[terminé] J+1 [Caitlyn]

**Kaya Kangee** Lun 31 Oct - 14:24

Encore une fois, ce fut une grosse journée… Et étrangement, quelque chose me disait que les suivantes seraient du même goût. D’abord, le matin, je me levai carrément à la bourre et ne parvins à arriver au rendez-vous avec Johan que grâce au fait que Jade m’avait réveillée en gueulant un peu. Sur le coup j’avais un peu fait la tronche mais au final, heuuuureusement qu’elle était passée par là. Après cette discussion assez difficile mais plutôt salutaire avec la petite brune, que j’avais sacrément été heureuse de revoir, je quittai l’aéroport afin de rejoindre Tristan. Je devais le retrouver en début d’après-midi pour les fameuses courses, en fait Jade m’avait laissé (sur la porte) une petite liste perso avec plein de trucs bizarres et difficilement identifiables. Bon, les « cartouches de purification » devaient aller dans son Stérilo-machin, là. Par contre il y avait trois types différents de javel ? J’veux dire… La javel c’est de la javel non ? En plus elle était de moins en moins utilisée depuis 4 ou 5 ans, en faveur de produits plus naturels, tout aussi efficaces et bien moins polluants comme le savon noir. Après ça devait venir de ses TOCs donc au fond, la logique ne devait pas bien entrer en compte.

En attendant j’avais rendez-vous avec lui à 14h : j’eus donc le temps de rentrer chez moi, manger un morceau, et ne rien faire du tout. Le fait de pouvoir rester là, dans l’appartement vide et bordélique, sans personne, sans rien, était… reposant, rassurant en fait. Je savais que je ne pouvais plus – et qu’en fait je n’avais plus trop envie – de vivre de cette façon de manière durable mais dans l’immédiat, cette « pause » me permit de me régénérer un peu le cerveau. Après, hop Tristan ! Bon évidemment j’arrivai un peu en retard. Il ne fit pas de commentaire et nous pûmes récupérer ce qu’il fallait : viande, pain, lait, produits ménagers divers (y compris les trucs bizarres de Jade), … Bien évidemment, vu que j’étais là, la plupart des quantités furent doublées voire triplées. Au moment de passer à la caisse j’avais un peu la mine blême ; j’avais l’habitude de ce genre de « note » mais pas Tristan. Il allait falloir que je trouve un moyen de gérer ça différemment…

Une fois l’ensemble proprement stocké, il était genre 16h30, je décidai d’agir en ce sens : régler le problème. Ou du moins, tenter de participer à la résolution du problème. J’avais vu qu’une boîte de strip-tease pas très loin de chez moi avait besoin d’un videur pour remplacer leur videur « normal » pendant 3 semaines, vu qu’il était en lune de miel. Le boss des lieux était plutôt correct : je n’eus pas de remarques sexistes ou dragueuses ni rien, c’était assez pro. Il me demanda quels genres de types de combat je maîtrisais, me demanda de faire quelques échanges avec un autre de leurs videurs, … au final il sembla satisfait, m’informant que je commencerais le lundi suivant. 400 dollars nets la semaine, plus répartition des pourboires : les strip-teaseuses mettaient tous leurs pourboires dans un pot commun et tout le monde (même les videurs et les barmaids) se répartissait l’ensemble. Plutôt sympa comme fonctionnement. Et rare, d’ailleurs. En général c’était chacun son cul. En rentrant, vu que j’étais plutôt dans les quartiers chauds, je n’eus aucun mal à trouver un sex shop qui vendait des huiles de massages en tous genres. Il y avait des machins bizarres quand même… Odeur urine ? Sérieusement ? Odeur BACON ? Sans déconner ? Muerck… Je décidai de plutôt partir sur quelque chose de fruité vu que Jade avait évoqué la préférence marquée de sa mère pour ces fragrances-là.

Le temps de rentrer, il était déjà 18h00. Les gamines étaient probablement en route et je réalisai subitement qu’il n’y avait rien à clapper. Merde. C’était moi qui étais censée m’en occuper ? Non parce que soyons clairs, je savais faire à bouffer hein : manger était mon loisir principal. En revanche faire à bouffer pour les autres, ça, par contre… Il y avait un truc que j’avais déjà fait pour pas tout le monde mais presque à l’Institut, en général pendant les vacances quand il y avait moins de monde, c’était de la pizza. De la pizza maison avec du bordel dessus, pourquoi pas ? Le four de Cait’ était assez grand. Je préparai donc la pâte, hop, dans un bol, et à reposer au frigo une heure.

Ce fut là que les filles rentrèrent. Ari demeura relativement discrète encore une fois, alors que Jade demandait ce que c’était « que cette catastrophe » en observant l’état de la cuisine. Je lui répondis que je faisais de la pizza maison et que je n’avais pas encore nettoyé parce que j’allais, de toutes façons, remettre de la farine partout pour préparer la pâte. S’ensuivit alors une longue discussion sur le fromage. J’avais prévu de la mozzarella mais d’après elle, la mozzarella n’était « que » pasteurisée et c’était donc dangereux, parce que le fromage c’était « du lait pourri ». Je lui signalai que le fromage reposait avant tout sur la coagulation de la caséine et que sans bactéries, il ne se passerait pas grand-chose. Selon elle c’était une technique utilisée par les hommes préhistoriques ignorant tout de l’hygiène, je lui signalai que la Lactobacillus helveticus utilisée dans la Mozzarella était inoffensive, mais rien à faire. Malgré tout, le ton ne monta pas vraiment et nous finîmes par convenir de faire une pizza avec du fromage et une sans. Lorsqu’elle retourna finalement dans sa chambre, je levai les yeux au ciel et m’étalai dans le canapé avec un long soupir dépité.

L’heure passée je préparai la pâte, les garnitures (sous l’œil acéré de Jade qui s’assurait que les conditions d’hygiène soient respectées à la lettre…) et hop, au four. Le repas se déroula sans histoires, malgré quelques remarques et questions de Jade… Des façons détournées de me demander mes positions favorites et autres trucs assez inappropriés, auxquels je refusai de donner la moindre réponse, surtout sans la présence de mon avocat. Je finis par la menacer de cracher dans sa chambre et de répandre des acariens partout si elle ne laissait pas tomber les questions à ce sujet. Le repas se termina alors que Jade lançait à sa sœur que c’était « son tour à elle » de ranger les assiettes, je lui signalai qu’Ari avait mis la table le soir précédent, donc que j’allais nettoyer la table et le comptoir pendant qu’elle mettrait l’ensemble au lave-vaisselle. Là, elle se mit à paniquer quant au fait que je « nettoie mal » la cuisine et que ça « créé des moisissures et des infections ingérables », j’acceptai donc de m’occuper du lave-vaisselle pendant qu’elle nettoierait la table et le reste. Quelque part en fait c’était mon but : nettoyer la cuisine ça me faisait bien chier, mais ranger les assiettes je m’en foutais. Je savais pertinemment que la brune refuserait qu’« une SDF », comme elle avait dit la veille, s’occupe de ça… donc objectif atteint.

Ce fut vers 21h que je commençai à me demander où était la rousse, et que je reçus un SMS indiquant qu’elle avait des trucs constitutionnels à régler. Une commission d’études, va savoir… Moi, le droit, ce n’était pas ma grande spécialité. Je ne connaissais même pas la constitution Heavienne, c’était dire. D’après ce qu’elle disait elle ne rentrerait pas avant minuit, j’aurais donc pas mal de temps : je récupérai donc les revues que Jade avait sympathiquement proposé de me filer, avant de m’affaler dans le canapé et de commencer mes lectures. Vu la taille totale du dossier que m’avait filé la miss (514 Go), j’aurais de quoi faire… Je finis néanmoins par m’endormir plus ou moins sans faire attention vers quelque chose comme minuit et demie.

La porte d’entrée finit néanmoins par me réveiller. Rouvrant les yeux d’un seul coup, je déposai rapidement le portable sur la table avant de lancer :

- Cait’…? C’est toi ou j’dois app’ler… j’sais pas moi, les flics ou un truc ?

Bah ouais, évidemment. Si ça avait été un cambrioleur, il aurait directement dit « oui je suis ici par effraction, pouvez-vous contacter les forces de police je vous prie ? ».

**Caitlyn Oldfield** Lun 31 Oct - 18:38

1h 30 du mat.
J’étais épuisée, affamée et j’en avais plein le cul. J’avais bâclé la fin du taff j’en avais parfaitement conscience, mais ce groupe de travail sur l’ébauche d’une révision de certains articles de la constitution était incontournable. Quand le droit constitutionnel être en conflit avec la structure règlementaire et les ordonnances et décrets d’amendements, toucher à un petit élément fait se casser la gueule à tout le système. Et comme j’étais la seule capable de ressortir de tête chaque ordonnance et chaque paragraphe de règlementation, ma présence devenait impérative et ce groupe de travail qui avait quand même duré 8 h, consistait à me « prendre littéralement la tronche » et dire « oui, non parce que ça entre en conflit avec ça…ou ca… ». Totalement passionnant.
Ajoutez à ça ma dispute houleuse avec Sage et l’humiliation que j’avais reçue. Une réunion du conseil en mode crise pour statuer sur la situation de la cote Est après le Black Out et Jade qui m’avait cassé les noix en douce au téléphone pour une histoire à la con de…de pizza au fromage ? C’était simple : le monde était contre moi et l’humanité entière voulait ma perte. Et devoir répondre quarante fois à des interlocuteurs « j’ai fait une chute d’escalier » lorsqu’on s’interrogeait sur le magnifique hématome sur ma joue et ma lèvre fendue suite au High Kick direct-dans-ta-face de Sage. Oui je sais…il y a le phasing et son auto-régénération, c’est exactement ce que j’avais fait pour le poignet mais le visage….ca me posait plus de problème parce que c’était assez proche du cerveau et phaser cette partie-là….hum….j’avais peur de donner quartier libre à Chimera, autant laisser faire la régénération classique, demain matin, tout aura disparu. C’était pour l’instant, genre un bleu dans la joue d’une bonne semaine et une entaille cicatrisée sur la lèvre.
Une seule chose me réconfortait un peu. Rentrer chez moi et les retrouver, mes filles et Kaya. La savoir là. Elle devait probablement déjà roupiller dans la chambre dans sa connerie de pyjama de compétition. Je lui avais textoté de ne pas m’attendre que j’en savais foutrement rien de savoir si ces cons allaient enfin me lâcher la touffe. Demain était aussi une grosse journée mais à partir de samedi soir, j’étais enfin libre et puis ces putains de règles étaient sur la fin avec un peu de chance Dimanche on pourra ENFIN s’envoyer en l’air. Ari chez Tante Ruth avec Aislinn, Jade chez Sanzo, deux étages en dessous dans le bloc D et l’appart pour toutes les deux. Gniiiaaaaa.
J’essayais de faire le moins de bruit possible pour ne réveiller personne lorsque j’entrais dans le couloir de l’appartement mais c’était peine perdue.

- Cait’…? C’est toi ou j’dois app’ler… j’sais pas moi, les flics ou un truc ?

J’esquissais un sourire satisfait, elle était toujours là, ouuuuf. Je m’affairais à retirer mes escarpins tout en lui répondant avec une voix grave et caverneuse.

- Non, c’est le voleur le plus con du monde qui a décidé de s’attaquer à la résidence la plus sécurisée de Nation X…je cherche à dérober la meuf la plus mouillante de la cité ? On m’a dit qu’elle créchait là…Tu connais ?

Une fois ma veste accrochée au porte-manteaux, je déambulais dans le couloir, desserrant par reflexe la ceinture de ma robe fourreau.

- J’suis désolée pour l’heure…y voulaient pas m’lacher…j’ai passé une journée de merde et sans gastro pour tout te dire….En plus je crève la dalle, j’ai envie d’un bain, j’ai l’impression d’avoir mal au dos mais sans douleur forcément…et j’ai très envie d’un alcool TRES fort….et de la ta langue caressant la mienne aussi tiens…tant qu’à tout s’dire…

Je m’immobilisais devant elle, ne pouvant m’empêcher de sourire malgré ma tristesse évidente et mon accablement. Je tendais les bras en avant afin de l’enlacer.

- Tu m’as horriblement manquée…mais t’es conne….t’aurais dû aller te coucher. Tout va bien ici ? Jade ne t’a pas trop fait chier ? Je sais que t’as vu Johan….pixie m’a harcelé au téléphone…pour savoir si c’était « vraiment » toi… J’ai pensé à toi…beaucoup…j’ai le droit à un gros câlin ? J’en ai vraiment besoin, t’as pas idée. Oui je sais je vais me taire et te laisser parler mais avant…

Ayant placé judicieusement mes mains sur ses fesses, je plaquais mes lèvres sur les siennes en un long baiser langoureux, profitant de ce balai des langues apaisant et enivrant. Il serait inutile de dire que celui-là, je l’attendais vraiment depuis des heures…pire qu’une envie de pisser en fait. Tiens en parlant de pisser….

**Kaya Kangee** Mar 1 Nov - 0:22

... ouais nan. En fait ça ne pouvais pas être un cambrioleur, déjà il ne serait pas entré l'air de rien et en plus il aurait brisé la porte d'une façon X, Y ou Z. Question conne. Vu l'heure, par dessus le marché, ça ne pouvait être que Caitlyn. Je pris le temps de m'étirer longuement, bâiller un grand coup et me frotter une nouvelle fois les yeux, avant de me diriger vers l'entrée d'un pas un peu maladroit (celui de quelqu'un qui vient de se réveiller, quoi).

- Non, c’est le voleur le plus con du monde qui a décidé de s’attaquer à la résidence la plus sécurisée de Nation X…je cherche à dérober la meuf la plus mouillante de la cité ? On m’a dit qu’elle créchait là…Tu connais ?
- La rousse, là ? Wais, j'dors collée à ses fesses, c'est sympa, tu d'vrais essayer, répondis-je avec un sourire amusé.

Hop, je tombai nez-à-nez avec elle dans le couloir alors qu'elle desserrait sa ceinture ce qui en soi ne risquait pas trop de me gêner outre mesure. La pauvre avait l'air d'avoir passé une bonne grosse journée pourrave. D'ailleurs, elle le disait clairement : emmerdeurs, inconfort, besoin de s'envoyer un verre, manger un morceau, un bon bain et au dodo. Je connaissais ça, ouais... J'avais passé quelques nuits assez peu agréables, dans mes divers "jobs" de survie. Peut-être pas le même genre de chiantise que celle qu'elle devait subir évidemment : en général je devais gérer des connards lourdingues, sexistes et grossiers. Elle, elle devait se taper des chieurs de l'administration, de la bureaucratie : ce qu'il y avait de pire au monde. De plus inflexible, de plus obsédé de la procédure, de plus chiantissime et ennuyeux. Autant dire que ça me déprimerait vite et que j'aurais aussi tendance à vouloir me pinter la tronche en rentrant... Mais je tâchais d'éviter. L'expérience avec les stimulants du symbiote m'avaient laissé des marques et je craignais de remplacer cette dépendance par une autre. C'était notamment pour ça que je ne risquais pas de reprendre un des sticks de Caitlyn de sitôt... Un tous les mois à tout casser mais pas plus - mieux valait éviter les risques inutiles. C'était aussi pour ça que je ne fumais plus (alors que je pouvais m'envoyer un bon paquet par jour à l'époque de l'Institut, malgré les "protestations" du symbiote).

Lorsqu'elle tendit les bras, j'affichai un sourire tendre avant de l'enlacer, m'installant contre elle avec un soupir. Elle se mit alors à me demander si tout s'était bien passé, ce qui me fit lever les yeux au ciel. Ah, ça... Si elle devait se taper tout ça au quotidien, alors elle venait de gagner de ma part un élan supplémentaire de respect. Pas facile, d'être responsable... La rousse évoqua aussi le fait que Pixie soit à moitié cinglée à l'idée que ça soit "vraiment" moi. Il allait falloir qu'on discute un peu toutes les deux, histoire d'éviter que la nouvelle de ma "miraculeuse résurrection" ne fasse trop le tour du monde. Même si j'avais finalement accepté de prendre le risque de révéler mon existence à certaines personnes, je ne voulais quand même pas trop que l'univers entier soit mis au courant. En attendant, le "gros câlin" elle y avait le droit. Je ne fis d'ailleurs aucune remarque concernant le fait que ses mains soient "un peu" basses, me contentant de sourire un peu bêtement et de lui rendre ce baiser tant attendu. Et paradoxal en fait... Une partie de moi l'attendait avec impatience et une autre le craignait : il voulait dire que nous étions "vraiment" ensembles, qu'il n'y avait plus d'ambiguïté. Je pensais que je me sentirais mieux sans ambiguïté mais... Le fait que ça soit réel était aussi une sorte d'incertitude : comment étais-je "censée" agir ? Comment agissaient les gens en couple, au juste ? Y'avait-il des règles précises ou fallait-il juste improviser ? Devais-je respecter un certain protocole ? Devait-on faire des apéros dînatoires avec les voisins en discutant de politique ? Bref... J'entrais dans un monde inconnu, ce qui était à la fois excitant et inquiétant. Mais au fond le fait que j'y entre avec Caitlyn était plutôt rassurant, finalement.

Une fois séparée d'elle, j'affichai un sourire radieux, répondant à ses questions :

- 'me suis endormie en lisant des r'vues scientifique que Jade a accepté d'me filer... Et ça va, rien d'inattendu, j'lui ai expliqué qu'le fromage sans bactéries c'pas possible donc j'ai dû faire une pizza maison sans fromage. D'ailleurs s'tu veux il en reste, j'en ai fait "trop" exprès. Quant à Pixie, ouais, Johan a dû part...

Mon sourire disparut alors instantanément : je venais d'apercevoir une anomalie. Une marque sur sa joue, un reste de bleu presque totalement dissipé mais existant, et une petite trace de coupure sur la lèvre, du même côté. Elle n'avait rien de tout ça, le soir précédent, et je savais qu'elle cicatrisait très vite (bien plus que moi). Qu'est-ce-que c'était que cette histoire, depuis quand le département de la justice était devenu une sorte de fight club !? C'était qui ses collègues, Tyler Durden ? Fronçant les sourcils, je demandai avec une mine concernée :

- ... mais c'quoi ça, t'as mangé une mandale ? M'dis pas qu'tu t'es mangée un poteau, j'ai pris assez d'tartes dans la gueule pour r'connaître le look que ça a...

Soit les membres du conseil d'examen constitutionnel (ou je sais plus quoi) étaient des gros badass qui réglaient leurs problèmes d'une façon inattendue, soit elle n'avait pas fait QUE des trucs normaux de bureau ce jour-là...

**Caitlyn Oldfield** Mar 1 Nov - 8:52

Évidemment, j’aurais vraiment préféré qu’elle dorme finalement. D’un côté je ne voulais pas commencer cette histoire d’amour par des non-dits mais je connaissais aussi un peu la réactivité de la texane. Elle risquait fort de trouver Sage et de lui allonger une droite dans sa face, c’est en tout cas exactement ce que j’aurai fait si on avait osé toucher ne serait-ce qu’une mèche de ses cheveux. Je grimaçais, mes mains quittant ses fesses, je soupirais, je n’avais pas envie de ça mais je n’y couperais pas.

- C’est rien…demain ca aura disparu…écoutes, t’énerve pas, d’accord ? J’ai eu cette « discussion » avec Sage ce matin au sujet de….de tout ça…toi, la Garde Rouge….les mensonges….tu sais comment je suis quand ça me touche….le ton est monté « un peu »….on s’est foutu sur la gueule, fin de l’histoire.

J’hésitais le regard fuyant avant de rompre le contact pour me diriger cers l’un des placards de la cuisine américaine

- Fin…foutu sur la gueule c’est un grand mot…..en moins de cinq secondes elle m’a explosée, brisé le poignet et envoyé au tapis. Je me suis fait totalement avoiner, c’est ma faute….elle devenue très forte et mois….bah….très nulle. P’tain ! où est cette connerie de bouteille ! Ah…

J’extirpais la bouteille de bourbon du fin fond du placard, prenant un des longs verres dans l’étagère et m’en servant une large dose.

