupes. Pour la vieille femme s'était le luxe. Un vrai lit. Une douche. Des serviettes qui sentaient bon. Après l'enfer, elle avait l'impression de se trouver au paradis. Ils eurent aussi droit à un vrai repas copieux et savoureux. Les enfants reprenaient courage. Certains riaient un peu peureusement au début puis de plus en plus naturellement. Ils jouaient aussi entre eux. Parfois une mère leur disait de se calmer mais pour eux la vie recommençait. Le pouvoir de la jeunesse. Le bienfait de l'oublie. Les adultes eux étaient plus circonspects. Eux se souviendraient toujours. Eux ne pouvaient oublier. Eux gardaient cette peur au fond d'eux. Et si le passé était derrière, l'avenir était devant, toujours. Qu'allaient ils devenir ? Qu'allaient devenir leurs enfants ? Les femmes s'étaient instinctivement regroupées entre elles et discutaient. Elles parlaient d'avant. Elles parlaient de maintenant. Elles parlaient enfants, cuisine, mode ... Elles parlaient femme pour ne pas se laisser submerger par la peur. Cette peur viscérale qui leur nouait le ventre. Elles se rendirent compte que l'une d'elles était enceinte. Et les bavardages reprirent. Cette vie futur, cet espoir était un baume pour elles. Elles étaient humaines, elles étaient mutantes mais surtout elles étaient vivantes.

Dans la cabine de commandement l'ambiance était bien moins sereine. L'homme au manteau noir marchait d'un pas rageur faisant brusquement demi tour et tirant nerveusement sur un cigare. Le gorille qui avait servi de chauffeur était plus calme. La jeune Johan et le dénommé Scott qui avaient embarqué, s'étaient simplement assis par terre. La fatigue et la tristesse se lisaient sur leur visage. Les autres X s'étaient éclipsés. Autres missions. Autres problèmes.


"ça ne marchera jamais, Storm et vous le savez. Une dizaine j'aurais pu les faire passer pour des employés mais là ... et tous ces enfants ... "

Storm le regardait toujours aussi déterminée
"ce n'est pas la prison qui nous attend si on se fait prendre mais la mort. Une exécution simple et rapide au mieux.
- vous avez peur ? " lui lança le X

"bien sur et vous devriez aussi pauvre crétin"

l'homme se leva d'un bond. Le gorille se plaça entre eux. Bras croisés, regard fixe

"Scott ça suffit. " elle n'avait pas dit "coucher" mais le pensait fortement. Bon sang les hommes ...

"que voulez vous dire Reiji ?
- ce bateau, il n'est pas à moi. Je l'ai ... disons emprunté.
- emprunté hein ? "

Storm leva délicatement un sourcil interrogateur comme elle savait si bien le faire.
"ouai. Quelqu'un qui me devait un "service". Officiellement le bâtiment est en test navigation, d'où l'équipage restreint.
- je vois. Et ?
- et si les gardes côtes soupçonnent l'introduction d'immigrants clandestins surtout une telle quantité, son propriétaire le saura, et il me fera la peau sans la moindre hésitation. Il a ... disons beaucoup d'affection pour ce bateau.
- mmm je vois.
- tant mieux. Vous ne pouvez pas ... je ne sais pas moi ... "

il fit un geste vague de la main, Storm le regarda avec un léger sourire "Reiji croyez vous que j'aurais fait appel à vos services si j'avais pu- à son tour elle fit le geste - Ouvrez les yeux bon sang. Croyez vous que cette situation soit exceptionnelle ? Nous sommes débordés voilà. Et depuis cet attentat à Kiev c'est vraiment tendu même aux USA"

Reiji soupira. Ça il le savait. Il en avait aussi fait les frais. Même s'il n'était pas personnellement concerné vu qu'il était 100% humain, son meilleur ami et son adjointe étaient des mutants sans parler d'une bonne partie de ses employé(e)s ou de leur famille. Certaines de ses entreprises commençaient à avoir des difficultés, surtout du coté de New York. Une chance, Miami était relativement épargnée mais pour combien de temps. Combien de temps avant que les mutants ne passent dans la case "nuisance" puis dans celle de "à abattre".

