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[Terminé] Face à sa propre tombe [Caitlyn]

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[Terminé] Face à sa propre tombe [Caitlyn] - Page 2 Empty Re: [Terminé] Face à sa propre tombe [Caitlyn]

Message  Caitlyn Oldfield Mar 20 Sep - 9:24


Combien de fois avait-on passé ce deal entre nous ? Sauf que cette fois ci, les rôles étaient définitivement inversés. Le ferais-je ? J’en doutais mais le désespoir qui précède à la prise de décision d’y aller dans ce cas-là et si violent que peut-être que oui, je ne me connais pas, du moins plus autant que j’aimerai : j’ai changé, nous ne sommes tous que changements au fond ? J’y songerai, oui, ça je le sais. Je l’observais gravement. Elle n’était plus mon élève, c’était une évidence, je n’avais strictement plus rien à lui apprendre. Cette pensée m’attrista avec profondeur parce qu’elle me renvoyait à ma propre utilité vis-à-vis d’elle, qu’est-ce que je devenais là-dedans ? Où était donc ma place vis-à-vis d’elle ? Où était ma place vis-à-vis du monde ? J’étais certaine qu’elle avait besoin de moi, certaine…mais elle ? Fallait-il juste la laisser la partir comme tant d’autres dans une relation à distance qui finirait par s’essouffler puis s’estomper et se distendre ? Ou alors la séduire ? Je savais mon pouvoir sur ses émotions, je pourrais en jouer et me l’attacher, raviver des braises du passé car elles ne s’éteignent jamais vraiment, son penchant pour moi ne m’était pas inconnu. Un soir de dérive, elle m’en avait parlé et j’avais eu des mots terrible envers elle, elle venait trop tard, bien trop tard la place était prise. J’avais regretté d’avoir était si…évasive sur le sujet, j’aurai pu être plus ferme, plus définitive et poser les distances. Je n’avais pas su le faire. Parce qu’au fond une partie de moi la désirait malgré tout, pour des mauvaises raisons, peut-être….mais les femmes sont si compliquées, je n’échappe pas à la règle et le passé et le comportement de cette texane me renvoyait au mien, une sorte de miroir plaisant où j’aimais me regarder. Oui, je pourrai facilement la séduire, faire en sorte de la garder ici auprès de moi, de l’aimer…au moins elle resterait à mes côtés, enfin…au moins quelqu’un resterait…..la solitude disparaitrait, et avec elle les doutes et cet enfer que je ne pouvais partager avec personne. C’est moi l’égoïste au fond, ça a toujours été moi. Toutes ces réflexions m’épuisent. Je finis par rendre compte qu’elle attend quelque chose, sans doute sa réponse. Je soupire et j’incline la tête à la positif, cette sensation de défaite est oppressante.


- C’est bon…t’as gagné foutue Texane….Je ne te promets pas de le faire, je te promets d’y penser si le moment se présente…tout ça reste entre nous, s’il te plait.

J’échange avec elle un demi-sourire, la main posée sur la tempe et le coude posé sur le bras du fauteuil. Mon sourire s’estompa alors que je reprenais.

- Ces cauchemars, ces hallucinations….on dirait un syndrome post traumatique…j’ai des adresses si tu veux. Je connais un très bon psy, il a soigné Jade toute son adolescence et il s’occupe d’Ariella aussi….J’suis sans doute mal placée pour t’en parler vu que je me suis toujours refusée d’aller lui parler de mes problèmes mais il a fait un chouette job…surtout sur la colère, Jade avait des crises de violence récurrentes…elle va mieux maintenant mais ma petite Ariella….elle souffre d’un dédoublement de personnalité poussé à l’extrême, comme si deux âmes coexistaient en elle, je crois que ça vient de son pouvoir et qu’au fond ça n’a rien de psychiatrique, j’aime énormément cette gamine…on l’a accueilli il y a 8 mois, je vais l’adopter, elle a une très bonne influence sur Jade et dieu sait que c’est difficile de vivre avec elle et ses « exigences « et « manies » mais c’est ma petite fille. Je l’aime. Tu sais avec Aislinn, nous étions comme chien et chat…c’est drôle parfois je me faisais la réflexion que j’agissais avec elle comme avec toi…quand tu me tapais sur les nerfs.
C’est ma tante, Ruth qui nous a sorti des camps Calie et moi….elle nous a caché quelques moi en Irlande, j’ai découvert tout le poids de ce que c’est d’être une Oldfield , tous les secrets de cette famille, la nation même de…(j’émet une sorte de rire exaspéré ) sorcellerie…et j’ai découvert Aislinn….Ruth me l’avait enlevé pour…pour la protéger de ma mauvaise influence de l’époque, au début cette gamine….elle refusait de s’adresser à moi, je vrais tête de pioche, il a fallu toute la patience de Calie pour…pour l’apprivoiser. Mais lorsque Calie a disparu, la communication avec ma fille a été plus dure….elle a fait pas mal de petites conneries, alcool, bagarres, elle s’est fait lourdée de tous les établissements de New Heaven….je l’ai envoyé en Irlande chez la division Hopes pour être formé à la dure…elle se droguait à l’époque. J’ai fini par demander à Pixie de prendre sa formation en charge….Tu te souviens de Pixie ? La Toute Folle et gentillette Pixie ? Elle a beaucoup changé depuis le Big Day, c’est une bad ass qui ne mâche pas ses mots et à la main facile. Elle a beaucoup de mal à gérer la…la colère…mais elle a fait un job remarquable avec Ais….c’est une Agente remarquable ma fille, nos relations sont toujours conflictuelles, oui…mais moins tendues qu’avant….je crois qu’elle deviendra bonne, meilleure que moi, du niveau de Calie je pense. Elle porte mon manteau à présent, elle fait ma fierté. Mes filles, Kaya…c’est ce que j’ai de plus cher au monde. C’est ma raison d’être tu sais…


La sonnerie l'interrompit brusquement. Le four venait d'indiquer la fin de cuissons.

- Ah...seconde fournée...

Je me levais pour de nouveau me diriger vers la cuisine en passant par la table basse afin de débarrasser Kaya

- J'emporte parce que si y'a trop de bazar, Jade va piquer une crise...elle est malade tu sais...des TOCs...elle a la phobie de la saleté et l'obsession de la propreté et du rangement, une forme légère d’Asperger, c'est pas non plus Sheldon, tu t'souviens ? BBT une série des années 2010 ? Mais bon...on a prit l'habitude...et puis ç'est un petit génie des maths et de la science et sans mutation associée en plus...sa mutation est plus basique, de la photokynésie...
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Message  Kaya Kangee Mar 20 Sep - 11:39

J’avais « gagné ». Texane… Ça faisait une éternité qu’on ne m’avait pas appelée ainsi, en partie parce que mon accent était devenu, avec les années, une sorte d’hybride bizarre entre le nord du Texas (pas le Texas redneck) et l’accent de New-Yorkaise endurcie. C’était, du coup, assez marrant d’entendre de nouveau ça. Enfin, Texane ou non, j’avais gagné ! Gagné quoi, ça, c’était une autre histoire. Elle ne promit pas de m’appeler chaque fois mais « d’y penser », c’était déjà pas mal… A l’époque j’avais fait le même genre de promesse, je l’avais parfois tenue, parfois pas… Mais c’était déjà un progrès : avant de lui faire cette promesse, je n’appelais personne sous aucune condition donc c’était déjà mieux que rien. Restait à espérer qu’elle ferait mieux que moi à l’époque… Ce n’était pas entièrement certain car le fait était que nous étions bien plus semblables qu’elle ne voulait bien l’admettre. De toutes façons il n’était pas très utile de réfléchir à ça pendant des millions d’années, je verrais bien sur pièce : je me contentai donc de hocher la tête avec un sourire quand elle demanda à ce qu’on garde ça pour nous. Je me doutais que rendre ce genre de « faits » publics auprès de ses gamines n’était pas vraiment son idée du développement familial, ce qui en soi était assez logique en fait.

Soupirant, je continuai d’attaquer le pain de viande (ainsi que la deuxième brique de lait) alors que la rousse se mit à me parler de syndrome post-traumatique. A la mention de ce problème, je soupirai longuement, laissant la bouffe de côté et m’affalant de nouveau un peu. Elle avait des adresses, notamment un psy d’élite qui avait suivi ses filles. Le fait qu’elle-même ait refusé de se faire aider me fit sourire brièvement : bizarrement, je n’étais pas ultra surprise. Par contre, les nombreux problèmes de ses gamines me firent nettement moins sourire. P’t’ain, à cet âge-là… ouais, bon en fait à leur âge j’étais bien déglinguée, émotionnellement parlant. Mais pas au point d’avoir des crises de violence, un dédoublement de personnalité (bordel ??), et autres. Les pauvres avaient, manifestement, pas mal ramassé… Mais du coup c’était quand même surprenant que Cait’ ait décidé de carrément les adopter. Déjà parce que c’était un acte qui n’était pas anodin et ensuite parce qu’elle-même semblait avoir ses propres problèmes. Je ne doutais pas de l’amour qu’elle pouvait leur porter ni de sa capacité à les élever à peu près convenablement, en revanche je n’étais pas entièrement sûre de l’effet de cette énorme responsabilité sur elle. Peut-être que ça l’aidait… Peut-être que ça l’empêchait aussi de se focaliser sur elle-même afin de s’en sortir. Car c’était peut-être triste la vie mais des fois, pour réussir à régler ses problèmes il faut être un minimum égoïste, chose qui est impossible avec des gamines, surtout aussi endommagées et ayant autant besoin d’attention.

Certains diraient que c’est un beau sacrifice, tout ça tout ça. Oui, effectivement, c’était un sacrifice de la part de la rousse et ça montrait aussi l’amour qu’elle avait pour ses filles. Mais j’étais quelqu’un de plus pragmatique… Je tentais d’aller au-delà de la poésie et du romantisme et tout ça… Et il était possible que prendre tout ce petit monde sous son aile contribue à la faire stagner dans cet état de mal-être extrême dans lequel elle semblait vivre. Et ça m’inquiétait pour elle.

Et ce qu’elle me raconta au sujet de sa famille Irlandaise ne fit rien pour me rassurer. Sa tante lui avait enlevé la gamine ? Les avait sorties des camps ? Mais comment ? Cait’ et Calie étaient sûrement dans des centres de détention haute sécurité… « Le poids d’être une Oldfield » ? Quel poids ? C’était… juste un nom de famille, on pouvait même le changer légalement. De la sorcellerie ? Non, ces quelques phrases ne furent peut-être pas longues mais elles furent celles qui créèrent le plus d’inquiétude chez moi… Sa famille Irlandaise n’avait pas l’air bien nette nette… Passons. Je laissai ça de côté pour le moment.

Les relations avec Aislinn furent, manifestement, assez difficiles au départ mais s’étaient détendues grâce à Calie. Au final, la mini-rousse avait été expédiée dans la division Hopes en mode « formation à l’ancienne », et ce fut Pixie qui finit par s’occuper d’elle. Pixie ? Une badass ? J’ouvris de grands yeux sidérés à cette idée. J’avais du mal à l’imaginer en sergent-instructeur qui envoie chier les soldats et leur fait faire 2000 pompes ou un truc du genre… L’idée même me paraissait absurde. Quand Cait’ finit par me dire à quel point ses filles étaient sa raison d’être, j’affichai un petit sourire pensif. Moi qui était inquiète qu’elle ne s’occupe pas assez bien d’elle-même… Peut-être que le bénéfice apporté par les gamines était plus important que les aspects négatifs… Va savoir. J’étais pas psychiatre. Et en plus, la deuxième pizza était en train d’arriver : je la saisis tout de suite, me brûlant encore, avant d’ensuite souffler dessus de façon ridicule.

Je n’eus pas le temps de réagir quand Fuzzy se mit à débarrasser la table, genre elle était serveuse quoi. Elle expliqua que Jade était sévèrement maniaque, au point où c’était psychiatrique, la comparant à un personnage de vieille série. Génie des maths et de la science, hein ? Intéressant. Photokinésie ? Aucune idée de ce que ça impliquait. Va savoir… Bref. Cela faisait pas mal d’infos à assimiler… Je pris quelques instants, continuant de souffler sur la pizza, avant de finalement répondre quelque chose sans aucun rapport.

- « Meilleure que moi, du niveau de Calie »… Faut que t’arrêtes de t’comparer à elle, Cait’.

Je me tournai un peu afin de la regarder dans les yeux, continuant :

- Je sais qu’t’aimais Calie et qu’sa perte a été atroce mais elle était pas parfaite. J’l’appréciais aussi mais elle avait ses défauts comme tout l’monde sans exception. Des fois elle analysait trop, des fois pas assez au point d’pas avoir d’empathie, elle pouvait s’énerver un peu vite, elle semblait vouloir contrôler pas mal de choses… Tiens, j’t’ai jamais raconté ça. Mon premier jour à l’Institut. J’arrive, paumée. J’ose pas la r’garder en face, j’me traficote les mains, j’secoue ma jambe, j’montre TOUS les signes d’une gamine qu’a peur et qui sait pas trop c’qu’elle doit faire. J’ai dit une ou deux conneries, du coup… Et j’suis passée à ça d’me faire virer d’l’Institut, j’ai limite dû supplier d’rester… Et j’te dis, ça, c’est pas la vision du prof’ Xavier. Si j’avais pas été désespérée au point d’m’humilier on s’serait jamais connues.

Secouant la tête, je repris :

- ‘fin au final on a appris à s’connaître et autres, j’dis pas ça pour pourrir Calie, j’dis juste que… C’était juste une humaine comme toi ou moi. Quelqu’un d’compliqué avec des sentiments et des défauts. Et… D’puis qu’on s’est revues c’matin, j’t’ai entendue te dévaloriser par rapport à elle au moins 4 ou 5 fois. Caitlyn, t’es quelqu’un d’fantastique. Toi aussi t’as ouat-mille défauts mais tu restes quelqu’un d’bien, tout comme Calie. Je sais qu’ça sera pas facile mais faut qu’t’essaies d’arrêter d’te comparer à elle, ou à l’image que tu t’fais d’elle. J’la connaissais pas comme toi mais suffisamment pour savoir qu’elle s’rait blasée de t’voir comme ça… Combien d’fois elle m’a dit d’arrêter d’me comparer aux autres ? Tu dois t’rappeler, t’étais là et tu m'disais la même chose.

Un paquet de fois, autant le dire. En fait, la rousse aussi m’avait dit la même chose un certain nombre de fois… A l’époque il y avait un mélange malsain entre ma peur de l’abandon, qui me faisait penser que si je n’étais pas exceptionnelle et au sommet, je me ferais totalement laisser tomber par tout le monde… Et le développement rapide du symbiote qui voulait continuer d’évoluer, et qui jouait très probablement avec la chimie de mon cerveau pour m’encourager à vouloir aller plus loin. Dans tous les cas, le fait que Cait’ se compare à une sorte de version idéalisée de Calie ne l’aiderait pas. Calie était quelqu’un de bien et d’exceptionnel sur beaucoup de points mais pour que la mère Oldfield puisse se reconstruire il allait falloir qu’elle réussisse à relativiser et à voir ses propres qualités… Un exercice difficile, j’en savais quelque chose.
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Message  Caitlyn Oldfield Jeu 22 Sep - 18:12

Je supportais le regard de ma cadette sans broncher. Les mots étaient durs et sans concessions. Je savais tout cela, au fond, il n’y avait aucunes découvertes dans toutes ces vérités. Oui j’avais dressé une véritable hagiographie de Calie, elle avait son caractère et ses humeurs. Ses travers et ses limites dans ses conclusions trop souvent hâtives. Elle manquait parfois d’une certaine empathie quand les mots la touchaient et tout avec elle devait avoir sa place et sa couleur, soit blanc, soit noir. Mais elle était plus que cela, plus que cette frêle jeune fille qui affichait une force impitoyable, plus que cette X Men sans remords ni regrets, plus qu’une têtue gavée au jusqu’auboutisme. Elle était…ma femme, et sa fragilité n’était qu’à moi.
Calie était devenue ma complainte, ma propre limite pour construire quoi que ce soit et un peu mon excuse aussi pour mes propres lâchetés et bien trop souvent pour mes faiblesses. Les mots de Kaya venaient si tard, bien trop tard et personne pas même Ororo n’avait osé les proférer avant. Calie était sacrée et le sujet même sous mon toit était un sujet explosif et sensible. Nous en avions ey encore la preuve il y a peu avec la sorte de « fronde » organisée par mes filles et toutes les répercutions qui en avaient découlées. Devrais- je dire ce que nous soupçonnions ? Devrais-je m’ouvrir de ce fait avec elle ? Non…Elle avait ses propres problèmes et ses propres démons, Calie était notre problème, trouver un moyen de communiquer avec elle aussi. Je ne savais plus comment agir face à cette information, on m’avait rendu Calie mais il m’était de toute évidence impossible de communiquer avec elle puisqu’elle se trouvait piégée en moi ? Etait-ce vraiment elle ? Etait-ce une simple psychose ? Ou alors un écho ? Calie était-elle réellement consciente en moi ou mon désir avait-il finir par en créer un double schizophrénique. Miranda ne savait pas et moi non plus…..et toutes nos expériences n’aboutissaient à rien….
Pour l’heure les mots de Kaya frappaient aussi rapidement et efficacement qu’une série d’uppercuts. J’en baissais les yeux, presque honteuse.

- Je…Je devrais te coller ma main dans la gueule pour oser me parler comme ça….Je me fiche de savoir si tu as tort ou raison…Personne ne parle d’elle ainsi en ma présence…comme personne ne dirait du mal de toi en ma présence non plus, en fait…

Je me laisse aller à une sorte de rire chargé d’amertume avant de passer la main dans ma chevelure avec un air las.

- Je ne me compare pas à elle, tu sais….je me compare à son…son absence. J’ai dû survivre à cette merde, seule…elever les filles seule…continué à survivre seule. Je ne peux m’empêcher de me dire que…que je me suis plantée, que ce que je fais ou j’ai fait ne tient pas la route…j’ai tellement fait de compromis, j’ai prostituée tous mes idéaux, j’ai participé à créer une cité qui…qui me dégoute ! Tout ça parce que…parce que…ma place…ma place était là bas ! Au Mémorial ! JE N’AURAIS PAS DU survivre, j’aurai du mourir….c’est la pure vérité. Je suis…une putain de morte-vivante Kaya…Tout le monde sait ça. Tout le monde…Ororo, Sage et Kreele….ils m’utilisent comme ils veulent et moi…je…je fais comme ils me demandent de faire…Je sais que de l’extérieur tu dois te dire… « putain, elle a un poste à haute responsabilité, elle pête dans la soie au Gold Lift, elle a une famille, TROIS filles alors qu’elle est lesbienne et célibataire…. » Mais tu sais ce que trouvent les putes quand elles me fouettent ou me torture ? Le vide….rien d’autre…tout est vide… sans gout, ni saveurs…et tu sais….il n’y a pas une heure sans que…que j’me dise qu’il ne tient qu’à moi….à moi…que tout cet enfer s’arrête…Je me suis créé un univers pour continuer à exister, Kaya, mais ce n’est pas chez moi…chez moi c’est un paysage désertique peuplé de visages et de tombes…j’ai perdu tout ça….il ne tient qu’à moi que ça s’arrête, ca serait….si Si simple.

A nouveau un demi sanglot alors que je secoue la tête.

- Tu regrettes de ne pas avoir été là….je regrette d’y être toujours…quelle connerie…Je suis… « en sursit »…un pas après l’autre vers…vers nulle part. Et pour que tout soit clair, je déteste Calie de m’avoir fait ça….elle n’avait pas le droit de me laisser ainsi toute seule…de me lâcher comme ça….je l’aime autant que je la hais…C’est à elle que je dois cet enfer.
Je n’ai jamais dit ça à personne Kaya…jamais…désolée que ce soit toi.


Je lui adresse un demi-sourire un peu gêné.

- Ceci dit….l’âge te va bien, tu es très sexy….ce que tu m’as dit tout à l’heure…tu sais…je le savais…Tu m’as toujours attirée, seulement y’avait Calie…mais je continue de penser que oui, tu es arrivée trop tard. Quel couple étrange nous aurions fait quand j’y pense….Ah…avec des si….on changerait ce monde mais de toute façon je ne peux plus aimer personne, mon cœur n’est qu’un putain de morceau de charbon.

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Message  Kaya Kangee Jeu 22 Sep - 20:15

La rousse se mit à carrément baisser les yeux... Hé ben mon vieux. Je ne m'attendais quand même pas à ça. Qu'elle réagisse vivement, ça, oui. Elle aurait pu m'en foutre une et s'énerver que je "salisse" la mémoire de Calie - même si je ne faisais qu'énoncer des faits, je n'avais jamais dit que sa réaction serait logique... Elle aurait aussi pu se fermer totalement, ou pleurer en disant que Calie était tellement parfaite géniale ++ avec l'haleine fraîche et tout ça, ou encore pas mal de choses... Mais à la place, elle eut une réaction assez inattendue. Elle me répondit mais d'une voix hésitante, disant qu'elle devrait me tarter, sans pour autant le faire, disant se foutre totalement de si j'avais raison ou non (ce qui me paraissait bizarre, comme raisonnement), qu'on ne parlait pas d'elle comme ça, et que personne ne parlait de moi comme ça non plus. Je soupirai alors qu'elle se mit à laisser entendre un petit rire maussade. Ce fut là qu'une des options probables arriva : elle déclara qu'elle ne se comparait pas à elle... Elle ne s'en rendait peut-être pas compte mais en tout cas, c'était l'impression qu'elle donnait. Depuis ce matin-là, j'avais eu à plusieurs reprises la sensation qu'elle était... coincée par le fantôme de Calie ? Bon, je ne lui dirais pas ça en ces termes mais c'était un peu l'idée. Déjà, parce qu'autant j'étais pour le fait d'être directe, autant le formuler comme ça serait vraiment méchant sans bonne raison. Ensuite parce que pour se sortir de ça il fallait qu'elle s'en rende compte par elle-même. Lui balancer à la tronche n'aiderait en rien...