- J’y vois un peu plus clair, c’est le principal. D’abord elle a raison, je ne suis qu’une merde. Sans « mon jus », je suis aussi dangereuse qu’un gosse de sept ans. Je suis has been et dépassée. Mais ça au fond c’est bien fait pour ma tronche, j’ai tout laissé tomber et j’ai plus compté sur mon pouvoir brut que sur mes capacités, Ororo m’avait prévenu y’a 8 ans quand j’ai refusé de retourner à la X Force.

Je serais fermement le verre, le portant aux lèvres et le vidant d’une traite avant de le reposer brutalement sur le plan de travail en grimaçant de colère.

- Ca fait chier ! Ca fait réellement chier ! Elle aurait pu me tuer…m’éliminer sans un effort….juste comme ça….un tel sentiment d’impuissance et d’incapacité à protéger…les filles et …et toi.

Mon regard se fit plus dur alors que j’observais avec une agressivité anormale.

- J’sais pas ce qu’t’as en tête mais je t’interdis formellement de te mêler de ça, n’ajoute pas la honte à l’humiliation…je vais pas envoyer ma copine badass lui marraver la tête parce qu’elle a piqué mon gouter….on n’est plus à la maternelle. J’espère que c’est clair. Et tant qu’j’y suis, tu n’approches pas les Gardes Rouges et sa putain d’organisation de merde, qu’ils AILLENT SE FAIRE FOUTRE TOUS !! SAGE ! KREELE ! TOUS CES MYSTERES ET TOUS SES SOUS-ENTENDUS DE MERDE !! CETTE CITE A LA CON et ORORO AVEC !!!

Me rendant compte que je hurlais, mon regard se porta vers le couloir des chambres des filles avec angoisse. Puis Je la regardais paniquée et navrée, chuchotant à peine…

- Je…je ne voulais pas crier…désolée mon bébé (c’était la première fois que j’utilisais un tel diminutif affectif avec elle)…c’est pas contre toi…les filles j’espère qu’elles dorment….je ne veux pas qu’elles me voient comme ça…j’ai peur qu’elles s’effraient…j’ai peur…peur pour toi. Y’a tant de choses que tu ne sais pas, sur moi….sur cette ville, sur ce que j’ai fait…j’ai peur de t’en parler parce que je veux juste…je veux juste que tu m’aimes.

Je baissais la tête, les larmes roulant sur mes joues.

- J’ai…je…je suis si fatiguée…

**Kaya Kangee** Mar 1 Nov - 19:12

"C'est rien demain ça aura disparu" ? Mais j'en avais rien à branler moi que ça disparaisse le lendemain, une heure après ou un an après ! D'après elle, le ton était "monté" avec Sage et elle en avait pris plein sa tronche... Parce qu'elle avait réussi à l'envoyer au tapis après lui avoir bousillé le poignet : miss Leitov était devenue particulièrement badass et, éééééééééévidemment, Cait' ne put s'empêcher de préciser qu'elle était devenue "très nulle". Je gardai, pour ma part, les sourcils froncés alors qu'une sorte de léger grognement se faisait entendre au fond de ma gorge - mon énervement affectait le symbiote. Le fait que la rousse en rajoute quant au fait qu'elle soit "une merde" sans son jus n'aidait pas... Mais soulevait un point préoccupant. Sans jus... Sage avait réussi à désactiver les pouvoirs de Fuzzy ? Si c'était vrai, c'était particulièrement problématique. Le fait de pouvoir rendre un mutant incapable de se défendre était une capacité des plus dérangeantes. En attendant, Cait' continuait à dire que c'était de sa faute, qu'elle aurait dû s'entretenir, qu'Ororo l'avait prévenue et tout le tintouin (et Milou).

Je l'observai se pinter la tronche sans rien dire (pour l'instant), serrant les poings histoire de ne pas réagir de manière trop vive. Là, si Sage avait été là, je lui aurais arraché la main avec les dents pour lui faire payer le fait de briser le poignet de Cait'. J'étais un peu de l'école "si tu me marches sur le pied je te crève un œil", disons. Adepte de la riposte disproportionnée. Je savais néanmoins que c'était un risque et une vraie faiblesse face à quelqu'un d'aussi manipulateur qu'elle... et que je devais donc tenter de faire appel à toute la logique que j'avais à ma disposition au lieu de m'énerver. Quelqu'un comme elle ne pouvait pas être battue avec de la simple brutalité physique... Tous mes pouvoirs ne serviraient à rien face à elle. Et il n'était même pas dit qu'il soit dans l'intérêt de qui que ce soit de l'abattre. Sage avait... sa logique. Tordue. Mais il allait falloir, malgré tout, que je remette les choses très clairement au point avec elle. J'ignorais ce qu'elle tramait : peut-être serait-ce une bénédiction pour l'humanité mais honnêtement, ça m'importait assez peu. Les Oldfield étaient "off limits".

La rousse, elle, sembla s'énerver de plus en plus à l'idée d'être incapable de protéger qui que ce soit. Ah... Le monde merveilleux de la politique. Putain, dans quoi je m'étais embarquée au juste ? Va savoir. L'irlandaise, elle, ne semblait pas vouloir que je m'embarque dans quoi que ce soit de plus en tout cas, m'interdisant d'aller me mêler de cette histoire et m'intimant de rester loin de ces gardes à la con, avant de finalement gueuler contre Sage, Kreele, Ororo et tout le monde. Je ne bougeai pas, restant là, avec cet air meurtrier au visage... La pauvre Cait' s'excusa alors, affirmant qu'elle avait juste peur et que j'ignorais encore pas mal de choses sur elle, sur la ville et sur beaucoup de choses. Oh, ça... Je m'en doutais, va, elle n'avait pas à s'en faire. Manifestement, New Heaven était un nom particulièrement ironique... Ce que j'avais appris de Johan semblait montrer qu'il se passait bien des choses peu nettes dans cette cité "paradisiaque". J'avais... l'impression d'être à de ces moments-clé de mon existence. Un de ces moments où je pouvais décider de me casser et vivre heureuse, on pourrait aller en Irlande avec Caitlyn et les gamines, ou ailleurs, peu importait... Ou rester, creuser, essayer de comprendre, au risque de tout perdre.

Lorsqu'elle finit par baisser la tête, pleurant et affirmant qu'elle était épuisée, je laissai échapper un cri aigu et pas vraiment humain, laissant ainsi également échapper ma frustration et ma rage d'être aussi impuissante. Cela fait, je pris quelques secondes pour reprendre mon souffle, avant d'enlacer la rousse et la tenir contre moi quelques instants dans une étreinte que nous avions probablement toutes les deux bien mérité...

- On a l'choix, Cait'... On peut s'tirer. Avec les filles. Ari peut nous téléporter n'importe où. On s'rait anonymes, loin d'toutes ces histoires... Quelqu'un d'aut'pourrait s'en occuper à not'place et affaire classée, on les emmerde.

Soupirant longuement, je me détachai d'elle avant de la fixer du regard.

- Mais ça veut aussi dire qu'des trucs pourraient arriver, qu'on n'a pas empêché ou géré. J'peux vivre avec ça... Parce que j'sais qu'mon intervention pourrait rend'les choses bien pires. Mais s'tu veux rester, tu dois savoir que j'vais m'retrouver obligée d'approfondir. C'est comme ça qu'je suis Cait'. J'peux pas rester inactive quand ça s'passe à côté d'chez moi.

Ma main se mit à doucement passer dans sa chevelure enflammée, alors que je continuais, l'air un peu absente.

- J'ai envie d'lui... arracher son visage d'sale coincée à c'te pute de Tessa, pour c'qu'elle t'a fait, mais j'en f'rai rien... J'ai parlé à Jo', c'matin et les choses sont plus compliquées qu'elles en ont l'air... J'suis pas sûre qu'Sage soit vraiment l'enn'mi. Pas une amie non plus c'la dit, mais... L'monde est bien pourri.

Je finis par déposer un baiser sur sa joue, essuyant une de ses larmes avec mon pouce avec un sourire tendre, avant de finalement m'éloigner pour aller m'installer dans le canapé, saisissant mon ordinateur.

- Quant à c'que t'as fait... Crois-moi, tu peux y aller. J'serais mal placée pour t'juger. Après avoir vu ça tu comprendras mieux où j'en suis, j'pense... Et tu verras qu'on est deux à avoir fait des trucs pas clairs.

Je lui fis signe d'approcher, de loin, avec une mine... inquiète, malgré tout. Je n'avais pas ressorti ce fichier depuis...? Des années, en fait. Et je n'avais aucune intention de le consulter à nouveau. Si Caitlyn acceptait de le voir, ce serait sans moi... Mais avec un peu de chance elle comprendrait mieux pourquoi ces années m'avaient marquée et pourquoi ses propres crimes ne risquaient pas vraiment d'affecter mes sentiments envers elle.

**Caitlyn Oldfield** Mar 1 Nov - 20:38

Je l’avais regardé avec une expression si douloureuse.
Ce cri, cet énervement….et ses mots…si…vrais, si réconfortants. J’avais cessé de sangloter dans ses bras me laissant bercer par son amour. J’étais bien, rassurée et réconfortée. Fuit, partir au bout du monde avec les filles. J’avais eu cette idée mais on ne pouvait tout simplement pas faire ça parce que les filles avaient aussi leur vie et leurs responsabilité…et puis j’avais aussi les miennes, pas forcément celles qui étaient officielles mais celles que je m’étais créé moralement. Je n’étais pas fière de ce que j’avais fait, non. Mais je savais que tout était corrigeable, que la rédemption pour mes fautes pouvait se faire : je ne fuirais pas les conséquences de mes gestes, je ne l’ai fait qu’une fois en l’abandonnant, elle, dans un camp pour m’enfuir en Irlande. Si j’avais eu plus de couilles, nous aurions trouvé un moyen de la sortir de là et RIEN de ses horreurs ne seraient arrivées. Je ne pouvais pas la laisser mener son enquête non plus, inconcevable, un mentor ne l’aurait pas fait : encore moins une amante.

Je partageais son opinion sur Sage, je n’étais pas si haineuse même si elle m’avait humiliée et que je comptais rendre de comptes un jour ou l’autre. Sage était dans un autre niveau de préoccupation, un niveau auquel il nous faudrait accéder par une autre porte que celle qu’elle nous ouvrait. J’avais retrouvé la vue, je ne pouvais plus me forcer à ne pas regarder. Et je n’étais plus seule. Kaya était là, avec moi.

Elle cessa son étreinte et je manifestais une sorte de soupire chargé de tristesse. Je voulais sa chaleur, je voulais encore son réconfort. Après l’avoir longuement observée s’assoir et ouvrir son pc portable, je me décidais à venir m’assoir à côté d’elle. Mon regard s’absorba longuement sur le fichier alors qu’elle attendait, visiblement mal à l’aise. Je fermais les yeux tout en rabaissant l’écran.

- Je sais c’que t’a fait…tu m’l’as dit et j’ai vu les photos des rapports d’enquête du FBI…ils nous avaient sollicité à l’époque. J’sais que tu n’oublieras jamais ni le sang, ni les hurlements, ni ces horreurs et tu vas devoir vivre avec ces merdes. Mais moi…j’m’en fous…tu sais…j’m’en fous, ça changera rien à ce que je ressens. Tu te fais déjà bien assez de mal comme ça sans t’infliger ça en plus. J’m’en fous parce que…parce que je t’aime au-dessus de ça…c’est tout. ;.c’est nul comme déclaration, j’sais bien, désolée on la compte pas.

. J’mentirais si je te disais que tout ça c’était la faute au symbiote…y’avait aussi un peu de toi mais c’est fait, c’est terminé et l’important c’est la personne que tu es là…à présent. Celle que tu veux devenir…celle dont je crois…ouais…je pense être amoureuse. J’peux les regarder si tu veux mais…ça changera rien…à part me faire de la peine pour eux mais je ne peux pas te détester, tu le sais, je ne le peux pas.

Je posais ma main sur la sienne, m’allongeant pour poser ma tête sur ses genoux.

- J’peux pas partir Kaya…J’ai pas le droit. Aislinn a sa vie au centre, Jade ne quitte jamais New Heaven et Ari fait ses études. J’ai pas le droit de les empêcher de vivre, je n’ai pas le droit de les abandonner. Je ne peux pas vivre loin d’elles, Aislinn j’ai tant de mal à communiquer déjà, ça va mieux et j’veux pas tout ruiner…et puis Jade…elle…j’peux pas. C’est leur cité, leur ville…leur pays, tu comprends

Je fermais les yeux, cherchant un peu de quiétude.

- Et j’peux pas te laisser te mettre dans la merde comme ça. Alors on va devenir partenaire. On va fouiller toutes les deux, laisse-moi être avec toi. On va réfléchir toutes les deux, on va agir main dans la main et on tenter de tirer tout ça au clair, ce n’est pas une proposition. C’est un ordre. On fera attention et on se couvrira l’une et l’autre tout en menant « normalement » notre life. Par contre…pas de secrets, on se dit tout.

Je me redressais en soufflant lourdement.

- Bon j’ai des truc à avouer…on va commencer par le plus lourd. Je suis au même niveau que toi, j’ai tué des innocents sous les ordres de Kreele y’a 10 ans lors de la prise de la maison blanche et j’ai mené une vendetta personnelle y’a 9 ans…pour protéger la petite Jade…

Je lui racontais alors tout ce que j’avais fait pour ma gamine, son véritable passé, son enfance de petite voleuse servant d’objet sexuel pour des pervers à China town, comment elle avait fini par tuer un de ses ravisseur et s’enfuir, comment elle en avait été complètement déglinguée et comment j’avais remonté la trace du clan de Huwong qui possédait la mère biologique de Jade une pauvre pute morte d’overdose, et comment je les avais traqué et exécuté sans remords…allant jusqu’à New York pour le faire…une bonne dizaine d’individus. Je terminais d’une voix tremblante.

- Et ce n’était pas Chiméra…c’était moi…c’était juste moi et ça c’était pour ma vie perso…pour ma fonction, j’ai fait des choses encore plus « discutables » comme l’internement et l’éradication de tout mutant qu’on ne pouvait pas contrôler et qui risquait d’être une menace pour la cité…où la traque systématique de tout mutant manifestant des dons de voyage dimensionnel, on ne pouvait pas prendre le risque qu’un d’entre eux ramènent Ultimate par accident. Depuis 10 ans, New Cerebra les traque, la X Force intervient dès qu’un gamin manifeste ce gène…on l’appréhende et le « neutralise ». C’est moi qui suis à l’origine des textes Kaya…c’était…je…je suis désolée…

**Kaya Kangee** Mar 1 Nov - 22:47

Elle savait ce que j'avais fait ? Ben tiens. Les quelques rapports d'enquête du FBI étaient bien loin de représenter... la réalité ce que ça avait vraiment été. Elle s'en foutait, hein ? Wuais... Jusqu'au jour où elle le verrait de ses propres yeux, moi en train de péter un plomb et de... de va savoir quoi en fait. Je me contentai de garder les yeux dans le vague, la mine préoccupée, jusqu'à cette déclaration assez inattendue qui me fit hausser un sourcil et ouvrir de grands yeux ronds. Elle se reprit vite en signalant que c'était "nul" comme déclaration et que ça ne comptait pas ; je restai un peu sur le cul, là, ne sachant pas trop comment gérer mes émotions. Encore une fois... mon talon d'Achille. Depuis mon enfance elles avaient guidé mes actes, se contredisant d'un jour à l'autre, me faisant prendre des décisions atrocement stupides, ruinant des situations qui étaient auparavant sous contrôle, semant le chaos dans mon existence et celle des autres. Car j'avais fait souffrir beaucoup de monde, dans mon sillage... Caitlyn n'avait pas tout vu de moi à l'époque où j'étais à l'Institut. J'avais joué avec les sentiments de certaines personnes, j'avais ruiné ceux d'autres, sans même forcément avoir d'intentions maléfiques ou autres d'ailleurs... Et là, je me retrouvais encore à me mélanger les neurones dans tous les sens. Soupirant longuement, je décidai de laisser ça de côté le temps que ça s'organise...

Au moins, la rousse savait pertinemment que le symbiote n'était pas le seul en cause. C'était aussi moi, moi qui l'avais laissé faire, mes émotions chaotiques qui lui avaient laissé tout le contrôle afin d'échapper à la réalité, moi qui n'avais pas réagi avec assez de volonté alors que je commettais des atrocités, moi qui n'avais pas eu la force de contrer les effets de la drogue pour reprendre la main... car c'était ça, le terrible bilan de ces 10 années : j'ai fini par reprendre le contrôle. J'aurais pu le faire bien plus tôt. Bien avant de tuer Lowell. Bien avant de tuer qui que ce soit. Mais je ne l'ai pas fait. C'était la seule conclusion que je pouvais tirer... Mais m'apitoyer là-dessus ne servirait à rien de toutes façons. Comme elle le disait si bien, c'était fait... Et contrairement à elle, je ne croyais pas en la rédemption. Je ne pouvais pas réparer ce que j'avais fait, je ne pourrais jamais le faire d'aucune manière que ce soit. Je ne pouvais que m'efforcer de faire au mieux pour tenter de plus ou moins contrebalancer l'ensemble...

Lorsqu'elle posa sa tête sur mes genoux, je lui caressai machinalement les cheveux, sans quitter cette mine préoccupée toutefois. Elle ne voulait pas partir... Selon elle, les filles avaient trop de choses à faire ici et elle ne voulait pas tout ruiner. Certes... Mais à leur âge on pouvait s'adapter à tout. Au leur j'avais quitté la vie des gangs pour venir me réfugier à l'Institut. Cait' aussi avait changé presque totalement de vie à ce genre d'âge. Des centaines de jeunes de leur âge déménageaient et allaient vivre dans divers pays, diverses régions, et changeaient leur existence... Parfois de manière provisoire, parfois de manière durable. Je ne dis pourtant rien, préférant éviter de compliquer la situation mais il faudrait quand même qu'on en parle... D'autant qu'elle voulait s'impliquer dans ces histoires avec moi. Je savais qu'elle voulait tirer ça au clair, qu'on était ensemble jusqu'au bout mais ses filles avaient besoin d'elle bien plus que moi. Si je me mettais dans la merde, alors j'en assumerais les conséquences. Si elle finissait dans les ennuis, tout se répercuterait sur Aislinn, Jade et Ari... Et l'idée me déplaisait fortement.

Je finis par laisser sa chevelure tranquille alors qu'elle se redressait, m'installant contre elle à la place alors qu'elle... vida son sac, ou au moins une bonne partie. Elle avait tué des innocents sous les ordres de Kreele ? Ah, ça... Grande question. Qui est responsable d'un meurtre ? Le soldat qui suivait les ordres ou l'homme qui les donnait ? Le soldat aurait-il dû les ignorer ? Je connaissais très bien cette problématique, me posant la même question à mon propre sujet et à celui de mon symbiote. Par contre, la vendetta personnelle, c'était une autre histoire. L'histoire de Jade était manifestement bien plus complexe que je ne le pensais au départ : fille de prostituée, manipulée et maltraitée par des gangs de la vieille Chinatown de SF, traitée comme une esclave puis un potentiel objet sexuel... Pas étonnant que son cerveau soit déglingué dans tous les sens en fait. A sa place je serais probablement dans le même état, voire pire encore. Le fait était qu'elle avait planifié, organisé, calculé et exécuté ces meurtres de façon parfaitement froide et efficace. Tout comme j'avais repéré mes cibles, enquêté sur elles, avant de frapper. La différence était qu'elle avait fait ça pour sa fille, beaucoup de mères auraient voulu faire la même chose. La différence entre Cait' et ces mères était qu'elle, elle en avait les moyens et la volonté.