"un sabordage ?
- pardon ?
- on fait couler le bateau. Les gardes seront tellement occupés qu'ils ne vérifierons pas l'identité des personnes.
- t'es dingue. T'as pas écouté ce que j'ai dit. Sans compter que ce bateau vaut des millions.
- et alors c'est rien pour vous."

là c'était la goute d'eau, le poing de Reiji partit en direction du visage de Scott. Aussitôt celui-ci porta la main à la visière qui recouvrait ses yeux mais une douche glacée, mélange d'eau et de grêlon s'abattit sur les deux hommes surchauffés, les calmant instantanément.

"ça suffit vous deux. Fermez là. Scott, Johan allez voir si nos "invités" sont bien installés. "

Scott et Reiji s'affrontèrent encore un bref instant du regard mais l'eau qui dégoutait de leurs vêtements les rendaient si ridicules que Johan et Karl ne purent s’empêcher de rire.

Storm porta son regard sur eux, leva la main et leur dit
"une petite douche vous aussi ?"

Johan secoua bien vite la tête et s'éclipsa en silence, suivit par Scott.

"je vais te chercher une serviette patron." A son tour Karl s'en alla laissant Reiji et Storm en tête à tête.

"bien ou en étions nous ?
 - ... ...
- pardon je n'ai pas bien compris ?
- rien m'dame."

c'était toujours la même chose, une bonne douche glacée, il n'y avait rien de mieux pour calmer les esprits belliqueux. Et puis la majorité des hommes répugnaient à lever la main sur une femme et Storm en profitait outrageusement. Il faut dire aussi qu'elle n'était pas du genre à se laisser impressionner par qui que ce soit. Sans compter que son mètre 75 et son allure altière lui donnaient un sérieux avantage. Peut être aussi sa tenue qui dévoilait de magnifiques épaules chocolats.

"d'autres suggestions ?"

Reiji réfléchissait. "j'avoue que je ne vois pas vraiment. Surtout avec tous ces gamins. Et qui plus est, aucun ne parle américain.
- peut on les cacher ?
- peut être. Mais ou ? Vous auriez vraiment du me dire le nombre exacte Ororo.
- personne de confiance chez les gardes côtes ?
- non pas vraiment.
- les Féd ?
- vous êtes folles. Ce sont bien les derniers à qui s'adresser.
- même si on leur explique la situation ? "

Reiji ne put s’empêcher de rire. Un rire cependant dénué de joie "ma pauvre. Ouvrez les yeux. Votre Charles Xavier ne vous a donc rien appris à part tendre l'autre joue. C'est la guerre. Vous d'un coté et les humains de l'autre. C'est aussi simple que cela.
- et vous Reiji ? De quel coté êtes vous ?"

Rei la fixa un long moment avant de répondre "du mien, simplement du mien.
- je vous plains. Vraiment.
- si ça vous chante. "

la porte s'ouvrit doucement et Karl entra, une serviette à la main. Reiji s'essuya tant bien que mal.

"sans saborder le bateau une panne ne serait elle pas une bonne excuse ?
- mmm peut être. Mais je ne vois toujours pas comment faire débarquer autant de personne.
- une autre diversion ?
- du genre ? Votre pluie.
- un peu plus, genre un cyclone.
- en cette saison. Peut probable. Ils vont se douter de quelque chose. Surtout que la météo est agréable depuis plusieurs mois.
- bon sang, il FAUT qu'on trouve"

Storm se leva d'un bond et se mit à son tour à faire des allées et venues "il FAUT les sauver.
- je peux en sauver une dizaine, 15 maxi mais pas plus. Je suis désolé. Sincèrement. À vous de voir"

cela en faisait encore 25. 25 innocents qu'elle se refusait à laisser. Pas comme ça. Pas après leur avoir donné de l'espoir.

"Vous avez trouvé ?"Cyclope entra dans la pièce d'un pas vif "parce que le capitaine m'a informé que nous allons arriver dans les eaux américaines"

Reiji les regardait avec à vrai dire un certain amusement. Si la situation n'avait pas été aussi critique il en aurait apprécié toute l'ironie. Finalement ces fameux X-men n'étaient pas tout puissant. Ces mutants dont tout le monde parlait semblaient aussi perdus que n'importe quel humain.