Elle continua en disant qu'elle avait dû tout faire seule, sans pouvoir arrêter de se dire qu'elle avait merdé à un point ou l'autre. Qu'elle avait tellement dû céder sur ses principes qu'au final, elle avait contribué à créer un pays dégueulasse au lieu d'une utopie. Ah, ça... C'était un problème récurrent. Elle ne pouvait pas changer la nature humaine et en fait, concrètement, personne ne pourrait jamais le faire à moins d'être prêt à recourir à des mesures épouvantables - qui ironiquement risqueraient de détériorer encore plus la nature humaine. Lorsqu'elle affirma que sa place était au mémorial, je fronçai les sourcils avec une mine non mais déçue mais plutôt énervée, cette fois-ci... Il allait falloir que je lui dise deux mots à ce sujet mais ça attendrait. Pour l'instant, elle parlait du fait que tout le monde se serve d'elle, de sa situation vue de l'extérieure mais - et cela attira mon attention nettement plus que le reste - du fait qu'elle se fasse fouetter et torturer par les prostituées en question. Mon air méchant disparut assez vite pour laisser place à une mine inquiète. Attends, de quoi ? Je savais qu'elle avait recours à des "services" mais pas des services de ce type. Là, c'était un autre problème, car malgré sa mutation elle pouvait tout de même se faire blesser. Là aussi on allait devoir avoir une sérieuse conversation... Visiblement, une conversation que personne n'avait osé avoir avec elle.

Le fait était qu'elle se sentait entièrement vide, que tout était gris et sans intérêt et qu'elle avait des idées suicidaires extrêmement sérieuses, qu'elle ne tenait le coup que grâce à une sorte d'étrange univers illusoire qu'elle avait forgé de toutes pièces pour se donner une excuse de rester en vie. Elle était dans un triste état, elle aussi... Mais nos états étaient différents. Nous avions tous les deux des problèmes et des démons difficiles à supporter... Le duo le plus endommagé de la ville, sans doute. Elle était rongée par une culpabilité d'avoir survécu et je devais bien l'admettre, je ne savais pas trop comment gérer ça. Il y avait des chapitres là-dessus dans mes bouquins sur les syndromes post-traumatiques mais je les avais zappés. Je ne me sentais pas coupable d'être en vie mais plutôt de ne pas avoir fait ce que j'aurais dû, et d'avoir fait ce que je n'aurais pas dû... Du coup, difficile de bien savoir quoi faire.
Lorsqu'elle déclara finalement qu'elle avait la sensation de n'aller nulle part et qu'elle en voulait à Calie, je me contentai de la regarder, la mine pensive. Elle s'excusa alors que ça soit "sur moi" que ça tombe mais je me contentai de hausser les épaules.

Ce fut finalement avec un air un peu embarrassé sur les bords qu'elle finit par me dire que j'étais plutôt sexy pour quelqu'un de mon âge, qu'elle savait pertinemment que j'avais un faible pour elle à l'époque... Que je l'attirais mais qu'il y avait déjà quelqu'un dans sa vie, que j'étais arrivée trop tard. Ah, ça... L'histoire de mon existence. La rousse finit par conclure que de toutes façons, elle n'était plus vraiment capable d'aimer ou autres. Cela me fit échapper un autre soupir alors que je terminais la part de pizza que j'avais entamée un peu plus tôt.

- C'est d'la merde, c'que tu dis.

Au moins c'était clair. Bon, c'était provocateur mais le but était d'avoir toute son attention. Je précisai donc rapidement :

- Sur l'cœur de charbon. Si t'étais incapable d'avoir des sentiments, t'en aurais rien à branler d'moi, d'Calie, d'ta vie, d'ton futur, d'tes filles ou autres. J'en ai croisé - et tué - plus d'un, des psychopathes meurtriers sans aucun sentiment... Crois-moi, t'as rien à voir avec eux.

Tiens, j'allais me la jouer Mère Castor !

- Une d'mes premières... j'sais pas... "cibles"... j'l'ai abattue dans un parc. Soupirant, je tournai les yeux, cessant de la regarder en face. C'était une nana, début d'trentaine, elle avait pris part à trois ou quat'attentats d'la Confrérie. Avec une super vitesse. J'l'ai engagée au contact, elle s'est mise à aller plus vite que moi mais j'savais comment elle bougerait. J'ai envoyé une volée d'épines à l'endroit où j'pensais qu'elle passerait, et bingo, elle s'en est mangée deux ou trois dans la cuisse. Elle a fini par pourrir presqu'intégralement... Les bras, les jambes, le torse, l'visage, tout... Des fois quand j'suis dans la lune, y m'arrive d'la voir, d'un coup... En général c'est juste, personne quoi, un connard... 'fin un passant... Elle a mis bien 10 minutes avant d'crever... Enfin on s'en fout. Secouant la tête, je revins au sujet. J'ai aussi foutu une demi-douzaine d'épines dans un arbre, il a fini par pourrir aussi.

Je refis face à la conseillère à la justice (rien que ça !), reprenant :

- J'suis repassée d'vant, genre... 7 ? 8 ans après ? Dans c'genre-là. A l'époque j'ai pas fait gaffe parce que j'étais défoncée... Mais maintenant j'm'en rends compte. L'bout pourri était tombé et l'tronc s'était r'mis à bourgeonner.

Je fis un geste négligent de la main en mode "on s'en fout".

- 'fin c'est une métaphore pourrie, sur les arbres qui r'poussent, les p'tits oiseaux, les enfants qui jouent dans les prés et les arcs-en-ciel quoi... C'est juste pour dire que... nan en fait c'était vraiment pourri comme métaphore. Mais en gros, tout cicatrise, Cait'. Ça laisse des marques mais si les conditions sont là tout peut aller mieux... Si les conditions sont là. Si t'as du sel, d'la terre et d'la merde dans la plaie en permanence, rien d'bon n'va s'passer.

Secouant la tête, je regardai un peu vers le sol, hésitant à dire la suite... Mais...

- A peine sortie d'cette horreur, t'as pris tes gamines sous ton aile, t'as écrit la constitution de c'te ville, t'es d'venue conseillère, visiblement tu t'es un peu occupée d'Miranda aussi, t'as pas arrêté. J'suis prête à parier qu't'as jamais pris... Un an, deux ans, plus, consacrés exclusivement à toi, toi seule et nique les autres. Une fois qu'on aura réglé c'problème de menaces et attentats, faut qu'tu laisses tes gamines vivre seules à la fac, qu'tu laisses la justice se démerder comme une grande, la politique aussi, Sage aussi, tout le monde s'démerde, et tu t'occupes de toi. De façon 100% égoïste et centrée sur toi-même. Personne peut cicatriser d'un truc pareil sans s'occuper d'soi...

Cela étant dit, je continuai - en l'interrompant si elle tentait de répondre, quitte à hausser la voix - parce qu'il y avait un autre souci plus immédiat. Il fallait gérer ses priorités... D'abord, gérer le pantalon en feu et ensuite seulement s'occuper du fait que les œufs soient en train de trop cuire.

- MAINT'NANT... J'pensais que t'allais voir ces dames pour des services plus ou moins standard... Genre détente, parfois tenue d'cuir ou d'soubrette pour changer mais voilà. Tiens ! En fait ça ne lui irait pas mal la tenue de soubrette, avec s... bon passons. Mais torturer ? Cait', c'est pas Calie qu'tu détestes là, 'fin... J'veux pas m'la jouer psy d'comptoir mais y'a pas b'soin d'avoir fait des grandes études, là. Et même si j'connaissais pas Calie comme toi, j'doute très sérieusement qu'elle ait décidé d't'éjecter pour qu'tu t'punisses jusqu'à la fin d'tes jours, merde... C'était pour t'sauver la vie, et dans l'concept de "vie" il y a "VIVRE SA VIE". J'veux pas t'culpabiliser mais j'veux qu'on essaie d'réfléchir de façon 100% pragmatique. Que d'la logique, 0 sentiments. Y disent qu'il faut faire ça, dans mon bouquin sur le PTSD, en plus... A ton avis, si Calie était là et t'voyait en train d'te faire bousiller parce que tu t'sens coupable d'pas être une tombe au mémorial, elle ressentirait quoi ?

Pour avoir fréquenté un peu (un peu, hein, j'y étais allée genre 5 ou 6 fois avec une amie) les milieux BDSM à New York, dans ma folle jeunesse, je savais qu'il y avait souvent des motivations très différentes pour appartenir à ce milieu... Mais je savais aussi et surtout que les tortures n'étaient en général pas le but. Ce n'était pas pour rien qu'une majorité utilisait des choses comme des cravaches, des objets contondants, de la cire chaude, et autres : parce que ça cicatrisait vite et bien, sans laisser de marques durables. L'utilisation de lames se limitait en général à des jeux de peur, à des abrasions mineures, il était assez rare qu'il y ait des vraies coupures laissant des marques et autres scarifications - même si c'était sûrement arrivé, j'avais entendu des rumeurs sur un couple assez extrême. Donc là, à priori le problème n'était pas que Cait' aimait le sadomasochisme. En soi ce ne serait pas un souci, elle pouvait bien passer une tenue de lanières de cuir et me cravacher, aucun problème. Nan... Là , c'était vraiment autre chose de plus profond et dangereux à la fois.
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Message  Caitlyn Oldfield Ven 23 Sep - 8:59

- C'est d'la merde, c'que tu dis.

Oh ça, je n’avais pas besoin d’elle pour le savoir, je m’en rendais compte mots après mots mais j’avais été bien trop loin pour revenir à présent, j’avais nagé tout droit, comme lorsque j’étais une gosse. Un jour j’avais voulu braver les courants de la Baie de Frisco et nager le plus loin possible pour échapper à cette ville, à ce que j’étais. J’avais gardé les yeux rivés sur l’horizon et j’avais nagé comme si c’était la dernière chose à faire. Je croyais être capable de rejoindre l’horizon, de dépasser tout cela mais je me trompais, j’étais juste une gosse dans un monde d’adulte et j’avais renoncé parce que mon esprit me hurlait que c’était ce qu’il fallait faire. Qu’en est-il à présent ? Je crois que j’ai passé le point de rupture depuis longtemps, oui….j’ai nagé jusqu’à l’horizon et là-bas, il n’y avait rien à voir, une fois de plus.

Cette image me plongea dans des sombres pensées, plus sombres qu’il n’y parait et beaucoup trop noires pour être partagées. J’entendais les mots de Kaya, mais je sentais tout autour de moi la noirceur recouvrir mon monde et une douleur malfaisante et familière venir obscurcir toutes mes pensées. Cette mélancolie dépressive et rassurante, cette douleur malsaine à laquelle on tient plus que toute chose. C’était là, je la touchais du doigt. Elle m’étouffait, comme une évidence mais n’était qu’à moi, elle ne partirait pas elle, elle faisait réellement parti de moi et me protégeais du monde, de l’extérieur, des mots même de Kaya. Elle aurait pu me dire n’importe quoi, mon regard absent trahissait qu’une limite avait été atteinte, que le vide était installé. Son discours passa comme on regarde une pluie d’été par la vitre d’une fenêtre : inutile et…distrayante.

Une phrase se distingua. S’occuper de soi ? Je n’ai jamais su le faire parce que ça me terrifie, c’est une des raisons de mon manque de Calie, elle s’occupait de moi, elle. Je vivais dans ses yeux, dans son regard. Sans les autres, on est strictement personne, qu’importe sa renommée ou sa puissance, son argent ou son entourage. Sans les autres pour vous faire vivre dans votre miroir, le monde n’existe pas tout simplement. Comment Kaya pouvait passer à côté de cette vérité ? Sans ces choses, je n’avais aucune raison de rester, aucune raison de continuer…Sans mes filles, mon monde livrée seule face au miroir, face au vide abyssal en moi…je m’y perdrais totalement. Ma plus grande terreur était de me retrouver face à moi-même, face à mon propre jugement. Comment lui expliquer cette chose qu’elle ne comprenait pas ? C’était peine perdue.

La voilà revenant sur le sujet des filles. Cette discussion me déprimait. Lui dire quoi ? Que ça n’avait pas d’importance ? Que de toute façon qu’importe les blessures et leur profondeur, un simple phasage me permettait de me retrouver immaculée ? Que de toute façon je ne sentais rien, ni douleur, ni plaisir juste je pouvais mieux discerner ce vide en moi…Que tout ça ne la regardait en rien ? Que c’était un appel désespéré dans ce vide que je voyais mieux afin de toucher…de la toucher…si elle existait encore ? C’était une sorte d’acte de contrition, je le savais bien, je l’acceptais, mais ça personne ne pouvait le vivre ni le comprendre à part moi. J’y mettrais fin brutalement comme toujours, je ne penserais pas un seul de mes mots, je disais de la merde, elle n’avait pas tort.
Mon sourire se figea, lui donnant l’air d’un rictus.

- J’sais pas…peut être…qu’elle se sentirait coupable pour m’avoir….forcé à rester. Je ne parlerai plus d’ça maintenant. Le sujet est clos. Tu crois quoi ? Qu’en un coup de baguette magique et trois tirades tu vas changer ma putain d’vie ? Vas te faire foutre mon chou. Et occupes toi de tes fesses puisque je sais m’occuper des miennes.


Un silence embarrassant, je sentais ce vide en moi me recouvrant comme une armure. Au bout de quelques minutes, j’émergeais de mon absence pour demander d’une voix plus chaleureuse.

- Tu as encore faim ? Tu veux autre chose ? Il doit rester de la glace, je crois…

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Message  Kaya Kangee Ven 23 Sep - 11:20

Peut-être qu’elle se sentirait coupable de l’avoir forcée à rester ? Je levai les yeux au ciel avec un soupir blasé, haussant alors les épaules.

- Nan mais j’te jure…

La rousse affirma ensuite que le sujet était clos et que je ne pourrais pas changer sa vie d’un seul coup et de m’occuper de mes fesses, avant de rester silencieuse. Effectivement… Je n’allais pas modifier son existence entière d’un coup j’en étais bien consciente – tout comme personne ne pourrait subitement changer l’intégralité de mon existence sans prévenir. Je savais, en revanche, qu’il était possible de se faire rediriger de façon radicale, si les bonnes conditions étaient présentes. Sans Lowell, j’aurais encore été shootée, en mode meurtrière surexcitée sous amphétamines, et je ne serais pas à New Heaven. Un moment, une scène, un contexte ou une personne « providentielle » pouvait changer le cours des choses pour quelqu’un. Pas de façon immédiate mais au moins de façon durable et majeure… Je n’avais pas la prétention de penser être quelqu’un d’important et de majeur mais j’espérais pouvoir au moins faire en sorte de modifier le trajet qu’avait pris la rousse.

Nous sortîmes toutes les deux de notre court mutisme quand elle me demanda si je voulais de la glace. Merde, j’avais pas mangé ça depuis… quand ? Une éternité, clairement. Depuis mon retour ici je n’avais jamais pensé à m’en prendre en fait. J’affichai donc la tête d’une gamine à qui on propose… euh… ben, de la glace en fait…

- Mais carrément, tu sais comment m’corrompre !

Il était, je devais bien l’avouer, assez facile de m’acheter avec de la bouffe. Cela venait-il de moi ? Du symbiote ? Des deux ? Va savoir, ça m’importait relativement peu dans l’ensemble. Avant qu’elle ne parle toutefois, je lançai :

- Le sujet est clos Cait’, et j’sais que j’peux pas changer ta vie en 3 minutes… Mais le sujet r’viendra. J’peux pas changer ta vie mais j’peux t’botter l’cul jusqu’à qu’tu ailles vers un ch’min moins miteux. Désolée mais des fesses d’ce genre, j’peux pas m’empêcher. Ce s’rait un crime de rien en faire, finis-je avec un sourire goguenard.

Mon côté joueur cachait néanmoins – plus ou moins bien – mon inquiétude. Je ne savais pas trop quel angle aborder avec elle. J’espérais que ma sincérité brute et sans filtres puisse déjà l’aider à se rendre compte de certains éléments… Peut-être que ça fonctionnerait, peut-être pas. Avec moi ça fonctionnerait, pas immédiatement mais sur le moyen terme par contre. Bref, le sujet était clos, d’après elle. Notre discussion avait été un peu chargée en émotion comme en pas mal de choses donc effectivement, elle avait plutôt raison : il valait mieux faire un break pour le moment. S’acharner ne ferait que nous faire tourner en rond pendant des plombes sans jamais arriver à quoi que ce soit de vaguement constructif ou intéressant. Ainsi, lorsqu’elle revint avec la glace, je réalisai quelque chose d’un coup :

- Merde, ‘faudra que j’repasse chez moi, j’ai pas d’fringues ni rien.

Ni de pyjama. Parce que dormir sans mon petit pyjama bien confortable, c’était mort en fait. Et en fait, c’était sûrement l’aspect le plus important. Majeur. PRIMORDIAL, même !

- Sinon… Vu qu’t’es plus adulte et responsable que moi, c'qui en soi n'veut pas dire grand chose d'ailleurs, tu peux p’tet me donner ton avis sur les idées qu’j’avais eues ? Sur les cours, tout ça… vu qu’t’as déjà enseigné à des apprentis X-men à l’époque, et tout ça… Après j’me rappelle pas par cœur des idées qu’j’avais eues, hein, j’y ai réfléchi y’a… genre… chais pas, 4 mois, quelque chose du genre. Et j’sais même pas si j’demanderai à Ororo d’enseigner. Et si j’demandais, ce s'rait pas sûr qu’elle dise oui.

Bon, je m’éloignais du sujet… Je devais bien admettre que j’avais peur de demander pour pas mal de raisons. D’abord parce que je craignais de me révéler être un mauvais exemple, plutôt qu’un bon. Je doutais fort de correspondre à l’image du héros droit et parfaitement équilibré qu’on voulait mettre en avant, j’étais plus… la vieille soldate endommagée avec le cerveau un peu déglingué sur les bords. Et j’étais aussi irresponsable que possible, mais ça c’était depuis toujours. Du coup, clairement, on pouvait quand même faire mieux. Enfin… L’autre raison était juste la peur de me faire envoyer chier, tout simplement. Qu’on décide, au X-Center, de ne pas me faire confiance… Et le souci en fait, c’était qu’il y avait mille raisons de ne pas me faire confiance : de très bonnes raisons. J’avais passé presque 10 ans droguée, j’avais butté des gens pas forcément innocents mais je les avais quand même bien massacrés, je n’avais littéralement aidé personne aux moments les plus importants et critiques, … Ce n’était pas juste genre « ohlala si je demande à ce garçon de sortir avec moi il pourrait dire non ! » alors que je suis une putain de bonnasse et que le mec m’offre des diamants et me reluque en permanence. Là, l’échec était très probable et le simple fait que je demande risquerait de donner de moi une sacrément mauvaise image, de désespérée qui s’accroche à ce qu’elle peut. Image… Pas forcément fausse mais pas forcément vraie non plus. Enfin… L’avis de la pro.

- L’idée qu’j’avais c’était des cours ponctuels – 1 ou 2 par mois maxi – qui r’posent sur des concepts pratiques. La plupart des cours sont utiles mais la réalité n’est jamais comme dans les exercices. J’veux donc me focaliser sur des éléments théoriques et montrer leurs applications concrètes. Comment la méditation peut t’sauver la vie en plein combat ? Comment l’fait d’avoir d’la culture générale peut t’aider à résoudre une affaire 3 fois plus vite ? Comment identifier l’adversaire qu’t’as en face et adapter ton style de combat ? C’genre de trucs.
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Message  Caitlyn Oldfield Jeu 29 Sep - 15:51

- Le sujet est clos Cait’, et j’sais que j’peux pas changer ta vie en 3 minutes… Mais le sujet r’viendra. J’peux pas changer ta vie mais j’peux t’botter l’cul jusqu’à qu’tu ailles vers un ch’min moins miteux. Désolée mais des fesses d’ce genre, j’peux pas m’empêcher. Ce s’rait un crime de rien en faire

J’esquisse un sourire amusé. Son numéro de charmeuse, je le connaissais par cœur, elle pensait toujours désamorcer mes colères par ce genre de chose, en fait je crois que Kaya me connaissait bien mieux que beaucoup et cette nostalgie était plaisante. Je roulais les yeux au ciel avant d’aller chercher dans le congélateur un bac de glace à la vanille et d’y planter une grande cuillère que je plantais dedans. Chose faite, je lui redéposais le tout en soupirant.

- Merde, ‘faudra que j’repasse chez moi, j’ai pas d’fringues ni rien.

Je haussais un sourcil tout en minaudant.

- Ben quoi ? Les fringues de Aislinn sont trop justes ? Si c’est pour le coucher, tu peux dormir nue, comme moi…on peut même dormir dans le même lit si ça t’amuse, il ne risque rien de t’arriver à part une grosse insomnie, je suis toujours phosphorescente, ce n’est pas pratique quand on ne supporte pas la lumière…mais bon, on s’y fait. Fin bon, j’veux pas bouleverser tes hormones non plus « fesses plates »….On va bien de trouver un truc…au pire j’enverrai Tristan te chercher des vêtements.