Elle avait aussi participé à des initiatives encore plus douteuses... élimination de mutants potentiellement dangereux, mise au secret de tous ceux ayant des capacités de voyage dimensionnel afin d'éviter qu'Ultimate ne sorte de son trou, ... elle était celle qui avait été l'ingénieur de ces initiatives. Hmm... Pas que celles-là en fait. La serrant contre moi, je soupirai longuement, pensive...

- T'oublies l'projet Nymphe... C'est quand même le truc le plus dystopique que j'aie entendu d'puis un bon moment...

Je soupirai, haussant un peu les épaules.

- T'es dans l'même problème que moi... Où commence ma responsabilité et où termine-t-elle ? Kreele a profité d'ta faiblesse pour t'manipuler et s'servir d'ton génie du droit, tout ça pour installer sa... "nation mutante", là. Ta propre femme était morte EN TOI, t'as pu tout r'ssentir de A à Z... T'es tombée sur Jade... Aislinn t'gueulait d'ssus... C't'ait un mélange de bordel de merde. Les conditions idéales pour s'servir de toi. Ces trucs-là, j'doute fort que tu s'rais allée y penser tout'seule Cait'. Alors, quoi ? Qui est responsable ? C'lui qui a créé l'projet et a manipulé l'autre ? Ou c'lui qui s'est laissé manipuler ? L'propre de la manipulation c'est d'faire faire aux autres c'que tu veux qu'y fassent sans qu'y s'rendent compte qu'y s'font avoir... Leur faire croire qu'c'est leur idée à eux, pas la tienne. Merde, Kreele a des putain d'pouvoir mentaux, y d'vais très bien savoir dans quel état t'étais. Alors, c'est ta faute ou pas ?

Faisant la grimace, je repris :

- J'sais pas. Tout comme j'sais pas si c'que j'ai fait est d'ma faute ou d'celle du symbiote. J'peux pas t'répondre. Quant aux gangsters de merde là... C'qui leur est tombé d'ssus devait leur tomber d'ssus un jour. C'que t'as fait est... moralement plus que répréhensible. C'est dérangeant, c't'un mauvais exemple, tout c'que tu veux, j'sais pas... Mais ça change pas mes sentiments à ton égard. J't'aime en "mode package", avec tout c'qui va avec. Je fis une brève pause, haussant un sourcil. Wais ok c'tait d'la merde aussi comme déclaration. On oublie si ça t'dérange pas...

Finissant par rouvrir le portable, je naviguai rapidement dans les dossiers en continuant :

- Écoute... T'as fait des erreurs. Tu sais qu'c'est des erreurs. D'autres considèrent ces erreurs, ces manipulations comme des choix. Y voient ça comme des "bonnes" choses, des victoires. C'la différence entr'eux et toi. Tu t'es faite niquer, tu sais qu't'aurais jamais dû faire ça. C'est la différence ent'quelqu'un d'bien qui a fait des erreurs et un gros fils de pute. Ent'toi et moi... Parce que j'sais pas si c'était des erreurs, t'sais... Objectivement c'que j'ai fait est "moralement répréhensible" comme j'disais, mais tous, TOUS, ils avaient du sang sur les mains... Sans exception. Pas un seul n'était innocent. Alors... J'sais pas si j'ai fait une erreur ou non. L'monde est-il meilleur sans eux ? Hm ? Je sais pas si j'suis un monstre ou pas Cait', parce que j'sais pas si j'regrette mes actes. T'as vu des dossiers et tout ça, ouais, mais t'as pas... Vu. Parce qu'en plus de ça... C'qu'il s'est passé peut arriver d'nouveau Cait'. J'suis sevrée des stimulants, j'y suis pas insensible. L'symbiote peut décider d'en resecréter en cas d'danger. P'tet que Sage ou j'sais pas qui trouv'ra un moyen d'm'en faire utiliser de force. Et c'jour là, ça s'ra la merde.

Je finis par arriver où je voulais, cliquant sur un fichier vidéo.

- C'truc tourne sur l'dark net. On l'trouve pas facilement, c't'un leak d'une vidéo tactique du SWAT... Mais vu qu'Jade est douée, j'pense qu'un jour, elle tomb'ra d'ssus d'une façon ou d'une autre. J'préfère que tu l'voies par toi-même avant... qu'tu t'retrouves pas comme une conne quand elle te d'mand'ra pourquoi t'as am'né un monstre chez elles.

J'ouvris alors la vidéo, branchant les écouteurs et les tendant à la rousse avant de me lever, ne préférant pas regarder l'écran. À la place je me dirigeai vers la fenêtre, l'ouvrant et observant la ville, tendant de m'imprégner de ses sons nocturnes, de ses odeurs, ... tentant de créer de nouveaux souvenirs au lieu de revivre les anciens.

**Caitlyn Oldfield** Mer 2 Nov - 9:41

Le projet Nymphe ? Pour le coup je n’avais fait que le voter, j’étais clairement contre et c’est Ororo qui m’avait poussé à le voter stratégiquement pour que Nymphe soit confié au X center et qu’elle puisse opérer une sorte de donnant-donnant avec Kreele. C’était une pure négociation, un compromis honteux mais comme m’avait dit à l’époque Ororo « tu sais comme moi que ce projet passera, en force si il le faut, il se fera avec ou contre nous, c’est le bébé de Sage : je ne suis pas plus d’accord que toi mais nous devons céder sur ce point, pour renforcer nos acquisitions et donner au X Center plus de poids : vois ça comme un mal nécessaire et au moins nous pourrons veiller à ce que ces précoms soient traiter avec « humanité » Je lui expliquerais cette anecdote plus tard, là aussi Ororo avait fait ses propres calculs, elle s’était toujours méfié de Kreele et voyait dans le X center, le dernier bastion au cas où tout tournerait au vinaigre.
Son plaidoyer était émouvant. Coupable…peut être pas, elle avait raison. Mais responsable complétement, hélas. J’esquissais un sourire satisfait lorsqu’elle me déclara m’aimer en « mode pckage ». Je ne me faisais aucun illusion sur ce point, j’étais une meurtrière point barre, la violence avait toujours été inscrit en lettre de sang dans mon histoire. Elle n’arriverait pas à me faire changer d’avis sur ce point. Tuer une personne ne m’avait jamais posé de problème contrairement à Calie, du moment que j’avais une bonne raison de le faire : ma main ne tremblait pas. J’ai le meurtre dans le sang, y’a trop rien d’autre à en dire. Kreele m’avait manipulé, oui…le siège de la Maison Blanche, l’effacement des gardes et des soldats…je n’y avais pris aucun plaisir mais la guerre était terminée à l’époque Ultimate avait été défait deux jours plus tôt… terminée…et nous avions pris de force l’esprit du président Obama par un audacieux coup d’Etat. Nous avions arraché l’idée de Nation X par la force et la violence et c’était à mes yeux une action légitime…après les camps, après les morts, après Ultimate….et après Calie. Nous n’avions plus rien à perdre, ils avaient déjà tout prit et nous avions tout perdu.
Sa peur concernant son degré de responsabilité et sa possible récidive. Nous n’étions pas des monstres, non. Nous avions été monstrueux, c’est tout. Et lui dire quoi ? Que je l’empêcherais de basculer ? Que c’est pour cette raison que je voulais être à ses côtés pour veiller à ce qu’on ne se perdre ni l’une, ni l’autre ? Que si j’en suis réduit à cela et bien tant pis, c’est moi qui mettrais fin à sa folie…que Chimera finisse par l’emporter et la carboniser…elle ne résisterait pas à ca, personne ne se relève après s’être prit de plein fouet une bombe nucléaire. C’est tristement vrai, je l’aime assez pour la tuer…pour la délivrer…mais c’est moi qui le ferais, moi seule. C’est ça l’amour. Faire ce qu’il y a de mieux pour l’autre même si c’est terrible et inhumain à supporter.
Je fermais les yeux prise d’une nausée à l’idée de la voir se faire pulvériser par Chiméra, sa chair consumée se décollant par lambeau partant en cendres brulantes… une vision d’horreur.
Elle insistait pour la vidéo. N’avait-elle pas compris, n’avait-elle pas entendu ? Je soupirais alors qu’elle s’éloignait…C’est pour elle que j’allais regarder cette horreur. Je m’absorber à regarder la scène et les larmes roulaient silencieuses et figée. Lorsque la vidéo s’arrêta, je reposais le casque et me plongea dans le canapé, m’essuyant les yeux. Je la regardais de dos cherchant les mots.

- Et tu veux que j’te dise quoi ? commençais-je d’une voix tremblante.
Que tu peux prendre tes cliques et tes claques et te casser de chez moi ? Que tu es un monstre ? Que tu es dangereuse ? Comment peux-tu être aussi adulte et rassurante et avoir des raisonnements de conne comme tu peux en avoir…Tu m’as dit…tu m’as dit de te dire quand tu dis d’la merde…alors laisse-moi te dire : LA tu agis comme une merde.
Ecoute…Oui c’est clairement dégueu, on est d’accord mais ce que je vois c’est surtout CE QUE TU ES CAPABLE de faire si ton mauvais côté se laisse manipuler, le pire que ce que tu peux Kaya…pourquoi refuser l’alternative de faire le meilleur ? Tu as peur ? Et bien bienvenue au club, tout le monde a peur !Tu n’es plus seule, putain de merde…tu m’as MOI. Hors de question que je te laisse redevenir ça…c’est pour ça qu’on doit rester souder, pour ça que je te le dis franchement….je ne laisserais pas cela arriver, si tu bascules : je te récupérerais et si c’est impossible alors c’est moi qui mettrais fin à tes souffrances, personne d’autre. Oui tu m’as parfaitement compris, je te tuerais si tu n’es pas récupérable et ça me déchirera le cœur de le faire mais je le ferais….parce que c’est aussi un geste d’amour à mes yeux. Alors tu vas arrêter tes conneries cinq minutes, ma ptite, j’ai vu ta putain de vidéo, ok ? Je sais ce que tu peux être…ne me prends plus jamais pour….une connerie d’ado amoureuse et inconsciente….et tu vas me mettre un peu d’ordre dans tes putains d’idées et te fourrer dans le crane que tu ne me vireras pas que tu ne me dégouteras pas de toi. C’est toi qui a débuté cette relation et moi qui l’ai accepté. On est ensemble, toi et moi parce que des sentiments existent. ENSEMBLE. On emmerde Sage, on va la baiser ok et je te tiendrais fermement la main tout du long.
Tu ne connais pas Jade, tu ne sais pas ce que j’ai traversé avec elle…ses crises de violence ; ses rages….les médecins qui voulaient l’internée de force. Lorsqu’elle rentre en rage, elle se comporte comme…comme un animal sauvage, je l’ai vu arracher une oreille à un camarade de classe, lui casser le bras et jamais….JAMAIS un mot de regret. Combien de fois j’ai dû répondre à cette question… « Maman, est-ce que je suis un monstre ? » J’vais t’dire…si tu veux j’la réveille et je lui montre ca direct…et tu verras pauvre idiote, tu verras ce qu’elle te dira…je n’ai pas peur de la réaction de mes filles, c’est toi qui n’arrive pas admettre ce que tu as été capable de faire ! Ariella se lacère les bras, ses personnalités se déchirent en la torturant physiquement et mentalement…on peut tous être monstrueux Kaya mais ça ne fait pas de nous des monstres.
Alors tu arrêtes ton cirque cinq minutes et viens créer de nouveaux souvenirs dans mes bras au lieu de ressasser ta merde. Viens là avec moi et apprends à devenir meilleure ! Je suis là…moi je suis là…écoute moi, pour une fois écoute moi.

Je lui tendais les mains, j'avais de nouveau recommencé de pleurer, j'avais le surnom de sérial chouineuse, ce n'était pas pour rien.

**Kaya Kangee** Mer 2 Nov - 11:38

Me dire que j’étais un monstre ? Non ce n’était pas l’objectif. Je n’avais peut-être pas été très claire vis-à-vis de mes intentions à ce niveau-là… Quoi qu’avec le recul, je commençais à me rendre compte que je n’étais pas non plus entièrement sûre de ce que je voulais accomplir en lui montrant ça. Le fait était qu’elle venait de tirer l’alarme « tu dis de la merde », ce qui semblait montrer que je ne m’y étais pas prise de la meilleure des façons. Et effectivement… Je savais pas trop pourquoi. Pour lui montrer qu’elle n’avait pas à avoir honte de ce qu’elle avait fait, qu’elle n’était pas la seule à avoir commis des actes plus que douteux ? Peut-être en partie, oui. Pour qu’elle sache à qui elle avait affaire, qu’elle prenne cette décision de m’accepter en ayant TOUS les éléments en main ? Probablement, oui, je ne voulais pas qu’elle soit surprise si un jour je déchiquetais quelqu’un pour une raison ou l’autre. Qu’elle soit préparée si je me retrouvais de nouveau sous stimulants ? En partie, c’était certain. Pour me punir moi-même de ce que j’avais fait ? Sans doute, c’était peut-être même la raison principale… Comme toujours c’était compliqué.

Le fait était que, manifestement, je n’étais pas la seule à avoir peur de ce que je pouvais faire dans les mauvaises conditions… Le fait qu’elle le dise me fit réaliser qu’en fait j’étais complètement conne, évidemment que Caitlyn aussi avait peur d’elle-même, elle aussi avait dérivé de façons plus que douteuses. Et le fait que je ne sois plus seule… pourrait aider, oui. Il y avait désormais des personnes auxquelles je tenais, une personne que j’aimais tendrement, et d’autres dont je me sentais responsable. Tout ça me permettrait de mieux résister… Mais jusqu’à quel point ? Le fait qu’elle soit là pour me ramener du bon côté et sois prête à m’abattre si besoin était… effrayant et rassurant à la fois. Effrayant car elle était tout à fait en mesure de mettre fin à mes horreurs, je n’aurais pas une nouvelle fois l’occasion de « revenir » après 10 ans. Rassurant car au moins, je ne repasserais pas 10 années à aller d’un massacre à l’autre. On était ensemble dans cette histoire… Restait à voir si l’on arriverait vraiment à « baiser Sage » ou si on finirait comme les dindons de la farce.

Concernant Jade… L’irlandaise me révéla un pan de sa personnalité qui m’était inconnu, beaucoup plus brutal et violent que je ne l’aurais pensé. Ce n’était pas une surprise en soi… Comme je le disais avant, n’importe qui ayant vécu ce qu’elle avait vécu aurait de sérieux problèmes. Même si elle était bien plus maline que la moyenne, elle restait humaine avant tout. Et le fait qu’elle se pose ces questions… était-elle un monstre, parce qu’elle n’avait pas de remords ? Peut-être… Peut-être pas… Peut-être que la vérité était plus compliquée que ça, ou peut-être même qu’elle n’existait pas vraiment. La psyché humaine était un de ces domaines où il était difficile de vraiment distinguer une vérité objective… Le fait était que je me sentis du coup un peu plus proche d’elle… Ari, quant à elle, luttait avec ces espèces de personnalités qui lui torturaient le cerveau. J’avais peu parlé avec elle mais le peu que je savais… Disons que sa vie quotidienne ne devait pas être simple, loin de là.

Mais la phrase qui me marqua le plus fut « je n’ai pas peur de la réaction de mes filles, c’est toi qui n’arrive pas admettre ce que tu as été capable de faire ». Un grognement résonna dans ma poitrine et je finis par crier d’une voix déformée par le symbiote :

- ÉVID-

Je regardai alors vers les chambres, grimaçant et me rendant compte du fait que les gamines étaient censées dormir et baissant le son.

- … évidemment que j’peux pas admettre c’que j’ai fait Cait’. Putain, mais regarde ! J’les ai BOUFFÉS ! J’leur ai arraché des bouts d’visage à coups d’dents pendant qu’y z’étaient vivants, merde ! Ah, ça, j’me rappelle pas d’tout c’que j’ai fait en 10 ans mais ça, ça, ouais, j’m’en rappelle, mon cerveau a décidé d’bien ret’nir tout de A à Z, l’odeur, les textures, les bruits écœurants, tout, juste pour m’faire chier !

Je finis par fermer les yeux, prenant une grande respiration et essayant de me calmer un peu en m’affalant dans le canapé à ses côtés. C’était peut-être une chouineuse mais pour le coup je ne faisais pas beaucoup mieux. Après avoir retenu quelques sanglots, je pris une de ses mains avant de m’installer contre elle.

- Je veux m’créer des nouveaux souv’nirs Cait’ et j’sais qu’toi, les filles, Jo’, tout l’monde, vous pouvez m’pousser à êt’ « meilleure » ou j’sais pas quoi. M’éviter de redev’nir « ça ». Mais j’voulais qu’tu saches, qu’tu visualises bien, qu’tu sois consciemment au courant. Lire un dossier et voir les choses c’pas pareil. Maint’nant qu’t’as vu, j’pense que t’as les éléments pour prend’une décision. Si tu décides d’me garder, ça s’ra en sachant pertinemment c’que j’ai fait, en l’ayant vu d’tes propres yeux. Ça s’ra pas en t’imaginant qu’au fond c’t’ait pas si grave que ça. C’pour ça que j’voulais qu’tu l’voies.

Soupirant alors longuement, je l’enlaçai et posai ma tête contre elle.

- Écoute… j’suis désolée. J’ai… encore des réflexes auto-destructeurs mais j’veux pas êt’toxique pour toi ou ta famille. J’essaie de… j’sais pas… ranger mes émotions, les calmer, les éteindre mais ça finit toujours par exploser. Mais j’vais essayer d’mieux… gérer et cont’nir ça.

**Caitlyn Oldfield** Mer 2 Nov - 17:42

C’était à mon tour de lui caresser les cheveux avec tendresse alors qu’elle s’expliquait une fois de plus. Elle me réexpliquait ses intentions comme si je n’avais pas compris et toujours les mêmes mots, les mêmes craintes et des attitudes similaires à la Kaya de l’Institut : c’était à la fois exaspérant mais aussi rassurant de l’entendre dire cela. « Vous pouvez me pousser à…je voudrais que »….mais toujours cette incapacité à voir que c’était déjà le cas. Que par nos actes et nos actions, nous l’aidions déjà depuis….des années. A l’entendre elle avait infiniment besoin de moi mais s’excusait presque d’exister. Tout en soupirant d’exaspération je me déplaçais pour venir la chevaucher, la regardant avec intensité et posant l’index sur ses lèvres pour lui ordonner de se taire.

- Assez de tout ça ce soir, s’il te plait…j’vais t’en créer des nouveaux souvenirs moi…et tout de suite. Je suis chez moi, j’suis rentrée et j’ai ma meuf sous la main…alors tu sais quoi ?

Je basculais le visage l’embrassant doucement dans le cou et déposant mes baisers l’un après l’autre le long de son épaule mes doigts s’attaquant rapidement à son haut avec une dextérité fébrile alors que mes lèvres progressaient avec une logique enivrante. Je murmurais doucement m’attaquant de ma main à sa poitrine au-dessus du tissu de son haut.

- Tu es rassurée j’espère…après oui….tu as raison, ce soir c’est autre chose de toi que j’aurai vraiment aimé voir et pas ça. Mais si tu en éprouvais le besoin, d’accord et je ne minimise pas, j’accepte. Je t’accepte intégralement. Tu es Kaya Kangee, tu es ma petite amie. Je suppose que c’est ainsi que ça marche dans les couples.

Mes mains cherchaient et soulevaient son vêtement me laissant voir les motifs de son soutient gorge, je déplaçais le tissus dégageant l’un des seins et m’attaquais au mamelon, le mordillant avec passion, j’entrecoupais de caresse du pousse afin de pouvoir poursuivre mon propos.

- Ecoutes, déstresse…si avec le bordel qu’on a fait aucune des deux ne s’est pointée, c’est que le drapeau est au vert…Ok, je suis crevée et j’ai ces conneries de ragnagnas mais toi c’est pas ton cas….Plaisir d’offrir, joie de recevoir ? Ça te parle ? On pourrait… « s’amuser » un peu, non ? On est adulte après tout….tu sais à quoi je pense toute la journée depuis hier ?