"et vous là au lieu de sourire bêtement vous n'avez pas une idée ? "

le ton de Cyclope ne fit qu'élargir le sourire moqueur de Reiji. "c'est vous les super mutants moi je ne suis qu'un simple humain
- une autre douche les enfants ? "

les deux hommes secouèrent la tête dans un bel ensemble enfantin. Puis Reiji se leva "vous voulez une solution : mettez en 25 de votre choix dans les canaux de sauvetage. Ça en fera au moins 15 de sauvés.
- non il n'en est pas question.
- dans ce cas débrouillez vous. "

la patience de Reiji avait atteint ses limites et ce Cyclope le mettait hors de lui. Il le détestait. La porte claqua bruyamment lorsqu'il sortit.

"je vais lui parler" laissant les deux X-men Karl suivit son patron.

"patron ?
- non mon ami pas cette fois. C'est leur problème qu'ils se débrouillent.
- tu es aussi dans cette merde.
- que tu dis"

Une lueur mauvaise dans les yeux de Reiji alerta Karl. Le bras de ce dernier se tendit et sa main attrapa son ami par le col de sa chemise puis il le souleva sans effort afin de se trouver les yeux dans les yeux
"je ne veux même pas entendre ce à quoi tu penses. Suis je bien clair ?"

Le ton de Karl était posé mais lourd de menace. Le colosse ne se mettait jamais en colère, il n'en avait pas besoin. Il connaissait sa force. Il savait la maitriser. Il savait aussi qu'il lui serait facile de briser cet homme, son patron, son ami. Il savait aussi que Reiji ne pensait pas réellement tout ce qu'il disait ou même pensait. C'était un homme torturé mais avec un bon fond. Même s'il le cachait soigneusement.
Reiji abandonna, il abandonnait toujours face à Karl. Et quelque part il était rassuré. Rassuré d'avoir cet homme qui l’empêchait de déraper, qui l’empêchait de devenir un monstre comme son père.


"ok vieux frère que fait on alors ?
- on demande de l'aide."

Reiji émit un ricanement "ha oui et de qui ?
- tu as des amis Reiji ou du moins des gens qui te doivent un service.
- messieurs excusez moi "

la voix féminine était hésitante. Karl lâcha son patron et les deux hommes se retournèrent vers la jeune Johan. "Storm veut vous voir. S'il vous plait"

les deux hommes suivirent Johan "ils arrivent messieurs" un très léger tremblement dans la voix de Storm. Reiji et Karl échangèrent un coup d'oeil, ils n'avaient toujours aucune solution.

"nous n'avons pas le choix. Soit nous livrons nos "amis" soit nous les défendons. Storm que décidez vous ? C'est vous le chef non. "

Se battre ou mourir. Toujours et encore. Rien ne changera jamais. Seules ces 2 solutions perduraient encore et encore. Elle regarda son équipe. Chacun si unique en son genre. Son regard passa de Cyclope à Reiji. C'est deux là lui avaient causé plus de soucis en quelques heures que ses élèves d'une année. L'humain et le mutant. Ils représentaient si bien ce monde, si plein d'imperfection mais tellement courageux.
Le gorille, ce "monstre", doté d'une telle gentillesse que s'en était presque gênant. Comment avait il pu survivre dans ce monde de fou. Et la jeune Johan. La benjamine du groupe qu'elle avait prise sous son aile. Même s'ils savaient, plus ou moins, dans quelle galère ils allaient c'était elle qui les avait mené, qui les avait guidé. C'était elle le chef comme l'avait si bien fait remarquer Reiji. Ce poste de chef était un fardeau pour Storm mais un fardeau qu'elle refusait d'imposer à d'autres non pas par orgueil bien au contraire.


"ici les gardes cotes des USA, veuillez couper les moteurs nous allons monter. Je répète ici ... "

le silence se fit dans la salle. Karl attrapa son arme négligemment posée et lança l'autre à Reiji.