- Sinon… Vu qu’t’es plus adulte et responsable que moi, c'qui en soi n'veut pas dire grand chose d'ailleurs, tu peux p’tet me donner ton avis sur les idées qu’j’avais eues ? Sur les cours, tout ça… vu qu’t’as déjà enseigné à des apprentis X-men à l’époque, et tout ça… Après j’me rappelle pas par cœur des idées qu’j’avais eues, hein, j’y ai réfléchi y’a… genre… chais pas, 4 mois, quelque chose du genre. Et j’sais même pas si j’demanderai à Ororo d’enseigner. Et si j’demandais, ce s'rait pas sûr qu’elle dise oui.

Je me laisse aller à un petit rire amusé avant de murmurer.

- Elle habite trois étage au-dessus avec sa petite fille…une « mini Ororo »…Tu devrais lui demander, je crois qu’elle en sera plus que contente. Même si ton pouvoir a fini par prendre le dessus, le X center c’est l’Institut puissance 1000, il y a de nombreux experts dans le domaine du contrôle, ce qui nous manque…c’est la confiance. Ororo t’a accepté à l’Institut, ce que tu as fait en dehors ne la regarde pas, elle a fait des choses horribles aussi, elle n’a plus cet aspect… « Mère supérieure », très moralisatrice…de l’Institut…elle est pragmatique et ce qu’elle recherche c’est…la confiance. Et cette confiance, on ne peut pas la trouver chez les « nouveaux » et ici dans cette ville. Elle te connait, elle t’a vu grandir…tu gardes sa confiance, Kaya. TU serais très étonnée du nombres de mutants que « forme » le x center…et de leur capacité, c’est une véritable usine….Moi aussi je m’y suis investi, je donne des cours de « pilotage » des Wings en tant qu’experte, une fois par mois, c’est Ororo qui a insisté mais je refuse de retourner sur le terrain, ça non….

Caitlyn l’écouta attentivement, une main passée dans sa chevelure.

- L’idée qu’j’avais c’était des cours ponctuels – 1 ou 2 par mois maxi – qui r’posent sur des concepts pratiques. La plupart des cours sont utiles mais la réalité n’est jamais comme dans les exercices. J’veux donc me focaliser sur des éléments théoriques et montrer leurs applications concrètes. Comment la méditation peut t’sauver la vie en plein combat ? Comment l’fait d’avoir d’la culture générale peut t’aider à résoudre une affaire 3 fois plus vite ? Comment identifier l’adversaire qu’t’as en face et adapter ton style de combat ? C’genre de trucs

L’irlandaise acquiesça avec un sourire plus appuyé.

- C’est une bonne idée, ce qu’il manque souvent à ces jeunes, c’est de l’ingéniosité et du bon sens, avoir une approche en ce sens, ça serait sympa…Fis toi à l’Instinct de Tornade, sans cet instinct, je n’aurais jamais été ton mentor, ni une X Men comme tu l’es à présent car j’insiste Kaya que tu le veules ou non, tu en as le titre…ta formation était terminée, je n’avais plus rien à t’apprendre. On dit souvent que chaque élève traverse son propre enfer avant de devenir X men…tu t’souviens ? La passation ?
Il est temps de te révéler un petit secret…la passa, le but n’est pas de la réussir, mais de la traverser sans renoncer. Tu es vivante, tu es une survivante alors oui…c’est vrai, tu t’es égarée très loin mais le fait que tu sois ICI et AUJOURD’HUI signifie que tu es prête Kaya…tu as vécu ton enfer, tu es une X men. Tu as des choses à apporter.
Oh tiens ! On va contacter Johan, vous étiez assez proche toutes les deux ! J’ai un portable en visio….Elle va être folle !
Tout en expliquant je saisissais mon portable pour trouver le numéro de Toy, il devait être 15 h là bas à l’Institut de New York…

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Message  Kaya Kangee Jeu 29 Sep - 17:00

De la glace. Mince alors… Ce n’était pas non plus le plat le plus fin, élaboré et difficile à trouver de toute la galaxie mais je n’en avais pas avalé depuis une éternité et demie, à peu de choses près. Mais avant que je ne puisse l’entamer (de toutes façons c’était encore trop froid pour pouvoir piocher dedans facilement), Cait’ demanda si les fringues de sa fille étaient trop justes, ajoutant qu’au pire je pouvais dormir nue, comme elle, voire carrément avec elle. La rousse ajouta qu’elle ne voulait pas « bouleverser mes hormones » mais mon petit côté un peu mal à l’aise, genre « je sais pas comment je dois prendre ça », était assez visible. Quand moi je sortais des conneries, j’étais toujours très claire sur si je déconnais ou non. Genre quand j’avais parlé de ses fesses, c’était très visiblement une connerie. C’était une proposition sérieuse, là ? Ou semi-sérieuse ? Ou… Naaan elle déconnait. Mais… nan, si, elle devait déconner. Déconnait-elle… ? Nan il fallait que je m’enfonce dans le cerveau, avec un maillet s’il le fallait, qu’elle déconnait. P’t’ain… Être là, devant Caitlyn, c’était comme redevenir cette gamine qui cachait une timidité et une peur de l’abandon monstrueuse derrière un masque de pseudo-gangsta blagueuse exubérante. « Redevenir », après… Avais-je vraiment changé, à ce niveau ? Difficile à dire.

- Euh… le… ‘fin… … ouais. Ce fut là que je repris un peu le contrôle de mon cerveau. En fait, mon pyjama c’est l’plus confortable de tout l’univers. J’te dis, au lieu d’piller les placards d’Aislinn j’récupérerai deux trois trucs, y’en a pas pour 10.000 ans, pas la peine de gonfler Tristan. Je haussai alors un sourcil, l’air un peu surprise. Euh… C’qui, Tristan ?

On enchaîna alors sur cette histoire de cours, une façon habile de détourner la conversation de cette histoire de dormir toutes nues ensemble (p’t’ain, sérieux Kaya, sors-toi ça d’la tête, on formate, je sais pas, moi). Fuzzy me révéla que le professeur vivait juste au-dessus de nous avec sa fille, rien que ça. Mais… C’était quoi, la mode ? Tout le monde avait des filles maintenant… Enfin, d’après Wonder Beaver, Ororo serait plus que contente que j’aille lui poser la question et ajouta que la confiance était ce qu’il y avait de plus difficile à trouver, dans le X-Center… A ce niveau-là, du coup, on était très loin de l’Institut. Je n’avais pas une confiance aveugle en tout le monde mais je savais pertinemment qu’on était tous du même côté. Ces histoires politiques allaient vite me gonfler, en fait…

Mais donc, selon Cait’, la prof’ me ferait confiance et était moins intransigeante qu’à l’époque. Elle ajouta, après que j’aie donné quelques-unes des idées qui m’étaient venues en tête, que je pouvais me fier à Tornade et son instinct. Sûrement… Faire confiance. Pas facile, après toutes ces années de massacres et cette vie dégénérée passée dans une sorte de brume opaque. Peut-être le prof’ Munroe et moi-même pourrions-nous nous entraider. Elle, en m’aidant à avoir de nouveau confiance en quelqu’un (d’autre que Cait’) et moi en l’aidant dans la tâche complexe que semblait représenter le X-Center. Peut-être… On allait bien voir mais je doutais fort que débarquer comme une fleur en frappant à sa porte soit une bonne idée ; je jugeai plus judicieux de prendre rendez-vous avec elle au X-Center.

Et ce fut là que la rousse se mit à parler de la passation. Un sujet sensible, s’il en était… Beaucoup de X-men étaient contre, d’autres étaient pour, d’autres ne comprenaient pas pourquoi le professeur Xavier forçait ses propres protégés à passer par une telle épreuve qui pouvait laisser des traces indélébiles. Je me rappelais que Caitlyn et Calie n’étaient pas sorties entièrement indemnes des leurs… Enfin… Selon elle, j’avais passé la mienne et j’étais une X-woman à proprement parler. Cette déclaration créa chez moi des sentiments très ambivalents… D’un côté une sensation de fierté, de satisfaction. De l’autre, un sentiment de conflit, de honte, à cause de ce que j’avais fait pendant 10 ans qui n’était pas DU TOUT dans la philosophie des X-men. Mais pas du tout du tout du tout…

- Tu as des choses à apporter, finit-elle.
- Peut-être… J'vais aller voir Ororo dans la semaine, dès qu'possible. On verra bien.

Et là… Une idée lui vint en tête : passer un coup de fil à Toy. Merde alors… Je ne l’avais pas vue depuis… Depuis les camps, en fait. Nous avions été enfermées dans le même camp, à l’époque elle avait elle aussi été considérée comme étant « peu dangereuse ». M’avait-elle vue m’échapper ? Une sorte de monstre couvert de lames, bavant et pleurant un liquide jaune vif, projetant des épines, déchiquetant les gardes avec un sourire complètement malsain, arrachant les portes en poussant des cris bestiaux, … ? Si oui, que penserait-elle de ma réapparition miraculeuse ? Nous étions proches, oui. Mais cette dernière image de moi, si elle m’avait vue, aurait été… Bon. De toutes façons le portable sonnait mais rien ne se passait. Soit elle était loin de son propre portable, soit elle était occupée. Je haussai donc les épaules, profitant pour me goinfrer de glace, vu que celle-ci était devenue un peu plus molle.
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Message  Toy Ven 30 Sep - 9:55


La sonnerie me fait lever les yeux de mon écran. D’un geste rapide je consulte mon portable. Caitlyn, tiens donc ? Nous ne sommes pas spécialement proches même si cette visite dernièrement a resserré nos liens. A première vue ça ne peut être que professionnel et les affaires de New Heaven, mieux vaut s’en tenir relativement éloignées, la neutralité de l’Institut n’est pas si simple à préserver, j’en suis consciente comme je suis consciente de ma place sur cet échiquier politique complexe prise entre les exigences américaines et les affinités New Heaveniene, il faut mieux marquer une certaine distance et puis j’ai ce budget de fonctionnement à clôturer ce qui va sans doute me pourrir la semaine, voire le Week End, ma vie privée va encore en pâtir. Car OUI, j’ai une vie privée malgré ce qu’en disent mes élèves, il faut juste rester discrète et de toute façon, je déteste l’esclandre et le tapage. Non, définitivement, les exigences de la Conseillère à la Justice de leur bazar idéaliste attendront…
D’un autre côté, c’est peut-être urgent. Rhhhaa ! Je déteste être tiraillée entre deux idées et puis j’avoue que ma curiosité est relativement piquée. Je décroche avant d’annoncer d’une voix pleine de lassitude.

- Oui Caitlyn…J’espère que cet appel à un but professionnel parce que je ne sais pas si tu te souviens du calcul des budgets de financement mais c’est un véritable cauchemar qui me prend la tête depuis deux jours…
- …Nan mais Tristan, c’est officieusement mon chauffeur…quoi ? arrête de te marrer ! C’est la vérité mais c’est plus compl…Ah ? Oh ! Johan, je te dérange pas trop ?
- (un soupire) Si comme je viens de te l’expliquer….mais comme tu as la politesse de tenir deux conversations en même temps, tu n’as pas entendu, la concentration, ça t’a toujours posé problème. Je disais je suis en plein calcul du budget de fonct..
- Rien à foutre de ça…Branche toi en visio, y’a un truc que tu DOIS voir !
- (Ton plus agacé) C’est IMPORTANT ce que je fais ! Je savais que je n’aurai pas du décrocher mais j’me suis dit « peut-être que c’est un truc urgent OU important et pas une lubie de Wonder Beaver. » Tu vois quelle naïve je reste. Ecoute, si c’est pour me montrer ta nouvelle coiffure ou une de tes dernières excentricités, je m’en contre fiche. J’ai du TRAVAIL !
- Ecoute…Ororo est lesbienne.
- …….
- Ca y est ? j’ai ton attention ? Madame la directrice ?
- Tu es sous l’effet de la boisson ou de la drogue Cait ?
- Non mais une phrase choc ça reste le meilleur moyen de te couper le sifflet, Johan. Bascule en visio, j’te dis !!
- Tu m’agaces, Caitlyn Oldfield, Dieu m’est témoin, tu m’agaces….

D’un geste du pouce je basculais en mode vision et je restais de marbre devant sa bouille réjouis en train de me faire un coucou de la main manifestant là clairement mon mécontentement. L’image bascula pour me montrer une femme tatouée, brunette et en train de se bâfrer assez peu soigneusement de ce qui ressemblait à de la glace.

- Devines qui c’eeeeeesst ?
- Seigneur mais tu as quel âge ? Je n’en sais rien et peu m'importe...Une SDF que tu as ramassé ? Ta quatrième nouvelle fille ? Ta nouvelle compagne ? Qu’est-ce que ça peut me faire ? ECOUTE ! Je suis patiente et tu le sais mais là tu me..
- C’est Kaya ! C’est fesses-plates.
- ……
- Non mais je te jure que c’est vrai, on a vérifié…
- ……
- Sage, les tests, tout est ok…c’est Kaya. Elle est revenue.
- (voix assez colérique) Ce n’est pas bien Cait, Kaya est décédée, tu sais combien je l’appréciais…tu n’as pas le droit de jouer la dessus, surtout toi.
- Putaiiin quelle chieuse….(à l’autre personne) mais parle toi au lieu de te bâfrer ! T’es toujours pareil ! Soit tu la ramènes trop soit tu ne dis rien !
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Message  Kaya Kangee Ven 30 Sep - 10:47

Alors que je profitais de la glace, l’appel finit par être pris par… quelqu’un d’assez peu avenant, en fait ! Toy ne semblait pas plus enthousiaste que ça à l’idée de recevoir un coup de fil de la part de Cait’, autant le dire. Le truc, c’est qu’au moment où Johan décrocha, la rousse était occupée à m’expliquer que Tristan était son chauffeur, rien que ça. Un chauffeur, hé ben mon vieux !  Cela dit, c’était logique. La quasi-totalité des personnalités politiques avaient voiture chauffeur et tout le tralala. L’idée me fit ricaner. Wonder Beaver, en train de se faire conduire par son chauffeur ? C’était assez marrant et la rousse se mit à m’engueuler pendant que je gloussais bêtement. En attendant, perso j’avais ni voiture, ni chauffeur, ni tralala. Pourtant j’aurais bien aimé avoir du tralala, mais… donc, ouais, je disais… Ah, le décrochage ! Enfin, nan, on n’était pas en avion. LE FAIT QU’ELLE DÉCROCHE VOILÀ VOUS ÊTES CONTENTS ?

Donc, Toy semblait être très occupée avec des histoires de budget et elle ne prenait pas uuuultra bien le fait que son interlocutrice tienne deux conversations à la fois. Décidément ! Elle s’était sacrément endurcie avec les années. Bon, elle n’avait jamais été en mode « lol tsoin tsoin » comme moi mais je me rappelais de quelqu’un d’un peu plus détendu que ça. Et manifestement, elle n’avait plus vraiment une immense admiration pour Cait’… Je me demandais ce qu’il avait bien pu se passer entre elles. Alors que Fuzzy demandait à la directrice de l’Institut de passer en visio, celle-ci répondit qu’elle se fichait totalement des dernières bêtises de l’ex X-woman (« ex X-woman », essayez de dire ça 10 fois rapidement). L’idée me fit sourire parce que bizarrement, j’imaginais complètement Caitlyn appeler quelqu’un en plein meeting majeur pour raconter des conneries avec un grand sourire crétin. En tout cas, la Caitlyn que je connaissais et aimais, à l’époque.

Histoire de bien attirer l’attention de la pauvre directrice, qui semblait en avoir marre, elle sortit alors que le prof’ Munroe était devenue une lesbienne, ce qui fit un peu bloquer la pauvre Toy. Bon… Visiblement ça risquait de prendre un moment, je décidai donc de continuer de me goinfrer de glace, l’air de rien – peut-être que d’ici une heure ou deux on serait enfin en visio… Mais là, en dépit de l’agacement évident et clairement exprimé de la directrice, celle-ci activa l’écran et la caméra. Hop ! On était en live ! Elle avait changé et pas changé, à la fois, c’était… bizarre. Ses cheveux étaient EXACTEMENT les mêmes, sérieux, à la mèche près. Par contre son visage… Il avait la même forme mais… non, il ne semblait pas avoir « pris de l’âge » en fait, elle avait toujours l’air d’être très jeune, surtout par rapport à moi. C’était le regard et l’expression qui lui donnaient un air d’adulte responsable. Après, elle était responsable de l’INSTITUT. Rien que ça…

Quand Cait’ demanda à la pauvre Johan de deviner qui c’était, celle-ci répondit avec un air exaspéré :

- Seigneur mais tu as quel âge ? Je n’en sais rien  et peu m'importe...Une SDF que tu as ramassé ? Ta quatrième nouvelle fille ? Ta nouvelle compagne ? Qu’est-ce que ça peut me faire ? ECOUTE ! Je suis patiente et tu le sais mais là tu me..

Genre ! Une SDF ! La mention de la quatrième nouvelle fille me fit sourire en coin, même si j’étais sûrement un peu âgée pour ça quand même. Et là, paf ! La rousse affirma que c’était moi, ajoutant que c’était « fesses plates ». Fronçant les sourcils, je levai le majeur à son attention avant de revenir à ma glace avec une mine boudeuse. Fesses plates… t’en ficherai, moi, des fesses plates ! Toy, de son côté, ne réagit pas vraiment… Elle restait là, peu convaincue, alors pourtant que Caitlyn lui disait bien qu’« on » avait vérifié et tout le tralala (oui, encore du tralala, y’en a plein par ici). Elle finit néanmoins par dire quelque chose ! Enfin, « dire », elle ne semblait pas particulièrement contente vu que selon elle, Wonder Beaver se foutait de sa tronche et elle n’aimait pas du tout cette idée.

La conseillère à la justice me prit alors à parti :

- Putaiiin quelle chieuse…. dit-elle avant de se tourner vers moi. Mais parle toi au lieu de te bâfrer ! T’es toujours pareil ! Soit tu la ramènes trop soit tu ne dis rien !

Ouvrant de grands yeux, je montrai ma bouche, répondant :

- Hmmfyailabfouchpleunlà ! parvins-je à articuler en bavant un peu de glace.

M’essuyant vite fait, j’avalai donc la glace histoire de pouvoir m’exprimer comme un humain civilisé, et… je me rendis compte de l’atroce erreur que je venais de faire. J’ouvris d’abord de grands yeux effrayés, bondissant alors de mon siège et me mettant à me tenir le haut du nez en gémissant et en sautillant sur place. Je fis alors un gros doigt à la glace à la vanille, comme si ça allait changer quelque chose, avant d’ensuite lui dire :

- P’t’ain ! Mais ta grand-mère fait des 69 avec des ours, bordel ! Va niquer des cactus, connerie de [encore quelques obscénités « créatives » du même genre].

Yep. J’étais en milieu de trentaine. Sérieusement. Enfin… Le coup de gel du cerveau finit par passer un peu, je me rassis donc en grommelant, les yeux plissés et en me massant le front. Ça aussi, ça ne m’était pas arrivé depuis longtemps. Et lorsque je relevai les yeux, je réalisai que j’étais toujours en visio avec Cait’ à côté (qui se payait ma tronche) et Toy. Exact. Dans mon élan, j’avais un peu omis le contexte dans lequel je me trouvais. Bon… Il fallait improviser un peu.

- Hmm… Ouais… T’es d’venue sérieuse, on dirait. Donc… Ouais. Je m’installai, bien droite dans ma chaise, les mains croisées sur le bureau, parlons d’une voix grave et faussement sérieuse. Bonjour, madame la directrice. Objet… Veuillez agréer l’expression de mes salutations distinguées… Cordialement.

Bon, je savais bien que ce n’était pas comme ça que les gens sérieux discutaient entre eux mais je trouvais l’idée de suivre le format d’une lettre officielle plutôt intéressant, même si en fait c’était plutôt ridicule. Soupirant, je quittai cet air faussement sérieux pour prendre une mine plus gênée.

- Mais… ouais, c’est moi. Elle a pas fumé ni rien…. J’ai été déclarée morte par les types qui m’couraient après, parce qu’ils voulaient pas s’faire virer comme des merdes, c’tout.

Changeant de position, je m’accoudai donc sur la table. Ou plutôt dans la glace, me retrouvant avec un peu de celle-ci sur le coude, ce qui me fit réagir assez vivement. D’un air exaspéré, je lançai vers le bac :

- T’es sérieux, là !?