Ma langue dessina doucement et avec application l’aréole du sein alors que le mamelon durcissait incroyablement en réactivité

- J’voudrais te voir jouir….sincèrement…j’pense qu’à ça, une vraie folle du cul…et puis….Après demain, c’est dimanche et je vire les filles, on aura l’appart pour nous. Quand à demain…je n’ais que des cérémonies à la con à partir de 13 h…c’est grasse mat…

Délaissant le sein, je m’attaque à nouveau à se lèvres l’embrassant avec fougue à pleine bouche. Ma langue caresse et ne semble pas vouloir la lâcher. Je minaude.

- Et puis merde, j’ai des envies moi…fait chié.

Ma main s’attaquait à son pantalon, elle rencontra un pilosité duveteuse avant de dériver rapidement vers sa moiteur. Je constatais que tout cela ne la laissait pas insensible. Mais je m’arrêtais brutalement.

- Et re merde…j’ai toujours autant envie de pisser…

Je me redressais avec une mine dépitée, toujours à califourchon sur elle, l’observant avec une sorte de rougeur sexuelle sur les joues et souriant stupidement

- Heu…j’sais j’casse le truc et tout là…mais…tu m’laisses vidanger, prendre une douche vite fait, manger un bout et direction la chambre ? On va essayer d’être discrète mais ça dépendra pas moi…et parait-il que j’ai un sacré coup de langue. Mais je te préviens, si je te trouve avec ton pyj horrible sur les fesses dans la chambre, je redeviens hétéro sur le champ. On a un deal, « chérie » ?

**Kaya Kangee** Mer 2 Nov - 22:04

interdit moins de 18 ans:

**Caitlyn Oldfield** Jeu 3 Nov - 9:30

Interdit Moins de 18 ans:

**Kaya Kangee** Jeu 3 Nov - 11:54

18+:

**Caitlyn Oldfield** Ven 4 Nov - 9:27

- Ma mâchoire te déteste… mais moi j’t’aime. Joue à ça autant qu’tu veux…
J’me suis pas mal envoyée en l’air… mais jamais comme ça… On r’commence quand tu veux… Et dimanche t’as pas idée de c’qu’y va t’arriver… J’me veng’rai t’en fais pas
Maint’nant tu m’excus’ras… J’vais tomber dans l’coma et m’réveiller… chais pas… un jour.

J’esquissais une sorte d’ébauche de sourire crétin plein de satisfaction tout en laissant courir mon pouce sur son sein la tenant entre mes bras, son dos lové contre mon ventre.
Je n’étais pas mauvaise dans le domaine, j’avais la « pratique » et un sacré tempérament. On dit tant de chose sur le volcanisme des rousses et vous savez quoi ? Il y a un fond de vérité…de grosse vérité même. Ado, mon rapport au sexe se résumait à du « tout ce bordel pour ça ? Sérieux ? ». Ouvrir les cuisses n’étaient pas si compliqué, surtout pour un homme qui ne cherche qu’une action « mécanique » de la sexualité. Et puis le sexe menait à une sorte de « normalité », comme trouver un job, faire des gosses, payer ses factures….C’est comme ça que j’avais envisagé mon dépucelage, cinq minutes de va et vient et 15 minutes a essayé de me débarrasser de ce coulis qui me descendait ensuite entre les jambes : crade, sale, bruyant…primaire et aucun plaisir mais qui prend plaisir à payer ses impôts ? J’avais essayé une fille oui mais avvec le recul la pauvre était vraiment aussi paumée que moi et pensait que tout se résumait à des coups de gros gode bien placé et avec force…moi qui suis une clitoridienne pure et dure et qui n’apprécie pas vraiment la pénétration, j’avais eu ma dose. Ma relation avec Dimitry, le père d’ Aislinn entrait dans une sorte de romantisme à la Bonnie and Clyde merdique…je jouais à la liaison dangereuse, crime, vol…et l’attitude de chaudasse qui va avec : « fais-moi mal Johnny, plus fort ! »…La simulation et la résignation…toutes la vie merdique et banale d’une post ado paumée jusqu’à sa conclusion logique du polichinelle dans le tiroir à 17 piges. Et puis les choses sérieuses avaient commencé avec Calie. Ce fut plus qu’un tournant, ce fut une révélation. J’étais homo, je le savais au fond mais la j’ai totalement compris ma sexualité. J’aimais les femmes parce que les plus douées savaient exactement ce qui pouvaient me faire jouir, parce que une vrais relation homosexuelle passe par 80 % de mental et de psychologique : de désirs, d’érotisme et de contrôle…oui…de contrôle. Le plaisir au fond à une base de physique, oui…mais il déploie vraiment ses ailes quand il devient l’auxiliaire du mental : les hommes capables de comprendre cela, ils sont rares. Les femmes moins. L’après Calie n’avait été qu’une longue exploration de la sexualité et de la luxure, une véritable et sordide descente aux enfers pour un seul objectif, retrouver la chaleur et combler un vide insondable en moi. Un vide dévorant qui « avalait » tout ce qui le touchait, ces femmes aussi. Je ne sais pas si lui parler un jour de ces dérives, de ce chemin d’autodestruction mentale était une bonne chose. Je n’avais que peu exigences alors : pas de brunes, qu’elles portent une sorte de loup pour cacher leur visage et jamais deux fois la même fille : tout le reste était permis, même l’impensable. Le nombre de partenaires, la déshumanisation, la violence, les dégradations et humiliations, l’asservissement et le sang…j’ai arpenté des chemins obscurs et profondément dégueulasses mais au bout…aucune vérité…aucune révélation et toujours ce vide comme un intime invité.
Oui j’étais douée, elle n’avait pas idée à quel point je pouvais l’être. J’étais désespérément douée.
Attends ? Elle m’a dit je t’aime là…putain j’ai bien entendu ?

Mon regard se tournait vers elle et je me hissais d’un bond pour m’apercevoir qu’elle ronflait.

- Hé hooo ? Tain ? Je rêve…tu te fais tirer et tu…tu dors ? ca non…on m’la jamais fait non plus…petite garce va.

Je passais ma main sur ses cheveux en la caressant avec une sorte de sourire amusé, elle sembla grogner et tira la couette : charmant. Elle dormait comme une enfant, a poing fermé et avec cette expression boudeuse adorable. Je jetais ensuite un coup d’œil au champ de bataille autour de moi : serviettes dégueu et…et merde…mes cheveux collaient ! Elle avait réussi à me coller de la mouillure vaginale jusque dans les cheveux ! C’est le hic du cuni quand on a les cheveux longs comme moi. Encore heureux que ce n’était pas une femme fontaine non plus. D’un geste je virais toutes les serviettes en soupirant : trop tard pour une douche, ça attendrait demain. La chambre avait cette odeur étrange de sexe, transpiration et huile de massage. Je me levais silencieusement pour mettre en route le renouvellement de l’air. Vu l’heure, je coupais l’isolation phonique. Je coupais la lumière et venait me réinstaller à ses côtés. Elle grogna à nouveau mais se tourna vers moi.
Je m’allongeais là et je la dévorais des yeux, tendrement, amoureusement. Je n’ai cédé que vers 6 h du mat. Tout du long je la regardais dormir ainsi, veillant précieusement sur mon trésor, un petit amour de trésor que je venais de trouver. Ma belle Kaya, mon adorable chieuse….moi aussi j’ai hâte d’être à dimanche. Mais je m’occuperais encore de toi demain…non ce soir…bref. Je crains fort que nos bruits commencent à se raccourcir sévèrement et j’ai encore tant à te demander.

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Brrrrr….brrrrrrr…

Humglb…chier…sommeil…

Brrrrr…brrrrrrr…

Hummm…quoi….chier j’ai dit….dormir…j’veux dormir….

Brrrr….brrrrrrr.

Quoi ? je viens à peine de fermer l’œil mais putain, c’est quoi ce bruit à la con !

Brrrrrr…brrrr
OH SA MERE !!!!!! Je me redresse d’un bond sur le matelas, cherchant le responsable de cette insupportable vacarme.

- Pt’ain de bordel de merde ! C’est quoi c’bruit ???

Brrrrr brrrrrrrr…

Mon regard a du mal à supporter le jour. Hein quoi ? Je n’avais pas fermé les volets ? D’un geste j’attrape la télécommande sur la table…. 9h30…ah ouais….j’ai dû manquer des bouts…Un autre regard vers Kaya qui pionce toujours la bouche grande ouverte…ce n’est pas elle….ca y est je le vois….c’est mon téléphone portable. Je me baisse en jurant afin de regarder. Qu’est ce qu’il fout là, je l’avais laissé dans la cuisine pourtant. Hum…c’est une alarme automatique….qui a fait ça….Je l’ai en main. Alarme programmé il y a …hummm…45 minutes….oui bon, ce n’est pas moi…et y’a un message…j’ouvre et mon expression se fige devant la photo. Mes lèvres se pincent de colère. Alors que je dépose le portable sur le matelat.

- Petite peste de merde ! JADE ! JAAAAAAAADE !!!! JAAAAADE !!!!!

Je saute du lit en mode furieuse attrapant mon déshabillée au passage en fonçant vers la cuisine.

- JAAAAAADE SI JE T’ATTRAPE ! JE VAIS TE LE FOUTRE DANS LE CUL TON PORTABLE, JE TE PRIVE DE LOISIRS A VIE ! T’ENTENDS A VIIIIIIIE !

Sur le portable alors que venais inévitablement de réveiller ma compagne, la photo prise par ma fille il y a 45 minute de moi endormie et bavant joyeusement sur la poitrine dénudée de Kaya dans le même état avec un petit commentaire affligeant « même elle en a plus que toi, debout c’est l’heure : petites perverses »

**Kaya Kangee** Ven 4 Nov - 11:06

J'étais à l'Institut. Il y avait pas mal de monde dans la cour principale, mais je ne reconnaissais pas grand monde en fait, à part Ororo et Johan... D'après cette dernière il fallait qu'on révise pour l'examen de fin d'année... PUTAIN ! L'examen de fin d'année ! Je l'avais complètement oublié et j'avais rien révisé du coup ! Un peu paniquée, je fis part de mon inquiétude à Ororo, demandant si le coefficient était élevé ou non mais hélas, celle-ci me répondit sans prendre de pincettes que c'était la porte ouverte au monde des X-men rouges. Ouais... Logique en fait... Ma question était stupide... Mais c'était clair dans mon esprit : je n'arriverais jamais à réviser tout ça à temps. Il fallait donc que je trouve un moyen de changer le coefficient de l'année suivante. Je me rendis donc directement au sous-sol, y arrivant presque instantanément, avant de commencer à traficoter les diverses valves qui se trouvaient sur les tuyaux. Ce fut à ce moment-là que Jub' débarqua, m'engueulant gentiment parce que j'étais en retard à l'entraînement. J'eus beau lui expliquer qu'il y avait l'examen de fin d'année, rien à faire, elle insistait... Puis elle se mit à vibrer.

Brrrrr…brrrrrrr…

Pour moi ce n'était pas anormal mais c'était quand même inhabituel. Je lui signalai qu'elle vibrait, elle répondit que ce n'était pas une excuse pour faire la grasse mat'.

Brrrr….brrrrrrr.

Encore une fois, je lui répétai qu'elle vibrait et qu'elle devait essayer de voir un médecin ou quelque chose, mais peine perdue. Et ce fut là qu'après une autre vibration, Caitlyn débarqua dans le sous-sol, l'air assez énervée.

Brrrrrr…brrrr
- Pt’ain de bordel de merde ! C’est quoi c’bruit ???
- C'est Jub', elle vibre mais elle veut pas aller chez l'méd'cin... répondis-je comme si c'était parfaitement naturel.

Brrrrr brrrrrrrr…
- Petite peste de merde ! JADE ! JAAAAAAAADE !!!! JAAAAADE !!!!!
- ... attends, nan... C'est pas ça...

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- JAAAAAADE SI JE T’ATTRAPE ! JE VAIS TE LE FOUTRE DANS LE CUL TON PORTABLE, JE TE PRIVE DE LOISIRS A VIE ! T’ENTENDS A VIIIIIIIE !

Je me réveillai d'un seul coup, ouvrant grand les yeux, en entendant le cri strident poussé par Caitlyn. Je les refermai alors instantanément à cause de la lumière, me mettant à les cligner et à me frotter le visage en essayant de capter ce qu'il se passait... J'avais souvent, depuis mon sevrage, des brefs instants de panique chaque fois que je me réveillais le matin. J'avais pris l'habitude de me remémorer la veille afin de tout remettre dans le contexte... J'étais chez la rousse, elle m'avait totalement défoncée et ça avait été plutôt génial, et je m'étais endormie lamentablement. Ok. Je savais où j'étais et ce qu'il s'était passé... D'ailleurs j'étais encore sur une serviette, elle n'avait pas dû réussir à la virer sans me réveiller, mais elle avait bien enlevé les autres. Et elle était debout... Après avoir bâillé très longuement, j'aperçus ce qui semblait être un téléphone sur le lit... C'était ça le bruit ? Le bruit de... nan, attends... J'avais entendu le bruit dans mon rêve mais j'avais rêvé de quoi déjà ? ... merde impossible de m'en rappeler. Tant pis. Je l'attrapai maladroitement, apercevant une photo des plus... amusantes. Cait' s'était foutue sur ma poitrine pour dormir, ce qui devait être confortable mais pas génial pour la nuque par contre, et bavait un peu. Je baissai le nez vers mon sein droit et haussant un sourcil - c'était donc ça...

Après avoir effacé un petit sourire un peu idiot de mon visage, à la fois en me rappelant de la nuit qu'on venait de passer et à cause de la photo de cette troll de gamine, je posai le portable sur la table de nuit avant de me lever, embarquant la couette avec moi et m'enroulant dedans. Ce fut ainsi que je sortis de la chambre, arrivant jusqu'à la cuisine où j'entendais les voix des deux débiles en train de... l'une de gueuler, l'autre de se payer sa tronche. Jade disait qu'elle allait devoir engager une équipe HazMat pour nettoyer la pièce alors que Cait' menaçait de lui faire faire un tatouage Télétubbies pendant qu'elle dormait (ce qui ne sembla pas vraiment affecter la petite, vu qu'elle était trop jeune pour savoir ce qu'étaient les télétubbies). Pour ma part, j'étais totalement emplâtrée et ça se voyait. Les yeux à moitié fermés, l'air assez hagard, les cheveux en bordel complet - parce qu'ils étaient faciles à coiffer mais il fallait les coiffer et si je dormais avec les cheveux détachés c'était le désastre... Et j'étais, évidemment, nue, dissimulée par la couette dans laquelle j'étais toujours enroulée. Je ne pus faire entendre que quelques mots confus :

- ... hmf'vaiprnmun'dush...

Et avec un geste un peu dédaigneux du bras genre "démerdez-vous entre vous", je me dirigeai vers la salle de bains, toujours dans la couette qui glissait par terre.

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Vous avez déjà vu des trucs "avant-après" ? Avant j'avais l'air d'une sorte de zombie qui aurait passé trop de temps enfermé dans un placard, et après, je ressortis de la salle de bains parfaitement fraîche et civilisée ! J'avais même mis des fringues propres ! Un débardeur noir au lieu du blanc ! C'était quand même la folie. J'avais aussi remis un pantalon noir mais pas ma ceinture, bizarrement. Jade était encore là, j'ignorais totalement quelle avait été la teneur de leur conversation mais l'espèce de petit sourire trollesque qu'elle afficha à mon arrivée me laissait penser que, bizarrement, les menaces de la rousse n'avaient pas eu un énorme effet. Pour ma part, je me contentai de lever les mains, lâchant :

- Pas d'commentaires, mon département d'relations publiques tiendra un'conférence de presse dans la s'maine, merci, plus d'questions.

Cela fait, hop, j'embrassai (assez goulûment, il fallait le dire) la rousse explosive, et tant pis si Jade était là, avant d'aller m'intéresser au frigo. Deux bouteilles de lait se retrouvèrent sorties, un bol, et des céréales qu'on avait prises la veille avec Tristan. La première bouteille de lait fut avalée sans aucune forme de procès et la deuxième servit à accompagner les céréales ("parfaites pour l'équilibre des 4 à 8 ans" donc ça me correspondait assez bien mentalement parlant) que je me mis à dévorer comme si ma vie en dépendait. Cela dit, ma vie en dépendait en fait...

- Bon... J'vois Ororo c'matin... J'imagine qu'elle a changé, com'tout l'monde, dis-je à la belle irlandaise entre deux bouchées. Tu cons-

Je me mis d'un coup à grimacer en croquant une bouchée de céréales, me tenant la mâchoire. P't'ainnnn ça faisait mal ! Mais depuis quand les céréales étaient en bét- ah mais nan... Ouais. Nan c'était pas les céréales. Rien.

- Hmf... Qu'est-ce-que j'devrais savoir avant d'y'aller ? Oublie pas qu'j'ai raté 10 piges... J'observai alors Jade, ajoutant : Tu dois la connaît', toi aussi, tiens. Illumine-nous donc de tes analyses détaillées et pertinentes, au lieu d'te fout'de ma tronche !

**Caitlyn Oldfield** Ven 4 Nov - 21:51

- ….Ouais ! J’sais pas faire des tatouages, ptete bien ! Mais Kaya, elle, elle sait !!!! Alors je te jure que …

- ... hmf'vaiprnmun'dush..

Jade haussa un sourcil, son verre de jus d’orange à la main et un léger rictus amusé se dessinant sur son visage. Elle pointa du doigt avec négligence la nouvelle arrivée en commentant

- Entièrement d’accord, c’est ce que j’essayais d’expliquer à maman, huhu…

Caitlyn resta perplexe, coupée dans son élan et suivit des yeux la zombie-kaya disparaissant dans le couloir.

- Ouais ben voilà ! t’as réveillée tout le monde avec tes blagues à la con ! Hurla t’elle à nouveau sur sa fille qui répondit en jetant un coup d’œil à Ariella en face d’elle.

- Mais bien sûr, j’ai autant de volume sonore à mon Maxi qu’un asthmatique faisant un exercice de jeu de trombone. Rappelle-moi qui hurle comme une possédée depuis cinq bonnes minutes ? …..Ah oui c’est vrai (elle se tourna vers Ariella et lui tapota la main) ….respire Ari…je suis de tout cœur avec toi, elle va finir par le remarquer.

Le regard de la rousse dévia vers sa seconde fille alors qu’elle posait les mains sur ses hanches dans une attitude expectative. Elle afficha une mine perplexe et demanda, soudainement inquiète.

- Quoi qu’il y a Mérida ? T’es toute rouge, puce ? tu as choppé de la fièvre ou un truc du genre ? Tu ne te sens pas bien ? Tu sais bien que je ne suis pas vraiment en colère après ton idiote de sœur ? Ne stresse pas !

Jade reposa calmement son verre, s’essuyant délicatement les lèvres avec sa serviette.

- Je ne suis pas idiote, commenta-t-elle sur un ton hautain….je suis même plutôt assez éveillée et observatrice. Premièrement Ari a passé sa matinée à faire des Pancakes pour notre déjeuné, ça t’inclus toi et Taz..

- Moi et T…Taz ? …c’quoi Taz….Oh putain !!!!, l’appelle pas comme ça, c’est nul !!!