"non. Ils ne font que leur travail. On tente la diplomatie. Je suis sur qu'ils comprendront"

les deux hommes se regardèrent avant de lever les yeux au ciel mais reposèrent leurs armes.

"Johan fait les monter. Et pas de violence. Cyclope accompagne la.
- mais ..."

Cyclope n’appréciait pas d’être "relégué" ainsi, surtout en voyant le sourire narquois de Reiji.
Storm poussa un soupire excédé. Pourquoi au nom du ciel, les hommes ne voulaient ils pas obéir sans ronchonner systématiquement.


"je vais avec elle. Vous vous en sortirez ?" lança Karl avec un geste de la tête vers les deux hommes qui semblaient sur le point de s'entre déchirer une nouvelle fois. Storm acquiesça avec lassitude.

Le silence se fit dans la pièce, un lourd, très lourd silence. Les deux hommes étaient nerveux et même elle avait du mal à gérer autant de tension. Elle était une femme d'action.

Dans les chambres, Maria et les autres femmes avaient senti le ralentissement du bâtiment et surtout elles avaient entendu l'annonce des gardes cotes. La panique monta immédiatement. Elles s'étaient plus ou moins regroupées avec les enfants dans les pièces les plus vastes et de nombreuses prières montaient avec ferveur. L’accalmie et le confort avaient été de courte durée. Dans ses bras, Angelina avait de nouveau les yeux grands ouverts et surtout vides. La petite fille n'en pouvait plus, vraiment plus. Comme la plupart des enfants de son age, elle n'avait pas compris grand chose et avait fini par se réfugier loin, très loin, là ou plus personne ne pourrait lui faire du mal.

Storm aurait aimer elle aussi rejoindre ce monde de bien être mais elle n'en avait pas le loisir. C'était impossible. Trop de vie, trop de responsabilité. Regrettait elle ses décisions ? Non. Elle avait fait de son mieux avec les moyens dont elle disposait. Cyclope avait raison : il était bien mieux en tant que leader. Elle, elle en avait peut être les capacités mais pas l'envergure. Mais voilà, le Professeur l'avait choisi elle et pas lui. Elle se demandait très souvent pourquoi. Sans jamais avoir de réponse. Reiji avait tort, ils n'étaient pas de "super mutant". Juste des humains gérant au mieux des pouvoirs qu'ils n'avaient pas demandé. Juste une espèce tentant de survivre au milieu de millions d'autres.


"et bien Aoe encore à fourrer votre nez là ou il ne faut pas" la porte s'était brutalement ouverte sur un homme d'une bonne cinquantaine d'années. Légèrement bedonnant, son visage reflétait une certaine bonhomie et joie de vivre. Ses yeux clairs étaient vifs et perçants. Il avait encore de beaux cheveux d'un blond-roux et surtout une grosse moustache. Lui aussi fumait le cigare, les gros cigares.

"Monsieur mais que faites vous ici ?
- je vous sauve la mise mon garçon. Encore. Et au fait fameux ces cigares. Oui vraiment fameux."

Interloquée Storm faisait un va et vient entre cet inconnu (enfin pas tant que ça) et Reiji.

"puis je savoir qui vous êtes ?
- mais bien sur ma jolie : votre sauveteur. Mr Jefferson, Thomas Henry Jefferson et ce n'est pas une blague ... enfin si mais venant de mon père. Je suis le Maire de Miami et moi aussi je ferais à peu près n'importe quoi pour une aussi jolie femme. T'as toujours eu du goût Aoe.
- mmm heu monsieur excusez moi mais cette dame est ...
- oui oui je sais. Storm, chef des fameux X-men. Madame"

Le maire s'inclina galamment devant elle. Les yeux de la X-men s'adoucirent elle avait toujours été sensible à la politesse.

Karl haussa les épaules sur un regard interrogatif de Reiji, il n'en savait pas plus et la présence du Maire de Miami l'intriguait autant. Ce dernier n'avait encore rien dit depuis sa montée sur le bâtiment.