Oui, j’engueulais le bac de glace parce que j’avais mis le coude dedans. Normal.
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Message  Toy Sam 1 Oct - 9:42

Je venais clairement d’entrer dans la quatrième dimension. Je la regardais, bouche à demi ouverte sans trop savoir quoi dire, peu de personnes le savent mais je m’efforce toujours d’imaginer toute sorte de scénarii pour savoir comment réagir, comment agir face à une situation imprévue. Sauf que celle-là est bien plus imprévue que je ne l’aurai imaginé. Kaya….Kaya dans toute son excentricité, dans toute son exubérance. La voir s’offrir en spectacle à travers son mind freezing ou cette sorte de chorégraphie pittoresque qu’elle mène avec Caitlyn me projette dix ans en arrière. Une partie de moi voudrait rester cette adolescente naïve et un peu cruche qui toussote sous l’inhalation des premières bouffés de cigarette qui font rire « piquées dans la Quality Shit la boite à bonheur de tata Cait » alors que Kaya éclate de rire sous ma mine dépitée, mon inquiétude permanente des « qu’est-ce qu’on va dire » et ses réponses toute faites de « bah, on s’en fout, laisse-moi gérer ». Combien de fois avions nous fait « nos coups en douce », combien de fois m’avait-elle impliquée dans ses lubies et ses frasques ? Combien de fois avais-je tenté de la moraliser mais c’est précisément ça qui me plaisait chez elle, sa totale absence de retenue, son je m’en foutisme absolue comme si…au fond, rien n’avait d’importance. Kaya Kangee, ma meilleure amie, quelqu’un d’irremplaçable. Mais il avait fallu faire sans comme toujours.
Mon émotion se dilue sous des sentiments ambivalents et complexes, je la déteste, je l’aime. Je suis furieuse et débordante de joie, j’ai tant à lui dire et je suis si fâchée. Elle avait promis de me protéger, promis qu’elle serait là. Elle a disparue, m’a abandonné. Je me fiche d’Ultimate et de cette guerre, j’aurai simplement voulu qu’elle soit là, à nos côtés, j’aurai tellement aimé l’entendre « arrête de te péter la tête, petiote, tu dis d’la merde » avec son accent idiot. Ma meilleure amie, la seule que j’ai vraiment eue.  
Je baisse la tête mon expression est impassible mais ma voix reste bouleversée.

- Tu es…affreusement …en retard Kaya….et tu ne peux pas t’empêcher de te foutre de tout, hein ? La vie est un jeu…c’est ça ? Tu fais tes…tes conneries et tu penses…que les autres…c’est du vent….As-tu seulement pensé à ce que MOI je pouvais vivre ? Ou comment j’ai traversé tout ça…sans toi ? Tu étais comme ma sœur….j’ai…je…

L’image change, Caitlyn a repris le téléphone.

- Johan…calme toi…ce…il y a des raisons à tout cela…

- TOI TA GUEULE ! C’est à ELLE que je parle, c’est clair !!!

De mémoire, c’est la première fois que je m’exprime avec une telle violence avec elle, je la vois se décomposer, complètement sidérée par mon éclat de voix. Elle murmure, sa bouche s’ouvre une fois puis se ferme sur mon prénom.

- J’arrive. Je prends le premier vol pour New Heaven.

Je la vois relever un regard tremblant de larmes vers moi.

- Je…je peux t’envoyer quelqu’un…ça irait plus vite.
- Non, je sais encore prendre l’avion. Et pas la peine de m’attendre en comité d’accueil à l’aéroport, fais-moi juste délivrer un visa, je viens…et je repars. Ça ne te regarde pas, tout ça…Cait…c’est entre elle et moi. C’est ma meilleure amie, ça le reste…Y’a rien de personnel la dedans…je veux la voir c’est  tout. Repasse là moi.

Une fois l’image revenue sur elle, je l’observe un long moment l’écoutant me dire ce qu’elle a à dire, toujours impassible et troublée à la fois.

- Tu me rediras tout ça en face. Demain au plus tard…j’arrive. Moi je serais là….j’ai toujours été là, je le serais toujours pour toi ou même pour Cait malgré ce qu’elle en pense….tache d’être là aussi, tu n’as jamais été une dégonflée sauf une fois, lorsque tu m’as laissé derrière…Fais en sorte qu’il n’y ai pas de redit. Je ne tolérerais pas une évasion de plus…tu as compris ? Bonne soirée, à demain…
Ho ? heu, Kaya ?


Je la regarde un instant ne sachant pas trouver les mots.

- Tu..tu m’as manqué…terriblement manqué. Je suis heureuse de te savoir en vie.


Je coupe le visiophone brusquement, m’affalant sur mon bureau pour pleurer à chaudes larmes. Elle est vivante…Kaya est vivante !!! Seigneur tout puissant, elle vit….

………………………………………………………………………………………..

Caitlyn regarde la scène d’un air une fois de plus consterné alors que Kaya tiens toujours son portable en main. Elle balbutia, son accent de frisco remontant en pointe

- Je…je suis désolée, j’pensais pas…fin…j’savais pas…j’fais qu'des conneries d’façon…j’ai jamais vraiment…tu vois…penser à c’que les autres pouvaient ressentir… J’ai jamais cherché à savoir…j’suis qu’une grosse conne…j’voulais pas…
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Message  Kaya Kangee Dim 2 Oct - 21:47

- Tu es…affreusement …en retard Kaya….et tu ne peux pas t’empêcher de te foutre de tout, hein ? La vie est un jeu…c’est ça ? Tu fais tes…tes conneries et tu penses…que les autres…c’est du vent….As-tu seulement pensé à ce que MOI je pouvais vivre ? Ou comment j’ai traversé tout ça…sans toi ? Tu étais comme ma sœur….j’ai…je…

Les mots étaient difficiles à entendre mais... il fallait que je les entende. C'était la pure vérité. Même si les stimulants avec lesquels le symbiote me pourrissait le cerveau avaient causé ma fuite et mon errance meurtrière, le fait était que je n'avais pas plus lutté que ça non plus... Et une fois libérée de cette manipulation chimique et émotionnelle, je n'avais pas cherché à reprendre contact avec qui que ce soit : il avait fallu que Sage vienne défoncer ma porte pour que je ne finisse par "céder" et fixer un rendez-vous à Caitlyn. Du coup... Même si j'avais eu des bonnes raisons de ne pas reprendre le contact, le fait était que j'avais fait le choix de ne pas le reprendre. Ni avec Caitlyn, pour laquelle j'avais des sentiments certes ambivalents mais extrêmement forts, ni avec Johan, qui était littéralement ma compagne de méfaits en tous genres et avec qui j'avais passé une bonne majorité de mon séjour à l'Institut, ni avec Ororo qui avait toujours été là pour me recadrer sans pour autant être une chieuse (bon elle était autoritaire mais elle avait trouvé la bonne méthode pour me gérer), ni Jubilee qui avait été ma mentor, qui m'avait aidée à contrôler mon symbiote, appris à me battre, à faire le vide dans mon esprit, ni avec... Enfin, la liste serait longue.

Cait' reprit le téléphone, affirmant qu'il y avait "des raisons". Cela me fit sourire tristement. C'était fou. Le matin même elle était à deux doigts de me vaporiser mais là, elle prenait ma défense pour quelque chose qui l'avait blessée, elle-même. La rousse avait été blessée par ma disparition et en dépit de ça, elle était là devant Toy en train de dire que ce n'était pas entièrement de ma faute. Et moi... J'avais été là, à New Heaven, en train de craindre sa réaction, d'avoir peur de celle-ci, alors que je pourrais en fait compter sur elle dans à peu près n'importe quelles circonstances. Bon... Si je m'en prenais à sa famille, elle ne me défendrait p'tet pas, quand même. Elle ne réagirait pas bien si je baisais sa fille aussi mais, d'un autre côté, même si j'adorais le tempérament de la gamine, c'était... Justement. Une gamine. J'étais une hédoniste sur pas mal d'aspects mais... c'était difficile à décrire. Je n'arrivais pas à penser à Aislinn de cette façon. Va savoir, peut-être que je devenais enfin une adulte sur un point ? Bref, le fait était que du coup, la pauvre Fuzzy se fit gueuler dessus par une Jo' qui était devenue sacrément autoritaire !

J'ouvris de grands yeux surpris à cet éclat de voix inattendu, alors que de son côté, la directrice de l'Institut affirma qu'elle prenait le premier avion et, envoyant chier Cait' au passage (qui ne semblait pas être dans un état merveilleux), signala qu'elle pouvait très bien prendre un avion toute seule et demanda à ce que je revienne sur l'écran. Fuzzy coopéra et je me retrouvai de nouveau nez à nez avec celle avec qui j'avais cassé les pieds de pas mal de monde à l'Institut. Tiens ! Une fois, on avait volé des chaussures à Angel. Mais à chaque paire, nous n'avions volé qu'un seul côté, le forçant ainsi à mettre deux chaussures différentes à chaque pied jusqu'à ce qu'il les retrouve. Autant dire que quand je m'étais mise à ricaner, on s'était faites chopper mais je n'avais pas pu m'en empêcher. On avait aussi fait un concours : nous avions chacune un poulet, la première à se faire attraper par un des profs avait perdu. On avait tenu presque une semaine. La fois où on avait foutu du colorant à cheveux (couleur blanche) dans le shampoing de Rogue "pour l'aider à être enfin assortie". Elle l'avait très mal pris d'ailleurs. Ceci dit elle s'était vengée en changeant le mien en foutant du vert fluo à la place : j'avais ressemblé à une sorte d'alien à la tête bicolore pendant 2 mois, mais c'était de bonne guerre.

Bref, l'heure n'était pas aux souvenirs. J'acquiesçai quand elle demanda si j'avais compris. Là, pour le coup, c'était clair et net. Je soupirai longuement, alors qu'elle m'interpella, ajoutant qu'elle était heureuse de me savoir en vie. Je ne pus retenir un sourire, hochant la tête et répondant :

- Moi aussi, Jo'. Moi aussi... A d'main.

Et la communication se coupa. Au moins... Moi qui me faisait chier depuis quelques semaines, j'aurais de quoi faire, le lendemain. Je soupirai une nouvelle fois, m'affalant dans ma chaise et me frottant le visage. Voilà qui avait été... un brin tendu mais d'un autre côté c'était logique. Elle n'avait jamais été "timide". Même si c'était moi qui l'attirait dans des combines débiles, elle saurait en général dedans avec joie. Néanmoins elle avait changé, ce qui était logique. Après autant d'années et, surtout, de responsabilités à l'Institut, n'importe qui serait différent... Puis après les camps, Ultimate, tout ça... Tout le monde avait subi des changements à divers degrés. Mon attention se reporta sur Cait', qui s'était mise à... bégayer en pleurant à moitié ? Quelque chose de ce genre :

- Je…je suis désolée, j’pensais pas…fin…j’savais pas…j’fais qu'des conneries d’façon…j’ai jamais vraiment…tu vois…penser à c’que les autres pouvaient ressentir… J’ai jamais cherché à savoir…j’suis qu’une grosse conne…j’voulais pas…

Soupirant, je me rapprochai d'elle, la forçant doucement à se tourner vers moi, la main sur sa joue.

- Tu t'focalises sur le négatif, Cait'. Elle a dit qu'elle était heureuse de m'revoir, dis-je ensuite avec un sourire doux.

La lâchant alors, j'ajoutai :

- Elle était... surprise, triste, en colère, elle savait pas quoi penser. C'matin-même t'es passée à deux doigts d'm'électrocuter, t'étais dans l'même état. C'normal. Au final... Demain j'me r'trouverai avec elle, on pourra parler de c'qu'il s'est passé et s'retrouver. C't'une BONNE chose.

WHOHÉPUTAIN ! J'étais RAISONNABLE et tout ! Une vraie adulte ! Trop classe ! Hmenfin... Je me décalai ensuite vers elle afin de lui prendre doucement le bras, concluant :

- C'tait une bonne idée Cait'. Merci.
Kaya Kangee
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Message  Caitlyn Oldfield Mer 12 Oct - 18:27



Les mots de Kaya sonnent justes et sont si réconfortants qu’elle laisse sa main posée là contre sa joue. Depuis combien de temps une personne proche n’a-t-elle pas eu ce geste ? Une question si intime qu’elle ne se pose même plus. Un geste dont elle aurait infiniment eu besoin jadis car c’est d’autant plus vrais que face à Kaya, elle ne se sent pas obligé de mettre son costume de survivante, de jouer cette comédie. Se permettre d’être faible ? Jamais elle ne l’aurait osée et pour la première fois avec cette main posée sur sa joue, la première fois depuis dix ans, enfin elle s’oublie à n’être que ce qu’elle est et c’est précisément cette vue qui lui fait soudain si peur parce que dans la lumière crue d’une autre, elle découvre enfin combien elle est sortie amochée de ses combats, pour sa famille et pour l’humanité. Sa main se pose tendrement sur la sienne afin de la garder sur sa joue et elle n’ose rien d’autre mais le moment est là. Tremblant et hésitant comme des destins contrariés puisque rien n’empêche les étoiles de se contempler, chacune en sent le poids et en saisi le sens de ce qui ne sera pas dit. Le moment est fragile et lourd de signification comme ces moments qui parfois font bégayer le temps et nous font rendre les autres indispensables. Mais comme la pluie et ses goutes rivièrant sur les vitres, il finit par s’éteindre d’en avoir ou trop dit, ou pas assez.
Un bruit vient rompre ce silence étouffant entre elles et Cait sursaute en entendant une voix familière.

- …Moi je te dis que la fin est complètement conne, d’façon c’est un film pour midinette, ça ne m’étonne pas que tu kiffes ce genre de mièvrerie, j’suis sure que Shadow trouve ça trop con par contre…Moi tu sais l’romantisme ça me passe laaaargement…

Elle ne finit pas sa phrase ayant fini de se déchausser tout en continuant à palabrer avec sa sœur. Elle se change soudain en statue de sel alors qu’elle nous observe si proches. Avec un automatisme digne des plus grands conditionnements, Ariella suit et s’immobilise à son tour jetant un regard inquiet à Jade avant immédiatement de se coller à elle. Attitude figée, posture de défense, Son regard noir et profond de ses iris à la couleur si rare analyse rapidement Kaya alors que je me décide à rompre la proximité pour des explications allant me placer rapidement entre mes deux filles pour leur serrer toutes deux la hanche d’une part et d’autre avec mes bras.

- Ahhhh…Kaya !! Je te présente mes deux petits trésors…La plus petite, Jade et la plus grande que moi…Ariella. Mes filles, voici Kaya, une amie très chère.

D’un geste de mécontentement, Jade me fait lâcher l’étreinte et croise les bras en adoptant d’entrée son comportement d’asociale désagréable. Après tout, nous sommes sur son territoire et communiquer avec la cadette est TOUJOURS très compliquée.

- Tu n’as pas d « amies » proches à part la famille, du moins pas assez pour les trainer ici chez nous. Tu veux dire « cher » dans une notion contractuelle ? Si c’est le cas, je ne tolèrerai pas que tu en ramènes ici.


Caitlyn fronce les sourcils ne semblant pas comprendre la phrase puis écarquille les yeux en rougissant alors qu’elle vient d’en saisir le sens.

- QUE QUOI ??? Mais enfin nononon ! C’est vraiment une amie, petite idiote ! C’est Kaya Kangee ! Comment tu peux me sortir des horreurs pareilles….j’hallucine.

Alors que Cait se force à rire d’un rire qui sonne faux, la petite Jade observe la nouvelle arrivante du haut de sa petite taille dans son uniforme à la japonaise agrémentés de dentelles violettes et bleues, ses couleurs. Elle accroche une sorte de regard suspicieux avant de déclarer d’une voix sans émotion.

- Cette Kaya-là est morte, Maman….Je sais qu’on approche d’Halloween et que l’histoire avec Calie aide mais il ne faudrait pas que ça devienne une sorte de rengaine débile. Un mort, ça reste mort afin de rendre à l’univers ses atomes pour créer autre chose.

- Jade !


La petite regarde sa sœur qui elle aussi semble mécontente mais qui est redevenu complètement muette depuis la présence et signe à son attention avec le langage des muets « Regarde ce bazar qu’elles ont mis, ça m’agace », l’autre lui répondant de « faire des efforts ». Cette étrange communication passe largement au-dessus de la tête de Cait qui n’y comprend rien. Elle reprend contenance et murmure sur un ton assez autoritaire.

- C’est pourtant la vérité ! Kaya vient de revenir et c’est MON invitée, tu lui témoigneras du respect et de la gentillesse.

La petite la fixe d’un regard noir avant d’afficher un demi-rictus de colère.


- On fera donc comme tu le décides « mère ». Bonjour Kaya Kangee, vous m’excuserez, moi je n’ai qu’une vie pour faire mes devoirs.


Et sans en dire plus, elle s’en retourne pour se diriger vers sa chambre.

- Jade !! JADE !!! oh……pffff…laisse tomber…

Ariella incline timidement la tête puis signe un des rares signes que Cait comprends. « désolée, je vais lui parler ».

- Oui, vas-y…merci ma chérie.

Cait soupire en la regardant s’éloigner et commente.

- Ca aussi, c’était risqué…cette maison, c’est son sanctuaire…il faut l’excuser, surtout en ce moment avec les menaces….elle est sur les nerfs….j’aurai du lui expliquer pour toi….Je suppose qu’elle est parti pirater un ordi pour trouver des infos sur toi…Ari va veiller sur elle, elle se calmera.
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Message  Kaya Kangee Mer 12 Oct - 20:25

Bon, il n'y avait rien à faire, j'avais encore des pensées troublées vis-à-vis de Caitlyn. J'avais beau avoir changé, le fait était que mon esprit continuait de tourner à 200 à l'heure, réfléchissant à ce que je pourrais ou devrais faire, à ce qui serait ou non déplacé, et tout le tralala. Mon symbiote, quant à lui, n'était pour le coup pas très utile : il trouvait cette activité assez ennuyante et perturbante mais c'était tout. Le fait d'avoir deux systèmes nerveux reliés pourrait peut-être servir à quelque chose, non ? Ben non, que dalle. Merci pour rien... Cet instant, ma main sur sa joue, le regard fixé dans le sien, hésitante, légèrement tremblante même, sembla durer à la fois une éternité et une micro-seconde. Vous savez ? Un peu comme quand vous grimpez une putain de falaise de dingue, d'un côté la montée semble interminable à cause de l'effort demandé mais d'un autre côté, vous avez l'impression de gravir 30 mètres par seconde et une fois au sommet, vous vous dites que c'est passé bien vite. Bon, évidemment cette comparaison ne marche que si vous aimez l'escalade - c'est là la limite de la métaphore, en fait.

En attendant, cet instant fut interrompu par un éclat de voix assez inattendu qui fit carrément sursauter la rousse. Je ne connaissais pas ses gamines mais quelque chose me disait que c'était l'une des deux, voire les deux en fait... Elle avait dit qu'elle rentreraient en fin d'après-midi et les heures s'étaient écoulées joyeusement, depuis mon arrivée. Manifestement, l'une des deux n'était pas une grande fanatique des films à l'eau de rose : on allait s'entendre ! Enfin, peut-être pas, en fait... Lorsqu'elle nous aperçut, après avoir sommairement viré ses chaussures, elle s'immobilisa totalement comme si elle venait d'apercevoir un vieux pervers dégueulasse qui ouvrait son manteau pour montrer, euh, 'fin, j'vais pas vous faire un dessin. Son... vous voyez ? Sa bite, quoi.
... donc, je disais quoi moi déjà. Ah, ouais, la gamine ! Enfin, gamine, elle n'était pas non plus genre petite de 9 ans avec sa petite robe rose et tout ça, en fait elle avait l'air d'être majeure même. Et pourtant... Pas majeure, simultanément. C'était difficile à dire, il y avait une sorte de contraste intéressant entre son apparence et son attitude apparente. Je sais pas si j'me fais comprendre...

Cait' se dirigea vers elles afin de les serrer façon famille unie, me présentant tout ce petit monde. La plus petite des deux était donc Jade et l'autre, la fameuse Ariella. Je répondis d'un sourire, levant la main avec un simple :

- 'Yo.

Bon, ce n'était probablement pas la façon la plus élégante de se présenter mais j'ai toujours été nulle en improvisation sociale, surtout dans les situations un peu gênantes et bizarres sur les bords... Et là c'était CARRÉMENT gênant. Pas parce qu'il s'agissait des filles de Cait' mais plutôt à cause de l'attitude de la plus petite des deux, qui ne semblait pas très enthousiaste à l'idée que je sois là. Néanmoins, elle gagna pas mal de "capital sympathie" avec moi quand elle demanda s'il s'agissait d'une "amitié" payante et à durée limitée. L'idée de la notion contractuelle me fit ricaner bêtement, vu que c'était bien le genre de vanne pourrie que j'aurais pu balancer. La référence à Halloween me fit encore plus me marrer mais mon rire franc perdit un peu en intensité quand la petite mentionna Calie. "L'histoire avec Calie aide", hein ? Quelle histoire ? "Un mort ça reste mort", quoi, Calie n'était pas si morte que ça ? Bizarre. Il faudrait que je demande des précisions à Fuzzy mais... Plus tard. Pour l'instant la situation était suffisamment étrange comme ça et ça pouvait très bien attendre un peu.

Les deux se mirent alors à communiquer en langage des signes. Je me rappelais qu'une prof' nous en avait appris quelques mots quand j'étais petite parce qu'une des gamines de ma classe était muette... Mais je n'avais pas vraiment retenu quoi que ce soit. C'était intéressant, tiens, comme mode de communication "secret" en sœurettes. Plutôt malin et utile à la fois. Bien vu. Enfin, lorsqu'elle finit par quitter les lieux en me saluant, de façon assez sarcastique, je me contentai de lui faire un signe de la main, répondant :

- Pas d'souci ! Bonne chance !

Je savais bien que ça ne servirait à rien d'insister, du moins pas pour le moment : il valait mieux rester amicale et basta. Mon attention se reporta donc donc la mère et l'autre fille, qui fit à son tour un signe à sa mère qui soupira, blasée. Je la saluai également avec un sourire, avant de finalement soupirer longuement une fois la jeune demoiselle dans sa chambre. La rousse me signala que tout ça était un brin risqué vu que l'appartement était "son sanctuaire" à elle, qu'il fallait l'excuser, et toutes ces histoires. Je me contentai de hausser les épaules.

- T'en fais pas, va. J'me doute que c'est pas évident, puis tu m'as dit qu'elle avait des particularités au niveau social. Ça m'gène pas. J'préfère limite les gens comme ça, en fait... Plus faciles à comprendre et plus malins à la fois. Même si face à eux je sais que j'suis une débile, au moins j'sais à quoi m'en t'nir.