- Non, c’est un diable de Tasmanie vu ce qu’elle bouffe ou une hybridation du genre….j’ai décrété que ça serait son surnom…mais ce n’est pas le sujet…OR donc, dans ta précipitation à me vilipender, maman chérie, tu as oublié que certes ton déshabillée dissimule bien ta féminité mais que pour habiller quelque chose, il faudrait encore qu’il soit couplé avec quelques sous-vêtements…Non seulement tu exposes par une FORTE transparence à Ariella depuis dix bonnes minutes la platitude inconsolable de ton décolleté mais aussi tu lui donnes la réponse à la question muette : oui Ari, maman est une VRAIE rousse, comme tu peux le voir….c’est sans doute ce qui gêne horriblement ma petite sœur et la plonge dans un indicible embarras…

- Quoi ? Je…mais nan c’est pas tr….…, la rousse jeta brièvement un coup d’œil avant de porter les mains aux zones sensibles…merrrrrde….je…je suis désolée mon petit cœur….je vais passer quelque chose d’autre….je…je reviens, tu es adorable pour les pancakes ! Ah ahah…hum…et elle détala plus rapidement qu’un repas chinois un soir de gastro.

- Tu vois Ari…je te l’avais dit, les choses vont devenir BEAUCOUP plus amusantes, ici…ricana la cadette.

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La cuisine était plus calme, Jade lisait un ebook tenant un semblant de conversation avec Caitlyn qui buvait tranquillement son café en terminant les pancakes. Ariella n’était plus là et la rousse, enfin munie de sous-vêtements sous son déshabillé. Elles levèrent toutes deux les yeux vers Kaya. Un sourire béat se dessinant sur les lèvres de l’irlandaise.

- Hello, Sunshine ! Désolée pour le réveil : je tiens la coupable. Déclara Cait en pointant Kaya de l’Index.

Avant même que Jade ne desserre les lèvres, la tatouée répliqua.

-- Pas d'commentaires, mon département d'relations publiques tiendra un'conférence de presse dans la s'maine, merci, plus d'questions.

Jade l’observa avec elle réel amusement et secoua la tête avec malice, un sourire ébauché au coin des lèvres.

- Joli….Je tiens tout de même à déclarer que j’ai frappé ! Crié à la porte et ouvert les volets ! Vous ne bougiez toujours pas….alors j’ai décidé d’immortaliser ce superbe moment de complicité pour…j’sais pas…carte de vœux de fin d’année ou autre….un truc du genre….mais si t’as la même idée, vois ça avec ma geolière qui m’a forcé à effacer l’objet du délit…ou plutôt, l’objet du LIT …KRRRRRRr Krrrrr hihihi…

Le rire de Jade, heureusement qu’il est rare parce qu’il est totalement et incroyablement ridicule. Un mélange de grincement de porte sinistre entrecoupé de bruit de cochon d’inde. Les deux adultes l’observèrent avec une sorte de résignation pour Caitlyn et un temps d’arrêt pour Kaya la laissant stupéfaite sur la route du frigo. Kaya échangea un regard avec La rousse ;

- NON ! ne dis rien. C’est son vrai rire, objecta Cait avec le plus grand des sérieux

Jade tourna la tête horriblement vexée.

- Grmblll…vous emmerde….pas d’ma faute…bougonna-t-elle

Elle couva du regard le baiser des deux femmes avant de laisser échapper un bref soupire d’ennuis…

- Vous savez, je vais au Spa avec Ari dans dix minutes….si vous pouviez éviter de me mettre ce type d’images choquantes en tête, je veux rester hétéro moi, dans cette famille ;…oui je sais c’est marginal mais il vous faudra bien l’accepter.

- Faudra t’y faire….on est ensemble déclara la rousse. Oh ! Chérie, Ari a fait des pancake si tu en veux ?

Kaya commença son repas d’ogre sous le regard indifférent de l’irlandaise et consternée de l’asiatique.

- Bon... J'vois Ororo c'matin... J'imagine qu'elle a changé, com'tout l'monde, dis-je à la belle irlandaise entre deux bouchées. Tu cons- Hmf... Qu'est-ce-que j'devrais savoir avant d'y'aller ? Oublie pas qu'j'ai raté 10 piges...: Tu dois la connaît', toi aussi, tiens. Illumine-nous donc de tes analyses détaillées et pertinentes, au lieu d'te fout'de ma tronche !

- J’me fous pas de ta tronche, surtout pas …j’essaye de ne pas attirer ton attention par une tactique d’immobilisme, comme avec les gros prédateurs de Jurassic Parc, ça doit être le mouvement qui te guide visuellement, j’ai peur que tu me manges en fait…

- Jade, laisse-la avec ça ! Coupa sèchement Cait sur la défensive, tout en s’inquiétant de l’état de sa compagne avec un geste caressant de la main. Jade haussa un sourcil en murmurant.

- Cool m’man….c’est juste une joke, parce qu’elle bouffe comme quatre…c’tout.

- Et bien….c’est pas drôle…on…on ne se moque pas de tes Tocs ici alors tu ne te moqueras pas des « habitudes » des autres. J’y tiens.

Jade pica les lèvres et se mura dans le silence alors que Cait se passa la main dans les cheveux nerveusement puis constatant les cheveux collés, déclara.

- On en parle après si tu veux bien…Je dois prendre une douche.

Jade l’observa en murmurant.

- Se foutre de l’huile de massage dans les cheveux…ce n’est quand même pas commun ni compliqué à utiliser, non….c’est SUR le corps, ce n’est pas un shampoing…

Cait s’empourpra légèrement après avoir croisé brièvement avec un sourire énigmatique les iris de Kaya toujours sous l’observation suspicieuse de la petite asiatique.

- Oui…ah ah…le flacon s’est beaucoup rependu…ca se renverse facilement ces conneries. Je reviens…

Laissant seule les deux filles, elle se sauva à son tour vers la salle de bain. Au bout d’un petit moment de silence, Jade expliqua, le nez à nouveau dans sa tablette.

- C’est cool de voir maman comme ça. Je l’ai rarement vu si heureuse. Tu l’as emballée en deux jours…Félicitations. T’es une serial loveuse de compet : faudra qu’tu briefes Ariella la dessus, elle nous lâchera la grappe. J’espère que c’est sérieux parce que tu vois….j’t’aime bien mais j’aime ma mère infiniment. Si tu lui fais du mal, tu me trouveras sur ta route, j’en ai pas l’air mais….moi aussi je protège cette famille, même si je n’ai pas de X sur les fesses. Elle a assez souffert de …de tout ça….elle a le droit d’être heureuse, tu comprends ? Mais ce vide dont elle souffre, moi je ne peux pas l’aider….toi surement. Mérites la et chéries la, c’est tout ce que je demande. Le sujet est clos d’mon côté.

Elle soupira.

- Grand-mère est cool…stricte et ordonnée, j’aime bien…elle a une petite fille, tu la connais, elle est née a l’Institut. c’est la petite Ash…je préfère la considérer comme une cousine, elle a quoi …quinze ans…La mort de son mari a changé Ororo d’après maman….Ah…et elle déteste l’impolitesse et les gens grossiers et mal élevés. Moi j’aime son côté sévère et droit, c’est elle qui m’a appris mes bonnes manières.

**Kaya Kangee** Sam 5 Nov - 0:16

Oh, p't'ain le rire ! Bon, je ne comptais pas me moquer parce qu'elle n'y pouvait rien mais franchement, c'était quand même surprenant... Après, j'avais entendu bien pire mais ouais, c'était quand même spécial. Malgré le petit blocage, je ne dis rien du tout, continuant comme si de rien n'était et allant rouler un palot à la rousse pour ensuite continuer sur le petit déj'. Le baiser sembla fortement choquer Jade (qui exagérait, j'en étais sûre à 99%). Lorsqu'elle déclara qu'elle voulait rester hétéro, je haussai les épaules en précisant :

- Boahpf, t'es tranquille, c'est assez rarement acquis comme trait ou préférence. Et j'te vois mal entrer dans la catégorie "influençable" t'façons !

Cela fait je commençai à bouffer, ce qui semblait laisser la petite assez perplexe. Ah, ça... il fallait avoir l'habitude, ouais. Je ne pus m'empêcher de ricaner à la blague sur Jurassic Park mais Cait' réagir assez vivement, précisant qu'on ne se moquait pas de ses TOCs donc qu'il fallait me laisser tranquille avec ça. Je me contentai de hausser les épaules.

- Ah, t'en fais pas va. L'symbiote a d'très gros b'soins en énergie, c'pour ça... J'eus alors une idée, qui devrait faire comprendre à la jeune scientifique pourquoi je bouffais autant : lui donner des faits scientifiques, des chiffres, des données ! Tiens bah Jade, toi t'es pas une profane, tu vas piger ! Y peut stocker et traiter jusqu'à plus ou moins 4 tera joules d'énergie cinétique, électromagnétique et thermique. Donc ça doit t'filer une idée d'pourquoi j'bouffe autant. Et j'm'en fous qu'on s'moque de ça, j'trouve ça marrant en fait.

Ce fut là que mon attention fut attirée par les pancakes préparés par Ari... Voilà qui était intéressant ! Affichant un large sourire en les apercevant dans une assiette, je me préparai à en attraper un mais me rendis compte qu'ils étaient trop loin. J'optai donc pour une autre solution que j'utilisais souvent à la maison : j'ouvris la bouche, le symbiote déployant de la carapace dessus à toute vitesse. D'un seul coup, une pointe avec des ergots sortit de ma bouche comme une langue de caméléon, se plantant dans le pancake puis le ramenant dans ma gueule grande ouverte et faisant bouger un peu l'assiette à cause de l'impact. Le pancake se retrouva plus ou moins bourré de façon chaotique entre mes mâchoires et je commençai à mâchouiller avec une mine ravie, avant de me rendre compte qu'en fait, j'étais pas chez moi. J'ouvris donc les yeux, observant tour à tour les deux présentes avec une mine un peu perplexe, en mode "... merde, qu'est-ce-que je fais ?". Je devais un peu avoir l'air ridicule avec mon pancake qui dépassait de la gueule... Bon, au point où j'en étais, hein... Je continuai à le mâchouiller jusqu'à avaler l'ensemble et affaire close. Bon, j'avais un peu rougi (j'avais carrément rougi) mais tant pis. C'était un pancake. Ça valait le coup.

Cela fait, Cait' partit prendre une douche à cause de "l'huile de massage". Lorsque Jade signala que ce n'était pas compliqué à utiliser, je passai à deux doigts d'exploser de rire et je me contentai de jeter un regard amusé à l'irlandaise, qui semblait penser à la même chose que moi. Ahhh, pauvre pauvre Jade. Le fait de n'avoir jamais fait ça avec des copines t'empêchait forcément d'imaginer ce qu'il s'était vraiment passé... En soi ce n'était pas bien grave, va. Nous finîmes seules, la gamine en train de regarder quelque chose sur sa tablette alors que j'entamais mon deuxième bol de céréales. D'un seul coup, elle me fit, je sais pas... Une sorte de discours protecteur ? D'après elle, c'était "cool" de voir la rousse comme ça, MAIS il ne valait mieux pas que je déconne. Ah, ça... Je me contentai de jouer un peu avec les céréales, en faisant tomber une de ma cuillère, ce qui fit un "plouf" particulièrement satisfaisant. Lorsqu'elle déclara que le sujet était clos, je précisai :

- Hmoui, clos, 'fin... T'sais... J'vais pas t'raconter nos vies mais j'l'ai pas emballée en deux jours, c'est... ça fait des années qu'on s'connaît, malgré les 10 dernières années. Y'a toujours eu quequ'chose, ça s'est jamais vraiment fait... J'pensais que ça s'voyait pas d'ailleurs, alors que p't'ain avec le r'cul c'était tellement évident ! Même Calie le savait qu'y'avait un "truc" entre nous, donc t'vois... 'fin Cait' l'aurait jamais trompée hein, mais y'a toujours eu... Ouais, quequ'chose. Je haussai alors les épaules, ajoutant : Quant à c'vide dont tu parles... T'sais, on est tout'les deux bien cintrées... Mais j'peux t'garantir que si j'lui fais du mal, ou même à toi ou tes sœurs, c'est soit involontaire, soit qu'y'a un très gros problème.

Elle répondit ensuite concernant Ororo... Mais je n'appris rien de très nouveau en soi, à part que sa gamine avait 15 ans (bordel ! 15, déjà !?), et la mort de son mari. Le fait qu'elle soit stricte et ordonnée, et qu'elle déteste la grossièreté, par contre, ça, j'étais bien au courant. Visiblement Jade aimait le côté sévère et compagnie, ce qui ne me surprenait pas du tout. C'était dingue à quel point elle pouvait ressembler à sa mère sur le côté troll et petite maline, mais être aussi différente d'elle sur tout ce qui concernait l'ordre et l'autorité. Nan parce que dans mes souvenirs, Cait' avait quand même déjà laissé tomber une assiette avec une omelette dedans derrière un meuble avant de l'oublier là pendant plusieurs mois, c'était Calie qui avait fini par la découvrir avec horreur (à l'époque elles n'avaient pas encore de chambre commune). Je m'en rappelais parce que la tronche de Calie avait été magique, tout comme celle de Caitlyn d'ailleurs, et moi j'avais demandé si elle élevait des appâts pour la pêche. Johan, elle, s'était sentie mal à cause des asticots qui grouillaient. Donc ouais, voir Jade l'obsédée de la stérilisation, c'était sacrément drôle, comme opposé.

- J'vois ouais... Elle a aussi subi les effets d'ces 10 dernières années mais au fond elle a pas tellement changé, quoi... Qu'est-ce-qu'elle a pu m'râper les raisins avec le langage, p't'ain...

Je soupirai, me demandant bien comment allait se passer cette entrevue. J'avais pas mal fait de trucs avec Tornade à l'époque de l'Institut, mais il n'y avait jamais eu de "complicité" ou autres comme entre elle et Cait', ou entre moi et Jubilation, qui m'avait entraînée avant que les Amazones ne soient formées. Pour moi c'était le "prof' Munroe". On verrait bien...
Et d'un seul coup, va savoir pourquoi, quelque chose me vint en tête... Il fallait que je la prévienne.

- Hmm Jade... En parlant du fait que si j'fais du mal à l'un d'vous, c'est forcément qu'y'a une merde... J'hésitai un moment, finissant par juger préférable de la prévenir. Si un jour tu m'vois avec les yeux entièr'ment jaunes, lumineux, et du liquide d'la même couleur qui coule des yeux et d'la bouche... Tu t'tires. Tu cherches pas. Tu établis pas d'stratégie intelligente. Tu fais pas la X-woman, tu protèges personne, tu tentes pas d'me convaincre, de m'ram'ner à la raison, ni d'faire la maline avec une bonne vanne. Tu t'casses directement aussi vite qu'tu peux et tu préviens ta mère. Je sais qu't'as une intelligence supérieure à la mienne + celle de ta mère réunies, mais là ça t'aid'ra pas. Tu dégages vitesse grand V. Y'a peu d'chances qu'ça arrive, mais on sait jamais... Sans déconner, vraiment, tu fous l'camp sans passer par la case départ. Et si un p'tit chiot mignon est en danger, bah tant pis, y crève : toi tu t'barres en vitesse chercher Cait'. Faudra aussi qu'j'en parle à tes sœurs... On sait jamais...

Effectivement... On ne savait jamais. Je ne pouvais pas savoir si un jour le symbiote renverrait une dose de stimulants ou non, ni la manière dont je réagirais. Peut-être aurait-il altéré la formule pour que j'aie un meilleur contrôle ? Ouais, peut-être. Mais peut-être que les effets seraient 100 fois pires qu'avant : je n'avais aucun moyen de le savoir à l'avance, je ne voulais donc pas prendre de risques inconsidérés... Bref ! Cela dit, je mis tout ce qu'il fallait mettre dans le lave-vaisselle, avant de demander :

- Tiens, t'sais où ta mère a foutu sa guitare du coup ?

**Jade Oldfield** Sam 5 Nov - 13:51

Jade lava un œil hors de sa lecture, un article complexe sur la physique nucléaire. Elle sembla chercher un instant avant de murmurer.

- Hummmm je crois avoir vu un étui dans un coin dans son bureau à bordel comme j’aime à le nommer. La pièce au fond du couloir près des toilettes, elle avait décidé d’en faire un bureau privé pour bosser sur des dossiers du conseil et puis….elle a viré tout ce qui était informatique quand je me suis intéressé un peu « trop » à l’univers du net et au Dark Web, y’a 2 ans.Du coup…exit tous les dossiers perso et ordi portables. Bon c’était ça ou une mention sur mon casier judiciaire suite à une banale histoire d'intrusion dans l'Oeil de la Nation...stupide, tout citoyen a le droit d’avoir accès à la vérité, le piratage, c’est ni plus ni moins que la sincérité numérique…fin bon…voilà…Du coup, ca lui sert de dépôt à souvenirs, des trucs de « son ancienne vie » comme elle dit…des affaires de Calie, des trucs de l’institut…des albums photos….toutes ces merdes…Fais gaffe, elle n’aime pas qu’on fouine dans « son antre ».

Elle se replongea sur sa tablette faisant défiler des pages.

- Et puis pour ton avertissement. C’est ok. Je suivrais le conseil…mais ça durera le temps que ça durera en toute honnêteté.
J’adopte toujours un comportement pragmatique et logique. J’ai beaucoup de mal avec la manifestation des émotions mais je ne suis ni insensible, ni un monstre sans sentiments. Aislinn, elle, c’est une écorchée vive…ce que tu fais avec maman, y’a de grande chance qu’elle ne l’accepte pas, Calie ETAIT une sorte d’idole pour elle. Soyons lucide, tu en train de prendre sa place et je dis cela sans aucune pensées négatives ou sans jugement de valeur. Je suppose que c’est terrible à vivre d’avoir un spectre au-dessus de son épaule. Je vais faire ce que je peux pour lui parler et arrondir les angles parce que c'est ma soeur et c'est ma mère, mais je préfère moi aussi te prévenir : Aislinn est une furie, elle voit rouge dès qu’on touche à quelque chose qui lui tient à cœur. C’est toujours moi qui est jouée le rôle ingrat d’agent de liaison entre elle et ma mère : j’ai une capacité au calme hors du commun….(elle esquissa une moue boudeuse) sauf quand…je…perds pied….mais…ca n’arrive presque plus.

Elle leva un regard vide vers son interlocutrice.

- Je sais que tu me comprends parfaitement. Cette horreur pour une personne dotée d’une intelligence hors du commun de se voir agir comme un animal incontrôlable. Le symbiote te le fait n’est-ce pas ? Il n’agit qu’en fonction de ce qui l’intéresse et peut faire en sorte que son « confort » ne puisse pas être menacé : il modifie l’hôte pour l’adapter à son exigence…survie…combat, optimisation….tu n’es au fond que son exosquelette, rien d’autre. Je suppose, non je suis certaine qu’il t’a fait faire des choses horribles. Sans doute des meurtres ou pire….il avait sa logique…sache que..que je comprends sa logique, intellectuellement parlant et hors de tout contexte moral. Mais la bestialité…l’absence de raisonnement….une rage qui t’emporte, qui t’aliène complètement…ça…c’est un cauchemar…Tout ca pour dire que quelque part, je te comprend. Le sujet est sensible, chez moi aussi….et je n’ai pas de symbiote à condamner…il n’ y a que…que ma monstruosité. Un jour, si tu veux…je t’en parlerai.

Elle replongea à nouveau la tête vers sa tablette, l’attitude sage et pensive.

- Je disais…. « le temps que ça durera » parce que pour l’instant tu ne m’es pas grand-chose, j’éprouve beaucoup de sympathie et de connivence pour toi…tu rentres dans mon univers peu à peu et un jour ou l’autre….

Elle posa la main sur sa tablette inspirant profondément.