"heu monsieur ...
- il n'y a rien à boire sur ce rafiot. Toi là (le maire se tourna vers Cyclope) un whisky, sec. Double dose. Allez fiston bouges toi"

puis Monsieur le maire se laissa tomber dans l'un des fauteuils tirant toujours sur son cigare. Son regard lui, détaillait avec attention la X-woman. Ses épaules chocolats sur les quelles retombait sa chevelure de neige. Sa poitrine généreuse. Son ventre plat, ses longues jambes fuselées. Mr Jefferson était un homme à femme. Il aimait les femmes, toutes les femmes.

Il poussa un soupire de concupiscence
"si seulement ma femme était comme vous ..."

Storm leva délicatement l'un de ses sourcils avant d'afficher un léger sourire. Elle était partagée. Cet homme semblait à la fois si charmeur et parfaitement mufle qu'elle ne savait que dire.

"heu Monsieur ...
- oui, oui Aoe. Les affaires, toujours les affaires, cet homme ne pense qu'à ça" soupira t il avant de lancer un clin d'oeil grivois à Storm. "bien qu'est ce que je disais moi du coup? et mon verre, il est ou ?"

Mr Jefferson s'installa confortablement dans le fauteuil, jambes croisées, mains jointes et index posés sur sa bouche comme s'il réfléchissait. Reiji faisait un effort pour rester calme. Il connaissait bien le Maire de Miami. Cet homme qui affichait un comportement paillard et rustaud cachait un esprit aiguisé et redoutable.

"j'étais donc à mon bureau entrain de finaliser quelques dossiers ...

Reiji ne put s’empêcher de sourire. Il savait la véritable raison de la présence du Maire à son bureau un dimanche matin : son dragon de femme et les vieilles biques qu'elle appelait amies.

... quand un homme est apparu. Comme ça. J'avoue avoir été très surpris. Une seconde j'étais seul et l'autre d'après il était là. Il m'a dit qu'il ne me voulait aucun mal, simplement qu'il avait besoin de mon aide. Mais vous savez le plus curieux ? Non bien sur vous ne pouvez pas. C'est qu'il me parlait là

Le Maire pointa du doigt son front

"je ne suis pas fou croyez moi. J'entendais vraiment sa voix dans ma tête.
- je vous crois. "

la voix de Storm était douce, bien sur qu'elle le croyait et pour cause. Elle connaissait bien le "responsable". Reiji lança un coup d'oeil interrogatif à la jeune femme.

"c'est le professeur. Il a su.
- oui ma jolie, c'est ainsi qu'il s'est présenté : Professeur Charles Xavier. Il m'a aussi parlé des mutants et des massacres dont ils étaient victimes, ce que je savais bien sur. Je suis quand même Maire. Même si Miami est heureusement bien plus civilisée que la grosse pomme ou que ce dépotoir à racaille de SF. Et donc me voilà. "

Le Maire tira une nouvelle bouffée sur son cigare "Et mon whisky il est entrain de le fabriquer votre gamin ? J'ai soif moi. "

Reiji soupira. Un début de migraine se pointait. Bon au moins une chose était sur, il ne finirait pas au fond de la mer ou bouffer par les requins.

"heu Monsieur ...
- ha enfin. Et bien mon garçon vous n'êtes pas un rapide."

Cyclope venait d'entrer dans la salle un verre et la bouteille à la main, au cas ou. Il s'efforça d’être aimable mais il était heureux que personne ne voyait ses yeux.
Le Maire avala une gorgée
"mmm excellent. T'as toujours eu bon goût en matière de whisky ... et de femmes Aoe" un rire tonitruant explosa dans la pièce, laissant une sorte de gêne parmi les autres. Cet homme était déconcertant.

"bien les enfants sur ce, j'ai encore du travail et vous aussi. De quoi avez vous besoin ?"

Reiji appréciait monsieur le Maire mais il avait souvent du mal à le suivre. Ororo elle était encore plus perplexe par les manières de l'homme. Il disait vouloir les aider et elle le savait sincère. Et puis le Professeur avait fait appel à lui. Elle avait une totale confiance en lui. Mais d'un autre coté, ses manières étaient si ... frustres. Johan elle tentait de retenir un fou rire devant la tête que faisait son mentor. Quand à Cyclope son visage reflétait la colère. Il n'y avait que Karl qui ne manifestait rien. Toujours aussi calme et pondéré.