Néanmoins, je finis par grimacer, signalant :

- Après, c'la dit, c'est p'tet pas une super idée que j'reste squatter ici trop longtemps ou souvent, du coup. Si j'viens régulièrement elle finira par s'douter que j'suis pas juste une pute, puis ça permettra d'faire connaissance... Mais si j'emménage, ça s'ra carrément une déclaration d'guerre ou d'invasion, c'est pas top.
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[Terminé] Face à sa propre tombe [Caitlyn] - Page 2 Empty Re: [Terminé] Face à sa propre tombe [Caitlyn]

Message  Caitlyn Oldfield Sam 15 Oct - 9:22

Caitlyn observa quelques secondes son vis-à-vis avant de hausser les épaules dans un geste de fatigue et de s’écrouler littéralement dans le sofa.

- Et allez…Tu veux trouver n’importe quel prétexte pour me fuir ? C’est ça le but ? J’sais bien que je t’en fais voir des vertes et des pas mures mais je ne pense pas avoir été un si mauvais mentor que ça…Je VEUX que tu sois à mes côtés, m’obliges pas à causer Dalek pour me faire comprendre fesses-plates, tu comptes pour moi. alors j’suis d’accord pour pas t’obliger à vivre ici, tu as raison. Mais tu as un point de chute chez moi, fous toi le sous ta tête de buse à mèche violette…

Elle laissa échapper un rire un peu amer.

- Scuze…les habitudes reviennent vite. C’est étrange de voir si…euh… « adulte », c’est…j’sais pas…réconfortant, je crois. J’aimais bien ton style punkette d’avant, va m’falloir du temps pour m’habituer.


Sous sourire se figea un instant alors que son doigt passait nerveusement sous ses lèvres.

- Jade s’habituera, qu’elle accepte ou non, pour la première fois depuis longtemps, je m’en fiche. Je l’ai éduqué, je sais comment elle fonctionne, c’est une sorte de « prédatrice » qui défend son territoire et sa famille, si tu te montres aussi inflexible qu’elle, elle cédera. Je vais paramétrer le digi-code de la porte à tes empruntes et t’enregistrer au registre de l’immeuble, ça sera officiellement chez toi ici. Tu viendras quand tu veux, tu sais Kaya….je…je n’ai pas confiance en beaucoup de personnes dans cette cité aux millions de visages, ça fait quoi…une poignée d’heures que tu es revenue dans ma vie mais…étrangement…ma confiance en toi est totale. Après tout…Tu es et tu restes une Amazone, MON amazone. Ce lien entre nous, il est unique et indestructible. (elle sembla pensive)
Inflexible et patiente….et tu découvriras les qualités de ma fille cadette. Tu sais, on a beaucoup parlé de toi et de comment tu as passé ces dix années, je crois que je te dois aussi quelques explications.

Elle se releva pour se diriger vers la cuisine afin de préparer du café.

- Lorsque Xavier est mort peu avant le Big Day, il ne restait que Kreele aux commandes. Il se montrait plus expéditif que Charles, plus combatif aussi. Charles a toujours cherché une solution pacifique et ça jusqu’au bout…Tres peu de X men l’ont suivis lorsqu’il a tenté une rencontre avec Ultimate, moi j’étais partagé…Calie était clairement pour l’affrontement, moi j’étais dans le même état que Toy, complètement stoned. Début mai 2015 et en grand secret, Charles s’est rendu avec quelques un auprès d’Ultimate pour tenter de le raisonner et ça en totale désaccord avec Kreele qui lui faisait un véritable travail de terrain à rallier toutes les forces mutantes, d’où qu’elles viennent et qu’importe leur opinion. Nous n’avons jamais eu le fin mot de l’histoire mais le 11 Mai, Charles et quelques-uns ont été massacré par Ultimate qui s’est remis en mouvement vers Chicago, nous avons alors décidé de le stopper plus…disons…fermement. Mais on s’est pris une sacrée branlé là-bas. La suite appartient à l’histoire mais dès lors, les ordres venaient d’un trium. Jean, Sage et Kreele. On était déjà bien mal en point avant même que le Big day débute…Lorsque Sage nous a expliqué le « Plan », en tant que régénérant, j’ai su que je serais en première ligne au contact. Le Job était simple : crever le plus tard possible. Faire perdre du temps à Ultimate et l’amener où nous voulions qu’il soi qu’importe les pertes. Calie se remettait à peine de Chicago mais elle a refusé que j’y aille seule, elle disait qu’à deux fusionnées, on avait plus de chance d’en réchapper. Je n’arrivais pas à cacher ma terreur…putain, Kaya….j’avais PEUR comme tout le monde, ce mec….c’était juste pas possible, y’a rien d’héroique à aller crever pour rien, tu meures en chiant et pissant comme…comme Calie.( elle laisse passer un silence, frissonnant légèrement)
Bref. Je m’suis fritée avec Johan, elle disait que c’était de la folie, que Xavier avait raison, qu’il y avait forcément une autre approche, que je n’avais pas à céder aux ordres de Calie mais merde….c’était MA femme, MA FEMME ! Avec le recul, je sais qu’elle avait raison, que j’aurai du forcé la main à Calie, la protéger d’elle-même comme elle tentait de la faire avec moi. Je n’ai pas eu les couilles, c’est tout, j’étais juste…désespérée et terrifiée. Ta mort, Ultimate, les événements, c’était too much…Je n’ai pas écouté Johan et Calie et morte, les Amazones ont disparues au Big Day. Fin de l’histoire. Depuis Johan m’en veut à mort…et elle a raison. J’ai juste fais un mauvais choix, un de plus….Il en a eu d’autres, si tu savais….tellement d’autres.
Les derniers mots de Calie avant que sa conscience ne s’écroule….c’était limpide. « Protéger »…C’est tout. Elle parlait probablement de moi, de notre famille, des autres…c’est si flou. Elle m’a « expulsé » près de la petite Jade coincée sous des décombres, j’y ai vu un signe alors que ses cris m’ont rappelé au monde, j’ai saisi sa petite main, je l’ai sorti de là, je la protège…je la protégerai toujours….
Je ne voulais plus réfléchir après cela, je gardais Jade presque tout le temps avec moi et je faisais juste ce qu’on me demandait…ce que Kreele demandait…TOUT sans hésitations, sans même y réfléchir deux secondes…un putain de robot, une imitation de la vie. J’ai vécu en mode Zombi pendant presqu’un an, gardant jade comme…comme une putain de poupée. Ororo m’a secouée…un peu…j’ai décidé de devenir une bonne mère pour la protéger une fois de plus…et puis il y avait Aislinn aussi et ces foutus histoires de sorcières….j’ai compris que la fin de combats, c’était pas pour tout de suite.


Elle ricana en se retournant vers Kaya avec une expression douloureuse de détresse, tenant sa tasse à la main.

- Tu t’souviens quand tu m’traitais de « Putain d’sorcière rousse d’merde » ? Ben en fait tu n’avais pas tort. Je ne crois pas à ces conneries par le Sang Du Christ ! Ca non ! Mais c’est pas l’cas en Irlande. Parait que j’en suis une, une vraie de vraie, une sorcière irlandaise…Si tu sais pas quoi m’offrir à Noel, pense à un balai…Foutue famille des Oldfield !
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[Terminé] Face à sa propre tombe [Caitlyn] - Page 2 Empty Re: [Terminé] Face à sa propre tombe [Caitlyn]

Message  Kaya Kangee Dim 16 Oct - 18:37

Lorsqu'elle affirma que je cherchais une excuse pour fuir, je me contentai de lever les yeux au ciel de façon très claire et nette. Je voulais surtout éviter de créer des drames à la maison plus qu'autre chose... Je ne pouvais pas vraiment me permettre de débarquer, comme ça, après 10 ans de folie meurtrière, et foutre le merdier partout où je passais... Même si je savais pertinemment que Cait' accepterait que je fasse BEAUCOUP de conneries en tous genres, je n'avais pas envie pour autant d'en profiter. Loin de là, même. À une époque je m'en serais sûrement servir pour échapper à un entraînement ou un truc du genre mais... Après toutes ces années je me "devais", en quelque sorte, d'être aussi honnête et clean que possible. Ne pas pourrir la vie des autres. Enfin... Je ne lui "pourrissais" pas la vie mais je n'avais, du coup, pas envie de créer un problème qui n'existait pas auparavant, surtout avec sa fille. Je ne pus, par contre, pas m'empêcher de sourire en coin quand elle mentionna la "mèche violette". Ah, ça... J'avais hésité à me refaire une couleur, en plus. Pas violette, mais quelque chose. Une façon de me rattacher encore à mon passé, peut-être ? Va savoir. Par contre, quand elle affirma qu'elle aimait bien mon style punkette d'avant, je haussai un sourcil, levant les bras et montrant les tatouages :

- Mon style punkette "D'AVANT" ? Sérieux ?

Elle me parla ensuite de Jade, de son caractère, du fait qu'elle s'en fichait, ce qui me fit froncer un peu les sourcils. Certes, une partie de moi était heureuse de toujours avoir cette place dans le cœur de la rousse mais... Au point de perturber son équilibre familial ? C'était un peu étrange. Enfin... De toutes façons on verrait bien. La jeunette finirait bien par apprendre à me connaître et par piger que j'étais pas une dame de joie. D'après Fuzzy, si je me montrais "inflexible", ça finirait par passer. Elle allait même me filer les clés ! Enfin, pas les clés, il y avait une sorte de truc pour empreintes digitales... Et lorsqu'elle affirma que je restais "son" amazone, je me contentai de répondre avec un petit sourire pensif et un soupir. Je hochai finalement la tête quand elle me répéta de rester inflexible et patiente, au fond ça ne devrait pas être si difficile (surtout pour moi).

En revanche, lorsqu'elle me parla de "me devoir quelques explications" sur ces 10 années, je me redressai, mon regard s'animant d'une flamme différente. Je n'avais pas voulu la noyer de questions ni la brusquer, car manifestement... Ben... Elle m'avait accueillie avec méfiance (et violence), m'avait ensuite parlé de filles sortant de nulle part, puis du fait qu'elle soit sortie totalement massacrée et détruite de ces 10 dernières années, pour enfin conclure sur le fait qu'elle se faisait torturer à la demande par des dames spécialisées dans ce domaine... du coup, dans ces conditions, j'avais préféré la laisser parler à son rythme - si elle en avait envie - plutôt que de l'écraser de questions en tous genres sur les détails précis de ce qu'ils s'était passé... Certains n'avaient que peu de mal à parler et ça les aidait. Moi, ça m'aidait. D'autres, en revanche, si on leur demandait de raconter dans le détail 3 ou 4 fois les pires moments de leur existence, ils se refermaient comme un coquillage et bonne chance pour les ouvrir après. Et utiliser un couteau à huîtres sur Wonder Beaver me semblait un peu bizarre, en plus.

Je la suivis donc du regard, alors qu'elle faisait du café et m'expliquait une partie de ce qu'il s'était passé... Et merde alors. J'avais raté pas mal de détails. J'avais, certes, lu des articles et vu des vidéos sur Ultimate et tout ça mais... Là, ce que me racontait la rousse, c'était une toute autre histoire. Le fait que Xavier ait cherché une solution diplomatique jusqu'à la fin me fit afficher un sourire rêveur... Je n'étais pas surprise pour un sou. Le fait que Kreele se soit mis à créer une armée, par contre, était dérangeant. Déjà à l'époque il avait des ambitions, disons... Il était même possible Xavier ait été le seul ayant la capacité de le contrôler. Quand elle me signala que les ordres venaient de Jean, Sage et Kreele, je grimaçai carrément... Jean était quelqu'un de paradoxal, elle avait des raisonnements parfois au bord de la psychopathie. Sage... N'en parlons pas. Et Kreele... Ouais... Pas le trio le plus humaniste, aux commandes. Et le "plan" ? Envoyer tout le monde au saloir pour gagner 10 minutes ? Ce n'était pas du tout le genre de plan que Xavier aurait concocté. Même s'il était diplomate, il avait déjà organisé des plans d'attaque quand aucune autre solution n'existait et chaque fois il tenait compte du facteur humain. Je me retrouvai donc à secouer la tête avec une mine déprimée.

Lorsque Cait' évoqua sa peur, le fait de crever pour rien du tout dans sa propre pisse, j'eus comme un air absent... Ah, ça, j'en avais vu des gens mourir de cette façon. Par réflexe, ma main alla se poser sur le bras de l'irlandaise, qui continua son récit.
Et elle parla d'un élément intéressant : Toy n'était pas du tout d'accord. Pour elle, l'approche de Xavier était la seule valable mais Fuzzy avait fini par céder aux invectives de sa femme. Ah, Calie... Elle connaissait pourtant toute la valeur de la diplomatie mais j'avais toujours eu l'impression qu'elle ne savait pas toujours quand utiliser une approche musclée et quand utiliser une approche "douce". Je ne mentionnai toutefois rien. Je connaissais les nombreuses qualités de feu Calie ainsi que nombre de ses défauts mais en faire part à sa femme encore en deuil n'était probablement pas très délicat. D'autant que manifestement, la rousse s'en voulait déjà suffisamment comme ça... Mais putain, si j'avais été là... J'aurais pu soutenir Toy, mettre la pression de mon côté aussi... Si j'avais été là... Passons là-dessus. Il était trop tard, maintenant, pour refaire l'histoire.

En attendant, Caitlyn savait que ce choix n'avait pas été le bon et qu'elle avait pris bien d'autres décisions douteuses... Comme tout le monde, au final. Enfin, ce fut là qu'elle me parla finalement de sa rencontre fortuite avec Jade. Alors même que celle qu'elle aimait venait de "l'éjecter" pour lui éviter une mort certaine, la rousse était tombée sur Jade, au milieu de nulle part, en dépit des probabilités assez minces de trouver qui que ce soit encore en vie. Cette pensée me fit sourire un peu, je comprenais mieux pourquoi elle avait fini par l'adopter et avait fait son mieux pour la protéger. Et être sous la protection de Caitlyn Oldfield ? Mon vieux, t'étais tranquille. Elle était du genre à se foutre entre toi et un lion enragé pour te protéger. Et en plus, elle engueulerait le lion qui se mettrait à pleurnicher et irait dans sa chambre. Bon... P'tet pas mais c'était l'idée.

Enfin, l'aspect... zombiesque, la période de choc pendant laquelle elle avait fait tout ce que tout le monde lui demandait de faire. Ouais... Je connaissais ça aussi. Une fois arrivée à New Heaven, j'avais passé des mois à errer d'un job à l'autre, sans trop savoir ce que je faisais et sans trop réfléchir outre mesure. Heureusement que le prof' Munroe avait réussi à la sortir de là. Par contre, elle se mit à parler de "sorcières", ce qui me fit hausser un sourcil. D'après elle, je n'avais pas tort quand je la traitais de sorcière rousse. Tiens donc... Visiblement, elle était considérée (en Irlande) comme une sorcière 100% pur-sang ou un truc du genre, du coup je pouvais lui offrir un balai pour noël. Je me contentai de ricaner, répondant :

- Pas la peine de t'en offrir un, 'suffit d'enl'ver c'lui que t'as coincé dans le... dis-je avec un air idiot.

Mon sourire s'effaça, toutefois, assez rapidement alors que je me mis à faire mes petits calculs, à rassembler les pièces du puzzle.

- Kreele a bien joué son coup, quand même... démarrai-je, la mine pensive. Xavier était un des seuls à pouvoir lui mettre une mine, 'niveau pouvoirs mentaux. Le prof' avait l'respect d'tout l'monde ou presque à l'Institut, puis les X-men étaient 100% dévoués à sa cause en plus. Même avec Xavier mort, les X-men auraient continué à suivre sa vision... Or, là, en quoi ? Quelques mois ? Déjà les camps disparaissent et les mutants d'viennent subit'ment indispensables. Ensuite, Xavier est mort, tué par "Ultimate". J'mets "Ultimate" entre guill'mets parce que, euh, y'a des témoins ? 'fin admettons, Ultimate a butté Xavier... 'reste quand même les X-men, et il s'allie avec 2 des personnes les plus influentes d'l'Institut pour envoyer tous les X-men influents ou importants au saloir les uns après les autres... Au final, il a réussi à profiter d'Ultimate pour faire une sorte de... j'sais pas, nuit des longs couteaux.

Je levai alors la main, précisant :

- J'dis pas qu'il a tout orchestré mais il a su tirer profit d'la situation, en tout cas. Les seuls survivants étaient tous choqués, avaient tous perdu quelqu'un, comme toi, il s'en est servi d'symboles pour créer "sa nation" et mettre en place c'qu'il voulait, comme système. Parce qu'on l'sait toutes les deux... Xavier pouvait déjà pas blairer l'idée qu'Mutant Town existe, alors une "nation mutante" ? Que dalle.

Je secouai alors la tête, tournant mon regard vers Caitlyn à nouveau.

- D'toutes façons, écoute... Tout l'monde a fait des mauvais choix. Moi, toi, Ororo, même Johan a fait d'la merde. Dans une situation pareille... J'vois pas qui arriv'rait à garder l'cerveau clean. Ça sert à rien d'se prendre le chou avec ça, j'pense... J'sais qu'c'est pas évident, hein... Une nuit sur deux ou trois j'me réveille paniquée parce que j'entends les hurlements de c'gros con d'religieux d'merde. Mais j'essaie, c'est d'jà ça.

J'affichai alors mon grand sourire de troll :

- Tu d'vrais t'concentrer sur c't'histoire de sorcières, tiens. J'suis sûre que ça t'irait bien, d'danser à la pleine lune dans la forêt, à poil, avec des tatouages tribaux. Et j'veux êt'là pour le voir !

Je repris toutefois rapidement un air plus ou moins sérieux, ajoutant :

- Nan mais bon, sérieux, c'est quoi c't'histoire ? Tu m'avais jamais dit qu'tes vieux étaient à fond dans tout ça.
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Message  Caitlyn Oldfield Lun 17 Oct - 10:17

- Pas la peine de t'en offrir un, 'suffit d'enl'ver c'lui que t'as coincé dans le...

Je lui jetais un faux regard blasé avant de lever le majeur de la main droite comme toute réponse, une sorte de dialogue imbécile qui remontait au temps d’avant. C’était fou comme n retrouvait nos marques toutes les deux, comme si à peine dix minutes c’était écoulé depuis la dernière fois ou nous avions posé les yeux l’une sur l’autre.

- Mon Balai et moi on t’emmerde…avec tes tatouages tu fais concurrence à un comics, preuve que tu n’es toujours pas foutu de lire autre chose que Bds, chérie.

Je l’écoutais sans broncher. Elle analysait la situation mettant en avant des zones d’ombre, des non-dits et un paquet de mauvais choix. Bien entendu qu’avec le recul et son regard neuf, et sa façon synthétique de tirer des suppositions jusqu’à l’extrapolation, tout paraissait bancal. Ces doutes, je les avais depuis quelques années et je n’étais pas la seule mais voilà, le temps, l’urgence, le chaos et nous ne pouvions plus revenir en arrière. Je préférais ne pas partager de telles pensées avec elle, je devais beaucoup à la « bienveillance » de Kreele et je m’en sentais emprisonnée, il ne suffisait d’un rien pour me museler définitivement, c’est toujours compliqué pour un rouage de s’extraire de sa mécanique, cette discussion je l’avais déjà eu avec Ororo. J’étais lucide sur mes lâchetés et ma culpabilité. Je finis par lui tendre un Mug de café et m’installais cette fois à ses cotés sur le sofa.

- L’attitude de Kreele…est entourée de mystère et de secrets, c’est l’évidence…mais voilà…on cherchait juste à se tirer la tête hors de l’eau et on a laissé d’autres prendre des décisions que avec le temps, je regrette amèrement…Quelque chose se trame, quelque chose dont on veut que la vieille garde reste dans l’ignorance. Les élections sont proches, je crois que…que Kreele va tenter de se débarrasser de nous, il est puissant tu sais….bien plus puissants que Xavier, son regard via Sage est partout, cette cité est un véritable « terrain gardé », il ne nous garde que pour le décors mais je crois que…que notre temps est compté, il a des dossiers sur chacun de nous, Ororo, moi…tout le monde, il a de quoi nous faire tomber mille fois. C’est…c’est un monstre dont les objectifs nous échappent. Ororo « arme » le X center…ça pourrait très bien dégénérer en coup d’Etat ou guerre civile, je ne veux pas cette violence, ni pour moi, ni pour mes filles. Npus avons été officieusement chercher un appui du coté de l’Institut le mois dernier mais Johan s’est montrée inflexible, elle ne bougera pas même sous la demande directe d’Ororo…Elle dit que ce qui est à Nation X restera à Nation X et que l’Institut est une école avant tout…nous sommes seules sur le coup. DE toi à moi, j’ignore même à quel point maman…pardon…Ororo est compromise. Kreele a assujetti tout le monde, il me tient avec mon…mon vice et des « dérapages » de violence du à Chimera lors des précédent attentats, c’est lui qui a étouffé les affaires…Désolée de te dire ça mais Paradise…Heaven…ces mots sont très mal choisi pour qualifier cet endroit.

Elle me porta quelques mots rassurants alors que mon regard s’assombrissait. Elle avait raison, ce qui était fait était fait, c’est l’avenir qu’il fallait tenter de changer puisque nous ne pouvions rien sur le présent.