- Je t’aimerai….et tu feras partie de ma famille. Ce jour-là Taz…il sera hors de question que je te laisse derrière. Je ne pourrais malheureusement pas. Et crois-moi l’instinct de survie de survie n’y fera rien. Le Pragmatisme ne tient pas face à ma seule faiblesse : protéger ma famille. Et pour ma famille, Kaya…je pourrais tuer ou me faire tuer….même de la plus stupide des manières et sans réfléchir.....(elle marqua un temps de reflexion avant de poursuivre.) Ma seconde faiblesse étant la masturbation. Mais c’est un autre sujet. Veux-tu que je parle de ton avertissement à Ari ? Elle est assez émotive et protectrice sur le sujet, maman dit que c’est « ma gardienne » par moment…Par contre Aislinn, il va me falloir un peu de temps pour discuter de tout ça avec elle….et je ne parle pas de la masturbation….j’ai découvert dernièrement que l’orgasme vaginal, cet état de fait à relativement changé beaucoup de chose dans ma perception du plaisir solitaire, mais je crois que c’est un sujet assez intime ça non….si ça t’agace, fais comme Cait dis-moi ta gueule.
Sémantiquement pauvre mais toujours efficace.

C’était toujours extrêmement déstabilisant de tenir une discussion avec Jade parce qu’elle faisait une grande démonstration de sincérité dans ses propos et toujours un self contrôle pathologique.

Hum Au fait ? …qu’est-ce que fiche Ariella ? Nous allons être en retard pour ma séance de danse !

**Kaya Kangee** Sam 5 Nov - 16:00

Le "bureau à bordel", intéressant ! Enfin, vu la définition que Jade avait du bordel, ça devait être probablement mieux rangé que chez moi, malgré tout... En attendant, il semblait s'agir d'une sorte de débarras qui servait autrefois de bureau et qui contenait maintenant des vieux trucs, genre souvenirs et autres. Hmoui... J'allais donc vite rentrer, chopper la guitare, et sortir sans rien regarder d'autre histoire d'éviter les emmerdements. Au passage, manifestement, elle avait tenté de fouiner dans des trucs vraiment pas nets, y compris des trucs appartenant à Sage... Clairement, elle n'avait aucune notion de ce qu'il fallait éviter de faire pour ne pas avoir d'emmerdements. Soit elle ignorait les conséquences de ses actes, soit elle s'en fichait ouvertement. Non, je l'aimais bien cette gamine ! Même si l'idée qu'elle se mette dans des emmerdements avec l'autre reine des glaces ne m'enthousiasmait pas plus que ça... Le fait qu'elle s'intéresse de trop près au Dark Web ne m'enthousiasmait pas non plus d'ailleurs, mais pour des raisons radicalement différentes...

Enfin au moins, elle acceptait de suivre mes conseils "provisoirement". Hmoui, c'était mieux que rien... Par contre, elle passa sur Aislinn qui, d'après elle, n'aurait pas du tout la même approche qu'elle concernait moi et sa mère. Ah... C'était un autre problème, ça. Je ne connaissais pas vraiment la mini-rousse en fait, je ne l'avais rencontrée que pendant quelques heures et nous avions échangé une trentaine de phrases tout au plus. Du coup... Le fait qu'elle ait placé Calie sur une sorte de piédestal allait être un problème majeur. Surtout que les mots choisis par la petite brune étaient assez précis : ce n'était pas "quelqu'un d'émotif" ou autres, non, c'était "une furie", rien que ça. Huh... Moi qui était si sous-douée dans le domaine émotionnel, ça allait être intéressant, tiens. Pas du tout inconfortable ! 0% bizarre ! Clairement, les révélations de Jade concernant le tempérament explosif de sa soeurette ne m'inspiraient rien de bon et ça devait très clairement se voir sur mon visage : j'avais l'air non pas paniquée mais en tout cas assez effrayée face à la situation. Moi qui pensais que Jade serait difficile à gérer à cause de son intelligence et de ses TOCs... En fait, elle s'était révélée la plus simple à approcher. Bordel, dans quoi je m'étais lancée...

Je quittai toutefois cette expression lorsqu'elle parla du fait qu'elle "perde pied" parfois. La rousse m'en avait parlé, ouais... Je ne l'interrompis que très brièvement en levant les yeux au ciel au début :

- Cette horreur pour une personne dotée d’une intelligence hors du commun-
- Wais hors du common, parl'pour toi...

Mais le fait d'agir de façon absolument animale et incontrôlable, oui... Je hochai la tête quand elle me demanda si c'était ce que le symbiote me faisait faire, même si ce n'était pas exactement de cette façon que ça se passait. Elle avait pas mal tort sur beaucoup de points, néanmoins, mais c'était principalement parce qu'elle n'avait pas de référentiel sur les relations symbiotiques. Décrire mon rapport avec le symbiote était... presque impossible, il n'existait pas de termes dans le vocabulaire humain pour qualifier ce rapport, en fait. En revanche, effectivement, j'avais fait des choses plutôt immondes avec lui, oui. Je haussai toutefois un sourcil lorsqu'elle dit "sans doute des meurtres". Sans doute ? Ouais, sans doute effectivement... Mon compteur montait à plus de 80 et je n'avais pas tenu de décompte exact, il y en avait certainement pas mal dont je n'avais aucun souvenir cohérent.

- Un jour, si tu veux…je t’en parlerai. dit-elle finalement.
- Quand tu veux. Mais tu t'méprends sur l'symbiote... J'suis pas un "exosquelette"... En fait, faut pas essayer d'lui appliquer des raisonn'ments humains. Tu vois l'instinct d'base ? Quand t'es à 2 doigts d'crever et qu'ton corps agit tout seul par réflexe, sans qu'tu réfléchisses, juste pour survivre ? Que tu f'rais n'importe quoi, même des trucs pas logiques ? C'est l'instinct d'survie, l'instinct l'plus fort chez nous. Chez lui, son premier instinct, c'est "protéger l'hôte". C'est son obsession. Y n'vit que pour ça et pour rien d'autre. Si un jour y n'voyait aucune aut'solution que d'se sacrifier pour ma survie, il le f'rait directement. Il ne fait rien que je n'veuille pas vraiment faire... C'est compliqué parce que son instinct numéro 2 c'est "évoluer"... Mais malgré tout c'qu'y s'est passé avec lui, s'y disparaissait... Je me retrouvai prise d'un frisson à cette idée. Mais wais... C'est compliqué. Du coup j'vois bien c'que tu veux dire, sur l'contrôle.

Ahh... Maintenant arriva l'instant émotions. Le truc avec lequel j'étais la plus douée du MONNNNNNNNNNNNNDE. Super, quoi... Bon, au départ c'était pas très "o mon dieu c tro aimouvans #larme", vu qu'elle disait clairement que je n'étais pas grand chose, vis-à-vis d'elle. Cela dit, ça ne me blessait pas particulièrement ni ne me choquait plus que ça... En fait, ça me rassurait, même. Le fait que les choses aillent à un rythme correct, me laissant le temps de m'y adapter à ma propre allure prudente. Je la rejoignais, toutefois, sur l'histoire de sympathie. Par contre le fait de faire partie de sa famille et tout ça... J'avais peur, en fait, de me projeter dans le futur au niveau émotionnel : chaque fois que l'avais fait, j'avais été ultra ultra déçue. Je ne l'avais jamais raconté à Caitlyn, celle-là, mais quelques semaines après mon arrivée à l'Institut j'avais voulu essayer une "approche" vis-à-vis d'elle. En fait, j'ignorais qu'elle était avec Calie... Tout le monde dans l'Institut le savait mais moi, bah, disons que je n'étais pas quelqu'un ayant une perception très avancée des choses. Personne ne me l'avait dit explicitement et je ne les avais pas vues se rouler des paloches dans le couloir, donc je n'en savais rien du tout. Quand j'étais arrivée, avec mon petit courage de gamine de 19 ans pris à deux mains, hahahaaaaa la surprise, elle était en train de faire "pas mal de bruit" dans sa chambre ; je découvris le lendemain que c'était Calie qui était avec elle et qu'elles étaient ensemble depuis quelques semaines. Je m'étais vraiment torturée, avec ça. Je m'étais dite que si j'avais été plus rapide de seulement 2 ou 3 semaines à peine...

Tout ça pour dire que me projeter émotionnellement, que dalle, c'était mort. Plus-jamais. Quant au fait qu'elle refuse de me "laisser derrière", ça, c'était une autre histoire... Si le symbiote me noyait de nouveau de stimulants, il faudrait qu'elle me laisse derrière et laisse faire les professionnels... Parce qu'aussi maline qu'elle soit, je doutais fort de ses chances de survie en face-à-face avec le symbiote. Sa faiblesse était peut-être de protéger sa famille, mais elle serait bien gentille de protéger ses fesses avant de s'occuper des miennes (d'autant qu'elles étaient plutôt utilisées par sa mère maintenant, donc voilà). Je m'apprêtais d'ailleurs à dire quelque chose pendant qu'elle semblait réfléchir, mais sa remarque sur la masturbation me surprit un peu et me cloua le bec. Non que je sois choquée, c'était juste... inattendu en fait. Quoique, venant de Jade, pas tant que ça maintenant que j'y réfléchissais. Elle parla aussi d'orgasmes vaginaux et autres, avant de finalement me dire que je devais juste lui dire de la fermer en cas d'agacement. Je haussai les épaules, répondant nonchalamment :

- Agaçant nan, surprenant ouais, choquant non. T'sais, un sujet n'est gênant ou tabou qu'si les gens acceptent qu'ils le soient... C'juste surprenant parce que l'rapport ent'la masturbation et la protection d'la famille est pas évident au premier abord mais t'en fais pas, j'vois d'où ça vient et où tu veux en v'nir... J'me dis que tant qu'c'est cool et qu'ça fait d'mal à personne, hein, autant y aller. 'fin pas en public. Mon regard se "défocalisa" alors subitement, alors que je réfléchissais. Quoique... 'faut qu'j'en parle à- Revenant à moi, je me repris un brin : ENFIN OUAIS, tout ça pour dire, c'est pas pareil en vaginal et dans l'domaine du plaisir solitaire, y'a des outils faits pour... Enfin on s'en fout.

Je me perdais un peu dans mes conneries... Il fallait me re-focaliser sur quelque chose de différent histoire de redevenir à peu près cohérente. Cela dit, vu le pragmatisme de Jade, je doutais fort que ce genre de discussion sur le fait que j'aie eu subitement une idée douteuse de truc à faire avec Cait' dans un lieu public la choque vraiment, en fait. Pour moi, discuter avec elle était... "rafraîchissant", en fait, et non déstabilisant. Avec elle, je pouvais ignorer pas mal de règles de bienséance et de comportements sociaux sans crainte de provoquer un désastre.

- La famille, comme j'disais à Cait', c't'un concept... abstrait, pour moi. Longue histoire... Mais j'vois c'que tu veux dire. J'vous connais pas encore non plus... On a à peine discuté avec Ari et Ais', en fait t'es celle des trois que j'connais l'mieux et on a la chance de s'comprendre sur certains points. Le reste, ça prendra du temps... Mais c't'instinct protecteur, j'connais assez. A l'époque des Amazones... Ta mère a dû m'arrêter plusieurs fois. Chaqu'fois que'quequ'un tentait d's'en prendre à une aut'Amazone, j'me mettais... pas en mode mixer psychopathe mais j'étais adepte d'une riposte assez disproportionnée. Si un connard tente de vous toucher, toi et tes sœurs, j'le transforme en steak industriel. Mais... sérieusement Jade... Protection ou pas, si tu m'vois comme ça, tire-toi. Laisse faire ta mère. Elle, elle craindra vraiment rien. Le symbiote la connaît. Y saura qu'c'est totalement suicidaire d'tenter d'l'affronter, donc y s'calmera immédiatement - c'est l'premier instinct : "protéger l'hôte".

Quelques instants plus tard, elle sembla s'inquiéter de ce qu'il était arrivé à sa soeur. Je me contentai de hausser les épaules (encore), répondant :

- Alors là, c'que j'en sais moi... J'sais que j'vais récupérer la guitare par contre !

Hop, ni une ni deux, je me dirigeai rapidement vers le fameux "bureau-débarras à bordel", récupérant l'étui et un petit ampli qui était à côté (recouvert de poussière), sans toucher ni même regarder le reste. Cela fait, je retournai dans la pièce principale, branchant le tout et faisant mes petits réglages, tout en criant vers la cuisine :

- QUEL GENRE DE DANSE ? GENRE DANSE DU VENTRE POUR SÉDUIRE SANZO ? Bwéhéhé... ricanais-je un peu bêtement et aussi discrètement que possible. ... merde c'était bien Sanzo le nom de son mec, hein ? ... ouais ça devait être ça, no stress.

En attenda,t après une minute ou deux, je finis par arriver à quelque chose de correct niveau son ! Il ne faut pas croire : avec du bon matériel, il était possible d'obtenir des sons particulièrement crades et parfaitement adaptés à ce que j'aimais jouer, même sans avoir 50 stacks d'amplis ou de pédales d'effets ou autres.

**Caitlyn Oldfield** Sam 5 Nov - 18:20

- QUEL GENRE DE DANSE ? GENRE DANSE DU VENTRE POUR SÉDUIRE SANZO ? Bwéhéhé...

Elle se déplaça pour se percher sur l’un des sofas, le son gras et lourd de la guitare ne la dérangeant pas. Elle se contenta d’un bref sourire entendu tout en commentant au maximum sonore de ce qu’elle pouvait au niveau de sa voix, c’est-à-dire pas grand-chose.

- Pffff…inepties. Sanzo est un hybride chat, certes mais c’est un mec avant tout. Un sein dénudé ou une paire de fesses en mouvement savamment orchestré suffit largement à monopoliser l’afflux sanguin vers son deuxième cerveau. Je suis fiancée officiellement, j’ai le droit d’user de mon privilège de droit de braquemart. Toi et maman, vous vivez dans le péché ! Vous brulerez en enfer avec Aislinn pour sorcellerie.
Je danse pour moi, pas pour les autres. C’est thérapeutique…ça permet de canaliser mon agressivité et de l’épuiser…je danse des chorégraphies contemporaines depuis l’âge de 9 ans…Enfin quoi….avec votre célèbre « radar a lesbos », tu as bien du repérer mes exceptionnelles courbes ? Non ? C’est un chien et une cane qu’il te faut, Taz. j’ai « un boule d’enfer » parait-il. L’hygiène de vie est aussi essentielle à mes yeux que l’hygiène corporelle.
Tu sais que tu joues mal en fait ? Ce n’est pas un manche de pioche, ni une pelle à tarte géante…ca demande du doigté ce genre de chose…on dirait, un chien qui se gratte parce qu’il a des puces.
Bref…maman paye à l’année un espace privée pour deux heures chaque samedi à Cultura Highgrade fitness…y’a de tout et on est seul…Spa, jacuzzi, piscine et salle de gym, de danse…c’est cool. J’alterne avec qui veut bien venir, soit Aislinn mais ca l’emmerde d’une force, le plus souvent Ari…si ça te branche…c’est déjà payé d’façon. Et puis…d’après la photo, la gravité va finir par gagner l’age aidant…je parle de ta poitrine bien sûr, il serait peut-être temps de songer à l’entretenir.

- Qu’est ce qu’il faut entretenir ? Demanda une Caitlyn sur le retour, encore en peignoir de bain avec serviette sur la tête en turban.

Elle réajusta sa coiffe et jeta un regard amusé à Kaya avec sa guitare qui s’excitait, elle grimaça un instant, jugeant la fausseté de certaines notes, elle était un juge des plus impitoyables en manière de guitare. Son amour de la musique et son oreille exceptionnelle aidant.

- On parlait des seins de Kaya, ils vont tomber.

- Dis donc pour une super hétéro…tu t’intéresses beaucoup à l’esthétique féminine, non ? Un regret ? T’es pas encore partie, toi…Tristan doit patienter comme un con depuis dix minutes.?

La voix D’Ariella se fit entendre près de l’entrée alors que la jeune asiatique ne régissais pas, le regard figé sur la tablette, l’expression stupéfaite et le visage blêmissant. Cait fronça les sourcils en changeant immédiatement de ton.

- Oh Jade ? Qu’est ce qu’il y ..
- Par le sang du Christ….c’est un mail….un mail de Centaurus Industrie…Le professeur Payne…elle…elle veut me rencontrer…
- Qui ça ?
- Le PROFESSEUR PAYNE MAMAN !!! S’écria Jade complètement survoltée…KAILINN PAYNE ! DE CENTAURUS !!!! MON MODELE !!!! C’est …C’est le service des chercheurs de têtes ! ELLE….ELLE M’a REPERE !!! PUTAIN DE MERDE !!!!
Caitlyn marqua un temps d’arrêt et se raidit un peu avant de parler calmement avec une lenteur anormale constatant autour d’elle l’altération de l’environnement, le monde perdant ses couleurs…pour les nuances du Silent World.

- KAILINN PAYNE VEUT ME VOIR !!!! KAILINN PAYNE VEUT ME VOIR !!!!

- Bébé…calme toi, tu es en train de te perdre là…..respire un peu…Jade Oldfield, s’il te plait.

Jade sembla se rendre compte de son environnement et leva les mains en l’air dans un geste de lâcher prise.

- C’est pas de la colère ! …C’est…c’est tu sais depuis combien de temps j’attends ça…
- Oui je sais Jade…tu m’en as assez rabattu les oreilles.

Le monde retrouva ses couleurs

- C’est….le plus beau jour de ma vie…et et…qu’est ce que je vais lui dire ? mon dieumondieimondieu… je ne suis pas prête...

Jade s’emballait son comportement ayant totalement changé, son regard paniqué sautant de droite à gauche et sa respiration se saccadant de plus en plus.

Caitlyn l’attira à elle immédiatement avec une réelle brusquerie, l’enveloppant dans ces bras. Aussi tôt, la jeune photokynesiste sembla se calmer agrippant sa mère avec force. Cait chercha du regard Kaya en lui faisant comprendre en bougeant les lèvres que tout ceci était normal, elle gérait.

- Bien jeune fille….les nombres premiers…allez…tu comptes…on démarre à 1000 pour changer.

Spectacle assez étonnant mais marquant une sorte d’habitude entre la mère et sa fille. Kaya les bras perchés sur le manche de la guitare observant la scène avec attention. Et la petite Jade ferma les yeux, ses lèvres remuant à peine, indiquant qu’elle comptait. Ariella entra et s’immobilisa, Cait l’arréta d’un geste de la main ouverte et secoua la tête à la négative, pas un mot, Ari acquiesça et recula, un silence de mort tomba. Et il dura cinq bonne minutes avant que l’asiatique expire bruyamment.

- Tu es clean ? demanda avec sévérité l’irlandaise.
- Oui …répondit Jade.
- Bien. Je suis fière de toi ma fille, on en reparle ce soir. Tu vas l’éblouir, comme toujours.

Elle relâcha l’étreinte et Jade sembla un peu perdue, son regard se posa sur Kaya un bref instant on y sentait une gêne énorme, une sorte de honte. Elle ne prononça pas un mot, avançant dans le couloir et Ariella posa son bras autour d’elle pour l’enlacer, tout en l’accompagnant, lançant un regard détourné chargé de sous-entendus à sa mère, Cait hocha la tête en réponse : Shadow veillait.

- A ce soir les filles.
- A ce soir Maman, a tout Kaya…

Cait attendit un court instant avant de souffler.

- On a appris à se méfier…l’excitation et la perte de contrôle…la crise de rage n’a pas vraiment de raison….ni de cause. Elle peut basculer en un instant…si tu savais le nombre de crises que j’ai essuyé…une fois elle m’a même cassé le bras…elle ne reconnait plus personne…elle est son pire ennemie dans cet etat. Elle va mieux…grace à Sanzo principalement…elle n’a pas fait de hors contrôle depuis 1 an….juste des alertes mais on sait tous comment la gérer : maintenant tu sais aussi. La maintenir contre toi de force, lui parler et la faire réfléchir sur un problème logique…Je te parle même pas de Ais…qu’est- ce qu’elle s’est pris comme tartes…et elle au contraire de moi, elle avait mal physiquement, mais jamais on a levé la main contre elle…je ne le permettrais pas…pas dans cette famille, pas de violence.