"je vais rassurer nos amis" lança t il avec douceur avant de s’éclipser.
"attendez moi" Johan s'enfuit de la salle avec soulagement avant de laisser libre court à son hilarité.

Dans les salles ou s'étaient réunies les malheureuses la tension était à son comble. Lors que Karl et Johan y pénétrèrent la peur se lisait sur les visages. Les enfants avaient été regroupés le plus près possible des murs. Les femmes leur offrant une protection dérisoire mais volontaire. Elles ne reculeraient pas. Sauver les enfants.

Johan s'empressa de les rassurer. Elles ne risquaient rien. Tout allait s'arranger, elles et leurs enfants allaient pouvoir vivre tranquillement. Même si elles semblaient soulagées toutes n'en étaient pas vraiment convaincues. Elles espéraient bien sur, c'était tout ce qu'il leur restait, l'espoir. Plusieurs femmes dont Maria se levèrent et s'avancèrent vers les deux mutants. Un doux sourire illumina leurs visages.
"Gracias, gracias". Les mains se hissèrent avec hésitation pour toucher leurs sauveurs. Les remerciements n'en finissaient plus mettant les deux "héros" très mal à l'aise.

Dans la salle de commandement les discussions allaient bon train. Le nombre est important mais pas le pire qu'avait pu voir Miami qui possédait des structures d'accueil adéquates. Cependant le Maire proposa une répartition dans les villes alentour ou même sur NY, ce qui fit tiquer Ororo. Elle n'aimait pas ce qu'elle qualifiait de "trafic" et Reiji abondait dans son sens. Ils finirent enfin pas se mettre d'accord. Les réfugiés allaient être emmenés dans un centre d'accueil sociale et pourraient y rester aussi longtemps qu'ils le souhaiteraient. Puis ils seraient intégrés petit à petit. Le plus compliqué allait être de leur fournir des papiers. Le fameux visa vert n'était pas des plus simples surtout en cette période de trouble. Ils savaient tous et c'est bien ce qui les inquiétaient le plus, que s'il y avait encore des mutants ou plutôt mutantes parmi les réfugiés leur chance de s'en sortir était plus que limitée. Ororo s'engagea à les prendre en charge et à les cacher à l'Institut.

Mr Jefferson émit l'idée d'avertir les médias pour sensibiliser l'opinion public. Si Reiji n'y était pas forcément défavorable, les deux X-men eux étaient contre. Les médias, ils connaissaient et en avaient fait les frais. Un peu trop.
Le Maire avait cependant un avantage, Miami était une ville vraiment cosmopolite et qui accueillait énormément d'immigrés sans compter que de nombreux maires n'avaient pas été des natifs des USA.

La corne du bateau fit sursauter tout le monde aussi bien dans la salle qu'au dessous. Des femmes émirent même un cri de frayeur. Johan s'empressa de les rassurer. Tout allait bien, ils allaient simplement enfin accoster. La manœuvre se fit en douceur. Mais quand la porte s'ouvrit sur le Maire et le trio, les femmes eurent de nouveau un mouvement de crainte. De la pitié passa dans les yeux de Mr Jefferson en les voyant si effrayées. Ororo prit la parole, traduite par Johan. Elle leur expliqua ce qui était convenu. Ce qu'elles allaient devenir. Puis leur demanda de les suivre. Une jeune adolescente fut prise d'une crise de terreur. Elle refusait de sortir. Il fallut toute la douceur et la persuasion d'Ororo pour la calmer.
Dehors le soleil brillait, blessant méchamment les yeux. Plusieurs femmes se signèrent, récitèrent des prières de remerciement. D'autres même se mirent à embrasser le sol. Un groupe d'hommes armés les attendait pour leur protection, ainsi qu'une assistante sociale. De nouveau il fallut toute la persuasion de Storm pour les convaincre qu'elles ne risquaient rien. Que les policiers n'étaient là que pour les protéger pas pour leur faire de mal. Ororo par l'intermédiaire de Johan répétait encore et encore ce leitmotiv jusqu'à ce que les femmes en soient convaincues. Elle prit la tête du convois et monta la première dans les bus afin de leur prouver qu'il n'y avait aucun danger. Karl lui emboita le pas, pour lui il était hors de question de partir sans s'assurer que tout le monde serait bien traité. Reiji le suivit en soupirant. Il avait fait sa partie, le boulot était fini. Il n'avait qu'une envie retrouver sa belle demeure et son calme. Il n'en avait rien à faire de ces femmes et il se fichait de savoir ce qu'elles allaient devenir.