- Tu d'vrais t'concentrer sur c't'histoire de sorcières, tiens. J'suis sûre que ça t'irait bien, d'danser à la pleine lune dans la forêt, à poil, avec des tatouages tribaux. Et j'veux êt'là pour le voir ! Nan mais bon, sérieux, c'est quoi c't'histoire ? Tu m'avais jamais dit qu'tes vieux étaient à fond dans tout ça.

J’esquissais un sourire amusé en répondant.

- Parce que j’en savais rien, moi….mes parents sont morts quand j’avais 5 piges, je suis arrivé à San Francisco dans de la famille très éloignée ensuite. Je ne danse pas à poil et je ne peux pas avoir de tatouage mais j’te jure, ils existent ces tatouages tribaux. Ma fille Aislinn en porte et va pas te foutre de la gueule de tout ce folklore parce que elle, Par le sang du Christ, il y croit dur comme fer. Et y’a bien des rites à la con et des Sabbats chaque solstice, style réunion d’ancien combattants et des bains à poil…c’est bon, tu peux te foutre de moi totalement.
Tu sais que je possède un gène évolutif, ce qui doit correspondre à 1 voire 2 % maxi de la population mutante…Miranda a découvert que ce gène est particulier, il est lui-même variant….Ma fille Aislinn le porte aussi, comme toutes celles de ma famille…Ce gène, on ne sait pas d’où il vient…je crois que le premier hôte identifiée est une sauvageonne irlandaise du début du 16 ème siècle…Bref, ce truc se manifeste uniquement chez les filles, invariablement toutes des rousses aux yeux clairs et est à l’origine de notre mutation. Tu sais en Irlande, on ne rigolait pas avec des filles capables de choses extraordinaires, la famille Oldfield est donc une famille de sorcières. Ils ont confondus manifestation du gène X avec pouvoir démoniaque, c’est tout…Mes ancêtres ont été traquée et certaines pendue ou brulées vives. Ca pourrait faire une chouette légende de famille à raconter si Adrien n’avait pas existé. Cet empaffé était l’un des premiers Oldfield mais il y a une « déviance » génétique, ce mec a manifesté le Don…et une sacré déviance puisqu’il était capable d’absorber et de s’approprier les dons de personnes manifestant le même gène….autrement dit, sa propre famille. C’était ce que son gène évolutif lui permettait de faire… C’était un mystique, ivre de pouvoir et abruti par les paroles de Dieu…il est devenu inquisiteur, il a traqué sa propre famille devenant de plus en plus puissant. Il a été « immobilisé » un temps par Alia, une ancètre qui portait le titre de Sorcière du Nord. Alia était une féministe avant l’heure capable de contrôler certains esprits et s’était entouré d’une cour de personnes possédant des dons extraordinaires, des mutants…on les nommait les Suivants. C’était une Xavier avant l’heure, ces écrits sont extraordinaire, elle voyait dans ces particularité une « évolution » du à la grande Mère Nature…des conneries du genre, fin bref c’était pacifique et utopiste…Charles aurait adoré. Elle voulait « protéger » les mutants et à former une sorte de communauté suivant les principes de la Magie Blanche, les Suivantes D’Alia. Je ne crois pas en ces conneries mais j’en suis une parce que du Premier Sang…et Aislinn elle est à fond dedans, c’est ma tante qui l’a élevé et elle fut éduqué en partie dans cette communauté….
Mais Adrien n’en n’avait pas fini de nous faire chier…Il y a des décennies, il avait décidé de « cultiver » sa famille en mettant la main sur des jumelles, ma tante et ma mère…il cherchait certains dons pour j’sais pas…devenir Dieu ou lever une malédiction qu’il croyait porter….c’est compliqué et merdique à comprendre….mais ce pourri, il a mis la main sur ces filette et a attendu sagement son heure. Ruth, ma tante, s’est enfuis mais pas Abigael, il lui a donné un foyer pour l’apparence, un faux mari, mon père…et l’a engrossé. Oui…je suis la fille de cette ordure. C’est de lui que me vient ce gène évolutif. Ruth et Abi l’ont affronté ensuite, il a tué mes parents dans cet accident d’avion mais Ruth, téléporteuse, m’a arraché à lui pour me cacher aux USA….voilà comment j’suis arrivée ici. Je suppose qu’avec un tel passif, c’est pas étonnant que je sois poussé par instinct vers le mal, j’ai une hérédité de merde. …


Je fais une longue pause, mon esprit perdu dans les souvenirs.

- Bref….Ruth nous a délivré avec quelques suivants des camps pour nous ramener en Afrique à Casablanca ou la communauté vivait depuis des siècles, c’est là qu’on nous a tout expliqué, c’est là que j’ai découvert que c’est elle qui m’avait dérobé des années plus tôt ma petite Aislinn par peur de ce que je devenais et pour en faire sa…sa putain de championne contre Adrien….qui continuais à leur casser les couilles…Après Ultimate j’ai voulu récupérer Ais’ mais elle voulait rester avec sa tante en Irlande…j’avais…on avait beaucoup de mal à nous entendre. Adrien les a retrouvé et à décidé de se servir d’Aislinn comme…enfin…de lui faire la même chose qu’à ma mère. J’ai décidé d’y mettre fin….personnellement. Le Hic c’est que ce fils de pute , pardon grand-mère, était d’une puissance monstrueuse mais qu’en plus mes dons fasse à lui ne fonctionnaient pas…j’ai commencé comme toutes les autres à me prendre une violente tannée. Alors j’ai décidé de passer sous forme alternative…la Chiméra, c’est comme ça les folles de Casablanca l’appelle…et je me souviens de rien…au réveil, Aislinn était terrifiée par ce qu’elle avait vu et Adrien….atomisé. Incapable de régénérer, une bouillie cramée style explosion atomique….j’ignore comment c’est arrivée mais putain….ça devait être quelque chose…on a essayé ensuite de me tuer lors d’un attentat à la voiture piégée, c’est Chiméra qui a une fois de plus prit les commandes, pareil : un carnage et toujours ce grand néant, je ne me souviens de rien…Miranda m’a dit que Chiméra, logiquement est une forme alternative sans conscience ni volonté et que forcément, quelque chose la fait agir…mais ce n’est ni moi, ni mon inconscient. Elle m’a protégée moi, ma fille….on pense savoir ce que c’est mais…je préfère me taire la dessus…ça serait…trop énorme si c’était ça.


J’en frissonnais littéralement. Miranda cherchait un moyen de capter les ondes cérébrales de Chiméra et de communiquer avec elle, c’était ça, le protocole Calie.
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Message  Kaya Kangee Lun 17 Oct - 11:57

Quelque chose se tramait, selon la rousse… Je l’avais effectivement senti mais je n’avais pas idée d’à quel point ça pouvait être étendu ou dramatique. Le fait que Kreele veuille se débarrasser d’elle et de toute la vieille garde, était-ce fondé sur des éléments concrets ou juste de la paranoïa ? Ou s’agissait-il d’un instinct bien placé ? Difficile à dire mais le fait était que ça ne sentait pas très bon, toute cette histoire. La mystérieuse « Garde Rouge » qui semblait recruter d’un côté, Ororo qui armait le X-Center de l’autre, à aucun moment dans l’histoire les choses ne s’étaient bien passées quand une course à l’armement se lançait. Le fait que Jo’ se soit montrée inflexible, refusant d’intervenir dans cette histoire, était un peu étonnant mais j’aurais l’occasion de lui en parler le lendemain, de toutes façons. En attendant, Kreele avait des dossiers crado sur tout le monde mais je savais que la meilleure défense contre ce genre de trucs, c’était la vérité, ni plus ni moins. Caitlyn avait l’occasion de supprimer tout son pouvoir à Kreele en avouant ce qu’elle avait fait… Cela ferait des dégâts mais probablement moins que si l’autre décidait de tout révéler par lui-même.

Dans quel guêpier infâme étais-je allée me fourrer, au juste ? Je ne regrettais pas les stimulants et l’époque où je tuais dans une insouciance totale mais quelque part, je préférerais sûrement devoir affronter ça que de la politique… Car j’avais un gros problème, dont j’étais consciente : je ne pouvais pas m’empêcher de vouloir « régler » les situations. S’il y avait un problème, il fallait que je trouve un moyen de le régler et si je ne trouvais pas ce moyen, je me sentais assez mal. Du coup… J’étais maintenant face à une sorte de méga bordel de merde et je n’avais littéralement aucun pouvoir face à celui-ci. Je ne pouvais rien faire, de rien, de chez que dalle… Et c’était extrêmement, EXTRÊMEMENT frustrant.

Le sujet changea, toutefois, pour passer sur quelque chose d’au moins aussi perturbant. Cette histoire de sorcières ce n’était pas une blague d’Halloween ou du folklore Irlandais (enfin, si, mais c’était plus que ça). Manifestement, des mutantes locales avaient cru qu’elles avaient des pouvoirs magiques, sauf que ça s’était un peu mal fini. Quand la rousse déclara que je pouvais me foutre d’elle, je levai juste les yeux au ciel.

- T’sais si j’devais m’foutre de toutes les croyances tordues, j’crèverais bien avant d’en avoir fait un cinquième. Continue va, au lieu d’dire des conneries, finis-je avec un sourire un peu moqueur.

Et elle continua, expliquant un peu comment fonctionnait ce culte… Une histoire de gène évolutif. Tiens donc… C’était de ça que Miranda parlait. Non parce que, Cait’ disait « tu sais que j’ai un gène évolutif » mais en fait j’en savais que dalle. Enfin passons. Le fait était que ce gène pouvait varier, ce qui me rappelait quelque chose… Mon symbiote. En soi, mon gène ne bougeait pas, je n’avais pas de gène évolutif. Mon gène me faisait produire du symbiote, point. En revanche, les gènes du symbiote, eux, étaient extrêmement évolutifs voire instables. Intéressant. Voilà pourquoi la schtroumpfette était aussi intéressée. Bref ! Manifestement, des groupes de « sorcières » mutantes s’étaient créés là-bas, avec les conséquences qu’on pouvait imaginer : avec nos amis religieux, certaines avaient fini au bûcher ou pire encore… L’idée me fit grimacer. Le fait que les gens soient tarés n’était pas une nouveauté…

Mais là, elle parla d’un certain « Adrien ». Non seulement il était anormal parce qu’il était mutant alors qu’en général, seules les femmes l’étaient, mais en plus il absorbait les pouvoirs des autres. Le symbiote s’agita immédiatement. Enfin, pas physiquement : quand je dis qu’il « s’agite » c’est que je perçois son agitation et son intérêt. Je ressens une sorte de frisson, enfin… nan pas un frisson mais quelque chose de ce genre, c’était difficile à bien décrire. J’eus juste un petit geste gêné, me frottant la poitrine avec le poing, avant de revenir à Cait’. Ce type était parti en mode « full divin », évidemment… Pourquoi faire des trucs bien quand on pouvait avoir une armée de rousses bonnasses à son service, hein ? Elle évoqua ensuite une dénommée Alia, qui avait réussi à coincer l’autre con et avait créé son propre groupe de pacifistes façon Xavier. Ha ! Voilà, là on discute, c’est quand même mieux !

Avec tout ça, en tout cas, Aislinn était à fond dans les histoires de sorcellerie vu qu’elle avait été éduquée comme ça, par tante Ruth (que je décidai de nommer « tatie » à partie de maintenant). Sauf que le casse couilles avait décidé de continuer de faire chier le monde en utilisant deux jumelles, la mère de Cait’ et Tatie Ruth, pour, euh… Je sais pas trop quoi en fait. L’info importante ici, c’était que l’autre emmerdeur était le père biologique de Cait’. Merde… C’était tatie, qui avait sauvé Fuzzy de la mort et l’avait planquée aux US. Quand la rousse conclut en disant que c’était « pas étonnant » et qu’elle avait une « hérédité de merde », je levai les yeux au ciel. J’allais dire quelque chose mais elle semblait un peu perdue dans ses réflexions, je décidai donc de la fermer pour le moment.

Tatie les avait sauvées des camps, les avait ramenées chez les sorcières blanches, et découvrit donc qu’elle avait une fille. Manifestement, ça avait été un sacré bordel entre Caitlyn et sa tante. Et entre Caitlyn et sa fille d’ailleurs… En attendant, Adrien était encore là et leur cassait les noix et en plus il était surpuissant – pour faire simple. Donc du coup, elle lui a fumé sa grand-mère la pute. Bon, c’était plus compliqué que ça mais c’était le truc à retenir : le fameux mode Chiméra, manifestement il ne s’y attendait pas et il a fini en petit tas de cendres (et personne n’a de parchemin pour ressusciter les p’tits tas de cendres). Quand elle m’expliqua un peu que Chiméra était une sorte de conscience alternative, je restai pensive pendant quelques secondes, gardant le silence après qu’elle ait fini de parler.

- Oooookkk… finis-je par dire. Tu m’étonnes que t’aies du mal, avec c’bordel de merde. J’savais qu’t’avais perdu tes parents hein, tu m’avais dit mais les groupes de « sorcières », dis-je en appuyant fortement sur les guillements, Tatie Ruth qui a enl’vé ta gamine, c’taré d’Adrien… L’fait que t’aies dû butter ton paternel biologique…

Je secouai la tête avec une mine blasée.

- Si t’as l’cerveau un peu niqué c’pas une question d’héritage, à moins d’avoir un phéochromocytome génétique ou une merde du genre. C’est qu’c’est juste atroce toute c’t’histoire… Entre les camps, puis la mort d’Calie, Ultimate, la destruction d’presque tous les X-men, la manipulation d’Kreele, l’fait que tu r’trouves ta fille mais qu’elle veuille pas t’suivre parce qu’elle est dans une sorte de culte chelou, et qu’tu doives butter ton père biologique parc’que c’est un gros taré intersidéral ? J’aurais pété un plomb d’puis longtemps, j’vais t’dire…

J’ajoutai avec un petit sourire amusé :

- Mais maléfique ? Si tu l’étais, t’agirais pas d’la même façon. Déjà t’m’aurais pas accueillie, ni Aislinn, ni Jade ni Ariella. Ensuite, t’aurais grillé leur mère à tous ceux qui t’font chier et t’aurais pris l’pouvoir ou un truc du genre. Ou au moins t’aurais essayé. Faut qu’t’arrêtes avec ça, Caitlyn. Crois-moi, l’jour où tu d’viendras une grosse salope maléfique j’serai la première à t’le dire. Y’a une différence entre quelqu’un qu’a fait un mauvais choix et quelqu’un qui fait volontair’ment l’choix l’plus immoral à chaqu’fois pour augmenter son propre pouvoir.

Cette histoire de Chiméra me revint d’un coup en tête.

- Du coup j’comprends pourquoi Miranda est intéressée par l’symbiote. Ses gènes à lui sont des gènes évolutifs puissance 1.000, et c’t’une entité distincte de moi. Pas totalement comme Chiméra, c’la dit. La majeure partie du temps, y fait c’que j’lui dis d’faire… En général… ‘fin j’espère qu’en étudiant c’machin gluant elle pourra trouver des réponses. Par contre…

Je fronçai un peu les sourcils, la fixant dans les yeux :

- Eh, tu peux pas t’la jouer « épisode de Lost », quoi. « on pense savoir c’que c’est mais on va pas l’dire », quoi, tu veux que j’regarde la saison 2 ? Allez, crache-la ta pastille, c’est bon on est entre nous.
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Message  Caitlyn Oldfield Mar 18 Oct - 9:56

Caitlyn se laissa aller à un profond soupire, l’un de ceux qui vous arrache l’âme, elle soutint le regard de Kaya un instant puis le rouge lui montant aux joues, elle le fuit pour regarder vers le sol. Elle secoua la tête en murmurant.

- Tain, tu fais chier, Kaya…si t’étais revenue plus tôt j’aurai économisé en psy…Tu n’peux pas t’empêcher de creuser, hein…Tu ne sais toujours pas où tu dois t’arrêter. Et moi, pauvre cruche, j’peux difficilement te refuser…je devrais t’envoyer te faire foutre, voilà…je devrais mettre des distances mais le fait est…le fait est que…je respire « mieux » depuis qu’t’es là. Tu sais…les choses ont changé…Je n’ai plus d’obligations de mentor avec toi, j’ai fait l’job et t’es une grande fille et même si t’as déraillée, je suis si fière de ce que tu es, pas de ce que tu peux faire où as fait, juste que tu sois là et que ton cœur déborde encore autant d’humanité…c’est ça que j’ai essayé de cultiver chez toi, tu n’as pas laissé la laideur du monde t’engloutir, tu n’as pas perdue ta lumière comme moi. Tu es … « une belle âme » Kaya, même si tu penses le contraire. Sanzo et toi, vous êtes mes plus belles réussites en termes de formation.

Elle posa la main sur sa joue avec douceur, la fixant avec gravité.

- Je sais que j’ai besoin de toi, peut-être même plus que je ne peux accepter. Peut-être même plus que je ne le devrais. C’est arrivé avec Ariella, je…j’ai envie de rayonner à nouveau, d’aider ce monde, de reprendre les choses où elles ont été laissés, c’est elle qui a réveillé ça en moi, sa tristesse, sa détresse…elle a fait écho à la mienne. Je suis réveillée, tu comprends…je regarde à nouveau autour de moi mais toute seule, c’est vraiment…difficile. Promets-moi qu’tu m’aideras, que je n’aurais plus besoin de jouer un rôle, que j’ai LE DROIT d’être faible d’être…rassurée et consolée. Tu es la seule qui ne cherche rien. Mes filles m’aime parce que je suis leur mère, Reiji m’aime parce que je l’impressionne et que je l’attire sexuellement, Sanzo parce que je suis et je reste sa référence, Ororo parce que j’ai été forte et brave. Quelqu’un peut-il simplement m’aimer parce que je suis Caitlyn, que j’ai mes forces et mes faiblesses, de l’amour à donner et à recevoir…Quelqu’un peut-il simplement comprendre ça et le vide dont je souffre…J’en ai plein le cul d’agir en fonction des autres, je voudrais seulement agir en fonction de moi….je sais que tu comprends ça.


Elle bascula et posa sa tête contre l’épaule de Kaya en fermant un peu les yeux, elle se laissa aller à sourire. Elle tapota affectueusement la cuisse de la brune en poursuivant.

- Keep cool, hein, c’est pas un plan drague…ok ? C’est juste que…ca m’fait tellement de bien que tu sois là.
Ce que je vais te dire….il n’y a que les filles et Miranda qui savent alors je compte sur toi…pour garder le silence.
Depuis la mort de Calie, son absence est devenue insurmontable…et puis j’ai eu l’impression qu’elle me parlait, j’arrivais même à la voir…C’est arrivée après Adrien…des hallucinations, je…j’ai arrêté les tests, je croyais devenir cinglée…Jade l’a vite remarqué mais elle et Ais’…elles ont cru que c’était de la schizophrénie classique, c’est devenu un non dit dans la famille, comme pour les putes. Mais Ais’ a remarqué plusieurs fois que lorsque j’utilisais mon mode électrique et ma ZPCE, mon regard changeait pour se teinter en doré, un doré que toi et moi on connait parfaitement…c’est…celle du mode berserk de Calie...ma couleur d'iris a toujours variée du bleu au blanc électrique depuis ma précédente évolution mais jamais de doré. Elle a aussi dit que par moment mon attitude et mon comportement se singeait sur celui de Calie. C’est la seule témoin de la mort d’Adrien avec le mode Chiméra et elle m’a affirmé que ce style de combat ETAIT celui de Calie et c’était la seule de ma fille connaissant de son vivant Calie, elles étaient assez proche bien plus que moi et elle à cette époque… Les filles se sont concertées il y a un mois et ces chipies m’ont fait une sorte de…d’ « intervention » même Ari était contre moi, elles m’ont sommés de reprendre les tests avec l’idée farfelue que…peut-être que Calie, ou quelque chose de Calie avait survécu en moi. J’ai refusé cette option, j'étais furieuse contre elles qu'elle ose se mêler de quelque chose de si "intime", c’est juste horrible de penser que ça pourrait être le cas…l’idée de la savoir peut être là …piégée en moi depuis dix ans…et l’idée de savoir que c’est peut être juste mon gène évolutif qui finit par singer le comportement de Calie par manque…toutes ces options sont terrifiantes. Mais bon, j’ai décidé après une semaine de bouderie de suivre l’idée des filles, j’ai repris les analyses avec Miranda, on travaille sur Chiméra dans cette cage que tu as vu…je n’ai pas encore osé reprendre sa forme totale et non consciente, je n’ai aucun contrôle sur elle, je ne peux que la déclencher et la dernière fois c'était il y a deux ans lors de cet attentat où j'ai décimé avec sauvagerie les coupables.
Il faut qu’on trouve un protocole pour tenter une communication avec cette forme mais c’est compliqué…Chiméra n’est faite que d’énergie, elle n’a pas de forme tangible et analyser un électro-encéphalogramme sans attaches nécessite de repenser toute la cage de faraday. A l’époque nous ne savions pas ce qu’impliquait la fusion…peut être que…que ça a permis à la conscience de Calie de trouver une issue à la mort où alors ce n’est que de la folie et un sale tour de mon gène….il m’a changé en grosse luciole phosphorescente avec des yeux phares…vas savoir ce qui peut suivre….
J’ai peur de savoir Kaya, vraiment…j’en suis terrifiée.
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Message  Kaya Kangee Mar 18 Oct - 12:04

Des économies de psy, hein ? Ouais, tu parles, j’étais d’une délicatesse ! Avec moi, les patients suicidaires finiraient morts 9 fois sur 10… Sûrement parce que j’étais bien trop directe, en fait. C’était ma façon de montrer qu’on pouvait me faire confiance : quand j’avais quelque chose à dire je le disais. Pas avec méchanceté ni rien mais je faisais en sorte que ça soit clair et net. N’empêche… Le fait qu’elle « respire mieux » depuis mon retour me fit afficher un large sourire, que je tentai de retenir afin de cacher ma réaction mais ce fut un échec total. Qu’elle se sente mieux par ma seule présence, c’était à la fois étrange et agréable, j’avais ce petit pincement au cœur que je n’avais pas ressenti depuis plus de 10 ans. Ouais, c’était bien culcul mais d’un autre côté, j’y peux quoi, moi ?