Elle reporta son attention sur la brunette tatouée et secoua la tête à la négative

- C’est pas très « juste »….tu joues trop lourd, tu niques les harmoniques, tu bourines…j’espère que c’est pas la même technique que tu me réserves dimanche, madame « je m’endors comme une merde »….tu m’as fait rire ce matin avec tes problèmes de mâchoire…héhéhé…je pouvais pas l’exprimer mais c’était très amusant.

**Kaya Kangee** Sam 5 Nov - 21:13

Hmmouaiiiis... Sa conception de la séduction me laissait un peu pantoise, quand même. Pour elle, il suffisait juste qu'il devienne dur et puis affaire classée ? Bah... D'un autre côté à son âge je n'étais pas tellement mieux. Les concepts un peu plus avancés m'étaient encore inconnus, à l'époque ! Je n'avais découvert que bien plus tard que démarrer doucement pouvait pas mal aider à améliorer la qualité de l'ensemble. Enfin en fait ça dépendait du contexte, note... Des fois j'avais juste envie de me faire attraper d'un coup et de tout boucler en 10 minutes. Mouais, c'est contextuel. Disons, en gros, que la pauvre Jade passait à côté de pas mal de concepts que sa mère ne lui avait pas vraiment expliqués. Cela dit, note, la mienne ne m'avait rien expliqué ou presque... C'était la mère d'une amie qui s'était occupée de moi lors de mes premières règles, donc forcément, j'étais pas une référence pour savoir ce qu'une mère était censée enseigner ou non du coup... Malgré ces pensées pas forcément giga fun, je ne pus m'empêcher de sourire en coin lorsqu'elle mentionna le fait que nous allions brûler en enfer comme Aislinn. T'ain, son fiancé... Elle était déjà fiancée à son âge, c'était quand même violent. M'enfin bon... On verrait bien si c'était une erreur de jeunesse ou non : dans les deux cas ce ne serait pas le drame. Puis je pouvais pas l'ouvrir, moi j'avais ma première relation sérieuse à 35 piges.

Elle enchaîna sur le fait qu'elle avait des formes géniales et tout ça tout ça...

- Enfin quoi….avec votre célèbre « radar a lesbos », tu as bien du repérer mes exceptionnelles courbes ? Non ?
- Honnêtement j'reluque pas plus que ça les filles de ma nana surtout, puis y'a une question d'âge. C't'une question d'contexte on va dire, répondis-je nonchalamment en haussant les épaules.

Et cela fait, elle ré-enchaîna sur le fait que je jouais mal. Bizarrement, contrairement à la plupart des conneries et autres moqueries/blagues, cette fois je n'affichai pas un sourire idiot ou quoi que ce soit. En fait j'affichai une mine renfrognée mais pas le genre "fausse boudeuse". Je ne faisais pas la tronche mais mon enthousiasme semblait clairement être très violemment entamé. Je me contentai du coup de répondre un "hmhm" assez passif... Heureusement, elle poursuivit en m'expliquant que Cait' avait loué une sorte d'espace privé genre spa et compagnie pour toute la petite famille et que je ferais mieux d'y aller vu que selon elle, je devais m'entretenir la poitrine. Je ne savais pas trop quoi répondre, pas à cause des seins mais plutôt à cause de la remarque sur la musique en fait, que j'avais encore un peu dans la gorge, on va dire. Les deux se mirent à s'envoyer des vannes et autres, je n'y payai qu'assez peu d'attention, jusqu'à ce que Jade... pète une durite ?

- Le PROFESSEUR PAYNE MAMAN !!! KAILINN PAYNE ! DE CENTAURUS !!!! MON MODELE !!!! C’est …C’est le service des chercheurs de têtes ! ELLE….ELLE M’a REPERE !!! PUTAIN DE MERDE !!!!

... Payne, Payne... Centaurus c'était pas la marque de son téléphone ? Ils faisaient d'autres trucs d'ailleurs, des machins de construction, des sortes de super-piles au plasma et des fusées si mes souvenirs étaient exacts. P't'ain, c'était quand même dingue, Jade n'était vraiment pas comme les autres. À mon âge, les gamines de 18 ans avaient pour modèle, je sais pas moi... Britney Spears, ou Angelina Jolie parce qu'elle s'était mariée avec Brad et que ça durerait pour l'éternité, ou des trucs du genre... Pas une PDG d'entreprise. J'imaginais bien, tiens, le petit de 12 ans : "tu veux quoi à noël Bobby ? Une console de jeux ? Un jeu de société ? Des comics ?" et le gamin : "Nan je veux la biographie dédicacée du PDG de Wal Mart !". Après, comme toujours, Jade était, ouais, spéciale... Mais si cette femme (ou ce type ? C'était quoi ça comme nom, "Kaylinn" ?) était son modèle, ça valait la peine que je me renseigne un peu à son sujet... Surtout si elle voulait la rencontrer. Bref ! Miss propreté continua à gueuler alors que les couleurs commençaient à déconner sévèrement, ce qui me fit tirer une tête assez peu enthousiaste. Pas effrayée, mais le genre de tronche qu'on a quand on sent qu'un truc pas net va se passer...

Ce fut la rousse qui reprit le contrôle de la situation, l'attirant contre elle et lui demandant de réciter des nombres premiers avant de me faire signe que c'était "normal". Pour ma part, je laissai le manche de la guitare tranquille, observant le tout avec curiosité et intérêt... Drôle de méthode de détente mais, encore et toujours, venant de Jade ce n'était pas très surprenant. Après 14 plombes à compter, elle finit par sembler calmer un peu sa joie. Hééé ben, sacré processus quand même. Lorsque son regard croisa le mien, elle semblait... Honteuse ? Merde, je ne pensais pas la voir un jour avoir honte de quelque chose. De mon côté, je me contentai de sourire et de lever le pouce en mode "méga délire". Ce fut sur ces entrefaites que les deux jeunettes fouturent le camp alors que la rousse s'avançait vers moi, donnant quelques précisions sur ce qu'il venait de se produire... Visiblement le fait de perdre le contrôle pouvait la rendre agressive et elle avait même déjà pété le bras de sa mère... Merde alors, je haussai un sourcil l'air sidérée.

- C't'un problème qui m'est vaguement familier, wais... finis-je par dire, vu qu'au final j'avais été dans des situations plus ou moins similaires. Pas les mêmes situations, mais c'était plus ou moins proche. Au moins j'saurai comment gérer ça.

Et là, évidemment, encore des remarques sur ce que je traficotais sur la guitare. Je ne fis même pas attention aux histoires de mâchoire derrière, soupirant et me passant la main sur le visage avec une mine... pas colérique nan, mais celle de quelqu'un qui ne dit rien histoire de ne pas dire quelque chose de déplacé. P't'ain, ça va quoi bordel ! Au moins c'était clair : ne jouer que chez moi, et qu'au casque, affaire close ! Autant je m'en foutais qu'on se paie ma tronche sur des milliers de trucs. Mon humour de merde, mon symbiote, mes seins (qui étaient fantastiques, merveilleux, bien ronds et pulpeux, et qui faisaient envie à toutes les femmes de la ville - ouais je sais je suis super objective), le fait que je me goinfre à longueur de journée, honnêtement c'était open bar à ce niveau, chez moi. Mais la musique, c'était... le seul moyen que j'avais de m'exprimer à 100%, de façon précise, de me lâcher vraiment entièrement, de ne plus du tout réfléchir et de laisser les émotions seules sortir sans pour autant être destructrices. C'était ma seule vraie "valve" de sécurité en fait. Je finis par froncer les sourcils en laissant entendre un grognement, avant de balancer un gros sweeping ultra rapide de quelques secondes, exécuté au poil près. Celui-là, je m'en rappelais par cœur car je l'avais répété tellement de fois... Des centaines ? Des milliers ? Va savoir. Tout comme le morceau de Chopin que j'avais joué dans la boutique de pianos quelques semaines plus tôt, j'avais peu de chances d'oublier comment jouer ce petit passage. Une fois celui-ci terminé, je posai la guitare de côté avant de répondre avec un ton... pas agressif mais pas jouasse non plus.

- Je joue à la PUTAIN d'perfection, tu l'sais très bien ! L'symbiote fait bouger mes muscles au millimèt'près, y fait c'que j'lui dis d'faire ! L'problème, c'est qu'j'ai pas joué d'puis 10 putain d'piges, donc j'me rappelle par cœur de morceaux qu'j'adore mais j'me rappelle plus comment les jouer, pac'que contrairement à d'autres, j'ai pas d'oreille absolue et mon gène X me file pas d'mémoire photographique, à moi ! J'me rappelle que d'... de putain d'fragments d'tablatures, c'est tout, et c'est pareil pour le clav'cin ! Du coup, quand j'arrive à la fin d'un d'ces fragments qui font genre 2 ou 4 pauv'mesures, j'sais plus où aller. Rien que c'que j'viens d'jouer c'est genre 1/16ème d'un solo, et j'me rappelle pas du putain d'reste ! Et y s'trouve que quand on sait plus c'qu'on doit jouer, ça merde, ouais, effectivement, merci d'ce diagnostic en or, docteur Oldfield... J'vais aller loin avec ça tiens.

Bordel, qu'est-ce-que je racontais moi ? J'avais coupé le filtre... Je soupirai longuement, me frottant le visage et les yeux, avant de finalement reprendre :

- Écoute, chuis désolée, laisse tomber... C'est juste... C'est juste quoi ? Je ne savais même pas ce que je voulais dire en fait. 'plus arriver à jouer parc'que j'me rappelle pas des tablatures c'est comme êt'... amputée, j'sais pas. 'fin t'en fais pas, désolée, j'te dis, j'vais juste m'entraîner chez moi le temps d'me rapp'ler de c'que j'veux faire.

Je finis par tourner le regard vers elle avec un début de petit sourire.

- Si ça peut t'rassurer, j'aurai pas c'genre de difficulté dimanche, va. Et comme tu vois, la dextérité est là. Si en plus j'me charge en jus avant, alors là...

Techniquement, si je mettais les doigts dans une prise avec suffisamment d'armure déployée sous la peau, je pouvais charger quelques électrocytes. Il était alors possible de convertir l'ensemble en énergie cinétique pour alimenter mes mouvements... Par exemple, je pouvais bouger les doigts ou la main à de très hautes fréquences. Des sortes de vibrations, quoi. Pas que j'aie essayé sur moi-même hein, mais... Ouais, bon ok j'avais carrément essayé sur moi-même, interdiction de me juger : n'importe quelle femme ferait la même chose à ma place, si elle pouvait. A noter, si je mettais les doigts dans une prise avec suffisamment d'armure déployée sous la peau, je pouvais aussi faire péter la prise et les plombs... Mais c'était parce que l'installation électrique de chez moi était pourrave ! EHHH MAIS ATTENDS JE ME SOUVENAIS D'UN TRUC ! Je lâchai d'un coup avec un énorme sourire idiot au possible :

- Mais... Vu qu'tu convertis la douleur en électricité, en fait... Paf, une fessée et hop, ça charge mes p'tits doigts qui peuvent du coup vibrer à nouv-... Je me calmai aussi subitement que je m'étais énervée, réalisant un peu ce que je racontais. Enfin... On verra ça plus tard, finis-je avec un petit regard en coin.

Bizarrement j'adorais cette idée de "fessée qui recharge". Allez savoir pourquoi, je trouvais l'idée juste hilarante.

**Caitlyn Oldfield** Dim 6 Nov - 9:31

Je m’arrêtais nette dans mon déplacement vers elle lorsqu’elle joua ce petit solo avec cette expression rageuse. Son explication n’était pas colérique, non…mais le ton était acerbe et trahissait une chose qui n’avait pas changé avec le temps : certains sujets la vexaient vraiment rapidement. Je restais un instant penaude, affichant une sorte de moue boudeuse alors que son discours se faisait plus violent verbalement. Elle sembla s’en rendre compte et s’excusa, re verbalisant à nouveau mais j’étais assez finaude pour comprendre que le problème était ailleurs. Nous protégeons tous nos mystères, j’aurai dû fermer ma grande gueule : message reçu.
Manifestement mal à l’aise, je préférais fuir vers la cuisine en murmurant.

- Oreille absolue, mémoire photographique mais pas télépathie. Si tu ne dis pas les choses, comment veux-tu que je les sache ? Je savais pas que….que la musique comptait à ce point pour toi….j’aurais fermé ma gueule sinon. Tu m’connais, c’était pas méchant ou calculé…j’suis pas du genre à faire mal gratuitement. Je m’excuse, je ne dirais plus rien : ca reviendra avec l’entrainement de ta mémoire, t’inquiète pas. C’est qu’une question de temps et puis c’est pas « ton » modèle…c’est important de trouver son modèle de gratte…c’est une relation intime, ce genre de chose.

Je soupirais en rangeant la cuisine en passant une lingette sur la table, véritablement attristée par cette simple anicroche : des prises de becs il y en aurait d’autres. Mais je devinais que toutes celles qui la concernaient allaient me faire un mal de chien, je l’aimais, tout simplement. Je réfléchissais, l’écoutant d’une oreille distraite….il fallait que je regarde côté finances, je lui offrirais une guitare : c’était ça ma solution. L’argent, je m’en fiche, il ne sert qu’à rendre ceux que j’aime heureux.

- Mais... Vu qu'tu convertis la douleur en électricité, en fait... Paf, une fessée et hop, ça charge mes p'tits doigts qui peuvent du coup vibrer à nouv….. On verra ça plus tard

Je l’observais depuis le comptoir de la cuisine américaine avec une expression mi amusée- mi intriguée. Qu’est-ce que c’était que ces histoires de vibrations ? Qu’est-ce qu’elle avait en tête encore.

- Tu crois qu’on devrait parler de sexe avant de passer à l’acte ? Genre super philosophie de couple trentenaire qui explique ce que l’un aime ou non ? J’avoue que ça me plait pas vraiment…le sexe a quelque chose de sauvage et mystérieux pour moi, je ne suis pas Jade….a rationaliser toute chose et la réduire à une simple fonction biologique. Je ne sais pas ce que tu veux foutre là…avec ta main vibrante mais je te donne un indice, il n’y a pas de « jouets » chez moi…
Enfin pas vraiment de « trucs » phalliques…c’pas vraimennnnt mon truc, la pénétration. Ca me renvoi à une imagerie masculine qui ne plait pas. N’oublies pas que je ne suis pas bi, moi….je suis une une pure lesbos. L’approche masculine à coup de reins ne risque pas de faire grimper aux rideaux. J’utilisais des mini vibro avant mais…z’ont tous finis cramés par des décharges électriques orgasmiques, ca y’en aura….surtout si tu t’y prends bien…on a tous nos limites, toutes mes excuses d’avance. Par contre…dans ma penderie, sur l’étagère du haut….j’ai une petite collection de tenues….assez peu…hum… conventionnelles….cuir et dentelles…c’est disons…ca aide…Après c’est chiant de choisir sur magasines et internet…ne pas pouvoir foutre les pieds dans les boutiques, même pour aller acheter du lait : c’est bien chiant. Ca fait partie des choses dont on devra discuter : l’image publique et comment TE protéger de tout ça, presse, harcèlement et ce genre de merde….

Nation X était la première Nation a autant protéger la vie privée de ses elites, le dispositif de lois que j’avais mis en place était draconien. Il me faudrait faire rentrer Kaya sur la Restricted List, comme pour mes filles : famille immédiate (conjoins et enfants) des membres du conseil. Bien sûr, elle serait fichée par la police et les agents de la X force mais c’était le prix à payer pour avoir la paix et lui assurer une « immunité » relative, au moins une certaine souplesse au niveau de la loi. La presse par exemple avait interdiction stricte de médiatiser des actions de la restricted list sans notre accord, je savais mes filles « surveillées » mais ils ne pouvaient de toute façon pas monnayer les infos qu’ils trouvaient, du moins pas sur notre territoire sans risquer la taule. On finirait inévitablement par s’intéresser à Kaya à CAUSE de moi….autant rapidement prendre les devants même si notre relation sera « affichée » au regard de L’œil de la Nation. Cette situation était complexe, il faudrait y réfléchir sérieusement. Le degré de relation n’était spécifié sur la liste mais il ne fallait pas voler bien haut pour comprendre que Kaya n’était pas mon enfant. En parlant d’être un enfant…

- Tu parlais d’Ororo tout à l’heure ? Déjà pas un mot de ma rencontre avec Sage…si Ororo apprend ce qu’il s’est passé, elle risque de….d’aller lui foutre sur la gueule…et on ne peut pas faire l’impasse sur ce que Sage à dit, il est possible que Tornade en sache bien plus. Nos relations à toutes les deux….se sont…distendues. Nous n’avons pas su nous soutenir comme nous l’aurions dû après les morts de Calie et T’Challa. Je l’ai envoyée chier pour la X Force, elle me voulait à ses côtés. Elle me croit sous influence de Kreele….elle n’avait pas tort. Nos responsabilités nous ont éloignées l’une de l’autre : elle à la défense intérieur, moi à la justice. La X force….c’est son vrai bébé, ce n’est plus moi. Elle a créé le X Center comme on crée un dernier bastion pour se protéger de Kreele au « cas où ». Elle a su obtenir l’indépendance totale sur sa façon de diriger le X Center et a dû….faire des compromis…Les Nymphes, c’était Sage. Nous n’avons fait que le voter. Notre condition c’était le X center. Mais Ororo a exigé que le « Temple » soit installé au X center…pour empêcher Sage d’avoir l’œil ET les Nymphes…sous sa coupe. Tornade s’est érigée comme le dernier « bras armé de Xavier »…moi comme une conne de politicienne aux ordres. J’ignore à quel point elle ne me fait plus confiance. Il y a un paquet de non-dits entre nous….
Autre chose…j’aimerai que tu m’entraines.
Je ne peux pas demander ça à Ororo…ni au X Center. Il y a trop d’oreilles indiscrètes comme Karma, l’élève de Sage……je voudrais que tu me permettes de retrouver la forme physique. Sage m’a ridiculisé, ca n’arrivera plus. Je veux retrouver le top et sans mon pouvoir. Je n’ai personne vers qui me tourner, pas question d’impliquer Aislinn la dessus, toi je peux de cogner : je sais qu’t’encaisse mais Aislinn est ma fille : je ne VEUX PAS lever la main sur elle…J’ai besoin de toi pour ça Kaya…Maeve, la copine de Aislinn, a un club de fight, tu disais connaitre ?

Et la…toi aussi tu pourras me dire que j’suis devenue une merde…on s’sera quitte.

Terminais-je avec une sorte de sourire triste aux lèvres.

**Kaya Kangee** Dim 6 Nov - 11:03

C'était justement pour ça que je me sentais assez conne... Vu que je ne lui avais pas dit de façon extrêmement claire, elle ne pouvait pas le deviner... Le fait que ça ne soit pas "mon" modèle jouait un peu mais pas tant que ça. Certes, je n'avais pas l'habitude de jouer sur des électroacoustiques mais en soi, le problème était plutôt que j'avais perdu l'habitude de jouer sur quoi que ce soit et, encore et toujours, que je ne me rappelle pas du tout des tablatures.

- Ça joue mais j'te dis, t'en fais pas, comme tu disais tu pouvais pas d'viner, 'faut vraiment pas accorder trop d'importance à ça franchement. J'aurais pas dû m'énerver.

Cela fait, je me relevai, m'étirai longuement, remis la guitare dans son étui avant de la suivre dans la cuisine en parlant de ces histoires de fessées qui rechargent - non, sérieux, l'idée était juste trop marrante. Ce fut là qu'elle me signala qu'elle n'aimait pas trop parler de sexe comme d'un truc "anodin". Elle ajouta ensuite que tout ce qui avait un look plus ou moins phallique ne l'intéressait pas outre mesure, ce qui n'était pas une énorme surprise pour moi en fait... Sans compter le fait qu'elle avait grillé quelques vibros par erreur, ce qui me fit sourire en coin, l'air amusée. Si je me prenais des décharges c'était bon signe, hein ? Bon à savoir ! Et justement, tiens, voilà : c'était un truc que je n'aurais pas pu deviner en restant "sauvage et mystérieuse", le fait qu'elle m'en parle comme ça m'avait permis d'obtenir une info importante...