Le Centre sociale était un beau bâtiment vaste et spacieux. De nombreux clandestins y avaient séjourné avant de pouvoir être "lâchés" sur le sol des USA. Les chambres n'étaient pas très grandes mais propres. La plupart était des chambres doubles, chacune avec un lit superposé. Les toilettes et douches étaient communes mais pas mixtes. Le mobilier était simple et de récupération mais formait un ensemble relativement correcte. Des couettes avaient remplacé les couvertures brunes, don d'un généreux donateur. Maria et Angelina se retrouvèrent avec deux jeunes adolescentes. L'une d'environ 15 ans, l'autre approchant des 18 mais aussi perdues l'une que l'autre. La vieille femme les avait prise sous son aile rapidement. Angelina se retrouvait avec deux "soeurs".

3 semaines s'étaient écoulées. Trois semaines où Maria avait vu nombreuses de ses compagnes partir. Bien sur elle avait été ravie pour elles mais aussi un peu jalouse. Elle se demandait quand serait son tour même si elle ne se plaignait jamais. Elle se savait vieille et aussi inutile. Elle n'avait aucun avenir ici même si elle espérait. Elle espérait et se battrait pour Angelina mais personne ne voulait d'une vieille femme encombrée d'une si jeune enfant. Alors Maria s'occupait comme elle le pouvait, aidant au centre. Tous les matins elle nettoyait soigneusement sa chambre mais aussi les sanitaires. Puis elle avait commencé à nettoyer les parties communes comme la cuisine pour finir l'une des assistantes lui avait demandé si elle aurait la gentillesse de faire son bureau en échange elle avait proposé à Maria de lui apprendre l'anglais ainsi qu'à Angelina. Maria avait accepté et tous les soirs les deux femmes se retrouvaient dans un bureau propre pour des cours de langue. Maria n'était pas très vive mais la petite,elle, assimilait bien vite les rudiments. Au bout de 3 semaines elle pouvait tenir une conversation commune.
Maria avait revu la jeune Johan mais aussi la belle africaine. Elles avaient enfin pu se présenter et discuter tranquillement.

Et puis il était revenu. Ce monsieur étrange avec son long manteau qui l'avait tant effrayé. Sur le moment elle avait eu peur mais il n'avait pas semblé intéressé par elle. Il n'était pas seul, le gorille l'accompagnait bien sur mais il y avait un autre homme, plus âgé. Ils s'étaient directement dirigés vers le bureau de l'assistante. Bien sur Maria n'avait pas entendu leur conversation, elle n'était pas du genre à épier les gens, cela ne se faisait pas. L'assistante avait fini par sortir et était venue la chercher. Le coeur de Maria avait fait un bond. Une terreur irraisonnée l'avait envahi. Le cauchemar recommençait. L'assistante tenta de la rassurer mais ce fut une Maria tremblante qui pénétra dans le bureau.
L'homme au manteau noir la détailla de son regard de braise. Le plus vieux l'ignora purement et simplement. Seul le gorille lui sourit gentiment et Maria ne put que le lui rendre.


"tu lui fais peur patron"

Maria avait juste compris "patron". L'assistante lui demanda de s'assoir, ce qu'elle fit maladroitement, aussi loin que possible de cet homme.

L'assistante prit la parole, résumant le pourquoi de la présence des 3 hommes. Mr Aoe - Maria comprit que c'était l'homme au manteau noir - cherchait quelqu'un pour entretenir et surveiller l'une de ses résidences. La précédente employée était partie suite à l'accouchement de sa plus jeune fille. Maria était elle d'accord pour ce poste ?