Par contre quand elle affirma que j’étais une « belle âme », je me renfrognai un peu. Une belle âme n’aurait jamais fait ce que j’avais pu faire… Quelles que soient les conditions. Du coup… Que je sois une de ses plus belles réussites ? Pas dit. Sanzo par contre… Voilà un prénom que je ne connaissais pas, il faudrait peut-être que je demande qui ça pouvait bien être. Mais pour l’instant, elle avait mis la main sur ma joue et me fixait du regard, ce qui (il fallait l’admettre) me troublait pas mal. Merde, j’avais l’impression d’être une lycéenne… Je n’avais plus l’habitude de ce genre de tourbillon émotionnel à la con, vu que j’étais devenue… une sorte de coquille vide qui errait au hasard dans New Heaven, allant d’un job alimentaire à l’autre sans vraiment parler à qui que ce soit.

Et là, d’un coup, en moins d’une journée, je me retrouvais face à mon ancienne mentor dont j’étais pas-si-secrètement que ça amoureuse à l’époque (et sûrement encore maintenant mais mon cerveau aime me troller donc je réserverai mon jugement, pour l’instant). Et elle avait besoin de moi, plus qu’elle ne pouvait se l’admettre… Ce terme, besoin, je ne savais pas trop quoi en penser. Je n’aimais pas la dépendance, ni quand j’en étais l’objet ni quand j’en étais la victime… Mais je savais ce que c’était, ce besoin de pouvoir être soi-même, y compris dans sa plus grande faiblesse, auprès de quelqu’un. J’avais déjà été à deux doigts de vider mon sac auprès d’étrangers complets tellement je n’en pouvais plus mais je m’étais (heureusement en fait) toujours plus ou moins retenue. Néanmoins quand elle affirma que je ne cherchais rien, je haussai un sourcil.

En soi, certes, je ne voulais pas de pognon ou autres mais tout le monde était toujours intéressé ou cherchait quelque chose. C’était triste mais la vraie pure générosité gratuite n’existait que sous forme de maladie génétique ou de cancer au niveau du gurus cingulaire antérieur (j’arrivais pas à croire que je me rappelais de ça, bordel…). Par contre elle avait raison quant au fait que je comprenais assez facilement le fait d’en avoir marre d’agir en fonction des autres. Ce n’était pas égoïste du tout, de se dire « euh, et moi alors ? » au bout d’un moment. Au contraire, c’était même sain. Il y avait eu de grosses confusions à ce sujet, des mélanges entre le bien-être, quelque chose de positif, et l’égoïsme, quelque chose de profondément négatif. Pour pouvoir être vraiment généreux il fallait avant tout se sentir à l’aise avec soi-même…

Lorsqu’elle s’installa contre moi, j’allais dire quelque chose mais elle me prit un peu de vitesse, affirmant que ce n’était pas un plan drague. Encore une fois, je ne savais pas trop quoi ressentir à ce sujet… Elle pensait vraiment que ça me rassurerait ? Quoi qu’il en soit, elle me signala que ce qu’elle allait dire n’était connu que de ses gamines et de Miranda – je mis donc mes réflexions dans un coin de mon cerveau de façon provisoire, car ça semblait important pour elle… Au point de n’en avoir parlé à personne ou presque. Le fait qu’elle me fasse confiance là-dessus, encore une fois, me fit quelque chose. Je sortais de nulle part et pourtant, malgré tout…

Bref : elle avait des sortes d’apparitions ou hallucinations de Calie. En soi ce n’était pas surprenant… Je n’avais pas vraiment d’« hallucinations » mais j’avais des cauchemars, des visions dans le coin de ma vision, des flashs, des instants de confusion, donc je savais ce que c’était. Néanmoins, il y avait une bizarrerie : ses yeux. Tiens donc… La teinte dorée dont elle me parlait m’était familière, effectivement. Calie avait des yeux de ce genre en mode berserk mais ce n’était pas la seule fois où j’avais vu des yeux de ce genre. Je ne dis toutefois rien, la laissant continuer.

D’après Aislinn, elle agissait parfois de la même façon que Calie, ce qui était effectivement étrange mais pas forcément inexplicable. Malgré cela, les filles ont encouragé Cait’ à reprendre les tests histoire de voir s’il ne restait pas une trace de Calie quelque part, « imprimée » dans le corps, l’esprit ou les pouvoirs de la rousse. C’était donc à ça que servait cette cage étrange… Voilà pourquoi Miranda était si excitée par mon symbiote : ce n’était pas à cause de son intérêt en lui-même mais à cause de ce qu’il pourrait apporter dans ses recherches pour déterminer ce qu’il arrivait à l’irlandaise ! Pas mal de choses s’éclaircissaient un peu, d’un coup. Et… mes sentiments à ce sujet étaient assez ambivalents. Très ambivalents. Quant à elle, elle avait peur – et à raison en fait. C’était du coup le moment idéal pour rafraîchir l’ambiance :

- Alors, juste… tu dis qu’Reiji est intéressé sexuell’ment mais que j’cherche rien, au risque d’paraître un peu directe… Et je sais c’est pas mon genre… J’dirais pas non à ton p’tit fessier, signalai-je avec un petit sourire amusé. C’la étant dit…

Je soupirai longuement, ce tic que j’avais quand je me sentais pensive ou mal à l’aise. Je n’étais pas sûre de ce que je devrais dire ou non et finis par décider d’y aller « à la yolo », sinon je resterais coincée éternellement.

- Une belle âme, mon cul… Pas du tout belle. L’fait que Calie puisse p’tet être encore là, quelqu’un d’beau et généreux s’rait super content. Moi, j’sais pas quoi en penser… Parce qu’si c’était l’cas, ça voudrait dire qu’elle s’rait intégrée à toi et qu’tu s’rais éternell’ment inaccessible.

Ouais… J’avais encore des problèmes, il fallait bien l’admettre. J’aurais sûrement dû me la fermer. Enfin tant pis, c’était trop tard : je me redressai donc un peu, réfléchissant et changeant de sujet brutalement, histoire de laisser de côté l’horreur que je venais de sortir.

- T’peux pas vraiment brancher un électro sur une cage de Faraday mais sur moi, si. Sur les ganglions du symbiote. J’peux absorber… Dans les 3 à 4 tera joules au total, et j’dissipe dans les 200 méga watts.

En réalité j’absorbais et dissipais plus mais je n’avais jamais eu de moyen réel de bien mesurer mes capacités : il ne s’agissait que d’estimations venant de mes divers combats.

- Donc… Chiméra n’envoie pas tout d’un seul coup si j’me rappelle bien, c’qui veut dire que j’peux PEUT-ÊTRE, techniquement, absorber l’impact initial et survivre à un contact si j’dissipe l’énergie en excédent assez vite. Donc… Si Chiméra envoie moins d’3 tera joules sur l’impact initial et envoie moins de 200 méga watts par la suite, j’pourrais assimiler l’énergie et la dissiper d’façon suffisante pour qu’Miranda fasse ses mesures, mais sur les ganglions nerveux du symbiote au lieu d’le faire sur une forme d’énergie intangible – c’qui est impossible. Du coup t'aurais ta réponse.

Les calculs, la biologie, les maths, ça me permettait de revenir à un monde plus pragmatique, simple, facile à comprendre, que le bordel épouvantable qu’étaient mes pensées et mes émotions… dont je me sentais atrocement coupables, pour certaines, y compris celles envers Caitlyn.

- Si elle envoie plus j’serais grillée mais bon, 3 tera joules, pour accumuler ça faudrait qu’je reste 10 jours attachée à une ligne haute-tension… Du coup, j’pense que c’est jouable.
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Message  Caitlyn Oldfield Mer 19 Oct - 9:46


A quoi je m’attendais ? Qu’est-ce que je croyais ? Tout le monde cherche après quelque chose au-delà du vernis brillant des premières intentions, elle ne faisait pas exception et son aveu cinglant dans sa stupide brutalité me heurta avec la violence d’une gifle. Je savais son attirance, je n’étais pas aveugle ni hier, ni à présent, je savais ce que le souvenir de Calie lui produirait mais…j’avais voulu, je ne sais pas…avancer, oublier tout ça ne serait-ce qu’un court moment et avancer vers autre chose mais tout ce qui l’intéressait au fond, c’était mon cul comme elle me l’affirmait si bien. Alors quoi ? On pouvait régler le problème là tout de suite, sur le canapé si elle voulait, après tout je n’étais plus que ça, non ? Une pauvre pute. Je pouvais même la payer si elle voulait alléger sa conscience, elle passerait comme les autres, comme toutes les autres et à la fin, c’est moi qui resterais seule avec ce vide abyssal et ce froid glacé. Elle avait surement raison, je n’étais faite que pour être « utilisé », pas pour être aimé. C’est tout ce que je méritais, tout ce que « la salope chaudasse de Conseillère à la Justice » méritait. C’était une leçon bien amère : ne jamais baisser la garde même devant un visage du passé. C’était pourtant si simple, de la chaleur, être rassuré, être caressé. Ça n’avait rien à voir avec une histoire de fesses mais construire est plus difficile que consommer. Faire confiance dans sa fragilité plus complexe que jouer un rôle.

Cela me blessa profondément et plus j’y réfléchissais plus c’était incompréhensible à moins d’admettre que cette attirance du passé était tout bonnement réciproque, je n’avais pas mis de mots jadis sur ce sentiment par fidélité et pour éviter les éternelles questions et regrets ; mais dix ans avaient coulé et je pensais sans doute qu’on pouvait « guérir » toutes les deux et reconnaitre tout simplement l’évidence : Calie ou non, elle était morte et ne reviendrait jamais telle que je l’avais connue.

Renoncer à cet espoir ouvrait un vide abyssal sous mes pieds : la solitude, l’effrayante et épouvantable solitude et ça le sexe ne pouvait pas le guérir ni le soutenir, J’avais terriblement besoin de quelqu’un qui me comprenne et me tienne tête, qui me protège mais m’admire aussi, quelqu’un de sincère et assez démolie pour que j’y discerne des familiarités, des fêlures adorables, des fragilités similaires. Je pourrais apprendre à les aimer et m’aimer moi aussi à travers elle. Kaya disait tout le temps qu’elle était « arrivée trop tard » mais bon sang, était-elle aveugle au point de voir quand elle était à l’heure ? Etait-elle sourde aux appels du destin ou tout simplement en avait-elle peur ? Mes pensées s’entrechoquaient dans ma tête, des pensées ambivalentes, confuses et contradictoires. Ce sentiment d’urgence de vivre, cette confusion…je n’avais rien ressenti de tel depuis si longtemps.
Je n’avais plus les idées très claires, tout allait vite, trop vite car depuis Ariella, je savais le chemin, je savais qu’il fallait sortir de cette torpeur et changer, avancer à nouveau et construire.

Un instant j’eu l’envie furieuse de lui crier que je m’en foutais de Calie que le passé était le passé, point barre. Mais cette idée était si horrible et ses propos si tristes qu’ils me condamnaient à l’éternelle solitude car d’après elle : Je serais « éternellement inaccessible » Pauvre sotte ! Pauvre conne ! Si tu savais comme je te déteste pour ces simples mots, comme ils font si mal. Kaya Kangee, tu ne comprends jamais rien, tu n’as jamais rien compris.
J’en restais silencieuse et prostrée, écoutant à peine son jargon scientifique qui ne m’intéressait plus. Par le Sang du Christ, qu’est-ce que je croyais ? Et quoi ? Elle revenait dans ma vie depuis moins de dix heures...C’est stupide, mon attitude est stupide, il fallait que je me reprenne.
C’est son silence qui me rappela à elle. Mon regard glissa sur elle avec plus de dureté qu’auparavant, ma voix avait repris un ton plus ferme, plus assuré et moins troublé.

- Et je ne jouerais pas moi. Parce que ce n’est pas un jeu. J’ignore le potentiel réel de Chiméra et il est HORS DE QUESTION que je t’y expose. La seule fois où il a été observable, une partie de Up Richmont a été vaporisé contre les confreristes de San Francisco et je n’avais pas encore le potentiel que j’ai aujourd’hui, c’était il y a 12 ans…Sa puissance est peut-être exponentielle, c’est un gène en constante évolution qui produit cette forme. Je ne ferais rien qui puisse te blesser ou te mettre en danger. Il y a un autre moyen et on le trouvera.
Enfin Merde ! Regarde-moi ! Cette peau quasi translucide, ce regard électrique, on voit quasiment l’énergie électrique courir sous la peau…PERSONNE ne sait ce que je vais devenir ni où ça s’arrêtera. Il y’a 15 ans, j’avais l’air humaine, je suis un phénomène de foire maintenant. On nage de l’inconnu avec moi et avec Chiméra. Je ne te ferais prendre aucun risque. C’est hors de question et c’est définitif.


Je me relevais me dirigeant vers le téléphone.

- Bref…Je vais commander Chinois pour nous ce soir…et j’ai réfléchis, je ne vais pas t’imposer une nuit ici, ton pyjama te manquerait trop…Tristan te ramènera après le repas. Je ne veux pas t’embarrasser, ni te perturber. Demain j’aurais une explication musclée avec Sage. Et je te tiendrais immédiatement au courant ensuite.
Je m’excuse de m’être montrée si collante et…ambiguë, tu as ta vie maintenant et le passé reste le passé mais tu sais malgré ce que tu en penses….Calie…c’est aussi le passé, qu’importe ce qui se passe ou ce qui arrivera, elle ne reviendra pas…tes propos tout à l’heure….ne me condamne pas à rester dans ce passé, j’ai envie…d’avancer, j’ai dormi dix ans…c’est fini.


« Fini », le mot me fait frissonner. Je ne l’avais jamais osé auparavant surtout à ce sujet. Une vague de culpabilité m’envahis. L’impression de l’avoir trahis se mêle à une sorte de soulagement violent. Ce Yoyo émotionnel est plus que troublant, il augure d’autres horizons. Je ne sais pas de quoi le futur sera fait mais pour la première fois depuis une éternité, je regarde autour de moi et non plus l’horizon.

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Message  Kaya Kangee Mer 19 Oct - 11:51

Mais quelle conne, j’te jure… Ce que je lui sortis ne sembla pas lui plaire outre mesure et dans un sens c’était logique. Qu’est-ce-qu’il m’avait pris ? En plus c’était con au possible, c’était même pas entièrement vrai. J’avais toujours l’habileté sociale d’un rhinocéros enragé, clairement… Je pus voir ses yeux se poser sur moi avec un regard dur, alors qu’elle disait ne pas vouloir jouer à ce genre de trucs, que ce n’était pas un jeu et qu’elle ignorait jusqu’où Chiméra pouvait aller. Il fallait l’avouer, ce machin était puissant et dangereux mais d’un autre côté j’avais peut-être un embryon de solution. N’était-ce pas au moins une idée à étudier ? Rien ne nous forçait à le FAIRE, mais au moins à voir avec Miranda si c’était faisable. Bon, je devais bien l’admettre, les chances que ça soit faisable étaient faibles : elle avait effectivement bousillé un quartier entier. Si son niveau de puissance avait évolué comme le mien, il était improbable que je puisse gérer l’impact initial… Néanmoins, l’énergie de Chiméra ne se répandait pas de façon dirigée mais en zone d’effet, je ne prendrais donc pas TOUT d’un coup. C’était pour ça que je voulais au moins voir si c’était réaliste… L’idée que je puisse peut-être faire quelque chose pour l’aider mais de rester inactive malgré tout m’insupportait, tout simplement.

Dans les faits elle avait raison, on « nageait dans l’inconnu ». Toutefois, contrairement à elle, ça n’était pas un obstacle définitif pour moi. Je voulais en savoir plus sur cet inconnu avant de prendre une décision finale, il était hors de question de tout abandonner juste parce qu’il pourrait y avoir un risque mais peut-être pas mais on sait pas alors tant pis parce que bon peut-être que oui mais non. S’il y avait un risque réel alors non, s’il n’y en avait aucun alors on pourrait procéder. Mais d’un coup, elle se releva pour aller vers le téléphone, affirmant que ce soit ce serait Chinois et qu’elle me foutait plus ou moins dehors, qu’elle se foutrait sur la tronche avec Sage demain, qu’elle était désolée d’être aussi ambiguë, que Calie c’était le passé et que le passé c’était fini. Je soupirai longuement, me frottant le visage avec une mine un peu exaspérée avant de me relever à sa suite, me dirigeant vers elle d’un pas décidé jusqu’à finir à quelques centimètres.

- Bon… Déjà, on ‘sait pas si y’a un risque ou non. Crois-le ou pas, j’prends plus d’risques inconsidérés comme avant : donc on va d’mander à Miranda, étudier si c’est suicidaire ou pas. Si y’a pas d’risques, ce s’rait débile de pas l’faire. Si y’a des chances que j’finisse grillée, on l’fera pas et affaire close. L’truc qui n’représente aucun risque, c’est d’se renseigner – et j’refuse d’rester là à rien foutre alors que j’pourrais t’aider avec un truc qui t’préoccupe d’puis longtemps. C’t’important, Cait’.

Bon… C’était une chose de faite. Maintenant, il y avait le reste… Mon manque d’habileté dans le domaine sentimental était vraiment difficile à gérer. C’était peut-être pour ça, en fait, que j’avais enchaîné les coups d’un soir sans aucun attachement et sans aucun futur. Pour ça que je ne m’étais vraiment liée à personne de manière durable et que je n’avais même pas cherché à le faire… Je savais inconsciemment que j’allais tout niquer en disant une connerie qu’on ne me pardonnerait pas. Le truc, c’était que je savais que Caitlyn me comprendrait. Comprendrait que je dis pas toujours ce que je pense, en dépit de mon côté très direct, parce que mon esprit me jouait des tours…

- Ensuite ! T’sais pourquoi j’avais des sentiments aussi forts pour toi ? Parce qu’on s’comprenait. On a des façons d’raisonner proches sur pas mal d’aspects. Quand j’disais d’la merde, le genre de merde dont j’étais même pas convaincue et dont j’tentais d’m’auto-convaincre malgré tout, tu m’reprenais direct pour m’remettre les yeux en face des trous et m’faire voir c’qu’il se passait vraiment. Tu sais aussi très bien que j’dis des conneries. Quand y s’agit d’parler d’mes propres émotions, mon cerveau pirate ma bouche et j’dis d’la merde ou j’tourne tout en dérision genre en parlant d’tes fesses ou un truc du genre. Tu l’sais pertinemment. Malgré ça, tu fais comme moi : tu dis d’la merde, tu sais très bien qu’c’est faux mais t’essaie d’t’en convaincre toute seule.

Je repris un peu mon souffle parce qu’en fait, dans ma tirade, j’avais un peu oublié que respirer était un élément essentiel pour être en bonne santé et tout ça. Cela fait, je repris d’une voix calme et grave, celle que j’avais quand j’étais sérieuse. C’était rare !

- T’sais très bien qu’j’ai aucune envie d’rentrer chez moi. Donc c’te fois c’est moi qui vais t’botter l’cul pour qu’tu voies les choses comme elles sont : j’vais rentrer avec machin, Tristan là, prendre des affaires, rev’nir, on va bouffer Chinois parce que j’ai pas bouffé du BON Chinois d’puis 10 plombes et j’ai la dalle, ensuite on va s’faire un gros câlin, aller dormir, et ça va nous nettoyer l’cerveau. Parce qu’on a toutes les deux l’cerveau pourri, là. La journée a été… longue, intense en émotions et aucune d’nous deux n’est en état d’réfléchir d’façon correcte à des trucs importants. On s'énerve d'plus en plus, on dit d'plus en plus de conneries, on s'comprend d'moins en moins à chaque minute... Donc une fois qu’on aura dormi, qu’on aura l’esprit plus clean, on en r’parlera. D’main matin j’vais voir Jo’, toi tu fais tes p’tites affaires, et quand on est toutes les deux rentrées on voit ça. Parce que quand tu rentreras j’serai chez toi, les pieds sur la table, en train d’fout’le bordel et mettre des miettes partout en mangeant des chips. Deal ?

Ha ! La pauvre Jade ferait sûrement un AVC, si elle me voyait en train de mettre des miettes de chips dans tous les sens. Mais pour l’instant, je devais bien admettre que ce n’était pas ce qui me préoccupait le plus.
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Message  Caitlyn Oldfield Mer 19 Oct - 18:39

J’affichais une mine de castor constipé, je n’avais pas d’autre image. Cela faisait plus de dix ans que quelqu’un ne s’était pas montré aussi autoritaire et directif avec moi. Je la regardais avec une mine déconfite. J’aurais sans doute envoyé chié n’importe qui mais pas elle parce que ce qu’elle disait était tout à fait vrai et que se faire remonter les bretelles comme ça, c’était infiniment plaisant, voire…peut-être excitant je pense, en tout cas une pensée alla en ce sens vers des images beaucoup moins idéaliste et pure que notre discussion, faite de cuir et de domination. J’adorais le jeu de contrôle dans une relation, soumise ou dominante, c’est quelque chose qui m’excitait terriblement mais ça, personne à part Calie ne le savait. En attendant que cette brève mais pas déplaisante pensée ne s’évapore, je me tenais là, complètement idiote avec mon téléphone en main, j’avais quoi ? Sept ans à tout cassé. Mon visage s’empourpra de gêne alors que je baissais la tête en croassant comme un animal craintif.