- Hmm pour l'fait de parler d'sexe, tiens, t'vois : tu m'dis que si j'me prends une décharge c'est bon signe. Heureusement qu'tu m'l'as dit : vu qu'tu convertis normalement la DOULEUR en électricité, si j'avais mangé un choc, j'aurais arrêté histoire de pas t'faire mal. Et ça j'aurais pas pu l'deviner en étant "sauvage et mystérieuse", tu vois c'que j'veux dire ? Puis l'fait d'établir des préférences avant, ça permet d'pas s'en préoccuper pendant, aussi. D'éviter d'avoir à utiliser les mots d'alerte, ou d'avoir une surprise pas délire. Après... Je haussai les épaules nonchalamment. J'dis pas qu'c'est la meilleure méthode universelle, juste mon approche.

Cuir et dentelle hein ? Intéressannnnnnnnt... Il allait falloir que j'examine ça de plus près. Pour des raison purement scientifiques, bien évidemment. Quant à la presse, il allait falloir qu'on en discute, d'après elle... Haaa, ça...

- Pour les journaleux, bwarf... J'sais pas trop... T'risques d'avoir une sale réputation s'y s'mettent à m'suivre, autant t'le dire. J'suis directe, grossière, j'm'enfoutiste, j'ai un humour noir, et j'réagis d'façon inappropriée. Donc wais, un briefing histoire d'protéger ta réput', puis surtout les filles, pourrait être une bonne idée du coup.

Il faudrait aussi que j'en parle à miss Montgomery, tiens. Peut-être aurait-elle des connaissances différentes de celles de Cait', sur la meilleure façon de gérer ses propres collègues ? Peut-être même en connaissait-elle personnellement certains, ça pourrait être plutôt pratique de voir s'il n'y avait pas moyen de leur "rendre service" d'une façon ou d'une autre pour qu'ils me lâchent la grappe en échange. HAHA ! J'avais déjà des idées de services et faveurs et autres, j'étais en train de devenir une vraie politicienne ! Je n'avais plus qu'à voler l'argent du peuple et le dépenser en putes, en drogues et en limousines et je serais parfaite pour le gouvernement ! L'idée me fit afficher un énorme sourire débile, le genre que Cait' connaissait bien : ceux que j'avais quand je me faisais un film toute seule et que c'était complètement idiot. Je finis toutefois par laisser de côté mes fantasmes de politicienne corrompue et caricaturale, revenant un peu à la réalité : Ororo.

Selon Cait', il ne fallait pas parler avec elle de sa rencontre peu amicale avec miss Leitov... Les raisons qu'elle donna furent assez convaincantes en fait. Le fait que Tornade risque de lui foutre une droite et que ça mette le merdier, ou encore qu'elle n'en sache beaucoup plus qu'elle voulait bien le dire... L'éloignement à cause des responsabilités, des histoires politiques, mais aussi à cause des pertes. Peut-être ne s'étaient-elles pas soutenues comme elles auraient dû à la mort de leurs amours respectifs mais d'un autre côté, une telle perte... Il était difficile de vraiment pouvoir soutenir quelqu'un "comme il faut" dans une telle épreuve, car il n'existait pas de "bonne méthode" dans ce domaine. Les deux étaient très différentes sur beaucoup d'aspects et la "bonne" méthode pour soutenir Cait' n'était clairement pas la même que celle pour soutenir Ororo. Ainsi, il n'était pas surprenant pour moi que les deux se soient éloignées au fil des années, même si c'était tout de même plutôt triste. Le fait que les Nymphes soient sous son contrôle était très intéressant, par contre. Au moins, elle avait réussi à négocier quelque chose avec Sage... Chose qui ne semblait pas du tout facile à faire. Ororo pouvait donc négocier... non pas à armes égales mais elle pouvait négocier avec Tessa. C'était significatif. Le fait que miss cyberpathe coincée ait pété la tronche de Caitlyn semblait bien montrer que la rousse n'avait littéralement aucun pouvoir face à elle. Du coup, en cas de problème et s'il était nécessaire de faire pression, il faudrait donc voir du côté du prof' Munroe. Je notais.

Et sur un autre sujet, elle voulait s'entraîner à la tatane, histoire de ne plus se faire humilier comme le matin précédent. Et elle ne voulait pas impliquer Aislinn histoire de ne pas lui mettre une grosse tarte dans sa gueule par erreur ou l'impliquer dans ces histoires. En soi, ça pouvait se comprendre. A sa remarque sur le fait d'être devenue une merde, je levai les yeux au ciel.

- T'sais, moi j'avais d'jà oublié c't'histoire donc encore une fois, t'en fais pas. Et t'entraîner, ben, j'sais pas, j'suis pas vraiment un prof', quoi... Mais wais, j'vais au dojo d'Maeve depuis genre deux s'maines, à intervalles réguliers. 'fin, j'utilise mon mois gratuit, après j'sais pas trop c'que j'ferai... Mais j'peux t'aider sans soucis. Taper sur quelqu'un qui réagit, c'plus efficace que sur un mann'quin. Par cont', euh, moi aussi j'me r'mets en jambes là, j'ai un peu perdu la main aussi. Puis j'fais d'la boxe Thaï, pac'que c'est l'style le plus efficace avec mon armure. Encaisser les impacts, vu qu'le symbiote absorbe l'énergie, puis envoyer des coups utilisant au mieux l'énergie cinétique. Dans ton cas, c'est p'tet pas l'idéal. Enfin ça l'est p'tet, hein, j'sais pas c'pour ça. Je soupirai longuement avec une mine dépitée. C'est Jub', qu'y nous faudrait, là, avec ses méditations à la con et son style zen, là. Haussant finalement les épaules, je repris : Mais wais, j'peux déployer une couche d'armure assez fine, sans pointes ni rien, histoire qu'tu puisses bosser tes mouv'ments. Mais euh, 'faut savoir qu'ça prendra un moment avant d'pouvoir faire grand chose, hein : à mon avis Sage, connaissant son genre psychorigide d'hystérique du contrôle, elle doit s'entraîner genre 2 heures par jour d'puis 10 ans ou une merde du genre.

**Caitlyn Oldfield** Lun 7 Nov - 9:39

Mon expression se fit plus sombre alors que je réfléchissais, mon regard tourné vers la grande baie vitrée du salon offrant un panorama à couper le souple sur Paradise et ses buildings.

- Hum…oui…tu as raison. Tessa n’a jamais vraiment décroché, la guerre ne s’est jamais terminée pour elle…elle parle par énigmes quand j’y repense…comme si. Nous ne vivions pas dans la même réalité qu’elle….Elle me fout la trouille. Quel genre de secrets protège-t-elle ? Qu’est ce qui la pousse à…à rester en alerte constamment…elle m’a dit « être toujours en guerre », qu’Ultimate n’était qu’un prélude…Si personne ne se sert d’une déchirure dimensionnelle, il n’y a logiquement aucun risque qu’il puisse revenir…c’est pour ça que nous « neutralisons » chaque mutant dans le monde capable de manipuler les portes dimensionnelles. C’est un Accord Mondial mais c’est New Heaven qui se tape le sale job de repérage et de confinement….des gosses les ¾ du temps…des pauvres gosses qui ne comprennent pas pourquoi on leur place de force un collier inhibiteur et qu’on interne à Alcatraz dans le complexe G. Un mal nécessaire que Xavier n’aurait pas apprécié, je pense…Le lieu le plus secret et le mieux protégé au monde, même moi, je n’y ai pas d’autorisation : il dépend exclusivement de l’armée.

Je rapportais mon attention sur elle tout en inclinant la tête avec un léger sourire.

- Pour l’entrainement…j’te demande pas la lune hein…C’est juste du fight leger, la base quoi…je t’ai formé en partie, ce job là, il était bien fait et tu avais des prédispositions extraordinaires, c’est à ton tour de m’aider moi Kaya. Ne compte pas sur Jub’…a la fin de toute cette merde, elle a juste pris son sac sur le dos et s’est barrée. Je crois qu’elle projetait d’aider les autres à travers le monde…je n’ai jamais plus revue, ni moi, ni les autres. Mon frère en sait peut-être plus….fut un temps où ils étaient ensemble. Kyle s’est fait arracher le bras à Chicago face à Ultimate…il a raccroché ensuite, Lowell, représentait la faction « dure » de la confrérie, Kyle la modérée…il a stagné longtemps en Australie, sans doute pour ça que tu ne l’as pas choppé, après tout il était expert pour « disparaitre » des radars, c’était son job. J’ignore ce qu’il foutait dans cet enfer. Il m’a dit y avoir croisé Jub, il y a quatre ans …ils ont pris un verre, passé une nuit et elle a…disparu à nouveau. Elle a choisi une vie d’errance : elle a fait son choix.
Chérie ? …Je…je sais ce que tu penses de Kyle mais…lui aussi il a fait ses choix, c’est mon frère et ça, ça ne changera pas. Je l’ai vu à New Heaven, il y a quelques mois….il traine dans le coin. Alors…évite le, s’il te plait. Je ne lui fais pas confiance et je l’ai à l’œil…s’il merde, je l’enverrai illico se faire foutre au bout du monde mais…tu me laisses gérer ça. Il n’a plus rien à voir avec la confrérie, la confrérie n’existe plus.
Quant à ma réputation….

Je l’attirais à moi d’un geste brusque, la collant à moi en ouvrant mon peignoir, mon corps nu contre le sien. Je cole mes lèvres aux siennes en un long baiser avant de murmurer.

- Pour les ¾ de la population, je suis « la salope rousse » une addict aux putes, pourrie jusqu’à la moelle …laisse dire. Tout ce qui m’intéresse c’est être ta salope, c’est tout. Par contre si tu veux bien…je vais faire en sorte qu’on te lache la grappe en te plaçant sur la Restricted List…La liberté de la presse a ses limites dans ce pays…La famille proche, enfant et conjoints » des membres du conseil sont protégés par cette liste…Force de l’ordre et Agent X…ca t’offre une sorte d’immunité, disons au moins un traitement préférentiel…quant à la presse, ça la musèle complètement : c’est le silence dès que ça touche la vie privée ou la taule. Ce n’est pas tout rose…tu seras fichée et certains sauront très facilement notre lien mais…c’est la seule solution pour te protéger toi, efficacement.
Et…

J’esquissais un sourire pervers en écartant les lèvres et passant le bout de ma langue lentement sur les siennes. puis je perdais mes lèvre contre son oreille en chuchotant sensuellement

- Je n’ai plus mes règles….mais mon nouveau défi et d’attendre Dimanche ? tu en es capable ? Parce que je t'assure que je vais "faire monter la pression" comme tu dis.

**Kaya Kangee** Lun 7 Nov - 14:08

Comme si nous ne vivions pas dans la même réalité qu'elle... c'était en fait fort probable. Quand, comme elle, on pouvait accéder à autant d'informations simultanément, on obtenait obligatoirement une perspective du monde très différente... Le fait était qu'elle restait constamment en alerte mais j'ignorais pourquoi. Grâce à Jo', j'avais quelques idées mais il était fort possible que miss Leitov soit inquiète au sujet d'autre chose, bien pire encore que des "Vigilentes" ou je ne sais quoi. Mais si elle disait qu'Ultimate n'était qu'un "prélude", ça voulait dire qu'il y avait effectivement bien pire, quelque part... Sage n'utilisait jamais les mots au hasard. Je secouai alors un peu la tête, la mine concernée, quand Cait' évoqua le fait que les gamins transdimensionnels ne pourraient pas poser de problème... Et s'ils n'étaient pas le problème ?

- Jo' a évoqué une sort'de... groupe, assez flou. Difficile de dire si c't'un groupe d'intérêts, d'conspirateurs, ou juste d'opportunistes, les "Vigilentes"... Y z'auraient un rapport plus ou moins lointain avec la plupart des trucs pas nets qui s'passent. Et si Sage tentait, à sa façon, d'les retenir ? Ou d'les aider ? Parc'que si Ultimate vient d'un labo... L'est toujours possible qu'les r'cherches aient été récupérées ou r'prises. J'sais pas, mais quequ'chose me dit qu'Ultimate est pas c'dont on d'vrait s'méfier, ni les gamins transdimensionnels... Y'a p'tet bien pire qui s'trame pendant qu'on reste obsédées avec c'qu'y s'est passé y'a 10 ans au lieu d'regarder c'qu'y s'passe sous nos yeux... Je finis par secouer la tête, ajoutant : 'fin j'ai rien d'concret... Dans ces histoires, c't'impossible d'avoir quoi qu'ce soit qui soit complet et documenté, on trouve qu'des infos fragmentaires, partielles, insuffisantes, sans contexte... Comme avoir just'un'dizaine de pièces d'un puzzle qu'en comporte 15.000...

Elle repassa alors sur l'entraînement, qui manifestement ne devait pas être non plus un stage militaire en mode "SUPER INTENSE - DUR DE DUR - MÉGA DISCIPLINE" et toutes ces conneries, d'après elle, il fallait juste "la base". Moui, enfin la base ne suffirait pas face à quelqu'un de vraiment entraîné... Je savais que si mon symbiote me lâchait pour une raison quelconque, je devrais être en mesure de me défendre... Il y avait peu de chances, en fait : j'avais découvert que je n'étais pas affectée par les pouvoirs permettant d'annuler les pouvoirs. Mon "vrai" pouvoir, ce que faisait mon gène X, c'était créer et synthétiser des cellules de symbiote ; ainsi, l'annuler ne fait pas grand chose. Il m'empêche juste de synthétiser plus de symbiote, ce qui en soi ne change pas grand chose à ma vie... Malgré cela, je savais aussi qu'un jour, il était possible que quelque chose se passe. Qu'il finisse par crever pour une raison quelconque, qu'il doive se sacrifier en cas de surcharge, ou que je doive carrément trouver un moyen de m'en débarrasser moi-même s'il dépassait les bornes... Et dans cette éventualité, je voulais être capable de pouvoir me débrouiller au moins un minimum.

De fait, même si Cait' voulait "juste du light", il faudrait quand même qu'on s'y mette un peu sérieusement. Hors de question qu'elle se fasse péter la tête en deux parce qu'elle n'avait pas assez l'habitude ou parce que j'avais été trop légère sur l'entraînement... En plus on ne pourrait hélas pas compter sur Jubilee, sur ce coup-là. Manifestement elle était partie en, je sais pas, pèlerinage ? Le fait qu'elle prenne son sac et se casse l'air de rien ne m'étonnait pas trop, c'était... elle était une sorte d'électron libre, en fait. Que sa manière de gérer la tragédie soit de prendre la route n'était pas une grande surprise. Visiblement elle avait recroisé Kyle, le frère de Cait'... Mouais... J'l'aimais pas, lui. C'est le genre "je suis pour un génocide, mais fait de manière humaine"... Bon il n'avait jamais dit ça, il était même parmi les moins "durs" de l'ancienne Confrérie, mais il restait une partie intégrante de celle-ci et, pour moi, une partie du problème. Nous n'avions jamais eu vraiment le temps de discuter sérieusement, ceci dit... Peut-être que ça aurait pu régler bien des choses, de parler franchement, honnêtement, sans ressentiment. Mais les choses n'avaient jamais permis que cela ne se fasse. Quand elle précisa qu'il était sûrement dans le coin et qu'il valait mieux l'éviter, je haussai les épaules.

- T'en fais pas, vu c'qu'y'est arrivé à ses p'tits copains, j'doute qu'y veuille vraiment voir ma tronche d'toutes façons... J'te laisse gérer ça.

Ce fut là qu'elle se colla à moi sans prévenir, ce qui me fit afficher d'abord une mine surprise, puis un sourire qui grandit petit à petit, finissant très large et ravi de la situation. Elle me parla de sa réputation et tout ça mais je devais bien admettre que je n'écoutais qu'à moitié, mes mains glissant tranquillement sous le peignoir pour lui caresser le dos avant de lentement descendre, accompagnant la magnifique courbe de ses fesses. Après m'avoir parlé d'une histoire de traitement préférentiel (je voulais bien qu'elle me traite de façon préférentielle !), elle me lécha lentement les lèvres ce qui fit encore grandir mon sourire... Qui disparut immédiatement quand elle affirma que le feu était au vert mais que je devrais attendre. A la place, j'eus une mine surprise et un peu paniquée. Merde, j'veux dire... Si c'était bon, mais GO QUOI ! Oui, mais attendre un peu... puis on avait dit dimanche... mais d'un autre côté, on était là, y'avait personne, elle bossait pas avant 13h... mais du coup il y avait un compte à rebours... mais on était tranquilles... NAAAANNN mon cerveau me détestait ! Clairement, ma confusion était très visible.

Ma main droite glissa doucement de son fessier vers ses hanches, puis le bas de son ventre, passant lentement sur la petite toison rousse... Avant de finalement remonter vers le nombril puis sortir du peignoir alors que j'affichais un large sourire provocateur.

- Si j'y arriv'rai ? 'faudra bien...!

Je déposai plusieurs baisers sur sa joue avant de finalement l'embrasser, d'abord de manière légère puis plus avidement (une façon élégante et poétique de dire que je lui dévorais un peu la gueule comme une affamée), pour me détacher d'elle à mon corps défendant, ma main gauche sortant elle aussi du peignoir, et retournant me mettre devant le petit déjeuner.

- Pac'que même si on est seules ici, j'ai rendez-vous avec Ororo et j'vais êt'à la bourre, ça f'rait mauvais genre. Et j'sais pas pourquoi, "j'étais en train d'baiser avec la rousse" j'pense pas qu'ça soit une excuse d'enfer.

D'un geste vif, j'avalai tout ce qu'il restait dans le bol : les céréales et le lait, je ne pris même pas la peine de mâcher. Efficace, donc ! Cela fait, j'engouffrai un autre pancake (que j'attrapai, cette fois-ci, de façon civilisée) puis le verre de jus d'orange.

- Et t'en fais pas pour c't'histoire d'papparazzis et d'liste spéciale et autres... T'sais, j'ai même pas d'papiers, hein... Mon visa pour l'Outer est un visa d'3 mois renouv'lable, tous les 3 mois j'dois prouver qu'j'ai des rev'nus et tout ça pour pas m'faire expulser. En plus il est au nom d'Kaya Spencer, l'nom d'jeune fille d'ma mère... Quant à mes visas pour l'Inner et Paradise, j'en ai que quand j'bosse dans l'Inner ou Paradise. J'ai pu rentrer avec Tristan pac'que les mecs savent qui c'est et y posent pas d'questions mais concrèt'ment, j'suis une sans-papiers, hein, j'ai même pas l'droit d'êt'là...

Cela fait, je me dirigeai vers l'entrée histoire de mettre mes chaussures, tout en continuant :

- Après, ent'nous, j'suis pas sûre qu'ça soit une si bonne chose, c'genre de trucs... La presse ça peut êt'des gros cons mais y peuvent aussi dévoiler des vérités importantes, qu'personne d'aut'ne pourrait découvrir. J'sais pas... Mets-moi sur la liste si tu préfères, mais moi j'm'en fous en tout cas.

Lacets faits, pompes serrées, j'étais dans une tenue civilisée... Prête à aller au grand QG de la X-Force ! Je me rapprochai de la rousse, avec un air quand même un peu bête vu que son peignoir était encore ouvert et me laissait voir une partie de sa nudité, attrapant finalement les bords... pour me reprendre et les lâcher.

- Nan. Si j'm'y mets, j'arriv'rai jamais à partir. D'un ton très théâtral, je scandai avec un air illuminé : NEE ME TENNNTE PAAAAS, SORCIÈRE ROUUUSSE !

Hop ! Je lui déposai un petit bisou chaste sur les lèvres, ayant la ferme intention de partir, cette fois-ci.

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