La vieille femme regarda tour à tour l'assistante, Mr Aoe et les deux autres hommes sans y croire. Enfin elle allait pouvoir quitter cet endroit. L'assistante poursuivit sur le travail qu'elle aurait à effectuer. Non seulement elle devrait tenir propre les locaux communs, distribuer le courrier mais aussi assurer le ménage dans certain des appartements voir divers prestations notamment des courses. Au totalement le bâtiment avait 10 appartements de 120 m² qui s'élevaient sur 5 étages. Le sous sol comprenait caves et garages privatifs. Le rez-de-chaussé, l'appartement qu'elle même habiterait, l'ascenseur et l'escalier bien sur, ainsi qu'un vaste hall. Le 1er était occupé par un médecin et son cabinet. Maria n'aurait pas à s'en chager, il avait déjà son personnel. Au 3ème étage, un avocat à la retraite logeait dans l'un des appartements. Un vieux monsieur "old school" un peu sourd qui avait aussi sa femme de ménage. Les 7 autres étaient occupés par des cadres supérieurs de la firme Aoe. Le bâtiment était situé idéalement entre Downtown Miami et Miami Beach. L'assistante l'informa qu'elle n'aurait que les charges à payer pas de loyer, cela faisait parti de l'accord.

Maria hocha la tête incapable de parler. Le vieux ouvrit sa pochette et tendit deux documents à l'assistante qui expliqua à Maria les termes du contrat. Un contrat rédigé pour l'un en anglais et l'autre en espagnole. La vieille femme eut un hoquet de surprise en voyant le montant de son salaire.


"un problème ? " lança Reiji "elle veut plus ?"

L'assistante traduisit les paroles à Maria qui faillit se dévisser la tête tellement elle la secouait en signe de négation. Puis elle se mit à parler, parler et parler tout en pleurant. Elle parlait si vite que l'assistante sociale n'arrivait pas à la comprendre. Elle finit par calmer Maria qui se mit à remercier Reiji avec une ferveur qui le mit mal à l'aise. Il n'aimait pas les manifestations aussi visibles d'émotion.
Impavide l'avocat lui tendit un stylo afin qu'elle signe. Ce qu'elle fit. Par l'intermédiaire de l'assistante, Maitre Jairo lui demanda si elle avait bien tout compris les termes du contrat. Maria acquiesça mais ce n'était pas vrai. Elle n'avait pas tout lu ni tout compris mais la somme rondelette allait lui permettre de faire vivre largement Angelina peut être même pourrait elle faire des études.

Une fois signés par les deux partis, les documents furent ratifiés et soigneusement rangés par le vieil avocat. Mais ce n'était pas fini. Il sortit deux nouvelles feuilles pour Maria. De nouveau celle-ci ne put s’empêcher de se mettre à pleurer, agaçant au passage Reiji. C'était une demande pour la naturalisation américaine. Péniblement et avec l'aide de l'assistante Maria la remplit surtout celle pour Angelina.
Et enfin l'avocat l'informa que la fillette avait une place réservée dans l'une des écoles non loin d’où elles allaient habiter. De nouveau Maria remplit et signa les papiers en pleurant.

Une fois les formalités terminées les trois hommes sortirent. Seul le gorille lui sourit avec gentillesse. Mais Maria s'en fichait. C'était le début d'une nouvelle vie pour elle et pour Angelina.

Mars était passé, puis Avril, Angelina s'était rapidement faite à sa nouvelle vie. Maria avait toujours un peu de mal avec l'anglais mais se débrouillait de mieux en mieux. Elle arrivait à comprendre assez facilement si son interlocuteur ne parlait pas trop vite. Elle avait sympathisé avec le vieil avocat et son aide. C'était vraiment un très gentil monsieur et d'une politesse exquise. Sur les 7 cadres supérieurs, 6 étaient des hommes de tout age. Il y avait bien eu un incident avec l'un des plus jeunes et une "soirée" qui avait failli mal finir mais dans l'ensemble aucun ne lui posait de réel problème. Seule la jeune femme du 10 la prenait de haut. Au début Maria avait admiré cette belle jeune femme mais elle s'était vite rendue compte que c'était une opportuniste et une égoïste.

Et aujourd'hui elle allait voir. Elle était allée trop loin.
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