- Ca va…ca va…pas la peine de faire tes gros yeux…c’est bon. pis C’est moi l’boss d’abord j’te rappelle, c’est moi qui décide…

Pas convainquant, j’assumais complètement de toute façon, elle m’avait totalement démontée et je n’avais plus les idées claires. Je lui tendis le téléphone en soupirant.

- Quitte à t’nourrir autant qu’tu choisisses ce qui te branche…démerdes toi, prend c’que tu veux….


Lui ayant donné le portable, je secouais la tête pour retrouver mes esprits tout en ajoutant.

- Pense à un truc sans épices, Jade n’aime pas et puis pas de poissons pour Ari, elle digère mal…Je ne sais pas si Aislinn mangera avec nous, peut-être qu’elle restera avec Maeve au Dojo, c’est sa copine, elle tient un club de Fight avec son père. Mais elle bouffe de tout d’façon…sauf la viande, elle va finir végétarienne je pense…

J’ouvrais le frigo en soupirant, sortant deux canettes de bière pendant qu’elle commandait, puis lorsqu’elle raccrocha, je lui balançais une d’elle en ricanant.

- T’as pris du poil de la bête en dix ans en tout cas….me faire remettre à ma place deux fois dans la même journée et par deux amazones en plus. Par le sang du christ, tu parles d’une journée de merde…Tu peux y aller pour la bière, je ne peux plus m’enivrer, l’alcool n’a plus d’effet sur moi…Quand les filles feront dodo ou ce qu’elles veulent, on se fumera un petit bédo si tu veux, ça j’ai jamais arrêté.

Tu as raison, on en parlera à Miranda, on verra ce qu’elle en dit.

Putaiiiiin…il faut que je lui achète de la pate d’amande, j’allais encore oublier…tu voudras bien voir avec les courses pour Jade ? Je m’occupe pas de ça, c’est elle qui gère l’intendance et je pense que le budget bouffe va exploser avec toi…Puis généralement c’est Tristan qui s’en charge, ce n’est pas un simple chauffeur, c’est un membre des Suivantes d’Alia, il veille sur moi et Aislinn depuis des années, le Clan a insisté alors je lui ai trouvé un taff payé par l’état…c’est un mutant rapide…un peu du genre de Gambit, il est avec nous depuis 8 ans…il loge un étage en dessous. Tu me diras quand tu voudras récupérer ton précieux « pyjama », peut être que si tu t’habilles pour la nuit, je devrais en faire autant alors (dis-je en tirant la langue), j’comprends pas comment on peut dormir avec des vêtements, perso…c’est pas « naturel » et euh…


J’hésite un peu un instant avant de murmurer avec un sourire espiègle.

- Quand tu as dit « on fera un câlin », tu parlais d’un calin…calin ? Ou un calin….plus…heu caliiiin ?


J’éclatais de rire devant sa mine interloquée.

- Non mais j’déconne dis ! Et puis d’façon…tes fesses aussi m’intéressent, même plates, j’ai toujours eu un œil dessus comme ça on est au même niveau coté « moment de vérité » mais je crois qu’il faut d’abord qu’on remette un peu d’ordre dans nos vies, tu as complètement raison.

M’empourprant à nouveau devant mon effronterie, je ventilais en ricanant.

- Tainnn il fait trop chaud dans cet appart, j’l’ai dit cent fois aux filles de pas pousser le chauffage à ce point ! Je vais voir la chaudière !

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Message  Kaya Kangee Mer 19 Oct - 21:17

... pas la peine de faire mes gros yeux ? Quoi, elle m'écoutait, comme ça, sans protester ni rien ? Alors là ! J'en restai sur le cul ! Enfin nan parce que j'étais debout mais enfin, c'était l'idée générale. Héhéhé, j'avais une autorité de ouf maintenant, z'avez vu ça ? Eh ? C'est qui la patronne là ? Waiiiiiis ? Elle me laissa même le téléphone : j'étais la maîtresse absolue de la bouffe ! Et en voyant la facture elle allait regretter cette décision en fait. En temps normal, j'aurais un peu honte de lui faire payer 30 dollars de bouffe mais là j'étais ZE MISTRESS ! Note, cela dit, je m'imaginais bien en maîtresse coquine qui pourr... passons, mieux valait laisser là les idées douteuses et se concentrer sur une des choses les plus importantes du monde pour moi. L'amour ? La vérité ? La sagesse ? Le pouvoir ? Non, la bouffe. D'après la rousse, je pouvais commander mais je devais faire gaffe de pas prendre de trucs épicés pour Jade, sans poisson pour Ariella, et elle savait pas si Aislinn serait là ce soir. Huh... Merde. Si je commandais pour tout le monde, je prenais le risque de merder en fait, c'était pas terrible. Premier soir, si je prenais que des trucs que les gamines n'aiment pas, ce serait pas une première impression de malade. Par contre, un petit détail m'arriva au cerveau :

- Maeve... Black ? La tigresse, là ? Marrant, ça fait genre une s'maine que j'm'entraîne là-bas, j'voulais r'prendre la boxe Thaï. New Heaven est p'tite, ajoutai-je avec une mine amusée. Elle a bon goût ta gamine, même si j'pense que les griffes ça peut poser des risques. C'pas pour rien qu'j'évite d'sortir les miennes : bonjour l'dos niqué, j'deviens un peu sauvage quand j'commence à... enfin ouais, finis-je par dire avec un air subitement sérieux, m'interrompant au milieu de ma tirade un brin bizarre.

Cela fait, je passai commande ! Les restos Chinois de Paradise avaient carrément plus de choix que ceux de l'Outer... Il y avait les classiques évidemment, la bouffe chinoise américanisée : des trucs qu'aucun chinois au monde n'avait jamais mangé, genre porc au caramel, et tout ça. C'était bon, attention, c'était juste pas chinois du tout. Par contre, ils avaient aussi des spécialités régionales qui étaient déjà plus dans ma branche : l'un des restos où je préférais aller avec Johan, les fois où on sortait à NY, c'était un petit bouiboui en sous-sol où ils servaient de la bouffe de Xi'an. C'était assez épicé mais c'était p't'ain de bon ! Pourtant, je n'aimais pas les épices et le symbiote non plus. Mais là, la façon dont ils préparaient les Liang Pi ou les sortes de soupes dans les pots en terre... Je m'en goinfrais comme pas permis. En plus, ça coûtait peanuts, tu pouvais bouffer pour 5 et en avoir pour moins de 20$ ! Bon... Là ça coûtait carrément plus de 20$, j'avais un peu honte en fait de faire ma petite liste... J'optai finalement pour un assortiment, histoire que tout le monde puisse piocher de tout (et je boufferais les restes sans soucis) : porc caramel, canard laqué, poulet à la citronnelle, crevettes épicées, du porc à la sauce pékinoise avec ses galettes de soja pour rouler dedans, des liang pi parce que j'en voulais et puis merde, riz cantonnais, vermicelles cantonnais, des vapeurs, des nêms, et affaire classée. Restait à espérer que tout le monde trouverait de quoi piocher...

- Tu diras à personne qu'c'est moi qui ai commandé, hein... marmonnai-je, reprenant mon côté un peu effacé.

J'attrapai alors la bière qui m'était lancée, alors que miss castor héroïque affirma que j'avais pris du poil de la bête... Ouais, enfin ça dépendait des conditions, ça... Des fois je prenais du poil de la bête d'un coup quand la situation l'exigeait ou semblait l'exiger. En temps normal... C'était un peu paradoxal. Malgré mon côté exubérant, je tentais de rester... ouais, effacée, comme je disais. Je craignais de déplaire ou de faire une connerie, c'était pour ça que j'avais demandé à Cait' de ne pas dire que la bouffe avait été choisie par mes soins... Déjà parce que si elle disait ça aux filles, Jade allait probablement faire la tronche, et ensuite parce que si un truc déplaisait à quelqu'un, ça serait pour ma gueule. Enfin... Dans ma tête tordue, c'était le raisonnement : après c'était peut-être pas nécessairement très logique. J'ouvris la binouze alors que la MILF de service proposa de se faire une petite cigarette qui fait rire quand les gamines seraient en train de dormir, ce qui me fit sourire en coin. Clairement, c'était une habitude qu'elle n'avait pas perdu.

En tout cas, j'avais remporté une petite victoire : elle acceptait que Miranda regarde tout ça. Bon, comme je disais, y'avait neuf chances sur dix que m'exposer à Chiméra soit instantanément mortel et que la schtroumpfette décide de rejeter l'expérimentation mais... au moins, elle était prête à essayer et accepter mon aide. Merde, au moins mes capacités d'absorption serviraient à quelque chose de constructif pour une fois, au lieu de servir à dévaster des quartiers entiers. Enfin, j'eus à peine le temps d'y réfléchir que la rousse réalisa subitement quelque chose d'horrible : on n'avait pas pris de pâte d'amande. Je me retrouvai, du coup, assignée aux courses avec Jade, ajoutant que le budget boustifaille allait vite monter à cause de moi. Ouais, 'fin nan, je paierais pour ma bouffe quand même... Elle m'expliqua ensuite qui était le fameux Tristan dont j'avais tant entendu parler : un des types qui servait les sorcières Irlandaises gentilles et qui aimaient les papillons ! Bon, j'étais pas fan de l'idée qu'un membre d'une secte soit aussi proche de la petite famille mais au fond, s'il veillait sur elles depuis huit ans... C'était déjà plus que moi d'une part, et ensuite, s'il leur avait voulu quelque chose, il aurait eu 100.000 opportunités de le faire. Du coup, il semblait être quelqu'un de confiance pour Caitlyn ; j'accepterais son jugement en attendant de me faire ma propre opinion à son sujet.

Le castor roux détourna ensuite le sujet sur cette histoire de pyjama, ne pigeant pas comment il était possible de dormir avec des fringues. J'ouvris grand les yeux, l'air choquée : ce pyjama était le truc le plus confortable du monde ! Surtout quand, comme moi, on ne dormait pas sur des draps en soie mais plutôt une literie assez râpeuse, en fait... Pour elle, c'était "pas naturel". Mouais. J'avais dormi plus ou moins à poil ou en armure dans des coins chelou, genre égouts et autres squatts, et ça n'avait pas été terrible terrible... Naturel p'tet mais alors niveau confort, que dalle. C'était pour ça que j'avais acheté ce pyjama d'élite, il devait à lui seul avoir le même prix que tout le reste de ma garde-robe en fait. Je tenais à mon petit confort nocturne, eh ! Et là, d'un coup...

- Quand tu as dit « on fera un câlin », tu parlais d’un calin…calin ? Ou un calin….plus…heu caliiiin ?
- Heuff... bennn... je... le...
- Non mais j’déconne dis ! Et puis d’façon…tes fesses aussi m’intéressent, même plates, j’ai toujours eu un œil dessus comme ça on est au même niveau coté « moment de vérité »  mais je crois qu’il faut d’abord qu’on remette un peu d’ordre dans nos vies, tu as complètement raison.
- Ehhh ! protestai-je. J'ai pas dit "le temps qu'on mette d'l'ordre dans nos vies", j'ai dit "l'temps qu'on dorme". Y'a une sacrée différence, niveau timeline.

Mettre de l'ordre dans ma vie pourrait prendre 10 ans, dormir prendrait 9 ou 10 heures. Oui, en plus de manger beaucoup je dormais beaucoup. Jubilation avait beaucoup ragé en tentant de me tirer du lit à 5h du mat' pour les entraînements et Caitlyn avait régulièrement échoué à me réveiller avant 10 plombes du mat'. Bon, cela dit, je ferais un effort cette fois-ci histoire de ne pas débarquer comme une touriste à 11h30 alors que tout le monde était parti... Sans compter le fait que je devais retrouver Johan dans la matinée à l'aéroport, donc en fait je devrais me lever en même temps que tout le monde.

- Nan mais sinon, sérieux... Avec les filles à côté, d'jà qu'elles croient que j'suis là pour fournir des "services"...

C'était un point à considérer.

- Tainnn il fait trop chaud dans cet appart, j’l’ai dit cent fois aux filles de pas pousser le chauffage à ce point ! Je vais voir la chaudière !
- Y fait pas chaud, c'est toi, lui lançai-je avec une mine moqueuse.

L'espace de... quelques millisecondes, une idée me vint en tête et je passai du stade "bordel je suis terrifiée je peux pas faire ou dire ça" à l'étape "LOL J'Y VAIS OSEF", en général ce processus me prenait bien deux semaines mais là... Va savoir, ce fut assez rapide. Je me relevai rapidement, partant à sa suite jusqu'à être assez proche pour qu'elle m'entende lui parler à voix basse (pour éviter que d'autres ne profitent de ce morceau de conversation) :

- T'sais quoi... On est des grandes filles, on a tout'les deux envie et on fait des allusions à la con toutes les 5 minutes. Du coup, c'que j'te propose... On fait 0 allusions d'la soirée et d'la journée d'demain mais au lieu d'te r'trouver ici d'main soir... On s'retrouve à un endroit où t'es confortable, tu m'fileras l'adresse par SMS... Tu prends tout c'que t'as envie d'prendre en accessoires, on f'ra qu'on a envie d'faire, et ensuite seulement on parlera d'tout ça.

Sans pression ou tension sexuelle, quelque chose me disait qu'on parlerait de façon plus détendue... Sans compter le fait que lui donner un jour et une heure dans le futur allait augmenter de manière considérable cette tension ; en tout cas chez moi ça avait tendance à faire monter la vapeur de façon assez radicale.

- Vendu ?

Pfouuuh mon vieux ! Je me mettais à prendre des décisions et proposer des trucs, sachant que je pouvais tout à fait me faire envoyer chier. Pas à dire, le fait de retrouver l'irlandaise avait eu un effet étonnant sur mon comportement.
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Message  Caitlyn Oldfield Ven 21 Oct - 9:49

- T'sais quoi... On est des grandes filles, on a tout'les deux envie et on fait des allusions à la con toutes les 5 minutes. Du coup, c'que j'te propose... On fait 0 allusions d'la soirée et d'la journée d'demain mais au lieu d'te r'trouver ici d'main soir... On s'retrouve à un endroit où t'es confortable, tu m'fileras l'adresse par SMS... Tu prends tout c'que t'as envie d'prendre en accessoires, on f'ra qu'on a envie d'faire, et ensuite seulement on parlera d'tout ça.

Alors que je m’approchais du panneau de contrôle de la chaudière dans le couloir, elle me suivait et me fit cette proposition pour le peu complètement gonflée. Je me retournais vivement pour lui faire face et scrutait un instant son visage, non c’était complètement sérieux. Des années d’expériences ne s’effacent pas comme ça, je sais exactement lorsqu’elle cherche du troll ou lorsqu’elle propose des choses sérieuses même de la merde hélas. Mon expression passe de l’étonnement à une pointe de colère et d’agacement. Non, elle ne change pas, même par cette proposition : cette capacité à « passer à autre chose » avec comme justification un fond de vérité car oui, sans aucun doutes, j’ai des envies mais TOUT LE MONDE a des envies et ce « rdv libertin à coup de SMS » c’est déjà exactement ce que je fais avec ces filles…elle prend réellement pour une pute ce n’est pas possible ! Je comprends qu’elle puisse faire cette proposition mais se met-elle seulement à ma place cinq secondes avant d’ouvrir cette éolienne à merde qui lui sert de bouche ? Est-ce qu’elle pense que c’est « si simple », que le bonheur c’est simple comme un coup de rein ?  Qu’un bon orgasme permet de tout oublier et de passer au « vert » ? Elle me rappelle cette journaliste, cette Elisabeth avec qui j’ai passé une nuit, elle se fout totalement de ce que je pouvais ressentir : ce n’est pas ce que je veux, je ne VEUX PLUS DE CA !

J’ouvre la bouche, me sentant me raidir et mon sang bouillonner sous mes veines.

- Et tu prends la carte ou tu veux du liquide ? P’tain de bougre de conne, tu comprends jamais rien. Ce n’est pas de sexe dont j’ai besoin, je PEUX l’avoir ça ! J’m’en tape …fin…non. Fin’ si mais pas que ça…c’est..au pis merde, tu m’gonfles. C’est pas si simple pour moi !


Je m’emporte, laissant l’agacement se muer en une sorte de colère triste, furieuse qu’elle réduise ce que j’essaye de lui expliquer à une partie de jambe en l’air, furieuse de ne pas trouver les mots. D’un geste du bras non contrôlé, je frôle le panneau de la chaudière et l’arc électrique surgit en une sorte de claquement sinistre pour se propager à l’installation.

- M…MERDE !!! criais-je en reculant d’un pas, me retrouvant de dos dans les bras de Kaya.

Trop tard, immédiatement le disjoncteur claque et plonge l’appartement dans les ténèbres.

- MAMAAAAAAAAAAANNNN !


Ce cri accusateur et tonitruant se fait entendre depuis l’une des chambres au fond de l’appartement.

- Euh…OUAIS ! OUAIS ! C’EST MA FAUTE !!!! LE GENERATEUR DE SECOURS VA PRENDRE LE RELAIS DEUX SECONDES !!
répondis-je en restant planté là.

J’imagine le spectacle que ça doit être, c’est comme tenir en fantôme entre ses bras, l’électricité courant sous ma peau fait littéralement « briller » mon corps en une sorte de halo spectrale. Phénomène surtout visible dans l’obscurité et qui m’a donné le surnom de « luciole » et qui m’oblige généralement le jour à me farder la peau lourdement pour éviter cette allure de « casper ». Et pourtant ici entre ses bras, je n’éprouve ni honte ni réserve, me retournant contre elle, je l’observe toujours avec cette gravité renforcé par mon regard réduit à deux orbites brillantes.

- Voilà….on claque 10 000 $ pour sécuriser un circuit électrique chez soi et éviter de faire péter les plombs toutes les dix minutes….et on n’est pas encore à l’abri. J’ai jusqu’à trois circuit de secours pour la maison…
Ecoute Kaya…laisse-moi du temps ok ? ET ne me traite pas comme un « coup d’un soir », c’est clair ? Et si tu veux savoir…


J’approchais mon visage collant mes lèvres contre les siennes, ce n’est pas un réel baiser mais assez ambigu et explicite pour que le message passe.

- Voilà…tu le sais maintenant…je ne suis pas inaccessible. Mais il va falloir …je sais pas…tu veux bien essayer de « construire » ?

Elle me répondit et alors qu’elle finissait une voix familière nous fit sursauter.

- C’est toujours pratique pour te retrouver, Aislinn a son sonar, moi je ferme la lumière….chacun sa « compétence »…Heureusement que j’ai bricolé mon propre groupe electrogène…tu n’imagines pas ce que c’est frustrant d’être viré d’une team en pleine mission, tu ne penses jamais à ma vie sociale. Sinon ? j’interromps quelque chose ? Ça change !

Je rompt le contact avec Kaya avec panique, l’avantage en mode Casper c’est que vous avez beau rougir, ça ne se voit pas.

- Heuu nana nanan…rien du tout…j’ai été surprise par l’arc électrique, j’ai eu un mouvement de recul.

- Toi ? Surprise par l’électricité ? Et moi j’ai frôlé l’infarctus devant un système d’équation différentielle on va dire….Et tu as été surprise par derrière, pour être projetée en avant ?

- Hum…oui bon, m’emmerde pas, on mange chinois ce soir !

Alors que la lumière revient, son regard sournois et suspicieux me suit alors que je prends la fuite vers la cuisine.

- Yeepy….joie….comme hier, en somme. Je finis par croire que c’est parce que je suis typée…C’est con Ariella aurait dû être latino, on aurait eu des tacos.

Elle reporte son attention sur Kaya la scrutant de ses iris noires et profondes.

- Kaya Kangee donc…vous n’avez pas le « look » à vous faire appeler « Docteur », c’est un vrai votre doctorat en biologie cellulaire et moléculaire ? J’ai lu les 55 première pages avant que maman décide de passer en nocturne…c’est fou ce qu’on peut trouver quand on sait faire plus que chercher des sites pornos sur le Net…Votre approche est pertinente mais datée…horriblement datée. Les dernières recherches en génétique ont affirmé une partie de vos hypothèses mais l’axiome sur la stabilité des gènes sur le spectre de l’échantillonnage chromosomique n’est plus d’actualité. Vous tentiez de naviguer sur l’océan avec une carte maritime du 14eme siècle….Vous avez opté pour une reconversion dans les tatouages depuis, Où vous êtes amnésique, à la recherche de votre identité et une organisation mystérieuse a tatoué votre corps pour aider le FBI a déjouer des complots d'envergure mondial ?

- Jade ! Menaçais-je depuis la cuisine.

- Quoi ? Tu dis que je suis une vraie sauvage…j’ai le droit de m’intéresser à celle qui à sauver ma mère du terrible courant électrique, non ?

Je grogne quelques injures étouffées depuis mon repaire alors que Jade esquisse un sourire amusé en coin.

- Excusez là…c’est son cycle menstruel, ça la rend « grognon ». et sinon Miss Kangee, aimez-vous les mathématiques et la physique ? J’ai déjà remarqué votre désintérêt total voire votre aversion pour l’hygiène et l’ordre vous pourriez peut être me surprendre. Positivement, je veux dire.
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